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[RP] Bourguignonne pie, marions-le !

Yolanda_isabel
Et Yolanda dans tout cela me direz-vous ? Elle s'était mise en tête d'aller chercher son père, car Aimbaud lui avait fait peur en disant qu'il lui faudrait régler des affaires avec une amie de son père, qu'il était majeur et devrait se marier. Mais arrivée au chevet du paternel, elle n'avait vu qu'un corps croulant sous les couvertures et les cadavres de Nuit Saint Georges..

- Papa tu aides pas beaucoup quand tu fais ça..

Non, Papa, ça aide pas que tu picoles à en être malade. Et de retourner dans la chambre d'Aimbaud, Aimbaud qu'elle n'a pas vu partir, entraîné dans un plan foireux à la Eustache, et en parlant d'Eustache... Les petits poings se serrent, les joues rondes et rondouillettes frémissent et la petite bouche sucrée de s'ouvrir délicatement.

- 'STACHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEUH !

Un macaron à la framboise ? Elle a envie de fraise, mais il reste un macaron à la framboise dans la bonbonnière, elle le sait. Où est Aimbaud ? Un Eustache inquiet à l'idée de subir un calvaire semblable à celui que lui a fait vivre l'aîné de rejoindre la petite dernière.

- Votre Gracieuseté ? Souffrez-vous ?
- Non.. Si ! Je souffre fort de l'absence d'Aimbaud ! Il est où 'xactement ?
- Exactement, à Saulieu avec Son Altesse Armoria.
- Bah moi aussi !
- Non, vous ne pouvez pas quitter le château, personne n'est au courant ! Et votre frère a demandé à ce que vous restiez ici !
- Je fais bien qu'est-ce que je veux que je fais alors voilà, j'ai envie de te dire. Pis, si t'es pas dans le content 'Stache, t'as qu'à partir, tu me donnes du mal de la tête..

Elle n'est pas difficile, il est vrai. Plutôt conciliante même d'ordinaire. Mais il y a des sujets qui ne prêtent pas à la gentillesse.. Et toute naine et obèse qu'elle est, Yolanda Isabel est angevine pour moitié, et la famille a son importance. Et Aimbaud s'est jeté dans la gueule du loup, le malheureux ! Alors une mante de laine de flandres teinte en rose et fourrée d'hermine est ajustée sur les épaules, et elle quitte Corbigny, suivie par une Constance et un Eustache paniqués. Direction Saulieu ! Et si Aimbaud avait forcé pour faire grise mine, Yolanda, elle, trouve aisément la moue boudeuse qui s'accorde parfaitement à une petite fille contrariée, refusant de céder aux caresses et mots doux des deux domestiques pourtant familiers et aimés. On lui vole son frère ! Elle aime la douceur, elle aime la gentillesse, pourtant elle n'aime pas la princesse qu'elle connait déjà un peu presque mais qu'elle ne veut plus connaitre, parce qu'elle veut marier Aimbaud.

Dans les rues de Saulieu, tout le monde l'énerve, tout le monde est moche, la fée qui voit la vie en rose, broie du noir. Et enfin les murs d'enceinte sont passés et après renseignements, suppliques, caprices, Yolanda est conduit devant la pièce dont elle pousse la porte avant d'aller se jeter dans les bras de son frère au risque de les faire verser tous les deux dans la cheminée bien agréable au regard du voyage hivernal Corbigny-Saulieu. Si le but était de prouver à la princesse que leur éducation est parfaite, c'est foiré. Néanmoins, les menottes viennent s'accrocher à celle de son aîné.


- Aimbaud y peut pas se marier, il est trop de la jeunesse et y s'occupe de m'apprendre à écrire de la lettre pour Maman ! Y peut pas pa'ce que je veux pas..

Elle peut se fiancer mais pas Aimbaud, parce qu'elle se fiancera pour rire, pour plus tard, mais lui, lui, il a l'âge d'être marié et de partir tout de suite. Non, elle n'est pas difficile, pire, elle est fragile.

- Bonjour ?

Pleure, public..
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Aimbaud
Le feu crépitait doucement, dans une ambiance à la Père-Castor. Aimbaud observa la damoiselle d'Yflan se retirer poliement, aussi aimable qu'un tableau de maître et pas moins silencieuse, à peine entendait-on ses pas sur les lattes du parquet. Puis il écouta les paroles quelque peu plus confidentielles de la Mortain à propos de son père. Son père qui depuis des mois croupissait mélancoliquement dans son domaine, en compagnie de sa dive bouteille, sa seule alliée face aux affres de la dépression.

Votre altesse, commença le jeune Josselinière en se penchant un peu dans sa direction, les bras toujours solidement croisés sur son plastron.

Mon père souffre d'un mal qu'il est le seul à pouvoir vaincre. Mais admettons que dans ce combat qu'il doit mener pour reprendre goût à la vie, je puisse lui être d'une aide quelconque... Bien que je pense que Sa Grasce ma mère serait d'une bien plus grande efficacité dans cette entreprise. Elle a je crois, un don naturel pour le rappeler à ses devoirs. Mais hélas, elle se dissout bel et bien dans la même torpeur que lui, à des lieues de là en Anjou... Bon. Admettons donc que j'ai quelque chance de porter secours à mon père.

Index levé.

Bien que j'en doute !

Index rabaissé.

Vous pensez sérieusement que ce soit en prenant femme que je l'aiderai ? Il ne s'est pas réveillé pour me voir, quand après deux longues années d'absence, je suis venu de mon plein gré vivre en Bourgogne à son côté ! Il n'a pas non plus bronché quand je me suis présenté dans une liste ennemie de la sienne, pour entrer au Conseil ! Il n'a pas même daigné me donner une tape amicale sur l'épaule quand j'ai été nommé Sénéchal de Bourgogne... Et aujourd'hui, je me fiancerais et il retrouverait soudain la conscience...

Il baissa les yeux, réellement peiné à travers sa diatribe. Car il avait beau s'être maintes fois opposé à son père dès qu'il devait subir son autorité, il n'en aspirait pas moins à lui ressembler trait pour trait, et il lui vouait en son fort intérieur une sorte de culte allié à un puissant respect. En gros, il l'adulait et détestait lui obéir.

S'il est voué à mourir, me marier n'y changera rien. Il s'est depuis longtemps désintéressé de ma conduite...

La porte s'ouvrir soudainement sur une tornade rose et blonde qui traversa la pièce en faisant trembler les pendants de cristal des lustres. Aimbaud n'eut que le temps de se lever pour la rattraper au vol, et sentit au passage les flammes de l'âtre se rapprocher dangereusement. Tout à fait ébahi, il écouta son sermon adressé à la Princesse, avant de lui chuchoter en dialecte angevin, les dents serrées par la discrétion :

Vaz'y Yoli, calme ta joie. Ouech posé, y'a pas d'embrouille. T'inquiète j'la gère la meuf.

N'empêche, il était ému le frangin.
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Armoria
Quelque part dans le cerveau reptilien de la blonde altesse, un système d'alarme se mit à beugler. Concentration de mioches dans la pièces, alerte, danger, alerte phase 2 ! Action, réaction. Réflexe : puiser dans la mémoire récente. Et hop, la trouvaille : l'enfançonne aimait les sucreries. Armoria tapa dans ses mains.

Robert, fit-elle au valet qui venait d'entrer - et qui comme tout bon valet, se tenait juste derrière la porte - va donc en cuisine, chercher des bouchées au miel et du vin d'épices. Nous avons une jeune invitée, comme tu l'as pu voir.

Puis elle se tourna vers la petite. Sans calcul, là non plus, elle se surprit à sourire, amusée. Ronde, rose, et à croquer, comment ne pas sourire ?

Bonjour, Yolanda. Je suis contente de voir que finalement, tu as pu venir.

Le temps de la réflexion était revenu. Par quel bout l'attraper, celle-ci ?

Dis-moi, Yolanda, as-tu appris à calculer ? fit-elle tout à trac. Elle avait décidé de se baser sur son instinct.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Yolanda_isabel
Dans les bras de son grand frère, contre son grand frère, elle se rassérène l'infante, au rythme des mots qu'il murmure. Les mains se resserrent sur les siennes dans le doute, mais plus pour garder le contact que de peur qu'il l'abandonne encore.

- La vérité, t'as chauffé grave à t'barrer de la maison côm ça..

Oui, les reproches ne se sont pas perdues et si ils sont murmurés en patois angevin, ils n'en restent pas moins présents jusqu'à ce que son attention soit détournée par .. Robert et la promesse de bouchées à la miel et de vin d'épices.

- J'ai pu venir bien, c'est juste .. C'est plus long de s'habiller quand on est de la fille.

Un regard jeté à Aimbaud, comment je te sauve la mise, gars .. Et la question est posée qui la laisse dubitative.. En pleine réflexion, la main potelée se resserre sur celle de son grand frère, son modèle qu'elle sait déçu certaines fois.

- Je.. J'ai .. Aimbaud y m'appris .. apprend les chiffres, et je crois .. Je suis bien douée ! C'est pa'ce que pour compter les macarons, ça aide bien. Et pis, plus beaucoup quand il faut faire des gâteaux ! Je sais faire du gâteau ! Plein ! C'est précis le gâteau à faire.. Par contre, je sais pas bien .. Un regard à Aimbaud, du rouge qui gagne le visage poupin de la fillette.. J'aime pas bien les lettres .. Je sais pas comment les écrire comme Aimbaud y dit.. Les mots y z'en ont trop dedans.

Les chiffres ? Incollable. Un don pour la chose. Mais les lettres, raah les lettres.. Vilaines qui l'embêtent et lui font honte quand elles s'acharnent à n'en faire qu'à leur tête.

- Et vous connaissez le calcul des chiffres ?

On sait jamais hein, c'est peut être une question intéressante.
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Armoria
Cette fois, ce fut un rire, et elle se pencha en avant comme quelqu'un qui va révéler un terrible secret.


Je connais le calcul des chiffres, mais quand il y en a trop, comme au Conseil ou à la Surintendance, je prends mes jupons et je m'enfuis.


Elle se redressa, et comme Robert revenait, porteur des merveilles promises, eut le temps de se recomposer un visage sérieux, même si une lueur malicieuse brillait au fond de l'œil. Elle attendit que le tout soit servi.

Maintenant, j'ai beau ne guère aimer les chiffres, je m'y entends en addition. Et tu sais ce qu'est le mariage, jeune fille ? C'est une addition... Si ton frère prend femme, tu auras une sœur... Puis des neveux et nièces. Et si tu te montres sage et raisonnable, je suis certaine que tu auras le droit de les pouponner...

Elle regarda ensuite Aimbaud.

Si tu demandes à ton frère de bâtir son couple dans votre demeure familiale, il sera d'accord, sans nul doute. En somme, ta famille s'agrandira : et au lieu d'un frère qui t'abandonne, tu auras plus de monde autour de toi.

Autant donner un exemple...

Tu vois, quand je me suis remariée, ma fille Loreleï, qui avait perdu son petit frère, en a eu un autre quand j'ai donné un fils au Prince Morgennes.

Parler de prince, c'était perfide ? Certes. Mais on se bat avec ses armes, n'est-ce pas...
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Aimbaud
Quand Armoria comptait : un frère + une épouse = une soeur. Aimbaud lui était plutôt arrivé au résultat : Moi + une étrangère = un paquet d'emmerdes. Comme quoi même les mathématiques sont une matière subjective !

Il observa comment la Princesse s'y prenait pour faire gober la couleuvre à Yolanda, avec un oeil détaché de commentateur sportif quand c'est un peu mou sur le terrain. C'était bien tenté, la carte de la famille heureuse et des bébés à venir, mais s'il y avait une chose que la Princesse avait sous-estimé, c'était bien l'amour inconditionnel qui existait entre les frangins Josselinière. Ils savaient se serrer les coudes quand l'un d'eux était dans la panade. Bon évidement, ce n'était pas un amour sans faille, ça n'avait pas toujours été l'accord parfait entre la Princesse-Starla et le Chevalier du Chaos...

Il est vraaaai qu'à la naissance de Yolanda, le petit Aimbaud avait fomenté le complot de l'étouffer sous un coussin. Mais c'était sans méchanceté. D'ailleurs, quand il avait découvert son visage poupon et ses grands yeux tremblotant de façon mangaïque, il avait tout simplement lâché les armes pour lui souffler un "Prout" dans la peau du bidon. Par la suite, la préférence évidente d'Erik-Père pour sa cadette, avait provoqué chez Aimbaud une jalousie terrible, mais à la suite de quelques fugues et d'une adolescence de rebelle passée en compagnie de ses vieux potes troubadours, il s'était empressé de retrouver sa soeur pour la broyer fraternellement dans ses bras, car tout simplement, elle lui manquait trop.

Nous ne parlerons pas de ces querelles enfantines qui firent tant d'éclat au sein du Castel Josselinière : Qui a tué Pamela-Rose, la poupée princesse dont les cheveux changent de couleur quand on les met dans l'eau ? Retrouvée, le crâne défoncé, dans la cage des chiens de chasse... Affaire classée sans suite. Evoquons tout de même le massacre des Posters Collectors du 12 Juin 1458, retrouvés mâchouillés odieusement. Il y a aussi la maison miniature de Barbie-Bleue, un incendie prétendument volontaire. La cithare-Hero massacrée à coup de hochet. Et j'en passe...

C'était plus qu'une guerre froide, c'était une guerre... Rose et bleu. Mais encore une fois, ils s'aimaient ! Et ça c'est l'essentiel.

Sans trop s'inquiéter, donc, Aimbaud gobe une bouchée au miel sur le plateau que Robert a apporté, et suit vaguement le fil de la discussion.

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Yolanda_isabel
Diviser pour mieux régner, belle technique en vérité..

Dans le cas des Josselinière, la technique aurait pu se révéler plus qu'intéressante s'ils avaient eu besoin de quelqu'un pour être divisés.

Imaginez un château comme dans les contes et dans la plus haute tour de ce château, une princesse blonde aux cheveux très longs brossés avec un peigne en or massif. Imaginez un hurlement animal attestant de la découverte d'une disparition plus qu'alarmante. Un chevalier du Chaos Collect'or, la dernière figurine du Royaume.. Disparue.. Plutôt fondue.. Oui, le peigne.. De Stella, la poupée préférée de Yolanda. Un drame sans précédent qui avait valu à Corbigny une ambiance infernale pavée de crimes successifs en tout genre.

Mais s'il y a une chose qui ne saurait être divisée chez les Josselinière, c'est cet amour particulier qu'ils se portent et tellement exclusif qu'il n'y a de place pour personne d'autre que de rares initiés.. Autrement dit quand Armoria commence à parler de soeur, de neveux et de nièces, elle frissonne la princesse angevine, d'un frisson d'angoisse, un regard à Aimbaud. T'oserais pas hein ?! Ah l'batard ! S'tu me fais ça, j'te marave ta ganache !

Pourtant alors que l'esprit de Yolanda est complètement obnubilée par les stratégies militaires les plus foireuses pour évincer une potentielle future "soeur", voilà qu'un mot s'immisce, sournoisement. Prince. Cling !


- Vous avez épousé un Prince ? Ah bah oui, vous êtes de la princesse, un peu .. Vu qu'on vous dit Vot' Altesse, moi, on me dit plus Ma Gracieuseté.. Attia, beaucoup elle dit, j'aime bien beaucoup Attia. Et vous avez un prince comme fils ?

Non, mais des fois que, on sait jamais, hein ?!

- Pis, je crois pas vraiment que j'aimerai beaucoup avoir une soeur.. J'ai déjà un chien et un poney. Ca fait du beaucoup à s'occuper.. Et pis, je sais déjà y poupouner les bébés, y a Gilbert le fils de la Duchesse de la Bourgogne, je poupoune déjà bien, je trouve.
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Armoria
Réflexe numéro 1 : "Erik, ça vous ennuierait beaucoup si je me te vous fichait tout ça hors de chez moi et que je retourne enfin à mes affaires ?".

Réflexe numéro 2 : "enfin, Armoria, tu ne peux pas décemment laisser ces enfants livrés à eux-mêmes, les pauvres".

Réflexe numéro 3 : "hé, ho, elle va se calmer, la bonne conscience, hein ! Pas comme si je n'avais jamais rien fait pour les autres ! C'est vrai, quoi !".

Rebondir, rebondir...


C'est tout à fait différent, un enfant qui t'est étranger, et un de ta famille, tu sais : il y a beaucoup plus de liens, et si tu veux, il peut être avec toi tout le temps.

Ou pas, selon les parents, mais ça, hein...

Et c'est bien mieux qu'une poupée, parce qu'une poupée ne réagit ni ne répond.

Et hop, une gorgée de vin. Et on change de sujet.

Oui, mon fils est Prince. Il était le petit-fils du Roy, tu sais ?
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Yolanda_isabel
Bonjour, vous êtes actuellement en relation avec le standard du Cerveau de Yolanda Isabel.
Si vous voulez joindre le Service Relations Humaines, tapez 1.
Si vous voulez joindre le Service Recherche et Développement, tapez 2.
Si vous voulez joindre le Service Après-Vente, tapez 3.
Si vous ne savez pas à quel service vous adresser, dites "Prince" et quelqu'un donnera suite à votre appel. Merci.


- Le Roy, je l'ai vu une fois du vrai, mais après plus jamais.. Ca doit pas être bien d'être Roy si on s'en va comme ça de l'après. Mais moi, je crois bien que je veux du beaucoup rencontré votre fils, parce que je suis un peu dans la recherche de Prince qui s'appelle Charmant, mais si c'est pas trop du cas, c'est pas beaucoup grave, je veux bien y voir quand même.

Papillonnement des cils ? Activé ! Moue choupi ? Activée ! 'Garde moi bien ton Altesse, n'est-ce pas que je suis croquignolette ? Dis oui ! Bon, elle est gentille, on prend la peine de s'intéresser à ce qu'elle dit.

- Mais si Aimbaud, il cè... se marrie ? J'aurais le droit de dire que vu que je l'aime pas sa femme qu'il aurait marié, elle ira dormir dans sa chambre et elle sortira jamais ? C'est un qué'qu'un qui m'a dit une femme ça oubéit à son mari ! Alors Aimbaud y s'marie, et on y punit sa femme dans sa chambre et tout le monde va bien. Alors heureuse ?
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Armoria
Grignoti-grignota, un pas après l'autre.

Charmant, assurément, mon fils l'est, oui... Du reste, je ne tiens pas pour impossible de le faire revenir vivre avec moi, comme lorsqu'il était enfançon. Ton père m'ayant demandé de veiller sur vous, tu serais donc amenée à le rencontrer de temps à autre... D'ailleurs, il est juste un peu plus vieux que toi.

Hop, l'appât était en place, il fallait à présent titiller l'autre ligne.

Il faudra déjà faire sa connaissance, et lui laisser sa chance, la pauvre... Et puis, après tout, le principal pour toi - tu me diras si j'ai bien compris - c'est que tu gardes ton frère, c'est bien cela ? Ce qu'il faut que tu retiennes, de tout cela, c'est que mariage ne veut pas forcément dire "départ". Du reste, la vieille école tend à partir du principe que c'est à la femme de venir s'installer chez l'époux, et pas à l'époux de quitter ses terres.

On en était à parler des conditions du mariage : cela voulait dire que la petite ne rejetait plus l'idée en bloc. Douuuuuucement, avancer douuuuucement...

Maintenant, leurs relations ne seront pas mon affaire : concernant ton frère, mon rôle s'arrêtera le jour de ses noces.

Hop, on quitte le terrain miné et on revient sur du positif. Armoria, ou l'art de slalomer.

Donc, tu me disais que tu voudrais apprendre à écrire de jolies lettres ? Attends un instant.

Elle se leva pour s'approcher du bureau où elle tenait de quoi écrire, prit parchemin - vanillé, évidemment - et plume, et traça le prénom et le nom de Yolanda, sans oublier pleins, déliés et fioritures. Après quoi, ayant sablé le document et soufflé dessus, elle retourna à sa place, et le tendit à l'enfant.

Comme ceci ?

Armoria, ou l'art de la vente.
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Yolanda_isabel
Elle pioche finalement dans le plat de douceurs et en tient une collée contre ses lèvres qu'elle grignote à petits bouts pour ne rien perdre de ce qui est dit. Les yeux brillent à l'idée de rencontrer le prince qui est dit Charmant, à l'idée de le voir régulièrement, de pouvoir lui dire qu'il ne sait pas encore qu'ils sont faits pour s'aimer et vivre heureux dans un château plein de poneys et de macarons. Elle s'imagine déjà grande.. Mais comment est-elle grande ? Comment sera-t-elle plus tard ? Elle pense à sa mère, à Blanche et Clémence, elle voudrait leur ressembler, pourtant aux remarques de son frère et d'inconnus rencontrés, ça n'a pas l'air d'être en bonne voie. Haussement d'épaules à elle-même, l'attention se reporte sur ce qui est dit.

- Si Aimbaud y reste, m'en moque bien, elle peut faire qu'est-ce qu'elle veut, mais 'Baud y reste, sinon je fâche, et je fâche tout rouge. Et le rouge, c'est pas beau comme le rose !

Elémentaire chère Armo ! Armo qui s'en va à son bureau et en revient avec un parchemin, la friandise est avalée tout rond, les mains essuyées sur une nappe à portée de mains, comme il se doit pour une jeune fille de bonne éducation. Le vélin est attrapé, l'index potelé se tend et suit les lettres une à une, s'arrêtant sur celles qui posent problème, avant de relever le nez du parchemin.

- C'est moi dessus !

Oui, c'est elle, elle le sait, Aimbaud a écrit plusieurs fois son nom pour lui apprendre, et Constance passe son temps à écrire ses lettres pour elle. Mais si ça avait été un autre mot, elle n'aurait pas su, elle aurait mis du temps, elle aurait bafouillé et rendu honteux Aimbaud. Un regard chargé d'espoir qui se porte sur Armoria avant que de se poser sur Aimbaud, aussi, puis de nouveau sur la princesse.

- J'aimerais bien, mais vous savez, Constance, elle dit que je suis un peu de l'âne dans ma tête, parce que je fais pas de l'effort. Mais je comprends pas les lettres, c'est pas vraiment de ma faute.. Mais c'est bien joli qu'est-ce que vous avez fait.

Le parchemin est reposé sur le plateau de sucreries, un pincement au coeur, une boule dans la gorge qu'elle ravale en même temps que l'envie de pleurer. Je suis nulle et blonde, mais y a Aimbaud.

- Aimbaud, y se marie quand ? Je l'aimerai qui y va marier ?
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Aimbaud
- Aimbaud, y se marie quand ? Je l'aimerai qui y va marier ?

Aimbaud s'étouffa avec un friand.

Solidarité fraternelle : zéro.
Armoria : vainqueur par K.O.

La messe était dite, Aimbaud allait épouser une moche. Il devrait se balader partout dans les réceptions mondaines avec cette moche à son bras, il dînerai en tête-à-tête avec la moche, et le soir, il aurait la moche en nuisette dans son lit. Une sueur froide lui cavala le long de la colonne. Il était un homme mort. Peut-être valait-il mieux terminer sa vie maintenant, en s'étouffant avec un friand.

Il essaya. Cela ne fonctionna pas. Et après une brève quinte de toux, il s'insurgea :


Encore faudrait-il que je sois d'accord.

Voilà qui était envoyé. Il n'était plus question de débattre poliment maintenant, la partie d'échecs commençait à mal tourner ! Aimbaud se faisait bouffer tous ses pions, et il venait de perdre sa Reine en Sucre-d'Orge, mangée toute crue par la cruelle cavalière adverse. Fini de rigoler, il fallait sortir la grosse artillerie, trancher dans le vif. Se défendre, quoi.

Son pire cauchemar se mettait déjà à chanter dans sa tête...

"Si tu veux être heureux pour la vie,
N'épouse surtout pas une fille jolie.
Je peux me permettre un avis ?
Prends une moche et tu la maries..."

AAAAAARG !


J'épouserai pas !
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Armoria
La peur de gagner, vous connaissez ? Cette fébrilité, quand on voit se dessiner la ligne d'arrivée, et qu'on se sait en tête de la course. Cette maladresse de la dernière seconde qui fait que celui en qui tout le monde voyait le vainqueur se prend le pied gauche dans sa chausse droite, et s'écrase au sol comme une bouse de vache diarrhéique... C'est terrible, la peur de gagner. Bien plus terrible que l'échec banal, parce qu'on sentait déjà le parfum de la couronne de lauriers, et soudain, c'est le drame.

Armoria ne connaissait pas la peur de gagner. Prudente comme une chatte, et en bien des choses joueuse d'échecs, elle avait coutume d'avancer avec soin tant que la fin de la partie n'était pas définitivement acquise...

Elle se retint donc bien évidemment d'afficher un sourire triomphal en entendant la question de Yolanda, et tout autant en voyant sur le visage d'Aimbaud qu'une majeure partie de ses remparts venait de s'effondrer. Et comme elle savait que ses yeux devaient pétiller, elle les cacha sous la frange de ses longs cils, en les tenant baissés un instant. Après quoi elle put reprendre d'une voix douce - mais implacable.


Jeune Yolanda, l'amitié comme l'amour sont des choses qui se cultivent, et le plus aisé est encore d'ouvrir bien grand son cœur.

Les cils se relevèrent, et elle regarda le garçon.

Je crains que vous n'ayez guère le choix, jeune homme... Votre lignée, l'avenir de votre nom, tout cela dépend de vous, et votre père y tient beaucoup. Je n'ai nul doute quant au fait que vous aimez votre père, et refuseriez de l'attrister, n'est-ce pas ?

Et comme elle avait déjà sa petite idée derrière la tête, et songeait à la façon de l'amener - comme toute bonne joueuse d'échecs qui se respecte et doit avoir plusieurs coups d'avance - elle enchaîna sur un ton plus léger, comme si elle changeait de sujet.

Alors qu'il n'en était rien.


Mais pour en revenir à l'art du combat, pour vous, ainsi qu'à celui des belles lettres, pour votre sœur, j'ai déjà quelques noms en tête... Je vous ferai rencontrer ces personnes sous peu, ici-même.
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Aimbaud
Dernier set. Balle de match. La tension monte dans les deux camps. Formidable revers de la part de la Princesse, qui a su anticiper le coup franc d'Aimbaud. On sent d'un côté une longue carrière et beaucoup d'expérience, le style est maîtrisé. Très beau jeu, mais on devine qu'elle accuse la fatigue ! En effet le dernier échange avec Yolanda n'a pas été de tout repos, et déjà elle enchaîne avec une nouvelle rencontre pleine de rebondissements. On connaît encore mal ce Josselinière-Junior qui déboule dans la Cour des nobles, un jeune talent très prometteur et tout à fait offensif. Il réserve plein de surprises, à n'en pas douter ! Mais revenons-en à cette demie finale, chers lecteurs.

Il a les yeux-arbalète, notre Aimbaud. Il a le regard qui tue. Alors comme ça tout est décidé d'avance, il n'a plus qu'à opiner bêtement du chef et à s'agenouiller devant l'autel ! Depuis l'âge de sept ans, il se coltine des cours de françoys, de latin, de géographie, de tactique militaire, de galanterie, d'histoire, de généalogie : il dit d'accord. On lui dit d'aller à la messe, de se confesser, de réciter des Te Deum, de prier avec ferveur : il dit d'accord. Interdiction de traîner avec des troubadours errants, de se coiffer comme un rebelle, de brûler les tapisseries, de poser le coude dans l'assiette, de chanter des paillardes, de soulever les jupes des damoiselles : il dit d'accord. Tu seras soldat mon fils ! Il dit d'accord. Tu seras membre du conseil mon fils ! Il dit d'accord. Tu convoleras contre ton gré, mon fils ! ... Là y'a qu'un mot qui lui vient...

...

Mais comme ça n'est pas poli, on ne l'écrira pas.

Dans la tête d'Aimbaud ça fait... Révolte. Anarchie. Soulèvement. Fureur. Cri. Tempête. Séisme. Tsunami. Malaria. Crash. Guerre. Crise. Buzz. Court-circuit. Hiroshima. Déluge. Glaciation. Trou noir. Vortex. Néant.

Après ça, il respire un coup et dit :


Faites venir qui vous souhaitez. Ce sera tout juste une perte de temps.

Aaah, il retrouve le sourire. Mais un sourire en coin, calculateur, sournois, celui qu'arbore le traître dans les téléfilms bon-marché. Et c'est là que le lecteur avisé comprend que l'infâme menace de la lettre — celle qui laisse entendre que le jouvenceau a en main toutes les cartes pour se rendre détestable à souhait aux yeux de quiconque le contrarie — va être mise à exécution. On vend jeune héritier exécrable, pyromane, fétichiste, injurieux et kamikaze. Des prétendantes ?
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Yolanda_isabel
Et en même temps, il fallait s'y attendre..

Elle le connaît ce sourire qui s'affiche discrètement sur le visage d'Aimbaud alors qu'il cède à son tour. Elle sait qu'elle a gaffé, qu'elle aurait du le soutenir jusqu'au bout, mais c'est la faute de la princesse, elle a parlé de princesse, lui a mis devant le nez qu'elle ne savait pas écrire.. Faut-il être bête ?!

Elle voudrait le dire à Aimbaud que tout est de la faute de la princesse, au lieu de cela, elle voit le sourire d'Aimbaud, et contre toute attente, elle ne sourit pas, non, l'Infante Angevine. Elle se rapproche de son frère,vient saisir sa main dans la sienne, la considère un instant avant de relever la tête et de lui sourire à lui, rien qu'à lui, de ce sourire qu'elle emploie quand ils s'acharnent à faire tourner en bourrique la valetaille de Corbigny, le sourire doux parce qu'il n'en est d'autres possibles sur le minois de poupée de Yolanda, de la douceur de certaines sucreries acidulées. Car c'est cela qu'il signifie " Elle va chialer sa mère."

Sur le plateau de sucreries reste le vélin et son nom aux lettres qui dansent sous ses yeux, le vélin qui lui crie qu'elle est incapable, alors elle fixe la princesse et sourit de plus belle.

Oh, tu vas prendre..


- « Oui, faites viendre les dames qu'on marie, moi, je veux y voir à comment quoi qu'elles ressemblent. »

Réponse tout à fait fort à propos et légitime, voir les futures fiancées d'Aimbaud, la main se resserre et le sourire grandit sur les lèvres roses sucrées.

Et en même temps, il fallait s'y attendre..

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