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[RP Fermé. Je suis venue te dire que je......]

Cerdanne

Les ruelles résonnent de leurs pas.
Juste s’imprégner du jour qui va se lever sur eux et diluer leurs cauchemars.

La brune resserre la main chaude nouée a la sienne.
Doigts mêlés qui renouent un fil .
Patiemment…
A chaque pas, la démarche s’allège et l’errance n’est plus.
Le silence ne pèse plus et peu à peu, alors que l’aube s’approche, les regards s’éclairent.

Mère encore qui cajole et guide, la Provençale les entraine à travers les rues parisiennes.
L’instinct, l’envie, le hasard….
Son regard se pose sur une enseigne désuète et rouillée.
Le sourire étire les lèvres et le couple s’engouffre dans leur nuit…

Le taulier dort à moitié sur un coude et d’un geste las , hoche la tête, ne compte même pas les piécettes qui tintent..
Les marches qui craquent et la rampe usée, légèrement caressée.
Les doigts noués encore et qui se reconnaissent, les corps qui se frôlent et s’apprivoisent.

La chambre…Proprette et simple….

Juste la neutralité dont ils avaient besoin….
La cheminée attire son regard.
Prête pour une flambée qui accueille et réchauffe...
Baudouin
La nuit s'étiole, elle file... tout comme la souffrance de leurs coeurs. Le bruit des pas s'estompe alors qu'il la suit, elle le guide, comme elle l'a si souvent fait.

Il serre sa main dans la sienne, petite main fine, si charmante, si douce, rafraîchie par la fraîcheur du jour qui se lève. Il savoure, il est bien. Il la suit, encore, il la suivrait au bout du monde à cet instant. Il n'entend pas les marches qui craquent, il la suit du regard. Une porte qui s'ouvre, une chambre. Son regard balaie la pièce. Un lit, une cheminée, une table et quelques chaises, un broc d'eau et près de l'âtre, du bois.

Machinalement, il se penche vers l'âtre et prépare le feu. Perdu dans ses pensées. A quoi pense-t-il? le passé... douloureux. Ce qui le lie à elle, à celle qu'il a aimé. Il repense à cet enfant qu'il désirait tant alors que peu à peu le feu prend. Une vie sans va, un feu renaît. Il se retourne et la regarde alors qu'elle est là, si proche, si loin.

Il s'avance n'osant interrompre le silence, ce silence qui est presque chaud et doux, qui lui rappelle leurs premières rencontres. Il sourirait presque.
Assis sur une chaise, il contemple la belle brune alors que les premiers rayons de soleil percent le ciel obscur.

Confrontation ne rime-t-il pas avec passion?


Petit chardon...

Que dire... S'excuser? Implorer? Supplier? Avouer... Y a-t-il des mots pour exprimer tout ce qu'il a en lui, tout ce passé trop lourd, ce deuil qu'ils n'arrivent pas à faire, ni l'un, ni l'autre, qui les sépare et qui les lie à jamais.

Alors, comme il ne trouve pas ses mots, il s'avance vers elle, assise sur le lit, si sage et si belle, il s'agenouille à ses pieds et pose sa tête sur ses genoux, en soupirant. Un soupire lourd, il ferme les yeux et se cache dans les jupes de Cerdanne, murmurant tout bas.


Pardon... pardon... j'aurais tant voulu t'offrir plus.
Cerdanne
Elle préfère le regarder faire.
Gestes anodins mais au moins pendant ce temps, son esprit se ferme à tous ressentiments.
Suspendre le temps encore un peu...
Elle le regarde et elle sait ses tourments.
Elle sourit, la Provençale. Devant l’image paisible qu’ils forment.
Le voir s’approcher provoque un léger recul chez elle, imperceptible mais présent…


Pardon... pardon... j'aurais tant voulu t'offrir plus

Ses mains qui spontanément s’étaient posées sur lui, se crispent sur sa chevelure.
Et se referment nerveusement. Un peu trop même…
Les mots fusent sans qu’elle arrive à retenir leur violence…


Je te jure, si tu redemandes pardon encore une fois je me barre.
Tu m’agaces…
Tu n’es pas plus responsable que je le suis, peut-être moins.


D’un mouvement agacé, elle releva sa tête et le regarda avec animosité…

Je n’ai pas du taper assez fort tout à l’heure.
Tu as vraiment le don pour me hérisser
.

Elle le regardait toujours avec la même férocité et un bref sourire l’éclaira un instant.
Une envie, une pulsion, un désir et la brune déjà l’embrasse à pleine bouche.
Violemment passionnément….

J’avais envie…

le sourire s’accroche malicieux et déjà ses doigts redevenaient tendres et effleuraient son visage.

Comment avons-nous pu…Pourquoi…

Elle murmurait comme pour elle-même, continuant inlassablement à le frôler, son regard attentif fixé sur son visage. .

Nous allons faire la paix, n’est ce pas…
Tu veux bien me pardonner…j’ai besoin de ton pardon tu sais.
Pour tout ce gâchis…
Baudouin
Il est là, le grand benêt, la tête sur ses genoux. Ils ont toujours eu le don pour s'horripiler l'un l'autre. Le mot qui tue, la phrase qui fâche, celle qui blesse aussi. Evidemment, pour changer, il met les pieds dedans. Il relève la tête et la regarde. Oui, Cerdanne, peut-être n'as-tu pas frappé assez fort, peut-être aurait-il fallu briser cette tête qui se noie dans ses remords, dans ses regrets et qui n'arrive pas à en faire table-rase.

Mais elle est surprenante la brune, comme toujours, elle sait toujours l'étonner, d'un coup il goûte ses lèvres furieusement, et elle avoue comme une confession. Il sourit, s'asseyant près d'elle, la prenant doucement dans ses bras, murmurant sa propre confession:


J'aime tes envies, petit chardon...

Les caresses qu'elle lui donne lui procurent un apaisement intense. La paix... la douceur... Et alors qu'elle lui reproche de demander pardon, elle fait la même démarche. Il la serre un peu plus fort contre lui, la berçant tendrement.

Oui, nous devons faire la paix, pour faire resplendir l'amour que nous avons eu, que ne reste que le merveilleux, que l'enfant que nous avons perdu devienne un lien ténu d'affection entre nous et plus de haine, ni de rancœurs.

Il glisse ses lèvres sur sa tempe, frôlant la joue douce, happant les lèvres purpurines de la brune, tendresse... douceur... le baiser est langoureux, comme une caresse entre leurs langues, concluant leur accord, la saveur de leurs goûts qui se mélange délicieusement. Il lâche un soupire, apaisé, appréciant l'instant.

Je t'en ai voulu ma Cerdanne, je nous ai maudits tous les deux, de tout gâcher ainsi... mais ma belle, il n'y a pas de gâchis... notre histoire a été belle, elle a été merveilleuse, souviens-toi, petit chardon! Alors oui, je te pardonne, parce qu'il nous faut avancer et garder au fond de notre coeur ce que nous avons vécu, pas comme une souffrance, ni comme une douleur, comme un moment de notre vie que nous avons partagé ensemble, qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Il pose sa main sur son ventre, le caressant doucement, se souvenant... Un sourire sur le bout des lèvres. Un baiser... encore... savourer sa bouche, comme une prière, la paix qui s'installe, la douceur... Ils l'ont si peu connue.

Il glisse son autre main dans son dos, ses doigts parcourant la cambrure, remontant et explorant le tissu de sa tunique.


Il faut vivre ma Cerdanne. Vivre! Et goûter cette vie. Tu es en vie et c'est le plus beau cadeau qui soit. Nous avons perdu notre enfant, mais toi, tu vis et c'est ce qui est merveilleux, si tu étais morte... je n'aurais pas pu continuer. J'ai besoin de te savoir vivante, même si nous ne sommes pas ensemble.

Il prend sa main dans la sienne, délaissant le ventre tant aimé, portant la main fine à ses lèvres, l'embrassant avec tendresse. La passion qu'il ressent pour elle est toujours là, bien présente, mais douce, douce et paisible. Revivifiante.
Cerdanne
Juste se taire et laisser s’en aller l’amer…
Se tourner entièrement vers demain.
Elle ferme les yeux et se laisse aller contre lui…
Gouter ses lèvres et les découvrir différentes.
Et elle se surprend à s’accrocher à sa bouche tendre qui prolonge leur baiser, langues mêlées, savoureuse caresse qu’elle voudrait infinie…

Il pardonne…il le dit, il le faut.
Carpe Diem, comme ils avaient l’habitude de dire.
Comme une devise qui leur permettait d’accepter les aléas des chemins parcourus. Ce petit mot la libère…un peu.
La main chaude s’invite sur ce ventre qui il y a peu…Un soupir, léger…laissez partir ce souvenir là.
Qu’il devienne trésor enfoui…


Vivre oui vivre….


C’est comme un baume qui l’effleure et ses mains sur elle, comme la promesse que leur vie peut enfin continuer l’un sans l’autre.

Le regard qu’elle pose sur lui est différent ou bien est-il comme celui du premier jour de leur rencontre…elle ne sait plus.
Juste que la sensation de ses lèvres sur ses mains la tirent vers une douceur qu’elle avait oublié…qu’elle réclame du bout des yeux …

Sa main effleure lentement sa bouche…et son visage s’empourpre.
L’envie de mordre cette bouche tendre et qui la submerge…la passion nouée au creux de ses reins rode toujours.

Malgré l’envie de paix, elle n’a qu’une envie sceller leur adieu dans le tumulte et la passion…alors elle se rapproche, n’osant pas rompre la douceur …intimidée presque par cette pudeur qui les entoure.

Elle rougit et balaye d’un revers de main ses craintes, ses remords et ses regrets.
Elle ne veut qu’une chose…graver leurs adieux dans leurs chairs….
Baudouin
Ils sont là, enlacés, et leurs bouches ne se quittent plus. Elles ne se dévorent pas, elles se redécouvrent, presque un peu fébriles. Ce n'est plus le temps des explications, tout à été dit. Ils savent l'un l'autre ce qui les a marqués, ils savent l'un l'autre qu'ils doivent accepter. C'est le temps de la redécouverte, de dire adieu comme un bonjour.

Il est presque surpris par la douceur et la tendresse qui les entoure. Rien ne sera plus jamais comme avant et pourtant, le temps est suspendu au-dessus d'eux. Leurs vies sont distinctes et une fois cette chambre quittée, ils iront chacun de leur côté. Elle rejoindra son marin, sa vie de bohème, lui partira vers sa bien-aimée, vers celle qui a toute la primeur et tout son coeur.

Mais pour le moment, Cerdanne est dans ses bras et il a envie d'elle. Pas violemment, ou douloureusement comme lorsqu'ils étaient à la Rose, non passionnément mais doucement comme lors de leurs premiers ébats, comme au premier jour.

Mais le veut-elle? Il ne la forcera pas, il ne la forcera plus, plus jamais, plus aucune haine en lui, plus aucune violence et même si elle ne le voulait pas, il savourerait l'instant de tendresse, lui prodiguant quelques caresses avant de la quitter, fermant la page de leurs amours.

Et pourtant... Il ose. Se fait aventureux, s'allongeant sur le lit, et caressant très doucement le dos de la belle du bout des doigts, glissant sous le tissu rebelle de sa chemise. La peau est chaude et douce et il frissonne, tant par ce que le toucher lui procure que par les souvenirs qui l'assaillent. Souvenirs d'une passion folle, dévastatrice, d'un amour puissant, de caresses, de gémissements langoureux, d'une jouissance infinie.

Il se mord les lèvres, ses braies comprimant le membre qui déjà gonfle tant il la veut, ne la quittant pas des yeux, le regard noir devenu brillant.

Elle est maîtresse du jeu, il fera ce qu'elle veut, il ne l'obligera à rien. Si elle en a envie, elle le montrera, elle sera la reine de cet instant. Elle a toujours aimé diriger, ce qui leur a valu nombre de disputes. Deux caractères forts en opposition de plus en plus grande. Cette fois, il ne luttera pas, il sait que c'est la dernière fois qu'il peut se donner à elle et la sentir sienne tout contre lui, peu lui importe que ce soit elle qui impose sa volonté. Peu lui importe tant qu'ils partagent encore cet instant.
Cerdanne
Rouges ses joues, comme au premier jour des premiers baisers échangés.
Brulante sa peau, sous ses doigts légers et tendres.

Elle se tend, s’étire et soupire.
Son esprit se ferme à tout ce qui n’est pas eux et elle ne voit plus que la douceur de leurs premières étreintes.
Dans sa tête déjà tourbillonnent les premiers tremblements…
Les pieds au bord du précipice, elle sent se rompre les barrières qui l’ont toujours, toujours protégée.

Alors elle se tourne vers lui et le contemple.
Gravement, minutieusement.
Son regard se perd un instant dans le sien avant de poursuivre sa quête de lui.
Le dévorer des yeux, insatiable, gourmande, précautionneusement, elle emprisonne dans sa mémoire ce moment magique, éphémère.

Allongé, il la regarde et elle ose un sourire tendre et complice.
Comme une invitation à le rejoindre dans les yeux noirs qui brillent et Cerdanne assise à ses côtés, lui sourit encore, reprenant sa lecture amoureuse de ce corps qu’elle a tant aimé.

Elle retient ses gestes, hésitante à laisser ses mains assouvir leurs envies de lui.
Alors, elle se mord les lèvres tout autant que lui le fait.
Chacun d’eux retenant la folie de leur passion.
Ils vont, ils doivent, elle doit…Oui…elle doit avouer, abandonner la lutte, lâcher prise une toute toute première et dernière fois.
Lui dire qu’elle a peur...qu’elle ne sait plus...qu’elle a besoin de lui là...Qu’elle est perdue.

Ses doigts, eux, n’attendent pas et se moque des angoisses de la brune. Déjà ils se posent sur lui.
Effleurant timidement son visage, soulignant ses lèvres, filant sur son cou, appuyant leur course sur la chemise.
Agacés, ils délient nerveusement les liens qui les séparent de cette douceur tant désirée et s’aplatissent sur le torse qu’ils reconnaissent.
Caresse chaude, ample qui prend possession de son corps et redevient légère, imperceptible.
Agiles, curieux ils frôlent les reins, les hanches et s’attardent sur le tissus renflé.
Augmentent la pression de leurs caresses.

Rouge les joues, comme au premier jour des premières caresses.
Brulante sa peau, sous l’effet de son audace.
Alors, elle baisse la tête et se cache derrière sa chevelure…
Cœur battant. Laissant échapper un long soupir…
Maudissant sa soudaine hésitation de jeune pucelle.
Prête à bondir hors du lit pour mieux cacher son émoi de bécasse amoureuse…
Baudouin
Rouges ses joues qui la rendent si belle, rehaussant son teint.
Brûlante sa peau qui s'offre à lui, alors même qu'elle redécouvre son corps.
Elle le caresse, délicieuse, il frissonne sous ses doigts agiles, et lâche un râle lorsqu'elle se concentre sur ses braies.
Étrange comme parfois il faut arriver au paroxysme de la douleur pour trouver la tendresse et l'apaisement.

Il l'attire contre lui pour qu'elle s'allonge, la câlinant tendrement.
Il dépose un baiser sur ses lèvres, la serrant plus fort, sa langue s'aventurant dans son cou, la goûtant, divin goût qu'il retrouve, encore... enfin...

Il la contemple, délicieuse de pudeur, de candeur, il retrouve sa Cerdanne, celle qu'il a aimée, elle se cache, il sourit, elle se fait jeune fille, presque farouche. Alors, il devient plus tendre encore, plus doux, l'enlaçant, épousant les courbes de son corps, ses mains vagabondant, l'apprivoisant comme il le fit autrefois. Ses mains se glissent sous la tunique, caresse le dos, la peau frémissant sous ses doigts, il la berce, tout en ondulant contre elle.

Il redoute qu'elle s'échappe, qu'elle le repousse, alors il prend son temps, si elle le désire, elle pourra toujours le repousser sans que son orgueil de mâle en soit trop affecté. Il redoute que la colère ne resurgisse, elle est tellement imprévisible, il préfère se protéger, les protéger tous deux.

Rouges ses joues, comme deux jolies pommes à croquer,
brûlante la peau qu'il touche et qui lui brûle les doigts... Le désir est là, fort et puissant.
Cerdanne
L’accord jusque dans les hésitations…
L’accord enfin, comme un hommage ultime à leur fin d’amour.

Son regard hésite encore, entre brume et éclat.
Pas besoin de puiser dans les souvenirs.
La peau doucement caressée a de la mémoire et le doux rappel l’apprivoise peu à peu.

Elle lui sourit, entre deux baisers, entre deux frémissements qui la rapprochent, l’éloignent…la rapprochent…
S’emparer de sa bouche encore et se laisser porter par la volupté de leurs langues joueuses.
Laisser la chaleur envahir son corps, son esprit.
Sans fracas…
Juste oser s’abandonner…

Alors les barrières brulent une à une et la brune devient liane et l’enlace ; le rapprochant plus encore de son corps qui se consume…
La tendresse qui les enveloppe la détache peu à peu de l’enveloppe qui la protège depuis si longtemps…

Juste Lui...

Cambrée contre lui pour mieux partager leur envie.
Avouer ainsi le désir qui la brule.
Sa bouche hésite encore et s’aventure sur lui, goutant sa peau, recueillant les frissons d’une langue tendre.
Les doigts courent sur la peau, et les mains étreignent..
Retenir encore les soupirs qui attendent lovés en elle.

Fermer les yeux…
Voilà…et se laisser emporter par ses baisers et ses mains….
Encore et encore….
Baudouin
Langueur. Danse lancinante de leurs corps. Après la tourmente, après les ravages d'une relation tumultueuse, houleuse, ils s'aiment, tendrement.

Les mains s'aventurent, l'attirant à lui, l'appelant à se lover contre lui, elles jouent avec les laçages de son corsage, elles bataillent avec les noeuds, les défait, et s'immisce sur la peau chaude. Le grain est toujours aussi doux. Il frissonne alors que leurs bouches s'épousent, que leurs langues se mêlent.

Leurs corps en feu savourent les caresses douces. Apaisantes. Bassin contre bassin, Les seins de la belle caressent le poitrail couvert de cicatrices du vieux guerrier qu'il est. Leurs bras se mêlent, s'emmêlent, leurs corps suivent la cadence langoureusement.

Il soupire de plaisir en la redécouvrant, sans doute pour la dernière fois, elle, si délicieuse... Sa langue suit le contour de ses lèvres, ses mains toujours aussi audacieuses caressent le galbe de sa poitrine, la chaleur de ses côtes. Il prend son temps le vieil ours, il prendra le temps qu'il faudra, gravant ces instants dans sa mémoire.

Soupires... plaisir... son souffle chaud caresse la gorge, le cou, soulevant légèrement les boucles brunes, rebelles. Une main libre descend un peu plus bas, cherchant le lien qui libérera la belle de ses braies. Enfin...
Cerdanne
Elle avait oublié…elle croyait du moins.
Sa peau, elle, en avait gardé le moindre souvenir et frissonnait sous les mains chaudes.

Alors la brune se glisse doucement contre lui, et savoure les prémices de ce pacte d’amour.
Le lâcher prise enfin…
Parce que c’est lui, parce que c’est elle. Parce que c’est eux.
La main doucement tente de la libérer de ce tissu qui les sépare encore et ses propres mains n’osent encore faire de même …
Se contentant d’effleurer… d’agacer, de caresser amoureusement.

Regard brulant qu’elle lui lance avant de réclamer sa bouche pour d’autres baisers.
Toujours plus gourmands, toujours plus exigeants.

Offerte…
Elle ondule et l’aide à se défaire de ce qui les sépare encore.
Offerte...
Quémandeuse de ses mains.
Le désir de ce contact oublié…elle en a envie, oui terriblement envie.

Mais elle savoure, prolonge la douleur sourde qui brule ses entrailles.
Bras qui s’ouvrent comme un appel...et l’attire contre lui lentement…

Son regard plongé dans le sien sourit et dit oui...
Les doigts redessinent les épreuves qui marquent la peau du soldat qu’il était…
Visage grave, elle redécouvre et mémorise…
Avant de soupirer et de s’abandonner à ses mains…

_________________
Baudouin
Nostalgie...
Le souvenir est là, tenace.
Souvenir de ce qu'elle fut pour lui, il l'a aimé comme sa femme, il l'a voulue plus que tout au monde et à trop vouloir, trop avoir, on finit par tout perdre.

Envie...
Elle est si belle, dans la lumière blanche de la Cour des Miracles et du jour qui défile.
Pâle aux boucle brunes, Blanche-Neige éveillée au pays des merveilles. Si belles les lèvres carmines qu'il ne se lasse plus de cueillir.

Folie...
Trahir ainsi celle qu'il aime pour celle qu'il a aimé... A trop vouloir, trop avoir, on finit par tout perdre.

Mais son corps bouillonne. Le feu est trop fort et déjà il est trop tard. Les mains s'égarent, se perdent encore sur la peau diaphane, savourant chaque courbe, palpant chaque recoin.

Se perdre en elle, s'abandonner en elle, s'oublier en elle et devenir lave en fusion pour s'embraser et ne faire plus qu'un... Aux portes de sa féminité, il n'ose entrer. Pourtant combien de fois ont-ils fait l'amour déjà? Le temps d'une vie...

Mais le temps s'est suspendu et, dans un râle, collé contre son corps, la danse langoureuse les unissant, il prend possession d'elle et la hampe de chair coulisse dans le fourreau qui s'offre.

Instant sacré où l'être est en éveil, où chaque sensation est décuplée et où le désir est à son paroxysme. Instant parfait où le feu devient folie et se répand en eux.

Elle s'offre et il la prend, cherchant l'apaisement au creux de ses entrailles qu'il laboure avec tendresse.

Les lèvres ne se quittent plus, scellées et la danse lascive devient diabolique... la danse des amants maudits.
Cerdanne

La danse, lascive…Les lèvres soudées…les langues qui jouent et leurs souffles chauds…
L’un contre l’autre, l’un pour l’autre.
L’harmonie retrouvée.

Et alors que l’esprit enfin semble retrouver le chemin limpide du plaisir, les ombres à nouveau reviennent.
La vie qui file entre ses reins, le regard brulant d’un marin sur elle, le visage d’une Amy qui sourit…
La mer déchainée et l’eau salée qui l’envahit…
La haine qui saigne et hurle sa vengeance.

Le corps s’agite à contresens, les lèvres mordent, entrent en résistance, supplient.
Les mains étreignent et repoussent.
Le désir violent riposte et la brune gémit…
encore, encore.
Les jambes s’enroulent et les bras s’ouvrent pour mieux se refermer sur sa tourmente.Aime-moi…

Retenir la danse et l’obliger à regarder le miroir.
Ses yeux brulants se posent sur lui. Le dévore.
Les lèvres gonflées s’entrouvrent, cherchent l’air.
Là, blottie entre eux, les battements affolés de leur passion frappent en rythme et les appellent.
Ne pas les entendre et les obliger à attendre…
Se perdre dans ses yeux, souffle contre souffle.
Aime-moi…

Retenir encore un peu leur folie, la prolonger au-delà du possible. Jusqu’à la douleur. Aime-moi…

les ombres reculent un peu…
Les mains rassurées desserrent leur étreinte et frôlent le corps tant aimé. Peau brulante, vibrante si souvent caressée.
Ses lèvres s’approchent des siennes.
Baisers tendres..
J’ai peur. Aime moi…

Le désir gémit, le désir implore.
Les ombres éclatent…
Je t’aime....

Mains qui s’attardent encore et s’éloignent et reviennent.
Et le sourire qui ourle enfin ses lèvres…

_________________
--Baudouin.



Plaisir? Non. Plus encore.

Ils s'aiment... comme avant. Sait-il que pour cet adieu, il perdra tout? Le futur est loin, le passé est terminé, seul reste le présent. Ce présent, cadeau de l'instant, cadeau d'un petit chardon qui fut tout pour lui.

Alors que la danse s'accélère, alors que l'ivresse les submerge et les entraîne dans son torrent infini de saveurs, il frémit à ses mots... Une larme sur la joue du vieux soldat. Remords, pardons, il est presque douloureux de l'aimer en cet instant, son petit chardon et l'aveu lui arrache le coeur.

Les yeux se croisent, les souffles se mêlent dans la danse des amants.


Je t'aime...

Aveu, confession... l'aimer mais savoir que toujours leurs routes ne feront que se croiser, que jamais plus rien ne sera comme avant.

Et la passion qui reprend sa route, qui déferle. Gémissements rauques, il ne la quitte pas des yeux, leurs corps ne font plus qu'un, leurs bouches s'unissent à tout jamais, leurs yeux se dévorent... encore et encore.

Lame de fond violente et sournoise, le plaisir se joint à eux, pour mieux les achever, pour mieux les lier...


Cerdanne...

Ce nom, qu'il a vénéré, adulé. Mais la gorge se serre et plus rien ne sort, seul le claquement des chairs qui se donnent et de grands yeux ouverts sur la provençale.

Dieu qu'il est doux et fort d'être entre elle... quel délice que le temps se suspende. Oublié l'auberge miteuse où ils se trouvent, oubliée la douce, la fidèle Amy, oublié l'impératif du travail, la Rouge, oubliés les disputes, la mort d'un petit être qui était leur avenir et qui n'a laissé qu'amertume et souffrance.

L'explosion est violente. Le visage crispé, les mains serrées sur les hanches blanches, les reins assaillants la citadelle jusqu'au creux de ses entrailles. La douce libération se déverse en elle, le flot de son plaisir inondant l'antre possédée. Il fourre sa tête dans la brune chevelure, contre le cou et la jugulaire qui palpite. Baiser brûlant tandis qu'il donne des coups de reins plus doux, plus tendres.

Non, pas déjà, que ça ne s'arrête pas encore!

Aucuns mots. Juste le soupir d'une vie et un rauque gémissement alors qu'il happe les lèvres purpurines. Il se sent délicieusement vivant dans ses bras, terriblement jeune aussi malgré ses quarante printemps lourds de sang, de haine, de rage et de vengeance.

Ne plus s'arrêter. Que tout s'arrête et qu'à l'instant, le temps se fige. Pour l'éternité.
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