Chigiru_ashikaga
LJD Ailisha et moi-même nous excusons une fois de plus pour le caractère privé de ce RP. Mais bonne lecture à ceux qui veulent
- Une fois de plus, Chi avait quitté le sô bien tard dans la nuit. Maintenant qu'il pouvait enfin prendre un peu de temps pour dormir et oublier les soucis du jour, le shômin du village se hâta de rejoindre les chaudes sources de Géro. C'en était presque devenu un rituel ou du moins une habitude bien rodée. Tard le soir et la nuit venue, dans un moment où nul n'allait penser à sortir faire trempette, il rejoignait ce lieu. Et comme le sombre leur conférait une allure des plus sinistres, tout l'arrangeait pour le mieux...
Ainsi, et sans s'aventurer immédiatement près des bassins, l'Ashikaga se dénuda. Et plus question de laisser traîner ses habits, trop reconnaissables, près du bassin. Désormais, c'était dissimulés dans les branches d'un arbre proche qu'ils attendaient leur propriétaire. Une fois n'étant pas coutume, la fleur de paulownia se montrait timide. Mais en l'occurrence c'était plutôt pour la prudence. Nulle envie d'apporter le déshonneur sur la famille en révélant que lui, l'efféminé friant de sushis, le plein de saké, l'homme sans barbe, était en fait... une femme... Une femme guerrière. Non non puis en plus c'était pas drôle, y'avait déjà trop de femmes Ashikagas qui portaient les armes ! Ha non... Juste Yoshimasa en fait... Mais c'est qu'elle comptait pour dix.
Ainsi donc, la jeune Chi se glissa une fois de plus dans l'agréable tiédeur des onsens. Soupir d'aise alors qu'elle offre à l'eau sa terrible nudité. Elle s'immerge d'abord jusqu'à ses épaules bien trop graciles. Les kamis savent combien de temps elle passe chaque jour à faire des exercices pour gonfler son corps, mais sa musculature, quoique plus développée que celle d'une femme "normale", reste invariablement fine. Alors les courbes de ses bras refusent de s'arrondir, de prendre plus d'ampleur, et celles de ses épaules se figent implacablement dans cette délicatesse trop féminine.
Mais elle ne préfère pas y penser et s'immerge pour le moment complètement. Ses longs cheveux sombres, détachés en même temps qu'elle se dévêtissait, ondulent maintenant dans le milieu aquatique, au rythme des lents mouvements de tête de leur propriétaire. Les yeux fermés, elle reste quelques secondes ainsi, à agiter sa crinière sous la surface, profitant du tiraillement produit sur son cuir chevelu, ô combien agréable après avoir porté tout le jour la coiffe guerrière qui empêchait cette peau de respirer. Mais la femme ne sait pas mieux respirer que l'homme, sous l'eau, et elle finit donc par émerger à nouveau. Longue et calme inspiration dans le silence de la nuit, à peine perturbé par les quelques éclaboussures qu'elle produit lorsque les gouttes ruisselant sur son visage s'en échappe en sautant du fier menton.
Trait de caractère ô combien reconnaissable. Héritage d'un sang mêlé qui faisait à la fois son plus grand désarroi mais aussi et surtout tout son honneur.
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