Aelys
Je venais d'arriver en ville, et après avoir marché plusieurs heures sur les routes de campagne, la soif se faisait sentir... J'avais pensé à prendre avec moi quelques miches de pain en partant de la ferme de mon père, mais l'idée ne m'était pas venu d'emporter une gourde...
*Quelle bécasse tu fais ma petite Aelys, on va mourir de soif par ta faute!*
Je grattai nerveusement mon oreille, je n'aimais pas qu'Arthur me fasse des remontrances, mais il fallait bien reconnaitre qu'il avait raison, je n'avais pas été très maline sur ce coup...
Mais l'excitation du départ aidant, je n'avais pas pensé à tout. Je n'avais prévenu personne de mon départ, papa n'aurait pas été d'accord, j'étais donc parti en pleine nuit, sans même embrasser mes frères et soeurs...
La soif de liberté était trop grande, mais alors que je martelais les pavés de mes pieds nus, une angoisse serra mon coeur...
Je ne connaissais personne en ville, comment les gens allaient ils m'accueillir? Papa avait toujours pris soin de me garder coupée du monde et des gens... Que craignait il?
J'avais 17 ans maintenant, plus rien ne pouvait m'arriver à présent que j'étais une femme...
Je chassai les quelques mèches de cheveux qui gênaient ma vue, avant de m'adresser à mon ami:
Tu vois Arthur, je crois que nous avons bien fait de partir, je sens qu'on va bien s'amuser. Dès qu'on le pourra on partira en voyage, faire le tour du royaume!
Marchant au hasard, mon regard fut attiré par l'entrée d'une auberge. Sans doute trouverai je quelque chose à boire dans cet endroit... Plongeant la main dans ma besace, je vérifiai que je n'avais pas oublié ma bourse et j'entrai dans la taverne...
Je restai quelques secondes sur le pas de la porte, avant d'apercevoir deux dames, l'une d'elle portant un enfant. Je m'adressai alors à Arthur en murmurant:
Tient toi tranquille et ne te fait pas remarquer surtout, je ne sais pas si les lutins sont accepté dans cet endroit... J'entendis Arthur maugréer, mais je n'y prêtai pas attention, celui ci était souvent d'humeur râleuse. Jusqu'à présent j'avais été la seule à l'entendre, mais peut être que ces dames de la ville pourraient elle aussi l'entendre s'il venait à parler plus fort que d'habitude...
Je pris une profonde inspiration avant de m'avancer vers les Dames et de madresser à elle d'un ton qui se voulait le plus agréable possible:
Bonjour mesdames. Est ce qu'on peut boire quelque chose ici? On... enfin, j'ai très soif, parce que j'ai beaucoup marché, et j'ai oublié de prendre une gourde...
Plutôt impressionée je restais droite comme un piquet en attendant la réponse des dames...
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C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous.