Alycianne
[Jour de l'attaque]
Le babillage de la Ponette sonne à ses oreille comme une douce mélodie, rassurante. La gamine s'applique à se vider le ciboulot, jusqu'à en oublier où elle se trouve. Elle se laisse tirer par la main, se laisse faire -c'est si bon.
Ce n'est que lorsqu'elle réalise que sa vue est brouillée. Même carrément cachée. Par une main ? Aussitôt, elle l'écarte.
Oh. Un homme dans un baquet.
Et les réflexes qui lui reviennent :
- Bonjour.
Voilà qu'elle émerge de sa doucereuse léthargie, pour s'interroger : devrait-elle vraiment regarder cet homme nu dans son bain ? Aucun souci à son avis. Mais l'expérience lui ayant appris de nombreuses fois de ne pas se fier à un seul point de vue, elle se demande ce qu'en dirait Marie, sa Grande référence. A tous les coups, elle trouverait que cela n'est pas très distingué. Encore une chose qu'une demoiselle ne peut pas faire. La gamine s'applique donc à regarder le bébé gazouil... gueulard qui se trouve aussi dans le baquet (mais c'est qu'un marmot, ce n'est pas pareil !).
Et sur ces divagations, elle en conclut :
- Moi aussi j'aurais besoin d'un bain. Hum.
Elle frotte ses mains poisseuses... de sang. Et resurgissent soudain les images de Karyl et Ygerne, blancs, et si rouges à la fois. Sa bouche se tord.
- Je voudrais d'abord... Voir Karyl. Je veux voir Karyl, je veux rester avec eux, je... vais d'abord trouver les cuisines.
Petit sourire d'excuse à Mahaut, dernier coup d'oeil scrutateur glissé à l'homme dans son bain (hé quoi, un comte nu comme un ver dans un baquet, c'pas tous les jours qu'on en croise !), et file en se mordant les joues. Elle a menti. Pourquoi ? Elle n'en sait rien, ne comprend plus. L'aurait-on empêchée d'aller retrouver les blessés ? Aucune idée. Mentir, elle, la (presque) parfaite demoiselle ! Elle s'en veut, et s'en contrefiche à la fois. Ne sont-ce pas ses amis qui comptent avant tout ?
Et elle court dans les couloirs, un peu au hasard. Ne sait absolument pas où se trouve cette fichue salle à manger. Et en ouvrant une porte, elle tombe sur... les cuisines.
Il y a cette confiture à l'arôme alléchant qui bataille contre Karyl et Ygerne. Mais ça ne fait pas le poids, bien évidemment.
Cinq tartines de confiture plus tard, nous disons donc, la fillette vagabonde de nouveau dans le château. Ce sera ensuite surement un bain forcé, puis enfin elle retournera veiller sur ses amis comateux, leur chantonner des comptines et murmurer à l'oreille des histoires de chevaliers.
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Alycianne de Blanc-Combaz.
Du Rouge, du Quartz & un grand Sourire.
Vous ne la connaissez pas ? Vous l'adorez déjà.
Le babillage de la Ponette sonne à ses oreille comme une douce mélodie, rassurante. La gamine s'applique à se vider le ciboulot, jusqu'à en oublier où elle se trouve. Elle se laisse tirer par la main, se laisse faire -c'est si bon.
Ce n'est que lorsqu'elle réalise que sa vue est brouillée. Même carrément cachée. Par une main ? Aussitôt, elle l'écarte.
Oh. Un homme dans un baquet.
Et les réflexes qui lui reviennent :
- Bonjour.
Voilà qu'elle émerge de sa doucereuse léthargie, pour s'interroger : devrait-elle vraiment regarder cet homme nu dans son bain ? Aucun souci à son avis. Mais l'expérience lui ayant appris de nombreuses fois de ne pas se fier à un seul point de vue, elle se demande ce qu'en dirait Marie, sa Grande référence. A tous les coups, elle trouverait que cela n'est pas très distingué. Encore une chose qu'une demoiselle ne peut pas faire. La gamine s'applique donc à regarder le bébé gazouil... gueulard qui se trouve aussi dans le baquet (mais c'est qu'un marmot, ce n'est pas pareil !).
Et sur ces divagations, elle en conclut :
- Moi aussi j'aurais besoin d'un bain. Hum.
Elle frotte ses mains poisseuses... de sang. Et resurgissent soudain les images de Karyl et Ygerne, blancs, et si rouges à la fois. Sa bouche se tord.
- Je voudrais d'abord... Voir Karyl. Je veux voir Karyl, je veux rester avec eux, je... vais d'abord trouver les cuisines.
Petit sourire d'excuse à Mahaut, dernier coup d'oeil scrutateur glissé à l'homme dans son bain (hé quoi, un comte nu comme un ver dans un baquet, c'pas tous les jours qu'on en croise !), et file en se mordant les joues. Elle a menti. Pourquoi ? Elle n'en sait rien, ne comprend plus. L'aurait-on empêchée d'aller retrouver les blessés ? Aucune idée. Mentir, elle, la (presque) parfaite demoiselle ! Elle s'en veut, et s'en contrefiche à la fois. Ne sont-ce pas ses amis qui comptent avant tout ?
Et elle court dans les couloirs, un peu au hasard. Ne sait absolument pas où se trouve cette fichue salle à manger. Et en ouvrant une porte, elle tombe sur... les cuisines.
Il y a cette confiture à l'arôme alléchant qui bataille contre Karyl et Ygerne. Mais ça ne fait pas le poids, bien évidemment.
Cinq tartines de confiture plus tard, nous disons donc, la fillette vagabonde de nouveau dans le château. Ce sera ensuite surement un bain forcé, puis enfin elle retournera veiller sur ses amis comateux, leur chantonner des comptines et murmurer à l'oreille des histoires de chevaliers.
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Alycianne de Blanc-Combaz.
Du Rouge, du Quartz & un grand Sourire.
Vous ne la connaissez pas ? Vous l'adorez déjà.