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[RP] église Sainte Lucie

Kahhlan_de_colmarker
Elle savait bien où elle le retrouverait ... passé le triste instant de la nouvelle ..

Abattue en ce jour, doublement abattue par des pertes d'êtres si chers à son coeur .. foutue semaine qu’elle maudirait à l’infini …

Elle s'avançait vers la nef après s'être signée , ses pas ne résonneraient pas sur le pavé froid, vierge de chausses ils s’y posaient ..

Main qui se pose, réconfortante sur l'épaule de Crakity ... il l’aimait.. Il aimait l'homme que son Oncle était et sa peine rejoignait celles de nombreux de ses fidèles …

Un autre cierge, religieusement allumé retrouvait ceux dont les lueurs vacillantes troublaient sa vue..

Elle s’agenouillait à même la pierre, à distance éloignée de son aide de camp, visage fermé et presque dur alors que tout en elle hurlait …
Prières ou pensées mêlées, se souvenir des derniers mots de son oncle, homme qu’elle avait maudit presque dans sa tendre jeunesse pour l’aimer si fort à un âge plus avancé …

Prier pour ses enfants et son épouse …… et une nouvelle révolte l’habitait … comment vivre ou survivre sans l’essentiel … Il resterait leur Lumière .. mais, dans l’instant qu’est ce qui pouvait apaiser la douleur d’une femme qui perdait son unique flamme …

Elle se dépliait difficilement sans aucune notion du temps passé .. brisée quelque part sans qu’elle sache exactement où elle avait le plus mal ..

De longues inspirations silencieuses plus tard.. Elle s’en retournait port de tête relevé des Salmo Salar …

_________________
[

Reinemab


Elle avait apprit la nouvelle, par le mot adressé à tous camardes d'armée, rédigé par leur capitaine.
Citation:

Le roi est mort !

Comme une pierre lancée en plein cœur, comme une flamme consumant tout son être, comme un souffle éteignant son âme.
Le Roy, Louis Vonafred n'était plus.

Main portée à la poitrine, comme pour retenir la douleur... comme une blessure profonde, que l'on ne veut point oublier... ferme intention, de ne vouloir laisser partir à néant tout ce que celui ci leur avait apporté et laissé en héritage.

Le pas, lourd de sa peine... La grenouille se dirigea en l'église Sainte Lucie. Main libre dans le bénitier, se signa avant de s'avancer dans l'allée et prendre place agenouillée face à une des statues érigées.
Un genoux à terre, l'autre plié soutenant son bras lourd de sa douleur et de son front... Visage fermé et yeux clos, en respect orientés vers le sol... Instant de recueillement, en mémoire de celui qui fut enfin un roi engagé.

Pas un mot, pas une larme... bien que la plaie la consumait. Il n'y avait ni de mots, ni ressentiments suffisamment éloquents pour démontrer sa souffrance.

Ne pouvant, apporter en mots propres ses condoléances... Rainette se mit à prier pour la famille royale et pour sa famille d'arme affectée par cette disparition.
Après un long moment, qui ne lui paru pour ça part n'être qu'un bref instant suspendu... Reinemab, se redressa... Visage éteint, alluma un cierge au côté de ceux vacillants encore... Avant de se retirer comme une ombre.

_________________
ClicClic












--_margot


Vite, entrer dans l'église.......Pas qui résonnent dans l'allée, la rousse referme frileusement son châle sur ses épaules. Un juron suivi d'un :

- Fait froid ici !

et déjà son regard a déniché , le tronc aux aumônes. La pointe de sa dague s'amuse à violer la serrure et ses doigts s'emparent des quelques écus qu'Aristote dans sa grande bonté lui procure. Elle s'accorde un sourire, et fourre les sous dans la poche de sa jupe de lainage brun.

Et à nouveau le bruit de ses pas, qui brise le silence des lieux. Déhanché insolent, et grimace à la statue qui semble la jauger de son regard froid.

- J'sais ma belle , tu meurs d'ennui, ici.......mais j'y peux rien. Une autre fois, peut-être, j't'enlèv'rai, j't'emmèn'rai.......

Mais ce n'est pas la statue que la belle va voler. Jetant un oeil autour d'elle, elle s'avance vers la nef, et découvre la niche accueillant les cierges. Un rire silencieux la traverse alors qu'elle fourre rapidement les chandelles dans sa malle. Elles y feront voisinage avec les fanfreluches , et les plantes médicinales, dont ne se sépare jamais la belle guérisseuse....Quelques mots s'échappent de ses lèvres, alors qu'elle parcourt l'allée en sens inverse, courant presque pour retrouver au plus vite la lumière du jour.

- Jeni, tu vas aimer mon cadeau........
Cerise
Cela remontait à si longtemps que Griotte n'avait mis les pieds dans l'Eglise de Sainte Lucie à Sarlat.. Elle avait quitté son village et comté natal pour vivre ailleurs plus tranquillement. Elle entra d'un pas léger tout en se dirigeant vers l'Autel, la ou elle alluma deux bougies..
Elle se signa et prit place sur un des bancs.

Elle joignit ses mains en récitant un crédo, des douces prières afin qu'Aristote veille sur elle et ses proches, tout en lui demandant d'arrêter de rappeler près de luy des personnes qui lui étaient aussi importante dans sa vie..

Cela avait commencé en fin octobre, quand sa tendre filleule, Sandreen, partie d'un coup en laissant derrière elle son jeune fils Joanes.. Et la dernièrement, il y a quelques jours, en reprenant l'époux de Griotte, malgré son long combat pour guérir de cette maladie inconnue qui l'avait frappé depuis juillet. Sebastien n'avait pu tenir le coup, il en était parti dans la nuit du sept au huit novembre dernier.

Cela été de trop pour la jeune Comtesse, trop de souffrances, trop de vides, trop d'incompréhensions... Des larmes s'échappèrent des ses yeux fermés, on pouvait les voir couler sur ses joues.

Elle se signa à nouveau en levant les yeux au plafond de la sainte Eglise, puis se leva en sortant discrètement pour ne pas déranger les autres.

_________________
~ En Deuil de son Époux ~
--Pere_blaise


Le regard du bedeau hésitait entre la crainte et la stupéfaction.
Qu’on vienne prier en l’église pendant l’absence de Monseigneur, passe encore. Mais qu’on décide comme ça de son propre chef de le remplacer...

- Non mais….écoutez mon Père, sans avis officiel de l’archevêchéil arrête le prêtre qui vérifie d’un doigt la présence de poussière sur les objets du culte….’ TOUCHEZ PAS !!!
Le père Blaise essuie son doigt noirci dans sa bure…
- C’est la maison du très haut et personne pour le servir ?
- Hein ? le bedeau serre précautionneusement le ciboire contre lui…Si, mais bon
- Biendit le saint homme se fendant d’un sourire,…considérez qu’aujourd’hui je prends les choses en main.
- Ça risque de faire vilain !!
- ‘nafout’ !!!....Il désigne la sacristie de l’église Ste Lucie, tandis qu’il goûte a même le calice, le liquide carmin sensé être du vin de messeAllez, hop !! en tenue….Et faites moi sonner ces cloches !!!

Finissant d’enfiler une chasuble d’un blanc immaculé par dessus sa modeste bure, le Père Blaise, confesseur de l’ordre des Hélènnines descendait la nef de la petite église afin d’aller ouvrir en grand les lourdes portes de chêne, préparant là l’édifice à recevoir d’éventuels fidèles en crise de foi tandis qu’on pouvait déjà entendre les cloches sonner a toutes voler, portant l’appel divin dans la campagne Périgourdine.
Debout, en haut des quelques marches qui menaient à l’entrée du lieu consacré, le moine regardait la ville, les mains glisser dans les manches de sa bure,
Ici comme ailleurs, il allait œuvrer, certes a sa façon et selon ses moyens, à dispenser la parole divine, et porterait la lumière et l’amour du très avec la même conviction que certains portait une caissette de pommes ou de châtaignes sur le marché de Sarlat.
Lorsque le bedeau vint le rejoindre, il dit
:
- Voyez mon fils, ce qu’il manque : C’est une petite touche de musique pour accueillir les fidèles il réfléchitSavez-vous chanter ?
- Chanter ? Chanter quoi ?...
- Comment ça « chanter quoi ? »…le Père Blaise le regarde, interloquéun chant a la gloire du Très Haut
- Hummle bedeau grimacemoi à part les chansons de corps de garde…
- Evitons alors….
- Voui mon père…

Le père Blaise le congédia d’un signe de tête, non sans lui demander de bien veiller a la disposition des objets sur l’Autel : Une chose a sa place, et une place pour chaque choses lui avait-on appris alors qu’il n’était encore qu’un simple novice.
Tandis que le bedeau finissait d’allumer les derniers cierges, lui resterait sur le parvis encore un instant afin d’accueillir les paroissiens comme il se doit en ce lieu
.
--Pere_blaise


Le moins qu’on puisse dire, c’est que les fidèles ne se bousculaient pas autour du bénitier. Les cloches avaient fini de battre depuis un petit moment que, mais pas une âme n’était venue trouver le réconfort dans la maison du Très Haut...
Du haut de l’escalier, regardait le parvis désespérément vide, le père Blaise poussa un petit soupire…au moins, la paroisse ferait-elle l’économie de quelques Ostie ce jour.
Le moine remonta d’un pas nerveux l’allée centrale jusqu'à l’autel, s’agenouilla avant de se signer
.
- Pardonne-leur Ari, dit-il, ils ne savent pas ce qu’ils font.

Fidèles ou pas, lui, avait un prêche à faire.
Le bedeau l’interpella alors qu’il commençait à poser ses sandales sur le petit escalier de bois qui monte en chair
.
- Mon père…y’a personne…
- Je sais, mais le patron,…il donne un coup de tête en direction du ciellui, entend tout.
- Mais si y’a personne…où est l’intérêt mon père ?
Le tonsuré regarda le bedeau, avec un air surpris d’abord, puis, il chercha à trouver une image pour lui faire comprendre le fond de sa pensée, et le sens de sa démarche.
Tout en manipulant machinalement son chapelet, il demanda:

- Dis moi, tu connais le lac de Sarlat j’imagine ?
- Euh oui….mais…
- Et j’imagine aussi que de temps en temps, tu vas taquiner le goujon
- Oui da mon Père mais….
- Et que donc, forcement, parfois tu ne ramènes rien….tu es brecouille ?! c’est ça ?
- Douille…on dit bredouille mon père
- Soitle père Blaise lève un sourcil….bredouille. Mais ça ne t’empêche pas d’y retourner, ni d’aimer ça…
- Heu…nonLe bedeau grimacej’vois pas trop le rapport là.
Le moine passe un bras paternel autour des épaules du bedeau, et fait ainsi quelques pas dans l’église a travers les allées, avant de dire, montrant nef :
- Et bien ici, c’est pareil….explique-t-il allégoriquementl’Eglise est un lac, les paroissiens les poissons et moi, …moi je ne suis que le modeste pêcheur qui cherche à les appâter. Mais tu as raison…il faut sans doutes pas trop en demander le premier jour…

Il l’entraine vers un prie-Dieu, a défaut d’un office conventionnel, du moins ce jour avait-il peut être réussi à éviter qu’une des dernières brebis quitte le troupeau.
- Prions mon fils….
Et le confesseur des Hélènnines de commencer à réciter pieusement le credo :
« Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant ?
Cr2ateur du Ciel et de la Terre,
Des enfers et du Paradis
Juge de notre âme à l’heure de notre mort…. »
--Pere_blaise


Fin Novembre, en l'église de Sarlat.

[…Allo, Dieu le père ?...Ici, brebis égarée…]

Il était inquiet….non, disons que le doute, ce vieux démon qui sévissait parfois en chacun, le hantait. Y’aurait-il du monde a l’office à venir ?
La dernière fois, il n’avait pas vu l’ombre d’un aristotélicien dans la nef malgré que les cloches aient sonné à toutes volées.
Le père Blaise était debout, devant l’autel.
Il attendait le bon moment pour faire tinter le campanile et appeler les fidèles. Au fil du temps, ses sentiments évoluaient, passant du doute au fatalisme,…de la déception à la colère.
Il avait congédié le bedeau, jugeant qu’il n’avait pas besoin de lui ce coup-ci, et il était encore suffisamment lest pour se pendre au chanvre et faire résonner le bronze des cloches de Ste Lucie dans la campagne environnante
.

Le double battant de chêne était ouvert, et de temps en temps, une saute de vent s’engouffrait faisant vaciller la flamme des chandelles. L’impatience le gagnait, alors il se mit à faire les cents pas devant l’autel.
D’abord en pestant en silence, puis en murmurant de plus en plus fort contre le manque de foi des paroissiens. Certes le temps était maussade, le crachin d’automne tenace, et il n’était guère agréable de quitter la tiédeur des chaumières.
Mais alors quoi ?...les sarladais priaient-ils chez eux,
Les sandales claquaient nerveusement à chacun de ses pas sur le sol dallé tandis que son regard, se tournait en direction de l’entrée, guettant le fidèle
.
- La patience est la première de la qualité d’un homme d’église…
- C’est toi Ari ? demande le moine incrédule tutu me parles ?
- Et qui veut tu que ce soit d’autre….répond l ‘eternelje te parle depuis toujours, mais tu n’entends pas.
- Tu ferais bien de parler au Sarladais alors !! Regarde un peu !! Ta maison est videfinit-il par dire a haute voixY’a vraiment des baffes qui se perdent !!!
- Tes mains sont faites pour bénir, père blaise, non pour frapper.
Le moine regarda ses mains un instant en grimaçant, puis lève les yeux au ciel, un sourire sadique fendant son visage…
- Les mains sont faites pour bénir…d’accord, dit-il….mais les pieds
- Les pieds ?!…
- Oui…je peux toujours botter quelques fessards en ton nom, pour motiver les fidèles….
- Es-tu fol Blaise ?...moi qui prêche amitié ?
- J’dis ça moi, c’est pour vous rendre service hein…Après, venez pas râler qu’on vous cause plus. Je ne peux pas faire des miracles moi…c’est votre domaine ça !!!
- Attention Blaise…tu frise le blasphème…
Le confesseur baisse les yeux….Pardon.
- Vas donc appeler tes ouailles Blaise,…il est temps
- J’y cours…

Et le moine de prendre la direction du clocher, de se pendre aux cordes de chanvres.
Bientôt, résonnaient les cloches de bronzes de Ste Lucie
.

(*) En rouge foncé, les réponses du Très Haut que Blaise entend dans sa tête.
--Pere_blaise


[…Ari se tâte….]

Le père Blaise patienta jusqu'à ce que meurt le dernier tintement de cloche, espérant l’arrivée d’un fidèle. Rien…pas plus de fidèles dans la nef que d’intelligence dans le crâne d’un angloys.
Ça commençait bien. Il pousse un petit soupire et, calant son exemplaire commenté du Livre des vertus sous le bras, monte en chair.
Quand on vous dit que c’est un sacerdoce…

Le père Blaise, toise l’air blasé la nef vide, tirant le lutrin à lui pour y déposer le livre, ouvert sur une page au hasard. Petit raclement de gorge, plus par reflexe que par nécessité, et ouvrant les bras en croix commence son office…

- Moi père Blaise, confesseur du couvent des Hélènnines, je suis heureux de vous accueillir dans la demeure du Très Hautil grimace, voyant bien qu’il y a personne mais bonJe crois en lui, et comme lui c’est moi,…je crois en moi ….ALLELUIA !!!...il rajuste un peu sa bureNous allons donc commencer par chanter louanges au « patron », comme tous bons Aristotélicien se doit de le faire : …il donne le ton, et entonne, tapant de la sandale en rythme...
♪♪Ari, on t’aimeeeeuuu !!! ♪♪♪Ari, on t’adoreeeeeeuuuu ♪♪
♪ Ari, on t’aimeeeeuuu, ♪♪ c’est touuua le plus fooOOOrt ♪♪…


Il marque un temps, et s’approche du livre des vertus, ouvert.
Un petit coup de clochettes, pour réclamer l’attention de paroissiens ( ?) en attente de la parole divine, et il déclame d’une voix solennelle le crédo
:
« Je crois en Dieu, le Très Haut tout puissant,
Créateur du ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis
Juge de notre âme à l’heure de notre mort… »


Un nouveau raclement de gorge :
- Mes amis,….mes enfants, …mes frères….on se demande bien, et lui aussi sans doute a qui il parleaujourd’hui je vais vous parler de celui qui nous accueil en sa demeure, Dieu….il marque un temps….Comme tout le monde le sait, ou du moins devrait le savoir, Dieu est un homme sans âge arborant une grande barbe aussi blanche qu’un linceul. Il est aussi entre autre créateur de toute vie dans l’univers, écrivain a ses heures perdues, il raconte sa vie un best seller mondialement connu…il montre le livre des vertus…traduit dans un paquet de langues….il tape du poing sur la balustradeet vous, tas de mécréants, vous n’venez même pas lui rendre hommage ?...voilààà !il soupireon finira un autre jour ! je parle dans le vide.

Le père Blaise referme le livre des vertus dans un claquement sonore et descend de la chair en chantant un psaume :
- Tout le monde pue, ♪♪ou sans la charoooooognnnnnnneeee…♪♪ y’a que le Très Haut, qui sent l’eau de Cologne ♪♪….Tout le monde puuuueee, et fait mal au cœur ♪ ♪,….Y’a que le Très Haut qui a la bonne oooddeeeeeuuuuur ♪♪ ….
--Pere_blaise


Dimanche 2 Décembre de l’an d’Horace 1460, jour du Seigneur…

Le Père Blaise préparait l’office.
Pas décourager pour deux écus par la crise de foi qui semblait sévir en Périgord : Il se devait d’être là, ne serait-ce, comme il disait, que par respect pour le patron.
Alors toute la journée de la veille, il avait astiqué les goupillons à en faire rougir un couvent de carmélites, tailler la pointe des cierges, changer l’eau des bénitiers et tirer le vin messe.
Car oui, on l’ignore bien souvent mais oui, même les prêtres savent tirer un coup…à boire
.

Dans la sacristie de la petite Eglise de Sarlat consacrée a Ste Lucie, on pouvait entendre le père chantonner en enfilant sa chasuble. C’était toujours comme : Une certaine effervescence, pour ne pas dire excitation le gagnait dans les préparatifs.
C’était son truc…il avait voué sa vie au Très- Haut, et ses ouailles
:
Je ♪ l´présente, ♪♪ il s’appelle Ari
Il voudrait ♪♪ vous guider dans ♪ vot’ vie, être aimé
Qu’ vous soyez beau, ♪ gagnez de l´argent ♪
Puis ♪ surtout être♪ intelligent
Mais pour tout ça, ♪♪ il faudrait l’ prier à plein teeeemps ♪♪
(*)

Le père Blaise tapait de la sandale sur le sol en terre battue, pour marquer le rythme de ce psaume peu connu.
Même si le bedeau ou les enfants de chœur le regardait parfois d’un drôle d’air, un peu comme s’il s’était échappé d’un hospice pour foldingo, cela ne l’empêchait pas de reprendre le refrain a tue-tête
:
Et partout ♪♪dans la rue
J´veux ♪ qu’on parle de lui ♪
♪Que le livre des vertus ♪♪
Soit sur vot’ table ♪♪de nuit
Qu´on l’admire, ♪♪qu’on le priiiiiiiiiiiieee
♪♪Vous lui d’vez vot’ saluuuuuuuuuuuuuut ♪♪
(**)

Le bruit d’un ciboire heurtant le sol le coupa dans sa rengaine épiscopale et il passa la tête dans l’embrasure de la porte. Un des enfants de chœur le regardait l’air penaud.
- Il n’est pas cassé au moins ?
- Non mon père…
- Bien…Vas sonnez les cloches avant que je ne te sonne les tiennes alors…
- Oui ….
- Oui qui ?
- Oui mon père
- Vas en paix mon enfant répond-t-il accompagnant ses mots d’un geste magnanime du bras…

Et bientôt, une douce cacophonie ecclésiastique résonna dans la campagne Sarladaise…


(*) et (**) inspiré de Balavoine, "le chanteur"
Arthanagor
Même dans l’église, il faisait plus chaud, c’est pour dire !!
C’est la première chose qui le marqua lorsqu’il passa la double porte de chêne ferrée. Le père Blaise était en train de…comment dire :... Chanter les louanges du Très Haut ?
Du moins ça devait être ça dans son esprit quelque peu tourmenté au Saint homme.

Répondant à l’appel, le Nessien donna quelques tapes sur son tartan pour en faire tomber les premiers flocons de neiges qui y étaient accrochés. La neige, si tôt dans la saison promettait un hiver rigoureux, et intérieurement, il se félicita d’avoir fait cette expédition de bûcheronnage e Castillon. Trempant les doigts dans le bénitier, Arth se signa rapidement et remonta la nef en quête d’un prie-Dieu pour assister à l’office.
La lame de la claymore tinta en heurtant le sol lorsqu’l s’agenouilla, ce qui attira un regard courroucé du Père blaise.
Quelle idée me direz-vous de venir à la messe en arme ? Ben c’est comme ça ! Une sorte de loy : On ne se sépare pas d’une Claymore…

Arth rectifia sa position souriant en coin au Père Blaise. Il n’allait quand même pas râler alors que pour une fois, il avait un fidèle à l’office non ? Il commença sans attendre qu’on l’y invite, a réciter le confiteor ;
Un léger retard à refaire ? Peut être…..


Il joignit les mains :
- Tha mi ag aideachadh do Dhia uile-chumhachdach, Do na Naoimh uile, agus dhùibhse,`Athair, Gu’n do pheacaich mi gu trom le m’smoaintean, Le m’ bhriathran, is lem’ ghniomhannan, Le m’ choire fhéin, le m’ mhór choire fhéin. Air an aobhar sin tha mi a’ guidhe Air na Naoimh uile, agus oirbhse ‘Athair Ùirnuigh a dheanamh ris an Tighearna ar Dia air mo shon. (*)

Dehors?, il neige…

(*) Confiteor Aristotelicien en Gaélique Ecossais.

_________________
--Pere_blaise


Un fidèle ? …enfin ?
Mais dis moi pas que c’est pas vrai ?? Du coup le père Blaise lui pardonnerait presque d’être entré dans SON église en arme. Bon, il ne va pas le houspiller non, plus.
Les deux hommes se connaissent. A défaut d’être venu trouver le repos de l’âme, on dira qu’il cherche celui de la lame et puis c’est tout.
Le moine lève les yeux ciel, comme s’il cherchait à obtenir confirmation du patron
.

Allez hop !!
On s’y colle, c’est parti mon kiki !!! Un coup de clochette et en avant la manœuvre ; Le père Blaise met les bras en croix
.
- Pax vobiscum (*)…un petit signe de bénédiction….Mes enfants, bienvenue en ce frileux Dimanche dans la maison du Très-Haut. Il regarde l’Highlander entrain de réciter ce qu’il croit comprendre être un confiteor et fronce les sourcils….je vois que certains sont pressés d’en finir parmi vousm’enfin bon, ils sont làje vous invite donc a faire comme notre frère ici présent et à réciter tous ensemble le crédo
Il lie ses doigts entre eux et baisse humblement la tête en déclamant à haute voix le crédo :

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.


Il lève les yeux au ciel

aaaAAAMEEEEEEEeeeennn


(*) La paix soit avec vous.
Lacienda_auclair
[Beaucoup plus tard dans la soirée, à l'heure ou les loups et les renards sont lachés...]


La petite aimée perdue, l’âme jetée en pâture aux dents affamées et cruelles du doute existentiel marchait telle une ombre éthérée dans les rues de Sarlat, ses bottes résonnaient sur la pierre … l’esprit troublé en proie à un questionnement des plus insolite et surtout non prévu, se dirigeait instinctivement le pas lourd, trainant mais déterminé vers l’unique maison qui vous accueillait les bras ouverts quelle que soit l’heure… La maison du Seigneur.

Véritable refuge pour toutes les brebis égarées, galeuses ou encore malheureuses, un asile indestructible contre les aléas de la vie… La foi ! Elle aidait les pauvres pêcheurs, qui parfois sombraient dans le vice, charmés par les turpitudes de la Bête…mais les pêchés étaient nombreux et certains pire que d’autres, de plus l’humain de se différenciait-il pas des animaux par la beauté et la faiblesse de son âme ?

Infime, impalpable, mais si précieuse aux yeux de Dieu, éclats de lumière céleste et d’amour…Lacienda Longshanks, monta les marches larges et blanches du parvis, inspira et priât pour ne rencontrer personne… Elle n’était pas d’humeur à faire semblant, elle venait ici pour une raison salvatrice et personnelle, celle de laver son cœur et de lever les doutes qui l’accaparaient !

D’une main douce mais ferme, poussa l’une des lourdes portes de chênes sombres, gravées d’effigies religieuses, pénétra avec déférence dans l’enceinte sacrée, trempa deux doigts légers dans le bénitier, elle s’agenouilla prestement et se signa avec ferveur…

En se relevant, ses yeux firent rapidement le tour de l’église, cherchant un endroit tranquille et propice au recueillement. La jeune diaconesse sans paroisse depuis son départ de Varennes, n’officiait plus, mais restait néanmoins fervente et adoratrice D’Aristote, son grand Barbu comme elle l’aimait l’appeler tendrement, le seul Homme toujours là, ne l’ayant jamais trahi, menti ou spoliée, une fois elle lui en avait voulu, pour la mort d’Auclair, car cette épreuve l’avait fait basculé dans la blasphème et l’hérésie, puis la douleur du deuil s’atténuant, elle revint vers son Dieu ,pleine de piété et de regret.

Elle traversa, le déambulatoire avec rapidité, le pas extrêmement léger, à cause de la résonnance et surtout ne souhaitant pas attirer l’attention sur sa présence. Elle se dirigea vers la droite une icône d’Aristote lui souriait accueillante et chaleureuse, le vaste édifice magnifiquement décoré, vous forçait le respect et remplissait vos yeux d’émerveillement, l’église de Sarlat était sublime…les statues nombreuses et finement réalisées vous donnait l’impression qu’elles étaient presque vivantes et qu’elles suivaient du regard, la jeune femme trouva place sur le troisième banc de bois sombre, astiqué et fleurant bon encore la cire d’abeille, l’odeur du benjoin brulant dans les encensoirs, rendait doucereuse l’atmosphère déjà spéciale du lieu, juste sous l’icône de son Barbu préféré…la tête penchée en signe de piété et de respect, elle joignit ses mains , priant doucement, oubliant le froid pénétrant qui vous engourdissait les membres… la poupée dont le sang et l’esprit bouillait, ne se rendit même pas compte pendant ses prières, qu’un nuage de vapeur sortait de sa bouche. Elle commença par le crédo :


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN


Se confessa avec ferveur et pitié :



Ensuite elle récita une prière appropriée concernant le doute qui l’habitait:



A la prière, une énorme émotion l’envahit, la petite aimée laissa l’expression de celle-ci se libérer, au travers de ses yeux bleus étincelants, n’étaient-ils pas le miroir de l’âme humaine ?

Transportée par sa foi et son amour sincère, elle se laissa glisser, tombant à genoux sur la dalle glacée, elle se souvint d’une prière qu’elle avait entendue dans une église lors d’un de ses nombreux voyages, par le prêtre Valpôt. Un homme d’église d’une piété exceptionnelle et très compétent. d'une voix douce et pleine de déférence, elle entama cette prière salvatrice :


"Mon Dieu, je cours toujours après quelque chose... Quand je m'arrête, à bout de souffle, il m'arrive de réfléchir.
En cet instant, je fais halte et c'est pour te dire MERCI! Oh! Je pourrais me contenter de te dire Merci pour tout, et tu comprendrais.
Mais je veux être plus explicite.

Je te dis MERCI ...
Pour mon corps qui fonctionne à merveille,
Pour ma langue si déliée,
Pour mes jambes si alertes,
Pour mes mains si dociles,
Pour mes yeux ouverts à tous,
Pour mes oreilles qui perçoivent tout,
Pour mes narines qui décèlent tout,
Pour mon cœur qui palpite à ce qui est beau,
Pour mon âme qui vibre au bien,
Pour mon intelligence qui cherche le vrai...
Pour Auclair mon époux décédé mais toujours bien-aimé
Pour ma fille Abigail, mon trésor, ma poupée
Pour Liu cette femme qui généreusement me la confié
Pour avoir rencontré cet homme qui sans la savoir m’a sauvé !

Pour tout cela, je te dis MERCI.

Bien des fois j'ai crié vers toi parce que...
je voulais mon corps plus beau, je voulais mon cœur plus grand, je voulais mon amour plus noble,
je voulais mon intelligence plus lucide.
Aujourd'hui, je te dis MERCI et je me tais en songeant à tous ceux et
celles de mon âge qui ont les facultés diminuées et dont l'usage est restreint.
Je pense à ceux et celles qui jamais... plus jamais
N’entendront le gazouillis de l'oiseau,
Ne verront le soleil se lever,
Ne percevront le parfum d'une fleur,
Ne pourront trouver le mot MERCI au bout de leurs lèvres,
Ne pourront palper un objet,
Ne pourront courir après un papillon.

Je n'ai rien fait de plus que l'autre pour jouir de tous mes sens et pourtant tu m'as fait gratuitement le don de toute la richesse que je suis.
Si toutes les personnes en forme dans le monde songeaient un brin à cela, il y aurait une course folle vers toi, Seigneur, pour te dire MERCI!
Pour ceux et celles qui ne prennent pas le temps de te le dire, je te dis MERCI pour les merveilles que nous sommes."


Elle resta là encore un petit moment, son cœur s’était allégé comme si la certitude que l’horizon embrumé allait se dévoiler, qu’une vérité allait se révéler, Lacienda croyait aux signes, plus que tout, cette fois elle voulait y croire. Le seigneur tout puissant ne lui avait pas donné tous ces présents pour les lui retirer… cela ne se pouvait...

Elle se leva, ses jambes étaient engourdies, la diaconesse ignora résolument la morsure et se dirigea vers le présentoir, comme à chaque fois le même rituel , trois cierges , un pour le seigneur, un pour Auclair, un pour elle, mais avec une variante, cette fois, un de plus pour la petite Abigail…les yeux bleus rougis par les larmes de sa foi sincère, elle sourit à Dieu, levant les ses yeux immenses vers la voute et la statue d’Aristote qui la regardait souriant, elle essuya d’une main tremblante les larmes et lui sourit avec adoration, puis s’en retourna sur ses pas, toujours sans bruit , glissant plus que marchant pour ne pas altérer la beauté du silence environnant… la vie et son tumulte l’attendait dehors, mais cette fois, elle était armée contre l’adversité, ne disait-on pas celui qui s’accroche à la anse de dieu jamais ne tombera, car ni elle se plie , ni ne se casse… la jolie poupée vêtue de rose poudrée, sortie sans bruit, happée par la nuit.
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--Tacotac
Sur un nœud près de chez vous

Par une nuit de pleine lune, le ciel clair reflétant sur la cime des arbres qui se balançaient par le vent, donnait l'impression d'agitation dans les bois par cette danse sinistre et désorganisée. Partout où les yeux du groupe se tournaient, ils s'imaginaient voir des bêtes venues des enfers bondir des sous-bois, à chaque son, hurlements de chien ou cris de plusieurs oiseaux de proie, ils détournèrent la tête de gauche à droite pour en chercher la provenance. Ils étaient sur leur garde et se sentaient suivi et observé, mais ce sentiment était loin d'être faux, un craquement et puis soudain... plus jamais nous n'entendirent parler de ce groupe et de ces membres.

Sarlat

Nous sommes à l’aube, entre chien et loup, la lune tombait tranquillement dans la brume du cimetière, celui-ci empli de multitudes pierres tombales gravés de noms illisibles maintenant effacés par le temps, oublié par les vivants.



Après un long voyage, ils étaient enfin arrivés à leur destination. Certains allèrent prendre refuge dans les bois environnant, hors de la vue des villageois, ni vu, ni connu, attendant sagement l'arrivée de plusieurs autres camarades. Tac partit seule, marchant furtivement, déjouant facilement les gardes de la milice endormis sur le rempart et atteignit l'église du bled de Sarlat avant de n'apercevoir le soleil se pointer le nez vers l'horizon. En croyante hors-pair, elle se devait d'aller faire sa confession. Elle entra dans le monastère.

Elle pouvait sentir sur sa nuque le froid glisser par le couloir de derrière lui donnant la chair de poule. Elle s’installa à genoux derrière un banc, les doigts liés, reniflant l’odeur réconfortante de la cire de cierges brulés. Elle baissa la tête, ferma les yeux et commença à prier intérieurement le seigneur.


Pardonnez-nous, pardonnez ce que nous avons fait dans le passé, pardonnez ce que nous nous apprêtons de faire. Pardonnez nos gestes envers les innocents, mes prières vont vers eux. Pardonnez notre soif de vengeance, notre enclin à la violence et notre prétention de faire notre propre justice. Pardonnez-nous...

Elle resta ainsi un court moment, réfléchissant tranquillement à sa situation, ne comprenant pas toujours son avenir et sa raison de vivre. Avant que le chaos vienne marquer d'un fer rouge son destin, elle détourna ses pensées vers son mentor spirituel. Il lui disait toujours qu'il fallait de la patience, qu'un jour elle verrait ce qu'était le véritable amour et concevrait les folies qu'un homme peut faire pour celui-ci, qu'un jour elle trouvera sa voie, qu'un jour elle finirait par comprendre...

Elle répartit aussi rapidement qu’elle était venue, dans l’ombre de l’aube, disparaissant rejoindre les siens dans les bois.
Celenia
Célénia arriva en l'église Sainte Lucie. Elle poussa la lourde porte de bois de l'entrée, avança dans un cliquetis métallique de ses bottes de cavalière sur les dalles. Le frottement de sa longue cape bleu nuit levait doucement la poussière du sol, pour la laissait se reposer dans un léger nuage.
Elle posa un genou à terre devant l'autel, le lieu était désert. Elle connaissait chaque recoin et cachettes de ce lieu. Elle y entendait encore parfois la voix forte de son père, son rire communicatif qui s'exprimait toujours à gorge déployée, la petite voix harmonieuse de sa mère....
Elle pria, pour celles et ceux qui ne sont plus, pour celles et ceux qui souffrent tant de la guerre que du froid, de la misère, de la maladie ou de la disette....Puis en venant à la fin de tout cela elle demanda:


"Pourquoi m'avoir fait vivre tout ceci? pourquoi me faire revenir céans où il n'y a plus rien qui m'attend? et cette terre ouverte en Teramo: l'annonce d'un châtiment funeste?..."

Elle tut un instant ses murmures puis doucement, les yeux qui commençaient à s'humidifier dans l'intimité de cette église, dans ce froid glacial qui y régnait, elle supplia, elle supplia de toute son âme et de tout son coeur:

"Si à jamais vous ne voulez pas me rendre un peu de ceux que j'aime, protégez les au moins des malheurs qu'ils encourent... je vous en prie, ne m'ôtez pas encore du peu qu'il me reste...prenez plutôt ma vie que de me laisser ainsi...."

Une larme roula sur sa joue pâle... chacune de ses respirations faisait naître une légère buée qui s'évaporait doucement...

Elle alluma un cierge et resta là, longuement, à le fixer... implorante et perdue... ne sachant si elle devait rester ici, rentrer chez elle ou accepter une nouvelle mission, ailleurs... être au service des autres pour s'oublier un peu soi-même, pour trouver quelques temps la paix dans l'oubli de soi...
--Pere_blaise


Sacristie de l’Eglise Ste Lucie, Sarlat…

Le père Blaise faisait les cents pas, tout en dictant un courrier à un jeune clerc fraichement nommé. Le moine se grattait la tonsure, cherchant à peser chaque mot : Diantre, c’est qu’on écrit, pas une lettre de vœux au Pape tous les jours.
- En ce mois de Janvier 1461, Anno domini nostri (*)…
- A nos quoi Mon père ?

Le Père Blaise regarde le Clerc, se pince l’arête du nez, lâche un soupire de lassitude et pose enfin son regard sur jeune clerc dont le visage reflète l’incompréhension.
- Dites moi….on vous a bien enseigné le latin non au séminaire ?
- Ci-fait mon Pèrerépond le clercMais je ne comprends pas tout non plus.
- Je vois…des lacunes….
- Ce n’est pas en Italie ça ?
- Hein ?
- En Italie…au séminaire, il y a avait un jeune frère : Santiano Cétunfameutrouama….il nous a raconté que là-bas, il y a une ville construite sur l’eau…dans une lacune.
- LaGune….pas lacunesoupire le père Blaise en se demandant ce qu’il avait fait a Aristote pour mérité ça….Venise est effectivement construite sur une lagune.
- Ah ! d’accord
- Bon pour en revenir a nos moutons….le latin !...le père Blaise se lisse la barbevous me semblez un peu léger….Permettez que je vous pose quelque questions ?
- A ben oui !! faites donc mon père….
- Bien…..ce sera rapide

Le père Blaise va chercher un grimoire relié plein cuir, et revient s’asseoir sur la table en face du jeune clerc. Il se mouille l’index, tourne quelques pages
- Alors…je vous dis des locutions, vous me traduisez….Ah !il pointe une ligne sur le grimoire, et regardant le jeune clerc« Annus horribilis » ?
- Heuuu…JE SAIS !!...et de réciter« se dit en médecine d’un patient souffrant d’hémorroïdes »
Le père Blaise manque de s’étouffer….Surement pas….dit-illa suivante : Ex cathedra (**)….
- Je sais pas moi…une ancienne Eglise ?…
- Totalement faux !!!....il le foudroie du regard « de la chaire » …comme un professeuril soupireen théologie, un enseignement Ex cathedra est un enseignement du pape…DU PAPE ?!....vous vous rendez compte ?
- Heu….oui…du Pape…
- Propria manu (***)
- Manu est propre …

Soupire las du moine qui referme son grimoire:
- C’est affligeantil se masse les tempes….Bon c’est pas tout ça, mais on a une messe à préparer
- Je vous aide ?
- Surtout pas !!! ….c’est en Latin.

Traduction du Latin.
(*) Année de notre Seigneur…
(**) De la chaire ….
(***) De sa propre main
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