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[RP]Naître, c'est recevoir tout un univers en cadeau*,toi...

Donatello, incarné par Breiz24
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­Il pourrait la gifler pour ce refus, il pourrait mais ne le fait pas, parce qu’il lui a laissé le choix. Alors il repose les linges sans mot dire, se contentant de la serrer contre lui, un peu plus, jusqu’à ce qu’elle prononce les mots qu’il guettait avec peur. Il a peur du froid, lui l’enfant du soleil, il a peur du froid qui survient quand on a eu mal, ou peur.. Ce froid qui n’a rien de naturel et qu’il entend bien chasser. De sous la couche, il tire avec peine sa vieille cape en laine brut, l’enroule dedans sans trop la brusquer, et sans souci du sang, sans souci de la souillure, parce que cette fois, elle n’a pas le choix, il la hisse sur ses genoux, comme une fillette, au creux de ses bras, contre lui.
La main vient glisser sous le menton pour le relever vers lui, un baiser sur les paupières, un baiser parce qu’il a peur et que c’est sa seule façon de se réconforter lui-même. A l’oreille de la rousse, des mots en espagnol qui s’enchainent, défilent, sans queue ni tête, de l’amour à la tendresse, il n’y a pas de passion, ou si l’amitié est passionnelle, alors la leur l’est en cet instant, passionnelle au-delà du réel. Un coin de la cape qu’il resserre contre elle, alors qu’il se redresse et se lève, soutenant avec fermeté son délicat fardeau. Près de la cheminée, il se laisse glisser contre la malle qui contient le peu d’affaires lui appartenant, et avec la chaleur des flammes, c’est un souvenir qui revient, une berceuse que sa mère lui chantait, enfant. Il y a longtemps qu’il n’a pas été enfant, mais elle, dans ses bras ? Alors une femme dans ses bras, l’ibère se met à fredonner.
Breiz24
Encore une fois, elle se laisse manipuler. Elle s’en remet à lui. Elle sent qu’il la couvre, la chaleur la ravigote un peu. Si peu.
Elle n’essaie pas de lutter quand il l’enlace, quand il la hisse dans ses bras. Elle doit être si légère entre ses bras. Si légère, et si lourde à la fois. Elle n’a pas la force de l’aider, de s’accrocher à lui. Tout juste celle d’emporter avec eux un linge qu’elle presse entre ses jambes, pour contenir le flux du sang.

Elle se laisse bercer. Elle ne comprend pas les mots venus du sud qu’il murmure à son oreille, elle ne comprend que le ton de sa voix. Elle se tait. Elle est trop fatiguée pour parler. Elle se laisse juste bercer, une main posée à plat sur son ventre, parce que la tiédeur l’apaise un peu, l’autre pressée entre ses cuisses pour endiguer le sang qui continue à couler, comme des menstrues.

Les yeux se ferment, elle ne lutte pas, elle ne lutte plus. Elle a besoin de se reposer. Les yeux se ferment, et pour toujours l’odeur de l’ibère sera celle de la sécurité, et pour toujours sa voix chaude sera celle de la paix. Elle s’endort…

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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -
Milo
Il vaquait à ses occupations, comme de coutume : faire le tour du domaine et corriger les éventuels défauts, donner les ordres pour la journée au contremaître et aux apprentis, beugler comme un veau après la truie qui n'avait de cesse de leur jouer des tours plus vicieux les uns que les autres – une chance qu'elle soit bonne pondeuse, sinon repas festif aurait été fait depuis des lustres. La rouquine, elle, était partie pour l'atelier, occupée, le pensait-il, à réaliser des commandes qu'il jugeait tout aussi extravagantes les unes que les autres pour des clients non moins timbrés. Bien qu'il admirait le travail de sa femme, tout ces froufrous et cette opulence le refroidissait légèrement. Peut-être une allergie qui date d'une époque où on voulait lui imposer des rideaux bleus.

Au crépuscule, il rentra de sa journée, harassé, les vêtements tâchés de boue par endroits et les bottes tout aussi crottées. Il entra par la cuisine, guettant les bruits habituels de la vieille bâtisse. Mais le calme qui y régnait lui semblait trop étrange, sentiment qui s'accentua lorsqu'un cri parvint depuis la cour.


- Messire Milo, messire Milo !

- Humm ? Qu'est c'qui t'arrive Thibaud, cesse donc d'gesticuler comme ça et plus encore d'm'ap'ller m'ssire.


Le garçon, essoufflé, pointa du doigt Grani, pas encore dé-sellé.

- Il faut qu'vous alliez à l'atelier, m'ssire ! C'est dame Breiz !

Le gamin n'eut pas le temps d'en dire plus, qu'un juron étouffé qui ressemblait fort à « par les couilles de Thor » sortit de la bouche du géant et que celui-enfourcha avec hâte le hongre alezan. Le ton affolé du petit était suffisamment alarmant pour ne pas traîner davantage, peu importe s'il avait ressemblait plus à un paysan qu'au... gérant d'un domaine. Ils le connaissaient, à l'atelier.

Les lieux furent avalées rapidement, alors que la nuit drapait enfin le jour de son manteau sombre. Il attacha rapidement la longe de son cheval près de la bâtisse, puis frappa à la porte de la bâtisse, bouscula un Sévère tout aussi grognon que lui et entra rapidement dans les locaux, direction la pièce où sa femme travaillait habituellement. Il ne trouva que la nourrice qu'ils avaient embauché en compagnie des enfants, laquelle se leva précipitamment, tordant son giron entre ses mains tremblantes.

- M... Monsieur... Dame Breiz se sentait bizarre et... Monsieur Don l'a emmené et... on ne l'a plu revu depuis. La jeune fille tordit de plus belle son giron, juste avant de reprendre la parole en balbutiant. La loge de l'espagnol se trouve...

Il avait écouté, muet, avant de se filer droit vers la chambre de l'ibère, milles questions tournant dans sa tête. Que lui avait-il fait ? Pourquoi Breiz n'était pas revenue ? Pourquoi personne ne s'en était inquiété, à commencer par Ida ? Pourquoi, pourquoi ? Il arriva enfin à la porte de l'espagnol qu'il ouvrit avec grand fracas, arrêtant son geste devant la scène plutôt macabre qui se dessina devant ses yeux.

Des draps froissés, sans dessus dessous, qui avaient dû avoir une autre couleur, autrefois, pour ne plus prendre qu'une seule et unique : celle vermeille, de ce qui avait tant de fois coulé de ses plaies, celle du sang. Il mit quelques secondes avant de réaliser réellement ce qu'il voyait. Pourtant, son visage, lui, ne trahissait aucune émotion. Comme toujours, ses traits devenaient neutres, presque glacials. Afin de ne pas montrer ce qui le torturait.

Mais surtout, ce qui lui fit rater un battement de coeur, était cet homme, cet espagnol qu'il ne connaissait que peu, voire pas du tout, tenir sa femme inerte entre ses bras. Tenir, bras, inerte. Morte ? Il secoua la tête, se refusant à cette éventualité. Il s'approcha, le souffle court, mais le visage ne trahissant toujours aucune émotion. Pas encore, pas tant qu'il ne savait pas.

Lors, le regard se fixa sur la poitrine de la rousse, il tenta d'apercevoir un souffle de vie en elle, rien qu'un infime mouvement de la chemise qu'elle portait, afin de se rassurer, de s'assurer qu'il ne se trouvait pas en face du meurtrier de sa femme ou pire... Il chassa cette dernière pensée d'un claquement de langue, avant de s'adresser d'une voix grave et métallique à l'ibère, dénuée de tous sentiments, tandis que ses bottes crottées, souillant un peu plus l'endroit, l'amenaient à quelques pas de l'étrange couple.


- Que lui avez vous fait ?
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Donatello, incarné par Aria_la_rousse


Les anges dorment et c’est si beau..

Les mains calleuses caressent sans plus y prêter d’attention les mèches collées au visage par la sueur, il voudrait profiter de son sommeil pour la nettoyer, il voudrait profiter de son sommeil pour la rhabiller, pas que son corps le dégoûte mais justement parce que son corps en cet instant, ne saurait être plus féminin. Il voudrait, mais il se retient de peur de la réveiller, de peur de raviver les douleurs qui tendaient alors le visage qu’il aime souriant, avec cette pointe de moquerie, cette impression qu’elle n’a pas vraiment d’âge, mère enfant, jeune fille et femme d’un autre âge. Et là, il continue à fredonner jusqu’à ce que la porte s’ouvre avec bruit.

L’envie de tuer, de tuer si le bruit la réveille, et involontairement, le corps est serré doucement, pour la protéger de l’extérieur, et de cet homme qui rentre et qu’il connaît pour l’avoir déjà vu. Milo, alors l’ibère chaleureux, se fait incandescent, les yeux se plissent, et les dents grincent, il ne cache pas ses émotions, lui. Il est clair dans ce qu’il éprouve, dans ses bras, il y a une femme qui a souffert par amour d’un homme. Alors, il hait sans demi-mesure, et à la phrase énoncée qui tombe comme un couperet, c’est une autre voix qui répond, celle du fer chauffé à blanc à la limite de rompre.


-Callate gilipolla..

Le revers de la main vient caresser l’ovale du visage, pour calmer l’envie de lui sauter à la gorge, pour le tuer de la détruire comme il le fait, la prise assurée sur le corps fluet, il se redresse lentement du sol et enfin, il pose son regard sur l’homme en face de lui, écrasant de mépris l’onyx qui contemple le géant. Un rictus moqueur aux lèvres, à quoi sert d’être si grand et si fort quand on est si profondément inutile. Il pourrait lui dire, lui dire qu’elle a fait ça pour lui, il pourrait le réduire à l’état de loque, mais cela serait lui nuire à elle, mettre en péril son couple. Il n’y a que lui, qu’il veut blesser.

-Cé qué y ‘ai lui ai fait ? Y’ai été là, moi.. Tou peux en dire autant hijo de puta ? Elle vient dé perdre son enfant..

Oui, frondeur, il le défie à l’heure qu’il est de vouloir lui ôter des mains, lui prendre, d’arriver en retard et de prétendre pouvoir être là pour elle..
Milo
Mais son visage, lui, continuait d'être de marbre.

Il ne pouvait en être autrement. D'une part parce qu'il ne comprenait pas les phrases en espagnol, d'autre part, parce que, durant toute la litanie lourde de reproches de l'espagnol, ses yeux avaient accroché un mouvement. Une main, plus sombre que la sienne, venant caresser le visage de sa femme.

Quelque part dans sa tête, un hurlement retenti. Un cri bestial, de celui qui faisait frémir la peau et battre le cœur à toute vitesse. Celui dont on se demandait si la chose qui l'émettait était humaine. Et le doute, lui, crissait dans les moindres rouages de son cerveau, se frayant un chemin, petit à petit, jusqu'à ce qu'une évidence qu'il se refusait pourtant de considérer comme telle, car elle ne pouvait être.

Ils étaient amants.

Impossible.

Pourtant, ce geste... Cette manière de la tenir et de lui caresser le visage.

Milles coups de poings lancés en même temps au creux de son ventre n'auraient pas eu un effet aussi dévastateur. S'ils n'étaient pas amants, pourquoi ce serait-elle laissée déshabillée ? Elle aurait pu être déjà évanouie, mais il en doutait.

Son coeur lui fit mal comme jamais, étreint de part en part par l'angoisse que la nouvelle égrainait. Pourtant, il ne fallait pas aller à de conclusions hâtives, mais comment pouvait-il en être autrement ? Comment croire autre chose, surtout lorsque le regard de l'intrus était aussi dur que la pierre et ses paroles aussi tranchantes que le fer ?

Impossible.

Pourtant, la douleur, elle, était bien là. Celle qui mettait à genou, fracassait et emportait tout sur son passage, ne laissant que champ de ruines et désolation derrière elle. Elle s'immisçait dans les moindres interstices, fouraillait à la recherche de la moindre plaie, pour l'agrandir et la laisser plus béante qu'à son arrivée.

Mais la colère et la haine stoppèrent le hurlement au bord des lèvres. Son regard se fit encore plus glacial, si tant est qu'il le pouvait. Son esprit, lui, observait son environnement et ses moindres aspects. Il pourrait les tuer. Tous les deux. Juste châtiment de ce qu'ils avaient osé faire. D'abord lui, ensuite elle. Et puis, Ida. Resteraient les enfants, le plus facile, ceux qui n'opposeraient aucune résistance. Il pourrait tous les tuer.

Et la raison l'empêcha de le faire. Une autre partie, qui ne pouvait y croire et qui savait que tout cela n'était que pures spéculations. Tel un barrage, elle retint une partie de sa fureur. Une partie seulement, car en son être, il bouillonnait et cela se traduisait par un tremblement compulsif de sa dextre lorsque celle-ci jaillit pour venir serrer le cou de l'ibère.

L'imposant corps se pencha sur celui de l'homme, bien qu'il soit légèrement redressé. Serrant légèrement, tremblant pourtant lorsque ses doigts voulaient sentir plus encore la veine du cou. Les Azurs, elles, s'embrasèrent du reste de fureur que cette foutue raison n'arrivait pas à contenir, tandis qu'un rictus mauvais déformait son visage et qu'une voix caverneuse faisait retentir les mots :


- Tu as de la chance que je n'en sache pas plus, l'Espagnol ! Il rapprocha son visage, mèches blondes frôlant le visage mat, Azurs contre Onyx. Beaucoup de chance...

Il relâcha, plutôt violemment ce qu'il tenait entre ses doigts, se reculant d'un pas avant de baisser les yeux sur celle qui semblait en sursit. Il refoula au plus profond de lui une quelconque allusion à ce qu'il ne pouvait pas nommer, cette scène qui souhaitait s'imposer mais qu'il ne voulait pas voir, pas tant qu'il ne saurait pas. Même si céder aux sirènes de la douleur étaient le plus simple et, au fond, ce qui lui permettrait peut-être d'en finir au plus vite avec le doute.

Mais le fait qu'un autre homme que lui la serrait entre ses bras l'empêchait de faire plus. De n'esquisser ne serait-ce qu'un geste vers elle, une attention toute particulière pour celle qui tenait sa vie contre ses paupières closes. Il déglutit, crachant à nouveau au visage de celui qu'il pouvait considérer dorénavant comme un ennemi.


- Quand t'auras fini d'tripoter l'corps d'MA femme, salopard, tu voudras p'tet bien la déposer dans un lit ? Les Azurs devinrent railleuses. Ou alors faut qu'j't'supplies pour qu'tu m'laisses la toucher ?

Ce n'est que lorsque sa propre voix mourut à ses oreilles que retentit la dernière phrase de l'Espagnol, comme une dernière carte à abattre : elle venait de perdre leur enfant. Leur chair et leur sang n'était plus.

D'où celui, vermeille, qui s'exposait à ses yeux.

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Breiz24
Elle, elle dort. Paisiblement, ou presque. Elle récupère. Son sommeil est parfois troublé encore par un spasme douloureux qui la fait tressaillir entre les bras puissants de l’ibère. Mais surtout, elle se repose.

Que lui avez vous fait ?

Tiens… elle connait cette voix… Il faudrait qu’elle ouvre les yeux… il va se passer quelque chose si elle ne les ouvre pas… Quelque chose de terrible… Mais elle est si fatiguée…

Callate gilipolla..

Et voila, ça avait commencé… Mais dans le sommeil elle n’avait pas mal, elle était bien… Elle ne voulait pas que ça cesse…

-Cé qué y ‘ai lui ai fait ? Y’ai été là, moi.. Tou peux en dire autant hijo de puta ? Elle vient dé perdre son enfant..

Cette fois ci, ça risquait de vraiment barder, il faudrait peut être qu’elle se réveille… Mais…

- Tu as de la chance que je n'en sache pas plus, l'Espagnol ! Beaucoup de chance...

Oui, là c’était officiel. Il fallait ouvrir les yeux, vraiment. D’autant qu’elle venait d’être secouée méchamment, et que ça lui tirait le ventre.
Elle gémit, malgré elle, et ouvrit les yeux, juste à temps pour le final.


- Quand t'auras fini d'tripoter l'corps de MA femme, raclure, tu voudras p'tet bien la déposer dans un lit ? Ou alors faut qu'j't'supplies pour qu'tu m'laisses la toucher ?

Ferme la, Milo.

Elle s’extirpe elle ne sait trop comment des bras de l’ibère, elle tremble sur ses jambes et son ventre le tire atrocement. Elle voudrait se coucher, elle voudrait, elle voudrait avoir une outre d’eau chaude sur le ventre, elle voudrait que les crampes s’arrêtent, surtout. Elle voudrait ne pas devoir serrer ainsi les genoux pour maintenir le linge entre ses cuisses, et elle voudrait surtout que tout ça s’arrête.

Ferme la. Il s’est occupé de moi. Il ne m’a pas touchée.

Comment ça, c’est un peu antinomique ? Mais non, voyons. Elle a pour preuve ses cuisses où craquèlent les rigoles de sang séché, ses mains aux ongles noircis de ce même sang, ces taches sur sa chainse blanche. Elle est toute entière la preuve que l’espagnol s’est occupé de tout, et n’a pas touché son corps corrompu par son péché.

Fous lui la paix. Parle lui sur un autre ton !

Ses jambes la trahissent finalement, les fourbes, et elle s’effondrerait si elle ne se cramponnait pas à la chemise du blond avec l’énergie du désespoir. Et les larmes, finalement, parce que ça fait mal, tout ça.

Il n’a rien fait…Il n’a rien fait… c’est moi…

Comprenne que pourra.

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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -
Donatello, incarné par Breiz24
Et qu’on y brille à ton étoile

Et au rictus déformé par la haine du géant blond, c’est un sourire narquois qui éclaire celui de l’ibère, conscient qu’il doute, qu’il s’interroge. Il déglutit sous la poigne sur sa gorge, et le fardeau dans ses bras commence à peser, mais il soutient le regard et se permet même un ricanement quand il sous entend qu’il pourrait supplier après l’avoir relâché.

Elle gigote dans ses bras, elle gigote et descend pour le faire taire. Il ne sourit pas, aussi plaisant que cela puisse être d’entendre une femme le rabaisser, il n’y a rien d’agréable à la voir vaciller. Il n’y a rien d’agréable à la voir suppliante à son tour, pour prendre sa défense, dont il se fout finalement.. Il le hait en face le Blond, autant qu’elle l’aime, il ne dira rien, elle souffre trop, et pourtant il voudrait qu’elle se taise, qu’elle ne lui avoue pas, qu’elle garde pour eux l’immonde secret, car inconsciemment, il tremble à l’idée que son couple souffre de cette fissure vermeille, de ce coup de canif dans leur relation. Un mouvement vers l’avant quand elle tombe sur lui, un mouvement qu’il arrête de tout son être et dont il efface le sentimentalisme, la tendresse qu’il a pour elle.


- Allonge la.. Yé vous laisse.. ma chambre..

Oui, sa chambre, puisque c’est encore sa chambre dans laquelle ils sont, et de laquelle il part sans un mot, le regard jeté est clair, du mépris, il ne la mérite pas, mais il ne le dira pas, il ne perdra pas l’amitié de la jeune femme pour lui.
Milo
S'il ne venait d'intégrer les paroles de l'ibère, une réponse cinglante serait sortie de ses lèvres à l'injonction de la rouquine. Il serait probablement sorti de la pièce, rétorquant que puisque cet homme s'était occupé d'elle à sa place, qu'il continue donc : ils se débrouilleraient rien sans lui. La colère elle, irait même jusqu'à lui faire dire qu'il pouvait s'occuper d'elle jusqu'à sa mort, lui n'assurerait plus cette charge.

Le géant baissa les yeux sur le poids mort qui s'accrochait désespérément à lui, se retenant pour ne pas l'envoyer paître. Les Azurs fouillèrent le visage bouffi par les larmes et l'épuisement à la recherche de l'Argent, le sonder pour essayer de démêler le faux du vrai. Car sa rage était telle qu'il laissa le désespoir de la rousse la retenir debout encore quelques minutes. Et ses yeux de se muer en raillerie lorsqu'il croisa le regard de l'espagnol.

Ce n'est que lorsque ce dernier quitta la pièce que la dextre du blond vint se caler au creux des reins de la jeune femme, la soutenant du mieux qu'il le pouvait. La senestre gantée, elle, se porta à son épaule pour la ramener vers lui. Elle glissa le long de son cou, s'arrêtant un instant sur son galbe souillé par les larmes. Les doigts s'agitèrent contre sa peau, hésitants d'en finir avec leur proie qui s'offrait si facilement.

- Tais-toi.

Sa voix, dure et rauque, claqua dans l'air. La fureur et la haine qui l'habitaient se recroquevillèrent en un instant. Elles ne s'avouaient pas vaincues, mais laissait place à ce dont la jeune femme avait besoin, pour le moment. Tapies dans l'ombre, elles attendraient le moment opportun pour ressortir. Il se racla la gorge, tandis que le manicle se glissait dans les cheveux roux qu'il repoussait doucement et reprit d'une voix plus douce.

- Tais-toi, il te faut te reposer.

Il l'entraîna sur le lit, souillé lui aussi. D'autorité, il la coucha sur la paillasse, fouillant dans le même temps la pièce à la recherche d'un nouveau linge, plus ou moins propre, pour remplacer celui qui, dans la tentative vaine de la rousse pour tenter de l'apaiser, était tombé. Son regard se posa sur un linge qui, à défaut d'être immaculé, était assez propre pour être glissé entre les jambes de sa femme. Ce qu'il fit, avant de se poser au bord du lit, lequel gémit et grinça sous le double poids qu'il devait supporter.

Comme en transe, les gestes du géant étaient doux. Il enroula de nouveau un bras autour du corps frêle et maigre de sa femme, la redressant légèrement, tête appuyée contre son torse. Sa senestre, elle, toujours glissée dans les cheveux qu'elle caressait lentement tandis que ses lèvres se posaient son front.


- Chut, tu n'as rien fait. Je suis là.

Jusqu'à ce qu'il sache ce qu'il y avait entre elle et Don.
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Breiz24
Elle frémit et tremble, c’est l’énergie du désespoir ou bien celle de la colère qui la tient debout, ou plutôt les maigres forces encore vivace dans ses doigts, et dans ses bras. Les mains souillées s’étaient refermées sur la chemise de son époux, et rien, rien ne pourrait la faire lâcher. Rien sauf…

- Tais-toi.

Elle le lâche, elle le lâche et elle s’effondre, c’est lui qui la retient, et sa voix s’adoucit. Elle ne comprend pas la haine dans sa voix, elle ne comprend pas, pas un seul instant, qu’il puisse remettre en question son amour pour lui. N’est-ce pas pour lui qu’elle s’impose ce qu’elle vient de subir ? N’est-ce pas pour lui qu’elle souffre et qu’elle saigne, non pas pour donner la vie, mais pour tuer celui qui vivait en elle ?
Elle ne comprend pas, mais elle est trop faible pour réagir, elle est à bout, le corps a lâché, les nerfs aussi. Plus rien ne la tient. Elle se laisse manipuler par le blond, elle le laisse la toucher, elle le laisse voir la souillure, parce que c’est lui qui l’a implanté cet enfant qu’elle a tué, parce que c’est lui qu’elle aime, lui et lui seul, et qu’il n’y avait que lui qui aurait pu lui faire un enfant puisqu’il n’y a que lui qui la touche.
Elle ne lui en veut même pas. D’abord parce qu’elle est trop faible pour cela, et puis surtout parce qu’elle l’aime trop pour lui en vouloir. Elle n’avait qu’à pas avoir un ventre si fécond, après tout, et ils pourraient s’aimer plus encore, sans craintes.

Elle ne sait plus penser non plus, elle se laisse faire. Qu’il fasse d’elle ce qu’il veut, son ton cinglant a achevé de la briser, plus grand-chose ne lui importe désormais.
Elle veut juste que les crampes s’apaisent. Juste ça.

Et dormir.

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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -
Milo
Adossé contre le mur, il tenait toujours le corps inerte contre lui. Seules leurs respirations se faisaient entendre, brisant le silence plus sûrement qu'un couperet tranchant. Hagardes, les Azurs contemplaient sans vraiment les voir, les preuves de l'impossible. La seule chose qu'elles voyaient, c'était cette couleur vermeille qui teintait la vision du géant.

Il baissa les yeux sur le corps qu'il tenait contre lui, repoussant les mèches brunes, humides des larmes et du sang séché, tandis que sa main droite, elle, tentait de retenir vainement le flot rougeâtre qui se déversait sans pudeur sur un plancher déjà repu, l'obligeant à régurgiter le trop plein. Et son regard, de croiser les Emeraudes vitreuses, un rictus de douleur figé dans une moue suppliante, sa peau, de toucher celle froide et rigide du cadavre qu'il maintenait contre lui. Et lui, fétu de paille prit en pleine tempête, se balançait d'avant en arrière en marmonnant des phrases incompréhensibles, pour tenter d'échapper au cauchemar.

Il secoua la tête, serrant un peu plus le corps de la rousse. Sa vision était brouillée, passé et présent s'entrelaçaient, se mélangeaient, se confondaient, tant les similitudes, troublantes, étaient nombreuses.

La même honte et le même poids sur les épaules, la même peur, qui irradiait dans tout son corps, lui vrillait le ventre et tordait ses viscères. Le même dégoût, se manifestant par des hauts de cœur et un goût de bile amer en bouche. Le même sentiment de solitude face à l'épreuve, incapable de prendre une décision ou de faire quoi que ce soit.

Et surtout, le sang. Qui imprégnait les vêtements, collait à la peau, visqueux, poisseux, rampant sur tout ce qui se trouvait dans son périmètre. Où que son regard se porte, il ne voyait que cela, semblable à une accusation muette et un jugement biaisé. Même le feu qui crépitait dans l'âtre était lourd de menaces. Ne manquait plus que l'ombre de Don, fou de cette cour sans roi, qui, il en était certain, attendait sur le pas de la porte d'entrer en scène, pour le dernier acte.

Il aurait envie d'hurler à sa folie et à la terre de le laisser tranquille. De chasser les démons sirupeux et leurs doigts accusateurs. Que les fantômes soient bannis de ce monde et restent cloitrés dans le leur. Faire taire a colère et la haine à tout jamais, ne plus entendre leur rire sardonique. Car, quelque part, une petite voix au fond de lui savait que tout ce que ces dernières avaient engendré n'étaient que pures spéculations, sans fondement aucun.

Il se recroquevilla sur sa femme comme un enfant, ses lèvres posées sur ses paupières, se balançant d'avant en arrière. Et les aveux Azuréens de se mêler à la chevelure flamme, voix entrecoupée de sanglots s'élevant difficilement.


- Par...D-d-don...Ne moi... J't'en..Prie... Par... Don..N-n-n-ne M-m-moi...
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Breiz24
T-tais toi !

Un murmure plus qu’un ordre, une supplique plus qu’un impératif.
Elle le repousse. Elle se roule en boule, elle cherche un coin de couverture pour se border sur la paillasse, pour garder son ventre au chaud. Elle voudrait bien le masser à nouveau avec l’huile odorante de sa petite fiole, mais sa besace est trop loin et elle ne veut pas tendre le bras.

Elle ne regarde pas le blond, elle ne veut pas l’apaiser. Elle a besoin qu’il soit fort quand elle est faible. Elle le haïrait presque, quand elle a besoin de lui et qu’il gémit et geint au lieu de la souvenir, quand c’est elle qui encore une fois, doit être forte pour eux deux. Presque.
Elle se retient de le blesser, elle retient une phrase qui lui ferait porter la culpabilité de son geste à elle, de toute la force des ses lèvres scellées et de sa mâchoire crispée elle se retient de le chasser.
Elle se contente donc de se pelotonner sous la couverture, essayant de détendre ses muscles endoloris, de se détendre, de chasser de ses pensées l’immonde acte qu’elle vient de commettre, et de dormir.

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- Yolanda n'est pas une boite a idées, C'est un personnage original et copyrighté! -
Milo
Il resta prostré, tentant d'apaiser les tremblements de son corps. Une fois encore, il se devait d'être fort alors qu'elle avait besoin de lui. Une fois encore, il échouait, laissant ses vieux démons reprendre le dessus et sortir de leur cachette putrescente. Pourtant, il ne bougea pas. Laissant les spasmes de la honte et de la colère le secouer. En colère non plus contre sa femme et l'Espagnol, mais contre lui. Il n'était pas sûr de se sortir indemne de ce maelström de sentiments qui l'assaillaient et l'entraînaient comme un fétu de paille. En pleine perdition, il ne pouvait que se mordre les lèvres jusqu'au sang, pour ne pas entamer une autre danse des fous.

Il posa sa main gantée sur le lit, pour tenter de se calmer. Mais la rebelle, douée de vie propre, ne cessait de s'agiter, le faisant crisper ses doigts plus que de raison, comme les pattes d'une araignée à l'agonie. Soubresauts et douleur, voilà ce qui l'animait.

Le silence et sa respiration hachée le sortirent de sa torpeur. Rageur, comme pour faire fuir les rires crissant tout près de ses oreilles, il donna un coup de poing dans le tissu à l'odeur métallique. Il se redressa lentement, s'imprégnant de nouveau du lieu où il se trouvait, se forçant à en intégrer la palette aux aspects chatoyants que le feu entretenait. Il ne se trouvait plus dans ce cabanon maudit, pas plus qu'il ne tenait entre ses bras sa première amante, au souffle inerte et à la peau froide.

Il rampa avec difficulté jusqu'à Breiz, faisant grincer un peu plus le lit, tâtonnant comme un aveugle à la recherche de prises sur lesquelles s'appuyer. Peu lui importait en cet instant, qu'il ne ressembla qu'à une loque dépourvue de toute humanité. Il se laissa tomber à demi sur le corps de sa femme, glissant sa main gantée sous les couvertures, avec difficulté, tant ses doigts étaient eux aussi crispés. Ondulant sous le tissu, il parvint pourtant à la poser sur le ventre de sa femme, à travers la chemise. Tressautant une fois encore, il glissa sa dextre sous le corps frêle, passant une jambe sur celles de son amante, bottes souillant une fois encore le pauvre lit.

Il posa son front contre celui de la rousse, gardant les yeux ouverts, fixement, observant les moindres tressaillements de ses paupières closes. Maladroitement, il voulait se rattraper de ce qu'il venait de faire, comme un gosse inconscient de ses actes, ce qu'il était, malgré lui. Et c'est d'une voix tremblante, qu'il murmura un « je t'aime Breiz », persuadée qu'elle était déjà endormie.

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Breiz24
Elle le repousse faiblement, elle n’a pas tellement envie de le voir, encore moins qu’il ne la touche. Il lui fait mal à la secouer ainsi, et elle elle ne voulait que dormir. Elle ne laisse que la main sur son ventre, parce que la chaleur l’apaise un peu. Un tout petit peu. Légèrement. Il l’aime oui, elle le sait. Elle l’aime aussi. Si elle ne l’aimait pas tant, elle ne serait pas ici, crispée au milieu du sang qu’elle a perdu, qu’elle perd encore, par moment, quand une contraction retourne son ventre plus fort que les autres. Elle voudrait bien encore un peu de tisane, elle voudrait bien encore un peu de cette huile odorante sur son ventre, elle voudrait bien arrêter de saigner et prendre un bain parfumé, elle voudrait se laver de ce sang, et de cette souillure qu’il représente.

Il la croit endormi lorsqu’il murmure, mais elle ne l’est pas, pas vraiment. Elle ne dit rien pendant un moment, et lâche finalement, dans un souffle :


Tu ne voulais pas que je tombe enceinte à nouveau. Il fallait bien que je fasse quelque chose.

Quelque chose, c’était aller chez la vieille qui lui avait sauvé la vie à la naissance de sa fille, et lui confier son tourment, ainsi qu’une bourse pleine d’or pour le faire s’achever. Elle avait eu en échange des tisanes, la rue pour décrocher l’enfant, les autres pour apaiser son ventre après, et les huiles parfumées. Elle n’avait pas voulu attendre, ni en parler. Il fallait que cela soit fait vite, vite, avant que dans sa tête l’acte ne prenne une autre dimension.

Ce n’était pas un bébé. Pas encore. C’est pour ça qu’elle m’a donné de la tisane, parce que ce n’est pas un bébé. C’est rien. Juste un peu de sang et quelques crampes.

Et de fait, cela n’avait été que ça, un peu de sang et quelques crampes. Elle se raccrochait au discours de la vieille pour se déculpabiliser, et parce qu’au fond d’elle-même, elle savait que s’il avait fallu laisser la vieille la fouailler pour décrocher la vie de son ventre, elle ne l’aurait pas laissé faire. Ca avait déjà été son crédo pour Elin, elle l’aurait répété au blond avec la même ferveur. Mourir pour donner la vie, oui. Pas pour la tuer.

Ce n’est rien, Milo, ça ira mieux demain. Tu vas rentrer à la maison avec les enfants, je vais dormir ici. Tu reviendras demain avec des habits propres pour moi. J’ai besoin de dormir…

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