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[RP] Du rouet et du couperet ~ Au Matefaim

Legueux
Venant de la porte de la ville la petite troupe s'arrêta là où le garde l'avait envoyé, devant les echoppes. Ils avaient failli louper l'impasse, mais finalement étaient arrivés à bon port.

"Le Rouet et le Couperet", comme lui avait indiqué le garde affamé.
Il envoya un de ses hommes se faire annoncer pendant qu'il récupérait un vélin dans sa sacoche.

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Le grand père était un aigle, le fils un faucon, le petit fils, un vrai.
Clkikoz
Ce n’est pas le bruit d’une clé dans une serrure et d’une porte que l’on ouvre qui lui font rouvrir les yeux, mais le martellement des sabots d’une troupe de cavaliers sur le pavé de la petite place au tilleul.

Cette place si tranquille d’habitude semblait envahie comme si la guerre devait avoir lieu. Immédiatement, elle se tourne afin de voir ce qui se passe et sans difficulté aucune Eulalie reconnait les oriflammes du Coms de Gévaudan.

Un coup d’œil furtif au poète qui se tient à ses côtés, un soupçon d’inquiétude sur ses traits, une vague d’amertume de n’avoir pas retrouvé son bonheur passé ni savouré l’instant présent qui lui paraissait si prometteur, elle intercepte le garde qui déjà s’avançait vers le Couperet :

Bonjour ! Si vous cherchez Eulalie Coulomb, je suis ici.

Puis elle s’avance de quelques pas vers le Coms LeGueux, s’incline respectueusement et le salue :

Messire Coms, bonjour et bienvenue à Alais. Puis-je quelque chose pour vous servir ?

Pas un seul instant sa main n’a quitté la croix occitane dont elle sent les contours s’incruster insidieusement dans sa paume.

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Legueux
Son parchemin à la main, LeGueux regarda la jeune femme s'approcher d'un air qui devait paraitre indéfinissable au final. Pas vraiment joyeux d'être venu. Elle conserve sa main sur sa gorge, comme pour se protéger d'un étranglement, d'une agression pense t'il. De quoi avait elle peur ?

Messire Coms, bonjour et bienvenue à Alais. Puis-je quelque chose pour vous servir ?

Me servir ? Tiens donc... Formule de politesse ? La prendre au mot ?


Adissiatz donà.

C'est toujours un plaisir pour moi que de venir en Cévennes... Et effectivement, vous pouvez quelque chose pour me servir.


Il regarde alentour, les passants et la rue. Tapote le rouleau dans sa main vide.

Rentrons nous, ou discutons nous en pleine rue ? A votre convenance donà.
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Le grand père était un aigle, le fils un faucon, le petit fils, un vrai.
---fromFRGrindewald
Moments magiques ... Moments merveilleux ... Moments troublés par le bruit des sabots, celle des bottes des soldats Languedociens ... Garde personnelle, Oriflamme du Coms LeGueux et la magie disparait laissant place à l'amertume ... Cruelle désillusion ... Comment croire au paisible dans de tels lieux ... Pas le temps de répondre que le bonheur s'envole aussi rapidement que perdure la dignité d'un homme ...

Apparemment la campagne comtale lui laissait le temps d'être partout ... Ainsi allait le pouvoir de la noblesse Languedocienne ...

Héraut ... Héros ? Coms ... du Gévaudan ... Les loups étaient de sortie ...

Un regard amusé au garde apparemment lassé de toute cette marche à pied forcée près de la monture de son seigneur ... Narquois ...

Puis le regard se pose sur l'homme, âgé ... Aristote protégeait décidément certains de la mort plus que d'autres ...

Le Coms demande à ne pas rester dans la rue ...

Grin en profite, se glissant auprès d'Eulalie, le regard sombre, visage en partie masqué par une mèche rebelle, sourire en coin ... Il prend la main d'Eulalie et ose s'adresser au Coms ...


Si je puis abuser ...

Votre ... Grandeur ...

Il me semble peu avenant de discuter en pleine rue ...

Et j'avais moi même sollicitée l'aide de Dame Eulalie, je sais combien les privilèges sont légions et que je ne suis qu'un simple vagabond mais bon ... Il m'aurait plus d'entrer en sa compagnie en la maison de Feu Mitani ...

Paix à son âme, je suppose que vous ne souhaitez pas visiter la maison d'une personne dont vous fûtes si proche que vous fûtes en première ligne pour voir sa chute ? Chute qu'on vous attribue parmi d'autres d'ailleurs ...

Mais cela ne saurait être que de pures coïncidences, la disparition de tant de conseillers ...

Enfin bref, puisque vous êtes ici, troublant la fête à défaut de trouble fête, je suppose qu'il ne me reste plus qu'à patienter en votre auberge Eulalie ? A moins que vous ne préfériez m'avoir à vos côtés ...

L'importance doit être de taille pour qu'un Coms en personne ne se déplace jusqu'à votre porte aussi Suzerain soit il, de mémoire je n'avais jamais vu cela ...

Son regard et son sourire en coin avait quitté celui du Coms, pour en revenir au doux et fin d'Eulalie ... Il lui sourit sincèrement inclinant légèrement la tête attendant sa réponse ...
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Clkikoz
Une main qui se glisse dans la sienne, un soupir de soulagement... une fois de plus il est là, prévenant, attentif et attentionné, délicat et salvateur, comme à la lecture du testament de Mitani, comme lors de la catastrophe à Narbonne... Eulalie presse doucement la main du poète... la voix du Coms résonne sur la place, mais elle n’entend plus que le souffle de l’homme qui se tient à ses côtés... Puis il prend la parole... Elle l’écoute avec attention...

Au nom de Mitani, elle se surprend à resserrer son étreinte, ses doigts lui font mal, son cœur saigne, ses mâchoires se crispent, le souvenir est si violent, la croix occitane s’incruste un peu plus dans sa paume...

Grindewald évoque la possibilité de la laisser, elle se sent faiblir, non ... qu’il ne l’abandonne pas... pas maintenant... pas après ce qu’elle vient d’entendre....elle prie... le poète continue son discours, rarement elle l’avait entendu parler aussi longtemps. L’auberge, oui, l’auberge, voilà une bonne idée !

Lorsque le regard du jeune homme se pose sur elle, elle retrouve force et espérance, elle se détend, transformant l’étreinte de sa main en une caresse à peine perceptible, il ne la laissera pas...

Elle esquisse un sourire et lui murmure :


Restez, je vous prie...

Puis se tournant vers le Coms, elle ajoute :

Messire, je crains que ma modeste demeure ne soit pas à votre hauteur, alors que mon auberge est plus spacieuse, puis votre garde peut aussi venir se rafraichir si vous l'y autorisez.

Nous n’avons que la place à traverser.

D’une main qu’elle libère, celle qui recouvrait sa croix occitane, elle désigne la porte de l’auberge.

Je vous montre le chemin. Veuillez vous donner la peine, je vous prie...


[HRP - Rappel : ce huis clos se déroule sur une matinée, bien avant le départ de CLkikoz pour le sud - merci /HRP]
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Legueux
Il regarde l'homme intervenir, et se contente de lui répondre avec un sourire ironique :

Bédigas, on m'attribue beaucoup de choses. Libre à vous de croire les ragots colportés sans fondement. La plus belle est celle qui prétend que j'ai massacré la moitié des nouveaux nés de Béziers au coutelas pour m'assurer qu'aucun ne prendrais ma place.

Revenant au sujet qui l'amenait à Alais.

Je vous suis, donà, à votre convenance vous ai-je dit.
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Le grand père était un aigle, le fils un faucon, le petit fils, un vrai.
Clkikoz
Le temps a passé... la vie suivait son cours avec son lot d'imprévus.

Le poète n'était plus là lorsqu’Eulalie avait quitté l'auberge. Son cœur s'en était attristé, son regard obscurci, les traits de son visage s'étaient encore durcis un peu plus...
Et puis, cette annonce royale, invitant des colons dans les terres de l'ouest... cette envie de découvrir un nouveau monde, de connaitre la folie de l'installation dans un nouveau village en prise avec les spéculateurs, les esclavagistes, les ambitieux de tous ordres...

Eulalie était partie. Vite, très vite, sans un au-revoir, sans se retourner.

Sans un instant d'hésitation, "Le Patron" l'avait accompagnée.

Et ce fut Bayonne... l'Océan... la pêche...

Quelques connaissances se trouvaient au rang des colons, mais ce que la jeune femme aimait le plus était la pêche, au large, elle passait des heures dans sa barque, explorant les courants, priant le Très-Haut, savourant la solitude... se remémorant la voix douce d'un poète qui aurait pu être son voisin... là-bas... en Languedoc... Alors son cœur s'emballait, ses yeux s'embrumaient... le vide l'envahissait... elle pêchait et rentrait s'enfermer dans la petite maison qui lui avait été attribuée... il lui arrivait de sangloter en secret...

Avait-elle eu raison de tenter une telle aventure ?

Son ami Belsilk avait bien essayé de l'intéresser à la vie de la bonne ville de Bayonne, mais elle n'avait pas le cœur à l'ouvrage et lorsqu'il projeta de faire un voyage en Languedoc, elle n'hésita pas un seul instant à l'accompagner. Il avait toujours été à ses côtés depuis qu'elle l'avait pris dans son conseil municipal... à son tour maintenant de lui apporter son soutien, certes bien maigre, mais elle avait l'habitude des chemins et assez de force pour rebuter les malandrins de toute attaque, du moins elle voulait le croire.

Leur voyage s'était fait dans le silence la plupart du temps, les MéSaNges se faisaient discrètes, les courriers ne franchissaient que rarement les montagnes.

Un jour enfin, ils étaient entrés en Languedoc et c'est avec bonheur qu'elle avait rencontré son amie MarieDouce et sa filleule de cœur, la petite Majda.
Ils étaient restés peu de temps à Carcassonne, le Patron souhaitant se rendre à Alais où quelques affaires de banque l'attendaient.

Elle avait suivi, sans broncher, espérant secrètement croiser un prophète au regard enchanteur...

Hélas, la petite place au tilleul ne lui avait pas apporté la réponse attendue : personne au Couperet, personne au Rouet...

Ces portes fermées lui brisaient le cœur, ces questions sans réponses noircissaient son âme de femme amoureuse... Pourquoi le Très-Haut ne lui accordait-il pas la joie du mariage ? Voulait-il faire d'elle une femme d'Eglise ?

La boucherie était désespérément vide... la petite demeure au-dessus, désespérément triste.

Elle s'y était installée le temps que son ami Belsilk termine ce qu'il avait à faire, et chaque jour, elle allait au verger, refusant de prendre le travail dans les champs que les paysans alaisiens faisaient à merveille.

Elle restait parfois de longues heures derrière sa fenêtre fermée à observer les allées et venues des uns et de autres, espérant reconnaitre une silhouette qui ferait battre son cœur à nouveau du doux frisson du trouble... guettant la porte du Rouet... une rengaine au bord des lèvres...


"Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère court encore dans les rues

Leur âme légère, c’est leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

Longtemps, longtemps, longtemps..."

Une perle de pluie glisse sur sa joue... d'un revers de la main, elle l'essuie, appuie sa tête au chambranle et guette, guette...


[Charles Trenet L'âme des poètes]
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Pucedelamontagne
Puce comme à son habitude se dirigeait vers son échoppe d’un pas pressé.

En passant devant le Rouet, elle vit les rideaux bouger, Puce avait vaguement entendu parler que Clkikoz était de retour en ville, mais en n’avait pas eu la certitude, une rumeur avait-elle pensé.

Mais la elle avait le doute, elle se dit, un petit arrêt pour en avoir la confirmation et surtout pour saluer Cl qui avait fait beaucoup pour Alais et qui nous avait quitté sans prévenir personne, très discrètement par un matin de printemps.

Puce frappa à la porte.

Ne voyant personne ouvrir, Puce se décidait à faire demi-tour quand elle entendit le verrou de la porte.

Elle se retourna et vit Clkikos, le teint blafard, les yeux rougis et très fatiguée.


Bonjour chère Amie, je ne voudrai pas déranger, j’ai entendu dire que vous étiez de retour et je souhaitais juste prendre de vos nouvelles et vous saluer.

Je repasse plus tard, veuillez m’excusez de vous avoir importuné si vous vous reposiez.


Puce avait comme l’impression que se n’était pas le moment.
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Clkikoz
Un bruit à la porte... Eulalie sursaute.

Brusquement tirée de sa rêverie, elle dévale l'escalier, essuyant ses yeux, glissant une main dans ses cheveux pour leur redonner un semblant d'ordre et ouvre la porte.


Oh ! Bonjour Puce !

La jeune femme esquisse un sourire, heureuse de retrouver la responsable de la filière moutons-tisserands.

Je suis contente de vous revoir. Veuillez excuser ma tenue, j'étais en plein souvenirs et questionnements.

Le rouge lui monte aux joues, comme toujours dans ces cas-là... Elle ne le chasse même pas, elle sait que bien des personnes s'y sont habituées.


Je vous en prie, vous ne me dérangez pas, entrez si vous avez quelques instants.
Je ne sais pas encore combien de jours je vais rester, mais profitons de l'instant. Ne dit-on pas "Carpe Diem"?
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Pucedelamontagne
Puce accepta l’invitation d’Eulalie, elle sentait que sa visite lui faisait plaisir, elle entra.

Je me devais de venir vous saluer, vous êtes partie tellement vite que je n’ai pas eu l’occasion de vous dire au revoir et de vous souhaiter bon voyage.

J'avais préparé quelques fleurs pour la guilde, tenez en signe de bienvenue pour votre retour.

Et ne pensez pas pas que loin des yeux, loin du coeur, nous avons tous nos occupations et parfois le temps passe plus vite que nous le souhaiterions.



Comment allez-vous chère Amie ? Vous me semblez bien fatiguée, se voyage a du être très éprouvant ?

Alors racontez-moi ? Ces terres nouvelles ? Votre installation ? Votre vie là-bas ?

Le bord de mer doit vous changer, cela va vous faire le plus grand bien, l’air du grand large, rien de telle pour se refaire une santé.

Je pense que vous avez du laisser le passé derrière vous, parlons du présent et de l’avenir, vous avez des projets ? Je suis très certainement très indiscrète.

Je suis vraiment très contente de vous voir de retour à Alais, même si se n’est que pour quelques jours, cela prouve que vous avez toujours une partie de votre cœur qui est restée ici, vous y avez vécu tellement longtemps et fait tant de chose.

Et votre ami Belsilk, comment va-t-il ? Je n’ai pas encore eu l’occasion de le saluer.

Je parle, je parle, veuillez m’excuser, je suis tellement contente de vous voire.

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Clkikoz
Du rouge coquelicot, Eulalie passe au rouge pivoine lorsque son amie lui tend le bouquet qu'elle destinait à la guilde.

Merci infiniment, ces fleurs sont magnifiques.

Tout en écoutant les questions de Puce qui se bousculent, elle la guide vers l’escalier et son petit appartement au-dessus de la boucherie.

Il est vrai que je suis partie très vite... mais vous savez, le cœur n’y était plus vraiment et cette occasion de voir du pays m’a vraiment tentée.

Indiquant un fauteuil à sa visiteuse, elle l’invite à prendre une tisane. Le bouquet trouve place dans une cruche d’eau et trône au milieu de la table. Eulalie sourit.

Bayonne... ce qui m’a le plus intéressé, c’est la pêche, loin sur l’Océan, c’est ce que je préfère.
J’ai rencontré quelques personnes au début, dont un ancien languedocien qui est devenu maire. Il y a aussi Mère Zouzouille qui était abbesse à Béziers...

Tout en sortant quelques galettes et en servant une infusion, Eulalie poursuit :


J’ai tenté d’aider le « Patron » dans ses responsabilités en travaillant pour le conseil municipal au rachat de poissons, mais j’ai fait savoir que je ne souhaitais pas poursuivre. Belsilk en revanche continue à assurer la gestion des cartes de pêche.

La jeune femme fait une petite moue :

Je crois que j’ai assez des engagements, j’ai besoin de repos et sans doute à mon retour, je reprendrais mes études de médecine, notre université à ouvert juste avant mon départ en voyage.

Je suis vraiment ravie que vous soyez passée... mais vous, comment allez-vous ?
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Pucedelamontagne
Puce se laissa guider jusqu’au premier étage, quand elle entra dans le petit salon d’Eulalie, elle ne fut pas étonnée, la pièce était d’un gout exquis et très raffiné, des petits napperons sur les meubles ou trônaient divers bibelots, une douce odeur de lavande parfumée la pièce, ce petit salon était très clair et très accueillant, vraiment à l’image d’Eulalie, il y régnait un grand calme et une certaine douceur de vivre.

Puce s’installa dans un fauteuil très confortable et accepta l’infusion.


Je suis vraiment heureuse pour vous que vous ayez trouvé calme et sérénité en cette terre nouvelle.

Oui la médecine, de bien belle étude, je vous souhaite une très grande réussite.


Puce mélangea délicatement la tisane et porta la tasse à ses lèvres, but une gorgée.

Quand à moi, pour le moment pas trop grand-chose à dire, malgré tout le mal que je me suis donnée afin que ce bureau soit très convivial, ça ne se bouscule toujours pas à la guilde.

Je vais voir pour relancer le concoure que j’avais proposé pour les Tisserands.

Pour le moment je me repose un peu, je suis encore très fatiguée de se long voyage, mes blessures me font encore souffrir, mais cela va aller, je suis forte et je vais vite m’en remettre.

Je suis tellement heureuse d’avoir retrouvé mon Home, que je désire un peu en profiter et il y tant de chose à faire après une si longue absence et mon jardin, il est triste à pleurer.

J’envisage de faire une petite fête des que j’irai mieux, afin de faire connaissance de certains habitants d’Alais, il y a eu tellement de changement depuis mon départ.


Puce soupira.

Et peut-être que les Tisserands et les Bergers viendront chez moi à défaut de la guilde.

Puce prit une galette qu’Eulalie lui proposait.

Et bien dites-moi, elles sont excellentes.

Vous restez encore quelques jours ? Votre départ est prévu pour quand ?


Puce entendit les cloches de Sainte Théodule.

Mon Dieu, je papote, je papote et je ne vois pas le temps passer.

Je vais prendre congé tout en vous remerciant de votre accueil et de cette collation.


Puce posa sa tasse et se leva.
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Clkikoz
Eulalie passait un agréable moment avec Puce, évoquant leurs voyages, leurs projets s’il en était encore, car quelque part son cœur se serrait dans cette maison où elle avait vécu si longtemps.
Jamais elle n’aurait cru que retrouver ces murs lui causerait tant de nostalgie...


Je crois que nous repartirons bientôt, Belsilk a du travail à Bayonne, il ne cesse de recevoir des pigeons pour les cartes de pêche, les concours...

Mais nous reviendrons, j’en suis certaine... quand ? pour combien de temps ?...

La jeune femme soupire et inconsciemment jette un regard vers la fenêtre, perdant ses yeux dans la ramure du tilleul...


Ce fut peut-être folie de nous lancer ainsi dans l’aventure des nouvelles terres... Je ne sais pas... Sans doute ai-je été marquée par Alais, terre d’asile... un peu fous, ces alaisiens et je crois que j’en suis encore une...

Puce prend congés, Eulalie la raccompagne :


Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps, c’est aimable de votre part.

Je vais vous dire au revoir, car je crains que le départ ne soit proche et je risque de ne pas vous croiser, mais je reviendrai, soyez-en certaine et nous avons nos pigeons... ils connaissent le ciel d’Alais et bien plus même...

Merci encore pour ce magnifique bouquet.

Portez-vous bien mon amie, que le Très-Haut vous protège et qu’Aristote éclaire votre chemin...

Elle regarde la tisserande s’éloigner sur la petite place, le sourire au bord des lèvres... mais le sourire s’estompe rapidement lorsque son regard se porte sur la porte du Rouet... toujours fermée... un soupir sonore fait tressaillir la jeune femme...

Elle doit retrouver le poète...

Sa présence lui manque cruellement... Cette idée de le revoir empourpre ses joues, ses pensées défilent, que faire ? Où aller ?

Ecrire, voilà ! Elle va lui écrire...

Sa colombe Banator saura le trouver... Peut-être s’est-il rendu à Uzès, elle savait qu’il devait y aller mais elle n’était plus là pour l’accompagner...

Ce devait vraiment être folie de tout quitter ainsi... Pourquoi cet appel de l’Océan avait-il été si fort ?
Eulalie ne comprenait pas, ne comprenait plus, pourtant, elle en avait rêvé de ces terres, mais Ici, comme Ailleurs, la vie n’avait pas grand intérêt lorsque l’on ne pouvait la partager...

Cette ritournelle lui tournait encore dans la tête...


"Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère court encore dans les rues

Leur âme légère, c’est leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

Longtemps, longtemps, longtemps..."

Eulalie rentre chez elle, s’installe et rédige. Elle cherche ses mots, elle biffe, elle recommence, les parchemins s’entassent... Enfin, elle se décide pour un simple billet, court, mais intense...

Citation:
Sieur Grindewald,

Le bonjour à vous poète que le Ciel m’a fait rencontrer.

Si ce billet vous parvient, c’est que le Très-Haut aura su guider ma colombe.
Je suis de retour à Alais pour quelques jours et ne vous y ai pas croisé.
Mon cœur s’en est attristé...

Donnez, je vous prie, de vos nouvelles si vous me lisez... et surtout, où que vous soyez, prenez soin de vous.

Courtoisement vôtre,
Eulalie


Délicatement, elle passe sa main sur le parchemin, avec douceur et tendresse, perdue dans ses souvenirs puis elle le roule et se dirige vers le colombier où les voyageurs ont retrouvé leurs habitudes alaisiennes.

Saisissant Banator, elle charge son billet sous les rémiges de l’oiseau, lui murmure quelques mots et l’envoie avec tous les espoirs que la colombe sache trouver le destinataire :


Va, vole... la pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol...

Une main sur sa croix occitane, Eulalie rentre chez elle, des prières s’égrènent, laissant peu à peu place à la ritournelle destinée au poète...

Elle s’est à nouveau installée à sa fenêtre et guette, guette...

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---fromFRGrindewald
Longtemps, il avait cru goûter du bout des doigts le bonheur ... L'effleurer ... Le conquérir, sentir monter en soi le bonheur de partager quelques instants avec la Dame de ses pensées.

Puis le Coms était venu, pour des fadaises, le somptueux Languedoc déclinait dans l'ombre des nouvelles provinces libérées par le Roy de France, le Languedoc se complaisait dans la lutte intestine du pouvoir qui rongeait son ... élite. Les grands étaient partis, quittant sans doute à regrets mais pas trop le Comté déchiré aux couleurs or et sable ...

Elle était partie, sans un mot, sans une nouvelle, un matin, le couperet fermé, l'auberge close également ...

Il était rentré seul au rouet, n'y trouvant pas que poussière ... Manuscrits et parchemins d'un autre temps, d'un Porte Parole ... composait la maisonnée abandonnée. Et le rouet trônait en la pièce centrale, éteint depuis si longtemps ...

Rangement fut fait autant que faire se pouvait ... Et il y eut cette découverte ... Cette viole, ces gravures ... Ces mots ...

Aux musiciens de Nîmes ! A Adhenar !

Le nom lui était inconnu, il effleura les griffures que cela créait sur le bois, et la musique lui parvint ... Claire, forte, comme si l'instrument pouvait revivre au contact des mains du jeune poète fasciné par l'instrument ...

Il saisit l'archet, tremblant légèrement, saisit plus fermement la viole et se mit en quête de jouer un morceau qui emplit la pièce d'une mélancolie ...

Tristesse et désespoir avaient pris place dans la vie, dans le jeu du musicien, plus rien ne semblait pouvoir rendre grâce à la vie ... Ce jour là ... Sombre et tragique ...

Lui qui se complaisait à aller au théâtre voir jouer des tragédies antiques envivait une des plus cruelles ... Ne pouvait il y avoir une autre fin ?

Il se releva regarda autour de lui cessant ses investigations, il resortit de la maison qui lui avait été confiée, donna un tour de clefs puis arc en bandoulière, viole à la main, il reprit la route ... Pour aller où ... Nul part et c'était mieux ainsi ...

Il marcha, s'arrêtant de temps à autre à des auberges pour se restaurer et acheter des victuailles pour la route ... Redevenu le solitaire, le mystérieux, l'homme n'était pas accueilli avec la chaleur dû en général aux visiteurs étrangers ... Son air sombre, ses cheveux mal coiffés, masquant une partie de son visage le rendait guère avenant ... Peu loquace, il se contentait des civilités auxquelles les taverniers le soumettait par habitude ...

Parfois, à l'invitation d'un visiteur des tavernes, il acceptait de jouer de la viole ... Certes il préférait les poèmes mais son côté troubadour surgissait de nouveau ...

Et sur les routes, les gens se mirent à parler de cet homme qui ne parlait pas ou peu mais qui pour quelques pièces jouait volontiers des airs pour animer les tavernes ...

Mystère ... Un autre vint à lui, sous la forme de cette colombe ... Providentielle ...

Elle avait apparemment mis du temps à retrouver le poète nomade ... Mais elle était là et remettait son mot ... intact ... En d'autres temps, Grin aurait été stupéfait de voir une colombe accomplir aussi miraculeusement une telle mission, car il savait d'où ele venait, qu'elle avait pris le même chemin que lui ...

Il lut le mot ... Ainsi elle pensait à lui ... Le mot était court mais plein d'attention ...

Pourquoi si tard ? Pourquoi en revenant lui écrivait elle alors qu'elle n'avait daigné lui écrire auparavant ? Il soupira, partagé entre le bonheur de lire cette plume si fine et le désespoir d'être parti si loin ... Si loin d'elle ...

Quel homme aura réussi à la séduire alors que lui même parcourait les routes en faisant voyager son âme noire ... Son coeur brisé ...

Il prit une plume dans sa besace, l'imbiba de quelques gouttes d'encre et se mit en quête d'une réponse ... Une réponse du coeur comme il en avait fait rarement ...

Citation:
Dame Eulalie, en vers réponse je puis vous donner
Oiseau de bon augure votre oeuvre, a su délivrer
Envers et contre vous, la tristesse me gagne
Il y a fort longtemps que mes pas ont dépassé Montglane

Un matin disparue de la ville, et de ma vie je le crus
Votre mot aujourd'hui me fait me rendre compte que je fus eu
Malheureuse mauvaise fortune qui sépara nos chemins
Et dorénavant vous en Pays Basque, dorénavant si loin

Mon coeur crie, mon coeur saigne, d'un mot guérissez le
Faites le taire, offrez moi de vous rejoindre
Et par toutes les tempêtes, je le promets je ne saurai que vaincre
Et auprès de vous, pourrai exaucer mon plus cher voeu

Adieu terre d'asile, où se bousculent les vieillards séniles
Vous retrouver, si jamais vous le vouliez
Faire de moi l'être aimé, au moins désiré
J'offre ma vie pour le plus petit clignement de cils

Acceptez moi douce Eulalie, acceptez l'humble
En votre demeure, je ferai prière et pénitence
Pour que vous puissiez me pardonner l'absence,
Impardonnable, voilà ce qu'être je puis craindre

Sachez le, mes pas m'emportent déjà vers vous,
Seul un mot peut désormais les arrêter
Briseriez vous un homme en les prononçant devant nous,
Ou m'offrez vous nouvelle et faible chance d'espérer ?

Votre poète


Pas de noms, elle saurait, elle ne pouvait l'avoir oublier mais le mot datait déjà, la colombe devait s'empresser de rejoindre sa maîtresse et lui rendre réponse ... Il fallait qu'elle accomplisse ce nouveau miracle ...

Puis rangeant ses faibles affaires, il reprit la route ... Mais ses pas ne trainaient plus sur le chemin sans but précis ... Bayonne serait idéale pour la retrouver si seulement elle le voulait ... Et le pas trainant se fit assuré et empli de vivacité ...

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Clkikoz
Eulalie avait guetté, longtemps, longtemps...

Puis le temps de rentrer à Bayonne était arrivé, mais décision avait été prise, elle reviendrait s’installer à Alais.
L’appel du large l’avait rendue plus folle qu’elle ne le pensait... folle du désir de retrouver ses amis, de retrouver celui qui aurait pu être son voisin, celui qui l’avait troublée avec douceur et tendresse, sans jamais la brusquer, mais qui avait fait des ravages dans son cœur de jeune femme esseulée.

Ordre avait été envoyé à Bayonne de vendre les terres de la jeune femme.


Citation:
Champ 1 : 400 écus
Magnifique champ de céréales en pleine pousse donnant plus de blé qu'un meilleur avril, transformable à votre convenance par mes soins dès la prochaine récolte qui aura lieu 12 juin.
Une affaire en or, comme les épis qui grossissent actuellement...
N'hésitez pas à faire votre demande...

Citation:
Champ 2 : 400 écus
Silence, ça pousse... Sous le soleil de Bayonne le blé indispensable à la vie du village grandit... Il est à récolter le 12 juin et si le cœur vous dit de changer de culture, je me ferais un plaisir de couvrir les frais en les prenant en charge.
Faites-moi juste savoir vos désirs et je m'occupe de la transformation...
Une affaire exceptionnelle !


Très vite une réponse lui était parvenue, les négociations n’avaient pas été nécessaires et les terres riches de blé avaient trouvé acquéreurs.


Citation:
2008-06-06 : Clkikoz vend à Doulmaguss un champ pour 400 écus
2008-06-07 : Clkikoz vend à Loktar un champ pour 400 écus


Le voyage vers la Gascogne n’avait pas été aussi simple que celui vers le Languedoc.
Il avait fallu demander un laissez-passer pour franchir le Béarn et à l’arrivée en Gascogne la guerre faisait rage...
Lorsque le Patron et elle passèrent à Dax, il était déjà trop tard, la ville avait été prise... leur arrivée à Bayonne se fit dans la tourmente. Le maire cherchait des âmes volontaires pour la défense de la ville et sans hésiter, Eulalie rejoignit une de lances qui protégeaient la cité.
Mais lors de la messe dominicale, lorsqu’elle entendit le discours de la diaconesse, elle prit conscience qu’il lui faudrait prendre les armes, elle avait déjà refusé en Languedoc, ce n’était pas pour aller se battre sur une terre qu’elle découvrait à peine...

Elle se rendit au couvent, prier pour la Paix, prier pour que la raison gagne les fous avides de pouvoir, prier pour protéger les courageux qui croyaient en ces nouvelles terres qu’ils voulaient fertiles... et chaque fois ses prières se tournaient vers le ciel, alors son regard observait le vol des oiseaux, cherchant un espoir, croyant plus que jamais à la clémence du Très Haut, à sa bonté, à sa générosité...

Les yeux cernées, le cœur serré, un jour, elle vit une colombe pas comme les autres s’approcher... que penser ? Quelle nouvelle sa colombe préférée pouvait-elle lui apporter ? Aurait-elle retrouvé le destinataire du dernier message qu’elle lui avait confié ?

En tous cas, elle revenait avec un parchemin... non, ce n’était pas le parchemin qu’Eulalie avait écrit, il n’était pas sous les rémiges, mais à la patte de l’oiseau... Les tambours se mirent à marteler dans la poitrine de la jeune femme... L’oiseau apportait réponse... L’oiseau l’avait trouvé, Lui, l’homme mystérieux... son voisin... son... poète... son prophète...

Tremblante, elle défit le message, un rapide coup d’œil et ... une signature, celle qu’elle espérait depuis des jours et des jours... "Votre poète"... La colombe avait accompli la plus belle des missions... encore, fallait-il que la réponse soit porteuse de bonnes nouvelles...

Main sur la croix occitane, respiration saccadée, palpitations, yeux qui se referment sur les douces images du Couperet... Eulalie pâlit, Eulalie ramène le parchemin sur son cœur, Eulalie vacille, Eulalie pleure...le bonheur lui sale les joues... et soudain l’angoisse l’envahit... il faut qu’elle sache : qu’est-il devenu ? L’a-t-il oubliée ? Lui pardonnera-t-il son départ précipité ?

Toutes ces questions frappent ses tempes, un sanglot l’étouffe, elle doit savoir, elle doit lire...

Lâchant sa croix, elle glisse une main sur sa joue, essuie les larmes qui roulent sur ses pommettes, reprend une respiration et déroule à nouveau le parchemin : un poème !!!

Pardieu ! L’homme a quitté la ville... vite, lire, lire encore... chercher l’espoir... comprendre... savoir... Son regard glisse sur les mots tracés finement sur le vélin... cherche réponse... une supplique... un mot ? Elle le donnera, sans nul doute... ses yeux ont déjà laissé transparaître le secret de son cœur, elle ne saurait vivre loin de lui...

Puis l’horreur... il se dirige vers la Gascogne...

Elle doit renvoyer réponse immédiatement, avant qu’il ne franchisse les frontières de ces régions en guerre... elle prie que le temps ne soit pas dépassé...


Citation:
A vous Poète,

Que le Tout Puissant soit loué d’avoir permis à ma colombe de vous retrouver !
Soyez grandement remercié pour votre poème qui me touche autant que votre regard ou la douceur de votre voix que j’ai eu l’occasion de percevoir lorsque nous parlions affaire au Couperet.

Puissent mes écrits, loin d’être de la qualité des vôtres, puissent-ils guérir votre cœur meurtri ? Vous avez hanté la plupart de mes rêves et aujourd’hui, votre poème donne un sens à ma vie que je croyais condamnée à l’oubli.

De grâce, ne franchissez pas les frontières du Languedoc, la guerre fait rage à l’ouest et vous savoir en danger serait pour moi nouvelle source de tourments.

Je quitte immédiatement le couvent et me rends au cœur de Bayonne faire mes bagages.
Le voyage sera long mais ma décision est prise, je serai votre voisine de par la volonté de Messire Varden et la grâce du Très Haut.
Je serais votre muse si vous m’accorder de vous tenir compagnie.
Nul n’est besoin de vous pardonner pour l’erreur que j’ai moi-même commise en m’éloignant de ces terres qui nous avaient réunis.

Gardez espoir et confiance et si vous souhaitez prier, priez Aristote qu’Il guide mes pas vers vous et me protège des mauvaises rencontres.
Je crains d’avoir des démarches à faire pour traverser les frontières, mais je vous fais serment de mettre tout en œuvre pour me rendre à Alais dans les plus brefs délais.

Prenez soin de vous,

Eulalie, votre Muse...


La colombe patiente picore les quelques grains de blé qu’Eulalie a sorti de sa poche avant de se pencher sur son parchemin.

Avec fierté la jeune femme sourit à l’oiseau qui a su lui rester fidèle dans toutes les circonstances et lisse délicatement les plumes de son gosier, puis d’un geste plein de tendresse, elle fixe le parchemin sous son aile droite et lui murmure :


Va, vole, trouve-le... la pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol...

Le temps presse maintenant, Eulalie regarde ses espérances prendre leur envol et décidée plus que jamais à rejoindre « sa terre d’asile » sort du couvent.

Elle s’affaire à terminer ses bagages, donne conseils au "patron" pour la vente de son champ, rédige pour lui une annonce accrocheuse et prie... prie que le temps passe vite...

Il faudra aussi qu’elle contacte les autorités, les laissez-passer, il les lui faut...

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