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[RP] Voyage, voyage !

Virginia_
Petit édit pour dire que je suis désolée, je n'ai pas percuté que l'action se passait en pleine journée et non la nuit. J'ai suivit le RP de loin, je l'avoue pour des questions HRP, je suis partie sur le premier RP de LJD Gadz sans voir qu'il avait aussi été édité.


L'instant d'horreur un peu passé, le cerveau de Vinou tournait à plein régime. Dans quel pétrin s'était-elle encore fourrée ? Mais dans quel pétrin ... La question lui trottait en boucle dans la tête ... un comble pour une boulangère, vous en conviendrez. Bien, le tout était d'en sortir de manière plus ou moins calme, civilisée, un peu féminine si possible mais surtout, oh oui surtout sans aucune effusion de sang. Dans le cas contraire, elle n'imaginait même pas les noms plus ou moins, 'fin plutôt moins que plus d'ailleurs, affectueux dont on allait encore, oui encore, l'affubler.

La noiraude écarta les bras afin de calmer les soldats qui la suivaient. En tout bon militaires qu'ils étaient, jamais ô grand jamais, ils n'auraient laissé leur Capitaine seule dans une telle situation. Elle pouvait sentir la tension dans l'air, elle savait qu'à la moindre surprise et qu'au moindre geste de la part d'un ou d'une des protagonistes cela risquait de tourner au carnage général.

Temporiser, gagner du temps, faire en sorte que le malaise se dissipe... Et surtout calmer cet enfant fougueux qui ne devait pas être beaucoup plus âge que son ainée. La gestion d'enfants turbulents, ça elle savait y faire du moins elle le pensait. Elle arrivait bien à amadouer sa seconde donc, elle devait y arriver là aussi. Oui ... elle devait ... elle pouvait toujours espérer, un peu d'espoir n'a jamais fait de mal.


Écoutez jeune homme, ne jamais diminuer ou sous-estimer la vanité masculine en plein démonstration, nous ne vous voulons aucun mal, nous désirons juste discuter avec une des personnes vous accompagnant. Tout ceci peut se passer très rapidement, vous nous laissez faire et en contre partie, on vous laisse entrer dans Périgueux.

Elle était bonne son argumentation, non ? Un bon "deal" ? Elle allait faire mouche, elle en était persuadée, oui, oui, ca allait le faire et ils pourraient tous rentrer au chaud dans l'enceinte de la ville. Eux continueraient leur garde et les voyageurs pourraient aller se reposer un peu avant de continuer leur expédition. Oui franchement, ça lui paraissait une excellente idée mais paraitre et être sont deux choses totalement différentes pour qui sait faire la différence et pour le coup ... l'état de fait ne serait pas celui auquel s'attendait Vinou.

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Ygerne
[C’est quoi ce binz !]

Pas de panique, pas de panique… Karyl a ses deux oreilles, deux bras, deux jambes tout va bien ! Il a même gardé sa langue ce petit homme bien courageux.
La rouquine esquisse un sourire quand il leur fait la leçon. C’est qu’il n’a pas tout tort. Qu’elle idée de paniquer comme ça ? Après tout ce n’est qu’une armée…


- Donc comme j’étais en train de le dire… vous voyez là, j’ai rendez-vous en Bourgogne avec un grand prince….


On a bien le droit d’exagérer un peu. Aimbaud pourrait très bien être prince.

- J’dois duéliser avec lui, c’est une question d’honneur… alors j’ai pas le temps de vous suivre.

Très bonne argumentation. Aucun doute ça ferait mouche !
Ouai enfin le gaillard avec la mine rouge et ses grosses paluches il tente de faire quoi exactement ? Je rêve ou il grogne ?


- Ne me touchez pas ou je.. CRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE

Et le bal recommence. Sauf que ce militaire là, il est bien baraqué, il pue l’alcool… ses mains la tripote… Non pas ça…. Et son petit monde rose sombre soudain en vision cauchemardesque.

....

Cette grange en Anjou :

- Allez… vas-y laisse toi faire la rouquine
- Non, j’vous en supplie non…
- T’veux rester dans le bled, fais pas ta difficile… t’es qu’une rien du tout, tu comptes pour personne… Allez oui… comme ça..

Le souvenir de ce goût de sang… ce mal qui avait déchiré son ventre… des larmes amères, de la honte… fuir encore…. Fuir les hommes..

....

Fuir encore ?
Elle sanglote. Il lui fait mal. Il la tient beaucoup trop fortement. Ces mains, sur son corps frêle, la dégoute. Elle sent son souffle dans son cou, elle respire cette haleine alcoolisée… Elle veut vomir…


- Je vous en supplie non…

Non elle ne veut pas revivre tout ça…Non… pas encore.

Elle se débat. Elle ne voit pas ce qui se passe autour d’elle. Elle veut partir, loin, se cacher. Comme le petit être faible qu’elle est.

Elle agite ses jambes, frappe et finit par enfoncer ses dents dans la main qui tente de la calmer. Elle goute le sang de cet homme. Il la relâche, l’insulte, la frappe. Il tente de la rattraper encore.

Elle lit dans le regard de l’homme de la haine. Il veut la posséder, elle le sait. Elle ne le supporterait pas. Alors elle sort son épée.


- Ne m’approchez pas !


Elle ne sait pas manier cette arme beaucoup trop lourde pour ses bras tremblant. Sa vision est troublée par les larmes de peur et de colère. Elle brandit l’épée mais ne frappera pas.

Elle n’est qu’une bête sauvage qui tente de trouver un échappatoire pour fuir.
Karyl
Il n’avait pas eu le temps d’entendre la réponse de Mahaut qu’une voix l’interpella. Cherchant des yeux d’où cela venait, le regard du petit blond se porta sur… une femme ! Et pas n’importe quelle femme, une femme soldat. Une femme soldat qui semblait diriger le groupe qui plus est ! Rendez-vous compte… Pas étonnant qu’ils soient tous « hystérisés » ! Certes le petit misogyne était entouré de femmes combattantes telles que sa mère, sa marraine ou bien encore Marie-Alice – c’est que les filles toutes dures comme il les appelait, il en connaissait un paquet- mais l’ex petit mendiant des bas fonds de Paris avait encore bien du mal avec le concept lorsqu’il s’agissait d’étrangères.

Ben vous avez qu’à venir avec nous à Périgueux hein ! Comme ça on peut faire la route et on peut discuter en même temps ! Répondit le gamin en haussant les épaules devant une telle évidence.

Finalement Karyl allait peut-être obtenir ce qu’il voulait même si la situation avait quelque peu calmé ses ardeurs. Ces soldats là ne lui plaisaient pas vraiment en dépit de leurs beaux uniformes et il n’était plus certains alors de vouloir poursuivre sa route en leur compagnie. Faire le mariole devant de valeureux guerriers était une chose, supporter une bande de soldats ronchons en était une autre. Le gamin en était là de ses tergiversations mentales lorsqu’Ygerne se mit à crier attirant immédiatement toute son attention.


Hé !!!! Cria-t-il alors à l’attention du garde qui retenait Ygerne tandis que celui près de lui tenta de lui attraper le bras. Se dégageant de justesse, Karyl lui lança un regard noir. Il faisait quoi lui là ? Non, décidément quelque chose ne tournait pas rond ! Reculant de quelques pas, le gamin se mit alors à courir vers Rheanne qui avait crié quelques instants plus le cri de ralliement. La situation déjà plus que tendue venait encore de monter encore d'un cran. Poneys et soldats n'allait peut-être finalement pas faire route ensemble très longtemps.

Laissez Ygerne tranquille ! La touchez pas !!! Rheanne ! La voix du petit raisonna tandis qu’il courrait toujours pour les rejoindre. Il n’était plus temps pour les rêves d’enfants, c’est le passé qui s’écrivait de nouveau. Il avait fallut des mois pour oublier qu’il n’avait pu sauver sa mère des griffes d’un serpent devenu fou. Une seule seconde venait de suffire pour raviver le souvenir d’une monstruosité humaine qui le dépassait complètement.

Parfois les amis deviennent ennemis et les idoles se font cauchemars...
Parfois, il nous est donné une seconde chance...

Arrêtez !!! laissez-là…. On vous a dit de la laisser tranquille!!! Rheanne !!!
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un simple gamin des rues...
Erwelyn
[Vous avez demandé la police, ne quittez pas…]

Foutrefianchtre, c'est que ça commençait à dégénérer sévère cette histoire. Ça partait à coup de cri de ralliement, en passant par le dégainage d'épées en bois pour finir sur LE coup de pied là où ça va bien. Lynette, en mode balayage d'épée depuis quelques secondes, se rendit vite compte que cette tactique ne portait pas aussi bien ses fruits que le tourniquet de Mahaut. Légèrement essoufflée à cause de ce foutu ventre qui pesait une tonne, elle se dirigea vers sa chambrière préférée et Karyl, faisant face aux soldats.
Pour l'instant, c'était encore jouable d'éviter le pire.
Pour l'instant…

Sauf qu'un soldat s'en prit encore à la rouquine, la tirant vers lui sans aucun ménagement. La bouche sèche, la mainoise passa sa main gantée dans ses cheveux. Ça sentait pas bon du tout ça. Et la Cianne qui venait d'en rajouter une couche sur le fait qu'elle aussi était à la prise du château. Tout ça mériterait une petite explication, juste pour savoir comment une gamine de son âge avait pu se retrouver dans une telle situation. Sa première rencontre avec la Blanc-Combaz prit alors tout son sens. Une Alycianne blessée, pleine de sang au milieu de la forêt mainoise, et un petit blond à ses côtés, sûrement mort de trouille qu'elle trépasse de la boucherie qu'avait effectuée l'armée mainoise. Une armée, encore. Qu'avaient donc ces soldats à s'en prendre à des enfants bordel ?

La vision de la gamine blessée ne voulait plus quitter ses yeux, et c'est dans un voile que la mainoise essaya de comprendre la flopée de paroles qui sortaient de la bouche de Karyl. Il méritait d'être avec les Poneys Roses celui là, y avait pas peinture. Un tel débit était impressionnant. Mais dans son état cotonneux surtout causé par la trouille qu'un nouveau carnage provoque un malheur irrémédiable, elle avait envie de lui crier : doucement Karyl, parles doucement, je comprends rien !
Mais rien ne sortait.

Ses jointures se firent plus blanche à serrer trop fort son épée, mais enfin elle réussit à se positionner tout près de Karyl et à reprendre un tant soit peu ses esprits. Son regard croisa celui de la brune qui venait de les rejoindre. Ventre de femme enceinte de huit mois, une épée à la main dont elle ne savait pas se servir, Lynette était tout à fait consciente qu'elle ne ferait pas le poids. Mais tant pis, la vie d'Ygerne et de Karyl était dix fois plus précieuse à ses yeux que la sienne. Lynette avait fait son temps et allait plus vers la fin que le début. Et comme elle l'avait pressenti depuis des années, elle finirait seule, sans homme, sans enfant, sans amour. Le seul homme qui l'avait demandé en mariage, elle ne l'avait pas cru, et aujourd'hui elle n'en avait plus aucune nouvelle. Et le seul avec qui elle était censée se marier la détestait. Alors, quelle importance si ce jour la mainoise périssait sous les coups d'épée d'une armée ?
Redressant fièrement le menton, Lynette s'adressa à la capitaine.


Vous lui voulez quoi à ma chambrière ? Elle vous l'a dit, elle a payé pour ses conneries, vous n'avez aucun droit de la juger à nouveau.
Si vous voulez vous en prendre à quelqu'un, je suis là.


Son regard glissa ensuite vers la rouquine, et ce qu'elle vit dans le sien lui donna envie de chialer. Des sanglots, de la terreur plein les yeux, sa chambrière lui fit l'effet d'un petit animal traqué qui se sent perdu. Vu sa réaction, la gamine avait du en voir de toutes les couleurs. Jamais elle n'avait eu l'occasion de lui parler de son passé, mais s'ils en réchappaient, elle se promettait de le faire.
Un murmure s'échappa de ses lèvres alors que la rousse se débattait de toutes ses forces.

Mon Aristote...

Et un cri est poussé quand elle réussit à se défaire de l'étreinte du soldat et à sortir son épée.

Ygerne ! Ygerne, viens là… viens… viens avec moi, je t'en prie.

Ventre en avant, la mainoise avança de quelques pas vers l'homme en question.

Ne la touchez pas vous !
Ygerne !

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Ygerne
L'entendait rien la gamine! Plus rien n'avait d'importance.

Son cœur battait fort contre sa poitrine.

Elle lisait la même perversité dans le regard de son attaquant que chez l'homme qui avait abusé d'elle en Anjou.

Elle repensait à la puanteur des prisons, la violence des gardiens, la faim qui déchire les entrailles.

Survivre... fuir... vivre... sa vie.

Elle lève son arme. Son bras tremble. Elle aimerait crier, hurler, pleurer mais n'y arrive pas.

Tuer.

Elle en avait vu des morts mais jamais encore n'avait tué un homme.
Elle sent ses forces faiblir. Elle n'est pas certaine d'y arriver.

Alors dans un cri de rage, elle veut jeter son arme et courir loin.

Trop tard...

Un coup d'épée sur le bras droit. Elle ne sent pas encore le mal...
Elle se retourne pour regarder d'où vient le coup. Elle reconnait la capitaine de l'armée.
Le regard de la rouquine est rempli d'incompréhension. C'est une bonne fille Ygerne, elle n'a simplement pas croisé les bonnes personnes, elle devait simplement se nourrir... elle voulait sortir de sa misère.

Ces quelques secondes de trop suffisent à la guerrière pour enfoncer l'épée dans le flanc de la gamine. Ygerne s'écroule, suffoque.

Mais avant de sombrer dans un monde d'oubli... y a-t-il un paradis pour les miséreux? Elle distingue nettement des cheveux blonds. Un prince charmant en devenir...

Un dernier murmure s'échappe des lèvres trop blanche.. un non qui veut dire tant mais n'empêchera rien...
Karyl
Un jour, je serai le plus grand de tous les aventuriers….
J’irai là bas dans l’Est, plus loin que les montagnes, là où personne n’a encore osé aller…
J’aurai un bateau avec l’amiral et je serai capitaine…
J’aurai les gros muscles et je pourrai aller avec Eikorc, Marie et Cerridween…

… Mais avant, je vais rentrer à la maison pour voir Georges et chercher maman….


**********

Il en avait des rêves ce petit homme aux épis blonds qui courrait vers Ygerne avec son épée de bois. Frêle silhouette seulement armée de jouets, que vaut le courage face au tranchant d’une épée ? « Je suis le protecteur des filles, c’est moi qui doit les protéger !» Il se l’était promis…

Mais tout était allé si vite…

Une dernière tentative de raisonner les soldats de la part de la future duchesse au ventre rond….
Une jeune fille totalement apeurée qui n’entendit pas les appels…
Des soldats trop zélés avides de bataille…
Des cris de partout…
Un instant de passé…
… Et l’amie tomba sous les coups de la chef d’armée.


Ygerne !!!

Non, pas encore, pas cette fois ! Et L’enfant avait repoussé en arrière la future duchesse qui s’était avancée. Les yeux emplis de larmes, il l’avait empêché d’avancer avant de courir vers celle qui hier encore le prenait sur ses genoux en riant. Les parades lui il connaissait, éviter les épées il avait apprit. « Je sais faire, je dois la sauver… ». Mais il n’avait qu’une épée de bois réponse au fer et un petit bouclier pour le protéger.

Le rire éclatant de Karyl laissa place au chant des lames et au bruit du bois qui vole en éclat. Il ne raisonnerait plus dans la campagne périgourdine. Il n’était plus temps de rire, de faire les gros yeux à Alycianne, trop tard pour appeler Rheanne. Il ne restait à l’enfant que les mots pour mettre fin à son cauchemar «
Vous ne la toucherez plus ! », « Laissez-nous ! » Mais la machine était lancée, que sont les mots face au tranchant d’une épée ?

Stop, arrêtez...arrêtez...

Mais la folie se poursuivit.
Et les épis de blé vinrent caresser le sol qui doucement se maculait de carmin. L'enfant était à son tour tombé.
La bouche pleine de sang, les mains posées sur le pommeau de la dague qui lui lacerait encore le ventre, Karyl regarda incrédule le soldat qui venait de le poignarder avant que son regard ne divague vers l’azur… C’était une belle journée, le soleil était encore haut dans le ciel bleu parsemé seulement de quelques nuages cotonneux. Et le petit garçon sourit malgré la peur et les blessures. C'était une belle journée, Il y avait même quelques petits oiseaux… Des oiseaux libres dans le ciel, libres de voler…

Tandis que sur terre, agonisant dans leur propre sang, deux enfants s’éteignaient
.

Edit : quelques légères modifications.
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un simple gamin des rues...
.mahaut.
De son côté, la brune avait décidé d'opérer une autre voie. Celle de la diplomatie. Non pas que ça lui réussisse habituellement, non, pas dans ce comté, loin de là... Mais que voulez-vous, chez les d'Aubeterre, on devait avoir ça dans le sang. Et puis, elle savait d'expérience qu'il était possible d'embobiner les gens à force de parler.
Evidemment, ça ne marche que quand on a en face de soi un être capable d'aligner deux mots sans faire de fautes de syntaxe. Et là, elle faisiat face à des soldats. Voyons, qu'avait dit Roudoudou à ce sujet ? Des mots simples. Pas de termes de plus de 3 syllabes. Elle pouvait y arriver, elle avait vécu un instant en Guyenne.


- Bon. C'était très amusant. Maintenant, on passe.


Un soldat lui prit le bras. Elle le retira immédiatement.

- Ne me touchez pas. Vous le regretterez.
- P't'être pas, gnehéhéhé...
- Ah. Je vois. Toi toucher moi, moi mettre épée de moi dans ventre toi. Toi comprendre ?
- Qu'est-ce qu'elle dit ?
- Moi pouvoir faire très très mal si moi pas contente. Toi dégager rapidos.
- Nan. On a pour ordre de poutrer toute personne qu'a son nom sur la liste.
- Quelle liste ?
- La liste.
- Je vois... Qui l'écrit, la liste ?
- Des gens.
- Admirable, quelle répartie, on dirait un limousin. Sur la base de quoi est-elle remplie ?
- C'est des brigands. On les poutre.
- Ah, d'expérience, c'est le moment où vous devez lâcher un "beuarrrh", là.
- BEUARRRH.
- Merveilleux. Bien. Ouvrez vos oreilles. Ces listes sont remplies grâce à des moyens de sorciers la plupart du temps. Et même quand ce n'est pas le cas, elles oublient presque systématiquement d'être mises à jour et donc de faire retirer les noms des gens ayant déjà été punis pour leurs actions.
- Gné ?
- Ta liste y'en à être bonne à torcher un lépreux incontinent.
- Ouais. Mais c'est la liste. On lit la liste...
- Avec difficulté...
- Et on poutre.


Le tout avec un grand sourire. Aristote, combien de fois avait-elle eu cette discussion ? Et combien de fois avait-elle vu ce même comportement borné clamant haut et fort qu'il fallait punir les gens ayant fauté ? Aristote pardonnait ? Pas l'armée. Et double peine, ils semblaient croire que c'était le nom d'une friandise pour le quatre heures. Ou un nom de chèvre, allez savoir avec eux.
Le temps de se pincer l'arête du nez, d'entendre mentalement Valnor et Elayne et leurs enseignements sur la retenue et la tempérance des nobles, de se voir trucider l'abruti en face d'elle de quinze façons différentes, toutes plus distrayantes les unes que les autres, que la situation avait continué d'empirer du côté de la petite troupe.
A un cri strident d'Ygerne, Mahaut repoussa les soldats qui lui barraient la route et fonça. Juste à temps pour voir...


- Yger...

Une gamine terrorisée qui veut s'enfuir et une épée qui s'enfonce en elle.


- Ygerne ?

Non, c'était impossible. On ne tue pas les gens pour si peu, en PA, si ?
...
...
...

Rattrapée par les soldats, elle fut bloquée. Mais elle ne pouvait plus bouger. Pas depuis qu'elle avait vu une espèce de liquide rouge, rouge comme du vin, et sombre aussi, mais qui ressemblait tellement à du sang. Elle avait beau voir ce qui se passait, elle se refusait à comprendre. Comme au ralenti, elle vit Karyl foncer dans le tas.
Terrifiée et livide, elle parvint juste à lever une main.


- Non... C'est un enfant !

Trop tard, une fois de plus. Souriant, le gamin regardait le ciel, une mare de sang rejoignant celle qui allait s'élargissant d'Ygerne.
Deux morts. Deux enfants. Deux innocents. Et pour quoi ? Pour une liste, barbouillée, que dire, torchonnée à la va vite par des êtres aussi médiocres que bouchés, et appliquée sans réflexion par des acteurs sans réflexion aucune.
Elle s'était toujours élevée contre cette attitude débile et dangereuse mais pour la première fois, elle en prenait la réalité dans la tête.

Ygerne, Karyl...

Les soldats autour d'elle relâchèrent un instant leur attention, pour contempler eux aussi la scène. Elle voulut courir vers eux, vers Lynette et Alycianne, mais elle restait figée sur place.


- Hé hé hé... Y boug'ront plus beaucoup ! On les a eus ! Bien joué capt'aine ! Deux nuisib' de moins dans le comté !

Bizarrement, plus que la vue des corps, de Lynette, d'Alycianne et de Rheanne, ce fut la phrase qui l'empêcha de pleurer. Au lieu de ça, elle explosa.

- VOUS ÊTES DES MONSTRES ! Comment osez-vous vous regardez ? Vous avez tué deux êtres innocents ! Tué ! Comment pouvez-vous vous dire aristotéliciens ? Non contents d'être considérés comme la lie du royaume vous en êtes réduits à creuser vous-mêmes votre petit tombeau minable de médiocrité ! Ne me touchez pas ! Je suis noble ! Vous répondrez de vos actes ! Devant Aristote s'il le faut ! Vous ne méritez pas le nom d'hommes ! Poussez-vous, ne les touchez pas ! Je vous interdis de les approcher ! ANATOLE ! Filez chercher Leonardo, vite ! S'ils ne survivent pas, prenez garde à vous, bande de... de... ANATOLE ! Filez j'ai dit ! J'embroche le premier qui dit un mot !

Elle reprit un instant son souffle. Crier, elle avait l'habitude, mais c'était la première fois qu'elle le faisait pour une vraie raison, et c'était vraiment différent. Moins bien, aussi. Elle s'aperçut soudain qu'elle avait son épée à la main et qu'elle avait repoussé les soldats auprès de leur capitaine.
Comme quoi, la diplomatie, c'était mieux avec une arme.
Elle rouvrit la bouche en voyant un homme porter la main à une dague. Son épée se retrouva tendue devant elle, sans que son bras tremble. Ca alors, elle n'aurait jamais cru avoir ce genre de réflexes. L'homme laissa retomber sa main. Elle s'avança de quelques pas vers son groupe qui commençait à se pencher vers les corps. Elle jeta un coup d'oeil à la terre pleine de sang et soudain, son énergie retomba.


- Karyl... Ygerne... Aristote, non...


Elle tomba à genoux en larmes à côté d'eux, incapable d'aider à arrêter ce sang qui continuait à couler à gros bouillons sur l'herbe tendre. Bienvenue au PA.

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Alycianne
La situation avait rapidement, bien trop rapidement dégénéré. Des cris, le soldat qui empoigne Ygerne, celle-ci qui se débat. Des cris encore. Et une épée qui passe à travers un corps.
Remontent brusquement à la mémoire de la gamine des souvenirs enfouis. Et elle se recroqueville sur elle-même, comme si c'était elle qui avait pris le coup. Elle se souvient de la morsure de l'épée de glace, et le sang qui couvrait ses habits et ses mains.
Rouge, rouge, toujours avec moi, je t'aime, et pourtant je te déteste, parfois. Sa poitrine lui brûlait, Cassian s'énervait, et puis une dame, Lynette, oui c'était elle, était venue. Un gémissement lui échappe. Cette douleur... Elle cache son visage dans sa menotte, se crispe sur son épée de bois.
Puis se force à se défaire de cette vision, rouvre les yeux.

Karyl est lui aussi tombé. C'en est trop pour la petite fille. Elle veut partir, fuir toutes ces horreurs, elle veut pleurer, crier son angoisse et ses peurs, trouver des genoux confortables et un giron dans lequel se nicher, se cacher à jamais de l'extérieur. Dans sa caboche résonnent des cris, ceux des Poneys, des soldats, les siens aussi, silencieux ceux-là. Et ce vacarme l'empêche de réfléchir à ce qui vient de se passer.

Je veux le calme...
Le calme, au bord d'un ruisseau. C'est le printemps, les champs s'ornent de petites pousses vert clair, il fait beau. Papa est parti chasser, tandis qu'eux s'offrent un déjeuner en plein air. Aleanore rit avec Cassian tandis que Maeve l'enjoint à venir s'entraîner à l'épée avec elle, Karyl et Gaspard. Une musique résonne dans le vallon, ce sont les Poneys qui débarquent par surprise. La vie est belle et joyeuse. L'illusion prend fin.

- Ygerne... Karyl. Karyl !
Le sanglot est étouffé, elle se laisse tomber de son poney.

Et elle se jette en avant, droit dans les pattes des grands, bouscule, pour avoir sa place auprès du blondinet. Non... Ce sang, ce même sang par lequel ils ont fait un pacte, ce sang c'est le sien, le leur. Et que c'est douloureux ! Le corps du blondinet qui se tâche d'écarlate... Se mélange à celui d'une femme, dans un lit, la peau d'albâtre et le poignet lacéré. Aleanore. Karyl. Il n'est pas mort, il ne va pas mourir. Vite, le sang doit pas partir !
Ses deux mains cherchent à contenir l'hémorragie, mais elle ne sait pas y faire.
Rerentre dedans là, sang... Rerentre...
Les menottes se teintent de rouge, barbouillent les vêtements dans un élan inutile.
S'il te plait...
Un sanglot la secoue, elle secoue la tête négativement, sans s'arrêter.
Non, pas toi Karyl...

Et d'une voix brisée :
- Tu m'as promis de m'apprendre à nager...
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