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[RP] « This is the end » …… comme diraient "Les Portes"

Togukawa_kadokawa
Debout devant la fenêtre, il observait la campagne au loin. Aujourd’hui serait le jour de la fin de son travail pour la justice d’Oda.

Il se revoyait encore, il y a quelques mois, désirant devenir LE juge d’Oda, universel, incontournable, inébranlable.

Aujourd’hui il savait qu’il n’en serait rien, son règne sur la justice touchait à sa fin.

Cela faisait plusieurs jours qu’il attendait ce jour, presque avec impatience. Petit à petit, comme l’eau d’une écuelle disparaît lorsqu’on la laisse au soleil, son envie s’était évaporée.

Certes, il était toujours épris de justice, certes, il n’avait que faire de toutes les critiques sur sa façon de faire. De toute façon quel homme pourrait croire être juge et populaire. Il existerait toujours une partie de la population qui trouverait les sentences trop exemplaires, et une autre trop peu.

Non, ce qui s’était étiolé avec le temps, c’est cette envie de participer au conseil, de verser dans la politique.

3 mandats difficiles, sans réel dialogue entre les conseillers avait effacé le plaisir de travailler tous ensemble, ce plaisir qu’il avait connu lors de sa première accession au conseil.

Mais aujourd’hui qu’elle était réalité, cette fin de présence au conseil, qu’il croyait recevoir comme une délivrance, lui laisse un goût amer en bouche. Il s’était habitué à ces lieux qui étaient presque une seconde demeure pour lui, il s’était habitué à travailler avec certaines personnes qu’il sait ne plus revoir avant longtemps. Est-ce que les discussions sur les événements du kuni ne lui manqueront pas ? Il n’aura plus l’occasion de faire valoir son point de vue, il se contentera de subir celui des nouveaux conseillers.

Il pousse un soupir et s’éloigne de la fenêtre, la tête basse. Sur son bureau, tout est en ordre, il tient à laisser un bureau ordonné à son successeur. Qui sera-t-il ? Est-ce que la justice qu’il appliquera sera honorable.

Il jette un coup d’œil au Codex et espère que par ce biais il laisse un moyen pour que la justice continue son chemin sans écart. Il a mit tant de temps, tant d’énergie dans ce texte.

Sa main parcourt nonchalamment le papier noirci d’encre.

Mais il est temps à présent de céder la place. Il s’approche de la porte et inspire un grand coup. Son statut, son éducation l’empêche de se présenter tête basse au peuple. Il relève la tête et dessine un visage inexpressif alors qu’il sort de son bureau, sans doute pour la dernière fois et déambule dans les couloirs, vers la sortie.

Un bref coup de tête accueille les marques de déférence des gardes et, sans un regard en arrière, il laisse le château derrière lui.

La passé est passé, le futur est à venir, et le présent est un cadeau… c’est pour cela qu’on l’appelle le « présent ».

Cette phrase, enseignée par son maître, prend tout son sens à cet instant. Le passé est ce château qu’il laisse derrière lui, sans regrets. Il y a donné le meilleur de lui-même, il s’y est battu pour que ses idées soient prises en compte et il est serein, conscient d’avoir rempli son devoir pour lui, pour ses ancêtres, pour Oda.

Le futur, pour l’instant il ne le voit pas, ne sait pas de quoi il sera fait. Retournera-t-il a des heures entières de méditation comme naguère, après ces tumultes du conseil ? Qui sait ?

Aussi c’est sur le présent qu’il se concentre, sur ce chemin qu’il emprunte, à pied, entouré de ses Bushis pour veiller sur lui. A présent il lui tarde d’être au Shogunat, parmi les siens.

Il jette un œil à la populace sur la place, et se demande s’ils savent vraiment ce qu’ils ont fait en créant cette situation au conseil. Sans doute la plupart d’entre eux n’ont aucune idée de ceux pour qui ils ont voté, choisissant la liste au hasard, ou parce que le nom leur semblait avenant.

Comment auraient-ils pu faire autrement, aucun réel programme n’ayant été proposé ni débattu ?

Mais déjà la place est derrière lui et il s’engage sur le chemin escarpé qui le mène vers son destin, vers les siens.


RP ouvert, n'hésitez pas, plus on est de fou et plus on riz

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Esculo
Alors qu'un juge partait, un Lézard arrivait.

Mais c'est le pied trainant et la mine renfrognée qu'Esculo se dirigeait lentement vers le château du kuni pour aller désigner le Daimyo.
Aujourd'hui, le clan avait gagné 4 sièges au conseil, mais il savait aussi qu'il n'aurait pas ce qu'il voulait.

Ainsi Oda avait choisi. Alors que sa liste fut la seule à présenter un programme, certes original, mais en parfaite harmonie avec leur mentalité dégénérée, les gens avaient choisi l'inconnu et les Biens Penseurs sans projets pour Oda...

Ne voyaient-ils pas que sous le couvert de faux semblant, ceux la faisaient ce qu'ils voulaient pour eux et non pour le kuni ?

On peut reprocher beaucoup aux Lézards, mais au moins ils s'assumaient à la face de tous et lorsque ceux-ci disaient que leurs manières brusques pouvaient servir Oda, ils le pensaient vraiment.

Mais il fallait reconnaitre un fait : les gens "honnêtes", qui ne meurent pas de faim ni de soif, ceux là qui avaient le temps de choisir leurs chefs pendant que les plus miséreux travaillaient sans relâches, préféraient leur confort à la gloire.

La tête baissée, Esculo bouscula un homme d'arme.


T'peux pas r'garder ou tu vas ?

Le bushi qui lui faisait face avait un uniforme qui n'était pas inconnu au Lézard. Il l'avait déjà vu au tribunal et ailleurs.
Très vite, ses yeux croisèrent des yeux qu'il connaissait bien aussi. Un regard qu'Esculo jugeait profond et fier...avec un soupçon de lassitude cependant.

Il afficha un sourire.


Konnichi wa juge.


Il laissa quelques secondes s'écouler. Pour 'sculo, le Tokugawa resterait toujours "le juge". Ainsi sera-t-il à jamais considéré comme la tête de la justice inventée par les hommes, celle découlant de l'image du bien et du mal que Le Vil essayait de combattre car pour lui inexistante.
Les deux hommes s'étaient déjà rencontré plusieurs fois, et si l'un et l'autre n'étaient certainement pas amis, au moins Esculo respectait la droiture et le courage de l'homme qui lui faisait face.


Que vas tu faire de ta retraite dorée maintenant que les Ashikaga t'ont tourné le dos parce qu'ils n'avaient plus besoin de toi ?

Esculo avait toujours aimé provoquer kadokawa, un défaut professionnel sans doute.
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"Il n'y a ni bien ni mal, juste des forts et des faibles à l'instinct animal"
Shaee
    La jeune fille avait reçu les résultats des élections aujourd'hui : un garde avait frappé à sa porte, déposant un pli non loin d'elle le matin même, aux aurores. Elle avait, une fois de plus, passé la nuit dans son bureau et fut donc réveillée par le bruyant messager. Se levant de sa chaise, elle se plaça devant un miroir qu'elle avait fait installé : aucune tâche d'encre en vue, ni sur sa peau, ni sur ses vêtements. Elle refit rapidement une natte avant de se retourner vers le bureau, afin de lire les nouvelles.

    Citation:


    1 : Ashikaga_yoshimasa (PP)
    2 : Shaee (PP)
    3 : Kazuhiro_guidel (PP)
    4 : Kazushi (PP)
    5 : Bella (PP)
    6 : Slado (N.O.U.S)
    7 : Neelahne (N.O.U.S)
    8 : Akire (N.O.U.S)
    9 : Esculo (N.O.U.S)
    10 : Fudinato (OKP)
    11 : Yukari_ (OKP)
    12 : Lezard (OKP)


    Il manquait du monde de chez elle. Des gens en qui elle avait confiance, que ce soit dans leur travail, ou même dans leur être.

    Shaee sortit de la pièce calmement, bien qu'une lueur de détermination dans le regard : elle voulait dire au revoir à ceux qui partaient. Mais où irait-elle d'abord ? Sans avoir même besoin de se poser la question, elle tourna à gauche, marchant vers le bureau du Juge. Personne. Où était-il ? Surement déjà parti.

    La Daikan courut jusqu'à la porte. Le peuple se trouvait sur la place, et les conseillers commençaient à arriver... ou à partir. Elle se dépêcha de les rejoindre.


    - Konnichi wa san' ,dit la jeune fille posant son regard sur Esculo... Félicitations pour votre élection. J'espère que la cohabitation sera meilleure cette fois, pour Oda.

    Se rapprochant du Juge, bien qu'à une distance respectable, le regard franc, comme à son habitude, elle déclara : j'ai eu bonheur à travailler avec toi Kadok... puis plus bas : tu seras toujours mon IaC préféré. Je serai là si tu as besoin de moi, sache-le.

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Togukawa_kadokawa
La voix qu'il reconnu n'est pas celle qu'il s'attendait à entendre à ce moment là. Il pensait les lézards soit en train de fêter leur victoire, soit en train de comploter pour retourner les votes en sa faveur.

C'est à ce moment qu'il s'aperçut qu'il n'avait même pas connaissance des résultats.

Il regarde l'homme, et ne bronche pas lorsqu'il tente de le provoquer.


Esculo-san !!? Toujours vivant !? J'ai pendant un moment espéré que vous aviez été tué pendant l'attaque du cloaque ! J'ai vu tant de têtes tranchées pendant la bataille que je n'avais pas le temps de toutes les identifier !

Son regard est méprisant.

Et vous savez, la politique n'est pas une fin en soi. Les Ashikagas, je les cotoie surtout au Shogunat, qui est bien plus accueillant que le chateau.
C'est d'ailleurs un endroit idéal pour s'y adonner à une activité que j'affectionne : la méditation.

Vous devriez essayer, peut être comprendrez vous alors que vous faites fausse route !


Pourquoi au fond se sent-il presque lié à cet homme ? Est-ce cet événement dans cette sordide taverne ? Est-ce parce qu'il sent que l'homme qui est en face de lui est un ennemi digne de l'être ?

Une voix qui lui réchauffe le coeur retentit alors. Il se retourne, une lueur gaie dans les yeux, entrant dans le jeu de la conseillère.


Ma chère Daikan, cela fait bien des semaines qu'on ne m'avait appelé ainsi. Il est vrai que cette période fut amusante. J'avais fini par prendre goût à me battre avec les chiffres ! Ensuite, je me suis de nouveau battu avec les hommes.

Il pose sa main sur son bras, preuve d'une grande reconnaissance.

Shaee-sama, sachez que je vous ai en grande estime, votre travail est sans pareil et vous êtes une pièce maîtresse de ce kuni. Ne vous éloignez pas du chemin que vous suivez, ne changez pas, vous vous perdriez.

Il se penche vers elle, brisant ainsi la solennité de l'instant, de l'échange.

Merci Shaee-chan, et ne vous en faites pas, je garderai un oeil sur vous et je vous retourne la proposition d'aide.

Sa main exerce une légère pression pour ponctuer sa phrase alors qu'il s'occupe de nouveau du lézard.

Je n'ai qu'un regret Esculo-san, c'est de n'avoir pas eu l'occasion de vous enfermer dans une des geoles du kuni.

J'espère que mon successeur aura cette joie.


Il devait l'avouer, l'habilité de l'homme était grande, et lui permettait de ne jamais être réellement inquiété. Décidément, cette grandeur de son ennemi lui plaisait, car elle se reflétait sur lui.
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Hakumeii
"Il n'y a plus ni ciel ni terre
rien que la neige
qui tombe sans fin"

    Hashin

    *

    Fines larmes glacées qui virevoltent dans l’air dans un ballet silencieux, avant de s’échouer sur la pierre en une dernière volute. Bâtisse emprisonnée dans la froideur hivernale, le château trône, clamant par son silence une arrogance austère. Ceint par des murailles à la cimes couronnées de neige, le cœur du Daimyo s’activent des éclairés et des puissants de ce monde.

    C’est un temple de sagesse sur lequel se sont clouées deux prunelles sombres. La foule parcoure sa route, prenant soin d’éviter le corps qui demeure planté au milieu de la place. Aux regards sidérés, se joint le bruit des pas qui s’accélèrent et s’y mêlent parfois les bribes de paroles aigres. Immobile, il s’échappe un voile vaporeux de ses lèvres entrouvertes. Le regard contemple toujours l’imposante bâtisse, perdue dans une admiration silencieuse. La peau qui auréole ses yeux jusqu’à ses tempes, est d’une teinte légèrement plus rosée que son visage, telle un masque subtile, empreinte d’une représailles passé.

    Daimyo Oda…

    Regardes! Regardes! Regardes tous ces gens, regardes ces badauds à la gorge dénudées! Ils vont, ils vont, insouciant du trépas qui les guette à chaque pas, la paix présente dissimulant l’agonie de demain. Vois! Vois comme ils te regardes! Ils ne doivent pas… non ils ne doivent pas…

    L’esprit distrait se fait silence et la parole devient absente. Flocons blancs qui évanouis sur l’étoffe de ses guenilles, et la contemplation qui expire dans un ultime soupire. La tête se baisse et au regard de contempler le sol boueux à travers les mèches qui s’animent autour de son nez. Elle croit sentir le froid s’infiltrer par ses chaussure délabrées. Un orteil fait bouger le tissu, puis un autre… Ils ne sont pas encore gelés.

    Une chaleur humide lui couvre le bras et ruisselle lentement le long de son membre. La rivière poursuit sa course au creux de poignet avant de se lover dans la paume. Une goutte s’échappe des ravines de la main pour longer un doigt que l’hiver engourdit sans aucune douleur. La larme s’épanche mollement de l’ongle et s’écrase sans un bruit sur la neige blanche. A l’endroit même de la chute, se forme une tâche vermeil.

    Le dents viennent se saisir de la lèvre déjà meurtrie. Un gout sucré au relent métallique se repend dans sa bouche. Un regard vague accuse sans cillé l’attitude dédaigneuse des passants. Leurs routes continues, sans qu’aucun ne s’arrête face à se corps qui considère comme déjà mort. La morsure froide de l’hivers à laisser sur sa peau l’empreinte de baiser bleutés contrastant avec le fluide vermeil qui orne son bras.

    Le regard, lui, est bien vivant serpentant à travers la foule sinueuse. Les prunelles se rivent de nouveau, lentement, sur l’imposant château.

    Fines larmes glacées qui virevoltent dans l’air ...

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Renohitti
Que de longs discours pour dire si peu de choses, pensait Renohitti. Il lui revint en mémoire une sagesse de l'éveillé, Siddhartha Gautama, qu'il laissa échapper presque par accident.

Faire de grands discours éloquents n'est pas une preuve de sagesse.
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Ashikaga_yoshimasa
Clic

Une larme pourrait couler le long de cette joue si blanche, s’y glisser dans une délicate et triste caresse. Traçant enfin sur ses traits si incessamment durs, une émotion plus humaine et emplissant d’une lumière ondoyante et amère, le bord de ses yeux amandes. Mais sa chaire virginale demeure de marbre, telle taillée dans une pierre immaculée de sentiments. Et dont peut-être la seule profondeur en est cette force et cette volonté draconienne de poursuivre un chemin droit sans se compromettre à un détour. Sur cette joue glacée, l’eau s’y glisserait sans quasiment en toucher la chaire et s’échapperait sur ce menton à l’expression autoritaire. S’écoulerait le long de ce cou fier, toujours tenu par un port à la fois hautain et éprit de gloire. La jeune femme était faite de cette pierre même formant le fondement, tout autant prête à ne jamais être brisée comme prête à éclater en mille morceaux. S’humilier pour laisser se reconstruire un plus puissant fondement. Cette jeune femme… Etait la force et la défaillance même. Traditionnel et rigoureux Maître et petite feuille farouche qui se cachant derrière un courage et un respect sans borne, tait les frayeurs d’une âme des plus femme. En fin de compte, n’accepter que la plus grande violence d’un esprit buté, pour que devant la folie elle ne pli jamais.

Ligne parfaite d’une mâchoire terriblement spartiate, creusé et charnure d’une bouche sévère aux commissures des plus hautaines, hautes pommettes bien trop fières et enfin, traits allongeant deux yeux de biches dont les billes ébènes accusaient une prescience et une impénétrabilité qui assassinait la seule féminité qui aurait put être la sienne. Et la lame, qui par sa main se délivrait de son fourreau, insista sur ce déni en s’emparent de son reflet épuré et fit miroiter sa férocité métallique sur son visage. Ses cheveux étaient strictement serrés en un chignon guerrier, comme toujours. Et si elle ne portait d’armure, son kimono d’un brun pâle trahissait la forme pleine de ses cuisses et la chute que formaient ses reins. Son envol au travers de la pièce ne trompait plus sur les courbures que formait son corps dans la danse sanglante qu’elle interprétait. Un combat entre elle et le vide, contre elle et le trop plein… Pieds coulissant sur le bois glissant, gestes adroits et disciplinés… Tantôt aussi lent qu’un envol de plume, tantôt aussi vif et rapide qu’un déployé d’ailes. Ashikaga… Aigle foudroyant. Yoshimasa… Fleur du sphinx. Tu te cache et te trahit. Te vaincs toi-même, t’abats toi-même. Aucunes mèches ne s’échappent, aucun tressaillement de corps, qu’en est-il du cœur ? Regard plein d’éclats mais sans larmes…

La fin d’un tout. Son bras armé est tendu sur la ligne de son regard qui se braque sur un point fixe, l’autre est arqué sur l’arrière et ses doigts s’esquissent gracieusement formant la silhouette d’une colombe. Ses gestes en tout point calculés, ralentissent jusqu'à ce que son poignet s’abaisse et qu’avec une extrême délicatesse elle range son Tsurugi dans son fourreau. Le Daimyo se trouve dans une pièce privée du Château. Pièce ou elle venait pour faire ressortir toute la tension qui tentait de devenir rage. Elle sait une présence depuis le début de son entrainement, qu’elle avait ignorée jusque là. Le Seii Taishogun se retourne alors et pose directement son regard sur la porte coulissée à demi. Lentement, elle mène ses pas, sort… Effectue un bref arrêt en tournant la tête vers la fenêtre, s’avance… Leurs regards se croisent. Quelques secondes, un échange étrange. Quelques secondes qui passèrent et durant lesquelles, elle tenta de contrôler ce qui venait s’éveiller. Sa respiration s’accélérait, son être envahit par l’incompréhension, à la fois scandalisée et sincèrement meurtrie et aussi bouleversée par ce visage. Comme se découvrant soudainement vivante après une longue mort. Une sauvage femelle pleine de rage, de colère… D’envies refoulées. Un animal libre qui, emprisonné, reconnait la voix d’un autre animal éprit de liberté.

Pourquoi maintenant et pourquoi cette inconnue ?! Elle ne pouvait plus supporter cette vue, elle si mesurée éprise d’un soudain sentiment violent d’injustice du haut de sa tour d’ivoire! L’ironie qu’elle ressentait envers elle-même aurait voulu s’exprimer par un profond ricanement mauvais. Soudainement, elle se délivra de leur lien et se mit à dévaler les couloirs, fracasser les portes sur son chemin et ignorant la garde qui sursauta à son passage, ordonna avec grande autorité qu’on lui ouvre les porte. Dévalant les escaliers, vêtue de son seul kimono demeuré impeccablement plissé, elle arriva face à la jeune fille le souffle court et ne réalisant pas le froid qui étreint son corps. Deux filles à l’apparence si différente, l’une en face de l’autre et pourtant… Qui pouvait se targuer de connaître la véritable Yoshimasa. La Gamine effrontée dressée dans l’austérité et ne bénéficiant du confort de son rang que quelques jours par an… La guerrière s’était mêlée au pouvoir non pas pour le luxe, et pourtant son idéal ne s’était-il pas vu étouffé par les conflits interne ? La fille la renvoyait au plus profond de son âme. Là où combattait un amour à sens unique pour un Peuple qui la diffamait. Sa main s’offrit avec hésitation cherchant à capter le regard vide de la fille, ses bras se tendirent alors que d’un pas maladroit elle voulu s’approcher, comme craignant de l’effrayer.

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Le mot est l'âme du livre comme le sabre est l'âme du guerrier
Togukawa_kadokawa
Les langues s'étaient tues, le silence s'était installé.
C'est ce moment que choisit le moine bouddhiste pour parler.

Kadokawa lui jette un coup d'oeil méprisant, pourrait-il en être autrement envers un homme qui semble pencher du côté des lézards ?

Il s'incline devant Shaee, puis repart, sans un mot. Ses mains se joignent dans son dos alors qu'il reprend sa route, entouré de sa garde personnelle. Sur le bord du chemin, une femme, Kadokawa n'y prête pas plus attention qu'à tous ces paysans qui traînent sur le bord de la route. Il sait qu'un seul regard bien souvent provoque une main tendue pour l'aumône. Mais les Tokugawa ne s'abaissent pas à l'aumône. Tout salaire se mérite, et une main levée n'est pas un travail suffisant pour être récompensé.

Un bruit de course derrière eux. Le Tokugawa ne se retourne pas, marque de confiance extrême envers ses Bushis. L'un d'eux se porte à sa hauteur.


Maître, le Daimyo vient de ....

D'un geste de la main il l'arrête.

Elle est en vie, n'est-ce pas ? Ce n'est donc pas notre tâche de nous en mêler. Continuons.

La marche est silencieuse, comme bien souvent, l'ancien Juge se complaisant dans l'introspection, imposant à ses Bushi d'oeuvrer en silence.

Ils stoppent devant la porte du Shogunat. Là, l'homme hésite puis fait signe à son escorte d'entrer. Il ne craint rien à cet endroit, protégé par les sentinelles.

Il se retourne, et inspecte le chemin. D'un côté la ville, là où il vient de perdre 6 mois de sa vie à essayer en vain de faire quelque chose d'Oda. De l'autre côté, les montagnes paisibles, ne demandant rien, mais exigeantes à la fois par la rudesse de leur tempérament. Il jette un coup d'oeil par dessus son épaule, vers ces murailles, derrière lesquelles il peut ressentir l'effervescence de la vie.

Mais lui reste là, debout au milieu du chemin, comme attendant un signe du destin.

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Renohitti
Le regard de Kadokawa lui jetait était celui d’un homme qui méprisait ce qu’il ne comprenait pas. Au lieu de se demander pourquoi les choses n’allaient pas dans le sens qu’il voulait, il s’enfermait dans l’erreur. Au lieu de tenter de comprendre les autres il les voyait comme des ennemis naturels. Jamais la haine ne cesse par la haine; c'est la bienveillance qui réconcilie, avait dit un éveillé.
Il lui cria :


Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
Laisse à la porte de ton esprit Avidité, Colère, Ignorance, Jalousie et Orgueil. Regarde avec des yeux nouveaux, et ainsi tu retrouveras la sérénité nécessaire pour revenir plus sage et plus constructif.

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Shaee
    Shaee posa sa main sur celle du Juge et échangea un regard avec lui. Elle ne voulait pas qu'il parte, mais les votes avaient décidé de lui retirer sa place, les villageois d'Oda, l'avait voulu ainsi. La jeune fille ne s'y opposa pas, et le laissa partir. Elle se promit néanmoins, qu'elle ne l'oublierait pas. Ses yeux suivirent son chemin, et ils se remplir de larmes à mesure qu'il s'éloignait. Beaucoup d'oda-jins ne se rendaient pas assez compte de ce que cet homme avait fait pour le Kuni. C'était sans doute le seul regret de la Daikan. Un homme parla : il se disait sage, mais avait omit le principal.

    - Arigato domo Kadokawa-sama !

    L'ancien Juge, sur le seuil, ne bougeait pas. Il semblait pensif, mélancolique peut-être ? De simples mots, les deniers qu'il entendrait sans doute avant de franchir cette porte, mais la jeune Shaee tenait à les lui faire entendre.

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Hakumeii
"Celui qui confesse son ignorance la montre une fois;
celui qui essaye de la cacher la montre plusieurs fois."

    Proverbe japonais

    *

    Sa contemplation n’a pas de but et la roche qu’elle caresse d’un regard atteste seulement du chemin qu’elle a parcouru. Les deux perles sombres parcourent la façade, suivant les dédales formés par les tuiles à peine visibles sous leur manteau de neige. Son attention s’attarde sur une silhouette presque indistincte, dans l’embrasure d’une fenêtre avant que celle-ci ne s’échappe à sa vue.

    Le visage se tend au ciel, pour en recevoir les larmes hivernales. Les flocons s’échouent mollement sur la peau qui ne ressent plus aucun froid. Certains disent que la neige brûle, voilà une chose bien étrange qu’elle n’a jamais pu constater.

    Une nouvelle expiration s’évapore dans une buée blanchâtre. Le son de pas pressé titille son ouï. Le menton s’abaisse, le regard se plonge dans les yeux d’une autre. La léthargie qui suit la tempête semble avoir calfeutré son esprit dans un écrin cotonneux, inhibant toute réflexion. Elle se contente de river dans les prunelles de la femme, un regard perçant dans lequel plane les traces d’une certaine perplexité. Son attention glisse sur les traits de son visage qui dégagent une force austère. Elle suit la ligne de l’épaule, parcoure la courbe de son bras avant de fixer la main tendu vers elle.

    Ses doigts à elle frémissent. La main se lève mollement, son regard s’abaisse. Un liquide écarlate recouvre sa paume, dessinant des rivières pourpres qui suintent sur le sol blanc. Elle ne sait pas s’il s’agit de son sang, où bien du leurs. Elle ne ressent strictement plus aucune douleur.

    Elle semble enfin réagir à son état. Son attention se porte de nouveau sur la femme quand un homme passe près d’elle entrainant dans son sillage une escorte de bushi. La vision de ce cortège ébranle la jeune fille. Son regard se fait acéré et elle suit dans un mouvement de tête, ceux qui la dépasse sans même la voir. Le cliquetis des larmes accompagnent le bruit des pas qui martèlent la place.

    L’éducation aux armes est un privilège réservé aux hommes. Seuls eux ont le droit de se défendre, les femmes doivent simplement subir. La voix dans sa tête se fait véhémente, des cris étouffés, des murmures agressifs qui cessent subitement quand les prunelles se détache du cortège.

    Elle replonge dans l’ignorance du monde, le regard vague qui parcoure le visage de ses êtres déambulant. Sa paume et toujours ouverte, béante vers le ciel et les flocons immaculé se noient la coupelle rougeâtre.

    Le vent souffle lentement faisant virevolter la neige et ses cheveux qui dansent sur sa peau gelée. Suivant le mouvement insufflé par l’air glacé, elle tourne la tête pour plongé ses pupilles sombres dans le regard troublé de l'inconnue.

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Togukawa_kadokawa
L’homme au milieu du chemin fléchit. Son genou se pose sur le sol, sa main suit ce genou, se crispe, arrache une poignée de poussière.
La main se soulève de nouveau .Va-t-elle saisir la poitrine pour essayer decombattre le mal interne.
Non, il n’y a pas de douleur intérieure, la main se contente de remonter vers le nez, la bouche de l’homme. Le contenu est alors analysé par 2 de ses sens, l’odorat et le goût.

Qu’apprends l’homme de cette analyse ? Nul ne le sait, les résultats restent contenus dans son esprit.

Alors qu’il se relève, l’œil est devenu vif et perçant, plein de détermination et déjà les jambes reprennent leur travail, portant le corps du guerrier vers la ville, là d’où il vient. Mais à présent il est seul, nulle escorte visible. Il se sent libre, presque libéré et plus en sécurité qu’entouré de ses Bushis. Il n’a qu’une vie à défendre à présent, pas celle d’un groupe entier.
Tout en cheminant sur le chemin, il repense aux dernières paroles censées qu’il a entendu en quittant la ville. Cette femme était décidément fort surprenante ! Il se souvient de leur premier contact, lui la voyant comme une frêle femme en proie au remous de la politique. Il se souvient avoir eu peur qu’elle ne s’échoue que les rochers de la perfidie.
Mais il était clair dans l’esprit de l’ancien Juge aujourd’hui qu’elle n’était pas ce qu’elle montrait et que son caractère était bien forgé, telle un ancre qui l’empêchait de dériver, de s’abimer contre les écueils d’un conseil fort balloté. Il se demandait même parfois si elle n’était pas plus résistante que lui. Mais elle était femme, il était donc évident qu’elle ne pouvait l’égaler. Mais elle avait du répondant, et cela plaisait à Kadokawa.

Approchant de la ville, ce furent les paroles criées par le moine qui lui revinrent. Quel manque de savoir vivre que de s’exprimer ainsi, surtout de la part de quelqu’un se prétendant sage.
Et quelle sagesse que d’essayer d’analyser ce que l’on ne connaît pas. Avait-il se moine, vécu comme le Tokugawa les batailles inter-claniques ? Avait-il vu ses amis, ses frères mourir dans ses bras ? S’était-il élevé contre la perfidie ? S’était-il même élevé tout court.
Car il est simple de voir du bon dans tous les hommes lorsque l’on est une menace pour personne. Mais la puissance, le pouvoir entraîne la jalousie et montre alors le véritable visage de son ennemi. Et dans ce visage là, la bonté d’âme n’est qu’une façade pour masquer le vrai cœur de son adversaire.

Il croise un couple de paysan, marchant en s’enlaçant, en s’embrassant. Le regard qu’il lance aux amoureux est sans équivoque et refroidit les ardeurs des paysans. Comment peut-on avoir si peu d’estime pour soi-même pour ainsi s’exhiber à la vue de tous !?
Décidément le pli que prend l’empire ne plaît pas au vieil homme. Il voit le monde perdre ses valeurs, il voit les bases solides du respect, de l’honneur s’étioler petit à petit. Les paysans prennent de plus en plus d’aise, sortant de la place qui est la leur. Bientôt ils donneront leur avis sur les décisions prises ! Et pourquoi ne pas constituer un contre pouvoir au Daimyo pendant que l’on y était !!

Et aujourd’hui on voyait très bien ce que ce changement apportait de bon à l’empire en plaçant à la tête du kuni des membres d’un des groupes de brigands les plus recherchés dans Oda il y a quelques mois encore !!
Se calmer, il doit se calmer, s’habituer à vivre la déchéance de l’empire. Seul il ne peut rien, mais avec l’appui de Yoshimasa, peut être est-il possible d’inverser le court du temps, de remettre en place les basiques.

Il entre dans la ville, avec cet objectif, rencontrer le Daimyo, non plus en temps que conseiller ou Juge mais en tant que sauveur des traditions ancestrales qui ont permis la grandeur de l’empire tel qu’on le connaît aujourd’hui, ou tout du moins hier, avant que la déchéance ne pénètre ses terres.

Ses pas le conduisent là d’où il vient, le conduisent à l’endroit où il a ignoré la présence du Daimyo. Et ses pas le conduisent vers cet endroit où les 2 corps semblent se chercher, se peser, s’estimer.
Il observe les mouvements, comme une danse, essayant de donner un sens à cet entrelacement des corps. Il n’ose pas rompre l’harmonie de l’instant. Il attend, patient que l’instant magique disparaisse et qu’elles reviennent sur terre, que la réalité les raccroche au sol.

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Ashikaga_yoshimasa
    On ne sait pour qu’elle raison, ni par quel sentiment ces doigts se déposèrent sur cette paume tendue. Doigts qui, malgré le sang, saisirent avec douceur le poignet délicat de la jeune fille. Yoshimasa, lame froide, fin tranchant et dangereuse pointe… Mais ne devait-on pas savoir manier avec légèreté ? L’Art exigent ne demandait-il pas caresse du vent et mouvement respectueux ? Alors oui, la douceur pouvait se révéler dans les courbes de son corps et dans sa volonté si elle se décidait à révéler.

    Curieux sentiment qui ne lui faisait plus percevoir son monde. Seules elles deux, sans comprendre même ce qu’elles font ni même s’en donner la réflexion. Entre rêve et spontanéité, entre rejet de réalité et renie de position. Curieuse neige qui devenait caresse, effleurant une joue, un nez… Sans différencier, les révèle à égalité, royaume féminin qui se veut cacher et protéger de blancs flocons cotonneux. Et clignant des paupières, ses dernières en furent baisées de leur froideur.

    Quelques étoiles, s’étant glissées dans son col et fondant au creux de la chaleur de son cou, l’éveil soudainement et la sort de son immobilisme. Yoshimasa passa un bras autours des épaules de l’inconnue C’était là une invite silencieuse pour la faire avancer lentement sans l’effaroucher. Sa main bonne samaritaine, la soutenait et après un pas son visage se tourna sur l’arrière, croisant le regard patient du sage Tokugawa no Kadokawa. Ses yeux l’interpelèrent sans parole « Venez avec nous… »

    C’est ainsi que le Daimyo fit entrer une jeune blessée à l’intérieur du château où une chaleur apaisante les étreignît. Un médecin fut appelé tandis que l’enfant était introduite dans une pièce confortable et assise avec précaution. « Pourquoi fais-je cela, se demanda Yoshimasa. Il y a tant d’enfants qui se meurent au dehors… Et pas seulement. Pourquoi elle ? » Son regard se posait sur elle alors qu’elle se torturait l’esprit.

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Le mot est l'âme du livre comme le sabre est l'âme du guerrier
Hakumeii
"Les femmes ne sont jamais plus fortes
que lorsqu'elles s'arment de leur faiblesse."

    Marie du Deffand


    Le temps s’étiole lentement. La vie est une étoffe, parfois de soie ou de toile brute, ornée ou même trouée. En même temps que cette toile se tisse de vécu et de souvenir, un fil se tire, inexorablement. On ne peut le couper, on ne peut le nouer il se tend simplement, défaisant lentement le travail qui s’accomplit avec acharnement. C’est le temps qui s’écoule…

    Pour ses regards qui se contemplent, les secondes semblent néanmoins s’être figées. Un geste vient briser cette contemplation silencieuse et les doigts qui frôlent sa peau lui arrachent un frisson douloureux qu’elle ne sent même pas. La femme se saisit de son poignet et la jeune fille se fige un instant, le regard rivé sur ses doigts. Comment une main si vigoureuse peut elle dégager une telle délicatesse?

    Un bras passe autour ses épaules, l’enlaçant dans un étau de douceur empêchant toute dérobade. Elle plonge dans les yeux de la femme, son regard d’un brun grisé noyé dans la surprise. Pourquoi? La réflexion ne suit pas son cours, un pas s’accompagne d’un autre, et tel un pantin qui n’aurait plus la force de marcher seul, la fille se laisse guider par ces bras qui se veulent rassurants. Sa vision se brouille l’espace d’un instant, elle sent son corps qui veut dormir.

    Un regard émerveillé se pose sur embrasure de la lourde porte ouverte qui scelle l’entrée convoité du château. C’est contre toute attente qu’elle se fait emmener dans l’enceinte de la bâtisse qu’elle se plaisait à contempler avec tant de ravissement. Son regard, lui qui demeure vif et avide, s’acharne à retenir avec précision, chaque détail qu’il contemple.

    Derniers flocons qui se glisse sur sa nuque, le froid l’abandonne.

    Une vague de chaleur l’envahit, alors qu’elle vient de pénétrer à l’intérieur du château, lui faisant comprendre qu’elle avait eu froid jusqu’à lors. Animal docile, elle se laisse guider et s’assoit là où on lui fait place. Son esprit sort peu à peu de son écrin de langueur et son attention quitte les poutres et les murs sur lequel il s’était attardé. D’un geste sans précaution, elle soulève la manche qui voile son bras, découvrant l’entaille pincé qui lui fend le bras droit. De la gueule de chaire coule la salive rougeâtre, et pour ml première fois depuis cet accident de chemin, elle presse sa paume sur sa plaie pour empêcher son sang de se répandre.

    Elle ne ressent aucun contact, pas même le toucher de ses doigts contre sa propre peau. Sa main frémit sous l’effort qu’elle lui impose et sa propre fatigue l’accable soudainement. Ses lèvres se pincent, son nez se fronce légèrement. Elle le sent alors, ce regard rivé sur elle, aussi aiguisé et pénétrant qu’une lame qui demeurerait fiché sur ses pommettes. A elle de relever la tête et de contempler celle qui avait eu pitié… Pitié? Voix véhément dans sa tête qui s’évapore quand l’esprit se concentre sur ce visage.

    La courbe délicate de ses yeux encercle des pupilles miroirs, de celles qui vous renvoi votre propre image sans laisser percevoir l’âme qui s’y cache derrière. Son regards gris-brun parcoure la ligne de son nez, le cœur de ses lèvres, s’attarde sur la courbe sévère qui dessine son menton. Cette femme dégage une force austère… elle semble être ce que la jeune fille aimerait devenir.

    Ses doigts se crispent d’avantage sur son bras. La femme se tient devant elle, droite, hautaine, mais humaine, semblant forte et assumée. La fille, elle, est bien plus jeune, plus petite. Un mâchoire solide et expressive vient contredire ses grand yeux qui sont encore ceux d’une enfant. Malgré son jeune âge elle a l’ossature plus robuste que les femmes ordinaires. Elle aurait du naitre homme! Pourtant, ses muscles aujourd’hui asthéniques, sa peau gercée par le froid dont elle n’a put se protéger, lui donnent l’allure d’un pantin décharné.

    Nouveaux tremblement.
    Les bruits qui l’entourent ne parviennent pas à ses oreilles. Aux regards de s’accrocher une fois encore…

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Togukawa_kadokawa
Les corps se meuvent, les corps se touchent, les corps semblent soudain ne faire qu'un dans la froidure neigeuse et cet amas de corps s'éloigne, entre dans l'antre du chateau, happés comme par la bouche d'un kami géant d'un monstre amical. Savent-elles où elle pénètre ? Savent-elles ce qui les attend dans ces murs ? Sauront-elles résister aux affres, aux tourments, aux trahison qui, telles les vapeurs d'un poison lent et inodore, circulent dans ces murs, envahissent chaque recoin, s'insinuent dans les corps et détruisent l'âme ?
Nul chance de pouvoir s'y soustraire, ce poison est tout comme ce qu'il véhicule : faux et fourbe. Chaque sensation de victoire contre cette déchéance à venir, se solde par une désillusion plus forte que la précédente. Cercle sans fin, cercle inexorable, qui peu à peu éreinte, fait ployer sous le poids des déconvenues, met à genou le plus inébranlable des corps, des coeurs. Tous ceux qui entrent en ces lieux avec le plus infimes des espoirs, sortent blessés, comme liquéfié à force d'avoir trop lutté de s'être trop débattu pour ne pas périr noyé.
Aucun coeur pur, aucun coeur impur ne peut se tancer de ne pas avoir plier et être sorti grandi d'une telle épreuve.

Perçant, éblouissant, le regard l'a touché avant qu'il ne se repose vers le chemin à venir. Nul besoin de mot, nul besoin d'autre geste que ces prunelles sombres et pour un moment désabusées pour que l'homme vieillissant comprenne ce qui est voulu de lui. Mais en a-t-il envie ? En a-t-il simplement le courage ? Ses yeux devenus tristes scrutent le bâtiment, l'ouvrage des hommes qui, imbéciles, pensent sans doute l'avoir fait indestructible, pouvant traverser les âges et les orages.
Mais dans son ventre, cette sensation indescriptible qui le pousse en avant, comme si un lien s'était créé par se simple regard. Mais l'homme se trompe, l'attirance n'est pas pour celle qui l'a appelé. L'attirance est pour celle qu'il a ignoré, celle dont il a du mal à ressentir la vitalité tant elle est épuisée.
La cage thoracique s'emplit de l'air froid et en expulse le contenu en un long jet soupirant. Il sait qu'il n'a pas le choix, il sait que ses pas vont l'emmener jusqu'en l'intérieur du monstre de pierre.

Déjà, sans même l'avoir vraiment réalisé, il se retrouve dans une pièce que le feu de l'âtre réchauffant teinte d'un orange inquiétant. Il est là, dans un coin, tapi dans l'ombre comme s'il devait s'excuser de sa présence et attend, silencieux que l'on fasse attention à lui. Il observe le jeu de son attirance, cette main frêle et grise qui vient cacher le rouge des chairs qui dénotait sur ce bras de marbre.

Une boule prend naissance dans son ventre, monte dans son œsophage. Mais contre toute attente c'est une perle qui prend naissance de cette boule, brouillant à son cerveau la scène des femmes qui se cherchent.
Lentement sa main se pose sur son épaule et glisse le long de son bras, entraînant l'étoffe dans sa chute. Quelques pas et les épaules qu'entourent cette seconde peau sont frêles mais musclées, grelottantes. Ses mains ne peuvent se détacher du tissu, comme si elles désiraient communiquer leur chaleur et en apprendre plus sur celles qu'elles côtoient de si près.
Il a envie de la rassurer mais reste muet, incapable de la moindre vibration de l'air. Son regard inquiet et triste se tourne vers le seul appui qu'il perçoit dans la pièce. Comprend-elle mieux que lui ce qu'ils font ici ? Sait-elle la raison qui l'a fait l'inviter à cette scène perturbante et envoutante ?

Légère pression sur les épaules, rassurante et scrutante, donnant autant qu'elle reçoit. Qui, où, quand et pourquoi tournaient dans son esprit, invariable questionnement sans cesse renouvelé, répété de façon immuable. Yoshimasa saura-t-elle mettre fin à cette ronde enivrante qui lui vrille le crâne ?

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