A Sa Grasce,
Le Gouverneur du Lyonnais Dauphiné,
Sieur Ka Devirieux,
Viconte de Savines,
Seigneur de Saint Véran,
Vostre Grasce,
Fort longtemps en arrière, le Duc Hardryan Devirieux nous avaient mis en relation vous et moi et je viens aujourd'hui me rappeler à vostre bon souvenir, pour une chose d'importance.
Il est venu à mes oreilles que quelques troupes de Lyonnais viendraient en renfort des défenses
Savoyardes. Cette nouvelle m'afflige hautement. Puis-je vous demander de ne point les envoyer ? Je tiens ici à vous expliquer les revendications des Genevois afin que vous saisissiez mieux les circonstances qui nous amènent aujourd'hui à assiéger la ville d'Annecy.
Au fil des mois, les notables Savoyards ont mis moult personnes dans des registres que l'on appelle
communément listes d'ennemis. Dans ces livres figurent quelques personnes du Conseil Genevois, et parmi ces personnes certaines ont pris la route pour Annecy et Chambéry afin d'aller remettre denrées et marchandises diverses - poissons frais, bons laits de nos alpages, fromages de nos laiteries, tâpisseries luxieuses ou encore tonnelets de bon vins de nos divers cépages - aux deux villes savoyardes qui en avaient le plus besoin. Les maires les attendaient avec grande impatience, mais ces Marchands Ambulants n'ont jamais réussit à arriver à bon port. Et pour cause ! Les armées de Savoie les attendaient, aux pieds des remparts et les ont lâchement attaqués...
Genève demande donc depuis le temps que ces registres soient revus, que les noms de tous les Genevois soient effacés. Mais les Conseillers savoyards n'ont cure des revendications toutes légitimes de mes compatriotes. Une chose en entrainant une autre, les diplomates fermant portes les unes après les autres, à double tour, ce qui devait arriver est en train d'arriver. Nous réclamons justice pour tous les torts que la Savoie cause à mon nouveau canton d'adoption. Il ne nous fait point plaisir croyez-m'en de prendre armes et route pour demander réparation, mais il est un temps pour parler, et lorsque les oreilles se bouchent, il vient le temps pour montrer que nous ne nous laisserons point molester et insulter plus longtemps. J'ai d'ailleurs sur moi des bâtonnets de noisetier entourés de lin fin pour le nettoyage des oreilles que j'offre gracieusement à tout savoyard qui le désire.
En ce moment sont menées des négociations, toujours en vue que les genevois ne figurent plus dans les registres de listes ennemis, et aussi afin de sceller un pacte de paix et d'amitié entre la Savoie et Genève. Ensuite, une fois choses obtenues, nous rentrerons tous dans nos foyers, où nous pourrons retrouver maris, femmes, enfants, frères et soeurs, l'honneur sauf et le coeur en liesse.
Alors je vous le demande instamment Vostre Grasce, retenez vos troupes quelques temps encore. Le Lyonnais Dauphiné n'est point ennemi de nos terres, et nous ne souhaitons point ennemi des vôtre. Laissez le temps aux diplomates d'écrire les documents qui officialiseront la fin de la guerre. Je suis en relation avec un très bon ami de la diplomatie comtoise qui me tient au courant chaque jour que Déos fait sur l'avancée des négociations.
J'espère de tout coeur Sieur Ka que mon appel sera entendu de vous. Que vostre sagesse et vostre bonté guideront vostre réponse quant à ma requête...
Que le Très Haut veille sur vous et tous ceux que vous aimez,
Helvétiquement vôtre,
Cameliane
Capitaine de la Confédération de la Confédération Helvétique,
Capitaine de la Compagnie de l'Edelweiss.
PS : Figuraient dans les charrettes des Marchands Ambulants des cochonailles de toutes espèces qui n'ont rien à envier à la Rosette lyonnaise croyez-m'en. Il fut fort dommage de voir ces charrettes être renversées et répandre tout leur contenu dans les flaques de boue des chemins lorsque les armées savoyardes ont foncer sur les camelots genevois...