Gandrel
HRP: Pour l'instant ce Rp est privé, néanmoins tout ceux qui souhaiteraient y participer quand cela sera possible seront les bienvenus s'ils m'en font une demande via MP.
Tout abus sera supprimé sans préavis.
De plus je reste disponible afin d'aider tout débutant et/ou timide souhaitant se lancer au jeu de l'écriture et ce, même s'il ne s'agit que de répondre à une question. N'hésitez plus !
Le but de ce RP est de vous divertir, bonne lecture.
... et veuillez m'excuser des private joke, anecdotes et autres souvenirs énumérés qui, je l'espère, n'alourdiront pas le texte.
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[Dans la taverne "l'Antre de vie"]
Quand la porte de la chambre se referma, un instant ou quelques minutes après, ses mains tremblèrent. La flamme de la bougie, seule source de lumière de la pièce vacilla. Lui ne cilla pas et, aussi froid que l'effroi, rendit sa respiration de plus en plus intense.
Inspiration, expiration, inspiration, expiration...
Un instant ou quelques longues minutes plus tard, il ne s'en aperçu guère, le blondinet repris sa marche en avant à travers sa chambre d'hôtel sans voir le billet gisant au sol que l'on avait glissé sous sa porte et posa le cierge sur la table de chevet avant de se déshabiller puis de glisser sous les nombreuses couches de tissus de sa couche actuelle.
Ses yeux fixant sans la voir une fresque 1 représentant une cuisinière en pleine besogne offrant à la postérité un visage buriné et une attitude qui s'enorgueillait d'un savoir faire certain, prête à élever au rang d'art le contenu éphémère d'une assiette. Autour d'elle s'agitait ça et là quelques marmitons épluchant légumes et déplumant de la volaille qui, à n'en point douter, finiraient en gratin local pour un riche maitre si l'on décryptait les indices. Les légumes étant des pommes de terres et la volaille des ortolans 2 . Mais non, le juventus 3 l'ignorait totalement. Et l'on ne pouvait ni mettre cela sur le compte du talent du peintre qui n'en manquait pas, ni sur l'obscurité du lieu car, même en plein jour en pareille condition, il ne l'aurait pas vue.
Un instant ou quelques longues minutes plus tard, son regard se dirigea vers les baies géminées 4 de la pièce cherchant à travers les carreaux une quelconque étincelle.
Hélas, ses yeux qui n'affichaient ni force ni conviction présentaient la même similitude que les étoiles : un épais voile sombre. Au moins pouvait-on expliquer l'absence des astres par l'envahissante présente d'une épaisse couche nuageuse grisâtre.
- Handicapé des sentiments.
C'était la phrase qui se heurtait à sa compréhension. Peut-être... surement... si elle le disait, elle. Chercher quand, chercher comment.
D'un geste brusque de colère l'écrivaillon arracha ses couvertures et jaillit du lit de manière semblable à celle des petits diablotins de papiers que l'on enferme dans des boites pour surprendre les enfants. Rageur il tourna en rond cherchant, tout en sachant pertinemment qu'il n'y en avait guère, une bouteille à vider. Boire, le blondinet avait besoin de boire et, torture, rien qui pu satisfaire son besoin ne se dissimulait icelieu.
Peu après, ou bien plus tard, l'assoiffé se ressaisit et posa son fessier sur la literie riant de lui-même avant de s'exclamer à la lune.
- Père, je fais du mimétisme ! Moi qui rêvait de vous ressembler, je crois bien que j'ai réussis.
Son rire reprit de plus belle. Certes ce n'était pas en ce sens que l'adopté avait placé ses espoirs mais bon... De plus, fallait-il souligner que feu le Prince avait su avec un talent indéniable tourner cela en qualité. Encore aujourd'hui, longtemps après sa disparition, celui-ci restait, et de très loin, le plus grand buveur des Royaumes.
Soudainement rassuré -de quoi on se le demande- il se rendit compte de la chair de poule et des violents soubresauts de son corps dû au froid ambiant.
Tout aussitôt il se pelotonna entièrement sous les draps maudissant l'absence de la boule de poil qui avait un talent inné pour réchauffer les lits. Sans aucun doute l'animal avait su, lui, trouver un nid douillet et chaud pour y passer la nuit. Cette pensée à son chat lui fit sourire car une autre pensée s'imposa. L'idée du lait. Oui, du lait. Sa réflexion, passant sans gène aucune du coq à l'âne, même si aucune de ces bestioles là n'en fait, du lait.
Précisément, il songe au lait contenu dans une certaine flasque de calva dont l'avait détroussée la carmine quand ils firent officiellement connaissance en Touraine. D'ailleurs il avait été très étonné de lui laisser si aisément alors que tant d'autres s'étaient confrontés à un non de rigueur lors de leurs tentatives d'acquisition surtout que celle-ci -la flasque-, quelques jours auparavant l'exploit d'Ayerin, avait permis une rencontre inopinée entre Gandrel et celle-là même qui avait présenté la chapardeuse au propriétaire originel de l'objet. La Dame avait passé tant de nuits à y boire que, d'un unique coup d'il, elle avait reconnue l'objet en un lieu bondé de monde et ou régnait une agitation électrisée.
Tandis qu'il se tassait de plus en plus sur lui-même dans le vain espoir que cela le réchaufferait plus vite, le blondinet essayait d'imaginer le visage effaré de feu le puits-sans-fond en apprenant avec quelle désinvolture la belle enfant agissait. Du lait ! Du lait dedans...
Sans aucun doute le Prince avait vu le coup venir et cela expliquait donc pourquoi avait dès leur rencontre mené la demoiselle à l'échafaud.
Voguant entre deux eaux, ses pensées réalisèrent qu'encore une fois, Ayerin avait eut raison. La partie de son cerveau qui représentait son foie acquiesça fortement, et au vu de son récent soucis de... santé, aucune autre partie de son cerveau ne pu la contredire.
Gandrel ferma ses yeux avec force, pour ne pas y penser, vite s'endormir avant d'y penser...
Trop tard.
[Sur le plancher d'une autre chambre d'auberge peu auparavant - dans les méandres d'un cerveau noyé]
*L'orchestre était en plein acte.
Symphonie de mille sons, multiples mélodies dessinant de ses notes un visage d'or et de passion... Beauté, tel est le mot pour la décrire.*
Un hurlement strident déchire le silence.
*Le concerto s'accélère, les violons sonnent.
Main tendue, doigts perdus. Perles d'eau glissant sur la peau... noyade.
Cordes vibrantes, sons distordus, sons tus... Déchirement, tel est le mot pour le décrire.*
Un râle, des crampes.
*La musique emporte, s'emporte. Les musiciens n'en sont plus à la mélodies, des accords sortent des désaccords, martèlement de sons, de la lumière le néant...*
Choc électrique, de l'alcool, encore de l'alcool, du sang, un plancher.
*Des dunes, du sable, un coucher de soleil... un lever ?
Allongé sur le dos, regards sur un ciel attendant la lune, s'en aller.
Un nuage, un blanc, un noir... un éclair, un matin, un soir... une colombe, une hirondelle... une blonde si belle...
Des perles, des perles de pluies, des vagues, encore.
... du néant la lumière.*
Sifflement aigu, bourdonnement, yeux ouvert.
Douleur sourde, le sang circule sinon dans le corps dans le crâne; il frappe les tempes.
Crampes. Aucun geste possible, les muscles l'emportent, corps plié, corps broyé. Une vague... un reflux. L'homme se vide... essaye plutôt. Son corps se ploie, plus rien n'en sortira.
Des heures que l'homme agonise... assez d'heures pour en faire des journées...
Sa tête tourne, il se réveille.
Homme, brute, une flaque de sang s'extirpe de ses tripes en s'échappant par sa bouche.
Il perd son humanité...
1. Fresque : peinture murale exécutée, à l'aide de couleurs délayées à l'eau, sur une couche de mortier frais à laquelle ces couleurs s'incorporent.
2. ortolans : petit oiseau d'un gout délicat qui en faisait un plat raffiné et onéreux.
3. Juventus : jeune homme.
4. Baies géminées : fenêtres séparées en deux par une colonne.
2. ortolans : petit oiseau d'un gout délicat qui en faisait un plat raffiné et onéreux.
3. Juventus : jeune homme.
4. Baies géminées : fenêtres séparées en deux par une colonne.