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[RP] Du rouet et du couperet ~ Au Matefaim

Clkikoz
Estela avait couru toute la journée, les nouvelles allaient vite, chacun savait que la médiatrice avait quitté Alais, que son compagnon n’était pas parti avec elle, mais il avait disparu.
Intrigué mais aussi curieuse, la copiste était allé consulter les registres des habitants. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que Messire Mitani s’était retiré pour une retraite spirituelle.

Elle se devait de prévenir CLkikoz, mais il fallait encore qu’elle passe à l’Oranger et à la boucherie, s’assurer que tout allait bien. Elle avait croisé MarieDouce, au poste de garde. La future maman soldate était gaillarde. Elle n’avait pas encore besoin de ses services.

Arrivée à la boucherie, elle trouva un parchemin roulé dans un ruban bleu, avec ces quelques mots « A ma Douce ». Réfrénant toute indiscrétion, malgré son envie, elle recueillit le petit rouleau, le retourna plusieurs fois et finalement renonça à l’ouvrir.

Elle entra dans l’échoppe de la bouchère, ouvrit les fenêtres et volets pour laisser entrer le soleil qui baignait encore la place et s’installa à rédiger un courrier.


Citation:
Bonjorn Donaisèla CLkikoz,

Espérant que votre voyage se passe bien, je viens vous apporter des nouvelles de celui que vous avez vainement espéré ces derniers jours.

Messire Mitani s’est retiré au monastère.

Je me suis permis de chercher des renseignements afin de vous dire ce qui se passe ici et de vous éclairer peut-être sur les doutes que vous sembliez avoir. Par pitié, pardonnez ma curiosité, j’ai vu votre malheur et je ne me suis aventurée au château, à la caserne et au marché que pour pouvoir vous informer.

Messire Mitani a demandé sa démission du poste de Conseiller Comtal CLE, il a aussi demandé à quitter l’Ost.
La vieille Garsenda lui a fourni écorce de saule, passiflore et autre cloportes broyés, oreilles de souris, bave de crapaud, potentille et buis. Mais d’après elle, ses humeurs étaient trop sombres et son malaise trop grand pour que ces médications parviennent à le guérir des attaques qu’il subissait.

Je suis aussi passée chez vous et joins le parchemin qu’il vous a laissé. Peut-être y trouverez-vous les réponses à vos questions. Je vous le souhaite de tout cœur.

Votre amie MarieDouce assure sa garde aux portes de la ville comme il se doit. Elle ne semble pas trop souffrir de sa grossesse avancée.

Je vous souhaite une bonne poursuite de voyage, à vous et à vos compagnons de route.

Respechosament

Vostrà escriba, Estela

Fach en Alès, lo 21 Mai de l'an de Gràcia MCDLV


Soigneusement, elle roula ce parchemin au-dessus de celui trouvé à l’entrée et se rendit au pigeonnier, afin de dépêcher les nouvelles.

La colombe trouverait sa propriétaire et le courrier arriverait vite, CLkikok n’était qu’à un jour de marche d’Alais.

Comme elle l’avait vu souvent faire par la médiatrice, elle attacha le rouleau sous une rémige, déposa un baiser sur la tête de l’oiseau docile et pensa : « va, la pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol ».

Elle lâcha l’oiseau sur la place et retourna fermer la maison et l’échoppe de la médiatrice avant de rentrer chez elle.

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Clkikoz
Estela arriva devant l’échoppe de CLkikoz et trouva un pigeon qui semblait espérer que quelqu’un veuille bien le défaire du parchemin qui entravait ses pattes.
Elle le libera aussitôt du message qui portait le sceau du Juge de Champagne.
L’oiseau de retour chez lui se dirigea sans plus attendre, vers le pigeonnier y retrouver ses acolytes.

Estela jeta un œil compatissant vers l’échoppe du tisserand, toujours fermée. Que cette place devenait triste, heureusement, la boulangerie de Dame MarieDouce et le moulin du Diacre Djahen gardaient leur activité.

Les clients de l’Oranger était enclins à ressortir plus vite que d’habitude semblait-il, mais il n’appartenait pas à Estela d’aller y faire la kozette. Elle en était bien incapable, la pauvre femme. Elle se contenta d’aérer un peu la boucherie et les pièces du dessus, de tirer de l’eau à la fontaine pour arroser les quelques plantes aromatiques qui poussaient dans un vieux tonneau rempli de terre sis entre les deux échoppes.

Emportant le parchemin, elle se rendit à la boulangerie « Aux Douceurs Alaisiennes ».

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Clkikoz
Estela venait comme chaque jour faire entrer le soleil dans l’échoppe de la médiatrice.
Aujourd’hui point de ménage à faire, tout était en ordre, chaque couperet à sa place.

En arrivant, elle était passée devant l’échoppe du tisserand, jalousies toujours closes, rouet toujours silencieux !
Il était encore en retraite malgré ce que disaient certains qui l’avaient aperçu au château.

La curiosité de la copiste était sans limite et remarquant un ouvrage sur le bureau de CLkikoz, elle se hasarda à l’ouvrir.




Des souvenirs, des acrostiches comme savaient en faire la médiatrice, des poèmes recopiés avec le nom de leur auteur.

Elstela s’installa dans un fauteuil auprès de la fenêtre et lors que le soleil apportait sa bienfaisance à l’intérieur, elle se mit à lire, cherchant le sens des mots qu’elle découvrait.


Citation:


ELLE dit que les mots ne sont que des apparences, ELLE ne va pas le laisser. Jamais ELLE n’a pensé l’abandonner… au contraire, en un sens, ELLE espère l’exciter en l’éveillant à sa tendresse. Il ne peut ignorer qu’ELLE, une femme, a besoin de l’assurance de sa fidélité, dissimulée sous les signes de son affection d’homme : des cadeaux, des attentions… Souvent, quelques mots suffisent à dissiper ses soupçons sans fondement. Comment, en un instant, devenir stupide au point de ne plus comprendre les femmes ? Faudra-t-il à nouveau tout expliquer ?

Si vraiment il veut partir, qu’il s’en aille : ELLE ne peut le retenir ni par force, ni par la supplique, ni par la soumission. Que veut-il d’autre ? de ce qu’ELLE peut dire, tout a été dit.

ELLE le supplie de ne pas s’en aller ainsi, de ne pas l’abandonner, de se retourner, de lui jeter un regard, celui-là même qui, lorsqu’ils s’aimaient autrefois, le fixait intensément, la transperçait… ce regard si tendre, si triste, qui profondément l’émouvait, l’égarait, l’emportait.

S’il se retournait et s’il la regardait ainsi, ELLE se jetterait à nouveau dans ses bras, recevrait ses caresses, et tous les malentendus se dissiperaient.
ELLE sait que l’homme a son amour propre, son orgueil et sa rancœur, ses soucis, ses ennuis, ses manies et son humeur, ses problèmes avec son directeur. ELLE n’est pas forcément responsable, mais ELLE pourrait l’aider, le consoler, lui pardonner ses négligences envers ELLE. Pourtant, ELLE est nerveuse par sa faute. Et, de son amour exigeant, naissent à chaque écart des soupçons, dont la trace ne peut être dissoute que par lui.



Mais ELLE veut connaître la vérité. ELLE dit qu’ELLE n’a jamais pensé le posséder. Il doit savoir qu’ELLE l’aime et l’aimera toujours, espérant obtenir son amour véritable. ELLE en a parlé, tant parlé. N’aura-t-ELLE aucune réponse ?

...


Estela referma l’ouvrage et le posa à sa place, tira les jalousies et s’en alla…


[HRP]Extrait de « Au bord de la vie » de Gao Xingjian (prix Nobel 2000 de littérature)
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---fromFRBanator.
La colombe de la bouchère revenait sur Alais, porteuse d’un message.

Elle alla se poser non pas devant la porte de la boucherie, mais devant celle de l’échoppe du tisserand et attendit patiemment que quelqu’un la libère de son message.

Le parchemin maintenu par un ruban rouge, trouverait preneur. L’oiseau se mit à roucouler afin de faire remarquer sa présence.

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La pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol...
Clkikoz
Estela faisait son petit tour de surveillance et elle fut surprise de reconnaître Banator devant l’échoppe du tisserand plutôt que devant la boucherie.

Elle s’approcha doucement de l’oiseau et détacha le parchemin. Il n’y avait rien d’inscrit à l’extérieur, mais sa curiosité l’emportant elle en retourna un angle, jeta un œil et découvrit ces deux mots « Mon Ange ».

La matière du parchemin ne la trompait guère, elle savait que la médiatrice utilisait cette fabrication spéciale pour ses courriers très personnels.

Elle était dévorée d’envie de lire plus avant, mais un dernier reste de respect la retint. Elle glissa donc le parchemin derrière la poignée de la porte de l’échoppe du tisserand.

La colombe attendait patiemment, fidèle au dressage qu’elle avait reçu, ne reprenant son envol que sur commande ou en raison d’un danger, mais tel n’était pas le cas. Estela l’emporta retrouver ses congénères dans le pigeonnier voisin. L’oiseau pouvait ainsi se désaltérer et manger un peu en attendant sa prochaine mission.

La jeune copiste ouvrit la boucherie, monta à l’étage pour aérer le logement de la propriétaire et s’installa pour rédiger un courrier qui repartirait avec Banator.

Citation:
Bonjorn Donaisèla CLkikoz,

Votre missive pour le Sieur Mitani n’a pas trouvé son destinataire, mais je l’ai déposée chez lui. Seules quelques personnes l’ont aperçu à la caserne depuis votre départ et il semblerait aussi qu’il se soit rendu au château.
Une nuit, très tard, il se serait aventuré chez lui, mais je n’ai rien trouvé comme message vous concernant.
Dernièrement un de ses amis est passé à l’Oranger et il paraissait assez inquiet.

J’espère que vous gardez confiance et espoir. Votre voyage devrait bientôt toucher à sa fin si mes calculs sont exacts et je vous attends avec impatience.

La famille Shaggash s’est agrandie d’une très jolie petite fille au nom de Majda. La maman semble fatiguée, mais si heureuse. J’ai fait comme vous m’aviez dit, je me suis rendue à son service.

Les cuisines de l’Oranger sont vides et les clients passent bavarder encore un peu autour d’une chope ou deux. Certains jours, ils préfèrent se rendre ailleurs, ce que je comprends. Boire sans manger n’est pas très agréable et puis je crois que vos bavardages leur manquent.

Je continue à mettre à jour les dossiers dans votre bureau et passe vérifier l’affichage régulièrement. Vos champs sont bien entretenus et vos récoltes bien rangées, n’ayez crainte.

Je vous souhaite une bonne poursuite de voyage, à vous et à vos compagnons de route.

Respechosament ,

Vostrà escriba, Estela

Fach en Alès, lo 8 Juin de l'an de Gràcia MCDLV



Laissant sécher l’encre, elle referma jalousies et fenêtres, reprit le parchemin et le roula puis redescendit dans l’échoppe où les couperets commençaient à ternir de ne pas servir, ferma la porte derrière elle et se dirigea vers le pigeonnier.

Elle glissa son message sous les rémiges de la colombe blanche, lui déposa un baiser sur la tête et la lâcha vers la petite place... « Va la pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol » pensa-t-elle, c’est avec ces mots que la médiatrice envoyait sa colombe.

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Clkikoz
Les jours passent, le temps s’en va, l’été approche avec ses espérances de moissons abondantes.

Estela passait une nouvelle fois à la boucherie faire entrer le soleil dans ces murs vides depuis bientôt quatre semaines.
Et comme à chaque fois, elle jeta un coup d’œil vers l’échoppe du tisserand.

Etrangement, le parchemin qui était accroché à sa porte avait disparu...

Lorsqu’elle entra dans la boucherie, elle posa le pied sur un parchemin glissé sous la porte. Sa curiosité sans fin l’incita à lire bien qu’il ne lui soit pas adressé.

Immédiatement elle rédigea un court message.

Citation:
Bonjorn Donaisèla CLkikoz,

Lo Sénher Mitani a laissé pour vous un parchemin que je vous fais suivre immédiatement.
Je suis étonnée de ne pas vous voir déjà arrivée chez vous.
J’espère qu’il ne vous est rien arrivé de grave.

Que le Tout-Puissant vous ait en Sa Sainte Protection, vous et vos compagnons de voyage.

Respechosament ,
Vostrà escriba, Estela
Fach en Alès, lo 14 Juin de l'an de Gràcia MCDLV


Elle se rendit ensuite au pigeonnier et Banator n’étant pas là elle choisit de confier la mission à Parnass, ce pigeon dont la médiatrice CLkikoz lui avait vanté la rapidité et la fiabilité lorsque celle-ci l’utilisait à Tonnerre pour ses courriers d’accueil aux nouveaux et aux visiteurs. Il restait encore Eclair, mais il semblait moins docile.

Estela avait roulé son parchemin au dessus de celui du Sieur Mitani et accrocha l’ensemble sous l’aile du biset, passa sa main sur le dos de l’oiseau en pensant à la formule consacrée par la médiatrice : « Va, la pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol », puis elle le lâcha sur la petite place, le regardant filer comme le vent en direction du nord.

Une fois qu’elle l’eut perdu de vue, elle referma la boucherie et se rendit au bureau de la médiatrice, les listes comtales devaient être complétées.

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---fromFRBanator.
Lorsque Banator arriva sur la petite place le pigeon Parnass était déjà là... C’était bien lui le plus rapide. Pas toujours docile, mais d’une grande efficacité. Il faut dire que Banator avait fait escale au poste de police de Nîmes.

Estela défaisait le lourd chargement du biset lorsque Banator vint se poser sur son épaule et lui roucouler aux oreilles, sans oublier de la taquiner par quelques coups de bec.
La jeune copiste s’en amusa un instant puis d’un revers de main renvoya l’oiseau vers le pigeonnier.

Elle avait réussi à libérer Parnass de ses messages. Comment un pigeon aussi petit pouvait-il transporter tant de choses ?

Il y avait un message pour Estela mais aussi le parchemin que la jeune femme connaissait si bien.... celui du cœur...

Bien que sa curiosité fût tenace, elle commença par lire le pli qui lui était destiné.

Citation:
Bonjorn Estela,

Cossi va ?
Je suis sur le point de reprendre les chemins.
Vous avez eu cent fois raison de me faire parvenir le message de Mitani. Il m’a redonné espérances même si ses nouvelles m’inquiètent un peu.
Soyez sans crainte, je vais voyager en compagnie et il ne devrait rien nous arriver. J’ai tellement hâte d’être de retour pour enfin entendre le rouet s’activer si par bonheur le Tout-Puissant accorde sa grâce à mon bien-aimé.
Je vous renouvelle ma confiance pour la bonne tenue du bureau du médiateur. Je présume qu’avec les élections comtales vous devez avoir de l’ouvrage.
J’espère que vous accordez du temps à mon amie MarieDouce qui doit être très occupée avec sa petite Majda.
Veuillez la saluer de ma part la petite famille Shaggash, mais aussi mes amis que vous pourriez croiser, et rassurez les inquiets, je ne serai pas longue à rentrer maintenant.

Amicalement
Eulalie Coulomb, dite CLkikoz
A Chalon, le 16 Juin MCDLV

Puis, n’y tenant plus, voulant comprendre quelles étaient les inquiétudes de la médiatrice elle déplia le gros rouleau lié d’un ruban rouge et découvrit son contenu.

Citation:


Enfin, comme si de rien n’était, elle glissa les trois parchemins sous la porte de l’échoppe du tisserand.

Parnass sitôt libéré n’avait pas attendu son reste, il était allé rejoindre sa douce colombe Banator au pigeonnier et l’on pouvait les entendre roucouler à loisir...

Le printemps n’était pas terminé la saison des amours non plus...

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La pensée a des ailes, nul ne peut arrêter son envol...
Clkikoz
Estela ouvrit en grand la boucherie de la médiatrice. Le soleil inondait la place, le tilleul dégageait son parfum et les oiseaux allaient et venaient faisant résonner leurs chants.

Arrivée à l’étage, la jeune femme s’installa dans un rayon de lumière qui perçait au travers du feuillage et venait se poser dans la chambre comme une source de vie, redonnant à la pièce les couleurs que les jalousies closes lui volaient depuis plus d’un mois.

Elle s’empara du recueil des manuscrits de CLkikoz et poursuivit la lecture qu’elle avait déjà largement entreprise les jours précédents, alimentant sa curiosité sans borne.




Ces mots la laissèrent songeuse... Elle devait écrire à la médiatrice dont la dernière missive manquait d’optimisme.
Hélas, elle n’aurait pas de nouvelles à lui donner du tisserand. Il n’était pas passé prendre ses parchemins et son échoppe était toujours fermée.

Elle se contenta de l’informer des derniers événements du village, n’omettant pas la naissance de la fille de Dame Tomblaireau et du boulanger BreizhooNaoned, la liste du nouveau conseil comtal avec la nomination de plusieurs alaisiens et elle termina en souhaitant une bonne fin de voyage à l’équipée qui ne devrait plus tarder maintenant.

La colombe Banator se laissa charger du parchemin avec toujours autant de docilité et s’envola sans plus attendre vers le nord.

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Clkikoz
Par un doux matin d’été, qu’il était bon de rentrer chez soi... mais que c’était douloureux d’arriver sur cette place et de voir les échoppes fermées. Seule la boulangerie « Aux Douceurs Alaisiennes » et les quelques clients de l’Oranger donnaient un peu de vie.

Après être restée un long moment à regarder l’échoppe du tisserand fermée, CLkikoz se décida à entrer chez elle. Sa boucherie était vide : plus de carcasse depuis longtemps. Les couperets étaient propres et bien rangés.

Elle prit l’escalier et entra dans la partie habitation. Estela était passée il y a peu : un bouquet de fleurs fraîches attendait sur la table, quelques fruits aussi...*Cette petite est une perle.*

Un instant CLkikoz se mit à sa fenêtre et observa les allées et venues des uns et des autres. Ils étaient peu nombreux, mais il était si tôt encore.

Rien ne servait de rêvasser, il fallait se mettre au travail !!! C’est ce qu’elle savait faire de mieux pour oublier, travailler ou prier. Elle avait tant prié ces derniers jours, sans aucun résultat... pas plus de nouvelles hier, qu’avant-hier que la semaine dernière...Une seule lettre en 5 semaines et demie...en 40 jours demain... une vraie quarantaine...

Elle laissa échapper un soupir, récupéra quelques écus dans la cassette qu’elle avait laissée à la maison avant de se rendre au marché passer commande.

Au retour, elle s’arrêta à l’Oranger y saluer ses amis et remplir les cuisines. Elle prépara des menus simples mais goûteuses, profitant des récoltes qui avaient été faites pendant son absence.

Un moment plus tard, les carcasses de cochon arrivèrent, aussitôt la bouchère reprit son travail et on entendit à nouveau tomber le couperet sur la place au tilleul... le couperet seulement... le rouet était toujours silencieux et peut-être le demeurait-il à jamais...

Entre deux coups de hansart on pouvait entendre une ritournelle :


« On est bien peu de chose et mon amie la rose me l’a dit ce matin... Moi, j'ai besoin d'espoir, sinon je ne suis rien ou bien si peu de chose... »
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---fromFRMarieDouce
[Échoppe « Au Couperet »]

Sortant de la maison, elle vit de l'activité à l'échoppe de son amie CLkikoz. Elle regarda sa fille dans ses bras et lui dit ...

« Et si on allait faire un petit coucou à Marraine CLkikoz ? ...»

Traversant la rue qui séparait l’échoppe de son amie CLkikoz et la demeure des Shaggash, MarieDouce, tenant sa fille dans ses bras, toqua à la porte de la boucherie.

Poussant doucement la porte, la jeune femme entra et salua joyeusement son amie tout juste arrivée de son long voyage.


« Bonjour mon amie !!! Comme je suis heureuse de vous voir de retour. Vous m’avez tant manqué !!! J’allais au Château pour y bosser un peu en y amenant la petite, mais lorsque j’ai vu des mouvements à l’intérieur de votre boucherie, je me suis permise d’entrer … »

Se dirigeant vers son amie, elle l’embrassa chaleureusement puis lui présenta Majda, qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer.

« Mon amie, je vous présente Majda celle dont vous avez si gentiment accepté d’être la marraine. Geste d’ailleurs dont vous nous honorez en acceptant de la guider dans la Foi Aristotélicienne.»

MarieDouce déposa Majda dans les bras de CLkikoz afin que les deux fassent connaissance. Il était important que marraine/filleule puissent sentir passer le courant qui les lierait pour le reste de leur vie.

« D’ailleurs, remarquez, elle porte la petite croix que vous lui avez fait parvenir de Châlon … »

MarieDouce se recula de quelques pas, laissant ainsi CLkikoz et Majda seules quelques instants …
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( Signature en construction ... )
Clkikoz
Le couperet tombait régulièrement. Un chant triste narrant l’histoire d’une rose qui se meurt s’échappait de l’échoppe, lorsqu’on vint à frapper à la porte.

Aussitôt la bouchère posa ses outils et lança :


« Entrez, entrez !! c’est ouvert !! »

Un immense sourire éclaira son visage lorsqu’elle vit entrer son amie MarieDouce.

MarieDouce !!! Bonjour !!! un instant je vous prie, je suis à vous....

CLkikoz détacha à la hâte son grand tablier de cuir et plongea ses mains dans un baquet d’eau, frotta énergiquement les traces rougeâtres laissées par la viande fraîche, donnant petit à petit une teinte coquelicot au liquide. Un essuyage rapide et elle se précipita vers son amie.

Que je suis heureuse de vous voir moi aussi !!! OH !!! Mais vous emportez votre trésor avec vous...

Un sourire béat aux lèvres, CLkikoz dévisageait l’enfant sagement blotti dans les bras de sa mère. Elle se pencha sur la petite merveille et lui murmura :

Bonjour ma belle, bienvenue chez votre marraine et dans ce monde. Que le Très Haut éclaire vos jours et vous guide sur les chemins de la vie...

Maladroitement elle accueillit Majda dans ses bras, ne sachant pas vraiment comment faire pour ne pas lui faire de mal, elle paraissait si fragile... Finalement, à force d’essais, elle parvint à la caler contre elle, la soutenant du bras gauche et libérant sa main droite pour lui caresser doucement la joue ou s’amuser à glisser un doigt dans la petite main de sa filleule.

Détachant un instant son regard de l’enfant, elle se tourna vers MarieDouce :


Félicitations mon amie, votre « Papillon » est une bien belle fleur...Je suis très honorée que vous m’ayez accordé votre confiance pour en faire ma filleule.

Ses yeux se portèrent à nouveau sur Majda. Elle s’inclina et déposa un baiser sur le front de la petite fille qui semblait ne pas être dérangée d’avoir trouvé un nouveau reposoir dans les bras d’une inconnue. CLkikoz souriait tendrement.

Damoiselle Shaggash, je suis ravie que vous portiez cette croix occitane. Qu’elle soit pour vous le rappel que vous avez vu le jour dans un Comté des plus accueillants, celui qui a fait que votre marraine quitta un jour ses terres natales pour vivre ici et avoir l’honneur de vous tenir dans ses bras aujourd’hui.
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---fromFRMarieDouce
MarieDouce, attendrie, écouta CLkikoz s’adresser à sa fille. Le courant semblait être passé entre elles. Laissant s'échapper un petit soupir de soulagement, elle reprit sa fille dans ses bras.

« Désolée Clkikoz mais je dois vraiment aller bosser au château. Dès que je peux, je repasse. Sinon, si on se donnait rendez-vous à l’Oranger pour ce soir? Ce serait bien de se retrouver devant une bonne bière fraîche. Vous me raconterez vos péripéties de voyage. Je suis certaine que vous avez plein d’anecdotes à me raconter. » lui dit-elle en lui faisant un clin d’œil.

Calant confortablement sa fille contre sa hanche, MarieDouce sortit de la boucherie.

« Allez, zouuuuuuu, on y va ma fille et il te faudra être sage …»
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( Signature en construction ... )
Clkikoz
MarieDouce semblait sur des charbons ardents avec son histoire de travail au Conseil Comtal, ajouté au reste bien sûr...

Entendu MarieDouce, à ce soir !!!

De la main, elle envoya un baiser à sa filleule, renfila son tablier et se remit au travail... le couperet dans une main, la carcasse sous l’autre...

CLkikoz craignait pour son amie, elle le lui avait écrit... Elle soupira, un nuage sombre passa dans ses yeux... Le Conseil Comtal... Mitani... elle redoutait que MarieDouce se laisse prendre comme son compagnon...


« On est bien peu de chose ... et mon amie la rose... est morte ce matin... »
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Clkikoz
La soirée à l’Oranger s’était prolongée... tard... très tard... les choppes avaient défilé.

La bouchère et son amie la boulangère avaient déambulé dans les rues jusqu’à la Porte Nord en riant et chantant à tue-tête. Ayant laissée son amie « Aux Douceurs Alaisennes », CLkikoz rentrait chez elle cahin-caha, se tenant ici et là aux murs des bâtisses et fredonnant, n’ayant plus la force de chanter haut et fort :


A l’Oranger ch’uis allééééée...M’ sentant oublllliéééééee...burp !....Che m’ chuis enifffréééée...Tristeeeee et malheurrrrrreuse...Au désespoir d’ ffffiiffre....M’ chuis saoulée la nuit... M’ chuis saoulée la nuit..

Arrivée devant la boucherie, elle jeta un œil torve en direction de l’échoppe du tisserand... Une idée « lumineuse » lui traversa l’esprit... et s’il était rentré ?

Elle poussa sa pénible marche jusqu’à la boutique et commença à tambouriner sur la porte :


Z’êtes làààààà.... Mon piennnn’ aimmméééééééé... Miiiitaniiiiiiiiiiiiii !!! Ohéééééééééééééééé !!!! ch’est Clikoooooooooooo !!! ‘vrezzzzz s’iou plééééééééééé !!!!

Aucune réponse, hormis le hululement d’une chouette ne se fit entendre....

De rage, la jeune femme lança un coup de pied dans la porte :


‘tain !!! fait iechhhh !

Un réflexe de politesse lui fit penser au savon qu’elle devrait sortir pour se laver la langue de ses grossièretés et lui fit monter un haut le cœur qu’elle ne put refreiner, vidant son estomac dans le tonneau aux plantes aromatiques situé entre les deux échoppes....

S’essuyant la bouche à la manche de sa chemise, elle regagna son échoppe et n’eut pas le courage de monter se coucher.
Elle tira son tablier de boucher, le jeta au sol et se coucha sur le cuir, se roulant en boule pour résister au froid qui la gagnait.

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Clkikoz
Le réveil fut difficile...la bouchère n’avait plus le cœur à l’ouvrage, elle accrocha son tablier à un clou et se rendit au verger. Un peu d’air ne lui ferait pas de mal. Sa cueillette terminée, elle s’était rendue au lavoir, cet endroit où chacun vient vider son cœur et se ressourcer à l’eau claire qui chante.
Elle en était vite repartie, l’instant n’était pas favorable, il y avait quelques tourbillons qui faisaient remonter la bourbe du fond du bassin.

Ce soir, elle s’occupait dans sa boucherie vide de carcasse et de viande, elle avait enfin réussi à vendre ses derniers morceaux et ne ferait plus tomber le couperet tant que le marché serait aussi fourni, parfois à des prix dérisoires, dévalorisant le travail de la corporation. Elle avait assez de poissons pour préparer une bonne matelote façon Taillevent.

Pendant que sa préparation cuisait, elle prépara le menu à afficher et reprit son chant qui ne la quittait plus...


On est bien peu de chose et mon amie la rose me l’a dit ce matin...

La complainte se perdait sur la place déserte...
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