[RP] Les charmes de demoiselle Hermine

Hermine était une jeune femme un peu hors du commun.
Elle avait hérité de quelques dons de sa mère, de sa grand-mère et souhaitait les mettre au service des habitants de Saint-Claude.

Lors de ses voyages, elle avait ramené des herbes, des épices et savait les accommoder pour en faire quelques potions, charmes et philtres.
Elle pouvait aussi soigner quelques maux de l'âme, du corps et du coeur.

Pour ce faire, elle venait d'ouvrir une boutique remplie d'étagères où trônaient moult pots blancs.
Des noms de plantes y étaient inscrits sur chacun. On pouvait aussi y voir un grand chaudron, des pilons, des mortiers.

Un grand comptoir permettait d'accueillir la clientèle et de préparer ses charmes.

Elle espérait voir foule dans son échoppe et surtout, ne pas trop se tromper.
Sa dernière mésaventure l'avait un peu discréditée vis à vis de ses amis mais elle entendait bien prouver qu'elle s'y connaissait !

Elle alla poser son enseigne et regagna sa boutique, attendant les premiers visiteurs.

Occupée à mettre au point une potion qui agirait sur la mémoire, Hermine releva la tête au doux tintement de la cloche.
Elle afficha un large sourire quand elle vit la belle Foulque entrer dans son échoppe.

Bien le bonjour ma Foulquette ! Que tu es jolie dans cette tenue ! Je te trouve un peu pâlotte, ceci dit. Tu as des soucis ?
Raconte-moi tout et voyons ce que je peux faire pour toi !

Ayant installé un petit divan au fond de sa boutique, les deux amies s'y installèrent afin de papoter sans craindre les oreilles des murs.

Hermine avait écouté attentivement son amie et n'avait nullement envie de rire.
Lors de leurs nombreux déplacements, elle avait vu le désespoir de Foulque et avait été témoin de choses pour le moins extravagantes qu'elle tairait, bien évidement.

Le temps était venu pour Hermine de mette un brin de magie dans la vie terne, triste, sans joie, sans soleil, morne, pleine de frustrations de la jeune femme qui se flétrissait de jour en jour.
Son teint était terreux, ses cheveux filasses, ses ongles rongés par l'angoisse.
Non, Hermine n'avait pas envie de rire...

Se levant, elle se dirigea vers les étagères et resta un bon moment à chercher les meilleures plantes afin d'aider au mieux son amie.


Elle posa sur le comptoir plusieurs fioles. Pour une, elle hésita car son pouvoir était grand.
Mais son hésitation ne dura qu'un bref instant. Comme disait sa bonne maman : aux grands morts les grands remèdes !

Foulque, je m'occupe à présent de tout ! Ton homme va retrouver sa vigueur d'antan et ce bébé, tu vas l'avoir, crois-moi !

Dans un premier mortier, elle déposa du soja, de la salspareille ainsi que du trèfle rouge. Ces plantes étaient indiquées dans la prévention de la "ménopause" .
Il fallait frapper fort !
A l'aide de son pilon, la jeune femme broya le tout et laissa reposer.

Prenant d'autres plantes, elle souriait à Foulque, pour lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en elle.

Dans un second mortier, elle mit du ginseng, du thé noir, de l'ortie, de la courge. Tout ceci étaient des stimulants sexuels. Elle y ajouta une plante anti -fatigue : le guarana et pour achever sa potion, elle y versa quelques gouttes d'un puissant aphrodisiaque : le maca.

Une fois les charmes prêts, elle les mit dans deux petits sacs en toile de jute et les donna à son amie.
Elle lui fit quelques recommandations car tout ceci n'était pas sans danger.

Ecoute bien ce qui va suivre, Foulque. Tu dois appliquer à le lettre ce que je vais te dire...

Foulque serra Hermine dans ses bras. Elle savait qu'elle pouvait compter sur elle...La preuve aujourd'hui.
La jeune femme serra les deux sachets dans ses mains, et l'embrassa une dernière fois.


"Je file de suite au chateau...Peut-être qu'il y sera. Il me tarde d'essayer ta potion!!!Hi hi hi hi...!"


Au pas de course, elle fila vers Flumel...Elle se retourna une dernière fois en criant à Hermine:


"Rejoins-moi là-bas...On ne sait jamais, il faudra peut-être lui faire avaler de force!!!!"

Sampiero revenais tout droit du château de Flumel qu'il souhaitais voir de plus près depuis son arrivé a Saint-Claude.

Sa promenade arrivais a sa fin, il allait devoir retourné surveillé les remparts, sous son uniforme de milicien.

Mais, tout à coup, une étrange femme l'aborda. Sampiero l'avais déjà croisé.
Celle-ci lui dit : "Messire, faites moi un enfant".
Sampiero, les yeux ronds contempla la femme qui le suppliait. Certes, celle-ci était attirante, mais le jeune homme n'était pas habituer a de tel situation et préféra l'esquiva puis s'enfuir.

Alors qu'il arrivait près des remparts, Sampiero se remémorais cet épisode inhabituel. Quand il aperçu un dame, détalant a tout vitesse en criant : "Pourvu que Foulque n'en ai pas trop pris...".


Moi qui croyait vivre dans une ville paisible, je ne suis pas au bout de mes surprises...

la jeune femme repensait à sa mère, sa grand-mère, incomprises comme elle.
Elle sentait leur sang couler dans ses gênes, elle était d'ailleurs leur portrait caché.

Elle était certaine que s'il elle avait été un homme, personne n'aurait osé crier au sandale.
Foulque ne lui aurait pas hurlé dans les oreilles comme elle l'avait fait.

Etre un homme....
Je suis une femme et je rêve d'être un homme....

Le cerveau de la femme était en ébullition là.
Elle rassemblait ses idées et Aristote sait qu' elles n'étaient pas nombreuse pourtant mais cela lui prit un temps fou.

Hum, je sens que je tiens une idée mais ....Ah, non, en fait...

L'apprentie fée se replongea dans ses ruminations, toujours aussi déterminée à trouver une potions extraordinaire.

Femme, homme...Homme, femme...femme, homme.......etc..

Foulque venait d'annoncer à Hermine qu'elle avait défié Mp en lice.
Décidément, cette jeune femme l'étonnera toujours ! Mais perd elle la tête ?
Hermine devait elle s'inquiéter pour son amoureux ?

Oh, je sais ! Je vais préparer une potion qui rend fort ! Je vais en faire boire à Mp comme ça, il gagnera le combat !!!
Alors, qu'est-ce qui donne force et vigueur ?
Ah, voilà : églantier et olivier. Très bons pour redonner du tonus !

Hermine se mit donc au travail, pesant consciencieusement les ingrédients. Elle ne voulait pas faire de bétise cette fois.
Pourtant, ayant placé ses deux bocaux à côté des autres, elle se trompa et prit de l'achillée sternutatoire : plante qui faisait éternuer...

Une fois sa potion terminée, fière d'elle, elle alla à Joie dans les braies, attendre ses amis

Larousse qui se rendait a la taverne Le Relais et vit Sampiero qui
semblait étonné car elle l avait vu parler a Foulque.

Elle se fit discrete et esperait qu il vienne lui rendre visite.

Elle pensait a lui tres souvent et esperait que ce soit réciproque.

Nous n avont pas la chance d etre en privée pour parler,
Elle avait tant de chose qu elle aimerait lui dire et pouvoir lui ouvrir son coeur. Elle se rendit au Relais se servit une biere et attendit.
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``Etre contestée! Cest etre constatée``

Arrivée à Saint Claude pour rejoindre son amie Ange et son amoureux Fédérer, Jena essaya les tavernes mais malgrè l'heure du repas, elle n'y vu personne.
Elle décide de se promener un peu dans le village et voit cette charmante petite échoppe.
Elle voit Hermine préparer ses bagages, elle en a le souffle coupé; elle avait rencontré Hermine à Poligny
Cell-ci parlait de vendre ses charmes et Jena l'avait pris pour une demoiselle qui vivait de ses atours.
Jena entre dans la boutique

Jena un peu gênée poursuit

Jena rouge de confusion attend la réponse de Hermine

Fin Juillet

La première partie de l'été s'en était allée, laissant des cicatrices dans le coeur d'Hermine.
Elle avait été calomniée ici, dans son village puis humiliée à Genève.
Enfin, et c'est cela qui lui faisait le plus mal, Ober avait disparue et Raoul était mort.

Que restait-il du Saint-Claude qu'elle affectionnait tant ?
A Genève et pour la première fois de sa vie, elle n'avait plus su où aller, ni que faire de son avenir.
Elle se sentait une étrangère partout.
Pourtant...Non, elle ne baisserait pas les bras ! Non, elle ne céderait pas la place !
Ses amis l'attendaient et elle décida donc de rentrer tête haute, de retrouver sa joie de vivre, ses facéties, ses blagues, ses bêtises, de se retrouver elle, tout simplement.

Grand bien lui en pris car elle eu la merveilleuse surprise de retrouver Sam et Milénia à son retour, ainsi qu Kalvin, sorti de retraite.
La première soirée passée ensemble fut à la hauteur de ses espoirs : du grand n'importe quoi qui fait rire.
Sam et Kalvin en avaient fait les frais.

Que cela faisait du bien de rentrer chez soi, sereine !

INCONSCIENT !!!! REPOSEZ CETTE FIOLE IMMEDIATEMENT !!!!

Hermine, intrigué par une voix, sortit de son laboratoire quand elle vit un homme se saisir d'un petit pot, le sentir et se mettre à chanter.

L'homme sursauta, la fiole tomba et se brisa, laissant le visiteur pantois.
Hermine accourut : Laissez, je vais nettoyer, vous risqueriez de vous blesser.
Pardonnez mes cris mais je devais vous protéger. Vous n'avez pas idée de ce que contiennent des petits bocaux et vous vous permettez de les sentir.
Voulez vous être envoûté à l'issue de votre pot en gré ? (contre votre gré ^^)
Mes charmes sont puissants et je ne me veux pas sorcière mais enchanteresse.
Imaginez par exemple, si vous aviez respiré un philtre d'amour et que je sois la première que vous rencontriez ! Imaginez encore que vous ayez senti la poudre d'escampette ! Nul ne sait où vous vous seriez retrouvé !
La curiosité, sire Tristan est un bien vilain défaut !

Tout en sermonnant le pauvre sire, elle avait terminé de mettre de l'ordre et pour apaiser l'atmosphère elle lui proposa ceci :
Je viens de faire de la vipérine, en voulez vous ?

Allant dans son laboratoire, elle revint avec une bouteille contenant de l'eau de vie où était immergée une vipère.
Tout sourire, elle attendit sa réponse.

Hermine regardait le sire se détendre, prendre son temps, et pensait à tout le travail qui l'attendait avant de partir en retraite.

Tristan, veuillez me pardonner mais je vais devoir fermer la boutique. Je m'en vais demain au couvent et une montagne de choses m'attendent.
Nous nous verrons au bal ce soir.

Sans autre forme de politesse, la jeune femme le poussa gentiment vers la sortie et ferma le verrou sur elle.
Elle souhaitait mettre de l'ordre dans ses affaires avant de se retirer pour de longs jours.
Adossée à la porte, elle poussa un long soupire. Elle n'aimait pas partir si longtemps. Tous ses amis lui manqueraient. Et Mp...Il lui avait dit que tout reprendrait son cours normal à son retour. Elle l'espérait et ne cessait de penser à lui.

De retour du couvent

Hermine venait de passer une vingtaine de jours chez les soeurs. Cette retraite lui avait fait du bien !
Elle rentrait sereine, apaisée.
Son moment préféré avait été la visite des moines, venus faire des échanges avec les nonnes.
Elles faisaient pousser certaines herbes dont ils étaient friands, ils cultivaient des légumes bien agréables à déguster.

Hermine avait nagé avec le Père Colateur qui lui avait fait boire la tasse. Le Père Pendiculaire l'avait lui avait donné le tournis à faire des rondes endiablées.
Le Père Fusion l'avait saigné à blanc au raponneau. Quand au Père Fide, il l'avait largement battu en cancans !
Heureusement, après tous ces moments, elle s'était régalé des confitures de Mère Melade !

A son retour, Saint-Claude était calme...Bien calme..Trop calme !
Il fallait agir et vite si on ne voulait pas voir l'hémoragie de la population augmenter.

Pour l'heure, elle attendait, impatiente de voir son Mp.

Comme à son habitude, elle fit un brin de dépoussiérage dans sa boutique, attendant le client.

Hermine était dans son laboratoire à chercher une nouvelle formule. Un antidote pour être plus précise.
Elle avait, en effet, remarqué qu'un étrange épidémie sévissait dans le village. Le syndrome du Ok !
Elle ne connaissait pas ce mal étrange mais il semblait se propager à une vitesse fulgurante parmi les saint-claudiens !

Tout à ses potions, il lui sembla entendre la cloche de la porte d'entrée tinter.
Délaissant ses fioles, elle sortit du laboratoire et l'être qu'elle vit la fit reculer d'un pas.
Un homme avec un étrange linge sur la tête,la peau brunie, maigre, portant barbichette et tempes grisonnantes regardait alentour avec des petits yeux rappelant ceux d'une fouine.

Instinctivement, elle sut qu'il était dangereux mais ne se démonta pas et s'avança:

Bien le bonjour messire ! Que me vaut l'honneur de votre visite en ma boutique ?

L'enchanteresse l'observait, le détaillait, tandis qu'il tournait la tête vers elle.

L'homme n'était pas très loquace mais sa demande était claire, au moins. Il allait droit à l'essentiel, comme si les mots lui étaient comptés.
il avait quelque chose à la fois d'inquiétant et d'attirant. Ses yeux ressemblaient à ceux d'un serpent qui hypnotisait mais à coups sûr, c'était pour mordre !

Hermine ne laissa pas voir son trouble et répéta : Un fortifiant ! Il est vrai, sire que vous semblez affaibli. Vous êtes si..maigre...
Je vais vous préparer cela avec joie !
Pouvez vous repasser dans la soirée ?

Hermine se disait qu'elle ne mettrait pas beaucoup d'herbes fortifiantes. Tant qu'il serait affaibli, il resterait un peu moins dangereux.
En effet, elle n'avait put s'empêcher de voir quelques tâches rougeâtres sur son vêtement et elle était douée pour lire dans le coeur des humais. Ce coeur là n'était pas pur, ça non !

A peine l'homme parti, Hermine se mit au travail.
Alors, alors ? hum...Fortifiant...

Elle savait exactement ce qu'elle cherchait et ses mains allaient de pot en pot, poussant certains, en retenant d'autres. Trois pour être exacte.
Ah, voilà !!! De la cynorrhodon, plante redonnant du tonus aux organismes affaiblis ainsi que de l'angélique.
Pour le goût ainsi que pour ses vertus tonifiante : du basilic.
Point trop n'en faut car il ne faudrait pas que cet homme soit trop vivace tant qu'on ne le connait pas plus.
D'ailleurs..Hum..j'y pense...Et si j'ajoutais un zeste de..ouiiiiiii !!!

L'enchanteresse, armée d'un pilon, broya les herbes et les mit dans un petit sachet.
Elle expliquerait à l'homme qu'il fallait boire cela en infusion.
S'il le fallait, il pourrait boire ici, elle avait tout le nécessaire pour faire le breuvage.
Ainsi, elle l'aurait à l 'oeil et saurait si les doses étaient bonnes afin de pouvoir agir si besoin.

Un petit encas lui ferait le plus grand bien et il serait obligé de boire sa tisane ici ! Vite, à mes fourneaux !!!!
Oh, mais que peut-il aimer ? il lui faut quelque chose qui tienne au corps !
Des crêpes ! Avec quelques tranches de viandes séchées et des fruits, cela finirait de le requinquer !

Vite, elle retroussa ses hanches et se mit à l'ouvrage, laissant un fumet délicieux s'échapper de son laboratoire reconverti, provisoirement, en cuisine.

Le semi-cadavre ambulant revenait sur ses pas, aspirant à s'abreuver goulument à l'elixir de vitalité. Il poussa la porte de l'herboristerie. La cloche tinta, et avec elle LameCourbe se sentit engloutir par une bonne odeur qui fit se tordre les boyaux de l'affamé.

[HRP] désolé, j'ai endormi LameCourbe sur le RP de l'Envie. allez c'est pas grave, il va se retrouver à 2 endroits en même temps.. continuons s'il te plait [/HRP]

Hermine s'apprêtait à recevoir l'homme qui lui avait commandé le fortifiant quand elle vit son amoureux passer devant sa boutique, le regard perdu dans le vide.
Mais, que lui arrivait-il ? L'enchanteresse voilait en avoir le coeur net.
Malheureusement, le temps de s'excuser auprès de l'inconnu et de fermer l'échoppe, Mp avait disparu.

Elle se retrouvait, en sueur d'avoir couru, à la patte d'oie entre Genève et Poligny et ne savait quel chemin prendre.

Elle se rappelait qu'il avait beaucoup aimé la Suisse et qu'il voulait y retourner. Genève ! C'est là bas qu'il sera demain, assurément !
Je prend le risque ! De toute façon, je n'ai plus rien à perdre...

Sans bagage, encombrée seulement d'un coeur lourd, Hermine se mit en route espérant faire le bon choix.
Qu'Aristote la guide....

Arrivé à Saint-Claude, le pauvre homme ne savait que faire du couple. Il se rendit dans une boutique, criant à l'aide.
Il vit alors une femme blonde en sortir et lui demander ce qu'elle pouvait bien faire pour lui.

Oh, dame, un grand malheur est arrivé à un des habitants de cette ville ! Mes chevaux l'ont piétiné, ma charrette l'a...Oh, dame, vite !!!

Ober, car il s'agissait d'elle, se hâta de suivre l'inconnu et resta figée à la vue de ses amis, inertes dans cette caisse de bois.

Le paysan lui expliqua tout et la jeune femme demanda à ce qu'on l'aide à transporter les amoureux dans la chambre d'Hermine, à Joie dans les braies car elle savait que c'est là qu'ils s'aimaient.

Quand Hermine revint à elle, elle tomba dans les bras de son amie. Elles devraient affronter tant de choses dans les jours à venir : le manque, la tristesse, la préparation de la cérémonie...

Pour l'heure, veiller Mp était leur seule préoccupation. Elle souhaitaient toutes deux l'accompagner jusqu'au bout, main dans la main.

Les deux jeunes femmes avaient veillé le corps du défunt toute la journée.
Hermine n'avait put se résoudre à quitter le lit. Elle voulait, une dernière fois l'avoir tout contre elle.
Elle avait soigné ses blessures, voulant lui redonner vie, en vain...
Descendue tout de même à sa boutique chercher un baume cachant les plaies, elle se mit à tout détruire, hurlant :

A quoi bon avoir des potions magiques ? Seule une m'aurait suffit hier !!! Il aurait suffit qu'il boive une goutte , une seule goutte !!!

Tout volait dans la pièce, le verre s'éparpillait au sol, les liquides se répandaient. Un bruit infernal se faisait entendre.

Hermine ne sut combien de temps elle était restée dans sa boutique. En effet, elle avait perdu connaissance et s'était réveillée à la nuit tombée, toute égratignée, coupée.
Elle ne se rendit compte de rien voulant seulement aller s'étendre auprès de son amour.

Leur dernière nuit...Elle n'oublierai jamais leur première ...

Et maintenant...

Maintenant, elle apprenait à vivre sans lui mais rappelez vous que l'enchanteresse avait le don de pouvoir communiquer avec les morts alors, de temps en temps, il venait la visiter.

Que se disaient-ils ?
Pour le moment, pas grand chose, la communication n'étant pas très bien établie entre eux.
Il venait à des moments où elle, n'était pas disposée à l'entendre. Ce don était particulier et réclamait des moments particuliers pour pouvoir s'exercer convenablement.

Hermine enfouissait sa tristesse tout au fond d'elle, ne voulant pas ennuyer ses amis avec ses états d'âme.
Cependant, elle avait perdu cette petite étincelle qui faisait d'elle cet être à part, ce joyeux luron, cette amuseuse des tavernes.

De toute façon, Sc avait revêtu un manteau de morosité et était désert alors, à quoi bon, là aussi ?

Un ami lui avait demandé de la rejoindre à Poligny. Elle envisageait de le faire, espérant trouver un peu de bonne humeur.

Alors, et maintenant ? : un petit voyage !

Bon assez rêvassé ma belle ! Enfourne ton âne Cadichon et hop, à Dôle !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Hermine se hâta de faire ses bagages, les accrocher à son âne nouvellement acquis et l'enfourcha.

A nous l'aventure Cadichon !! J'emporte ton picotin, n'ai crainte !

Givre se promenait dans Saint Claude quand une boutique attira son attention. Il y entra et se rendit vite compte qu'il avait peut-être déniché quelque chose qui pourrait l'aider.

Il appela Bonjour, il y a quelqu'un? Je me demande si vous ne pourriez pas m'aider pour quelque chose de particulier

Givre vit Hermine arriver.

Oh...bonjour Hermine, nous nous sommes rencontrés dans une taverne...vous en souvenez vous? Je suis content que ce soit votre échoppe!

Si vous avez un peu de temps à me consacrer, je vais vous exposer ce que j'aimerai obtenir. Vous me direz alors si cela est en votre pouvoir...et si j'ai les moyens de vous rémunérer...car je ne suis pas riche

Givre montra ses haillons avec un sourire un peu gêné.

Ma tenue parle pour moi.

Un petit vélin glissé sous la porte. Il a vu des ombres au travers de la fenêtre et ne veut absolument pas déranger la scène qui s'y déroule.
Pour autant, il a quelque chose d'important à dire à Dame Hermine. Ca n'est certes pas vital mais extrêmement...gênant...

Hermine, écouta, sans l'interrompre, Givre lui faire sa requête.
Elle n'était nullement étonnée par sa demande car elle arrivait elle-même à parler aux morts, en rêve.

Mon cher Givre, je pense pouvoir arranger cela. Je ne sais pas encore comment mais je vais y réfléchir.
Sinon, il y a une autre solution : que je fasse le lien entre vous et lui. Je serai une sorte de catalyseur, voyez-vous ?
Vous poseriez les questions et il répondrait à travers moi.

Par contre, Givre, tout ceci doit rester strictement entre vous et moi. Je rate, il est vrai, beaucoup de mes potions mais, doit on toujours se fier aux apparences ?

Hermine lui fit un clin d'oeil.

Ai-je votre promesse sire ?

Messire Givre, j'ai une bonne nouvelle pour vous : mes services sont gratuits !
Cela ne me coûte rien de faire le lien entre vous et votre frère.
Dites moi quand vous êtes disponible et on s'enferme de nouveau ici pour notre communication hors temps, hors espace.

Elle lui sourit, contente que quelqu'un lui demande ses services.

Hermine voyait que Givre commençait à se détendre et cela lui fit plaisir.
Quand il se leva pour prendre congés, elle l'accompagna à la porte et vit une missive à ses pieds en ouvrant celle-ci.
Elle se pencha pour la ramasser et salua Givre.

A dans deux jours ! Je me tiendrai prête !

Refermant la porte, elle retourna au comptoir, se servit un verre de vin, s'assit et ouvrit la lettre.
Elle souriait, savourant le nectar, toute gaie de recevoir du courrier.

Aux premiers mots, elle cracha le vin, tant ils étaient violents : vieille sorcière mal dégrossie.

Avant de parcourir plus avant la lettre, elle regarda de qui venait ce tissu d'insanités : Mumia !
Sur le coups, elle ne se souvint pas de ce nom et lit la lettre pour savoir qui c'était.

Il a fait pipi bleu ! hahahhhahahhohooohhohhihihihiihahahahhahaha
ça vaut bien un verre ça ! hihihihihihhohohohohohoohho

Elle se servit, continua sa lecture, entre rire et larmes et sut alors très bien qui était ce Mumia.

Elle ne manquerait pas de le saluer en taverne et de lui demander comment il allait...aux latrines !!!!!!

Hermine sursauta quand elle entendit la porte s'ouvrir puis reconnu son ami, seul lui l'appelait Mimine.

Et oui, Tristan, prise en flagrant délices ! Assied toi, je te serre !

Se levant, lui faisant la bise, elle prit un autre verre et le lui tendit.

Cela me fait plaisir de te voir ! Ton séjour chez les moines s'est bien passé ?
Tu as l'air en plaine forme !

Hermine regarda longuement Tristan.

Et bien, oui, j'ai des visions. Mais il m'arrive de me tromper, tu sais...
Que veux tu exactement ?
Tu as des soucis ?

La nuit était tombée et c'était le jour. Givre arriva chez Hermine et pensant être attendu il se glissa discrètement dans la boutique après avoir jeté un long regard circulaire aux alentours. Il s'agissait de garder le secret et donc de ne pas se faire remarquer.

Il fut très surpris de trouver Tristan en train de bavarder avec Hermine devant du vin chaud.

Oh...euh...bonsoir. Désolé, je passais juste te faire un petit coucou Hermine. Je ne voulais pas te déranger. Désolé Tristan....je vous laisse

Givre se doutait bien que les conversations avec Hermine dans cette boutique devaient en général ne concerner que l'hôtesse et son visiteur.

Il commença donc à battre en retraite tout en maintenant un sourire sur ses lèvres pour se donner une contenance.

Une fois dehors il s'éloigna un peu, trouva un mur contre lequel s'appuyer et après avoir regardé un moment dans le vague il se dit

Que voulais-je savoir? Qui Pipo avait aimé?...mes rencontres de taverne m'en ont appris assez...il a été le compagnon de Dame Ober...ai-je besoin d'en savoir plus?...non ce serait indiscret pour cette Dame

Givre passa alors en revue les sujets qu'il aurait évoqué: ceux avec qui Pipo s'était bien entendu, ses amis....et puis ceux avec qui il s'était accroché et pourquoi.

Ses amis devaient être nombreux, même certains qui ne l'ont pas connu ont entendu parler de lui et pour ce que j'ai entendu..plutôt en bien

Givre poursuivait son monologue intérieur...il était sur le point de prendre une décision importante

Ses ennemis?...Bah...quelle importance? Le connaissant il a du s'accrocher avec les ultra religieux et les bornés...pouvait pas s'en empêcher mon frère! Il a marié des gens, ce ne peut être que civilement..il a donc fait partie du conseil municipal de Saint Claude et peu de temps avant de mourir.

Un moment de réflexion, une hésitation.....et puis une décision!

Finalement la seule chose dont je ne peux pas être certain c'est que mon frère ait été ce Pipo que je connais si bien finalement....Mais bon! Givre mon ami, je te le déclare officiellement ta quête est terminée, tu as retrouvé ton frère et fait ce qu'il convenait. Va sur sa tombe une dernière fois et vit ta vie!

Ce dédoublement de personnalité ne dura pas et Givre s'ébroua en frissonnant car il faisait froid. Un sourire de soulagement sur les lèvres il se dirigea vers son abri nocturne, sa décision était prise....Adieu Saint Claude!

Il faisait bon dans la boutique. Le feu crépitait, le vin enivrait, la compagnie était agréable.
L'enchanteresse s'apprêtait à regarder dans sa boule de cristal, l'avenir de son ami quand la clochette de la porte d'entrée tinta.

Hermine leva la tête, Tristan se retourna mais aucun d'eux n'eurent le temps de saluer l'arrivant que déjà il se confondait en excuses et tournait les talons pour sortir.

Hermine se leva, sans même s'excuser auprès de Tristan et se rendit rapidement à la porte :

Messire Givre,attendez ! Vous ne dérangez pas du tout enfin ! Revenez !

Mais la route de la jeune femme fut barrée par un bien étrange cavalier, laissant le temps à Givre de s'éloigner.

Hermine s'arrêta net, impressionnée autant par la monture que par l'homme qui la chevauchait.
Elle eut juste le temps de se reculer quand le cheval se cabra sous la brusquerie de son maître, n'ayant eut le temps de voir de qui il s'agissait.

Cependant, elle reconnu nettement la voix particulière, la langue étrangère à ce comté : Bonito, l'employé de Mac et Tristan.

Hermine, frissonnante de froid et d'émotions, entra dans la chaleur réconfortante de son échoppe, se demandant bien ce que Bonito était venu faire chez elle et ce qu'il avait dit, dans un élan de colère...
Elle irait, dès demain tirer cela au clair à l'auberge. Pour l'heure, son ami attendait et elle entendait bien honorer sa parole de lui venir en aide.

Tristan, je vois un projet de voyage, une envie de réfléchir afin de faire le point sur ta vie, en général.
Mais je vois aussi ce projet contrarié par un courrier d'un homme important.
Et, et autre voyage, plus long que celui initialement vu.

Une femme m'est apparue aussi, amoureuse, qui est dans le questionnement, comme toi.

Ce voyage te donnera la solution dans le brouillard où tu te trouves.

Hermine se sentait vidée et la vision cessa.

Elle regarda Tristan pour voir sa réaction.

Hermine voyait Tristan s'enerver à s'en brûler la langue.

Calme toi Tristan. Je n'en n'ai pas vu plus.
Je ne sais pas qui est cette femme, je l'ai vu de dos, simplement.
Quand à la destination, je vois beaucoup de monde, de chevaux, d'armes.
Mais c'est tout.

Quand à faire souffrir quelqu'un, fait en sorte que ce ne soit pas toi ! Et ça, ce n'est pas la boule qui le dit, c'est moi, ton amie.

Oh et...Une dernière chose : méfie toi de ce sarazin, comme tu dis. Je l'ai vu dans ma boule. Il semble épris de toi.

Je le sais bien, Tristan. Tu es un homme bien. J'ai put le constater lors de notre Séjour à Dole.
Je sais que tu feras selon ton coeur.
En ce qui concerne, l'employé de Mac et Tristan, je t'ai bien eu ! Je ne l'ai jamais vu dans ma boule !

Hermine éclata de rire, ne pouvant jamais s'empêcher de faire des blagues.

La soirée avait prit le pas sur le petit matin, en raison d'une longue discution entre les deux amis.
C'est très tard et bien ivres que Tristan et Hermine s'étaient quittés, le gentilhomme raccompagnant la gente damoiselle.
Des rumeurs courraient à leur sujet dans le village mais qu'importe. Leur amitié était pure, sincère et tout simplement belle.
Hermine avait l'habitude qu'on lui prête de amants et ça lui plaisait plutôt bien.

Quand elle se leva, ce matin là, la tête lui tournait encore, et elle avait le coeur au bord des lèvres.
Elle aurait bien voulu rester en son lit chaud mais le maire par intérim lui avait fait parvenir une missive, quelques petites heures après qu'elle ce soit endormit .
Elle avait donc une décision à prendre mais laquelle ?
De plus, les ordres de l'armée étaient tombés : elle devait rejoindre un groupe armé, dirigé par Tristan.

Se préparant en hâte, elle sortit dans le brouillard matinal pour ouvrir sa boutique et y prendre quelques plantes qui la remettraient sur pieds bien vite.

En raison de la purée de pois matinale, elle ne vit qu'au dernier moment une masse sombre installée à sa porte.
Elle prit peur sur le coups puis reconnu le cheval : celui de Bonito.
Que lui voulait-il donc à la fin ?

Et bien mon brave, que faite vous de bon matin, assis devant mon échoppe ?
Ne restez pas là de grâce, vous allez attraper la mort avec le froid qu'il fait !

Profitant qu'il se lève, Hermine ouvrit la porte et l'invita à entrer.

Installez vous, je vous en prie. Je vais faire de la tisane, en voulez-vous ?
J'en ai grandement besoin !

La jeune femme, confiante par nature, accueillait cet homme comme il se devait, espérant ne pas l'effrayer car elle oyait dans ses yeux une telle détresse qu'elle ne voulait pas l'effaroucher.

Hermine stoppa net son monologue.

Mon nom ? oui. Hermine.

L'homme ne semblait pas s'être détendu...Elle se sentait désemparée là, ne sachant que faire.

Bonito ? Qu'attendez vous de moi ? Je vous ai vu hier soir venir et repartir aussitôt.
Dites moi ce qui vous amène.

Hermine se sentait désemparée face à une telle détresse.
Elle ne connaissait pas du tout cet homme mais elle ressentait tant de souffrance.
Comment l'aider ?

Bonito, dit elle tout doucement et si vous preniez ce fauteuil afin de me raconter? Je vous écouterai sans rien dire et ceci restera entre nous.
Pour vous venir en aide, il me faut comprendre.

Hermine déplaça un de fauteuils afin de l'éloigner de l'autre, un peu, et s'assit, espérant que l'homme en fasse autant et se livre.

l'enchanteresse écouta et fut surprise par la demande de cet homme.
Il semblait savoir exactement ce qu'il voulait.
Et cela n'annonçait rien de bon.
En effet, la mandragore avait des effets hallucinogènes et avait un fort pouvoir magique pour l'initié.
Certains l'appelaient "La drogue de Nampta", un démon pestilentiel, provoquant des maladies.
Que pouvait bien vouloir faire Bonito d'une telle plante ?
Il comptait, de plus, coupler cela à de la Datura, plante hautement toxique si mal utilisée...
Elle servait aussi pour ses vertus contre la rage et la...folie.

Bien sûr, Hermine se devait de vendre ce que le client demandait mais elle devait aussi le mettre en garde contre leurs méfaits.
Elle alla chercher les plantes séchées demandées, les pesa et les mit dans deux sachets de tissu, écrivant sur un morceau de parchemin ce que chacun contenait.

Bonito, voici. Par contre, avant de vous les vendre, je voudrais m'assurer que vous sachiez bien vous en servir.
Ce sont deux plantes dangereuses que vous me demandez là....
Savez-vous les utiliser ?

Hermine regarda les yeux de Bonito mais n'y lu que de la détresse, pas de haine ou de désir de faire mal.
Cependant, que peut faire une être désespéré?
Elle se devait d'aller rendre visite à Tristan à son auberge, sitôt l'homme parti avec ses graines.
Mieux valait être prudente.

Hermine écouta l'homme noir et le laissa s'en aller avec ses plantes séchées.
Quoi qu'il en dise, cet achat n'était pas anodin et elle se devait d'aller en informer Tristan et Mac, ne voulant pas qu'un drame ai lieu.

Elle enfila sa cape et sortit en direction de l'auberge.

Tristan était dans un brouillard compact , où venait apparaître de temps à autre quelque visage familier . Il errait dans un chemin environné de ronces qui lui piquaient la tête et déchiraient sa chemise .

Au fur et à mesure qu'il avançait , le chemin devenait plus sombre , plus étroit . Sa poitrine l'oppressait , son souffle se faisait court ; il se sentait seul et perdu sur ce chemin , les arbres se refermaient sur lui , l'ombre gagnait et le froid le pénétrait .

Au loin , une lumière , un rayonnement ... un homme lui fait un signe , c'est un inconnu , et pourtant tristan connaît son nom ... Pipo ! Derrière cet homme , voila qu'il reconnait Phedra , Foulque et dans un coin Madison avec son air renfrogné !

Son corps tressaille , il murmure :

Mac ne m'abandonne pas ... l'auberge , nos voyages ... prends soin de Bonito !
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Tristan , toujours sur son chemin embrumé , vit tout à coup un homme très bien habillé , venir vers lui , avec les armes à la main .

Son corps frissonne et tressaille

Il le reconnaît , c'est un ancien Prévôt du nom de Franchesco . il semble très en colère , mais c'est une colère paternelle , il a une épée à la main , et tristan en voit la lame effilée ..

Son corps s'agite

L'homme le repousse violemment , Tristan sent le froid de la lame contre son torse , mais cette lame est rouillée à peine si elle ne se brise pas contre le corps de tristan .

Le corps de Tristan est agité de tremblements

Tu n'as rien à faire ici , lui dit l'ancien Prévôt . Arrière !!!!!,retourne avec les vivants...Ton heure n'est pas venue

Tristan se sent tomber en arrière , il ouvre les yeux et il voit deux visages familiers au dessus de sa tête : Hermine et Mac
Sont elles mortes elles aussi . Noooooonnnnn !!!!! crie t il ....

Mais leurs voix sont apaisantes .. et il reconnaît l'échoppe d'Hermine

Il leur sourit , et tente de se lever , mais la tête lui tourne ...
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Pour finir d'apaiser son ami et de rassurer la compagne de celui-ci : la jolie Mac, Hermine leur révéla ce qu'elle avait appri en taverne quelques heures plus tôt :

Mes amis, j'ai de bonnes nouvelles : je sais où se trouve Bonito.
J'ai vu, Tristan, votre marraine aux braies quand je suis allée me rafraîchir et chercher des vêtements.
Elle m'a dit que votre employé était chez elle, en bonne santé.
Il a quelques échardes dues aux meubles cassés mais rien de plus.
Tout ceci ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir.
Je vais vous laisser, il se fait tard,je vais préparer un bouillon de poule pour vous requinquer tous deux !
Mac est blanche comme un linge !

A tout à l'heure !

Hermine retourna aux braies, se mit en cuisine afin de régaler ses amis dans quelques heures.

Plus tard dans la soirée.

Quand Hermine revint, le pot de soupe fumant dans les mains, Mac dormait, assise sur un fauteuil, les bras sur la paillasse sur lesquels reposait sa tête.
Tristan n'était plus là, deux billets avaient pris sa place.
Elle lut celui qui lui était adressé et ne put s'empêcher de sourire à l'évocation de la ficelle de boucher.

Son regard s'attarda sur Mac, si pâle encore....
Doucement, elle la réveilla, lui expliquant où était Tristan.

A peine éveillée, Mac lut les mots de son amoureux, remercia Hermine et s'en fut à son tour à l'auberge.

Hermine eut à peine le temps de lui dire au revoir,la suivant sur le palier :

Et mon bouillon !!! Qui va le manger ? J'en ai fait pour tout un régiment !

Regardant autour elle, elle vit des passants frigorifiés, soufflant dans leurs mains et eut une idée :

Distribution de bouillon de poule !!! Venez vous réchauffer aux charmes d'Hermine !

Le lendemain matin.

La soirée avait été bonne à écouter différents contes et l'enchanteresse s'était couchée tard.
A son retour, le pot de soupe avait disparu mais qu'importe, elle pardonnait tant ils avaient eu raison de vouloir aller chez Mumia.

La porte d'entrée baillait à tous vent, tant elle était partie vite la veille au soir.
Heureusement, personne ne semblait avoir pénétré dans son échoppe et elle put s'enfermer dans son laboratoire toute la matinée.
Elle partait jeudi chez les nonnes et voulait mettre de l'ordre.
Elle commença par nettoyer la paillasse sur laquelle était étendu Tristan M. quelques heures plus tôt et rangea tout un tas de bazare ci et là.

Vers 10h, elle rejoignit Mp aux Braies et ils décidèrent d'aller en forêt regarder les sapins.
Noel arrivait à grand pas, précédé de quelques flocons de neige et il fallait orner la grand pièce du moulin d'une magnifique conifère.

Le lendemain.

Voilà, les sapins étaient choisis, celui du moulin était en place, celui pour la grand place n'était pas encore coupé mais Hermine avait dut quitter la joyeuse bande.
Elle devait rassembler grimoires et fioles. La Mère Lin lui avait demandé d'apporter ses créations.

Bien ! Tout est prêt ! Je vais pouvoir me rendre à mon séminaire de sorcellerie.
Allez, Zou.........Poudre d'escampette et puifffffffffffffffffffffff

L'enchanteresse prit le temps de mettre un écriteau sur la porte :


Fermée pour cause de séminaire d'enchanteresses

En arrivant à Saint-Claude, Iroutche s'était promis de visiter les bâtiments qu'Hermine lui avait décrits.

Après être passé par la taverne "Joie dans les braies", où il avait rencontré de nouvelles personnes et de vieilles connaissances, le Vésulien déambula dans les rues de la ville jusqu'à ce qu'il passe devant une boutique : "Les charmes de demoiselle Hermine".

Intrigué par les étranges expériences que son amie pourrait faire à l'intérieur et espérant ne pas lui servir de cobaye à son insu, Iroutche entra et contempla la salle.

A peine entré, Iroutche entendit un cri étrange...
Son amie lui sauta alors dessus et se mit à le questionner. Il sourit et tenta de répondre au fur et à mesure :

Je vais bien merci et toi ? Oui c'était plutôt calme et...Merci ça va je viens de...

Le Vésulien, puisque désormais on le surnommait comme cela, fut bientôt dépassé par cet interrogatoire et Hermine lui prit son manteau. Il la suivit jusqu'au comptoir où elle lui servit un verre de ce qu'elle prétendait être du vin chaud...

Mettant de côté sa méfiance héritée d'expériences à Dôle, il la remercia et commença à boire.

Merci ça fait plaisir de te revoir ! Alors quelles nouvelles de Saint-Claude ? Sur quoi travailles-tu pour l'instant ?

Iroutche écouta son amie et cela le ramena à la réalité...Il n'était pas venu pour s'amuser. Hermine devrait non seulement se battre elle-m^me mais également s'occuper des blessés.

Le soldat sourit en entendant la nouvelle invention de l'enchanteresse et se demanda ce que signifiait cette hésitation.

Il répondit :

Oh pas grand chose je visite Saint-Claude. Ses habitants sont assez amusants, mais tu les connais

Mais dis-moi, tu n'as pas besoin d'aide pour tes préparatifs ? Je suis là si jamais...

La veillée en compagnie de son ami avait été longue, le vin avait coulé à flot et c'est migraineuse que Hermine se réveilla ce matin là, la tête sur le comptoir, face à Iroutche, dormant lui aussi.

Sans bruit, elle alla vite fait aux braies chercher de quoi faire un petit déjeuner et à son retour, réveilla le Vésulien.

Bonjour ! Tu as faim ? Tout est prêt ! Il faut manger : la journée va être rude !
Les ordres sont arrivés par pigeon : je pars.

Bien des jours plus tard...

Hermine était revenue du front bien malgré elle, sans même passer par sa boutique.
Elle s'était rendue immédiatement au chevet de son ami Acis et avait été happée par la somme de travail à accomplir auprès des blessés.
Cela l'aidait à oublier, pour de longues heures, la souffrance qu'elle ressentait quand elle pensait à la perte que lui incombait la mort du gouverneur.
Peine partagée par beaucoup d'ailleurs...

L'enchanteresse savait à présent qui elle avait sacrifié en ramenant Mp à la vie....
Elle devrait désormais vivre avec cela.

31 janvier : jour de départ

Le grand jour était enfin arrivé : Hermine et ses amis partaient en Bretagne !
La jeune femme attendait ce départ depuis fort longtemps, se réjouissant à l'avance de voir la mer, de faire de nouvelles rencontres, de faire la connaissance des amis de Mumia, l'amoureux d'Ober.

Le fait que Blanca, Raoul, Charles et Tristan soient eux aussi du voyage emplissait son coeur de joie.
Ensemble ils s'étaient essayé à quelques cours de breton afin de faire honneur à leurs hôtes et le petit pense bête d'Hermine s'avérerait, sans aucun doute, fort utile.

L'enchanteresse jeta un dernier coups d'oeil à sa boutique, sortit placer une pancarte où le curieux pouvait lire ceci : Fermeture annuelle pour cause de Vacances bretonnes.
Donnant un tour de clé, elle regarda la rue, respira un bon coups et se dirigea vers le moulin. Lui aussi devait être fermé et Hermine ne savait si elle le ré ouvrirait un jour.