Baile
Croisant les bras sur sa poitrine qui narguait même le plafond, du moins pour le moment, la Baile fixa la main qui rejetait en bloc toutes ses propositions. Elle haussa les épaules imperceptiblement, une part d'elle déçue malgré tout que la brune ne communique pas davantage, l'autre, plus importante, prenant parfaitement bien la mesure de la bulle dans laquelle la fugitive s'était réfugiée.
Aussi, lorsque la fascinante inconnue lui révéla enfin son prénom, elle sourit spontanément, sentant le lien ténu entre elles perdurer au lieu de se rompre. Elle ne bougea pas quand elle vint s'allonger sur le lit, à quelques millimètres seulement de son corps.
Moi j'suis Baile. Rebaile c'est mon vrai nom, mais une...vieille amie me l'a coupé ya longtemps, et j'l'ai gardé depuis.
Elle avait envie de plus qu'un nom, et elle se savait marcher sur des oeufs. Au moindre faux pas, c'était l'omelette crue assurée, et sans doute de nouveau, un mur cette fois infranchissable de silence. Alors elle laissa passer quelques secondes, reculant sur le lit pour s'adosser contre le mur qu'il collait. L'air de rien, elle enchaîna, doucement.
Tu fuis qui, Sad?...
De toute façon, pour faire une omelette, il fallait bien casser quelques oeufs, et mettre les pieds dans le plat, c'était un peu sa spécialité... Elle ne tint pas en place très longtemps, et changea une nouvelle fois de position. S'allongeant à son tour, sur le côté et la tête posée sur la main, sa cuisse nue frôlant la sienne, elle la fixa, le visage impassible mais le désir toujours brûlant, de la toucher, de la sentir.
Parle-moi. Ne me fuis pas, tu as réveillé quelque chose en moi... Fais que ton histoire s'entremêle avec la mienne maintenant... Elle joua machinalement de ses doigts sur l'espace de drap entre leur deux corps, réfléchissant à ses mots, puis rajouta.
Je peux t'aider je crois, à éliminer ce qui te fait te cacher comme ça.
Elle savait qu'elle s'engageait en terrain miné. Mais elle ne raisonnait pas plus qu'il y a quelques minutes, lorsqu'elle avait choisi de suivre l'inconnue qui n'en est plus totalement une dorénavant. Elle laissait parler son instinct, et son instinct s'accrochait à ce nom, maintenant. Sad. Porteur de plus qu'une Tristesse, porteur de cette mélancolie qui attire et attache... Les doigts frôlent presque involontairement la chemise, et la Baile déglutit silencieusement.
_________________
"I have never seen a wild bird feel sorry for itself. A little bird will fall frozen from a bough without ever having felt sorry for itself."
Aussi, lorsque la fascinante inconnue lui révéla enfin son prénom, elle sourit spontanément, sentant le lien ténu entre elles perdurer au lieu de se rompre. Elle ne bougea pas quand elle vint s'allonger sur le lit, à quelques millimètres seulement de son corps.
Moi j'suis Baile. Rebaile c'est mon vrai nom, mais une...vieille amie me l'a coupé ya longtemps, et j'l'ai gardé depuis.
Elle avait envie de plus qu'un nom, et elle se savait marcher sur des oeufs. Au moindre faux pas, c'était l'omelette crue assurée, et sans doute de nouveau, un mur cette fois infranchissable de silence. Alors elle laissa passer quelques secondes, reculant sur le lit pour s'adosser contre le mur qu'il collait. L'air de rien, elle enchaîna, doucement.
Tu fuis qui, Sad?...
De toute façon, pour faire une omelette, il fallait bien casser quelques oeufs, et mettre les pieds dans le plat, c'était un peu sa spécialité... Elle ne tint pas en place très longtemps, et changea une nouvelle fois de position. S'allongeant à son tour, sur le côté et la tête posée sur la main, sa cuisse nue frôlant la sienne, elle la fixa, le visage impassible mais le désir toujours brûlant, de la toucher, de la sentir.
Parle-moi. Ne me fuis pas, tu as réveillé quelque chose en moi... Fais que ton histoire s'entremêle avec la mienne maintenant... Elle joua machinalement de ses doigts sur l'espace de drap entre leur deux corps, réfléchissant à ses mots, puis rajouta.
Je peux t'aider je crois, à éliminer ce qui te fait te cacher comme ça.
Elle savait qu'elle s'engageait en terrain miné. Mais elle ne raisonnait pas plus qu'il y a quelques minutes, lorsqu'elle avait choisi de suivre l'inconnue qui n'en est plus totalement une dorénavant. Elle laissait parler son instinct, et son instinct s'accrochait à ce nom, maintenant. Sad. Porteur de plus qu'une Tristesse, porteur de cette mélancolie qui attire et attache... Les doigts frôlent presque involontairement la chemise, et la Baile déglutit silencieusement.
_________________
"I have never seen a wild bird feel sorry for itself. A little bird will fall frozen from a bough without ever having felt sorry for itself."