Armoria
Aaaah, l'Helvétie ! L'Helvétie et ses hérétiques qui croustillent sous l'épée, mais moins que les Bretons, l'Helvétie où, pour une fois, la blonde altesse se réjouissait de se trouver. Enfin, Helvétie ou Savoie, le tout était de retarder le moment de revenir en France. Double plaisir : faire son devoir, et aussi éviter les cérémonies liées à celle que son cur ne reconnaîtrait jamais pour reine. Son roi, c'était son beau-père, et si son esprit se pliait à la loi, ses sentiments s'y refusaient de façon viscérale : en somme, elle portait le deuil d'un roi encore en vie.
Elle avait déjà séché le sacre, et avec un peu de chance, en ferait autant des allégeances. Quoiqu'au vu de la vitesse avec laquelle Genève était tombée et les armées impies détruites, elle commençait à en douter, et à se dire que les lionceaux le faisaient exprès pour qu'elle ne puisse avoir d'excuse valable pour rater la cérémonie suivante.
La poisse, quoi.
Notez qu'elle devait de toute façon rentrer pour que soit - de nouveau - consacrée la chapelle de Saulieu, et pour marier sa fille.
Mais bon, tout de même. Les bons prétextes, on sait ce que c'est, hein : c'est jamais jamais assez long.
Sans compter qu'elle vivait l'une de ces rares périodes où on ne lui demandait rien, ou presque. Suivre les ordres, tirer l'épée, pourfendre les ennemis, prendre son bain quotidien, se nourrir, dormir, prier... Presque des vacances.
Sauf que... A propos de se nourrir, elle ignorait qu'elle était en train de manger son pain blanc.
Les problèmes - oh, si, il va y en avoir, je sens ça gros comme une maison - suivraient quelque chose de somme toute très banal, surtout pour elle qui en recevait tant : une lettre.
Elle avait déjà séché le sacre, et avec un peu de chance, en ferait autant des allégeances. Quoiqu'au vu de la vitesse avec laquelle Genève était tombée et les armées impies détruites, elle commençait à en douter, et à se dire que les lionceaux le faisaient exprès pour qu'elle ne puisse avoir d'excuse valable pour rater la cérémonie suivante.
La poisse, quoi.
Notez qu'elle devait de toute façon rentrer pour que soit - de nouveau - consacrée la chapelle de Saulieu, et pour marier sa fille.
Mais bon, tout de même. Les bons prétextes, on sait ce que c'est, hein : c'est jamais jamais assez long.
Sans compter qu'elle vivait l'une de ces rares périodes où on ne lui demandait rien, ou presque. Suivre les ordres, tirer l'épée, pourfendre les ennemis, prendre son bain quotidien, se nourrir, dormir, prier... Presque des vacances.
Sauf que... A propos de se nourrir, elle ignorait qu'elle était en train de manger son pain blanc.
Les problèmes - oh, si, il va y en avoir, je sens ça gros comme une maison - suivraient quelque chose de somme toute très banal, surtout pour elle qui en recevait tant : une lettre.
Citation:
Gentelinette Princesse Glorieuse de France Magnifique,
J'ai nommé Armoria de Mortain la Sublime et Grandiose,
Magistrale duchesse et baronne, et tant d'autres choses épatantes,
J'ai l'honneur excellentissime de vous écrire, Moi, simple secrétaire de sa Grasce le Duc de Corbigny, votre charmant et célèbre ami Erik de Josselinière, mon maître vénéré. Il se trouve - comme vous le savez peut-être, car je cuide qu'une Dame de votre Grandeur a énormément de connaissances de par le Monde entier - dans état déplorable. Que dis-je ? Il est au plus mal. Laissez-moi vous dresser un rapide portrait de la situation, si je n'abuse point de trop de votre temps précieux.
Le duc est reclu dans son cabanon de chasse, à deux lieues de Corbigny. Il refuse toute visite, si ce n'est celle des livreurs de tonneaux du vin de ses cépages. Même ma présence, pourtant nécessaire à la lecture des lettres qu'il reçoit et à la signature des documents les plus importants, lui devient difficile à supporter... Je suis pourtant d'un naturel si jovial et humble ! C'est à se demander pourquoi il me refoule. Mais enfin... Il croupit là au beau milieu de ses trophés de chasse empaillés, à s'aviner, le regard perdu dans les flammes de sa cheminée. Quel mal le ronge ? Tous les médicastres que j'ai sommé de l'examiner ont été jetés dehors à coups de ducales chausses dans le bas du dos ! Et il y avait des éperons à ces chausses-là, je vous prie de le croire...
J'essaye tant bien que mal de le ramener aux préoccupations qui sont les siennes, à ses devoirs de suzerain, de conseiller et de père. Car les terres de Corbigny vont à vaut-l'eau depuis qu'il se complait dans cette léthargie malsaine ! Les ensemençailles ont été mal orchestrées, le blé a pourri sur pied, il s'en faut de peu que nos gens n'aie que du pain de fougère à manger à la fin de ce rude hiver. Le jeune Aimbaud a repris à grand peine les rênes de Corbigny, mais l'inexpérience que confère son jeune âge, et son engagement constant dans l'armée, ne jouent pas en sa faveur dans cette tâche ardue. Il veille également à l'éducation de la petite Yolanda, mais j'ai un doute quant à ses qualités dans ce domaine.
J'ai donc dressé l'inventaire de toutes les tâches que le duc avait à régler afin que la déchéance ne s'abatte point sur le domaine. Tâches auxquelles, à force de prières et de gorgées de vin, j'ai réussi à lui faire consentir de prendre une décision. Je ne vous en ferai point ici tout le répertoire, voici seulement celles qui vous concerne...
L'éducation de Yolanda_Isabel de Josselinière doit être confiée à, je cite "Gnarmoria.. *hips* 'passe mÔA la cruch' BOUgre !" autrement dit : vous. Elle devra veiller à lui trouver un chaperon convenable si t'en est qu'elle veuille déléguer cette tâche à un employé spécialisé, jusqu'à sa majorité à l'âge de quatorze ans.
Âge qui justement vient d'être atteint par je cite "MOn fifils à moé... *hips* Où qu'y n'est mon Nain beau... Burp ! CRUCHE !" plus communément connu sous le nom de : Aimbaud de Josselinière, lequel se doit de prendre femme dans le plus bref délais. Avant qu'il n'ait son mot à dire sur le choix de l'épousée, qui sera riche et titrée pour le mieux. Le duc a donc exprimé son souhait de vous voir endosser le rôle excellent de marieuse, pour son fils premier, je cite "Gnélé très douée *hips* pour les ma'iages... 'A pu vin ?".
Le reste des tâches concernent la direction de ses terres, elles ont été réparties équitablement entre ses vassaux et ses gens de confiance. J'espère que votre Grandeur ne jugera pas mal ma modeste initiative dans cette "régence" contrainte des terres de mon maître.
Avec toute ma dévotion, mon immense respect et mes hommages révérencieux,
Votre soumis serviteur,
Grand Secrétaire de sa Grasce Erik de Josselinière,
Eustache
Gentelinette Princesse Glorieuse de France Magnifique,
J'ai nommé Armoria de Mortain la Sublime et Grandiose,
Magistrale duchesse et baronne, et tant d'autres choses épatantes,
J'ai l'honneur excellentissime de vous écrire, Moi, simple secrétaire de sa Grasce le Duc de Corbigny, votre charmant et célèbre ami Erik de Josselinière, mon maître vénéré. Il se trouve - comme vous le savez peut-être, car je cuide qu'une Dame de votre Grandeur a énormément de connaissances de par le Monde entier - dans état déplorable. Que dis-je ? Il est au plus mal. Laissez-moi vous dresser un rapide portrait de la situation, si je n'abuse point de trop de votre temps précieux.
Le duc est reclu dans son cabanon de chasse, à deux lieues de Corbigny. Il refuse toute visite, si ce n'est celle des livreurs de tonneaux du vin de ses cépages. Même ma présence, pourtant nécessaire à la lecture des lettres qu'il reçoit et à la signature des documents les plus importants, lui devient difficile à supporter... Je suis pourtant d'un naturel si jovial et humble ! C'est à se demander pourquoi il me refoule. Mais enfin... Il croupit là au beau milieu de ses trophés de chasse empaillés, à s'aviner, le regard perdu dans les flammes de sa cheminée. Quel mal le ronge ? Tous les médicastres que j'ai sommé de l'examiner ont été jetés dehors à coups de ducales chausses dans le bas du dos ! Et il y avait des éperons à ces chausses-là, je vous prie de le croire...
J'essaye tant bien que mal de le ramener aux préoccupations qui sont les siennes, à ses devoirs de suzerain, de conseiller et de père. Car les terres de Corbigny vont à vaut-l'eau depuis qu'il se complait dans cette léthargie malsaine ! Les ensemençailles ont été mal orchestrées, le blé a pourri sur pied, il s'en faut de peu que nos gens n'aie que du pain de fougère à manger à la fin de ce rude hiver. Le jeune Aimbaud a repris à grand peine les rênes de Corbigny, mais l'inexpérience que confère son jeune âge, et son engagement constant dans l'armée, ne jouent pas en sa faveur dans cette tâche ardue. Il veille également à l'éducation de la petite Yolanda, mais j'ai un doute quant à ses qualités dans ce domaine.
J'ai donc dressé l'inventaire de toutes les tâches que le duc avait à régler afin que la déchéance ne s'abatte point sur le domaine. Tâches auxquelles, à force de prières et de gorgées de vin, j'ai réussi à lui faire consentir de prendre une décision. Je ne vous en ferai point ici tout le répertoire, voici seulement celles qui vous concerne...
L'éducation de Yolanda_Isabel de Josselinière doit être confiée à, je cite "Gnarmoria.. *hips* 'passe mÔA la cruch' BOUgre !" autrement dit : vous. Elle devra veiller à lui trouver un chaperon convenable si t'en est qu'elle veuille déléguer cette tâche à un employé spécialisé, jusqu'à sa majorité à l'âge de quatorze ans.
Âge qui justement vient d'être atteint par je cite "MOn fifils à moé... *hips* Où qu'y n'est mon Nain beau... Burp ! CRUCHE !" plus communément connu sous le nom de : Aimbaud de Josselinière, lequel se doit de prendre femme dans le plus bref délais. Avant qu'il n'ait son mot à dire sur le choix de l'épousée, qui sera riche et titrée pour le mieux. Le duc a donc exprimé son souhait de vous voir endosser le rôle excellent de marieuse, pour son fils premier, je cite "Gnélé très douée *hips* pour les ma'iages... 'A pu vin ?".
Le reste des tâches concernent la direction de ses terres, elles ont été réparties équitablement entre ses vassaux et ses gens de confiance. J'espère que votre Grandeur ne jugera pas mal ma modeste initiative dans cette "régence" contrainte des terres de mon maître.
Avec toute ma dévotion, mon immense respect et mes hommages révérencieux,
Votre soumis serviteur,
Grand Secrétaire de sa Grasce Erik de Josselinière,
Eustache
Douée pour les mariages, il est gentil, lui...
Le petit nez se fronça.
Eh bien, espérons que je le suis davantage pour celui des autres que pour les miens, sans quoi il m'en voudra à vie...
Résumons : une promise pour le jeune boutonneux et un chaperon pour la jolie petite chose rose et ronde.
Rien que ça.
Quand j'vous dis que ça sent pas bon...
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique