Breiz24
[Naître, c'est recevoir tout un univers en cadeau*; toi, tu n'auras rien...]
[Atelier des Doigts dor, salle de couture]
Il y avait des jours que cela la travaillait. Elle se connaissait, assez, en tous cas, pour détecter les signes tôt. Après tout cétait déjà la troisième fois que cela lui arrivait, même si deux seulement avaient portés leurs fruits.
Elle sétait tue sur son inquiétude, ne désirant pas gâcher leur premier anniversaire de mariage. Elle sétait tue si bien quelle avait réussi à ne pas y penser de la journée quils avaient passée ensemble, ne quittant leur lit que pour aller se restaurer au coin du feu. La journée avait été délicieuse, et elle avait passé la journée du lendemain à faire jouer le bracelet dargent sur son poignet gracile, admirant la lumière qui saccrochait au métal de manière différente à chaque heure du jour.
Cest quand elle avait décidé de compter que la réalité lui était revenue de plein fouet à la figure. Dix sept jours. Même pour elle qui était assez peu régulière, dix sept, cétait beaucoup trop. Souvent, elle attendait cinq, six jours, parfois une semaine, et il lui fallait à nouveau retenir quelle était la phase de la lune pour ses calculs. Mais dix sept, cétait beaucoup trop.
Aussi sétait-elle levée tôt ce matin là, plus que dhabitude. Elle avait argué de travail en retard à lAtelier, ce qui nétait pas réellement un mensonge. Elle avait vraiment beaucoup de travail. Elle embrassa ses enfants à peine réveillés, et sourit à leur nourrice, lui murmurant quelques instructions avant de sortir.
La jeune femme et les enfants la rejoindraient plus tard à lAtelier, pour profiter de la grande cour fermée où ils pouvaient se défouler en toute sécurité et en restant près de leur mère qui préférait les avoir avec elle-même au travail, pour le plus grand effroi de ses collègues.
Alors que laube sachevait à peine, le soleil hivernal rasant les maisons, elle senfonça à pied vers le bas de la ville, menant son cheval à la main dans les étroites ruelles.
Elle savait où elle se rendait, elle y était déjà allée. Son pas était sur, même si la main tremblait sur la bride du cheval noir.
Lorsquelle atteint son but, elle glissa un écu dans la main dun garçonnet pour quil veille sur le frison, lui en promettant le double à son retour si le hongre était intact, puis elle labandonna dans la courette et frappa à lhuis.
Une demi heure plus tard, elle en ressortait, défaite, ses craintes confirmées, et un petit sachet de tisanes précieusement serré dans sa main, contre son ventre. Deux nouveaux écus furent glissés dans la main du gamin, et elle enfourcha Sombrelance, rangeant le sachet au fond de sa besace pour ne pas légarer en route.
Le cur au bord des lèvres, tant le gout et lodeur de la première tisane de rue quelle venait dingérer était désagréable, elle se mit en route.
La journée savançait lentement, ses enfants étaient arrivés, ils jouaient à ses pieds, dans la salle de couture. Elle les regardait, son ouvrage sur les genoux. Elle ne parvenait pas à se concentrer, trop perturbée par le geste quelle était en train de commettre, une énième tasse de tisane à lodeur nauséabonde fumant dans sa main.
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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -
[Atelier des Doigts dor, salle de couture]
Il y avait des jours que cela la travaillait. Elle se connaissait, assez, en tous cas, pour détecter les signes tôt. Après tout cétait déjà la troisième fois que cela lui arrivait, même si deux seulement avaient portés leurs fruits.
Elle sétait tue sur son inquiétude, ne désirant pas gâcher leur premier anniversaire de mariage. Elle sétait tue si bien quelle avait réussi à ne pas y penser de la journée quils avaient passée ensemble, ne quittant leur lit que pour aller se restaurer au coin du feu. La journée avait été délicieuse, et elle avait passé la journée du lendemain à faire jouer le bracelet dargent sur son poignet gracile, admirant la lumière qui saccrochait au métal de manière différente à chaque heure du jour.
Cest quand elle avait décidé de compter que la réalité lui était revenue de plein fouet à la figure. Dix sept jours. Même pour elle qui était assez peu régulière, dix sept, cétait beaucoup trop. Souvent, elle attendait cinq, six jours, parfois une semaine, et il lui fallait à nouveau retenir quelle était la phase de la lune pour ses calculs. Mais dix sept, cétait beaucoup trop.
Aussi sétait-elle levée tôt ce matin là, plus que dhabitude. Elle avait argué de travail en retard à lAtelier, ce qui nétait pas réellement un mensonge. Elle avait vraiment beaucoup de travail. Elle embrassa ses enfants à peine réveillés, et sourit à leur nourrice, lui murmurant quelques instructions avant de sortir.
La jeune femme et les enfants la rejoindraient plus tard à lAtelier, pour profiter de la grande cour fermée où ils pouvaient se défouler en toute sécurité et en restant près de leur mère qui préférait les avoir avec elle-même au travail, pour le plus grand effroi de ses collègues.
Alors que laube sachevait à peine, le soleil hivernal rasant les maisons, elle senfonça à pied vers le bas de la ville, menant son cheval à la main dans les étroites ruelles.
Elle savait où elle se rendait, elle y était déjà allée. Son pas était sur, même si la main tremblait sur la bride du cheval noir.
Lorsquelle atteint son but, elle glissa un écu dans la main dun garçonnet pour quil veille sur le frison, lui en promettant le double à son retour si le hongre était intact, puis elle labandonna dans la courette et frappa à lhuis.
Une demi heure plus tard, elle en ressortait, défaite, ses craintes confirmées, et un petit sachet de tisanes précieusement serré dans sa main, contre son ventre. Deux nouveaux écus furent glissés dans la main du gamin, et elle enfourcha Sombrelance, rangeant le sachet au fond de sa besace pour ne pas légarer en route.
Le cur au bord des lèvres, tant le gout et lodeur de la première tisane de rue quelle venait dingérer était désagréable, elle se mit en route.
La journée savançait lentement, ses enfants étaient arrivés, ils jouaient à ses pieds, dans la salle de couture. Elle les regardait, son ouvrage sur les genoux. Elle ne parvenait pas à se concentrer, trop perturbée par le geste quelle était en train de commettre, une énième tasse de tisane à lodeur nauséabonde fumant dans sa main.
*Jostein Gaarder
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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -