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[RP] La balade des gens qui sont nés autre part

Nikkita
[Je t’aime, moi non plus]


Somnolence d’entre deux frivolités mondaines. Les festivités battaient leur plein en Bourbonnais-Auvergne, Saint-Valentin oblige, le duché prenait forme de gigantesque cœur prêt à accueillir les errants de passage, jusqu’aux plus infimes.
Il n’était guère de jour sans sa lettre d’invitation, prenez le temps de visiter ceci, vous êtes conviée à cela, je vous en prie, passez donc nous voir ici… ou là… n’oubliez pas de faire un détour à côté…

C’en devenait émouvant, et les émotions épuisaient la vagabonde, peu habituée à une telle sollicitude, encore moins de telles sollicitations. Courir à droite puis à gauche, ça elle voulait bien, mais chose étrange de la part de ses hôtes, s’ils guignaient à lui mettre la grappe dessus, aucun n’offrait le raisin.

Elle s’était donc réfugiée dans un rayon de soleil somnolent, non loin des portes du bourg, la main posée sur sa besace au précieux Bordeaux curieusement aligoté, pour un répit bien mérité. Savourant, les yeux à demi-clos, la paresse gagnant tous ses membres sous l’action bienfaitrice des rayons.

C’était sans doute trop en demander. Un pigeon fou traversa les airs en piqué pour percuter de plein fouet son bras alangui, avant de choir sur le sol, proprement assommé.

Il est des réveils plus doux. Un grommellement s’échappa des lèvres de Nikkita tandis qu’elle ouvrait les yeux, découvrant le volatile inconscient. Un second, en découvrant le parchemin roulé à sa patte… et un soupir, en lisant son contenu.

Ainsi donc, c’était fini. Cette belle histoire d’amour haché allait prendre fin, comme ça, subitement, de par un caprice, éphémère de par sa nature même ? Non, elle ne pouvait laisser faire, pas après tant de moments intenses traversés ensemble, de petits matins vibrants de cette espérance un peu folle d’en recevoir une, puis encore une autre… de ces missives éplorées, déplorables, la suppliant de rester, pour quelques instants encore, dans ce nid douillet qu’ils s’affairaient si bien à lui construire, brin de paille après brin de paille. Secouant la tête tout en ramassant l’estourbi columbiné, elle le fourra sans cérémonie dans sa besace, reprenant sans plus tarder la direction de la ville, et de la première taverne qu’elle y rencontrerait.

S’attablant, Nikkita prit quelques secondes pour réfléchir. Une rupture aussi brutale, un revirement aussi abrupt, ne pouvait se consommer sans une explication franche des deux partis. Enfin, libérant sa plume, elle se pencha pour gratter le parchemin.


Citation:
Dame Sunburn,

Vous me voyez profondément peinée par la teneur de votre missive, en désaccord total avec vos agissements précédents. Afin d’éviter toute erreur supplémentaire, et en particulier d’interprétation, je précise que « vos » n’est pas nominatif. Cependant, vous avez pris la peine de m’écrire, je me donne celle de vous répondre.

J’ai cru tout d’abord à une méprise de votre part. En effet, vous vous adressez à moi comme étant une étrangère du Bourbonnais-Auvergne. J’avoue que je peine à comprendre le sens que vous cachez sous cette définition. Suis-je une étrangère, suis-je du Bourbonnais-Auvergne, suis-je étrangère au Bourbonnais-Auvergne ? Au désespoir de n’avoir pu tirer cela au clair, et en marque de la meilleure volonté de ma part afin que vos registres soient tenus avec exactitude, je me permets de vous ôter ce doute. Je suis une résidente du Bourbonnais-Auvergne, et Polignacaise de surcroît, depuis que votre adjoint sieur Althiof m’en a priée en toute civilité.

Je serais passée aisément sur cette erreur, si la suite de votre missive ne m’avait amenée à me poser toutes questions possibles sur la confusion qui semble régner quelque part du côté de vos bureaux. Sans doute l’abus de livres, de titres, d’articles, et d’alinéas n’est-il pas de nature à permettre une claire compréhension des choses. De mon côté, n’ayant pas à subir ces contraintes, et toujours dans l’espoir de participer, si modestement que ce soit, à cette grande et belle désorganisation, je me permets de vous signaler qu’occupant actuellement un siège du côté du tribunal, je serais bien en peine de quitter le duché dans les trois jours.

Mon éthique peut-être trop rigoureuse, m’interdit en effet de planter là juge et procureur, qui se sont après tout donnés la peine de se déplacer pour ma petite personne. Ce serait de la dernière impolitesse. D’un autre côté, vous me dites que je risque un procès si je n’obéis pas à votre injonction. Voyez dans quel dilemme vous me placez ! A moins que la Cour soit si déserte que là encore, vous fassiez tout pour m’y retenir ?

Je vous sais gré de tant d’attentions, mais je vous assure qu’une idylle moins incohérente aurait été bien davantage à mon goût. Je ne vous tire pas ma révérence, souffrant d’une douleur chronique dans les dorsales.

Nikkita


La vagabonde extirpa le malheureux volatile de son sac, ficelant comme elle le pouvait la missive à sa patte, avant de le lâcher d’une main lasse par la fenêtre. Restant accoudée dans son rayon de soleil, fermant à demi, les yeux, et reprenant une somnolence trop brutalement interrompue.

Aldyr
[Je te déteste, moi non plus]

D’un houblon ou d’autre, d’un duché ou d’un comté, d’une taverne à la sienne, les fins de soirées pouvaient se ressembler. Sauf, à ce détail près, les autochtones fières d’être nés quelque part et hautement hautain de dévisager le visage inconnu comme une menace à leur mutisme de chouette, pouvait détoner de la vacuité de l’existence…Et encore. Les applaudissements de manchots ne faisaient pas la qualité du spectacle. D’une loi, celle obligeant par la suite à rentrer titubant avec un tonneau de tisane consommée, Aldyr préféra jouer les bandits…habiles ?

Jouant entre les deux murs roses citadins, la lune comme seul témoin bien pauvre, comptant ses pas entre un et quatre, visant comme ligne droite un pot de fleurs puis l’autre inlassablement, un pigeon intempestif vint perturber sa dernière once de liberté. Manquant de trébucher dessus tout en réprimant un coup de pied dessus le vagabond se pencha maladroitement à son encontre, se retenant d’une main contre une façade bien sage. Le décortiquant du pli cachant son intimité il lut le chiffon en diagonale tout en biais et à reculons. Secouant la tête comme un démené, regardant les étoiles comme seules témoins, il fouilla avec la même habilité les recoins de son mantel trouvant un brin de fusain avec un bout de parchemin brun.


Citation:
Bonjour à toi étranger du Bourbonnais-auvergne,

Oui, parce que me qualifier d’étranger vue que je vis à Polignac, c’est que plutôt toi tu es d’une étrangeté à mon cher duché.

Au fait, on se tutoie, je me permets. L’étrangeté comme tu l’entends, j’en suis sourd. Tu vas aux latrines comme j’y vais, donc on n’est pas étranger…Sauf si tu penches la tête de côté pour te soulager en telle situation…

Bon, en parcourant ta missive de ton pigeon qui a manqué d’aller aux latrines lui par contre, j’ai cru comprendre que tu ne me désirais pas. Sur ce point, je ne vais pas forcer le trait. Mais, que tu me supposais aussi. Assez fort d’une latrine bouchée, supposer quelqu’un tout en connaissant son nom et en disant à son pigeon de voler à son encontre…

Sinon, au sujet de ta loi de Martial, ayant eu l’erreur d’habiter et aucunement hâtivement les murs d’une prévôté comtal en des temps perdus…Je me suis toujours demandé pourquoi cette loi ne pouvait pas être nommé Marcelle ou Gertrude…Les Martial pourraient porter plainte, tout en arrosant tes latrines…Enfin bref, comme tu dois le savoir, j’ai un procès à faire…Si tu l’ignore, arrêtes de regarder ton entrejambe dans les …latrines…Tu suis ?

En conséquence de cause, m’appliquant à m’essuye…A me défendre, et encore plus si tes commensaux s’appliquent à faire de portes ouvertes tes commensales, je ne pourrais pas sortir de ton petit gourbi selon ton temps que tu m’impartis.

Ceci expliquant cela, ta main baguenaudant vers tes fondements, je pense, qu’aucunement malade, ta caboche comprendra la logique. Sinon, nous sommes vraiment étrangers, et la prochaine fois que tu as l’idée de te soulager défèque par la bouche la tête la première…C’est un conseil.

Aldyr, vagabond tout crotté.


D’un écriture lisible comme la lune jouant de sa timidité à travers les nuage gris il fit repartir à grande volée le pigeon d’un coup sec de ses bottes, puis reprit le chemin de ses illusions, donnant peut-être sur une cour.
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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
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