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[RP] Du rouet et du couperet ~ Au Matefaim

Sebwood
Sebwood sourit à son amie.

"Tant qu'il y aura des fleurs dans le coeur d'Alais il y aura des papillons pour y butiner et le rossignol pour en chanter les louanges. Je suis convaincu que vous êtes l'une de ces fleurs."
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Le chêne du Languedoc
Clkikoz
La petite brunette se mit alors à égrener quelques vers :
    " - Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
    Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
    S’abattent parmi le feuillage jaune
    De mon cœur mirant son tronc plié d’aune
    Au tain violet de l’eau des Regrets,
    Qui mélancoliquement coule après,
    S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
    Qu’une brise moite en montant apaise,
    S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
    Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
    Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
    Plus rien que la voix – ô si languissante ! –
    De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,
    Et qui chante encore comme au premier jour;
    Et, dans la splendeur triste d’une lune
    Se levant blafarde et solennelle, une
    Nuit mélancolique et lourde d’été,
    Pleine de silence et d’obscurité,
    Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
    L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure."

Chassant de son esprit les pensées moroses, Eulalie ajouta :

" - Et tant qu'il y aura des chênes pour accueillir les rossignols, leur chant viendra égayer nos jours ."

Paul VERLAINE (1844-1896), Poèmes saturniens (1866) : Le Rossignol

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Jack_daniel
Jack se baladait en ville quand il eut une joyeuse idée en passant devant chez son amie Clkikoz,il se dépêcha d'aller frapper à sa porte et ce fut en haletant après avoir courir qu'il le fit.

TOC TOC!!!!
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Clkikoz
Ce n'est pas un chant mais des coups répétés à la porte de l'échoppe fermée depuis bien longtemps qui sortirent Eulalie de ses rêveries poétiques.

Aussitôt, elle se pencha à la fenêtre et entre les rameaux du tilleul de la petite place aperçut le Maréchal posté devant l'huis.

Elle ne se souvenait pas que son ami Jack lui ait rendu visite, aussi elle se pencha et lui lança :


"- Maréchal, soyez aimable d'entrer et de prendre l'escalier ! Vous m'éviterez une descente éprouvante..."

Puis se tournant vers le Capitaine, elle ajouta :

" - Nous avons de la visite, un de vos souleurs..."

Connaissant les fonctions de Jack au sein de la caserne d'Exat, immédiatement une pensée lui traversa l'esprit : " Pourvu que rien ne soit arrivé à la famille Shaggash".

Afin d'accueillir son ami, elle se déplaça jusqu'au palier et insista :

" - Montez, montez ..."
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Jack_daniel
"- Maréchal, soyez aimable d'entrer et de prendre l'escalier ! Vous m'éviterez une descente éprouvante..."

Jack leva la tête et vit son amie, le buste à moitié sortit pour lui parler.

Bien sur, j'arrive mais faites attention de ne pas me rejoindre par le chemin les plus rapide!

Jack sourit, Clkikoz était incorrigible, la porte était ouverte et donc il se guida à l'instinct pour trouver l'endroit où Clkikoz se trouvait et il l'apperçu l'appelant par le pallier.Quelle ne fut pas sa surprise de voir que Sebwood était là aussi.

Bien le bonjorn donà, Capitani, je vous dérange pas au moins? Mmmmh, toujours en plaisante compagnie à ce que je vois, donà.


Jack éclata de rire...

Vous devriez fermer vostre porte on ne sait jamais quel maraud peur rentrer et vous voler, voire pire...Prudence est mère de sureté.

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Clkikoz
Guidé par la voix plus que par la clarté de l'échoppe, le Maréchal parvint dans le modeste logis d'Eulalie.

"- Bonjour Maréchal !"

Rougissant aux sous-entendus de son ami taquin, elle s'empressa de rajouter :

" - Sebwood est un vieil ami, qu'allez-vous chercher encore..."

Elle connaissait Jack depuis longtemps aussi, et le savait particulièrement amusé à la mettre dans des situations qui lui donnaient le rose aux joues, mais c'était toujours en franche amitié, elle ne pouvait lui en vouloir.

" - Installez vous et dites-moi ce qui vous mène ici, rien de grave, j'espère..."

Servant un verre de vin au nouvel arrivant et remplissant les deux autres qui s'étaient "comme évaporés" pendant les échanges avec le Capitaine, elle ajouta :


" - C'est une composition de ma fabrication... avec des framboises cueillies non loin du Gardon... vous m'en direz des nouvelles."

Elle lève son verre et trinque avec ses amis, heureuse que le Couperet, devenu Matefaim mais qui resterait toujours dans son coeur "le Couperet" s'anime de quelques présences chaleureuses.


" - Nasdroviééééééé !!!!"

Après avoir bu une gorgée, elle reposa son verre et souriant au Maréchal poursuivit :

" - J'aime autant laisser ma porte ouverte, qui sait... quelqu'un aurait peut-être besoin d'asile, ne sommes-nous pas ici en terre d'asile ? et puis, si jamais des ennuis se profilaient, je me penche à la fenêtre et hurle en direction de l'Oranger, il n'y a que la place à traverser, et je peux vous faire confiance, non ?"
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Jack_daniel
" - Sebwood est un vieil ami, qu'allez-vous chercher encore..."

" - Installez vous et dites-moi ce qui vous mène ici, rien de grave, j'espère..."

Le rire de Jack redoubla, son amie ne marchait pas, elle courait ou tout du moins lui faisait croire. il était bien, ici, l'ambiance était chaleureuse. Et il était en très bonne compagne, des très anciens de Alais. néanmoins Clkikoz s'inquiétait toujours...

Ne vous inquiétez pas, je venais vous entretenir d'affaires politiques... Enfin, je ne veux pas vous déranger avec cela en si bonne compagnie. Nous en reparlerons plus tard.

Mais je dis pas non à une bonne boisson!

Jack but une gorgée du breuvage et fut positivement étonné, d'habitude le vin ne lui plaisait pas trop mais là, aimait...

Et comptez sur moi pour accourir si vous criez mais en échange j'aimerais que vous me fassiez parvenir quelques bouteilles de ce nectar digne d'Aristote... Il est franchement très très bon!

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Clkikoz
Rassurée que rien de grave n'ait poussé le Maréchal à traverser la place pour lui rendre visite, Eulalie fronça les sourcils au mot "politique".

" - Politique rime avec cynique... et vous savez combien ce mot m'est allergique."

Elle avait horreur de la politique, surtout celle à l'échelle du Comté qui avait condamné à la mort certaine son plus profond amour, mais elle était cependant curieuse d'en apprendre plus, avant que de renvoyer Jack dans ses buts.

Sebwood avait eu comme Jack des engagements dans la vie de la bonne ville d'Alais et ils en avaient encore l'un et l'autre, chacun dans leur domaine, Sebwood se prêtant aux animations alors que Jack s'était formé dans la défense. Elle se souvenait avoir eu plaisir à travailler avec eux lorsqu'elle était maire... Elle sourit et compléta :

" - C'est bien parce que vous êtes mon ami que je veux bien vous entendre sur votre "politique".

Elle prononçait ce mot comme elle aurait dit "colique" ou "sciatique" avec une certaine marque de dégoût, car en politique, pas de remède alors que pour les maux, elle avait appris quelques préparations resserrant les boyaux ou soulageant le dos.

" - Quant au vin, ravie qu'il vous plaise, je vous ferai livrer quelques bouteilles de ma réserve."
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Jack_daniel
Jack sourit, son amie n'aimait pas vraiment la politique mais le maréchal savait que le sort de Alais préoccupait bien la grande dame et que pour éviter une décrépitude, elle serait prêt à s'y remettre. Jack comptait là dessus...

" - Politique rime avec cynique... et vous savez combien ce mot m'est allergique."
" - C'est bien parce que vous êtes mon ami que je veux bien vous entendre sur votre "politique".

Jack lui sourit, c'était déjà un pas. Elle ne pourrait refuser ce qu'il allait lui promettre.

Et bien, vous me connaissez,je suis quelqu'un d'assez... Dur, je manque parfois de finesse, j'aime me croire franc et entier. C'est pour cela que je vies solliciter vostre aide. Le sort de Alais me tient à cœur et ces dernier temps, la ville a été quelque peu délaissée. Pour remédier à cela je me présente à la mairie mais il me manque un quelque chose, l'expérience, ce que vous avez et à revendre, je crois... je vous demanderais d'être mon adjointe au maire si je suis élu.

Vous ne serez pas en première ligne et donc vous ne risquerez pas grand chose, c'est pour cela que je puis vous demander cela l'esprit serein. Je crois avoir les épaules assez solides pour pouvoir supporter la politique. Ckikoz, je ne le dit pas souvent, j'ai besoin de vous mais je ne veux pas vous forcer...

Voici le programme que je compte défendre.


Jack lui tendit un parchemin contenant le dit programme.

Comme je le disais, je ne veux pas vous forcer alors vous pourrez réfléchir aussi longtemps que vous le voudrez.
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Clkikoz
Eulalie écoutait Jack se qualifier, il se connaissait bien le bougre ! et cela la fit sourire.

« - Je suis heureuse que vous vous lanciez dans cette aventure : j’ai souvenir de votre implication lorsque vous faisiez partie de mon conseil municipal et vous avez toute ma confiance. »

Mais voilà qu’il lui proposait, à elle, femme fatiguée par la vie et le travail de l’accompagner.

« - Vos compliments me touchent mais votre demande n’est pas anodine… »

Il y mettait les formes, lui expliquant qu’elle ne serait pas en première ligne, mais elle se connaissait, elle aussi était franche et entière.

Lorsqu’elle s’engageait, elle ne le faisait pas à demi et elle redoutait quelque peu la perspective de porter à nouveau le flambeau à travers les rues de sa bonne ville. Pour avoir exercé de nombreuses activités à Alais et pour le Languedoc, elle savait combien de temps et de cœur il fallait mettre pour que les choses changent.

Elle saisit le programme que lui tendait son ami, s’installa sur un petit fauteuil et le lut :


« - Vous avez fait un beau travail, j’espère sincèrement que vous serez entendu.

Je vous sais courageux et combatif, mais sachez que les âmes qui peuplent notre ville ne sont pas des soldats, ni des moutons, il vous faudra force, énergie et diplomatie pour avancer vers le but que vous vous êtes fixé. »

Il voulait faire d’elle son adjointe, il n’avait sans doute pas conscience de la charge que cela représentait.

« - C’est gentil de me laisser un peu de temps pour vous donner ma réponse. J’ai confiance en vous, je sais que vous pouvez fournir un travail sérieux, réfléchi et régulier. Je pense aussi que vos expériences vous ont apporté une certaine sagesse, sagesse dont vous aurez besoin pour entendre tout ce qui vous sera dit, tout ce qui vous sera reproché… »

Eulalie soupire, se souvenant combien la critique est aisée mais combien l’art est difficile.

« - Je vous demanderai cependant un petit service, à mon tour… »

Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres :

« - La direction de la ville n’est pas un champ de bataille, alors prenez le temps avant de sortir vos armes, même si vos entrainements militaires vous ont donné de réagir vite…
Il faut parfois laisser mûrir les choses, ne pas vouloir trancher dans le vif à chaque instant… Mais attention, mûrir, n’est pas pourrir et c’est là que les choses se compliquent…
Entourez-vous de personnes de confiance, de volontaires et croyez toujours en ce que vous faites sans pour autant ignorer ce qui pourrait vous paraitre complètement idiot. Des erreurs ou idées saugrenues naissent parfois de grandes découvertes. »

Elle était intarissable, elle aurait pu passer la journée à partager son expérience, mais il fallait aussi que le Maréchal fasse lui-même ses armes.


« - Comme vous me le proposez, je ne vous répondrai pas maintenant pour le poste d’adjointe, mais sachez que l’amie que je suis sera toujours présente et que ma porte vous reste ouverte si vous avez besoin de partager vos réflexions. »

Elle replia soigneusement le programme que lui avait fourni Jack et le posa sur la table qui lui servait de bureau.


« - Permettez que je le garde ? »
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Jack_daniel
Le maréchal écouta son amie parler, elle était intarissable, il sentait son désir de l'aider mais réfréné par un blocage que Jack ignorait, peut-être toutes les épreuves que la donà avait vécu.

« - Je suis heureuse que vous vous lanciez dans cette aventure : j’ai souvenir de votre implication lorsque vous faisiez partie de mon conseil municipal et vous avez toute ma confiance. »

« - Vos compliments me touchent mais votre demande n’est pas anodine… »

« - Vous avez fait un beau travail, j’espère sincèrement que vous serez entendu.

Je vous sais courageux et combatif, mais sachez que les âmes qui peuplent notre ville ne sont pas des soldats, ni des moutons, il vous faudra force, énergie et diplomatie pour avancer vers le but que vous vous êtes fixé. »

« - C’est gentil de me laisser un peu de temps pour vous donner ma réponse. J’ai confiance en vous, je sais que vous pouvez fournir un travail sérieux, réfléchi et régulier. Je pense aussi que vos expériences vous ont apporté une certaine sagesse, sagesse dont vous aurez besoin pour entendre tout ce qui vous sera dit, tout ce qui vous sera reproché… »

« - Je vous demanderai cependant un petit service, à mon tour… »


« - La direction de la ville n’est pas un champ de bataille, alors prenez le temps avant de sortir vos armes, même si vos entrainements militaires vous ont donné de réagir vite…
Il faut parfois laisser mûrir les choses, ne pas vouloir trancher dans le vif à chaque instant… Mais attention, mûrir, n’est pas pourrir et c’est là que les choses se compliquent…
Entourez-vous de personnes de confiance, de volontaires et croyez toujours en ce que vous faites sans pour autant ignorer ce qui pourrait vous paraitre complètement idiot. Des erreurs ou idées saugrenues naissent parfois de grandes découvertes. »

« - Comme vous me le proposez, je ne vous répondrai pas maintenant pour le poste d’adjointe, mais sachez que l’amie que je suis sera toujours présente et que ma porte vous reste ouverte si vous avez besoin de partager vos réflexions. »

« - Permettez que je le garde ? »

Jack l'écouta jusqu'au bout, termina son verre de vin et puis répondit à son amie.

Merci pour vostre confiance, cela me touche, je me doute bien que ma demande n'est pas anodine, si elle l'était, nous aurions pu discuter de cela en taverne, je ne me serais pas invité dans votre demeure.

Donà, donà, je sais à qui j'ai à faire. Je suis citoyen avant d'être soldat, beaucoup semblent l'oublier. C'est fort dommage... Mais peut-être est-ce ma faute, je mets toujours ce coté en avant. Force , énergie, j'en ai à revendre, c'est pour la diplomatie que j'ai besoin d'aide. J'ai toujours que nous nous complétions bien car nous représentons chacun un point de vue antagoniste pour arriver à un même but...

Néanmoins, je puis comprendre que vous ne vous sentiez pas capable de reprendre la charge que je vous propose. Vostre santée n'est plus ce qu'elle était, vos visons ont changé, Alais a changé, le Languedoc a changé et puis moi aussi, j'ai changé depuis l'époque où nous étions dans un même conseil municipal.

Jack sourit et continue

Je suis très conscient que diriger une ville n'est pas un champs de bataille, c'est plus comme...un cours de stratégie.


Jack éclata de rire.

Donà, je fais les choses à ma façon et parfois irréfléchies je l'avoue mais pensez que je suis encore un jeune Alaisien fougueux dans le cœur duquel brule le feu occitan. Feu qu'il n'est pas toujours facile de maitriser. M'entourer de personne sur qui je peux compter, je suis en train de le faire...

Je prends bonne note de vos conseils et biensur, gardez ce programme j'en ai pleins. Juste une chose, j'aimerais quand même vostre réponse avant la fin des élections car bah oui, j'aimerais commencer au plus tot.


Jack lui sourit avec malice à son tour et rajoute en tendant son verre.


Dites puis-je ravoir un peu de ce magnifique vin?

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Sebwood
Sebwood porté par les vers de son amie avait perdu quelque peu le fil de la réalité. Aussi lorsque Jack fit son entréeil était resté comme suspendu entre deux mondes.

Ah désolé j'étais perdu dans mes pensées!!! Mais j'ai retenu l'éssentiel de vos échanges et ça fait plaisir de te voir Jack!

Ton projet est immense mon ami.
Chercher la sagesse à la plus belle des sources n'est qu'à ton grand honneur.
Mais ménage notre amie, cette ville a déjà tant puisé en elle.
Elle est les pétales d'Alais qui bercent nos coeurs d'un parfum délicat.
Ce trésor inestimable qui fait cette fierté et nous guide vers la sagesse.
Je me perds dans mes mots, je pense la fatigue me recouvre de son voile nonchalant. Pardonnez le désarroi de mes mots.

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Le chêne du Languedoc
Clkikoz
Eulalie écouta Jack avec attention, ravie qu'il ait conscience de qui il était et de ce qui l'attendait.

Elle savait la confiance qu'il lui faisait, mais elle ne voulait pas lui répondre sans avoir mûrement réfléchi.


- " Jack je vous promets que je vous répondrai avant la fin des votes, mais pour l'heure, je me dois de peser le pour et le contre."

Sebwood vint compléter les propos de Jack avec sa poésie naturelle qui fit rosir Eulalie.

- " Comme vous y allez, mon ami. Que serait Alais sans son chêne ?"

Elle servit une nouvelle tournée de vin et leva son verre.

- " Nasdroviéééééé mes amis et à Alais ! que le printemps lui redonne ses couleurs de terre d'asile !"
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Clkikoz
Les jours passaient, Eulalie avait répondu à Jack qui finalement avait été elu maire.
Elle s'était rendue dans les tribunes des matches de soule soutenir les Diables et leur Capitaine Sebwood et elle continuait à surveiller à la mine tant qu'aucun cours ne correspondait à son cursus de médecin. Elle avait aussi donné un ou deux cours à l'Université.

Le Bourgmestre Jack_Daniel l'avait nommée "conseillère à la parlotte". Elle faisait son travail avec plaisir, écrivant lorsque cela était nécessaire, conseillant comme à son accoutumée, mettant de l'ordre ici ou là... et écoutant son ami lorsqu'il avait besoin de faire la "kozette".

Elle avait eu la joie d'avoir la visite de Mestre Gyome que le Porte Parole avait sollicité pour le poste de médiateur et priait pour que celui-ci l'obtienne, elle sentait chez cet homme une vraie volonté d'aider Alais et le Comté.

Cela faisait bien longtemps que le four de la boulangerie était éteint...

La petite brune s'avança vers la fenêtre qui surplombait la place et se mit à regarder au loin, retournant sa mémoire vers le passé.

Une odeur de tilleul lui chatouillait les narines et le doux bruit de la fontaine berçait sa rêverie. Elle était fatiguée de sa nuit à la mine de fer, la mine d'or avait fait le plein... Elle espérait que beaucoup d'autres viendraient apporter leurs bras à charroyer les pierres ou à épauler les mineurs. Elle aurait tant voulu convaincre les artisans de laisser leur échoppe quelques jours, mais... rien n'était simple...

Soudain une ritournelle lui revient... La nostalgie la gagnait... Le Gardon au loin lui rappelait tant de souvenirs...

" Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues..."
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Clkikoz
" Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues..."

Elle était restée longtemps à regarder dans le vide, dans le passé… le cœur serré, le cœur solitaire…

Puis elle s’était rendue à la mine, croisant en chemin sa copiste qui revenait de Montpellier avec des nouvelles terribles pour le Languedoc. La loi martiale était décrétée depuis le 3 mai, tout cela pour une « armée de pèlerins » menaçant les terres.

Elle s’était offusquée des procès lancés à la pelle contre tout étranger circulant en Languedoc, s’était fait renvoyer dans ses embuts par la Comtesse Enduril… avait senti la haine chez sa filleule Majda qui lui reprochait des "habitudes" dont la petite Shaggash avait bien peu connaissance… elle avait souffert d’être Bourguignonne de naissance, Languedocienne de cœur…

Elle s’était perdue dans de longues questions, quitter le Languedoc, retrouver ses terres d’antan… Mais le bourgmestre, son ami Jack_Daniel l’avait nommée conseillère municipale… elle resterait donc… pour l’instant.

Son travail de conseillère lui prenait peu de temps finalement, elle ne croisait le maire que de rares fois, pour des travaux d’écriture bénins… elle accomplissait sa tâche avec sérieux, mais peu d’entrain… La ville s’endormait… Rien de ce en quoi elle avait cru n’arrivait…

Un jour, elle était entrée dans une taverne, s’y tenait un concours de beuverie, orchestré par sa filleule Helma qu’elle voyait si peu souvent. Elle avait eu la joie d’y retrouver « Le Patron », son ami Belsilk. Elle se souvient avoir fini dans un état lamentable, ivre à ne plus tenir debout, trempée par un seau d’eau charitablement déversé par sa filleule…

Le goût amer de la solitude envahissait sa bouche.

Son ami Hébus était passé lui montrer son nouveau mantel, il était magnifique dans sa tenue élégante et fort bien taillée, mais…

Eulalie soupira, comme elle le faisait si souvent maintenant, chassant sans cesse l’amertume qui l’envahissait insidieusement.

Hébus… qu’elle avait vu si mal il y a quelques mois, qu’elle avait cru mort loin, très loin de chez lui, qu’elle avait espéré des jours et des jours, alors qu’il lui avait annoncé son retour…

Combien avait-elle prié pour qu’il lui revienne ? Combien avait-elle craint que le Tout-Puissant ne lui donne plus l’occasion de croiser son regard ? Rien qu’à ces pensées, le rose lui monta aux joues… Quels doux souvenirs, maintenant qu’il était là…

Mais quelle dure réalité, lorsqu’il lui présenta sa compagne…

Elle n’avait rien laissé paraître du feu de la jalousie qui était venu éteindre ses espoirs secrets… Elle avait pleuré en silence, faisant bonne figure chaque fois qu’il l’abordait, étouffant sa rancœur sous des propos banals, évitant cependant de rester longtemps en sa présence… se rendant, à chaque fois qu’il l’y avait invitée aux matches de soule dont elle ignorait les règles, mais elle était là… pour lui… se convaincant que l’amitié était le seul moyen de le croiser de temps en temps…

Eulalie s’était enfermée dans ses livres de médecine… Ce matin encore, elle prit une modeste collation et ouvrit un de ces fameux livres qui lui apportaient le savoir.

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