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[RP] Du rouet et du couperet ~ Au Matefaim

Clkikoz
Il parle, il sourit, il la regarde... il se perd dans sa mémoire... elle lui en fait la remarque :

Mais bien sûr que je sais que vous avez rencontré ma copiste, je vous ai trouvés en grande conversation avec Estela lors de mon retour de Nîmes.

Elle passe régulièrement ici, mais elle travaille aussi au bureau du médiateur.

Il continue à parler, captivant l’attention de la maitresse de maison, capturant son regard à chaque fois que cela est possible. Elle le sait mais ne fuit pas. Elle est en confiance.

Elle est ravie qu’il accepte de partager quelques mets. Elle s’assoit à son tour, lui fait face et prend une galette, non pas qu’elle ait faim, mais elle met un point d’honneur à ne pas laisser son invité manger seul.


Vous dites pour lui c’était important, mais sachez que pour moi aussi... c’est important... il ne m’a jamais vraiment quittée.

Une fois encore elle porte sa main à la croix occitane, un sourire éclairant son visage.

C’est à moi de vous remercier Sieur Grindewald, vous avez fait un long voyage d’après ce que j’ai compris. J’espère que vous prendrez un repos bien mérité dans cette ville.

Le silence se fait.

C’est la première fois qu’elle partage sa table, la situation lui semble incongrue et en même temps elle n’éprouve pas de gêne. Le Sieur Grindewald connaît tant de choses sur elle, tant d’intimité, ses souvenirs, son présent. Il se dit aussi prophète... L’esprit de la Dame de Monthaut s’égare. Que sait-il sur son avenir ? A-t-il lu quelque chose dans ses yeux qu’il cherche sans cesse ?

Un rapide coup d’œil sur la table et elle note qu’il manque une boisson qui siérait lui semble-t-il mieux que toute autre à son visiteur maintenant qu’elle le connaît un petit peu plus.

Ajustant une fois encore la cape sur ses épaules, elle se lève et se dirige vers un coffre proche de son bureau, en tire un flacon en céramique et deux gobelets d’étain.
De retour à table, elle sert l’hypocras, propose la boisson à son invité d’un simple mot qu’elle accompagne d’un sourire satisfaite par sa démarche :


Goûtez...
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---fromFRGrindewald
Confusion ... La matinée fut riche et dans son regard il oublie tout ... La jeune copiste, elle les avaient vus ensemble et l'espace d'un instant, il oublie ...

Le rouge lui monte aux joues, vraiment, encore ...

Elle semble aller mieux, elle revit et lui vit en elle ... L'hypocras est servi, pas la peine de refuser, il lui suffit de gouter ce breuvage qu'il ne connait point.

Ses lèvres goutent au délicieux breuvage, si doux, qu'il le sent passer en lui ...

Une chaleur le gagne et à la soif succède une autre envie, surprenante innatendue ...

Il baisse le regard gêné, ses yeux fuyant ceux d'Eulalie ...

Quel trouble l'emporte ... Il ne peut rester là, il brule ... il dépose en trembant son verre vide et ajoute quelques mots :


Délicieuse ... boisson ... vraiment ... Merci

Je ... je vais disposer, la matinée est bien avancée et je sais maintenant que je vous reverrais soit à l'église, soit sur la route vers Uzès et je suis heureux à cette nouvelle.

Merci pour tout Madame, ce fut plus qu'n plaisir de partager ces moments en votre compagnie, je m'en vais maintenant me retirer en l'oranger ... Puis dans un murmure où j'espère, le trouble qui m'assaille en votre compagnie finira par disparaitre ...
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Clkikoz
Pour la première fois, elle remarque que le jeune homme évite son regard. L’hypocras aurait-il fait son œuvre ? Elle lui sourit.

C’est à moi de vous libérer, pardonnez-moi de vous retenir, mais votre présence m’est si réconfortante dans ces moments difficiles.

Elle se lève et le raccompagne jusqu’à la sortie de la boucherie, le laissant passer devant elle dans l’escalier. Fort heureusement cette situation ne lui permet pas de voir le rouge qui colore les pommettes de la jeune femme, rouge qui a afflué alors qu’un murmure dont elle ne saisit pas tout lui caresse l’oreille... il lui semble avoir entendu parler de trouble en sa compagnie...

Peut-être s’était-elle mise à nue devant ce messager sans s’en rendre compte, l’émotion des instants étant si forte. A chaque marche, elle voit la chevelure de son visiteur onduler au rythme de ses pas et elle s’accroche à sa nuque attirée par l’ébène de ses cheveux. Elle laisse échapper un soupir.

Arrivée dans l’échoppe, elle passe devant et ouvre la porte, tendant instinctivement sa main pour un baisemain.


Bonne journée Sieur Grindewald et encore merci pour tout...
J’aurais plaisir à vous accompagner pour la suite de votre mission.

A bientôt donc, je vous ferai savoir quand je serai disposée à vous accompagner.
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---fromFRGrindewald
Vite partir ... Vite rejoindre l'Oranger ... Vite toujours fuir ... Eulalie le suit et dans un frisson, il perd l'esprit ... Elle l'accompagnedans la rue, il la regarde, hume son parfum qui l'envoute tant ...

Mais femme prise et éprise elle est ...

Un baise main, poliment, galemment, il s'exécute du bout des lèvres effleure le dos de sa main ...

Quelques mots, pour la remercier de tout ...


Merci Madame, je vous souhaite la bonne jouréne à vous aussi, et saluez votre compagnon de ma part lorsque ces pas l'auront ramené à vos cotés ...

J'attendrais de vos nouvelles à l'Oranger et n'ayez crainte, si vous n'êtes plus disponible en temps voulu, je parviendrais à trouver le chemin seul ... Après tout, on ne sait jamais de quoi demain est fait, aujourd'hui vous êtes libre mais demain ... Allez savoir si vous n'aurez pas activités plus intéressantes que d'accompagner un jeune voyageur sur des routes déjà trop connues de vous même ...

Nous nous reverrons à l'occasion, j'en reste persuadé ...

Merci à vous Dame Eulalie, qu'Aristote vous garde, vous et vos proches ...

Sur ces mots, Grindewald put disposer et s'en retourna errer dans les rues d'Alais, réfléchissant à son avenir en cette ville ...
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Clkikoz
Bien du temps avait passé depuis la visite du Sieur Grindewald, bien des choses aussi s’étaient produites dans la vie de la Dame de Monthaut.

Le retour du soldat, tant attendu et si décevant... Elle n’avait pu lutter contre les doutes qu’il avait semés en elle, elle avait perdu la confiance dans un avenir serein et s’était cloitrée des jours et des jours dans la prière, fermant son échoppe, se murant dans le silence, ne sortant que pour donner les consignes concernant ses bêtes ou faire remplir la taverne...

Sa taverne... L’Oranger de Palencia, ce havre de paix où elle envoyait ses visiteurs mais où disait-on la présence de la patronne manquait... mais elle n’avait plus la force... plus l’envie...

Alors elle priait... sortait pour les messes, lorsqu’elles avaient lieu...

Elle s’était rendue à la Cathédrale de Narbonne pour y recevoir cette blessure encore douloureuse à son épaule et y avait retrouvé comme par miracle l’homme qui l’avait soutenu dans les épreuves liées à la lecture du testament de Mitani.

Et ce matin, anniversaire de l’ouverture de l’Oranger, elle avait conjuré le sort en passant au lavoir jeter l’écu du hasard... aucune diablerie dans cette histoire, elle était seulement perdue et s’en remettait aux désirs du Très Haut...

Le sort en était jeté... la pièce était tombée du côté que ses amis préféraient... beaucoup d’entre eux inquiets étaient venus lui apporter leur soutien, des rumeurs circulaient dans la ville... elle avait reçu du courrier... et prié sans parti pris... elle avait décidé en son fort intérieur que quel que soit le hasard elle ferait ce que le destin l’invitait à faire...

Le bruit s’était très vite répandu dans la ville et elle avait reçu des remerciements, mais elle n’y était pour rien, ce n’était pas elle qui avait choisi...

Elle avait fait un tour en taverne, offrant quelques verres et annonçant que l’anniversaire de l’Oranger aurait bien lieu, avec distribution de repas à prix attractifs pour fêter l’événement, puis elle était rentrée chez elle, il y avait tant de choses à préparer.

La vie recluse n’était pas pour elle semble-t-il...

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Clkikoz
Sylvestros a repris du service, on entend à nouveau le couperet tomber de façon nette et précise. L’homme s’en donne à cœur joie semble-t-il, heureux d’avoir retrouvé sa place d’apprenti qu’il avait craint de perdre un moment tant sa patronne l’ignorait.

La Dame de Monthaut attablée à son bureau rédige une missive. Elle a sous les yeux le précieux document que lui avait remis le Sieur Grindewald et avec application, elle en recopie une partie.

Elle s’était engagée à donner les instructions à qui de droit et ce jour, elle écrit à Messire Varden de Grauves, un courrier fera le voyage jusqu’en Champagne porter la nouvelle.


Citation:
Messire Varden de Grauves,

Je me tourne une nouvelle fois vers vous car me voici en possession de documents mentionnant votre nom et me confiant mission.

En effet, il y a quelques jours, lecture du testament de notre regretté Mitani me fut faite par un messager du nom de Sieur Grindewald.

Or, j’apprends par ces écrits datant du 15 juin de l’An de Grâce MCDLV que Mitani souhaitait vous faire don de sa demeure dite « Le Rouet » sise à Alais dans le Quarton de la Régordane.

Je vous recopie l’extrait qui concerne ce legs :

« Ce texte, on peut communément l'appeler testament même si je fus toujours homme de peu de bien, préférant offrir aux plus pauvres ce que j'avais en poche. Toutefois, je souhaite céder Le Rouet, ma demeure à mon ami qui m'a soutenu dans la souffrance : Varden, je sais qu'il en fera bon usage.

Je ne la cède pas à Cliko, ma Douce que j'aime tant, car je suis certain qu'elle souffrirait de recevoir la maison où nous vécûmes nos derniers malheurs ensemble et où je connus la maladie qui m'éloigna tant d'elle. Je préfère donc la léguer à un proche qui je le sais saura en faire un très bon usage.

J'aimerais que ce soit CLiko qui le prévienne de ce legs une fois qu'elle aura pris connaissance de ce pli. »

Je ne sais si j’aurais un jour le plaisir de vous accueillir en voisin car ma maison jouxte celle dont vous héritez, mais sachez que ce serait une joie pour moi d’enfin vous rencontrer, même si les circonstances qui peuvent nous lier ne sont pas celles que nous aurions pu espérer.

Sachez cependant que cette demeure est restée fermée depuis bien longtemps et que j’ignore dans quel état intérieur elle se trouve.

Que le Très Haut veille sur vous.

Amicalement, en souvenir de celui qui nous unit par delà sa mort.

    "Onestat, Cortesiá, Patz”

    Eulalie Coulomb, dite CLkikoz
    Dame de Monthaut


Fait à Alais, le 25 janvier de l’An de Grâce MCDLVI



Elle relit son parchemin et entame l’affiche qui lui servira pour sa campagne municipale, car après un rapide tour sur le marché, elle se désespère de voir certaines denrées qui ne semblent plus très fraîches. Ses écritures achevées, elle se lève et jette un œil distrait sur la place.

Les clients entrent et sortent de l’Oranger, elle espère qu’ils ont apprécié les menus qu’elle leur a préparés...

Sa filleule est venue lui parler d’une fête à l’Oranger et elle en est ravie mais elle a aussi reçu un courrier plus triste, annonçant le départ de son filleul... Il souhaite prendre les chemins.

Le gamin Matèu est parti tôt chez le bailli, elle lui a confié une bourse pleine afin qu’il lui procure des vaches en remplacement de son troupeau au trois quart décimé par la maladie.

Son épaule gauche cicatrise doucement, elle y applique consciencieusement un onguent afin de laisser le moins de traces possibles de cette catastrophe qui aurait pu la tuer comme elle en a tué bien d’autres à Narbonne.

Accrochée à un clou, la cape du Sieur Grindewald... elle ne la lui a toujours pas rendue, il n’est toujours pas venu la réclamer, elle en sourit... Cette simple présence la rassure...

Machinalement, au passage, elle laisse glisser sa main sur le tissus et soupire, récupère ses documents après avoir rangé précieusement le testament dans une jaquette de cuir, attrape son manteau, quitte sa maison, traverse la place et pénètre dans sa taverne.

Cela fait si longtemps qu’elle n’a pas échangé avec ses connaissances et amis...

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Clkikoz
Sitôt arrivée chez elle, bien qu’il se fasse tard, Eulalie s’installe devant le feu qui se consume doucement dans la cheminée. Estela est passée préparer un espace accueillant pour sa protectrice.

Une bûche supplémentaire dans le feu, un esprit qui se perd dans le confort et la douceur de cette demeure qu’elle aime tant... la jeune femme se laisse aller à la détente et la fatigue prend le dessus, ses yeux se ferment, ses mains glissent le long de son corps, sa respiration ralentit... elle s’endort, là, devant le feu, calée dans son fauteuil....

    Une silhouette s’approche et l’interroge : Qui êtes vous madame ? Une réponse étrange : Je m'ignore Monsieur.

    L’homme surpris, sourit : Ah, vous vous ignorez ?

    La jeune femme lui susurre : Oui, il parait que je me nomme Eulalie

    Etonné, il lui rétorque : Retrouvez vous madame, une aussi jolie dame perdue c'est un gâchis sans fin ...

    Dans un sourire elle l’interpelle : Pourriez-vous m'aider ?

    Il lui répond : A ne plus vous ignorer ? Mais regardez donc dans mes yeux et vous vous y verrez entourée d'une aura car ce soir vous devenez ... mon ange ...

    Timide, elle hésite :
    Vous êtes certain...

    Elle s'approche et plonge son regard dans les yeux de l'homme qui lui fait face. Il sourit : Qu'y voyez-vous Eulalie ?

    Elle : Des étoiles qui scintillent

    Lui : Elles ne brillent que pour vous ...

    Elle rougit, il plonge son regard dans le sien. Elle murmure : Mais... monsieur... vous ne m'avez pas dit qui étiez-vous...

    Il sourit et lui dit : Je ne suis qu'un beau parleur ... un petit poète qui charmé par votre visage n'a plus d'yeux que pour vous.

    Elle sourit : Beau parleur, votre regard m'envoûte...

    Il rougit ... légèrement : Vous m'attirez madame ... et je ne suis qu'un homme ... si faible et si ... tenté ...

    Elle baisse les yeux : Vous avez pourtant l'air fort, je m'y serais trompée...

    Lui : Fort ... non, peut être le suis-je ... mais devant vous je ne suis que démuni ...

    Elle s’excuse :
    Veuillez me pardonner...

    Lui : Je ne saurais vous pardonner... ne trouvez vous pas cela ... impardonnable ?

    Elle rougit :
    Je ne voulais pas... je passais simplement ici... et...

    Il sourit : Mais maintenant vous me devez un baiser ...

    Elle : un baiser ?! Est-ce le prix à payer pour me retrouver ?

    Lui : Au moins pour vous faire pardonner.

    Elle : Pardonner l'impardonnable est-ce possible...

    Elle relève la tête et le regarde.

    Sourire aux lèvres, il plisse les yeux ... et dit : Avec un de vos baisers tout devient pardonnable ...

    Elle : Seriez-vous le prince charmant dont on parle dans les histoires de fée ?

    Lui : Non ... mais vous avez tout d'une princesse ...

    Elle rougit : Comme vous y allez...

    Il rougit : Pardon je suis bien impudent ...

    Elle : Oh... non... non... simplement galant.... vos compliments sont délicieux...

    Lui : Tout comme vous l'êtes ... mes compliments ne sont que reflets de ce que vous êtes vraiment ....

    Elle, avec une petite moue dubitative : Vraiment...

    Lui : Non pas vraiment ... mes compliments font bien pâle figure par rapport à votre beauté réelle mais je ne trouve pas de mots pour dire ce que je ressens ...

    Elle sourit : Vous êtes fort galant mais ce sont vos yeux qui vous trompent... je ne suis qu'une modeste femme...

    Il la regarde :
    Modeste, oui bien trop je pense pour ne pas oser avouer que de toutes vous êtes la plus belle et que muse vous pouvez être du plus simple des hommes ...

    Elle : Non pas du plus simple, mais .... d'un poète... beau parleur certes, mais poète de cœur... comme vous l'êtes.

    Lui : Si je vous le demandais seriez vous ma muse ? Rien qu'à moi ?

    Elle lui sourit taquine : Demandez...

    Il lui sourit franchement : Eulalie ... accepteriez vous de devenir ma... muse ?

    Elle le regarde et lui sourit : Poète, je l'accepte...

    Il prend ses mains dans les siennes, les yeux brillants. Elle referme doucement ses mains sur celles du poète.

    Lui : Ai-je le droit à mon baiser ?

    Elle : Pour sceller notre pacte...

    Elle s'approche tendrement, il serre un peu plus fort ses mains et approche ses lèvres, elle sent le souffle de l'homme se mêler au sien et son cœur qui s'emballe, il effleure ses lèvres, frissonne, ferme les yeux ... Elle incline légèrement sa tête, ferme les yeux et savoure la caresse des lèvres du poète sur les siennes, il s'abandonne totalement ... enfin ce baiser ... passant alors ses bras autour d'elle ... conquis ...Elle partage cette étreinte et ce baiser avec passion, enlaçant l'homme avec volupté.

    Il prolonge ce moment de bonheur qu'il voudrait sans fin ... douceur d'un soir ... espoir ... L'éternité a le goût des lèvres d'un poète, Eulalie en est certaine. Il sent ce baiser venir à sa fin ... Comme s'il s'arrachait à un rêve, il rouvre les yeux ... la regarde et sans un mot la contemple ...ivre ... ivre de bonheur.

    Elle lui sourit et lascive passe un doigt sur les lèvres enchanteresses du poète, il caresse son doux visage ... un sourire au coin des lèvres ... :
    Cette nuit Eulalie ... je suis le bonheur ...

    Elle s'accroche à son regard et murmure : Pour la vie Poète, je serai votre Muse...

    Il l'embrasse une fois encore passionnément, follement ..., elle s'abandonne totalement.

    Il cesse ... la regarde l'air triste... :
    Eulalie, je dois partir mais je serais là dorénavant ...J'ai scellé notre pacte ... Je suis à vous ...

    Elle reste sans voix, le goût du baiser dans sa bouche, il recule, lâche ses mains ... sourit ... répète : Je suis à vous ...

    Elle le regarde s'éloigner ... sourit... certaine qu'il reviendra... Il s'en va en courant laissant s'échapper une larme brillante dans la nuit, sa muse...

    Elle pose un baiser sur le bout de ses doigts et le souffle en direction de l'homme qui disparait dans la nuit...


Un bruit la fait sursauter ! La bûche vient de céder sous la flamme, elle ouvre les yeux, il n’y a personne que le feu qui crépite et la braise qui scintille.
Le rêve s’est envolé, la promesse est tombée dans son cœur, elle sourit. Qu’il est doux de n’avoir plus ces cauchemars qui l’ont hantée si souvent.

Voulant rattraper le rêve, elle ferme à nouveau les yeux et le miracle a lieu... le Poète... Eulalie...Il dort... il rêve... elle voit son rêve, elle est en lui, au plus profond de son âme, elle le suit... elle y lit, il rêve qu’elle rêve.

    C'est au cœur même des rêves de la princesse que le poète arrive ...

    Un doux baiser ... partagé ... et tout serait bientôt réalité ...

    Un baiser, un nouveau, un songe ...


    Aimer et être aimé ...

    Cela est possible Eulalie ... prends ton envol et rejoins-le ... il sera ton ange ...


Elle se reconnaît... Elle reconnaît la voix qui lui parle... Il disparaît...

Une lumière vive transperce ses paupières : le feu a repris et une grande flamme lèche le bois sec qui se laisse dévorer inlassablement jusqu’à sa perte...

Elle se lève, toute imprégnée de la douceur du songe, remet en place le foyer et regagne sa couche bercée par les mots que son rêve lui a confiés...


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E_scout
Un pigeon arriva devant la fenêtre... il s'introduit lentement par une ouverture. Avançant doucement sur ses petites pattes, il sautilla jusqu'au bord d'une table. Il ne le savait pas, mais il était entre un couperet et un morceau de viande, mais cela ne l'intéressé pas... il était épuisé, personne ne savait comment il avait pu arriver... il avait tant volé... il avait mis plusieurs jours à faire le voyage...

Citation:
Chère Amie,

J'ai trouvé le temps de vous donner un peu de nouvelles... Je m'inquiétais fortement de vous laisser dans cet état, la femme que j'ai laissé à Alais, n'était pas celle que j'ai toujours connu. Mais j'ai appris... avec une petite semaine de retard certes, mais j'ai appris que vous aviez décidé de rempiler ! J'en suis vraiment heureux !
Je pense donc qu'Alais a retrouver sa vie d'avant, nous sommes tous hâte de revenir.

En effet nous sommes à Narbonne depuis un long moment déjà... Il y eu que très peu d'action, cela est peut-être mieux en réalité, mais tant qu'à ne rien faire autant rester à Alais... J'ai eu vent que nous devrions bientôt reprendre la route, pour Alais ou pour le champ, je ne sais pas encore... Mais ce n'est pas trop tôt, j'en ai marre de ne rien faire. Les tavernes ne sont pas bien remplies, et ils n'ont pas "notre" ambiance.

Je passe donc mon temps à lire, j'apprends peu à peu, les techniques de l'armée. J'ai choisi cela car je ne veux pas prendre les emplois des habitants locaux, il est vrai que j'aurai pu essayer la pêche, mais cela ne me tente pas du tout !

J'espère que tous ce passe pour le mieux à Alais. D'après mes calculs, les élections municipales ne devraient pas tarder à arriver, mais je doute d'y être à temps pour exprimer mon avis...

J'espère que vous vous êtes bien rétabli depuis votre dernière venue à Narbonne, la ville ne se remet que mal de cet attentat.

Prenez soin de vous,

Amicalement,
Saluez Alais de ma part,

Etienne,

Fait à Narbonne, le 28 janvier de l'An de Grâce MCDLVI


Le pauvre oiseau s'affala, on ne savait s'il agonisait ou dormait... Mais il ne savait pas non plus que depuis son départ, les choses avaient changé...
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Clkikoz
De retour d’un court voyage, Eulalie rentre chez elle et pousse un cri :

Oh !!! Pauvre messager !!! Tu as l’air épuisé...

Un pigeon amaigri gisait sur la table. Immédiatement, elle s’approche, le libère de son message et le prend dans ses mains.
Elle colle son visage contre le corps relâché du pigeon et lui murmure :

Réveille-toi, tu ne crains rien, je vais te réchauffer...

Doucement, elle le caresse et petit à petit le volatile ouvre un œil, puis deux... Il est en vie.
Sans perdre un instant, elle le conduit au colombier avec ses congénères. Il pourra ainsi s’abreuver et se restaurer.

Revenant dans ses appartements, elle s’installe à la lecture du message qui a tant usé le biset.

Son ami Etienne... elle soupire, se demandant toujours si cette amitié qu’il lui voue ne cherche pas autre chose, elle en sourit puis s’installe pour une réponse.


Citation:
Cher ami,

En premier lieu je vous remercie pour ces nouvelles que vous me donnez, il est vrai que voilà une éternité que nous ne nous sommes croisés... depuis Narbonne où je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir libérée de ce fardeau qui me tenait bloquée au sol.

Ici, j’ai repris contact avec les Alaisiens, j’ai posé ma candidature au poste de Bourgmestre et il est fort probable que je me trouve à la direction de la ville une fois de plus.
Un grand bal masqué est organisé à l’Oranger de Palencia pour fêter le premier anniversaire de son ouverture. Eh oui ! Déjà un an...

Je vous souhaite un peu d’action comme vous semblez le désirer, je comprends que pour un soldat, l’attente soit longue.

Prenez soin de vous et que le Tout Puissant veille sur vous.

En toute amitié

    Onestat, Cortesiá, Patz

Eulalie Coulomb de Monthaut

Fait à Alais, le 4 février de l'An de Grâce MCDLVI


Elle sèche son parchemin, le relit, appose son sceau, le roule, l’attache avec un lien fin mais solide, jette sur ses épaules la cape qu'elle n'a toujours pas rendue, puis redescend l’escalier, sort sur la petite place, contourne son échoppe pour accéder au colombier où le pigeon semble s’être remis.

Taquine, elle lui adresse ces quelques mots alors qu’elle fixe le message sous son aile :

Va soldat ! Au travail et ne reluque pas Banator, ma belle colombe blanche, elle reste ici. Sacré pigeon !

Elle relâche l’oiseau qui prend son envol sans demander son reste.

Quelques mots doux à ses propres colombes, des mots que son père lui a appris, une poignée de blé et Eulalie s’éloigne sur la petite place, elle a une visite à faire...

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Clkikoz
Eulalie n’avait cessé de courir depuis l’annonce des résultats des municipales, aussi elle estima qu’une petite pause chez elle ne lui ferait que du bien.

En rentrant, elle apprend qu’une de ses vaches est morte. Le gamin Matèu prend-il vraiment soin des bêtes ou joue-t-il de malchance ? Elle soupire. Il faut encore qu’elle lui procure un seau, le sien avait fui...

Sylvestros coupe, tranche, dégraisse, retaille... il s’y entend le bougre maintenant. Au passage elle le salue et va lui chercher un peu de vin, voyant que le pichet touche à sa fin.


Buvez à la santé de votre nouveau bourgmestre ! lui dit-elle en souriant. Je monte, j’ai du courrier à lire.

Elle arrive chez elle, accroche "la" cape à son clou favori et s’installe à la lecture d’une missive venue de Champagne. Elle en imagine l’auteur. En effet, il s’agit bien de Messire Varden, Duc de Champagne probablement à cette heure si les nouvelles de l’AAP sont correctes.

Elle lit, elle sourit... Elle ferme les yeux et cherche les traits de son futur voisin. Cela fait si longtemps qu’elle ne l’a pas croisé. Enfin... la nouvelle est d’importance, il faudra bien qu’elle arrive à la lui faire connaître. Messire Varden offre la jouissance du bien qui lui a été légué par Mitani au Sieur Grindewald, le temps qu’il lui plaira.

"Qui sait, entendra-t-on encore le rouet filer la laine sur la petite place au tilleul"... Elle se prend à rêver.


    Elle est là rougissant, il l’interroge : Oui Madame ? Ils se saluent : Bonsoir Poète... Bonsoir jolie muse ...
    Elle s’étonne : Comment se fait-il que vous hantiez mes nuits ?
    Il sourit : Je ne saurais le dire... peut être parce que vous partagez mes songes vous même ...
    Elle se trouble : oh...

    Lui : Allez vous bien ?
    Elle lui sourit : Vous revoir me fait du bien alors je vais bien ...
    Lui : Je me fais plutôt rare ces temps ci je m'en n’excuse ...
    Elle : Je vous en prie, il me reste les étoiles ... et je sais que quelque part elles brillent aussi pour vous....
    Lui : Elles ne brillent que pour vous Eulalie ma muse ...
    Elle : Poète, les étoiles brillent pour tous, mais seulement dans les yeux de ceux qui les regardent...
    Il lui sourit : Je ne sais plus qui est le plus poète de nous deux ...
    Elle rétorque : Mais vous... je ne suis que la muse qui a fait un pacte avec vous
    Lui : Pacte que nous respecterons ...
    Elle le regarde et affirme : Oui
    Lui : J’ai tant aimé ce baiser ...
    Elle rougit et murmure : Moi aussi Poète

    Il la regarde envouté : Et maintenant ... que nous réserve l'avenir ...
    Elle se plonge dans son regard, irrésistiblement attirée : Je ne sais pas... mais le présent est si doux et il parait que l'avenir se construit au présent...
    Lui : J'ai peur ... que nous soyons séparés ...
    Elle s’attriste : Séparés... dites-vous ?
    Lui : Oui par le travail quotidien, par nos chemins tellement différents ...
    Elle : Mais nos cœurs ne sont pas si différents que cela
    Lui : La distance ... les choix ... tout cela pèse ...
    Elle baisse la tête : je vois....
    Lui : J'ai juste peur ... mais vous ne me rassurez point ...
    Elle relève ses yeux vers lui : Poète de grâce, un pacte est un pacte...
    Lui : Je ne le romprais point ...
    Elle : Mais je sens que votre confiance en votre Muse s'amenuise...
    Lui : Non point mais votre avenir me semble bien pris ... J'y cherche où est ma place
    Elle : Votre place.... Elle rougit... je crois savoir où elle est...
    Il la regarde : Où donc ?
    Elle le regarde émue : Dans mon cœur... elle sent le rouge lui monter aux joues.
    Lui : Alors malgré votre haute fonction je serais rassuré d'être dans votre cœur
    Elle : Vous y avez la première place et mes hautes fonctions ne dureront pas... peut-être moins que vous ne le pensez.
    Lui : Je n'ais qu'une hâte, c'est leur fin ... que vous soyez enfin libre ... et que vous viviez pour vous plutôt que pour les autres ...
    Elle : Moi aussi, je prends conscience à chaque instant du chemin de difficultés que le Très Haut m'a tracé...
    Lui : Nul chemin n'est écrit ... Vous seule avez choisi et je serais là pour vous aider
    Elle : Je l'ai cru longtemps... merci Poète. Elle sourit.
    Lui : De rien ... je ne saurais vivre loin de vous ...

    Elle avance sa main vers le visage du poète et hésite, il la regarde et prend cette main dans la sienne, elle sourit et resserre doucement sa main sur celle qu'il lui donne. Il la regarde sans un mot, serrant cette main dans la sienne, elle s'accroche à son regard et sourit tendrement, murmure : Restez je vous prie... Elle sourit.
    Lui : Je reste ...

    Elle sourit largement et approche la main de ses lèvres pour y déposer un baiser : Merci...
    Il rougit, frémit ... : Merci à vous ... ma Muse ...
    Elle : Oh.... non.... merci à vous...
    Elle rougit, il lui sourit : On arrête de se remercier voulez vous ? Et l'on apprend à s'aimer ?

    Il rougit, elle baisse les yeux un peu honteuse, il lui relève la tête doucement en souriant : Vous ne voulez pas ?
    Elle sourit rougissante : oh... si....
    Il lui caresse doucement le visage, elle tourne sa tête pour poser un baiser sur la main qui effleure sa joue, il sourit se plongeant dans son regard.
    Elle :
    Votre main est douce...
    Lui : Vos baisers sont doux ...
    Elle pose un nouveau baiser sur la main du Poète, il est au comble du bonheur.

    Lui : Et maintenant ... où allons-nous ?
    Elle : Sous les étoiles....
    Elle sourit, il lui prend le bras : Allons-y
    Elle se blottit contre lui en serrant son bras : Dites... Poète... c'est loin les étoiles ?
    Lui : Quand vous êtes blottie ainsi contre moi ... je les touche du bout des doigts ...
    Elle sourit, heureuse.
    Lui :
    Peut être les vôtres sont elles plus loin ...

    Elle s'arrête et se place face à lui, observant ses yeux : Non, je crois qu'elles sont là....
    Il sourit : Il ne faut pas chercher loin ...

    Elle s'approche plus près, pose ses mains sur ses épaules et lui sourit, il regarde ses yeux et s'y noie, souriant de contentement, elle approche ses lèvres et murmure : Ne doit-on pas renouveler le pacte....
    Lui : Pour mieux s'en assurer oui ...

    Il effleure ses lèvres sentant sa respiration s'accélérer, elle presse ses mains sur les épaules du Poète et donne un doux baiser. Il s'abandonne à ce doux baiser, l'enlaçant tendrement, elle sent une douce chaleur l'envahir. Il cesse ce long et doux baiser, la regardant, sentant leurs souffles se mêler, elle passe sa main sur son visage : Poète .... Votre Muse est heureuse....
    Lui : Ma muse ... votre Poète est au paradis ...
    Elle sourit tendrement : Voilà pourquoi nous avons trouvé les étoiles....
    Lui : Elles n'étaient pas si loin ...
    Elle : Tant que vous serez là, mon ciel sera beau et clément
    Elle glisse ses mains dans les cheveux de son poète : J'aime ces instants près de vous
    Lui : Je serais toujours là dans votre cœur ...

    Elle descend une main sur le cœur du poète : Et moi dans le vôtre....
    Il pose sa main sur celle de sa muse, elle lui sourit : Je ne savais plus que le bonheur pouvait être si agréable

    Elle rougit, il baisse les yeux : Je n'ai jamais connu ce bonheur-là moi ...
    Elle rougit de plus belle, bredouille :
    Euh... moi.... euh..., elle porte sa main libre à sa croix.

    Il l'embrasse à nouveau, elle se sent soulagée de ne pas être obligée de répondre plus et s'adonne à ce baiser avec émotion, il reprend sa respiration et lui sourit, tout ému de ce baiser qui éveille en lui des sensations inattendues.

    Elle frissonne de plaisir.


Elle frissonne simplement, le soleil n’éclaire plus la pièce et il commence à faire froid.

Le rêve s’est évaporé.

Elle rouvre les yeux, lisse ses traits, se lève, range le courrier champenois, reprend la cape, descend l’escalier et sort sans un mot à son apprenti fort occupé à nettoyer les couperets.

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Clkikoz
A peine sortie de l’Oranger de Palencia, le froid la saisit.

Elle referme sa cape, titube quelques pas et subitement se sent bouillonnante.

Elle a bu... bu pour oublier... bu pour... pour... elle ne sait plus....

Un hoquet... Elle porte son revers de main devant sa bouche, ravale une nausée. La nausée qui la prend depuis quelques jours. Elle entend ici ou là de tels propos que son estomac ne digère pas, ne digère plus.

Sa lassitude lui a volé toute sa combativité.

La Grande Faucheuse vient même lui sourire... Un geste violent du bras pour chasser la railleuse qui l’appelle. Une douleur... le tilleul de la petite place a reçu un coup, il serait à même de s’étonner. Généralement la Dame de Monthaut pose délicatement sa main sur son tronc et lui parle doucement. Ce soir elle peste, elle marmonne... elle sent la bière !!!

Eulalie a mal. Sa main écorchée par l’écorce qu’elle a frappée saigne. Elle porte les éraflures à ses lèvres et absorbe le sang qui sourd de sa chair fragile.

Un nouveau haut le cœur. Ce goût de fer sur la langue... elle vacille... s’adosse sans rancune à l’arbre qui n’a fait que se défendre, relève la tête à la recherche d’étoiles...

Le ciel se trouble, ses jambes résistent... elle restera debout... il le faut, il le faut encore quelques jours... Elle a prêté serment... le serment... ah oui, elle répète : "che promets recon...naissance, *hips* respect et pour ma bonne*hips* ville d’Alais assistance et sécurité. *hips*che m'engache à conseiller *hips*sachement le*hips* Comté et... *hips* à expri...mer l'avis de*hips* mes administrés pour le bbbien du *hips* Languedoc."

Elle est plus que très ivre...

Une violente douleur dans son épaule gauche la rappelle à l’ordre. Dans ses oreilles bourdonnent les cris qu’elle a entendus lors de l’explosion en Cathédrale de Narbonne...

La fontaine... oui... la fontaine... d’un pas hésitant, elle s’en approche, trempe sa main dans le bassin. La morsure de l’eau réveille ses sens, elle grimace, se penche et asperge son visage de la fraîcheur vivifiante de la source.

Le froid la saisit à nouveau, elle doit rentrer.

Ses larmes viennent tiédir ses joues contrastant avec la piqure du vent qui tente de sécher l’eau de la fontaine. Son regard se perd... elle reconnaît sa porte, hésite un instant avec celle d’à côté.... Mais non, le Rouet ne lui est pas ouvert....
Elle se souvient, mélange tout dans sa mémoire, il n’est plus là, c’est un autre homme qui doit vivre à cet endroit...mais non... il en a donné la jouissance à ce poète qu’elle a reçu il y a quelques temps...son nom déjà... elle cherche... Grindewald, voilà... c’est le nom qu’il avait annoncé, poète et prophète...

Que verrait-il pour elle ce soir dans ses yeux imbibés d’alcool... Elle les ferme, comme s’il était là, à l’observer... Son image apparaît... Etrangement, elle se sent mieux... Il a envahi ses rêves, il est encore là dans sa beuverie... il n’est que générosité... Pourquoi est-il toujours présent dans les moments où elle sombre ? Etrange destin...

Elle prend une grande respiration, hoquète encore et finit par entrer chez elle...

L’escalier lui parait aussi vaste que les montagnes qu’elle a traversées pour se rendre à Chambéry.... Elle s’accroche, se tient au mur et gravit les marches à-demie courbée sur son chagrin et sa douleur...

Ce soir, elle se jette sur sa couche, le plafond ondule comme le blé sous le mistral...

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Clkikoz
Les jours passent, l’Oranger est en fête, Eulalie s’affaiblit.

Le travail... toujours ce travail pour la ville... Elle donne sans compter, elle compte pour donner... Elle met en place les subventions aux jeunes paysans, se voit parfois obligée d’ouvrir les greniers de la mairie à des heures bien tardives, ces heures où les apprentis et ouvriers rentrent des champs ou de la mine...

Elle commet une erreur aux APF qui lui vaut les foudres du responsable actuel, son adjoint, le Sieur Belsilk.

A l’occasion d’une rencontre avec son suzerain, elle lui demande de confier les terres de Monthaut à un autre seigneur, il refuse... elle s’épuise... voilà si longtemps qu’elle ne s’est pas rendue sur ses terres, consacrant sa vie à Alais.

Fort heureusement, ce dimanche le diacre Pierroléon a célébré un office en souvenir de Mitani et bénit sa croix occitane. Cela lui donne l’impression d’être protégée, mais elle craint pour le Languedoc, les débats des comtales ont été houleux, les demandes de procès, nombreuses, les calomnies se répandent, les ambitions s’affirment... la tolérance disparaît...elle prie....

Allongée sur sa couche, elle hésite. Doit-elle retourner travailler ? La réponse est simple : oui, pour Alais... pour ces paysans qui attendent leur salaire. Elle doit aller donner les ordres d’achat, pour ces artisans qui attendent leurs fournitures, elle doit aller donner les ordres de vente... elle doit... le devoir... D’aucun diront le pouvoir... mais elle n’a que faire du pouvoir, il ne l’a jamais intéressée, pas plus que les titres... mais le devoir... alors elle va...

Elle se lève, le sol semble se dérober sous ses pieds... ces maudits vertiges reprennent et personne à ses côtés... Sylvestros est déjà parti en quête d’un apprenti à l’abattage des cochons, le gamin Matèu s’est fait matinal pour surveiller le nouveau troupeau de vaches, sa copiste Estela ne viendra que ce soir raviver le feu dans la maison et préparer un repas...

Elle s’accroche, ferme les yeux pour puiser au fond d’elle-même la force qu’elle s’est construite au cours des années, respire un grand coup et retrouve ses esprits.

Une toilette sommaire, quelques vêtements sobres, un petit-déjeuner frugal et elle sort en direction de la mairie, pas le temps de s’arrêter à l’Oranger, son tavernier Jack Daniel y a toute sa confiance, si un souci s’y avérait, il viendrait la prévenir...

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Clkikoz
La veille, elle avait quitté la mairie, tard dans la nuit, raccompagnée chez elle par un des membres de l’Ost qui veillait cette nuit-là en l’absence de miliciens.
Son adjoint Belsilk avait pris possession du bureau et des clés des greniers de la ville.

La cérémonie de dimanche l’avait satisfaite mais troublée, sa rencontre à la sortie de l’office aussi... Elle espérait pouvoir enfin donner ses clés au Sieur Grindewald et lui faire part du courrier de Messire Varden.

Elle tournait, retournait dans sa tête son avenir... pour l’heure, elle devait dormir, oui, c’est cela dormir...

Sylvestros travaillait, le gamin Matèu n’avait plus que les vaches à surveiller, tous les cochons avaient été abattus et elle hésitait, vendre le champ ou y faire pousser des céréales... Sa décision attendrait encore quelques jours.

Pour l’heure, elle voulait fermer l’Oranger... Les repas y étaient servis au prix le plus bas en ce moment, les cuisines allaient être vidées et ensuite... elle verrait... Son tavernier avait l’air triste à cette nouvelle, mais ... elle verrait...

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Clkikoz
Quelques jours de repos et elle commençait à y voir plus clair dans ses idées. Sa décision fut prise, elle entrerait à l’Université.

Très tôt un matin, elle se rendit auprès du Conseiller du Comte avec une bourse largement remplie pour payer ses droits d’inscription.

Le choix s’était fait naturellement bien que certaines matières de la voie de l’Etat auraient sans doute pu lui être facilement abordables compte tenu de ses expériences en gestion des affaires publiques. Mais... associer voie de l’Etat et voie de l’Armée l’avait immédiatement rebutée, elle n’avait aucune envie d’apprendre les subtilités de la guerre.
Alors voyant qu’une autre possibilité lui était offerte en entrant dans la voie de l’Eglise et des Sciences, elle s’y était réfugié.
Bien que fort croyante et encline à prier très souvent, elle ne se voyait pas officiant dans une église et avait donc opté pour la voie de la Médecine, choix qui n’offrait pas vraiment de débouchés à ce qu’on lui disait, mais... les connaissances acquises trouveraient sûrement quelque utilité en ce bas monde.

Chose était entendue, elle étudierait la biologie, l’anatomie et bien d’autres matières encore.

D’ailleurs, elle avait commencé à étudier, seule, emportant des ouvrages chez elle.

Pour plus de tranquillité, la boucherie était fermée.

Quant à l’Oranger de Palencia.... il avait trouvé repreneur. Elle avait misé quelques fonds pour que la reprise ne soit pas trop onéreuse, mais elle n’avait pu se résoudre à n’avoir plus de lieu d’accueil pour les amis, les voyageurs et autres vagabonds en mal de conseils.

Elle venait donc d’ouvrir une taverne qu’elle espérait aussi prisée que l’Oranger... Après avoir demandé à son suzerain l’autorisation d’afficher le nom de ses terres elle avait ouvert « Aux Dix Vins de MontHaut », servant toujours ses menus favoris à prix raisonnable, reprenant à son service le fidèle Figaro qui les avaient accompagné depuis la Bourgogne, elle et son ami Babun aujourd’hui maire de Chambéry.

Sa blessure la faisait de moins en moins souffrir, elle allait sans doute pouvoir reprendre les voyages.

Elle devait se rendre chez Marguerite de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson. Elle tenait à lui faire lire le passage du testament de Mitani qui la concernait. Eulalie savait qu’il avait eu un profond respect pour cette jeune femme et elle se devait de le lui confirmer comme il l’avait fait dans cet écrit que le Sieur Grindewald était venu lui confier.

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---fromFRGrindewald
Alais changeait, Alais bougeait ... Les choses passaient et rien ne semblait plus pareil ... L'oranger cédé ... Une nouvelle taverne ... Ce nom, cette terre offerte ... Monthaut ... On lui avait brièvement raconté la suzeraineté du héraut sur la charmante Dame Eulalie ... Ce dernier s'était "illustré" avec toute la caste politique Languedocienne pendant de nombreuses semaines ... Grin avait écouté sagement sans prendre la parole, les deux partis semblant autant l'un que l'autre coupable de mauvaise foi et d'hypocrisie avérée ...

Ainsi côtoyait-elle ce genre de personnes ... Grin en fut assez déçu mais la vie était ainsi faite ... On ne le voyait donc que peu, il avait un temps hésité à reprendre la route mais l'hospitalité d'Eulalie devait être honorée, elle l'avait invitée, il irait ...

Il régla sa note à l'Oranger, il n'y resterait plus, voyager lui paraissait plus plaisant ... La nouvelle taverne ... Il y passerait peut être oui ...

Il passa devant l'échoppe de l'ancien tisserand puis s'arrêta devant le couperet ...

Sylvestros semblait à l'oeuvre mais le jeune poète ne venait pas acheter de viande, il le salua et s'adressa à lui ... avec quelques bribes occitanes


Adieu Messer Sylvestros !

La belle journée n'est il pas ?

Autant passer au but de la visite pensa le jeune homme ...


Sauriez vous si la Dame de Monthaut est chez elle ? Je viens la voir à sa demande, elle a à me parler ...

Si oui pas la peine de me servir de guide, je connais le chemin ...

Grin se mit à sourire au brave homme et laissa son regard vagabonder dans la boucherie puis revenant à son point de départ, il reposa ses yeux sur le visage de l'apprenti ...

Alors ?
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