Magaline
Nous sommes encore fermé mais je ne vais pas vous laisser dormir dehors donc pour ce soir comme c'est fermé votre chambre vous sera pas compter et puis vous me payerez quand vous partirez sinon ça sera gratuit pour ce soir, pour l'instant venez donc manger avec nous, je vous présente messire Nathan, Jane ma tante et mon oncle Gaston, la bas au pied devant la cheminée se sont mes chien loups...
Un repas gratuit ne se refuse jamais. Surtout quand on se nomme Magaline, que l’on rêve de pouvoir un jour nager dans une fontaine d’écus dorés et que le simple geste d’ouvrir sa bourse est source de douleurs à l’estomac. Mais quand le repas et le lit sont offerts aussi généreusement l’accepter sans rechigner vous donne malheureusement l’aire mal élevé dans l’esprit étriqué de la plus part de la société. Quelle idée !
La jeune femme proteste poliment pour la forme mais tombe vite les armes face au sourire bienveillant de son hôtesse, se consolant à l’idée de laisser un pourboire conséquent.
Arc de cercle de circonstance visant à contourner les deux chiens et la donzelle s’en va se réchauffer auprès de ses charmants tenanciers.
Jo, Messire Nathan, Madame Jane, Gaston …. Moi c’est Magaline Hansreudi. Un signe de tête pour chacun et les présentations sont faits. Je vous remercie de l’accueil, j’avais grand besoin d’un peu de repos.
Sieur Gaston ? Lance-t-elle, dans une pensée pour bourriquet. Votre nièce dit que vous vous occupez des cheveux. J’ai une monture dehors accroché à la devanture qui apprécierait je crois la chaleur d’une écurie pour la nuit. Mais il n’est pas très commode, il me faudrait y aller avec vous pour l’amadouer.
Le vieil oncle Gaston remercié d’un sourire, la rouquine s’excuse auprès des autres les abandonnant un instant.
Dehors, fidèle au rendez-vous, bourriquet était toujours là occupé à ronger sa corde de ses trois derrières dents cariées. L’animal, traumatisé 5 ans plus tôt par sa rencontre avec un brigand en Artois lance un regard plein de haine au pauvre Gaston.
Son poils se hérisse, sa queue s’agite venant frapper ses flancs amaigris tandis que de la vapeur de condensation s’échappe soudain de sa seule narine encore fonctionnelle.
Magaline, habituée aux humeurs de la monture s’approche lentement sortant une carotte de sa poche.
Là ! Là ! Tout doux mon vieux, mange voilà, goute comme c’est bon. Il n’y a que ça qui le calme fini t elle a l’intention de Gaston. J’en ai un sac plein à votre disposition en cas de besoin. Filez lui les plus vieilles et molles uniquement, ses dents le supportent mieux.
S’en suit une longue liste de recommandations sur le chemin des écuries. Allant de ce que l’âne préfère déjeuner jusqu’au nombre d’heure minimum de sommeil qui lui sont pessaire en passant par rituel quotidien de ses caresses d’avant couché.
Barrée ma rouquine ? Que nenni, lorsque l’on a eu qu’un seul et unique ami fidèle tout de long de sa vie, on le cajole.
De retour à l’intérieure, prenant soin à ne pas laisser les chiens loups l’approcher de trop près pour la renfiler, la rouquine s’y emploi pour eux. Humant l’aire elle goute avec délice le parfum, de viande grillée et de fromage fondu, embaumant la pièce principale. L’eau lui monte instantanément à la bouche et la jouvencelle reconnaissante ne se fait pas prier pour tendre une assiette en même temps que les autres convives.
Vous m’avez l’aire qu’une cuisinière de génie demoiselle Jo. Le repas est des plus appétissants
Avec la délicatesse qui la caractérise, Magaline croque alors, affamée, dans le morceau qu’on lui tend. Toutes canines dehors et la déchiquette et la broie.
Un vrai déliche, articule-t-elle alors qu’une goutte, vite chassée de revers de la main, lui glisse sur le menton.
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Magaline Hansreudi
