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[RP] Du rouet et du couperet ~ Au Matefaim

Clkikoz
Après quelques jours de travail, sa nouvelle robe fut terminée... Pour son plus grand plaisir, elle la portait avec grâce et c’est en cette tenue qu’elle se rendit à Montpellier pour la remise des récompenses attribuées par l’ancien Conseil Comtal.

Elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait là-bas, mais en sa qualité de médiatrice, elle se devait de répondre présente à l’invitation qu’elle avait reçue.

Il lui faudrait ensuite accompagner son ami Babun en Savoie et rendre visite à la Marquise de Blankenheim.

Les jours qui avaient précédé furent consacrés aux préparatifs du voyage. Elle avait rempli la taverne et mis de côté quelques viandes pour son retour... sait-on jamais, les voyages ne sont pas sans risque...

Elle ne partirait pas seule... un homme nouvellement arrivé dans la ville désirait ardemment l’accompagner.
Sa raison aurait bien refusé cette offre mais son cœur ne le put pas.

Cet homme avait eu une oreille assez fine pour entendre le soupir des roses qui se fanent et il avait cru en elles, surtout en l’une d’elles, celle qui fut par le passé un coquelicot et que la vie avait embellie jusqu’à ce qu’un beau matin, elle se fane de chagrin et de solitude... Il lui avait assuré qu’il pouvait redonner au rosier le bourgeon de l’espérance.

Le Couperet resterait fermé jusqu’à leur retour, la taverne accueillerait les habitués et Estela passerait de temps en temps...

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---fromFRMitani
Un homme ariva encapuchonné comme à l'époque où il était encore douanier et en poste en Languedoc, c'était un Mitani amaigri mais reconnaissable qui retrouvait le chemin de sa maison celle où il voulait retrouver sa douce et aimée Cliko ...

Adieu troubles et tourments de la vie politique, adieu désillusions de ses anciens amis, le retour à la vie de tisserand lui suffirait et l'amour de cliko le ferait plus que revivre ... Il revenait avec la bague ... Confectionnée par les meilleurs orfèvres, il voulait que leur mariage soit célébré au plus vite car elle n'avait que trop attendu ...

Il entra au rouet se rhabilla avec ses anciens vêtements et alla frapper au couperet ...

Mais rien pas de réponse, il entra à l'oranger mais personne n'était là non plus ...

Il était tard où pouvait elle être ? et si elle l'avait oublié ? Non cela n'était pas possible elle n'avait pu oublier l'amour ou bien se serait il trompé sur elle aussi ? Il prit une lettre et écrivit à sa belle ...


Citation:
Ma douce,

Sorti d'un monastère aragonnais à l'instant, j'ai retrouvé la lumière et l'étendard d'Alais avec joie mais je ne vous y ais point trouvée, j'espère que vous allez bien et que vous ne m'avez point oublié.

Votre Mitani qui vous aime toujours


L'accrochant à un pigeon qu'il avait emmené en retraite avec lui, il lui murmura "trouve la, elle et transmets lui ce messag, trouve la je t'en supplie"

Il lacha le volatile et pria aristote de le guider jusqu'à elle ...

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Ex-Porte-Parole du Comte du Languedoc (mandat de Gurgald)
Ex-Conseiller CLE déchu (1er mandat de LeGueux)

Clkikoz
Comme à son habitude, Estela se rendait chez sa protectrice prendre soin de son échoppe, de sa maison, des colombes et des plantes.

Quelle ne fût pas sa surprise en approchant « Du Couperet » d’entendre le bruit régulier d’un rouet. Pensant avoir rêvé, à force d’entendre Dame CLkikoz lui en parler, elle hasarda un œil à la fenêtre de l’échoppe du tisserand.

Et là ! Si elle l’eut pu, elle aurait poussé un cri d’effroi, hélas le Tout-Puissant l’avait privé de cette possibilité. Elle se contenta de faire un bond en arrière et de se signer.

Un homme était bien là, amaigri, fatigué sans doute, penché péniblement sur son travail, mais elle l’avait reconnu. Cet homme semblait tout droit revenu des Enfers Lunaires ! Lui qui avait disparu plus d’une saison... une saison en enfer pour la bouchère.

Estela avait vu les ravages causés chez la médiatrice par cette disparition, par cet appel à la mort que Mitani avait lancé.

La jeune copiste avait même inversé les rôles de protection durant la quête dans les monastères qu’elle avait menée avec Dame CLkikoz, lui portant ses bagages, allant frapper elle-même aux portes de tous les lieux qui auraient pu cacher cet homme disparu.

Elle avait réconforté la médiatrice du mieux qu’elle le pouvait, sans jamais la contredire dans ses espérances bien qu’elle en eût mille fois envie, voyant comment la pauvre femme dépérissait de jour en jour, versant tant de larmes que son cœur en était devenu sec.

Elle l’avait vue s’adonner à la boisson plus que de raison, pleurer encore et toujours, s’échiner au travail dans l’espoir que la douleur physique viendrait à bout de la douleur morale.

Elle l’avait entendu maintes fois chanter cette douloureuse complainte d’une rose qui se meurt et jamais, elle n’avait eu le courage de lui dire de renoncer.

Mais lorsque Dame Proxima avait glissé à la médiatrice une phrase étrange, une sorte de prédiction, la copiste en fut heureuse.
Elle redécouvrait enfin la jeune femme qui l’avait accueillie alors qu’elle arrivait toute fraîche émoulue de Mende en quête d’un travail. Et le Tout-Puissant sait combien il est difficile de travailler lorsqu’il vous a fait un air fragile et vous a privé du son de voix qui va avec. Estela s’était donnée sans compter, rendant tous les services dont elle pouvait être capable afin que sa protectrice soit fière d’elle. Peu à peu les jeunes femmes s’étaient liées d’amitié et le soutien qu’elle avait apporté à la bouchère lors de la disparition de l’homme qui lui avait promis le mariage les avait largement rapprochées.

Un dernier coup d’œil vers l’échoppe du tisserand, Estela était certaine de ce qu’elle venait de voir : un revenant parmi les vivants.

Ses idées se bousculaient dans son esprit alors qu’elle versait à boire aux colombes et ouvrait l’échoppe.

Un message personnel était glissé sous la porte de Dame CLkikoz, Estela dans sa grande curiosité l’ouvrit.
Le tisserand y exprimait son désir de retrouver la bouchère...

Le sang d’Estala ne fit qu’un tour !

Jamais elle ne laisserait sa protectrice souffrir comme elle l’avait vu souffrir.

Jamais !

La colère lui prit, elle se précipita vers la cheminée et brûla le parchemin. Plus jamais Dame CLkikoz ne devrait se faire d’illusions. La jeune copiste savait combien les rêves déçus pouvait anéantir sa protectrice et maintenant qu’elle semblait avoir retrouvé le goût à la vie, il lui semblait juste qu’elle la protège des fantômes du passé.

Satisfaite de son « ménage », elle adressa une prière silencieuse au Tout-Puissant et s’interrogea. Devait-elle prévenir la Dame de Monthaut en voyage ou valait-il mieux qu’elle attende son retour pour lui annoncer la nouvelle.

Elle réfléchit un instant, prit plume et parchemin, puis renonça.

La nouvelle tant attendue, arrivée si tard, attendrait bien encore quelques jours. Une saison d’absence, vaut bien une décade de silence. Elle se tairait, c’était ce que le Très-Haut lui imposait depuis sa naissance.

Estela referma les jalousies, la boucherie et se rendit à l’Eglise, prier pour le bonheur de la médiatrice.

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---fromFRMitani
Mitani avait cherché, parlé et en avait apprit beaucoup trop ... le rouet avait filé mais nul nouvelle du couperet ...

On disait, on médisait qu'elle avait oublié son beau porte parole pour une jeune don juan, un séducteur de femmes éprises ...

Elle dans les bras d'un autre, il ne pouvait supporter ça, et puis qui le regretterait à part elle ? Elle disait l'avoir aimé et avait menti puisqu'elle roucoulait dans les bras d'un autre sitot son amant tombé malade ...

Il se dirigea vers chez lui mais finalement prit la poignée de la porte de la boucherie ... Surprise, c'était ouvert, il entra l'odeur tant aimée de sa douce imprégnait le lieu, il vit le couteau de bouchère de sa douce, s'en approcha, regardant la lame puis d'un coup il mit sa tête en arrière et se la trancha fermant là sa vie dédiée à une seule femme et perdue pour cette même femme qui l'avait oublié

La vie s'éteint là, le rouet ne filera plus, le retour tant espéré ne l'étai que pour voir sa mort ... Ainsi elle serait sure qu'il était mort et qu'elle pourrait vivre sa vie au gré de ses désirs ... Il l'avait aimé du premier au dernier jour et avait vécu toute sa vie dans son ombre, aujourd'hui son sang se répandait dans la boucherie, ainsi elle pourrait vivre ailleurs ... Chez l'autre, l'élu d'une époque avant la déchance ...

Seul un mot trainait voletant après le suicide de Mita, Cliko devait le voir, il lui fallait qu'elle le lise elle seule comprendrait alors que son amour perdurerait à travers la mort ...

Citation:
Maudit Mitani
Imbécile à la vie malheureuse
Tête en l'air de mal en pis
Amoureux ayant perdu amoureuse
Nouvel envol, ultime pause
Illuminé ange gardien des kikozes

Eternellement liés par leur amour
Trahis l'un après l'autre mais unis pour toujours

Etoile, fille d'une fée et d'un ange
Unique au sein d'un ciel étrange
Loin de son coeur et de ses pensées
Arrivée au point de perdition
Lutte perdue, amour oublié
Intense renouveau, nouvelle sensation
Eternelle dans son coeur, éprise d'un autre ...


[HRP]Voila c'est la fin pour Mita, il revenait pour une chose, et j'ai compris aujourd'hui que c'était peine perdue tant pis, je vous souhaite à tous bon jeu[/HRP]


Djahen
Plissant les yeux pour mieux voir, Djahen renifla soudain.

Une odeur… connue…

Il y avait l’odeur de la viande fumée, mais aussi une odeur plus.. récente… une odeur métallique qu’il connaissait bien, qui lui évoquait d’autres odeurs. La poudre, la poix… la terre humide…


Des images s’imposèrent à lui brutalement et il y fut de nouveau…

Béziers, les combats, les râles, le feu, la pluie, l’odeur de chairs calcinées et … cette odeur de sang omniprésente…

C’était ça qu’il sentait à présent…
Une odeur qui avait sa place dans une boucherie, mais pas aujourd’hui…
Pas dans une boutique fermée…

Pas une odeur aussi fraîche…


S’avançant doucement, il vit soudain le corps. Il lui fallut quelques secondes pour réagir…
C’était Mitani…ou du moins ce qui avait été un jour Mitani. La gorge avait été tranchée et le sang s’était répandu alentour en une mare poisseuse et noirâtre. S’agenouillant en faisant bien attention de ne pas tacher ses habits avec le liquide qui commençait à s’épaissir, le Maure toucha du bout des doigts le corps inerte.

Froid…

Les yeux se voilaient et déjà la rigidité s’était installée…

Regardant plus attentivement les environs, le soldat vit près de la main du mort un couteau maculé de sang ainsi qu’un parchemin qu’il prit doucement. Il le parcouru rapidement et blêmit. Ainsi il était revenu pour elle, et s’était donné la mort chez elle…

Elle avait déjà assez souffert de le perdre une fois et il venait se donner la mort chez elle ?!!!!
De rage, Djahen froissa le parchemin et l’enfourna dans sa poche avant de se relever. Une froide détermination brillait dans ses yeux.


Il ne ferait plus jamais souffrir Eulalie, plus jamais !!!!!

Même après sa mort !!!

Rapidement, le juriste rejoignit la porte et son épouse. Il l’attira prestement à l’intérieur sans un mot et referma derrière elle tout aussi vite, barrant la porte avec le verrou. Il regarda fixement son épouse quelques instant avant de dire…


Marie… Je vais avoir besoin de toi pour aider notre amie Eulalie…
Reste calme surtout et suis moi…


En lui prenant la main, il la mena auprès du corps…
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---fromFRMarieDouce
Suivant son époux et tout en discutant du nouveau rôle qu’ils auraient à mener dans le Domaine de Donazac que le Baron venait de leur offrir, MarieDouce s’arrêta soudainement lorsque Dja bifurqua devant l’échoppe de leur amie, Au Couperet. La laissant à l’extérieur quelques instants, il revint la chercher en lui murmurant d’étranges paroles…
Djahen a écrit:
Marie… Je vais avoir besoin de toi pour aider notre amie Eulalie…
Reste calme surtout et suis moi…


Intriguée mais entrant à sa suite, laissant ses yeux s’habituer à la pénombre, les volets étant fermés, MarieDouce vit une forme allongée par terre. Elle comprit qu’une terrible tragédie venait de se jouer, ici-même alors que leur amie CLkikoz n’y était pas.

Prenant une grande inspiration afin de contenir la nausée qui montait, elle se concentra sur les instructions qu’il lui donna.


… Aller chercher des sacs ? … oui !
… Aller puiser de l’eau ? … oui !
… Surveiller la rue aux travers les volets ? … oui !
… Chanter… Lo men gat ???? rhalala … oki !


MarieDouce puisait sa force dans la détermination de son époux. S’il était maître de ses émotions, elle ferait pareil.

La jeune femme alla directement dans la réserve de CLkikoz et prit des sacs que la bouchère utilisait pour les chutes de viande. Elle posa le tout sur le comptoir puis alla chercher de l’eau dans un seau, dans le tonneau tout près de la réserve.

Elle revint près de Djahen, posa une main sur son épaule en guise de soutien indéfectible puis sortit à l’extérieur afin de faire le guet discrètement… s’assoyant sur un banc de bois à l’entrée de l’échoppe, prête à chanter, s’il le fallait …

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( Signature en construction ... )
Djahen
Son épouse l’aidait…comme toujours… Elle était vraiment incroyable.

A voir la confiance qu’elle avait en lui donna un peu de baume au cœur à Djahen. Il allait avoir besoin de tout son courage d’ici peu de temps, très peu de temps. Tout devait se passer très vite, et personne ne devrait rien savoir, jamais. Si Eulalie venait à apprendre ce que son ancien amour avait fait, et ou il l’avait fait…nul doute qu’elle en souffrirait terriblement, et le Maure ne pouvait tolérer cela. Elle avait eu son lot et une histoire pareille risquait de la plonger dans une mélancolie morbide qui la dévorerait certainement. Les Shaggash tenaient à leur amie, et ils allaient lui épargner cela quel qu’en soit le prix…

Tandis qu’elle réunissait ce qu’il lui avait demandé, le Maure se tourna vers le tablier de cuir de la bouchère. Un étrange sourire aux lèvres, il l’enfila et prit les gros gants renforcés. Avec précaution, il souleva le corps et le posa sur la large table avant de le dévêtir. Marie avait déjà quitté l’échoppe depuis un moment quand il saisit enfin le tranchet…

Les gestes autrefois si familiers lui revinrent rapidement malgré le temps passé dans un moulin et les longues heures à plaider au château. Certaines choses demeurent en vous…


L’acier, froid et tranchant-, rentrait dans les chairs, d’un geste habile le couteau tranchait les tendons, faisait sauter les articulations, transformait le corps en morceaux sanguinolents de viande que le soldat rangeait immédiatement dans les sacs de toile épaisse. Prenant la scie à os, Djahen entreprit de découper les morceaux trop longs, les fémurs, les tibias…bras et jambes dans leur intégralité…

L’effort le faisait transpirer à grosses gouttes…

Un bref regard, vision d’horreur de l’ensemble-, fit lâcher un profond soupire à celui qui par le passé avant si souvent parlé à la personne, ou du moins ses restes-, qui gisait là. Ne restait qu’un tronc aux moignons déchiquetés et à la tête quasi détachée…Un rapide coup de couteau, ralentit au niveau des vertèbres-, acheva ce que le mort avait entamé et le chef fut rendu indépendant du corps. Le couperet découpa le buste, emplissant les sacs de cotes et de viscères que nul ne mangerait jamais et fort heureusement, ce n’était pas l’idée que le Maure avait eu pour faire disparaître le corps…

Au bout de presque deux heures, Djahen frappa doucement au carreau, interpellant discrètement sa douce. A l’intérieur ne se trouvaient plus que quelques sacs, tachés de nouvelles marques sanglantes mais néanmoins discrètes-, et une bassine remplie d’eau rougeâtre avait été vidée dans l’évacuation des eaux sales au centre de la pièce. Rangés à leur place les instruments de découpe étaient propres comme à l’arrivée des Shaggash, même le couteau utilisé par Mitani avait été lavé. Le pavé déjà marqué par les traces de sang lors des découpes alimentaires ne révélerait rien…

Djahen se tenait en retrait, lavé et visiblement fatigué, un sac contenant les vêtements et la médaille que portait Mitani était posé au sol à ses pieds….







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---fromFRMarieDouce
MarieDouce était restée à l’extérieur, surveillant quiconque arriverait sur la place, prête à chanter si un curieux se présentait. Heureusement, personne ne vint lorsque Djahen toqua à la fenêtre. Elle regarda une dernière fois la ruelle, vide de tous passants puis rentra à l’intérieur.

La jeune femme vit le visage aux traits tirés de son époux. Un coup d’œil rapide dans la pièce, lui permis de constater l’état des lieux. Tout était propre comme un écu neuf. S’approchant doucement de lui, voulant lui demander ce qu’il avait fait durant ce temps d’attente, à part avoir nettoyer l’échoppe, elle s’arrêta lorsque son pied toucha un obstacle. Baissant son regard, elle vit les sacs par terre. MarieDouce compris tout de suite.

Sans un mot, elle posa sa main sur son bras et le pressa doucement. De son seul regard, la jeune femme espérait qu’il puisse y trouver la force et le courage de poursuivre sa mission… leur mission … Il le fallait… pour leur amie …

Empoignant le sac qui était aux pieds de son époux, celui qui semblait le plus petit dans une main, un léger bruit métallique attira son attention. Une petite croix s'était échappée par une petite déchirure du sac et était tombée sur le sol. La ramassant, elle la mit dans sa poche. Son amie voudrait sûrement la garder en souvenir. C'était elle qui lui avait remise. Elle se souvenait. De son autre main libre, elle prit un autre sac, un peu plus gros que l'autre, MarieDouce donna ainsi le signal à son Ange comme quoi elle était prête à aller jusqu'au bout ...

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( Signature en construction ... )
Djahen
Le Maure est dans un état second…

Marie lui sourit malgré ce qu’il vient de faire…
Il retrouve de la force et du courage par son simple contact, leur tâche n’est pas achevée et il en a bien besoin. Elle prend deux sacs et ramasse la médaille tombée à terre. Djahen la suis, portant lui aussi des sacs, ils les rangent près de la porte à l’intérieur. Il lui murmure ses consignes, atteler Gros-Jules, sortir avec la charrette et la garer devant l’échoppe. Elle suit ses recommandations… C’est un ange…

Discrètement, ils chargent les sacs dans le chariot. Marie prend les rênes…
Ils descendent la rue, prennent la direction de la porte Sud. Dieu merci, personne n’est dehors et la paille contenue dans le véhicule cache les sacs. Les soldats en faction les laissent passer sans problème.

Lequel d’entre eux serait assez stupide pour décider de faire fouiller le Lieutenant de la caserne ?!

Ils s’arrêtent non loin du cimetière, hors de vue des gardes et déchargent leur macabre fardeau. Laissant seule son épouse qui surveille les environs, le Maure vide les sacs dans la fosse commune. Au milieu des corps pourrissants l’on ne discerne guère les morceaux. La tête reste dans un sac qu’il lance au centre du charnier. Pour quelqu’un qui avait toujours voulu se trouver parmi les Languedociens les plus démunis, c’est là la meilleure place…


…Qu’il repose en paix…Malgré ses erreurs...

Le retour est bien plus calme, et pour justifier plus ou moins leur sortie, la paille est amenée sur l’exploitation de Marie, même si les bêtes n’y sont plus c’est normal de préparer le fourrage pour celles à venir…
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Clkikoz
La bouchère rentrait enfin chez elle. Ces derniers jours de voyage lui avaient paru longs, très longs.

D’étranges sentiments livraient bataille en elle.

Un pigeon lui avait apporté une nouvelle dont elle ne savait si elle devait se réjouir ou pas.


Citation:
Ma douce,

Sorti d'un monastère aragonnais à l'instant, j'ai retrouvé la lumière et l'étendard d'Alais avec joie mais je ne vous y ais point trouvée, j'espère que vous allez bien et que vous ne m'avez point oublié.

Votre Mitani qui vous aime toujours


Elle était encore loin d’Alais et répondre ne l’avait pas inspirée, d’autant que son dernier courrier, un véritable appel à la vie pour son Bien-Aimé n’avait obtenu aucune réponse.

Et puis, il y avait ces paroles de Dame Proxima...

"Dans un cœur troublé par le souvenir, il n'y a pas de place pour l'espérance. L'instant est béni. Tout le reste est souvenir."

Et puis... cet homme qui l’avait accompagnée sur les rudes chemins de montagne, sans jamais faillir, toujours prêt à lui tendre la main, à la secourir, à l’épauler...

Tout en elle se mêlait. Et ces cauchemars qui avaient repris, la torturant, lui montrant un homme baignant dans son sang.

Elle se connaissait, si jamais elle avait répondu dans l’état où elle se trouvait, l’homme fragile qu’était Mitani n’aurait sans doute pas supporté et serait reparti... sans donner de nouvelle, comme il l’avait déjà fait.

Elle avait donc chevauché au mieux des possibilités des chemins et des forces des chevaux.

Elle avait compris pourquoi sa quête en Languedoc n’avait pas permis de le retrouver, il était parti s’exiler, loin, très loin... si loin que l’oubli les avaient menacés l’un et l’autre. Mais le souvenir restait...

Sitôt arrivée à Alais, CLkikoz s’était affairée pour décharger ses bagages et accueillir à nouveau convenablement les clients de l’Oranger.

Mais son premier coup d’œil, alors qu’elle avait remonté la Vanèla dels Mestrales et était arrivée sur la petite place au tilleul, son premier regard s’était porté sur l’échoppe du tisserand : fermée...

Un soupir, une crainte, des interrogations... sans doute n’avait-elle pas été assez rapide à rentrer et la confiance qu’il mettait en elle s’était éteinte... Combien de décades, combien de saisons lui faudrait-il encore attendre cette promesse qui chaque jour s’effaçait doucement au bénéfice du doute.

Estela fut interrogée, mais la jeune copiste n’avait eu qu’une apparition, disait-elle. Un seul jour elle avait entendu le rouet s’activer, un seul jour et puis plus rien.
Cela confirmait la lettre que ses amis MarieDouce et Djahen lui avaient fait parvenir.

Mitani était passé, passé seulement... il n’avait pas eu la force, le courage ou la patience de l’attendre aussi longtemps qu’elle l’avait attendu...

Ne voulant plus se laisser envahir par l’angoisse, la bouchère luttait pour reprendre le cours normal de la vie. Seul le Tout-Puissant lui montrerait le chemin à suivre et pour l’instant, elle avait des amis à revoir, des champs à travailler, des contrats à négocier, un homme à épauler aussi, celui-là même qui lui avait tendu la main de si nombreuses fois.

"L’instant est béni" disait Dame Proxima, alors bénissons-le et laissons le temps faire son ouvrage, apporter les nouvelles, laissons la vie couler dans les veines, la beauté des instants glisser dans nos cœurs...

CLkikoz reprit son activité de médiatrice, se fit plaisir à aller admirer les joutes nautiques...

Le travail ne lui ayant jamais fait peur, elle s’activait à nouveau "Au Couperet" car le marché lui sembla quelque peu démuni lors de son retour à Alais.

Et puis, il y avait ses amis, la petite Majda qui avait encore dû grandir en son absence, son filleul dont on disait qu’il était très malade et son fief... La Seigneurie de Monthaut dont le Baron d’Alaigne lui avait confié la responsabilité...

Et ce compagnon de voyage qui ne lui était pas indifférent...ils avaient partagé leur pain, leurs moments de solitude, les difficultés des chemins, les joies des tavernes... il savait tout d’elle et disait vouloir la garder toujours à ses côtés...

Le temps n’était pas à la rêverie, la bouchère devait aller voir le bailli pour changer son champ et commander des cochons, le seul élevage sur lequel elle ne s’était jamais engagée.

Le couperet tombait vif, étrangement, les outils étaient restés propres malgré la longue absence liée au voyage. Sans doute Estela avait-elle fait du ménage encore, cette petite était une vraie fée du logis.

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Clkikoz
La vie reprenait son cours et la Dame de Monthaut se devait de se consacrer à ses nouvelles charges.

Figaro l’avait aidée au mieux pour le rangement de ses bagages. Elle l’avait envoyé quérir un homme de sa connaissance afin qu’il puisse reprendre le couperet. Elle espérait qu’il le trouverait car elle avait hâte de se rendre sur son fief de Monthaut, un certain nombre de choses étaient à mettre en place là-bas. Certes, elle avait beaucoup à apprendre pour la conduite du domaine, mais elle faisait toute confiance à son suzerain, le Bar d'Alanha pour la guider dans ses débuts, en cas de besoin.

Le gamin Matèu s’occupait des cochons, elle lui fournissait le vivre et il logeait dans une petite pièce au-dessous du toit, heureux comme un prince d’avoir trouvé si bonne maison.

Estela gardait toujours un œil sur la bibliothèque et sur le bureau du médiateur.

CLkikoz avait entrepris de mettre à jour le recensement de la population de la bonne ville d’Alais.

Ses qualités d’organisation et sa rigueur serait certainement utiles à sa ville.

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Clkikoz
Quelque peu impressionné qu’on le fît mander ainsi, Sylvestros passa le revers de sa main sur son visage, histoire de sécher un peu le reste d’eau qui pendouillait encore à son nez depuis qu’il s’était nettoyé au lavoir puis il franchit la porte de l’échoppe "Au Couperet".

L’bonjour m’Dam’ ! C’est-y que z’avez besoin de moi ?

Un rapide coup d’œil à l’intérieur de la boucherie et il vit que tous les outils étaient d’une propreté impeccable, fort bien rangés à leur place. Un grand tablier de cuir pendait à un clou et le billot était bien plus propre que la planche qui lui servait de table dans sa masure, à l’autre bout de la forêt.

Son regard ne resta pas longtemps en place. Très vite, c’était comme un réflexe, il porta ses yeux sur le décolleté de la Dame de Monthaut et sans le respect qu’il lui devait, il se serait bien laissé tenter à s’y reposer en rêvant à la douceur des trésors que laissait deviner une telle merveille.


A v’ot’ service, bell’ Dame !
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Clkikoz

Lorsque l’homme des bois entra, La Dame de Monthaut eut un sourire amusé. Voilà un homme qui ne manquait pas de naturel.


Bonjour Sylvestros, je vous attendais. J’ai une proposition de travail à vous faire, bien sûr si vous êtes prêt à gagner quelques écus et surtout à vous donner de la peine.

Subitement une chaleur inhabituelle s’installa à la base de son cou, elle se rendit compte que l’homme lui jetait un regard ambigu. Immédiatement, elle porta sa main sur le haut de sa robe qu’elle tenta de relever maladroitement. Déjà elle sentait le feu lui monter aux joues. Dans un demi-tour en règle, elle s’empara du tablier de cuir, le lança au futur apprenti et décrocha un couperet qu’elle lui tendit.

Vous allez me montrer ce que vous savez faire. Passez-vous les mains à l’eau avant...

Elle lui passa un morceau de savon et un chiffon, puis lui désignant la réserve :

Prenez cette carcasse de cochon, je vous regarde et n’hésitez pas à poser des questions, voilà plusieurs mois que mes outils me connaissent, ils risquent de ne pas reconnaître mon coup de main et de se rebeller un peu. Soyez prudent !
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Clkikoz
"Bou Diou ! La bougresse ne s’en laisse pas compter !"

Sylvestros reçu le tablier de cuir en pleine poitrine avec une telle force qu’il fut immédiatement ramené à la réalité de l’échoppe.
La diablesse ne semblait pas commode avec son grand couperet en main.
Il devenait indispensable de se plier aux ordres si l’homme voulait manger un peu.

Il prit le hansart, le posa sur le billot, enfila le tablier et accepta de se laver "encore" les mains.


Ben m’Dame ! J’y va prend’ c’que vous m’ dites.

Sans aucune difficulté il posa la carcasse en place et commença son travail. Le bûcheronnage lui avait donné une force dans le poignet telle que ses gestes étaient précis et nets.

Sous le regard attentif de sa patronne, Sylvestros débitait la viande à un bon rythme.


Z’en fait’ pas m’Dam’, les outils, ça me connaît !
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Clkikoz
La bouchère observait son apprenti. Il n’y avait pas de doute, il savait se servir des outils.

Elle lui confia la suite du travail :


Vous trouverez derrière d’autres carcasses, je vois que vous vous débrouillez bien, je vais vous laisser continuer.

Elle s’éloigna un instant du lieu de travail et revient avec un pichet et deux timbales d’étain. Elle versa doucement un liquide vermeil et tendit un des gobelets à l’homme qui commençait à prendre chaud, à force de travailler.

Tenez, Sylvestros, trinquons à votre embauche.
C’est un vin que j’ai rapporté de Bourgogne il y a quelques temps.
Nasroviééééééééééé !

Elle rit de voir l’homme sursauter à cette façon de trinquer.


Ne vous inquiétez pas, vous vous y ferez, je bois rarement, mais trinque toujours ainsi, ce sont des souvenirs personnels.
Je vous laisse le pichet, servez-vous quand bon vous semble, mais n’abusez pas, je compte vendre au marché et il me faut de la marchandise bien présentable.

Elle lui désigna quelques carcasses :

Lorsque vous aurez terminé celles-ci, vous pourrez aller faire un tour en ville et si entre-temps des clients viennent, pensez à garder leur commande en mémoire. Je n’aime pas décevoir.

Travaillez mon brave, j’ai à faire.

Elle n’avait pas terminé son verre et l’emporta avec elle.

En cas de besoin, je m’installe là-haut, dans mes appartements, appelez, je ne suis pas bien loin. Courage !

La Dame de Monthaut laissa ainsi son apprenti aux prises avec le travail de boucher et s’installa dans la pièce principale qui donnait sur la place.

Un coup d’œil vers l’Oranger lui confirma que Figaro était bien à son poste et elle s’attabla devant un tas de parchemins couverts de noms, de dates et de mentions concernant les métiers, les cultures, les élevages... Elle reprenait le recensement qu’elle avait commencé la veille.

Elle en arrivait à inscrire la liste des tisserands sur un nouveau parchemin lorsque subitement elle s’arrêta.

Elle blêmit, attrapa son godet et but tout ce qui restait de vin d’une seule traite.

Elle fouilla, tourna, retourna toutes les fiches... Pas de doute, il en manquait une !

Elle vérifia que rien n’avait glissé au sol, défit les piles consacrées aux bouchers, boulangers, charpentiers, forgerons, meuniers... Rien !

La panique la gagnait... elle recommença une fois de plus... toujours rien !!!

Il en manquait une !!! Les papiers de Mitani, son tisserand...sa fiche... son Bien-Aimé... elle n’était pas là... il n’était pas là...

Sans plus attendre, passant comme une folle devant son apprenti toujours affairé avec ses carcasses, elle courut à la mairie, vérifier les registres...

Quelques instants plus tard, elle repassa devant lui, taciturne , sans même un regard et grimpa l’escalier jusqu’à ses appartements d’un pas lourd.

C’était donc vrai... c’était... fini... pourquoi n’avait-elle pas répondu à son pigeon... Etait-il passé pour un adieu... Certains l’avait vu... et pas elle... elle était en voyage...

Terrassée par la culpabilité, le doute, la tristesse, la Dame de Monthaut s’assit prostrée dans un fauteuil et repassa les instants heureux qu’elle avait partagé avec cet homme.
De temps en temps un sourire venait dévier une larme. Elle l’avait aimé, sincèrement aimé, profondément... et il n’était plus... Ils s’étaient déchirés plusieurs fois, la maladie avait faillé les séparer à jamais... la déception l’avait éloigné, longtemps, très longtemps... la mort l’avait appelé plusieurs fois à elle... et maintenant... elle avait réussi...

Perdu dans ses souvenirs, elle en laissa son travail et n’entendait même plus les coups de couperets, en bas... pas plus qu’elle n’avait entendu le rouet... depuis le 20 mai... depuis 4 mois... 4 mois déjà qu’il était parti...

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