--Odette
grâce au cloisonnage du forum, ce rp sera essentiellement joué avec des pnjs
Les lumières doucement silluminaient dans les chaumières alors que la nuit de son long manteau enveloppait le village. Au domaine, tous les domestiques depuis longtemps sactivaient dans la demeure, les casseroles des marmitons frémissaient, les effluves de ragouts se dispersaient dans la grande salle, les servantes vérifiaient les foyers dans chaque pièce du bout de leur tison afin de rendre lendroit chaleureux, les gouvernantes soccupaient de la toilette des garçons avant le souper. Si calme était cette maisonnée avec tous ses enfants, si accueillante avec dans son sein une famille si soudée. De quoi avaient-ils tous à se plaindre aussi bien les habitants que le personnel, si ce nest de la tranquillité qui émanait des lieux.
La maitresse était rentrée à la rosée du matin juste avant laurore dans le plus grand secret, laissant son petit joyau entre les mains expertes de la nourrice. Elle avait demandé à ce que les garçons ne soient pas encore prévenus de son arrivée, préférant se reposer un peu avant de pouvoir les serrer tendrement entre ses bras. La journée était ainsi passée sans que personne ne vienne la déranger selon ses souhaits mais une fois lobscurité venue, la cuisinière prépara un mets pour la belle endormie. « Trop maigre » marmonnait-elle aux uns « trop pâle » criait-elle aux autres, « comment elle va nourrir la princesse, si elle ne prend pas de force » grondait-elle pour elle-même. Tout un chacun connaissait lattachement de cette femme pour sa maitresse, son air bourru nétait quune façade ingrate. Elle prit un bol en terre cuite quelle remplit allégrement de soupe épaisse. A cet instant, tous arrêtèrent de respirer, dagir, comme sils avaient peur denfreindre une quelconque règle tacite ou autres rites dont seule cette femme en était la prêtresse. Elle sagitait dans un sens et dans lautre, enchainaient les bruits, les bougonnements avec. Rituel qui séternisa jusquà, ce quelle se fut emparée dun plateau et dune cuillère. Des gestes brusques emprunts de douceur malhabile en le tendant à la première servante qui sétait avancée, sans un regard pour la jeune fille « monte à la maitresse et force là si elle refuse le plateau. » Un acquiescement rapide, trop peut être qui faillit renverser le contenu sur le sol.
Il avait fallu passer par lescalier dérobé pour ne pas alerter les petits habitants de la maisonnée, mais si madame était fatiguée, il était aussi vrai quavoir deux enfants comme Tristan et Lucas, tout aussi adorables que pouvaient être ses deux garçonnets, il fallait bien lavouer, ils étaient épuisant. Un rapide coup dil dans le couloir pour sassurer quil était dépourvu de vie avant de saventurer à frapper discrètement contre la porte. Sans attendre de réponse, la jeune fille pénétra dans une pièce plongée dans le noir, le feu éteint. La seule réflexion quelle se fit était que la maitresse devait vraiment avoir besoin de repos pour ne pas sêtre occupée du foyer. Elle posa la soupe encore chaude sur la table, tenta de raviver les braises mais en vain, le foyer était mort. Le nez de la servante se pinça comme si la suif avait été remué ou bien était-ce autre chose mais elle ne sut se lexpliquer ou même le comprendre. Elle séchina pourtant à rallumer la cheminée pour que sa maitresse nattrape froid. Fière, elle se releva et contempla les flammes qui commençaient à danser et à prendre de lampleur. Machinalement, elle sessuya le front et les mains à laide de son tablier et se mit à la recherche dune bougie. Tout un cérémonial pour une femme si simple par moment était risible mais, ils étaient payés par une Dame et voulaient la traiter comme tel. Si elle navait su que sa dame était épuisée par son voyage, la servante se serait inquiétée car, depuis quelle était entrée à son service, elle lavait vu travailler dans son bureau, jouer avec ses enfants, alternant les activités sans jamais sarrêter, se demandant doù elle puisait cette énergie. Elle balaya ses pensées que certains auraient trouvées futiles pour aller réveiller sa maitresse.
Il fallut un temps à ses yeux pour shabituer à la lumière émise par la faible lueur de la bougie pour comprendre et associer limage qui se dessinait. La forme étendue semblant endormie sous une fine couverture nétait en fait quun corps allongé en travers du lit, une capeline en fourrure blanche, couvrant un corps frêle à la robe verte si souvent vu portée. Apeurée, tremblante savançant sans un son, faisant fasse à une mare noire dans cette obscurité. Le visage blême, la sueur collant sa chevelure sur son visage délicat, Maharet dormait.