Milo
Rp ouvert à qui le souhaite, bien entendu. Ce RP se passe quelques jours après les évènements du RP "Et au septième jour, il reposa"
[Dracy-lès-Couches]
Le corps est étiré avec lenteur, chaque mouvements économisés, un peu comme cette fois là, lorsqu'il portait sa croix. Il reste de longues secondes ainsi, les mains jointes et les bras tendus au maximum vers le plafond, sur la pointe des pieds. Appréciant la chaleur qui se diffuse dans ses membres, souriant lorsque les os craquent de mécontentement.
Il se retourne et fait face au lit conjugal, observant avec une certaine fierté la silhouette endormie, protégée par les draps. Il glisse sa main gantée dans les cheveux roux, jouant un instant avec les flammes renvoyées par les lueurs de l'aube. Il sourit, benoîtement, juste avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de s'en retourner vers la porte jouxtant la leur.
Chambre des enfants, du sien, du leur, de ce fils qu'il n'aura probablement jamais et de cette fille qui lui fait peur. Avec précautions, il s'approche des deux lits, se penchant sur le premier, jouant de l'index sur la main du renard, avant de se tourner vers celui de sa soeur. Il dépose un baiser sur les fins cheveux blonds, prenant garde à ne pas la réveiller. Sourire tout aussi béat que le précédent, car elle a beau lui faire peur, elle n'en fait pas moins sa fierté, malgré sa surdité.
Mais cela, il ne sait comment le montrer. Comment expliquer à cette chose si frêle, cet être qu'il pourrait briser d'une seule envie, qu'elle est sa plus belle réussite ? Un jour, lorsqu'elle aura assez grandi sans qu'il n'ai crainte de lui rompre le cou à chaque manipulation. Un jour, il le lui dira, de vive voix, non plus en lui adressant des prières muettes comme il le fait actuellement.
Dernier regard, juste avant qu'il ne franchisse le seuil pour aller en cuisines puis au dehors, croisant la vieille Berthe déjà derrière les fourneaux, se délectant par avance des odeurs de pain et de brioches dorées qui montent du four remis en marche depuis peu, lui apportant salive en bouche. Il croise le commis, le hélant d'une voix claire.
- Holà, gamin, j'ai b'soin d'toi. Faudrait qu'tu trouves Sadnezz Corleone, tu vois qui c'est ? Elle est d'jà v'nue ici. Une brune aux yeux noirs, italienne, avec des rides au coin des yeux. Dis lui d'm'r'trouver... Là où elle sait. Elle comprendra. Et dit à Gontrand de seller Grani.
La commission passée, il retourne aux cuisines, s'attelant à la table où son bol de lait et une brioche luisante et encore chaude l'attendent. D'un sourire et d'un gargouillement, il remercie la vieille avant de s'attaquer à son frugal repas. Le tout est englouti avec contentement, tant la cuisine de ce qui est bien plus qu'une simple bonne devient délicieuse de jour en jour.
Il se lève et ressort encore une fois, pour se diriger cette fois-ci vers les écuries. Message laissé à la rouquine qu'il avait à faire non loin de Nevers, qu'il rentrerait probablement à la tombée de la nuit, si ce n'est avant. Et tandis que le vent glacial d'hiver lui fouette le visage, il songe à ce qu'il s'est passé cette fois là, sous l'oeil ricaneur de la blafarde.
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