[RP] Chat suis viendu, chat vu, et chat vaincu ?

Une ligne invisible simplement posée sur l'horizon, plaines encore verglacées et enneigées, un petit groupe de personnes venait de passer la frontière imperceptible entre le Poitou et le Périgord Angoumois.
Il n'avait pas fallu longtemps pour trouver un coin où se poser tranquillement, loin des regards indiscrets, la cambrousse et le comptage des cailloux étant a nouveau a portée de la rouquine, elle n'allait pas s'en priver.
Diantre ce qu'elle pouvait adorer ça, loin des fastes et protocoles, là où toute convenance pouvait être envoyée paitre laissant place juste à l'admiration d'un ciel , les orteils en éventail, et le nez dans les étoiles.
La veille ayant été une journée plutôt délicate pour la Marquise, la jeune femme s'était enfermée dans sa tente, une fois le campement monté, non sans avoir donné quelques consignes au maitre de la charrette et de la logistique, l'infatigable Cyprien.

Installée a cette petite table de voyage préalablement disposée correctement par le majordome, la rouquine restait ainsi plume à la main, regard passant du parchemin vierge de tout encre, à son épée posée juste devant elle.
Juste à côté, une bouteille renfermant un liquide d'une couleur verte immonde, quand ses pupilles vinrent se poser dessus, la question lui revint en tête, à savoir, mais c'était quoi ce foutu breuvage?
Si elle avait pu, elle aurait déterré le propriétaire de cette merveille vidant le cerveau en moins de trois gorgées, et rendant la vie plus verte que noire, afin de le lui demander une énième fois quelle était la constitution de cette chose, mais la putréfaction de la carcasse devait être tellement avancée qu'avoir une réponse d'une mâchoire apparente était forcément impossible.
Tandis que sa caboche se posait des questions, la main marquisale s'était quant a elle saisie de la dite bouteille, la portant aux lèvres de la rouquine qui en siffla cinq bonnes grosses goulées, s'étouffant ensuite dans une quinte de toux épouvantable, les larmes lui montant aux yeux, et le gosier totalement en feu. Foutre dieu que cette boisson faisait sentir qu'on vivait !

Tête tournant légèrement, la jeune femme reluquait le parchemin vierge, ne sachant par ou commencer.
Elle avait reçu la réponse qu'elle attendait, enfin .. presque .. maintenant c'était à elle de renvoyer le crabe en sens inverse, mais sa caboche tellement fatiguée ne lui fournissait pas les mots a coucher avec cette plume de canard tant convoitée.
Le front de la rouquine vint se poser sur le dit parchemin, yeux clos, la jeune femme tentait de trouver là l'inspiration pour ses écrits, mi ivre, mi épuisée d'une nuit au sommeil agité, elle ressassait la veille inlassablement.
Le blond lui volant dans les plumes, elle en avait encore les tympans qui vibraient, elle abusait selon lui, mais qu'en savait il après tout ? Leur route s'était séparée il y avait tellement longtemps qu'il ne pouvait pas savoir de quoi il parlait, Qu'il aille au diable !
Elle n'en démordrait pas, seul l'Ankou viendrait à bout de l'ivresse , sourire et folie renaissante retrouvés , et même si le contraire avait été insinué à la panique de voir sa folie s'effondrer, une bretonne c'est buté, elle ne changerait pas d'avis.. La "Dona" , s'écraserait plutôt que de redevenir âme errant sans but et vidée de sa folie ..
Sourire léger à cette pensée, elle s'était toujours demandé ce que ressentaient les bougres qu'elle avait empalés au bout de sa lame, était ce si douloureux ? Quelles pensées pouvaient ils bien avoir à cet instant précis où ils sentaient la vie quitter leur carcasse ensanglantée ?
Pensées et questionnement étrange, la jeune femme avait a nouveau saisi cette bouteille, laissant ce liquide acide lui bruler a nouveau la gorge, et la secouer ensuite d'une violente quinte de toux qui l'empêcha de sursauter à l'arrivée de Cyprien.
Son minois presque inquiet l'aurait bien fait sourire, mais là, elle tentait plutôt de contrôler l'apport d'alcool peu artistotélicien dans ses veines

Tout va bien madame ?

Simple hochement de tête en guise de réponse et le majordome dans un élan de lui fournir tisane bien chaude afin de faire passer les effets de cet alcool incendiaire.
Il eut cependant juste le temps d'esquiver, bien qu'ivre, la marquise avait gardé ses réflexes, fallait pas charrier non plus .. une tisane tsss .. et bien entendu le majordome l'avait vue arrivée en vol plané direction son nez, et en tout habitué qu'il était aux facéties de la Marquise , il avait simplement .. esquivé.

Je n'ai pas besoin de ça Cyprien
Madame devrait pourtant
Madame n'a pas envie
Madame devrait avoir envie et devrait manger aussi
Madame n'a pas faim
Madame n'a rien mangé hier ... elle va devenir toute faiblarde voir famélique
Je m'en contrefous Cyprien, vous devriez le savoir depuis tout ce temps, oh et puis cessez donc de me materner, je n'ai pas besoin de ça non plus, vous m'emmerdez !
C'est un honneur que d'emmerder Madame, vous devriez également le savoir depuis tout ce temps, et je suis fort aise de veiller sur Madame, au moins celle ci ne pourra dire que je ne fais pas le travail qui m'est donné
Moui .. un point pour vous .. j'ai du courrier à faire partir Cyprien, faites donc votre travail et donc le nécessaire pour que celui ci parte comme il se doit .. Ah ! Et faites venir Erwann aussi
Tout de suite Madame, et vous mangez donc, cela permettra aà cette boisson ingurgitée de ne faire trop d'effets désagréables
Oui oui, on verra .. Oust maintenant ! Dehors !

Cette petite récréation avait quand même eu un point positif, ayé , il l'avait énervée, il était irremplaçable ce majordome, mais quelle emmerdeur!
Elle pu donc ainsi sortir de ces pensées néfastes et s'atteler à ce qu'elle avait a faire tandis qu'il préparait tout ce qu'il fallait a l'envoi de ses courriers.

Et de une !
Elle aurait tout aussi bien pu trémousser une espèce de danse tribale de la victoire contre la feuille blanche, mais elle s'abstint tout de même, nan mais des fois faut pouvoir se tenir , bien que n'étant pas en public ein ..
De nouveau prête à en découdre avec l'encrier, la rouquine se saisit du second parchemin après s'etre enfilée une nouvelle rasade de ce liquide verdâtre laissant soin au liquide de lui décaper la langue d'abord, la gorge ensuite, et lui tordre l'estomac, étouffant cette fois cette toux dans sa main juste par non envie de voir encore débouler le vieux bougre qui lui servait de majordome.
Au tour de la deuxième et dernière missive, sans doute la plus importante ...

Et vouâla ! L'heure était maintenant à l'envoi.. partie la plus drôle pour la bretonne qui n'en ratait jamais une.
Elle sortit donc de sa tente, cherchant du regard le brave Cyprien, qui devait logiquement être allé chercher Erwann et deux messagers.
Elle le croisa enfin quelques mètres plus loin et le sourire de biais du majordome lui fit comprendre que tout était prêt, ce qui eut pour cause a effet de fendre le visage de la rouquine d'un très léger sourire un brin sadique. Houuu bon sang, ce qu'elle adorait ça !
C'est donc d'un pas pressé que Leyah se rendit là où elle devait poser ses bottes , parchemins sous le bras, cire plein les mains, c'est qu'elle n'était pas trop douée avec cette saleté de sceaux , mais passons ..
Elle confia les missives aux messagers, et si il y avait bien une chose que ses expérimentations lui avaient apprises, c'était de ne point prononcer le moindre mot aux messagers avant leur départ, de toute façons, ils claquaient tellement des dents que le bruit les empêchaient d'entendre quoique ce soit.

La Marquise et son sourire sadique affiché , leva le bras et tout en le rabaissant d'un coup, sortit ses plus belles vocalises

PUUUUUUUUUUUUUUUUUUULLLLLLLLL !

DzzZZZoooOOoooooiIIIiiinnNNNNNgggNNNNnnnnnnNN
houuu que ce bruit était agréable aux oreilles de la rouquine

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

La rouquine tendit l'oreille afin de voir si elle pouvait entendre le " splach' de l'arrivée, n'entendant rien, elle laissa échapper ce ptit rire sadique faisant un son comme " Nyihihihihihi" avant de sourire bêtement.
Y'avait rien a faire, c'était vraiment jouissif l'envoi de courrier express par catapulte, elle ne s'en lasserait jamais cette illuminée..
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"scrouitchs, scrouitchs"

Hé là qui voila ? Erwann Bleizhmorgan (:p) d'un pas qui avait l'air décidé en plus vu le bruit qu'il faisait dans la neige ein...
Ce qu'il fallait savoir avec ce cousin, c'est qu'il était imprévisible, sans doute une bonne grosse tare familiale que ce côté imprédictible des Bleizhmorgan dans toute leur splendeur, et encore .. il n'y avait là que deux spécimen du genre !

M'avez vous fait mandé Marquise ? Est-ce peut-être pour vous chercher un autre domestique ?

Oups ? Screugneugneu, elle avait déjà envie de lui en coller une bonne vieille droite, amour 'hache entre deux cousins qui s'adorent ein, mais pas à coup de guimauve dégoulinante, beurk, plutôt de cuiller et tutti quanti

Madameuh!

Zapping du majordome et la rousse de toiser son cher adoré cousin tant aimé

Ah non non, merci Erwann, c'est très gentil, mais pas besoin, et puis cesse ton genre dédaigneux à souhait ça ne te va pas !
Je voulais ton avis sur un point .. vois tu je vais manquer de messagers, je suis déjà étonnée d'en avoir encore ein! Doonnccc !!

Index levé façon institutrice complètement à la ramasse, la rousse tournait autours de la catapulte en l'inspectant sous tous ses aspects.
Règle numéro une, toujours entretenir le matériel, ca coute cher de remplacer nomého !
Bref, la Marquise tournait inlassablement autours de l'engin, gratifiant l'encapuchonné d'un large sourire restant toute concentrée sur ses théories fumeuses, comme toujours, et Doué savait qu'elle en avait à revendre !

J'ai une petite idée derrière la tête mais tu sais que comme toute théorie il faut la mettre en pratique, pour avoir de la tactique dans la technique !

Foutre dieu ! Lui valait rien cet alcool à la rouquine, pas faute de l'avoir dit pourtant qu'il ne fallait jamais la laisser boire sous peine de dérapage délirant intarissable en paroles totalement incohérentes.
Large sourire toujours affiché, diantre qu'il était bon de retrouver ce grain de folie dans sa tite caboche de folle notoire qui s'était un brin perdue en chemin ..
Encore que la , elle n'allait pas perdre le chemin jusque la grosse charrette qui gisait au milieu du campement .
Règle numéro deux, toujours être proche de ses provisions et autres, le premier qui tentait d'y toucher se prenait une cuiller au pétard osseux en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

Madameuh ?
Raaahhh après Cyprien!
Non mais ..
Y'a pas de non mais vous m'emmerdez ! OUST encore ! zioup ! Du balais ! Allez donc brosser la neige , ca vous occupera !

Et sans faire plus de fioritures autours de ce dialogue de sourds, la rouquine continuait pépère son ptit bonhomme de chemin de cinquante binious jusque cette charrette convoitée par son esprit pas très net.
Sur cette charrette, trois grosses malles, bien bien fermées, qu'elle avait préparé avec soin au départ de la Rochelle, ce qui avait été assez hilarant était cette propension a croire que c'était robes et bijoux dans ces fameuses malles, ce a quoi elle avait répondu qu'on avait beau faire, on était toujours surpris !
La rouquine grimpa sur la charrette, pieds bien plantés dessus et toisa son cousin d'un air mi amusé, mi espiègle , allez savoir ce qui se passait encore dans cette caboche foireuse tiens ..

Bon Erwann , à nous deux!
Madaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaame !
RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Oui je sais, je vous emmerde, mais-il-y-a-un-monsieur-pour-vous-à-l'entrée-avec-un-paquet-étrange-je-ne-sais-si-je-dois-le-laisser-entrer-ou-non-donc-il-va-bien-falloir-que-vous-me-répondiez-sans-quoi-le-pauvre-bougre-va-geler-sur-place!

Tandis que Cyprien reprenait son souffle après cette longue phrase sans respirer, sans doute pour être sûr de pouvoir la placer, la rouquine leva un sourcil interloquée.
C'est qu'il avait la technique ce bougre pour parvenir à se faire entendre, en même temps il avait 'hachement l'habitude .. Leyah lui répondit d'un signe de menton, désespérée de ne pas être tranquille plus de trois demi minutes et alors qu'il se dirigeait vers l'entrée du campement, la Marquise elle, langue tirée sur le côté droit, un œil fermé, s'était reconcentrée sur l'ouverture d'une des trois malles.
Victoire remportée par la Bleizhmorgan au bout de quelques looonguuuess minutes de jurons des plus raffinés, la jeune femme ouvrit donc cette chose laissant dégager une odeur un brin .. suspecte.
Légère grimace, nez pincé, c'est là qu'elle se mit à penser que les malles c'était ptet po une bonne idée, qu'une prochaine fois elle préférerait des paniers, au moins l'air circulerait et l'odeur avec !

Quand le majordome revint accompagné d'un inconnu avec un étrange paquet, la Marquise sauta bas de son promontoire pour le recevoir des plus dignement

Bon mon brave, sortez moi votre baragouinage rapidement, j'ai à faire et vous me dérangez !

Peut mieux faire Lélé .. peut mieux faire ...
Bafouillant, le bougre déballa devant ses yeux une sorte de cage préalablement couverte d'un tissu, la rouquine fit deux pas en avant, s'inclinant légèrement afin de mettre son nez à hauteur de cette chose pour voir ce qui se trouvait à l'intérieur.
Le nez froncés, les sourcils suivant le mouvement, la donzelle partit d'un grand éclat de rire bien sonore lorsqu'elle y découvrit une bestiole toutes griffes dehors, les quenottes bien sorties aussi , les poils hérissés, et lui soufflant au nez

Houuu une véritable teigne, comme celui qui t'envoie p'tit machin , ca promets tiens !

Riant de plus belle, la Bleizhmorgan remonta sur son promontoire, elle n'allait pas s'en remettre de une de deux , l'hilarité lui allait pas trop mal alors pourquoi s'en remettre ein ? Pis de toute façon, ranafout, elle avait son matou, son caprice du moment.
Une main plongeant dans la malle ouverte, se bouchant toujours le nez , elle ordonna a Cyprien d'ouvrir la cage de la bestiole un brin enragée, pas à dire, sa personnalité collait parfaitement à sa folie.
Une fois la cage ouverte par la main tremblante du majordome, la rouquine y lanca un objet , ce qui eut pour conséquence de calmer rapidement le félin, ramenant ensuite son regard sur Erwann.

Voila .. ca c'est une arme nouvelle , non ? On teste à la catapulte voir ?

Un remerciement au brave bonhomme ayant effectué la livraison, toujours en riant, lui poussant par la même quelques écus dans la main , la rouquine avait directement passé sa caboche sur son nouveau caprice.
Le lancement d'objets nouveaux par catapulte ...

Ah pour sur on aurait pu penser qu'elle remplissait ses malles de frusques diverses, bijoux et couronnes d'apparats, il y en avait bien une dans le tas comportant ce genre de choses, mais là .. forcément, sachant son caprice du matou, et étant prévoyante, elle avait quand même bourré ses malles d'autre chose, cette autre chose qui allait maintenant servir son nouveau caprice ..

Hé bé vi ... des truites !
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Madameuh!

Et vlan ! Le marathon de la mauvaise foi, de la folie, de l'amour plus que vache... en sommes une discussion normale entre Bleizhmorgan, venait de commencer. A vrai dire, ce n'était pas seulement la discussion qui venait de commencer mais aussi une foule de mimiques de tout poils et actions déconcertantes pour un non initié de la fratrie Bleizhmorganique.

Ah non non, merci Erwann, c'est très gentil, mais pas besoin, et puis cesse ton genre dédaigneux à souhait ça ne te va pas !
Je voulais ton avis sur un point .. vois tu je vais manquer de messagers, je suis déjà étonnée d'en avoir encore ein! Doonnccc !!

Et revlan ! Voilà que la Lélé se prend pour une institutrice gourmandant un élève qui a fait une blague lors d'un de ses cours. Ah ça pour être exaspérante la Leyah, elle savait mieux s'y prendre qu'Erwann. Il l'écouta donc patiemment, les bras croisés (l'amour qu'il lui porte que voulez vous ?). Soudain, son nez eut un réflexe de préservation et ses narines se contractèrent violemment. Non... se pourrait-il que cette écervelée eut bû de cette immondice verte léguée par une carcasse bouffée par les vers depuis un moment ? Erwann voulut ouvrir sa bouche mais il fut coupé derechef par une Leyah surexcitée qui sautillait façon vitesse de la lumière autour, sur, dessous, à côté de la catapulte.

J'ai une petite idée derrière la tête mais tu sais que comme toute théorie il faut la mettre en pratique, pour avoir de la tactique dans la technique !

La prendre par le bras et l'assomer pour la calmer ? Oui, c'était une possibilité mais le retour de cuiller serait terrible. Envoyer Cyprien la calmer ? Meilleur idée et il ne subirait aucun coup bas en retour... enfin même si Leyah adorait lui en faire baver même quand il était tout gentil toussa. Il voulait encore en placer une sauf que cette fois-ci Cyprien s'était avancé silencieusement et apostropha la rousse. Erwann suivit l'échange avec un sourire vicieux. Pauvre Cyprien. Finalement, Leyah crut sêtre débarrassé de Cyprien et emmena son cousin à côté d'une carriole contenant de grosses malles. Erwann fronça les sourcils. Qu'est ce que la cousine avait encore bien pu trouver ? Il la regarda sauter sur la charette, les yeux brillants, le visage éclairé par la douce (oui enfin pour le moment) folie qui l'habite, prête à annoncer une nouvelle fortement passionante mais voilà que Cyprien y mit son grain de sel coupant court l'inspiration de la bretonne. Cette dernière partagée entre l'exaspération, le lancer de cuiller et l'étranglement façon Bleizhmorgan fit une tête bizarre et d'un simple signe de menton indiqua à Cyprien d'aller chercher le visiteur mystérieux.

Erwann commença à s'impatienter. Les hommes n'avaient toujours pas mangé et quand ils réclameraient à manger, les reproches seront pour sa pomme. Il finit par lacher :

Bon tu te dépêches oui ?

Mais la Bleizhmorgan ne l'écoutait pas... ou plus. Mais peut-être bien qu'elle ne l'avait jamais écouté ? Elle luttait à corps et âme perdu contre l'une des malles. A plusieurs moments, Erwann avait cru qu'elle avait réussi, mais en fait non. Et il ne fallait surtout pas lui proposer son aide car cela ne l'aurait que plus exaspéré. C'est que Leyah c'est uen femme libre et fière ! Dommage qu'elle soit folle, détestée par les Montforts et la moitié du Royaume de France et du Grand Duché de Bretagne... d'ailleurs, à cause d'elle, Erwann devait être aussi detesté qu'elle. Ca lui convenait. Ce qui prouvait bien qu'il avait du sang Bleizhmorgan dans les veines. Finalement, la rousse réussit enfin son exploit :

Putain c'est pas trop tôt ! Saleté de malles... d'odeur, toussa !

Erwann écarquilla les yeux en sentant cette odeur fétide s'échapper des malles. D'abord l'alcool et maintenant ça. Mais elle tenait vraiment à se suicider la rousse !
Il voulut encore en placer une mais il fut encore coupé par l'arrivée de Cyprien et du messager. De toute façon Leyah semblait l'avoir complètement oublié. Une envie d'étranglement le pris mais cette envie fut fortement repoussée par son envie de vomir. Il attendit donc que le messager termine ce qu'il avait à faire et s'éloigna quelque peu de la charette. Il observa la scène et ses sourcils se soulevèrent jusqu'à se toucher quand il vit ce que Leyah venait de recevoir... un chat !
Il jura intérieurement. Bon d'accord ça lui permettrait de cacher un peu (ou pas) de sa folie, mais un chat, tout de même ! En plus il avait l'air aussi timbré que Leyah elle même. Perspective de morsures et griffures en vue. Le majordome hésita même à ouvrir la cage sur la demande de Leyah et cette dernière y jeta un des contenants de la malle.

Erwann fut tellement abasourdi qu'il ne pipa mot sur le coup.

Voila .. ca c'est une arme nouvelle , non ? On teste à la catapulte voir ?

Erwann toussota

Euh ouais.. mais euh.. un domestique c'est mieux nan ? Nan...
Mais où est-ce que t'as la tête Lélé ? Et surtout ne réponds pas, je veux vraiment pas le savoir ! Tu as trimballé avec toi une tonne de... truites ? Et où est ce que tu as été les chercher. On en trouve pas en mer ? Alors que les hommes crèvent la dalle toi tu ramènes avec toi du poisson avarié pour un chat et pour le plaisir de les balancer avec la catapulte ?

Il semblait vouloir continuer à invectiver sa cousine mais finalement il changea de ton et se mit à se marrer.

Ok, je te parie 5 écus que mon tir de catapulte enverra plus loin ma truite que la tienne !
Cyprien, vous serez notre juge impartial !

C'est comme ça que plus tard, on connut l'un des récits de la famille des Bleizhmorgan sous le titre de "Le guide du lancer de truites en Périgord-Agoumois" selon Leyah et Erwann Bleizhmorgan. Un best-seller moyen-âgeux qui reçut le prix Monfort (comble de l'ironie), décerné par le Roy de France (de quoi dégoûter à vie la famille), à Nantes, ville rattachée à la France (il convient de noter qu'à la fin de cette ligne, les derniers Bleizhmorgan ont préféré se suicider plutôt que de vivre dans une époque aussi décadente)
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[Salle du Trône...Castel comtal de Périgueux...plus tard...]


-Il veut que je le fasse empaler le bon Sieur ?
Je pars quand je veux, je n'ai pas terminé maraud, cafard, valet de pisse.
C'est qu'il me jetterai dehors ce gougnafier...
Quoi la couronne, faut vraiment que je la rende ?
C'est qu'on s'attache hein !
Un dernier regard vers ce jouli trône grenat et le Baron sortit avec sa suite et ses malles tout en pestant comme un poissonnier.
A propos de poissons...
-Ha te voila toi...Par la Malemort tu empeste la vieille moche faisandée.
Quoi des truites...
Un éclat de rire vint ponctuer l'explication du larbin.

La Marquise avait manières estranges de tuer le temps.
Le Varenne lu la missive sourire aux lèvres et se fit remettre le nécessaire d'écriture et son assortiment de plumes de...canards.
Plus simple à tenir avec les pieds les plumes de canards...

Rameutant tout son monde...
-Allez me chercher mon médicastre, il m'accompagne et faites mander ma garde, faut que j'impressionne hein !
Qu'ils soient beaux et l'air angélique comme d'habitude.
Départ dans vingt minutes...Exécution...Schnell...ou va y avoir du rognon de larbin au menu...

Le valet tarda une seconde de trop...Il prit une botte en pleine poire.-Disparais ou je te ventile !

Quelques temps plus tards la troupe est au complet et galope joyeusement en diréction d'Angoulème.



"Jadorelechocolatlanvin", cuvait sur son cheval de trait...
-Ta seigneurie, serait il trop vous demander de savoir ce que je fous là ?
Un probleme de bourses enflamées à curer ? un soudard à recoudre ?
Regard mauvais du Baron qui força l'allure sans répondre...



Le gros se mit à rire...
-Un rendez vous avec une Marquise, tu ferais bien de la fermer le faiseur de miasmes, l'est pas causant notre Baron, jour de deuil.
Il a du mal à se faire à l'idée qu'il n'est plus le Tyran éclairé du Comté.



Sourire grivois du Taillefer.
-Achhh...moi che dit hiztoire de femmes.
La follieuze que j'ai heuuu confézé m'a rabordé qu'il était tout émouztillé zuites à vizites nokturnes...Ein Markizeuh de Pretagne.
Ja, ich schwöre Eine Pretonne !
*Oui je le jure




L'aide de Camp visiblement agacé...
-Fermez la les clébards, nostre Maistre n'est pas d'humeur, on suit et on exécute comme toujours...Vous commencez à me les briser menu.
Regard appuyé vers le "gros".


Comme à chaque départ en expédition, un ptit retour aux bonnes vieilles valeurs et traditions...
Pour ça, rien ne valait un chant bien martial, façon Lansquenets.
Le « gros » donna le ton, ils braillèrent de concert rejoints par la voix rauque du baron...

-"Ce monde vétuste et sans joie,
Croulera demain devant notre foy,
Et nos marches guerrières
Feront frémir la terre
Au rythme des hauts tambours
des lansquenets

Que nous font insultes et horions,
Un jour viendra où les traîtres paieront,
Qu’ils freinent donc s’ils l’osent
Notre ascension grandiose
Que rythment les hauts tambours
des lansquenets

Et à l’heure dernière
Nous quitterons la terre
Au rythme des hauts tambours
des lansq..."
Une ombre passa, masquant un instant les doux rayons laiteux de l'astre solaire...Un ange égaré ?... Nan, un poisson volant....

D'une même voix...
-Gaffe MonsAigneueuuuuuur...

Levée de boucliers...
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Une volée de truites plus tard...

"Jadorelechocolatlanvin" en avait pris plein la poire, l'avait pas de bouclier lui...
Le vieux débris se déléctait...
-Quel divin fumet et quelle délicatesse au palais...
Dit- il en se suçant ostensiblement les doigts.
-Cette délicate effluve me rappelle ma dernière femme "Rose'mmonde", paix à son âme...
Tu te souviens le Gros, ces soirées d'hiver quand elle nous...

Regard expressif du Comte qui lui coupa la parole.
-Vos ébats avec feu vostre truie faisandée sont tout à fait respectable mais ouvrez la encore une fois et je coupe dans vostre récit ...avec ça !
Il sortit une large dague effilée et eu un sourire mauvais avant de se faire jovial...
La démarche hésitante, la mine des grands jours, cet air de Sainte mâtiné d'espièglerie sur fond de chevelure en bataille et de sourires charmeurs...Leyah arrivait et...prestement
"Oups" fit la belle Marquise plantée bien roide devant la troupe.

Le gros couvert de boyasse, une truite embrochée sur la pointe de son casque...
-Vais te lui en donner moi du oups à la poissonnière bretonne...

Le Baron mis pied à terre et fit révérence fort policée à la grande surprise des agnelets qui lui servaient d'escorte...

-Vostre Magnificence, mes hommages et...

Interrompu par les éclats de rires à peine étouffés de ses crapauds.
Une truite éventrée s'était délicieusement accrochée à son épaule droite, un long filament abdominal lui dégueulait de la panse, le tout lui pendait dans le dos...
Chassez le naturel il revient...à marche forcée...

-Funérailles, morte couilles ... (censuré)... Leyahhhhhhhhh mon tabard...Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...
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*BIIIIIIP*

Dans un soucis de préservation, Erwann s'était coupé du monde extérieur, le temps que les insultes fusent. C'est qu'il la connaissait la cousine. Personne n'arrivait à sa cheville en terme d'insultes. Bon à la rigueur, peut-être Finam ou Smurf, mais là n'était pas la question. Il s'maginait dans un monde parfait où Leyah n'aurait dit que de jolies choses. Il grimaça instantanément. Cela aurait signifié que Leyah était devenu chiante en sens premier du terme : ennuyeuse. Si un jour cela devait arriver, il ne restait plus qu'une seule option au monde : le suicide. Car une Leyah chiante, c'est un monde chiant... très chiant même. Bref. Il attendit que le dernier fiel verbale eut passé sa bouche pour revenir au monde.

Petit joueur ! Cinq écus, tu n'as pas honte non !?
Cinq cent écus qu'un truite touche ce gugusse là !

Ah la Lélé elle était capable de véritable sautes d'humeur ! C'est comme cela qu'on l'aimait après tout.

Hum euh oui... sauf que tu vois, je n'ai pas...

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que sa cousine s'était déjà jetée sur la catapulte tel un ours sur du miel (ou un homem en manque sur une donzelle, mais c'est moins poétique je vous l'accorde), pour envoyer une des nombreuses truites. Erwann se tut et regarda la courbe que fit le pauvre animal et siffla face au tir de Leyah? Plus que trente mètres. Vingt mètres. Dix mètres. Cinq mètres... Quatre mètres et demi.... Trois mètres trois quart (c'est chiant hein ?)... Plof !
Erwann hurla de rire en voyant la tête dépitée de Leyah quand la truite s'écrasa telle une bouse sur la neige. Elle avait failli toucher l'homme. Failli. C'est alors que, dans un grand élan de tricherie si cher aux Bleizhmorgan, la rousse dévia habilement la discussion.

Euh dis moi , je rêve où on a encore de la visite ?
Bon ben .... je crois que tu le viseras à son départ, parce que là, je voudrais bien savoir ce qui l'amène ici ce bonhomme ...pfuif même pas le droit de s'amuser sans être dérangés .. prépare toi pour ton tir ein .. j'arrive !

Ben voyons, je te rappelle que...

Et bim une nouvelle fois, la rousse ignora superbement son cousin pour s'adresser au nouvel arrivant ainsi qu'à Cyprien. Il ragea intérieurement. L'étrangler lui aurait fait le plus grand bien, mais comme dit plus haut il se serait bien fait chier par la suite. Il prit donc son mal en patience. Mais voilà que la rousse voulait répondre au pli. Après on osait dire que les femmes étaient multi-tâches... bon c'était pas faux c'étaient vraiment des tâches dans de nombreux domaines ! Il se pencha pour lire ce qu'écrivait la rousse (un autre trait de caractère irritant des Bleizhmorgan) et soupira d'émoi quand il la vit coller son scel sur la missive.

Bon alors donc...

Sploch !

Erwann laissa tomber ses épaules, abattu. Non mais quand la rousse avait un truc en tête impossible d'en placer une ! Bon d'un autre côté c'était marrant de la voir claquer une truite sur la tronche du pauvre hère qui devait ne rien comprendre.

TOUCHE ! Et voilaaaaa !
Bon .. à ton tour, par contre tente de pas le faire tomber de sa monture , ca risque de casser ma plume ..

Bah voyons ! C'est trop facile ! D'toute façon t'as raté ton premier jet !

Il oberva la catapulte puis l'homme qui s'éloignait.

Tu sais quoi, je déclare forfait. Par contre laisse ton cousin te dire une chose. Une catapulte, ça coûte cher à entretenir, c'est lourd, massif et surtout hautement imprécis. En plus pour des truites c'est exagéré... Moi je te propose qu'on investisse dans une baliste qu'ess t'en dis ?

Convaincu d'avoir fait son petit effet, le cousin attendit la réponse de la rousse. Mais la réponse ne vint pas. Le regard noir de Leyah par contre voulant dire "tu tires maintenant ou c'est toi que je balance" l'obligea à envoyer valdinguer plusieurs truites. Quelque temps plus tard il fit claquer la catapulte une nouvelle fois et Leyah semblait être au comble de l'extase. Heureusement pour Erwann Cyprien sa ramena une nouvelle fois mais resta impassible. Il n'allait quand même pas montrer que le lancer de truite commençait à le fatiguer ! Puis, les choses prirent une tournure étrange. Il ne comprenait pas pourquoi Cyprien semblait si gêné. Il s'approcha des deux zigotos et aperçut la petite troupe. Il toussota en voyant l'étandard et fut pris d'une gêne considérable (enfin dans les limites du raisonnables, c'était un Bleizhmorgan tout de même !).
Il n'émit qu'un léger "oups" en accord avec sa cousine et se tint en retrait attendant que les enoblié ne se saluent toussa et que Cyprien se fasse taper dessus par Leyah.

Peut-être que la cousine allait se rappeler que son cousin se tenait toujours derrière elle, prêt (ou pas) à être présenté.
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Le Gros fit grimace.
-De quoi de quoi ? J'empeste ? Me suis lavé une fois il parait...Quand l'curé m'a mis de la flotte sur la tête...lors de mon baptème.
L'eau c'est pour les Ribauds, ça pue,c'est sans goût et ça mouille...



Jadorelechocolatlanvin souriant, une bouche magnifique ornée de...deux dents qu'il avait fierté à éxhiber.
-Ecartons nous mes compères, je crois que notre Baron et sa dame ont moult choses à se dire.
A voix haute.
-Messer Baron, nous serons prêt de cet étang que la dame nous recommande chaleureusement...

Salut de la troupe qui se retire sur un signe approbateur du Vonafred.

La belle le debarrassa de cet ornement putride,il se laissa séduire, la Marquise avait arguments de femelle et sourire d'ange.
-Accueil ? il se calma sur l'instant...
-Aheum...Heureuse rencontre Marquise, une joie de vous revoir assurément.
Elle l'entrainna et se heurta à un homme qu'elle présenta comme étant son cousin.Le catapulteur en chef...
Louis le salua en le fixant droit dans les mirettes.Fallait faire son effet hein !
-Messer Erwann Bleizhmorgan, je vous salue.Un homme qui manie aussi bien les armes de siège mérite consideration et interêt !
Le loufiat revint et annonça que les rechanges étaient prêts et tendit missive à Leyah...
Le Baron avait reconnu le scel du Comté, la réaction de Leyah lui en dit long sur l'instant.

Elle le planta là et disparu sous sa tente.

-Messer Erwan, vostre cousine semble fort iritée ? Une contrariété ? une truite mal digérée ?
Tandis qu'il devisait courtoisement, la tente de la belle semblait pour le moins annimée...
La Marquise refit surface, équipée telle un soudard...
Elle avait mis des bottes !
Voila qui annonçait sans nul doute d'aimables intentions ...
Pour faire bonne mesure, elle brandissait épée et bouteillon...
Une merveille de bonne femme se dit le Baron qui souriait.

-Du Chouchen ? Hum...pourquoi pas...Apres tout qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse...
Regard de braise, on passait aux choses serieuses...
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*Pif* (l'onomatopée s'explique du fait que Leyah est un poids léger à côté d'Erwann).

Et voilà, dès qu'un homme s'approchait de Leyah elle perdait ses moyens, faisait n'importe quoi, entrait dans le cousin et humpfait à qui voulait l'entendre. Bien entendu cette dernière nierait toute corrélation entre ce qui vient d'être expliqué et sa réaction humpfique.
La rousse se frotta le nez et lança un regard... méchant ? sadique ? annonciateur de malheurs ? à son cousin. le Erwann savait à quoi s'attendre mais il haussa juste les épaules face à sa cousine. Il ne fallait pas l'énerver pour le moment. Finalement, la rousse sembla bien prendre ce haussement d'épaules car elle se retourna en toussotant pour présenter le nouveau venu au cousin :

Erwann .. je te présente .. Louis Vonafred de la Varenne, plein de choses tout ça, il te le dira mieux que moi ..
Ma.. hum ... Louis !.. Erwann Bleizhmorgan, mon cousin .. Et c'est déjà pas mal !

Erwann s'inclina légèrement et poliment quand la rousse lui présenta le noble périgourdin mais toussota faiblement quand ce dernier lui fit la remarque concernant le lancer de truites.

Hum... Messire Louis Vonafred de la Varenne je vous rend votre salut. Un homme qui reçoit avec une telle assurance et classe une truite, mérite considération et intérêt !
Erwann toussota encore un peu plus fort tout en se disant qu'il aurait peut-être mieux fallu fermer son clapet.

Vous m'excuserez pour cette malheureuse truite, mais je suivais les ordres de ma chères cousines, c'est elle qui commande ici vous voyez. Ne venez pas à penser que cela me fait plaisir de vous avoir tâché !

Voilà il se rattrapait un peu mieux. Enfin il l'espérait. Tandis qu'il attendait une réponse, la chère cousine s'emporta avec un lyrisme à faire pâlir Ovide.

Leyah Bleizhmorgan de Brocéliande ! Veux-tu rester ici nondidiou !

Mais non, la cousine avait disparu sous sa tente en gueulant après Cyprien. Erwann soupira. Elle ne changera jamais.

-Messer Erwan, vostre cousine semble fort iritée ? Une contrariété ? une truite mal digérée ?

Erwann sursauta, ayant momentanément leur invité.

Une truite, je ne pense pas. Une truie par contre c'est fort possible. Je ne sais pas si je peux vous en parler mais sachez jsute que quelqu'un dans l'actuel conseil comtal périgourdin l'irrite.
Vous pourrez lui poser la question quand elle se sera calmée.

A peine ces mos prononcés que la Marquise réapparu tel un hibou (je ne sais pas pourquoi mais bon) appatant les deux hommes avec du chouchen.

Très bonne idée cousine !

-Du Chouchen ? Hum...pourquoi pas...Apres tout qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse...

Erwann jeta un oeil du côté du baron et haussa un sourcil en entendant la fin de la phrase et en voyant le regard s'illuminer. Ah mais non ça ne se passera pas comme ça ! Et voilà que la cousine lui répondait par communication yeuxtique ! Raaah ! Il fallait faire quelque chose. Oui, Gwen absent c'était à Erwann de réagir. Il décida donc :

Glop !

Il vida son verre d'un trait pour avoir les idées au clair. Bon déjà envoyer un courrier à Gwen. Ensuite coller une ceinture de chasteté à Leyah. Puis coller Vonafred dans un sac de maïs cousu. Comme ça il n'y aurait aucun dérapage et cela donnerait le temps à Gwen de se ramener. Mais non... Il serait mort avant d'avoir pu mettre ce plan à exécution. Tué par une des cuillers de Leyah...

"Bordel, voilà qu'elle se rapproche de lui ménan !" hurla-t-il pour lui même au fond de lui. Aller Gwen apparait hop ! Mais non. Pas de chef de famille en vue. Pourtant toute cette pronographie (quoi ? comment ça c'est exagéré ?) devrait être interdite !
Pendant qu'Erwann reflechissait, la Leyah balança une cuiller sur un de ses hommes qui avait osé utiliser la catapulte. Cela lui permit de sourire toute quenotte montrée au baron. Une véritable invitation à lui rouler une pelle !

Veuillez m'excuser, où on étions nous ?

Au moment où tu souhaites sans doute accompagner Messire Vonafred sous une tente pour qu'il puisse se changer sans doute ?

Et vlan ! Voilàti pas qu'Erwann lui sort une remarque ironique... mais connaissant la finesse de le Leyah elle le prendrait carrément au mot et passerait sous la tente avec l'invité. Erwann toussota alors et appela Cyprien.

Cyprieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeen !
Oui Monsieur ?
Accompagnez moi sous la tente de Madame j'ai un pli urgent à envoyer !
Mais Monsieur la tente de Ma...
Pas de mais qui tienne, on se bouge, aller au trot Cyprien !
Le pauvre domestique jeta un regard vers la Marquise pour une réaction mais Erwann le pressa
Magnez vous mon brave, aller, aller hop, hop, hop !
Erwann l'entraina donc sans plus de ménagement.
Mais madaaaaaaaaaaaaameeeeeuh ne voudr...

Bon au moins ils ne pourront pas batifoler sur la neige toussa... Quoique connaissant le tempérament de la Leyah, Erwann s'attendait à tout. Arrivé sous la tente il ordonna à Cyprien d'écrire la missive qu'il lui dicterait pour Gwen.
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Kozh karvan!!!!!

Suner mouilc'hi trenket!!!!

Quand Leyah était en colère cela donnait souvent lieu à ce genre de jolies phrases bretonnes, toutes pleines d'amour. Heureusement que le public françois -berk- ne comprenais pas ce langage raffiné et hautement diplomatique. Il n'empêche qu'Erwann répondit intérieurement de la même manière. Eh oui, ils étaient comme ça les cousins ils s'aimaient !
Erwann finit par arriver sous la tente de sa cousine. Il colla Cyprien sur un siège devant une table, lui colla un parchemin et une plume et lui intima d'écrire une lettre à Gwen.

Mais pourquoi Monsieur ? Vous pouvez tout à fait le faire vous même.
Ah commencez pas Cyprien, faites ce que je vous dis de faire hein !
Bien Monsieur, mais si je puis me permettre...
Non vous ne pouvez pas !
... vous commencez à ressembler à Madame...
Merci pour le compliment Cyprien, maintenant taisez vous et notez !
Mais...
Pas de mais, notez j'ai dis !
Comme le souhaite Monsieur.

Cyprien s'attabla donc et commença à prendre note :

Alors vous commencez par... "Cher cousin"... ou non plutôt par "Grand Manitou de la Famille Bleizhmorgan", ça ça en, jette... ou bien non, marquez juste "A mon cousin, chef de famille", c'est sobre classieux...
Donc après "Demat", normal.

Il marqua un temps d'arrêt.

Bien vous écrivez tel quelle mes paroles.
D'accord Monsieur

"Kaoc'h cousin, il faut à tout prix que tu te ramènes en Périgord. Leyah fait sa lipat revr auprès d'un Baron périgourdin, c'est à en donner la nausée. T'imagines Leyah faisant les yeux doux et des petits bisous ? Impensable ! Elle va se ramolir et on va bezan tapet louz ! Je n'arrive plus à la contrôler cette koz yar ! Donc faut réagir ! Réponds moi pour me dire quoi faire.
Merci mon loukez adoré."
Vous signez et vous datez Cyprien.

C'est fait Monsieur.
Bien, faites moi lire.
Non Monsieur.
Non ? Comment ça non ? Donnez moi cette lettre foutre de Nebisa !
Monsieur, vous perdez votre temps, vous devriez retourner surveiller votre cousine je crois.
Gast vous avez raison ! Bien envoyez la lettre et rejoignez nous !

Erwann sortit en trombe de la tente et Cyprien souffla.

S'il avait lu la lettre, il m'aurait tué à coup sûr, comme Madame me le répète souvent...

Cyprien enroula le parchemin, le donna à un hibou (les pigeons n'étaient plus les bienvenus au camps Bleizhmorgan depuis un moment et il n'était pas convaincu du lancer de truites le Cyprien) :

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Nul Officier ou soldat ne portera le fer contre nous.
Nous sommes de plus Armée Sainte, qui s'exposera à nous attaquer ?

Grimace de la rouquine, ca l'aurait bien arrangé finalement de se défouler autrement qu'en lancers ratés de truites, m'enfin bon ..

Si toutefois un hystérique ou un fou mal avisé se risquait à nous agresser...Il n'y survivrait pas, parole de Baron.

Ahhh voila qui était mieux et qui arracha un large sourire à la Marquise, le reste des paroles furent bues et digérées tout en sourire dessiné en coin, un brin sadique peut être ? Qui pouvait le dire ein ..
Miroir le beau miroir , qui était donc le plus imprégné par la folie ?

Ca ne saurait tarder, ca ne saurait tarder ...

Mode ronchon sur le bouton ON dans la cervelle de la rouquine, c'est qu'elle avait les petons qui fourmillaient dans ses bottes ein!
Les bottes n'étaient que pour la route, m'zelle pieds nus le reste du temps sauf quand c'était ultra nécessaire, et maintenant qu'elle était chaussée, ben voila .. fallait se bouger vite sous peine de gros caprice encore et toujours.

Bien bien alors .. préparatifs !

Et la rouquine de tourner les talons , large sourire faisant mine de levers des jupons inexistants pour une petite courbette moqueuse.


...
...
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La suite ? Et bien messieurs dames vous ne la saurez sans doute jamais.
Pourquoi ? Parce que les intervenants de cette histoire se sont ensuite enfermés, barricadés par tout un tas d'objets tranchants, qu'à la moindre personne qui tenterait de passer, et bien il serait découpé en rondelles ..
C'est comme ça avec les vilains, ca découpe les gens en petits morceaux, ca les cuisine aussi, et puis ca les mange, si si ! Pas toujours, encore faut il qu'ils trouvent le bon assaisonnement, du coup, ce n'est pas toujours facile , mais .. Bref !

La seule chose qui puissent ensuite être évenuellement entendu, quelques jours plus tard est un " Bordel!" bien prononcé de la part de la rousse, qui aura pris un hibou en plein sur le front.
Faut dire que ces bestioles la, ca ne vole pas toujours droit, du coup le résultat des atterissages forcés peut donner des catastrophes de ce type.
A la patte de cette bestiole serait éventuellement accroché un message a l'attention de Erwann ..
Message qui dirait ceci ...

Quant à savoir lequel des deux cousins lira cette missive en premier ..
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