Rolin
Rolin roupillait depuis plusieurs heures déjà.
Un rêve...
Un paysage et des silhouettes se dessinèrent bientôt. Voilà que notre héros se retrouvait au beau milieu d'une petite rivière bordée par des peupliers parfaitement alignés d'où émanait des mélodies chantées par quelques volatiles dissimulés dans les cimes de leurs arbres respectifs. Pas décidé à se laisser bercer comme un idiot, le brun remonta le cours d'eau à contre-courant, sans trop de difficulté, l'eau lui arrivant à hauteur de cheville. Mais tandis qu'il enchaînait les pas, il s'aperçut rapidement qu'il n'était absolument pas seul.
Toutes ses conquêtes défilèrent, sans la moindre agressivité, en tenue d'Eve, sous un soleil radieux.
Toutes celles dont il a oublié le nom...
Et les autres...
Mirannda...
Adessa...
Lily...
Exquiz...
Ah Exquiz ! La trépidante Exquiz ! En faire l'éloge n'était guère nécessaire. Il suffisait de voir la multitude de bipèdes plus ou moins pouacres qui lui tournaient autour pour comprendre à quel point elle était particulière.
Un énorme vague déferla soudainement.
Rolin but la tasse. Et lorsqu'il sortit la tête de l'eau, il fut plongé dans une profonde torpeur.
Ciel menaçant. Le soleil avait disparu. Les nuages excessivement noirâtres larmoyaient sans plus cesser. Les peupliers s'en étaient allés pour céder la place à des chênes où étaient perchés des corbeaux qui le reluquaient, lui qui désormais refluait dans une eau qui lui arrivait à hauteur de bassin.
Des hommes à l'horizon. Ses victimes d'antan déferlaient en sa direction, une à une, bras tendus, du moins lorsqu'ils en avaient encore, pour tenter de l'attraper. Mieux valait les esquiver. A chaque fois, il pouvait clairement voir les blessures qui leur avait infligé. Tantôt une tête coupée, tantôt un pied en moins, tantôt une profonde entaille dans le torse. Tous avaient cette particularité d'émettre des plaintes à glacer le sang de n'importe quel individu, fût-il comte Thrace. Le sang, justement, coulait abondamment de leur blessure.
Et puis, lorsque les fantômes disparurent, lorsque Rolin se crut sauvé, il tomba nez à nez avec un zèbre imposant. Là, dressé sur un magnifique destrier, un homme recouvert d'une lourde armure le fixait, sans bouger, sans non plus chercher à le choper. Seul sa figure apparaissait.
Cette blondeur, ces yeux bleus, cette armure, cet étendard, cet écu... ce ne pouvait être lui...
_________________
La pitié du bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
Rolin d'Ailleurs
Un rêve...
Un paysage et des silhouettes se dessinèrent bientôt. Voilà que notre héros se retrouvait au beau milieu d'une petite rivière bordée par des peupliers parfaitement alignés d'où émanait des mélodies chantées par quelques volatiles dissimulés dans les cimes de leurs arbres respectifs. Pas décidé à se laisser bercer comme un idiot, le brun remonta le cours d'eau à contre-courant, sans trop de difficulté, l'eau lui arrivant à hauteur de cheville. Mais tandis qu'il enchaînait les pas, il s'aperçut rapidement qu'il n'était absolument pas seul.
Toutes ses conquêtes défilèrent, sans la moindre agressivité, en tenue d'Eve, sous un soleil radieux.
Toutes celles dont il a oublié le nom...
Et les autres...
Mirannda...
Adessa...
Lily...
Exquiz...
Ah Exquiz ! La trépidante Exquiz ! En faire l'éloge n'était guère nécessaire. Il suffisait de voir la multitude de bipèdes plus ou moins pouacres qui lui tournaient autour pour comprendre à quel point elle était particulière.
Un énorme vague déferla soudainement.
Rolin but la tasse. Et lorsqu'il sortit la tête de l'eau, il fut plongé dans une profonde torpeur.
Ciel menaçant. Le soleil avait disparu. Les nuages excessivement noirâtres larmoyaient sans plus cesser. Les peupliers s'en étaient allés pour céder la place à des chênes où étaient perchés des corbeaux qui le reluquaient, lui qui désormais refluait dans une eau qui lui arrivait à hauteur de bassin.
Des hommes à l'horizon. Ses victimes d'antan déferlaient en sa direction, une à une, bras tendus, du moins lorsqu'ils en avaient encore, pour tenter de l'attraper. Mieux valait les esquiver. A chaque fois, il pouvait clairement voir les blessures qui leur avait infligé. Tantôt une tête coupée, tantôt un pied en moins, tantôt une profonde entaille dans le torse. Tous avaient cette particularité d'émettre des plaintes à glacer le sang de n'importe quel individu, fût-il comte Thrace. Le sang, justement, coulait abondamment de leur blessure.
Et puis, lorsque les fantômes disparurent, lorsque Rolin se crut sauvé, il tomba nez à nez avec un zèbre imposant. Là, dressé sur un magnifique destrier, un homme recouvert d'une lourde armure le fixait, sans bouger, sans non plus chercher à le choper. Seul sa figure apparaissait.
Cette blondeur, ces yeux bleus, cette armure, cet étendard, cet écu... ce ne pouvait être lui...
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La pitié du bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
Rolin d'Ailleurs