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Info:
Suite du rp effectué sur le forum externe du Grand Duché de Bretagne durant le sacre du Roy de Bretagne.

[RP]La luxure, l'hymen ... tout droit a l'autel!

Marzina
[Environ un mois après le sacre]

[Au Château de Nantes, avant de partir: Marzina vs Ninnog]


« Je ne veux pas y aller !
-Mais c’est aujourd’hui pourtant…Vous n’en avez pas envie ?
-Siiiii ! Horriblement…
-Ne me dites pas que vous ne l’aimez plus, ca fait presque un mois que vous me rabâchez les oreilles qu’il vous manque !
-Et bien oui, voilà, c’est bien ça le problème !
-Moi je n’en vois aucun pour ma part, il vous manque, vous allez le revoir, tout s’arrange non ?
-Non ! Ca ne s’arrange pas, je ne ferais que satisfaire à une addiction de plus ! J’en ai déjà suffisamment avec le chouchen, les gâteaux et le sexe, sans que pour autant je rajoute un homme à la liste!
-C’est vraiment ca l’unique souci ?
-Non, vous avez raison ! En plus de ça, j’ai dû lui promettre fidélité ! Vous vous rendez compte ? Non, ca ne me ressemble pas, et je souffre le martyr de cette promesse ! Regardez comme je tremble, je suis en manque !
-Reste à savoir de laquelle de vos addictions…
-Et puis imaginez un peu ! Je suis en train de rompre le pacte fait avec Aristote, s’il fait de même avec moi, une tuile va me tomber sur le coin de la tronche ! Et non seulement ça, mais la conséquence directe sera que môsieur voudra être le père de l’enfant…
-Oui, quelle drôle d’idée que de vouloir assumer sa progéniture aussi…
-…et donc m’épouser, et je suis trop jeune pour mourir!
-Mourir ? J’ai été mariée et je suis pas morte pour autant…
-Pardonnez ma franchise Nounig, mais vous êtes vieille et moche, et pour moi ca équivaut à la mort !
-….
-Non, vraiment, je dois retrouver ma liberté, et pour cela, je dois le quitter, pour batifoler à nouveau tranquillement…
-Et bien vous pourrez en profiter durant cette visite, je ne vois pas pourquoi vous ne voulez pas y aller ! »

Et la blonde qui se met à pleurnicher.

« Comment vais-je réussir à lui dire ça en face, dans l’état où je suis ? Il faut que je sois forte ! Que je résiste à l’envie de lui sauter dessus ! Que j’évite de le regarder, et que je lui dise que c’est fini!
-Bah vous connaissant, ca risque d’être compliqué…
-C’est bien là le problème… »

Et elle se remet à pleurnicher de plus belle, tandis que la nourrice essaie de fermer son corset.

« Aïe aïe aïe ! Mais que faites-vous, vile créature !
-Je ferme votre corset, d’habitude vous faites moins d’histoire !
-D’habitude vous n’êtes pas aussi rustre, méchante femme ! Vous m’écrasez la poitrine, vous me torturez les seins ! Vous vous vengez !
-Mais pas du tout ! Je fais ce geste tous les jours, je sais comment le faire ! Ce ne serait pas vos seins qui auraient grossi ?
-Aucunement ! Ca fait bien longtemps que ma croissance de femme est terminée ! Mes seins ont toujours été ainsi, d’une taille idéale, suffisamment imposants pour bien remplir les mains d’un homme, mais pas trop.
-Que vous êtes douillette en ce moment avec vos seins ! Ma Doué, je jurerais qu’ils ont grossi ! »

[Dans le carrosse avec Ninnog]

Marzina est anxieuse, elle n’arrête pas de regarder par la fenêtre, et de lâcher des soupirs excédés.

« Qu’y-a-t-il Votre Altesse ?
-Pays de barbares !
-Mais non voyons, regardez donc ces paysans au bord du chemin, ils sont en tous points pareils que leurs homologues bretons!
-Non point, regardez comme ils sont maigres, ils n’ont point à manger ! En plus, avec cet air vicieux sur le visage, ils ne m’inspirent pas confiance ! »

Ninnog hausse les épaules. Elle fréquente plus ce genre d’énergumènes que la princesse, elle, elle savait que c’étaient absolument les mêmes.

« Où sommes-nous ?
-Pas très loin de chez lui j’imagine…
-Cela ne me donne pas vraiment d’indication…
-Mais je n’en sais pas plus que vous moi ! »

Marzina sort un parchemin où il avait inscrit le nom de la demeure. Elle écarquille les yeux :

« Ma Doué ! C’est imprononçable ! C’est écrit en barbare!
-Le barbare n’est pas une langue Mademoiselle Zina….
-Il faut croire que si, voyez vous-même !
-Hum…Batisda Ataraxie…
-A vos souhaits !
-Ce n’est pourtant pas compliqué…
-Bien sûr, j’oubliais que vous les gueux parlez toutes les langues primitives…
-Mais ce n’est pas…
-Regardez ! Ces gueux ont l’air moins débiles que les autres, demandons-leur notre chemin ! »

Elle tape sur la paroi, et le carrosse s’arrête. Les gueux semblent surpris, s’attendant à être bastonnés à n’importe quel moment. Marzina lève un sourcil dubitatif, décidément, un pays étrange !

« Demat d’an holl ! Mar plij, gellout a rez lavar din...»

Elle s’arrête en voyant l’air interloqué des gueux, et se tourne vers Ninnog :

« Voyez Nounig ! Ils sont crétins ! Ils ne comprennent pas quand je parle !
-Normal, vous leur parlez en breton Votre Altesse et…
-Oui et bien je parle civilisé moi ! Mais puisque vous savez lire le barbare, j’imagine également que vous savez le parler ! Voyez donc avec eux, vous qui êtes de leur monde!»

Ainsi Ninnog échangea quelques mots courtois avec les deux paysans, qui leur indiquèrent qu’elles étaient presque arrivées. Et en effet, au bout d’un petit quart d’heure de route, voici qu’une bâtisse se dessine.

"Comment allez-vous lui dire? Et surtout, quand?
-Laissez-moi faire Nounig, je gère!"
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
[Dans les jardins ]

Vole petite hirondelle, revenue bien tôt de ton immigration hivernale, pour emplir de nouveau les campagnes Française de ton chant majestueux, volant dans le ciel prématurément bleu avec grâce qui t'est propre...
Te voila maintenant dans les jardins, apposé sur une branche, nettoyant tes plumes d'un coup de bec gracile, avant d'étendre tes ailes sous le vent encore légèrement frais de cette fin d'hiver, et enfin d'exprimer ton contentement de ton chant, si doux si "BLAM!!"

Branche maintenant vide, le jardin de la Batisda Ataraxie est emplit d'un chant bien moins harmonieux:


TOUchééééééééééééé!!!

Et à un blond baron d'accourir, la démarche féline, fronde en mains, pour admirer sa nouvelle cible

- Beau coup monsieur! En pleins dans le mille!
- Vraiment?! Fort aise, je n'ai pas perdu la main!
- Toutefois, il m'étonnerait que vous puissiez encore utiliser la moindre..Plume..

Le valet approche, l'oiseau, plus très chantant pour le coup, en mains..Il n'acceptait pas vraiment le jeu sanglant auquel le jeune maitre s'adonnait depuis sa prime enfance, et il avait espérait, que cela lui passerait avec les années, en vains...Les oiseaux commençaient à peine à venir emplir de nouveaux de leurs chants merveilleux les jardins du domaine familiale Vaisneau, mais le chef de famille, revenue de saint louis, viré, avait mis à bat tout les efforts de la valeterie en quelques coups de fronde..
Mais même si il adorait les volatils, servant comme un autre, il craignait un peu trop les colères du baron pour oser de ne serait-ce que donner son avis..Et encore moins depuis que le maitre était revenu de Bretagne, la tête encore emplie de souvenir, plus grognon qu'à l'accoutumé, en manque certain non pas de Chouchen, mais d'une blonde princesse à la descente aussi longue que son regard était profond..

- Fort aise, et bien jetez le, avec les autres...
- Monsieur, l'odeur va être épouvantable...La chambre de votre defunte mère..Tout de mê..

- Suffit! C'est la seule pièce ou je ne vais jamais, et elle est vide, ce n'est pas ma mère justement qui me rossera pour cette gêne, par contre, si vous continuez à me dire quoi faire, c'est moi même qui me chargerai de votre compte!!
-Bien Monsi..HEY! Mais il bouge encore?!
- Qui ca?...Oh, lâchez le, voir si il vole encore et si je peux le toucher en mouvement!


Heureusement pour le pauvre piaf, qui pourrait mourir en paix, un soldat normalement posté à l'entrée se présente, pour chuchoter quelques mots à l'oreille Vaisnienne..
Le Vaisneau, justement, qui à ces palabres, vira du blanc d'abord, au vert ensuite, pour finir sur une teinte plus chaude et qui seyait un peu plus à sa personnalité, vermeilles, reflet parfait de la colère qui l'habitait à présent:


Bertrand!!! Pourquoi ne pas m'avoir prévenue que la Princesse de Breizh approchait?!!?

Et au pauvre valet qui portait présentement un cadavre animal, une moue dégoutée sur le visage de ne pas avoir le temps de répondre qu'il n'avait pas pu voir au vu du fait qu'il se trouvait avec le baron, ici, car ce dernier reprenait déjà, plus calme:

Bien, que l'on prépare ma tenue la plus belle...Et la moins compliquée à...enlever...
Que l'on déroule le tapis rouge dés la grille, son Altesse Marzina est quelqu'un à l'égo plutôt conséquent, elle sera flattée..


Oui oui, elle était comme lui quoi...

Que l'on verrouille les caves, et que l'on cache les clés, préparez également la plus belle chambre d'invitée qui soit, ca peux être utile...

De s'interrompre, comme pour réfléchir:

Et accélérez le mouvement! Vous vous croyez où? En Anjou!?!

Telle une nuée d'hirondelles qu'il aurait pris grand plaisir à faucher, les serviteurs s'éparpillent, chacun à leurs tâches...Lui pour sa part, marche déjà d'un pas vif vers sa suite, un valet sur les talons...

- Mais...On pourrait pas l'empailler...?

[ Devant les grilles, sublime Vaisneau qui attend...]

Il était prêt, enfin, de pied en cape, sa tenue d'apparat, quoique propice à l'exercice, bleu nuit sur les dos...Les préparations avaient été laborieuse, le baron rendu fébrile par l'arrivée impromptue de son Altesse se remémorait chaque moments passé à Nantes, un sourire niai sur le faciès...Le valet avait tenté, bon enfant, de le taquiner, mais avait finit ruisselant de sueur après s'être fait coursé par le maitre, bottes en mains qui n'appréciait pas, mais vraiment pas son humour "puérile digne d'un gueux de bas étages, et chez moi, on aime pas les gueux!"

L'incident passé, ils attendaient tout deux, devant les grilles, où comme convenue, le tapis avait été déroulé jusqu'aux portes de la demeure...Enguerrand pour sa part, tentait tant bien que mal, de caché son anxiété, faisant de gros efforts sur lui même pour ne pas marcher de long en large..
Elle arrivait, et lui, était aussi excité qu'un gosse prêt à déballer ses cadeaux de noël...Et s'était un peu ca...En retard.

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Marzina
Marzina était pensive. Contrairement à ce qu’elle avait laissé croire à sa nourrice, elle avait certes beaucoup d’idées pour rompre avec le baron, mais aucune ne lui convenait vraiment. Elle ne savait ni quand ni comment elle le ferait, ni même laquelle des phrases clichés qu’elle avait en tête elle utiliserait. Lorsqu’elles arrivèrent, accompagnées de quelques gardes qui suivaient à cheval, elle aperçut le tapis rouge.
Descendant de voiture, elle fit remarquer en murmurant à Ninnog :


« Ils ne devraient pas mettre leurs rideaux à sécher au dehors, ca va être sale… »

Elle évita donc soigneusement de marcher dessus. Le protocole en Bretagne, n’était pas le même qu’en France…Il y avait certes des tapis, mais rouges comme ca, on ne marchait pas dessus. Elle était vêtue d’une lourde robe beige crème, décorée de dentelles. Sa crinière de boucles blondes avait été domptée dans une coiffure compliquée, qui avait été petit à petit étiolée par l’agitation de la blonde durant le voyage, et quelques anglaises s’en échappaient en voletant avec légèreté. La couleur anthracite de ses yeux était rappelée par un serre-tête de la même couleur. Le tout était sublimé par sa grâce naturelle, et son port altier, qui supportait sans fatigue la couronne toute neuve.

Elle s’avança vers lui. De loin, ses yeux le déshabillaient. Doué, qu’il était beau ! L’était-il plus que la dernière fois qu’elle l’avait vu ? C’est l’impression qu’elle avait, même si au fond d’elle, elle se doutait qu’il n’avait pu changer en si peu de temps. Etait-ce donc l’illusion que lui donnait son envie ? Oui, certainement ! Vil était le péché de chair, le Sans Nom savait murmurer comme personne à son oreille, et jusqu’alors, elle le savait, il tentait de la détourner de sa promesse faite à Aristote…Mais elle serait forte, elle ne céderait pas ! Le risque était trop grand !

Ses yeux s’attachèrent à ses mèches de cheveux couleur de blé, et à ses yeux d’un bleu profond, alors qu’elle lui tend gracieusement une main d’albâtre…Voilà donc son cœur qui s’emballe à nouveau, que c’est agaçant! Ca ne lui manquerait pas…ou bien si, peut-être un peu, c’était tellement grisant…Et puis cette envie qui montait à nouveau en elle, à peine l’avait-elle entraperçu que déjà elle sentait son corps dégager des bouffées de chaleur. C’est à croire que son corps tout entier ne coopérait pas avec sa décision, gast !


« Demat cher baron, cela faisait longtemps…Je vous ai manqué peut-être?»

Et mince ! Elle n’aurait pas dû prononcer ces mots ! L’essentiel est de laisser une certaine distance, repartons donc sur un sujet totalement hors de propos…

« Votre bâtisse a un nom bien barbare… »

Voilà ! Sa fierté en prendrait sûrement un coup. Peut-être même lui faudrait-il ajouter une critique quelconque, comme le fait que l'architecture était franchement odieuse, et ca se trouve, il s’énerverait peut-être même, et elle aurait encore moins de mal à rompre. Parfait ! Ce plan lui semblait très bien rôdé. Restait à savoir si le baron mordrait à l’hameçon. Le sourire malicieux de la Prinsez Breizh s’afficha à nouveau sur son fin visage.
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
Le sourire, fiché sur les lèvres, tel une rempart à la tentation, quand dans un geste désinvolte elle lui tend la main, digne princesse d'une contrée barbare et féroce, elle pour sa part représentait la beauté, la finesse et le savoir être..Ou presque...
Il n'avait guère pris ombrage du fait qu'elle évite les tapis mis à sa dispositions, sachant parfaitement la Penthièvre mutine à souhait, et qui aimait à jouer longtemps avec les nerfs de son hôte du jour...Il la détaillait, associant chacun de ses traits à son souvenir, se voyant déjà user et abuser d'elle comme il l'avait fait séant...Il n'y pouvait rien, c'était viscéral, attraction non souhaitée qui s'était concrétisée très vite par une lutte acharnée dans des draps satinés...

Il se saisit donc de la menotte princière, apposant avec grâce et félicité ses vermeils sur la soie de sa peau, furtivement, tandis que ses iridacées, inquisitrices, fouillent déjà avec ferveur celles de la blonde, comme aimantées...A lui de se redresser, lâchant au demeurant la Montfort, pour la saluer à son tour, enjôlement affiché sur le faciès, tel une marque de fabrique:

Bonjour, Altesse...Vous m'avez manqué, il est vrais, et c'est un honneur pour moi de vous recevoir icelieu...

Et pour sûr qu'à l'intonation qu'avait pris sa voix, personne n'aurait pus ne serait-ce que penser à le contredire...
Avisant l'armée de serviteurs qui n'attendaient que ses ordres, à lui dans un regard, de lancer la marée gueuse, qui prenait alors possession du Coche et des chevaux pour les mener au écuries, tandis que d'autres s'affairaient à descendre les valises princières pendant que les derniers eux, s'occupaient de la garde Bretonne, pour les installer dans l'aile réservée au serviteurs.
Tout était bien rodé chez le Vaisneau, qui depuis la mort de sa mère avait repris d'une main de maitre la gestion des terres familiales, ou tout du moins de la Batisda qui, vu du ciel, semblait sans nul doute être comparée à une fourmilière tant l'agitation régnait..

La Breizh reprend, provocatrice, déclenchant de nouveau chez le jeune premier un sourire tout à fait amusé, alors qu'il s'abime à répondre, du tac au tac:


Vous êtes bien princesse d'une contrée barbare...

Marzina 1 / Enguerrand 1..Balle au centre et reprise du jeu, tandis que lui, en hôte distingué, offre son bras à la blonde, lâchant un regard ennuyé vers la gouvernante qui ne semblait pas vouloir bouger...Ne faisant néanmoins aucun commentaire, il prend la route de sa demeure, marchant d'un pas vif, mais suffisamment tranquille pour qu'elle puisse admirer les jardins, cultivés d'une main parfaite par de jeunes et talentueux jardiniers, la nature toutefois mise à mal par les coupes novatrices et les bucherons plus loin qui tentaient à grand coups de hache d'abattre un chêne centenaire au minima, qui bouchait la vue du Vaisneau sur le cour d'eau un peu plus loin...


La route s'est elle déroulée au mieux Altesse? Nul doute qu'elle a due vous sembler bien longue...

L'entrée maintenant de la bâtisse, où on leurs ouvre la porte, alors que la couturière attitrée, apparait:

Môssieur! Votre cape? Quel type de peau de lapereaux? Blanc ou gris?
- Blanc, Bertille, blanc!


Et à la maitresse de la garde robe Vaisnienne de disparaitre, alors que le maitre de cette demeure, content de son petit effet, déclame:

Bienvenue chez moi!
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Marzina
Elle baisse les yeux sur lui alors qu’il lui fait le baisemain, tel un oiseau de proie.

Bonjour, Altesse...Vous m'avez manqué, il est vrai, et c'est un honneur pour moi de vous recevoir icelieu...

Mais c’était quoi ce sourire niais qu’elle sentait poindre sur son propre visage ? Non non, elle n’est pas ravie du tout qu’elle lui ait manqué, de toute façon, lui, il ne lui a absolument pas manqué ! Ou juste un peu, mais si peu ! Hop, elle fait disparaitre le sourire. Non mais, c’est qu’elle doit rompre, il faut qu’elle arrête ce genre de niaiseries, et qu’elle soit dure et froide ! Une vraie peste, une horrible garce !

Vous êtes bien princesse d'une contrée barbare...

Elle lève un sourcil dubitatif.

« Barbare ? Mais non, la résidence familiale, le château de Retz, est vous l’avouerez, beaucoup plus facile à prononcer que l’horrible nom de cette maison dont l’architecte avait des goûts…discutables… »

Voilà, et maintenant, elle affiche un petit air mesquin. Elle reprend le dessus, elle sera odieuse, et elle le quittera sans regrets de sa part à elle et à lui ! Elle jette un regard discret vers Ninnog, qui les suivit. Tant qu’elle serait là, Marzina se sentirait forte, et elle ne céderait pas au péché, elle serait son talisman ! Elle observe les jardins où il la promène. Elle n’avait pas suivi l’enseignement druidique de sa mère, mais elle s’était toujours sentie proche de la Nature des ancêtres, d’autant plus depuis qu’elle suivait des études de médecine, et qu’elle connaissait le pouvoir des plantes pour guérir les plaies. Une petite moue s’afficha sur son visage cependant, face à ce jardin à la française, ça ne lui plaisait pas vraiment ce genre de jardins où l’on tente de plier la Nature à des concepts purement arbitraires. La Nature est bienfaitrice, mais elle sait toujours reprendre ses droits lorsqu’on la met à mal…
Une grimace cette fois, tandis qu’elle voit couper un arbre. Elle se tourne vers son hôte, à la fois étonnée et attristée, elle lui jette un regard presque accusateur :


« Pourquoi abattez-vous cet arbre ? Il n’a pas l’air malade ! Vous ne devriez pas ôter la vie ainsi autour de vous, la Nature reprendra ses droits tôt ou tard…La violence gratuite n’a jamais été bénéfique pour personne à long terme ! »

C’est donc profondément bouleversée qu’elle continua de le suivre, en silence cette fois, emmurée dans ses pensées, aussi choquée que si elle avait assisté à une exécution. Elle répondit à sa question d’un simple «oui… » évasif, ayant du mal à rassembler ses esprits.

Môssieur! Votre cape? Quel type de peau de lapereaux? Blanc ou gris?
- Blanc, Bertille, blanc!


Elle entend à peine ce qu’il répond derrière. Ses préoccupations premières ont bien disparues alors que ses convictions prennent le pas.

« Des lapereaux ?! Mais vous êtes horrible ! Mais c’est cruel ! Comment pourriez-vous porter leur…leur… »

Viennent à son esprit les visions de mini-lapins morts, l’observant avec leurs yeux vitreux, et leur peau ensanglantée qu’elle imaginait sur sa peau et…Elle fit demi-tour, une main plaquée sur sa bouche, tandis qu’elle rendait son dégoût sur l’herbe du jardin. Ninnog s’approche d’elle, pose une main sur son dos, lui tend un mouchoir, et jette un regard glacial au baron, qu’elle rend responsable du mal être de sa maîtresse. Elle s’avance vers lui tandis que la princesse blonde, pâle comme la mort, tente de reprendre ses esprits.

« N’avez-vous aucune honte de la torturer ainsi ? Est-ce donc de la cruauté volontaire, ou ne connaissez-vous-même pas suffisamment Son Altesse pour savoir qu’elle aime la Nature, et que la cruauté envers les animaux la dégoûte ? »

Elle tremblait de colère, la gouvernante. Elle avait élevée Marzina pendant plusieurs années, et étant devenue plus ou moins une mère de substitution, elle se comportait comme telle, surtout que Marzina la laissait tenir ce rôle en duo avec sa sœur Awena. Rouge de colère, elle prévint le baron :

« Il est trop tard pour rentrer aujourd’hui. Mais nous repartirons dès demain, que Son Altesse le veuille ou non, je ne la laisserais pas ainsi au soin d’un rustre tel que vous ! Elle est fatiguée en ce moment, elle a besoin d’être choyée, pas qu’on l’agresse comme vous!»

Un peu maman poule la gouvernante ? Mais non, à peine…
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
L'entretien prenait un chemin hasardeux, outre l'abattage d'Arbres qui ne suscitait pas chez la Breizh beaucoup de compréhension, fait compréhensible outre mesure, le baron, se contenta, non sans un geste las de la main, de répondre une phrase alambiquée, dénuée de tout sentiments, comme indigne de son intérêt..Après tout, il était ici chez lui, et était encore en droit de décider de l'agencement de sa propriété comme il l'entendait...Du moins, tout cela il le pensa, trop craintif de la voir partir sur un coup de tête pour le dire, le comportement de son Altesse Penthièvrique plus que distant depuis son arrivée..
A lui donc, de se creuser la tête, dans le but unique de trouver une réponse profonde du genre:

1: "Si Enguerrand veut, dieu veut!"
2: "C'est que vous savez, avec la conjoncture actuel, se chauffer est devenue vraiment un luxe, on ne crache donc pas sur les petites économies"
3: "Qu'est-ce que ca peux bien vous foutre?"
4: "N'ayez crainte, l'âme de ce pauvre arbre ira droit auprès de l'Aristote version plante verte, dans le paradis céleste de la communauté afro-arbericaine"

Oui, tout un tas de réponse aussi imagée les unes que les autres mais qui ne satisfaisaient aucunement le baron, qui, dans toute sa splendeur répondit ceci:

Boarf, c'est qu'un arbre...



Certes, on pouvait séant lui reprocher son manque certain de tact, mais l'on ne se refait pas, et même lui, bien qu'il soit au dessus de tout idéaux, ne pouvait décemment être parfait, même si il réfutait cette thèse tout à fait scabreuse...

Puis entrée dans la maison, nouvelle esclandre de la blonde invitée, qui s'exclame plus que de raison quand à la provenance des matière première pour la garde robe Vaisnienne, ce qui eu pour dons de faire lever, imperceptiblement les azurines vers le plafond, bien battit contrairement aux palabres princières qui disaient le contraire, princesse qui au demeurant était partie rendre son déjeuner sur les pelouse finement étudiée de la Batisda...Gast! Elle allait mettre à sac tout le travail des jardiniers si elle continuait de la sorte...

Puis ses paroles aussi, blessante..Lui cruel, lui horrible..C'était un monde qui s'écroulait, lui pensant qu'elle le trouvait parfait, et uniquement parfait...
La voir ainsi, raviva encore plus de souvenirs quand à la Bretagne, et c'est donc le coeur serré, qu'il s'approche...Pour être intercepté par la gouvernante...A lui donc de l'écouter, se mordant la langue au préalable quand au dédain et à la verve de ses paroles..Blanc à son tour, oscillant entre colère et frissonnement qu'une gueuse ose s'adresser à lui ainsi, il répond, froid, impersonnel, sa voix dénuée de tout sentiments:


Sachez, vile créature, que je suis ici chez moi, et que vous vous adressez au maitre des lieux, je vais donc vous mander de changer de ton, séant, et JE déciderais, en compagnie de votre maitresse, quand, elle quittera ma demeure.

Et de n'attendre aucune réaction tandis qu'il s'avance, auprès de son Altesse, plongant avec délice l'azure de ses prunelles dans l'ébène des siennes...

Je suis désolé si cela ai pus vous choquer..Mais certain de nos vêtements nécessitent quelques sacrifices, l'opération est sans douleurs pour ses pauvres créatures..Et je puis vous assurer que seul les animaux malades et mourants servent à ce genre de...Création...

Mensonge éhonté, mais il semblait à ce moment précis qu'il ne pouvait avoir recours à aucun autre précédé pour endormir l'esprit soudainement écologique et défenseur de la cause animal de la blonde..De lui sourire donc, comme pour lui faire croire qu'il disait vrais, il passe une main salvatrice sur sa joue, mordillant légèrement sa lèvre inférieur, comme gêné..Pour sûr qu'il ferait fouetter la couturière malhabile dans la journée, mais à couvert des yeux innocents de la Breizh...Enfin, innocent, tout est relatif....
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Marzina
« Des barbares ! Je le savais pourtant, les françoys sont tous des barbares!»

Elle avait du mal à effacer de son cerveau l’image des petits lapins dépouillés. Elle avait toujours été sensible à ce genre de sujets, elle était contre la barbarie, même si elle se laissait volontiers enivrer par les envies guerrières de ses congénères bretons lorsque les traitres frappaient à leur porte. Mais en ce moment, elle se sentait particulièrement sensible pour à peu près tout, chose qu’elle ne s’expliquait pas.
Heureusement pour elle, elle n’entendit pas la conversation entre Ninnog et Enguerrand, et le visage toujours blafard, elle réclama à sa nourrice:


« Nounig, apportez-moi un peu d’eau mar plij… »

Celle-ci hésita un moment, son regard se posant sur le baron, puis sur sa maîtresse. Elle ne se sentait pas franchement rassurée de la lui confier. Mais cependant, elle entra dans la demeure, et demanda aimablement auprès du personnel de l’eau pour sa princesse.

Celle-ci essayait de respirer calmement, mais elle se sentait franchement mal. De plus, elle ne savait plus quoi penser. Bien sûr elle était venue pour rompre avec lui. Mais en arrivant, lorsqu’elle l’avait vu, son cœur s’était remis à battre la chamade, et elle s’était demandée si vraiment, elle en avait envie, et si elle réussirait. Et maintenant, maintenant qu’elle avait entraperçu cette facette de lui, elle ne savait plus vraiment où elle en était. Elle en était encore totalement bouleversée…

Lorsqu’il s’approcha d’elle, et qu’elle rencontra à nouveau ses yeux, elle s’interrogea à nouveau sur ce qu’elle ressentait. D’un coté, la vue si agréable de son visage lui plaisait toujours autant, et elle rêvait de pouvoir à nouveau se blottir contre lui, entre ses bras, respirer le parfum de sa peau…De l’autre coté, ce penchant cruel qu’il avait, le fait qu’il n’hésite pas à sacrifier des bêtes pour le simple plaisir d’en porter la peau créait en elle un grand malaise. A moins que ce ne soit son mal-être actuel ? Elle ne savait le dire, elle était totalement perdue…Dire qu’elle était venue ici pour retrouver sa liberté, redevenir elle-même…Elle se demandait maintenant ce qu’elle était elle-même, était-elle vraiment tombée amoureuse d’un homme cruel ? Elle leva vers lui des yeux interrogateurs, comme pour qu’il réponde à cette question intérieure.


Je suis désolé si cela ai pu vous choquer..Mais certain de nos vêtements nécessitent quelques sacrifices, l'opération est sans douleurs pour ses pauvres créatures..Et je puis vous assurer que seuls les animaux malades et mourants servent à ce genre de...Création...


Elle était prête à accepter n’importe quel mensonge, dans l’état où elle était. L’amour rend aveugle, et elle accepta volontiers de croire qu’il était naïf, et qu’il croyait vraiment que ces petits lapins n’avaient jamais souffert, juste parce que pour sa conscience, il était plus simple de le croire.

« Non vraiment, messire le baron, vous pourriez facilement trouver des vêtements plus beaux et plus chauds sans mettre à mort autant d’animaux…Je vous assure qu’on vous a honteusement trompé ! Les animaux souffrent toujours lorsqu’on les met à mort ! Imaginez un peu qu’on vous assène un coup de masse d’arme sur le haut du crâne, et qu’on vous retire la peau pour en confectionner un manteau, vous reposeriez en paix vous ? »

Elle acceptait volontiers qu’il faille tuer des animaux pour vivre, mais autant juste pour une seule cape, cela la dépassait. Elle avait encore quelques doutes, quelque chose en elle refusait de croire à cette excuse vaseuse, sûrement son intelligence à vrai dire. Mais il lui sourit, et elle sent son cœur fondre. Comment peut-on être aussi faible ? Voilà qu’elle se souvient à nouveau de la raison pour laquelle elle était venue, elle l’aime trop, et elle doit le quitter !

Mais la chose peut attendre un peu non ? Voilà qu’elle sent sa main sur sa joue, sa main si douce, et elle n’a aucune envie de se passer de ce genre d’attentions pour le moment, elle a juste envie de passer du temps avec lui, juste un peu plus…Ca ne changerait rien, elle le quitterait ensuite, mais un jour de plus, un jour de moins, est-ce que ca changeait vraiment quelque chose ? Elle mordille à son tour sa lèvre inférieure, elle savait que ce qu’elle faisait était mal, et qu’elle devrait lui dire maintenant, et ne pas profiter de ses attentions alors qu’elle comptait le quitter…Mais ce ne serait pas la première fois qu’elle ferait quelque chose que la morale réprouvait, elle se confesserait ensuite, Aristote le lui pardonnerait !
Son air malicieux habituel revient sur son visage, alors qu’elle lui demande :


« Qu’est-ce qu’on mange ici ? J’espère que les goûts culinaires de la région sont meilleurs que vos goûts vestimentaires ou architecturaux… »

Ce qu’elle ne lui avait pas dit, c’est que son appétit avait sensiblement augmenté depuis la dernière fois. Ses assiettes ressemblaient plus à celles que l’on sert à un membre de l’Ordre des Trente qu’aux assiettes pour appétit de moineau qu’on lui donnait auparavant.
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
La naïveté, qu'elle idiot il avait été de ne pas y penser, se faire passer pour un idiot qui ne connaissait rien quant à l'élevage de lapereau nain et qui se laissait abuser par...Par qui?
Bref, cette idée ne lui avait même pas effleurée l'esprit quand on savait à qu'elle point il se tenait en haute estime, alors l'idée, ne serait-ce que d'amoindrir ses capacités intellectuelle lui semblait tout à fait scabreuse.
Mais c'est ce qu'elle croyait, il n'allait donc pas la contredire et ainsi mettre en avant une facette de lui qui ne convenait pas à son hôtesse, et profiter donc de cette ouverture pour s'engouffrer dedans comme une patte d'ourse dans une ruche regorgeant de miel.


Oh oui, vous avez raison...J'ai mal moi même maintenant que votre sublime personne m'éclaire sur le pauvre sort réservé à ces..Animaux...Je regrette par avant. J'irais annuler ma commande...Plus tard.

Ou l'art de noyer le poisson, mais tellement profond que malgré sa condition il manque d'air...A lui donc, d'afficher sur son faciès un air de profonde tristesse, feint avec talent au demeurant, pour l'entrainer de nouveau dans la demeure, priant pour qu'elle ne tache pas les tapis..

[ Petit salon ]

Changement de décors, plus personnel, beaucoup moins vaste mais toujours aussi "bling-bling". Dorures sur les murs, fauteuils ouvragés, tables basses et coussins à foison, on sentait dans cette pièce une certaines touché féminine, qui forçait la proximité, la complaisance et le bien être.
En parlant de proximité, le Vaisneau s'était appesantie près de de la Penthièvre, à qui il servait mets sur mets, lorgnant au passage son faramineux décolleté un peu plus remplit que dans ses souvenirs..

Régalez vous, Altesse...

Et de la laisser se délecter de quelques mets, typiquement français, alors qu'une servante entre, un plats encore fumant en mains.

Je ne sais si vous connaissez, mais, il y a un met, encore très controversé, que j'aime à déguster, et qui gagne à être connu...Les cuisses de grenouilles.

Et à la bonne de découvrir le plat, laissant échapper un léger fumet, appétissant à souhait..Souriant, il ajoute:

Ensuite, je vous ferait découvrir un autre mets, Bourguignon, l'escargot, cuisiné depuis très longtemps...Vous allez adorer!

Tirade appuyée par un sourire heureux de faire partager les mets traditionnels Français.
Mais place aux choses sérieuse:


Dites moi donc, combien de temps restez vous? Longtemps j'espère?!?
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Marzina
« Oh oui, vous avez raison...J'ai mal moi même maintenant que votre sublime personne m'éclaire sur le pauvre sort réservé à ces..Animaux...Je regrette par avant. J'irais annuler ma commande...Plus tard. »

Regard suspicieux de la blonde. Si elle avait voulu croire précédemment qu’il avait peut-être été abusé par quelque marchand, la façon dont il lui avait répondu, avec certes les expressions adéquates, ne la laissaient pas dupes. Amoureuse elle l’était, certes cela l’aveuglait, et oui elle était blonde, mais ca cogitait pas mal dans la tête de la princesse. A vouloir noyer le poisson trop profondément, il finit par vous glisser des mains, et c’est donc en gardant son air suspicieux qu’elle continua la visite avec lui. Mais seul son regard indiqua qu’elle avait saisi la supercherie, et elle n’en fit pas mention. Heureusement, Ninnog lui avait apporté de l’eau, et cela ajouté à l’air frais avait fait passer son malaise, du moins temporairement.

[ Petit salon ]

L’intérieur de la bâtisse lui plaisait beaucoup plus, même si le style français était beaucoup trop marqué, elle qui aimait ajouter ça et là dans ses appartements quelques touches exotiques, rêvant des contrées lointaines de par les livres de récits d’explorateurs qu’elle s’était procuré. Elle s’était ensuite assise près de lui, non sans avoir remarqué l’objet de la convoitise de son hôte. Habituellement, ca l’aurait plutôt flattée, mais elle avait tendance à être agacée par un rien ces derniers temps, et le fait que tout le monde semble faire une fixation sur sa poitrine la vexait horriblement. Son corps tout entier était parfait voyons, s’arrêter sur une partie précise était une honte !

Elle regarda apporter les mets, et s’étonna léééégèrement. Non non, ce n’était pas tant le fait qu’on lui parle de lui servir des animaux étranges dans son assiette, qu’elle aurait préféré voir rester dans les jardins ou les marais, mais plutôt qu’à cette heure de l’après-midi, alors qu’elle avait parlé goûter avec lui, on lui servait des plats salés. Et la princesse était du genre difficile sur sa nourriture. Il faut dire qu’elle avait l’habitude de se réveiller la dernière, elle mangeait donc plus ou moins ce qu’elle voulait, au grand dam du Roy, et son régime était presque entièrement composé de douceurs sucrées que l’on réservait généralement à l’heure du thé. Elle avait gouté du bout des lèvres ce qu’on lui servait, mais ca n’était certes pas à son goût. Et le tout manquait cruellement de chouchen !


« Régalez vous, Altesse... »

Froncement du petit nez de celle-ci. Maintenant que son malaise était passé, elle reprenait petit à petit ses habitudes princières.

« Régalez-vous, c’est vite dit cher hôte, je ne vois là que du sel partout…J’ose au moins espérer que ce n’est pas du sel de Guérande* ! N’auriez-vous pas quelque chose de sucré à me mettre sous la dent, ou dois-je vous montrer concrètement à quel point je suis affamée pour qu’on me propose un régime alimentaire digne de ma personne ? »

Assise, le dos aussi droit que possible, imposante, ses yeux se firent défiants en rencontrant ceux du baron. Elle reprenait confiance en elle, c’était indubitable, et bientôt, elle pourrait commencer à asseoir les bases du projet qu’elle avait dessiné en chemin. Alors qu’il lui parlait de grenouilles et d’escargots, elle lui répondit :

« Ce n’est pas à la Cour de Bretagne que l’on mangerait une quelconque bête qui se traîne tant dans la boue que dans la vase ! C’est digne d’un gueux ! »

Elle snoba carrément la servante et son plat, et se leva brusquement, la moue boudeuse, tournant le dos à son hôte.

« Je ne sais pas combien de temps je vais rester…à vrai dire, j’avais imaginé pouvoir passer quelques jours chez vous… »

Le dos toujours tourné au baron, le sourire de la blonde se fit carnassier, alors que lorgnant ses ongles d’un air distrait, elle laisse sa phrase en suspens, avant d’ajouter :

« Mais je ne sais combien de temps je saurais rester sans mes addictions…Vous me privez déjà de sucre, de chouchen…Et c’est donc volontairement que je me sacrifierais en me privant de ma dernière addiction. Dommage, vous auriez pu en profiter… »

Elle se tourne à nouveau vers lui, son sourire a disparu, son petit nez hautain est levé bien haut, tandis qu’elle affiche une moue boudeuse. La princesse n’a pas fini de le torturer, et c’est de bonne guerre !

*famille bretonne avec laquelle les Montfort sont en froid
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
C'était dit, elle jouait sa comédie en cette après midi, se faisant impossible à vivre et hautaine, digne de son rang, enfin, elle remettait le petit baron qu'il était à sa place..Et lui, ne savait vraiment pas sur quel pied dansait. Non seulement le comportement de la Breizh était en tout point différent de celui qu'elle avait eu à Nantes, mais en plus, elle le prenait de haut, mettant à mal son côté Français et toutes les petites attentions qu'il avait fait préparer dans le but unique de la convaincre que l'on savait également vivre en France. A lui donc de se mordre la lèvre, pour ne pas s'empourprer et se saisir d'elle pour la secouer comme un prunier, histoire de remettre en place sa cervelle princière.
Non, il se contenta de lorgner ses mains, tandis que dans un geste superbement hautain elle lui tourne le dos, debout telle une muse blonde à la poitrine un peu plus proportionnée...
Ajoutant au préalable pour les valets:


Vous avez entendu ce que son Altesse réclame? Alors remuez vous et amenez quelques douceurs sucrées à sa princière personne!

S'était dit, et l'on s'affaire déjà, alors qu'il ajoute, pour la princesse cette fois:

Digne d'un gueux dites vous? Alors nous divergeons tout deux quand au raffinement culinaire Altesse, il est clair.

Serrant les dents quant au prochain affront qui ne saurait attendre, il laisse ses azures parcourir la courbe délicieuse du séant princier, se délectant presque du spectacle qui lui était offert...Mais déjà, la blonde repasse à l'attaque, et c'est donc avec une grande concentration qu'il retient un soupire las...

Princesse, princesse princesse...Pour votre envie de sucrée, cela va être réglé..Au plus vite...Pour le Chouchen, pardonnez, mais je n'en ai guère dans mes caves...Nous sommes en royaume Français ici, et vous savez que le seul alcool qui attire mon engouement est le vin...

Et de se lever, pour doucement glisser une mains d'Albâtre sous les boucles blondes, massant avec dilection la nuque princière, tandis qu'il termine sa phrase, dans un chuchotis:

Quant à votre dernière addiction, nous savons tout deux que ne pas la combler pendant votre présence en ma demeure risque d'être difficile...D'autant plus que je suis un hôte qui a à coeur de combler ses invitées...

Sourire mutin qui ourle les lèvres Vaisniennes, alors qu'il les apposes dans un délicat baiser sur la nuque maintenant offerte, ses mains emmêlées dans la chevelure d'or...
Il était vil...Et il l'assumait!

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Marzina
Il aurait été difficile pour Marzina de se comporter ainsi en temps normal, mais il faut dire que plusieurs choses l’aidaient. Déjà, les habitudes de vie beaucoup trop françaises du baron mettaient Marzina mal à l’aise, elle qui voyageait peu hors de Bretagne. En plus, elle était depuis peu d’une humeur particulièrement lunatique, et il en fallait peu pour qu’elle s’agace, alors qu’elle faisait habituellement preuve de plus de patience. Et enfin, la dernière raison et non des moindres, est qu’il lui serait moins difficile de le quitter si elle s’acharnait à instaurer un climat plus tendu, voire même peu agréable entre eux, et elle comptait sur l’égo du baron pour l’y aider.

« Vous avez entendu ce que son Altesse réclame? Alors remuez-vous et amenez quelques douceurs sucrées à sa princière personne! »

Au moins aurait-elle ses gâteaux, ses précieuses sucreries dont elle avait déjà dû se passer une partie du voyage, Ninnog n’en ayant pas emporté suffisamment, elle avait manqué, et elle n’aimait pas manquer de quelque chose. Cette dernière était d’ailleurs debout, discrète dans un coin de la pièce, observant la scène, curieuse de voir ce qui allait se passer, et savourant avec sadisme la caractère actuellement odieux de sa maîtresse qui se déchainait sur le baron. La mettre en état de manque n’était jamais bon pour son entourage, c’était bien connu au Château de Nantes, et c’est avec un plaisir certain que Ninnog avait planifié le manque de sucreries durant le voyage afin de faciliter la rupture de sa princesse préférée.

« Digne d'un gueux dites vous? Alors nous divergeons tout deux quand au raffinement culinaire Altesse, il est clair. »

Reniflement hautain. La noblesse ne mangeait pas les racines parce qu’elles poussaient en terre, elle ne s’imaginait donc pas manger de choses visqueuses ou baveuses, ce n’était pas digne de sa personne.

« Princesse, princesse princesse...Pour votre envie de sucrée, cela va être réglé..Au plus vite...Pour le Chouchen, pardonnez, mais je n'en ai guère dans mes caves...Nous sommes en royaume Français ici, et vous savez que le seul alcool qui attire mon engouement est le vin... »

Elle l’arrête en levant la main, et feint l’affliction, reniflement triste, petite main tremblante qui vient se loger sous son nez, et elle dit d’une voix qui se veut attristée :

« Je suis…triste de remarquer que, sachant ma visite prochaine, vous n’ayez pas pensé à me faire plaisir, connaissant mon goût certain pour cette boisson…Avec un peu de chouchen à portée de main, je me serais sentie un peu chez moi ici, et je serais restée plus longtemps…»

Bien sûr, elle n’était pas partie sans provision, il y avait une bouteille de chouchen dans le carrosse, que Ninnog l’avait autorisée à emporter, mais cela, elle ne lui dirait pas, elle voulait le faire culpabiliser pour n’avoir pensé aucunement à préparer son arrivée. Elle aimait être accueillie de façon chaleureuse, et les impressions qu’elle avait ressenties jusqu’alors ne faisaient qu’accentuer son mal-être. Elle ne se sentait pas à l’aise, pas chez elle, et cela la rendait nerveuse. Une brusque montée de nervosité monte en elle, et elle se sent les larmes aux yeux. Elle ne pleurait jamais, et gérait plutôt bien sa nervosité, pourquoi cette faiblesse ? Non, ca ne venait pas de lui, pas de ses sentiments, sûrement de la grande fatigue qui l’habitait ces derniers jours.

Sa peau frissonne tandis qu’il effleure sa peau, elle prend une grande inspiration, reprend ses esprits, et tourne la tête vers lui, le sourire malicieux aux lèvres. Elle lui répond dans un même chuchotis :


« Pensez-vous que je m’offrirais de nouveau à vous juste parce que vous me procurez des caresses alléchantes et flatteuses ? Il vous en faudra beaucoup plus pour me combler en tant qu’invitée, et que j’accepte de vous combler à mon tour… »

Sourire mutin de la princesse cette fois, tandis qu’il appose un exquis baiser sur sa nuque, qui provoque en elle une brusque montée de chaleur. Elle se tourne vers lui, et lève ses yeux anthracite vers ses yeux bleus. Volontairement provocante, elle lui demande :

« Qu’avez-vous donc prévu pour la suite, en attendant que mes petites…douceurs arrivent ? »

Petit sourire coquin de la blonde, qui sursaute tandis que derrière elle résonne la toux de sa gouvernante, visiblement courroucée de la tournure des événements. Marzina se tourne vers elle, et un air contrit s’affiche sur son visage. Et son comportement changea alors du tout au tout soudainement, tandis qu’elle était jusqu’alors sous le charme du baron d’Ittre, la voici à nouveau distante, tandis qu’elle lui demande :

« Peut-être pourrions-nous nous entretenir ? Il faut que nous parlions, pendant que je suis là… »

Sourire satisfait de la gouvernante, qui affiche clairement le rôle de chaperon qu’elle tiendra lors de ce séjour, qui se raccourcira sûrement bientôt, dès que la princesse aura parlé des raisons de sa visite à leur hôte!
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
Rame petit Vaisneau face à cette femme manipulée par le sans nom, sans nul doute...Rame pour rester à niveau de ses répliques, tantôt mesquines, tantôt mutines..
Ses azurines maintenant plantées dans le regard sombre de son Altesse Penthièvrique, il rit de son chuchotement, avant de répondre, enjôleur à souhait:


Ô monde cruel, vos exigences accroissent avec le temps, dires qu'à Nantes...

Laissant sa phrase en suspend, il se laisse maintenant aller à sourire, faciès illuminé par l'arrivée probable d'une étreinte avec la Breizh, arrivée confirmée par la phrase qui suis quand à comment s'occuper jusqu'à l'arrivée des douceurs, notant au demeurant le jeu de mots et d'esprit que la blonde venait d'établir.
A lui donc de s'approcher, laissant la chaleur de son souffle envahir les sens de la Montfort, ses Azurines détaillant avec dilection les ébènes...Il se penche et répond donc, sa voix rendu rauque par l'excitation du moment:


Ma foi, j'ai bien quelques petites idée à vous soumettre qui risquent..

Coupure, la gouvernante est là, qui les fixe avec véhémence et se racle la gorge bruyamment, assurant parfaitement son rôle de casse bonbon en chef..
Assurément elle comptait fichtre en l'air les plans du jeune couple par sa présence plus qu'incommodante, ce qui avait pour dons de mettre l'Ittre dans un état passablement énervé..
D'autant plus quand la princesse reprend son état latent, soit distante et froide, impersonnelle, entaillant l'égo de son hôte, qui, une fois n'est pas coutume se mord la lèvre pour ne pas réagir...

Nous entretenir? Ma foi, si vous y tenez...Prenez de nouveau place Altesse.

A son tour en réponse de prendre une attitude plus noble, tandis que les douceurs sucrés commandées par la princesses font leurs entrée sur un plateau d'Argent déposé sur la table basse.
Congédiant la bonne d'un signe de tête, il reporte son attention sur la fille de Roy, passe une main désinvolte dans sa crinière de paille, pour continuer:


Je vous en prie, servez vous, et parlez moi. Dites moi donc ce qui nécessite cet attitude si hautaine à mon égard. Je suis tout ouï et j'ai hâte de savoir ce qui a changé depuis Nantes.

C'était dit, et il appuyait ses paroles en la fixant avec défiance, l'ire qui le possédait séant tout à fait palpable, emplissant la pièce et rendant l'ambiance légèrement plus tendue...
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Marzina
« Ô monde cruel, vos exigences accroissent avec le temps, dires qu'à Nantes... »

Sourire énigmatique de la blonde, certes ses exigences augmentaient, mais c’était bien normal à ses yeux à elle, puisqu’elle n’offrait qu’à lui la possibilité de profiter de son corps plus d’une nuit, chose qu’elle n’avait pas encore accordée jusqu’alors…Et qu’elle s’accordait à ce moment précis à lui octroyer dans un délai plus ou moins long, alors qu’il l’aguichait indignement avec son souffle sensuel sur sa peau. Et le pire, c’est qu’il réussissait fort bien son coup ! Ses attentions allumaient en elle un feu renforcé par ses sens en ce moment exacerbés. Elle plonge ses yeux dans les siens, et cela ne fait que renforcer la tension en elle, elle n’a plus qu’une envie, lui sauter dessus…

« Ma foi, j'ai bien quelques petites idées à vous soumettre qui risquent..»

Mais la coupure de sa gouvernante la ramène à la raison, la pousse à reprendre ses esprits. Elle doit se faire force, elle doit être ferme ! Elle sent déjà, dans le comportement du baron, son agacement qui pointe le bout de son nez. Est-ce que ce sera un atout ou une contrainte dans ses plans ? Elle ne le sait pas encore, d’ailleurs, elle ne sait plus grand-chose…

"Nous entretenir? Ma foi, si vous y tenez...Prenez de nouveau place Altesse."

Elle semble un peu hésitante, s’assied à son tour, le plus loin possible de lui qu’elle puisse. Certes, c’est elle qui a pris cette décision, et oui, c’est elle qui l’avait incité à la discussion, et maintenant, elle regrettait presque qu’il ne l’ait pas écoutée, et ne l’ait pas enlevée sauvagement loin de sa gouvernante et de sa conscience…Non, finalement, elle le regrettait complètement !

Elle profite de l’arrivée des biscuits pour se jeter dessus, elle a une faim de loup, elle avale une madeleine, puis une autre, et encore une autre. Ah ca va mieux que les cuisses de grenouille, c’est sûr ! Et c’est tellement plus simple que de parler…


« Je vous en prie, servez vous, et parlez moi. Dites moi donc ce qui nécessite cet attitude si hautaine à mon égard. Je suis tout ouï et j'ai hâte de savoir ce qui a changé depuis Nantes. »

Le ton est ouvertement froid, elle le sent. Allez, une autre madeleine tiens…Le sucre lui donnera du courage ! Elle évite sciemment ses yeux, regarde ailleurs, ses petites chaussures du jour tiens…Brodées de perles, avec cette petite couleur si douce, elle avait voulu ces chaussures dès qu’elle les avait aperçues ! Elle était comme ça la blonde, elle voit, elle veut, elle prend ! Nouvelle madeleine, le plateau se vide à vue d’œil, et l’appétit de la blonde ne semble pas se calmer.

« Ch’uis pas hautaine !… »

A peine non ! Et sans s’empiffrer de madeleines, ce serait plus compréhensible…Madeleine qu’elle avale tout rond, redoutable prédatrice, les sucreries n’ont qu’à bien se tenir ! Nouveau regard vers cette madeleine, unique, qui réside sur le plateau…Elle est tellement triste, cette madeleine, seule sur ce grand plateau d’argent…Ca lui monte les larmes aux yeux…Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle manque de pleurer sur une madeleine toute seule, se reprend, et l’avale, sans autre forme de procès. Les chaussures redeviennent tellement intéressantes, et elle prend son souffle. Elle sait ce qu’elle veut dire non ? Et elle a tout plein de mots dans sa caboche pour dire tout plein de choses…pourquoi ca sort pas ? L’idée arrive, brillante, sublime ! La blonde prend un air tragique, et plonge des yeux noirs faussement larmoyants dans les yeux bleus du baron, elle s’approche de lui, prend l’une de ses mains entre les siennes, et lui annonce :

« Je me suis rendue compte…oui…vous aviez raison messire le baron ! Vous êtes parfait, trop parfait ! Vous êtes trop bien pour ma personne ! Je suis pleine d’imperfections, j’ai des tas d’addictions, je suis une horrible pécheresse…Ce serait un crime de laisser un homme tel que vous rester l’homme d’une seule femme ! »

Elle détourne la tête, une main sur le front, dramatique.

« Et je ne puis malheureusement pas partager…Triste destin, je crois que notre histoire est vouée à l’échec ! Nous allons devoir nous quitter, nous dire adieu… »

Ah, voilà que ca va mieux ! Marzina, bien que très imbue de sa personne, n’avait-elle aucune gêne à diminuer ainsi sa personne, elle n’en croyait bien entendu pas un mot. Mais c’était une solution de facilité, ayant flatté ainsi l’égo du baron, ayant souligné ses propres défauts, elle n’avait aucun doute, il allait accepter de la quitter. Alors qu’elle s’était presque amusée jusqu’à maintenant à lui jouer cette comédie dramatique, voilà que ses yeux lui piquent, elle détourne la tête, se mord la lèvre. Doué, elle est trop faible en ce moment, les larmes lui montaient trop vite aux yeux, gast !

Avec ses ongles, elle se pince discrètement mais non moins cruellement la cuisse, pour détourner la douleur. Mais d’où vient-elle d’ailleurs, cette douleur ? Elle a un poids sur la poitrine d’un coup, une sensation de déchirure…Pourquoi ca fait si mal ? Elle essaie de détourner la chose, de repartir sur son jeu dramatique, et ajoute d’un ton qui se veut dégagé, mais qui est légèrement tremblant :


« Et puis de toute façon, n’ayons aucun regret, je ne me serais jamais habitué à vos coutumes, qu’elles soient vestimentaires ou culinaires ! »

Elle essuie d’un geste furtif une larme qui roule sur sa joue. Elle savait que ca serait difficile, à cause de ses envies, mais elle ne pensait pas que ca lui ferait autant mal…
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
Enguerranddevaisneau
Une douche froide, une vrais, en plein mois de février et ceci grâce à une princesse de Breizh. Avouez que l'idée et plutôt saisissante. Et bien c'était ce qu'il se passait en ce moment même dans le petit salon de la Batisda Ataraxie de Loches, demeure familiale des Vaisneau. Dans la tête du baron, tempête qui se déchaine tandis que les mots de la blonde font leur chemin.
A lui dans un sursaut de colère de serrer les poings à en faire blanchir les jointures, tandis que ses veines ressortent peu à peu sous sa peau de marbre, prêtent à exploser. Il était las, las que quand enfin la vie lui faisait un cadeau, elle lui reprenne quelques temps plus tard...
Elle le quittait donc, de manière bien mesquine qui plus est. Croyait elle vraiment qu'user du narcissisme du baron ferait passer plus allégrement ses mots? Le croyait elle si naïf? Si imbus de lui même?
Certes, il avait pour lui même une affection qui dépassait l'entendement lambda, mais il possédait, même si cette information risque d'en laisser plus d'un sceptique, un coeur.
Nouveau mordillement de la lèvre inférieur, qui décidément ne sortirait pas indemne de cette visite, il répond:


Trop bien pour vous? Alors que nous sommes sur de nombreux points semblables?

Il se lève, marchant maintenant d'un pas énergique, demandant dans un geste majestueux de la main, qu'on lui apporte du vin...
Le silence plane, jusqu'au retour du nectar carminé, qu'il se fait servir, avant de l'avaler d'un trait, épanchant ainsi sa soif et la tristesse qui le gagnait..Ses traits quant à eux, étaient maintenant voilés par une expression de profonde décrépitude, il écoute sa nouvelle tirade pour répondre du tac au tac:


Nous dires adieu? Vous avez fait tout ce chemin pour que nous nous disions adieu?


Incrédule, il la fixe maintenant, ne faisant même pas fi de sa dernière remarque assassine, seulement conscient des larmes qui peu à peu emplissent les ébènes princières...A lui donc, de s'approcher, et de se saisir de sa main, fermement, tandis que de nouveau, il la détaille de ses azurs.Il ne comprenait pas, elle le quittait, comme ca, le blessant au demeurant mais semblait tout de même touchée, triste de cette décision..De plus, le fait qu'elle semble émue, et perde contenance ainsi, mettait plus que de raison la puce à l'oreille Vaisnienne, qui maintenant pensait la connaitre plutôt bien.
Profitant de son avantage, il pousse son désir un peu plus loin et attire d'emblée la princesse contre son flanc, avant, d'apposer doucement, ses lèvres sur les siennes...
Et tant pis pour la gouvernante.
Tant pis qu'elle le quitte.
Il n'était pas homme qui se laisserait abattre. Réponse donc, dans un souffle:


Vous savez que cette décision n'est pas la meilleure..Vous vous méprenez complétement sur ce que vous voulez...Mais j'accepte..Toutefois, cette décision inclus le fait que nous ne nous voyons plus...

De reprendre son souffle, et d'ajouter d'une voix forte et ferme:

Jamais!
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Marzina
La présence et le comportement de sa gouvernante l’avaient poussée à précipiter un peu les choses. Elle ne pensait pas lui dire comme ça, quelques heures à peine après être arrivée, elle avait pensé passer quelques jours auprès de lui, profiter une dernière fois de sa personne, de sa présence, de la douce félicité qui la gagnait à ses cotés, avant de lui en parler. Mais elle n’en avait finalement pas eu la possibilité, elle aurait voulu lui dire au revoir autrement…
Elle pose les yeux sur lui, il a l’air furieux. Elle pensait que présenter les choses comme ça lui conviendrait…Qu’il ne trouverait pas à y redire quoi que ce soit, qu’il accepterait juste, et que ce serait plus simple, plus facile…


« Trop bien pour vous? Alors que nous sommes sur de nombreux points semblables? »

Elle ne répond pas, baisse la tête. Que répondre à cela ? Elle n’a rien à répondre à cela, les raisons évoquées pour le quitter sont totalement mensongères, comment soutenir une argumentation qui repose sur du vide ? Elle ne relève pas la tête, ne le regarde pas. Déjà parce qu’elle a un peu honte, et aussi parce qu’elle a peur d’éclater en sanglots si elle croisait son regard, si elle y voyait une quelconque haine pour elle…Est-ce qu’il la hait maintenant ? Oui sûrement, s’il avait un peu d’affection pour elle, vu la façon dont il s’est énervé, elle a dû le blesser…Nouvelle vague d’angoisse et de tristesse.

« Nous dire adieu? Vous avez fait tout ce chemin pour que nous nous disions adieu? »

Oui, peut-être, un peu…Elle redoutait cette visite, elle redoutait ce moment précis…C’est pour ça qu’elle ne voulait pas venir…Et pourquoi cette rupture déjà, exactement ? Ah oui, une trop forte dépendance envers lui, des sentiments trop forts, des responsabilités qu’elle ne voulait pas assumer en somme…Et des peut-être qui créaient en elle une peur panique. Elle ne s’attachait plus à personne, plus depuis qu’elle s’était attachée à Rowenda comme à un père, et qu’il était parti, qu’il l’avait abandonnée, laissée seule…Elle ne voulait plus revivre ca, ca avait été trop dur, elle préférait rester seule que de croire à nouveau, et qu’on lui brise le cœur. Même si elle devait se faire du mal à elle-même d’abord, par prévention. Il lui prend la main, et elle le maudit. Pourquoi ne voulait-il pas accepter tout cela tranquillement, juste la haïr, et la laisser partir ?

Elle aurait pu être lâche, juste lui écrire, ne pas le revoir…Mais non, elle n’en avait pas été capable, parce qu’au fond d’elle, elle voulait quand même le revoir, même une dernière fois, juste une dernière fois…Il lui avait tant manqué depuis qu’il était parti, c’était devenu tellement atroce, elle voulait goûter à nouveau à sa présence, avant de se persuader que ce serait la dernière fois, qu’elle devrait s’en passer. Maintenant, elle se rendait compte que c’était une erreur, et que son contact, le sentir ainsi près d’elle, c’était beaucoup trop dur, elle ne voulait pas le quitter…

Il la serre contre elle, et c’est comme un soulagement momentané, et tandis qu’il pose ses lèvres sur les siennes, elle goûte encore quelques instants au bonheur…Saurait-elle s’en passer ? Ninnog ne dit rien, ne réagit même pas elle, elle ne fait qu’essuyer ses larmes avec son mouchoir, elle a toujours été un peu fleur bleue…


« Vous savez que cette décision n'est pas la meilleure.. »

Oh oui, ca elle le sait parfaitement, c’est une décision lâche, et chaque carré de sa peau lui fait bien comprendre qu’elle fait fausse route, et que s’éloigner n’est clairement pas souhaitable…

« Vous vous méprenez complètement sur ce que vous voulez... »

Oui, elle le sait, elle sait qu’elle est complètement paumée, elle sait qu’elle le veut, et d’un autre coté, elle ne veut pas des conséquences qui en découleraient…Peut-elle concilier les deux ? Non…Mais elle manque de courage, et son état actuel, faible et maladif, ne l’aide pas à assumer ses penchants, elle ne se sent plus de taille…

« Mais j'accepte.. »

Il accepte, cette fois-ci, c’est bel et bien terminé…Le mal la reprend à nouveau, elle se sent plus faible que jamais, nauséeuse.

« Toutefois, cette décision inclus le fait que nous ne nous voyons plus... Jamais! »

Pourquoi se donne-t-il tant de mal pour retourner le couteau dans la plaie ? La blonde ne retient plus ses larmes, les barrages ont cédé, et c’est par vagues que l’eau salée vient rouler sur ses joues. « Jamais » ? C’est comme « toujours », c’est un mot qui lui fait peur… Que peut-elle faire, que lui reste-t-il donc à part ses larmes ? Elle avait réfléchi à cette décision, elle l’avait préparée, elle s’y était préparée, et pourtant, maintenant qu’elle la prenait concrètement, elle avait l’impression horrible que le monde s’écroulait autour d’elle…Elle est toujours aussi perdue, mais une chose est sûre, elle a mal, elle a beaucoup trop mal…Ses mains serrent la sienne, comme pour s’y accrocher, pour ne pas dériver…Elle lève ses yeux larmoyants vers lui, et d’une voix à peine audible, elle supplie :

« Je ne veux pas… »

Non, elle ne veut pas de ce mot, elle ne veut pas du « jamais », c’est trop douloureux, l’idée de ne plus le revoir, rien qu’à y penser, elle a l’impression que la souffrance va faire exploser son cœur en morceaux…Que faire, que faire quand d’un coté la souffrance est trop importante, et de l’autre, la peur est trop immense ? Les mots passent ses lèvres, toujours aussi faiblement :

« Qu’est-ce que je fais ?... »

Elle a essayé, elle a essayé de le quitter, et elle n’y arrive pas. Elle a tout donné, elle a perdu, c’est trop dur…Elle ne sait pas ce sera demain, et ca lui fait extrêmement peur, mais elle sait qu’elle le veut contre elle, elle veut le savoir à ses cotés, elle ne peut pas le faire disparaître de sa mémoire, elle ne le supporterait pas…Elle le serre brusquement contre elle, enfoui son visage dans le creux de son cou, pleurniche :

« Je vous aime…Enguerrand… »
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Les blondes bretonnes nettoient dans les cœurs à la dynamite...
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