Clkikoz
Rouet
file la laine, file le temps, file les jours
Le tisserand de ses mains expertes lui donne le mouvement.
Couperet tranche, divise, sépare
La bouchère découpe avec force et précision.
Elle découpait, il tissait, côte à côte, face à lOranger où ils allaient se désaltérer préférant parfois tisane et bière à leau fraîche de la fontaine.
Mais voilà que rien nest figé il tisse encore parfois, elle a fermé son échoppe pour un temps, le temps que filent les jours tristes pour que se tissent à nouveau les temps heureux que son couperet a interrompus
Voilà quelques jours déjà, CLkikoz a franchi la porte nord de la ville cherchant à fuir le doute qui insidieusement sétait installé en elle.
Pourquoi simaginait-elle que son compagnon lui cachait des choses ? Pourquoi laccusait-elle sans cesse de la laisser dans lignorance Pourtant il tissait sa vie à ses côtés depuis des mois maintenant. Il avait toujours été présent pour la soutenir dans les moments difficiles Alors pourquoi ? Elle avait eu des mots aussi tranchants que ses outils, laissant des plaies profondes dans le cur de celui qui la voulait sienne
Il ne lavait pas vue rentrer de son escapade folle, mais il savait quelle était là, dans lenceinte de la ville. Le soldat de garde le lui avait dit. Un bruit courait que quelque part dans les rues d'Alais, il avait livré de sombres pensées
CLkikoz avait glissé un mot sous sa porte. Elle en connaissait chaque mot, chaque lettre
Le tisserand de ses mains expertes lui donne le mouvement.
Couperet tranche, divise, sépare
La bouchère découpe avec force et précision.
Elle découpait, il tissait, côte à côte, face à lOranger où ils allaient se désaltérer préférant parfois tisane et bière à leau fraîche de la fontaine.
Mais voilà que rien nest figé il tisse encore parfois, elle a fermé son échoppe pour un temps, le temps que filent les jours tristes pour que se tissent à nouveau les temps heureux que son couperet a interrompus
Voilà quelques jours déjà, CLkikoz a franchi la porte nord de la ville cherchant à fuir le doute qui insidieusement sétait installé en elle.
Pourquoi simaginait-elle que son compagnon lui cachait des choses ? Pourquoi laccusait-elle sans cesse de la laisser dans lignorance Pourtant il tissait sa vie à ses côtés depuis des mois maintenant. Il avait toujours été présent pour la soutenir dans les moments difficiles Alors pourquoi ? Elle avait eu des mots aussi tranchants que ses outils, laissant des plaies profondes dans le cur de celui qui la voulait sienne
Il ne lavait pas vue rentrer de son escapade folle, mais il savait quelle était là, dans lenceinte de la ville. Le soldat de garde le lui avait dit. Un bruit courait que quelque part dans les rues d'Alais, il avait livré de sombres pensées
CLkikoz avait glissé un mot sous sa porte. Elle en connaissait chaque mot, chaque lettre
Citation:
A vous, mon unique pensée
Jétais totalement perdue, je men suis remise au hasard et il ma ramenée à la maison.
Je bénis la providence quelle ne mait pas permis daller plus loin dans mes égarements.
Tout de vous me manque terriblement, votre voix si réconfortante, votre regard si clément, vos mains si câlines, votre souffle si doux, votre chaleur si apaisante, vos baisers si enivrants
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant »
Vous savez, vous le savez vous savez tout de moi je suis là
Cliko
A vous, mon unique pensée
Jétais totalement perdue, je men suis remise au hasard et il ma ramenée à la maison.
Je bénis la providence quelle ne mait pas permis daller plus loin dans mes égarements.
Tout de vous me manque terriblement, votre voix si réconfortante, votre regard si clément, vos mains si câlines, votre souffle si doux, votre chaleur si apaisante, vos baisers si enivrants
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant »
Vous savez, vous le savez vous savez tout de moi je suis là
Cliko
Mais il navait pas répondu La peine grandissait dans le cur de la jeune femme, labsence devenait lourde, le silence étouffant, le doute la minait. Elle avait utilisé la parole comme une arme Elle qui ne voulait quamour et paix. Elle se rendit à léglise relire lhistoire de Ocless qui fut une grande dame mais qui, bien que possédant le pouvoir de la parole, préférait celui de lépée.
Elle pria pour que Dieu lui redonne la possibilité dutiliser la parole pour propager lamitié et le bonheur. Quelle soit à nouveau capable de sen servir pour réconforter ses semblables et les rendre heureux, comme il était écrit.
Après son passage à la Cathédrale de Narbonne elle décida de faire pénitence et de se retirer quelques jours pour une retraite spirituelle, priant à chaque instant que le Tout-Puissant lui accorde dêtre une bonne servante de sa parole et que son amour puisse à nouveau retrouver le goût des jours heureux.
Elle était dans le plus grand recueillement, priant dans le silence car la prière, la vraie, est silencieuse. Oui, silencieuse, parce que toute parole est imparfaite. Ô combien elle savait que la parole était imparfaite
Bien sûr, elle nallait pas laisser mourir ses vaches et ses moutons. Elle se rendit donc chez elle avant de retourner prier et quelle ne fut pas sa joie de trouver un parchemin de la main de son bien-aimé.
Hélas ! Le couperet tomba ! LA PESTE !!! Cette maladie terrible qui gagnait le Languedoc, LA PESTE !!! Il redoutait den être atteint Elle seffondra, comprenant maintenant seulement pourquoi il ne lavait pas retenue lors de son départ, pourquoi il ne sétait pas précipité lors de son arrivée, pourquoi il sétait ouvert de ses craintes à une amie quelque part dans les rues du village.
Elle relut plusieurs fois la missive, ses yeux brouillés, ses mains tremblantes Le fléau était mortel disait-on un décret était affiché un peu partout, on ne pouvait pas ignorer les mesures de sécurité Dans son amour infini, il avait voulu la protéger Il voulait encore la protéger la dégageant de la promesse de mariage quils sétaient faite le jour où elle avait reçu le baptême...
Aussitôt, elle prit une plume et un parchemin et répondit.
Citation:
Mon Doux Ami,
Je reçois enfin de vos nouvelles Votre lettre me brise le cur Je me suis méprise sur notre éloignement. Vous nêtes que bonté et générosité Je comprends pourquoi vous me refusiez de vous approcher avant que je ne menfuie follement. Je ne peux que vous souhaiter du courage. Je vais prier, prier que le Tout-Puissant vous épargne les douleurs terribles de ce fléau. Les larmes qui coulent sur mon visage ne sont plus celles de la tristesse, mais celles dun amour infini retrouvé après avoir cru le perdre : je vous ai aimé, je vous aime et vous aimerai encore tant quun souffle de vie vous animera, et au-delà de la mort si le Très-Haut a décidé de vous rappeler à Lui. Vous êtes un de ses enfants, si doux, tendre et généreux quIl ne peut vous abandonner Prions, mon Bien-Aimé, ayons foi en sa clémence.
Soyez libre de votre promesse si cela peut vous aider à endurer les épreuves qui vous attendent, mais sachez quelle a été acceptée avec sincérité et lespérance dune vie partagée dans la paix et la joie. Que la croix que vous portez si fièrement vous protège et vous témoigne que mes pensées sont toujours vers vous.
Je vous aimeeeeeeeeee
Soyez fort QuAristote éclaire votre chemin, que le Tout-Puissant vous garde en sa Sainte Protection
Amoureusement vôtre,
Cliko
Mon Doux Ami,
Je reçois enfin de vos nouvelles Votre lettre me brise le cur Je me suis méprise sur notre éloignement. Vous nêtes que bonté et générosité Je comprends pourquoi vous me refusiez de vous approcher avant que je ne menfuie follement. Je ne peux que vous souhaiter du courage. Je vais prier, prier que le Tout-Puissant vous épargne les douleurs terribles de ce fléau. Les larmes qui coulent sur mon visage ne sont plus celles de la tristesse, mais celles dun amour infini retrouvé après avoir cru le perdre : je vous ai aimé, je vous aime et vous aimerai encore tant quun souffle de vie vous animera, et au-delà de la mort si le Très-Haut a décidé de vous rappeler à Lui. Vous êtes un de ses enfants, si doux, tendre et généreux quIl ne peut vous abandonner Prions, mon Bien-Aimé, ayons foi en sa clémence.
Soyez libre de votre promesse si cela peut vous aider à endurer les épreuves qui vous attendent, mais sachez quelle a été acceptée avec sincérité et lespérance dune vie partagée dans la paix et la joie. Que la croix que vous portez si fièrement vous protège et vous témoigne que mes pensées sont toujours vers vous.
Je vous aimeeeeeeeeee
Soyez fort QuAristote éclaire votre chemin, que le Tout-Puissant vous garde en sa Sainte Protection
Amoureusement vôtre,
Cliko