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[RP] A dada sur mon bidet

Luaine
Sur la grande table d’une taverne de Sarlat, trônait quelques papiers vierges, une petite fiole d’encre noire et une plume. Elle avait bien du refaire une bonne demi douzaine de fois sa lettre, elle recommençait pour la énième fois. Les doigts tâchés d’encre, la tête posée sur sa main et le coude sur la table, Luaine réfléchissait. Elle avait de quoi réfléchir pour faire coïncider les dates de leur départ et celle de la réception d’une toute jeune fille en terre limousine et pour corser la sauce, avec leur frontière fermée.

Citation:

Mon cher Heim,

J’espère que ma missive te trouvera en grande forme. Je sais que ces derniers temps la santé de ta femme t’accable. J’aimerais être là pour alléger ta peine. Ca sera bientôt le cas.
Te voir sourire sera ma récompense après ce long voyage.

Je t’écris aussi pour te tenir informer pour ta nièce. Il n’y a pas de problème, je la récupérerais en passant. Il y a peut être la possibilité qu’un groupe de licorneux la récupère sur le chemin m’évitant ainsi de faire un détour. Je pense que ton cousin doit les connaitre.
Je t’écrirais de nouveau dès que ta nièce est avec moi et je m’occuperais des laisser passer.

Prend soin de toi….

Qu’Aristote te garde

Je t’embrasse fort et à tantôt mon ami.

Luaine



Et voilà d’une….Une autre suivrait à l’attention des prévôts des frontières fermées puis une à la demoiselle.

Citation:

Damoiselle Edel,

Je suis Luaine, et c’est moi qu’un de vos oncles a contacté pour vous escorter jusqu’à votre famille.
Je pars d’ici quelques jours, le temps de plier bagages et je me mets en route. Il y a peut être une possibilité pour qu’une escorte passe vous prendre pour vous amener jusqu’à moi. Je vous tiendrais informer sur la suite du voyage.

Qu’Aristote vous garde.

Cordialement

Luaine de Walsh-Montfort


Voilà les courriers étaient envoyés et il ne lui restait plus qu’à remplir sa petite charrette et attendre quelques amis pour le voyage. Sa tête était pleine, il lui restait encore tant à faire, passer au marché, ranger ses affaires….Elle devait vite s’affairer. Le fait de n'avoir plus aucune fonction au sein du Comté, la déchargeait déjà de toute affaire de diplomatie.
_________________
Heimdal
Quelques jours se sont écoulés depuis Luaine avait envoyé sa lettre. Il était
tranquillement dans son bureau lorsque Cunégonde toqua à la porte. Elle apporta une
lettre au Médecin.


Messire Von Strass, on vient d'apporter une lettre.

Elle le donna à Heimdal qui le saisit. Il lui fit un petit sourire pour la remercier. Ces derniers jours, il en fut riche en émotion. Il avait retrouver la petite sœur que sa maman
avait laisser dans un orphelinat. La charge de bailli venait le chargé un peu plus. Cela lui
permettait de ne pas penser à son épouse qui était toujours en haut dans la chambre.

Lorsque la bonne quitta la pièce, Heimdal regarda l'enveloppe. Il en reconnaissait l'écriture, l'ouvrit avec soin. Un sourire de soulagement apparut sur son visage très tiré.
Il pris sa plume et comment ça écrire la réponse à son amie.


Citation:

Ma chère Luaine,

J'ai reçu ta missive avec un grand soulagement. Je suis heureux que tu viennes me soutenir dans la souffrance que je suis entrain de vivre actuellement.
Tant que tu ne seras pas arrivée à destination m'ajoutera une inquiétude supplémentaire.
Je te remercie d'avance de nous aider autant notre famille.

Pour ma nièce, j'annoncerai à ses parents qu'elle arrivera prochainement. Ils seront fou de joie d'en apprendre la nouvelle.

Je vais chercher et te préparer un endroit où tu puisses te loger sans être déranger.

Prends soin de toi et de ma nièce.

Qu'Aristote te garde

Je t'embrasse



Lorsqu'il a fini d'écrire, il sortit de la pièce et se changea pour sortir. L'esprit très encombré, il sortit de la maison pour faire mener cette lettre à son destinataire.

[Sceau retiré car hors-normes. Veuillez relire les Règles d'Or pour le mettre dans les bonnes dimensions et pour, ensuite, retirer mon intervention.
Bon jeu.
Modo Rodrielle]

_________________
Luaine
Une check-list fut établie avec rigueur. La rigueur martiale de la brune n'était pas plus a remettre en question même si son côté un peu étourdi ne l'était plus non plus.
Quelques jours étaient passés depuis l'envoi des courriers et déjà quelques réponses arrivaient.
Le laissez passer avait été accordé, fameux sésame indispensable pour se déplacer sans être poutré et cela soulagea la brune. Une bonne chose de faite.
Elle s'interrogea ensuite sur l'invitée surprise.
Le bon coeur de Luaine l'avait fait accepter immédiatement la demande d'Heimdal pour prendre sa nièce mais à aucun moment, elle ne lui avait posé la question fatidique sur l'âge de la jeune fille, jeune femme....Enfant.....NOOoon!!!!!
Elle n'y connaissait rien en matière de morve, d'incontinence, de popo et autres joies de l'âge tendre. Escorter une jeune fille c'était dans ses cordes mais une gamine, nettement moins et un bébé on n'en parle même pas. Il ne lui avait pas parler de nourrice pour ne pas l'affoler ou car elle était assez grande pour s'en passer?
A vrai dire Luaine commençait sérieusement à s'inquiéter.

S'atteler et s'occuper du voyage, penser à remplir la charrette sans rien omettre, voila qui l'empêcherait de penser à d'autres soucis. Elle aurait le temps pour paniquer. Chaque jour suffit sa peine.

Bientôt elle verrait poindre le minois d'une amie et d'un colosse, qui viendraient grossir sa troupe. Un coup d'oeil vers le ciel qui n'avait pas l'air des plus clément.
Aussi quelle idée de partir en hiver.
La neige commençait à fondre mais la période des pluies arrivait à grand pas.
De gros nuages lourds et gris menaçaient de faire tomber un déluge.
C'était surement un beau jour pour mourir mais surement moins pour voyager.
Luaine soupira et regarda le barda à transporter et la petite charrette à remplir.

Ses petits bras de yaourt non brassé allaient devoir se mettre en activité pour charger tout ça.
Un regard en coin vers Bacchus son frison noir...Qui allait conduire la charrette?
Allaient ils devoir faire la ploum "nique nic douille"?

Elle passa aussi sur ce soucis secondaire quand un coursier arriva avec un pli pour elle. Heimdal!!! Elle reconnaitrait son écriture n'importe où. Avec tant de correspondance entre eux, à remplir tout un tiroir, elle pouvait deviner sans problème l'expéditeur.

Un large sourire éclaira son visage. Il pensait à tout certes, mais lui avait elle dit qu'elle ne venait pas seule?
Partager une pièce avec son amie passe encore mais avec Paul, nettement moins. L'homme n'avait surement aucun don pour la vie monacale et dormir avec lui était surement aussi dangereux que s'amuser à s'abriter sous un arbre un jour d'orage.
Encore un soucis secondaire....A ranger dans une case de son bulbe.
Elle rangea la lettre dans sa pèlerine.

Il ne fallait pas de pensées qui pourraient parasiter sa check-list.
Elle leva un doigt à chaque fois qu'elle comptait les bricoles auquel elle avait pensé.

- Nourriture
- Argent
- Laissez passer
- Armes
- Robes et panoplie de jeune fille de bonne famille

Changement de main....

- couvertures
- ....

Avait elle pensé à tout? Il lui fallait son cerveau annexe, celui de son amie.

_________________
Luaine
La charrette était enfin remplie, les deux mulets attelés et le frison noir de la brune attaché à l'arrière. Le temps se couvrait et quelques gouttes de pluie commençaient à tomber. Luaine fit une moue dégoutée.
Voila qu'Alceste avec ses belles boucles ressemblerait à un bichon maltais et la grande brune aux cheveux longs à un levier afghan. En attendant le déferlement, elle remonta sa capuche pour couvrir ses cheveux et cacher en partie son visage.
Un voyage de nuit et sous la pluie, voilà qui s'annonçait des plus intéressant.
Grosse bouasse et ravines en perspective, les joies des excursions et les désagréments qui vont avec.

Il ne manquait plus que Paul et Alceste pour partir. Ils s'étaient donnés rendez-vous et martialement précise, Luaine focalisait sur le temps. Le temps qui s'écoule...Car le temps qu'il faisait, elle le voyait immédiatement compte tenu que des grosses gouttes commençaient à couler un peu partout.

Un homme arriva un peu essoufflé et trempé comme une soupe. Il marmonna et Luaine du s'approcher de celui-ci.


Comprend po....

Il ouvrit la bouche pour lui montrer sa langue coupée.
Formidable, un muet devait lui parler. LA chance était au rendez-vous aussi bien que les nuages.
Les sourcils plissaient, on aurait dit que Luaine souffrait. Elle souffrait un peu tout de même mais mais pas physiquement.


Bonjour....Je suis Luaine. LU AI NE.

L'homme lui montra que ses oreilles fonctionnaient. Oui bon mais elle n'était pas devin aussi. L'encapuchonnée fit un sourire gêné.
Il lui mima qu'il devait lui parler. Elle fit signe OUI de la tête. Jusque là ils étaient en phase. Le muet devait lui délivrer un message.
Il commença à battre des bras et faire des aller venu avec son cou. Luaine observait la scène un peu médusée. Il lui faisait la mort du cygne ou quoi?

Poule???

L'homme s'arrêta et sourit.

Poule!!!! Et bien je ne comprend pas.

Le cerveau de la brune tournait à mille tour seconde. Pourquoi lui parler de poules. Elle secoua la tête d'incompréhension. Ensuite l'homme fit pivoter son épaule en lui montrant.

Epaule???

Oui c''était apparemment ça. Poule-épaule. Epaule-poule...

PAULLLLLLllllllllllllll????

On entendit presque des chérubins avec leur petite harpe venir chanter un chant céleste pour cette bonne réponse.
Bon, après avoir été toute heureuse d'avoir trouvé, il y avait le deuxième effet. Paul avait quoi?
C'était la seconde étape du message à délivrer.
Le muet tituba et se laissa tomber dans le sol boueux.
Quel artiste se dit Luaine, il manque à être connu.
La lumière se fit.


AAAAh oui mais non non!!!! Paul est ivre dans un coin quelconque de la ville mais je vais pas attendre qu'il décuve hein. Ah ben non!!!!

Elle secouait la tête. Juste avant le départ, il lui avait fait ce coup foireux. Si il avait été devant elle, elle l'aurait éviscéré dans un premier temps, puis émasculé pour lui faire ensuite balancer ses bourses et ses tripes devant ses yeux. Elle enrageait et tournait en rond comme un Chihuahua cocaïnomane.

OOOh il va me le payer....

Le muet attendait tout content. Le pauvre il s'était donné du mal et Luaine lui donna quelques écus pour sa prestation.

Vous direz à Paul, si il se réveille, que la brune avec sa culotte de cheval....Oui pas grave, il comprendra. Donc vous direz à Paul que je suis partie. Puis ensuite....

Elle s'approcha de l'homme, lui prit sa main dans la sienne et leva le majeur du muet.

....Ensuite vous lui délivrerez mon message. Vous lui ferez ce signe là il comprendra.

Luaine regarda l'homme partir en se poilant de rire et resta sous l'appentis d'une cabane en attendant Alceste.

_________________
Alceste
Alceste se dépechait, elle fermait sa modeste demeure de Castillon. Elle avait enfilé dans ses fontes quelques vêtements de changes, une plume quelques parchemins, un ou deux colifichets, pour ne garder sur elle qu'une paire de braies confortables, ses vieilles bottes, un mantel des plus chaud, et hop !! Un petit tricorne sur la tête.

Elle passa devant la mairie et avec un petit pincement au coeur, mit en vente son seul et unique champ. Elle ne laisserait pas grand chose, des souvenirs seulement, et quelques débuts d'amitiés, Kahhlan, Dragonnes, Steillem, le jeune Josselyn, Vanu..

Pas de nostalgie, aller toujours vers l'avant et ce rendre à Sarlat pour retrouver Luaine, avec qui elle avait immediatement liée une amitié si forte qu'elle en devenait fraternelle, elle qui n'avais pas eu la chance d'avoir une grande soeur, cela tombait fort bien...

Les quarante lieux furent franchies tranquillement, elle menait sa monture avec dextérité, aucune mauvaises rencontres, tout allait parfaitement bien, il ne restait plus qu'à retrouver sa comparse.
Une pluie fine commençait à detremper son mantel, elle passa devant les tavernes, quelques une étaient vides, d'autres occupées par quelques ivrognes, pas de Luaine.

La Saint Germain commençait à tirer sa moue des mauvais jours quand elle apperçut la brune, qui l'attendait avec une petite chariotte, bonne idée que cela. Elle sauta à bas de son cheval, et s'avança, grand sourire aux lèvres.


C'est ici que commence l'aventure alors ???

Petit éclat de rire cristallin, quand elle constata que Luaine avait sursautée, elle était certainement en train de cogiter, comme bien souvent ces derniers temps, il faut dire qu'elle vait une nette tendance à se laisser guider pour ce voyage, qu'elle lui avait bien laisser faire toutes les démarches, étudier la carte. Bref !! Elle arrivait la fleur à la bouche..
Gueldnard
Alors qu'il commençait à sombrer dans un léger sommeil un hiboux hulula. Le blond se réveilla en sursaut l'oreille aux aguets, sa main tenant le pommeau de son épée. Il n'entendit rien d'autre que les bruits courants de la nuit. Par précaution, Gueldnard se leva et fit le tour de son campement provisoire. Pendant qu'il faisait son tour de reconnaissance, ses tristes pensées l'assaillirent. L'homme secoua la tête et se concentra sur sa tâche. C'était pas le moment d'être distrait mais ses pensées l'habitait toujours. Gueld plissa les yeux et se lança dans une profonde réflexion. Les secondes s'égrainèrent lentement avant qu'il ne murmure :

Si je fais vite, c'est possible.

Sans se poser de plus amples questions, il sauta sur sa jument et la talonna. A travers la nuit il galopa comme un forcené ne ménageant aucunement sa monture. Le regard déterminé, il avait l'impression d'avancer lentement, comme s'il sentait se décomposer tous les mouvements de sa monture. Des muscles qui travaillaient, des sabots qui touchaient le sol, du souffle qui sortait de ses naseaux, il était en parfait harmonie avec sa jument. Plus loin les remparts de la ville se dessinaient. La garde lui ouvrit rapidement lorsqu'il se présenta. Gueld remonta à tambour battant les rues pavés avant de faire une incartade sur les pavés glissant. N'y prêtant guère attention, il continua jusqu'à la bâtisse qu'il recherchait. Arrivé à destination, il mit pied à terre et rentra. Il arpenta les sombres couloirs jusqu'à atteindre la porte qu'il recherchait. Une faible lueur se dégageait par dessous la porte. Elle ne dormait pas. Exténué il s'agenouilla et s'adossa contre la porte. Il sorti sa lettre rédigé un peu plus tôt et la glissa sous la porte. Gueldnard ferma les yeux laissant une fois de plus ses joues s'humidifier. Il soupira et tenta de se lever pour affronter son destin mais il n'avait que des sanglots pour armes. Soudain, la porte s'ouvrit. Piqué au vif, il se leva essuyant furtivement son visage.

Les yeux cernés, il leva son triste regard vers celle pour qui son coeur s'était épris. Il l'avait senti depuis bien longtemps. Un flamme indestructible s'était élevée en lui, qu'importe les vents, qu'importe la pluie qui pourrait balayer les sentiers qu'il emprunterai. Le masque totalement tombé, il entra. S'en suivit une longue discussion où aucun mot ne sorti de la pièce.

A peine la porte franchit, le blond remit son masque et repris la route vers son campement. Ne trouvant pas le sommeil une fois de plus, il pensa et repensa encore emmitouflé dans sa nouvelle couverture. Il la remonta et la serra bien contre lui pour avoir un peu plus chaud mais surtout pour humer l'odeur qui s'en dégageait. Un nouveau frisson lui parcoura l'échine pendant qu'il se retint de tousser. Soudain il ouvrit la couverture afin de venir laisser la fraicheur s'emparer de son corps devenu bien plus chaud. Le chaud et le froid s'alternait pendant que Gueldnard songeait à son départ vers Tulle.

L'aurore pointa son nez et la route recommença à défiler pour Marguerite. Son commandant semblait dans un état second secoué par quelques spasmes. Le visage encore plus marqué par la fatigue il sentit sa vision se troubler en regardant la porte de Tulle qui se rapprochait. Puissant dans ses ressources, il agrippa plus fermement les rênes de sa monture qui le menait entre les passants et autre voyageurs du jour. Sa tête tournait de plus en plus, ses mains lâchèrent doucement prise avant qu'il se sente basculer vers l'arrière. Gisant sur le sol derrière un voile noir, la populace s'écarta pour laisser la jument filer dans les ruelles de la ville.


[Note au lecteur, passage d'un RP joué en Gargote limousine qu'il est possible de suivre à l'adresse indiqué pour ceux qui veulent comprendre le pourquoi du comment => http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=9024
--Jane.
Jane... Jane... Où vas-tu... Que fais-tu... Qui es-tu...

Je suis le noir dans tes yeux, je suis la nuit de tes oublis... Laissez-moi. Laissez-moi les voix...

Ma main je la tends depuis si longtemps. Si peu se penchent sur elle. Elle est pourtant si blanche. Si douce. Elle sait distiller de si tendres caresses.

Pourquoi.
Le monde est noir pour moi.
Je n'ai jamais vu la lumière du jour.
Aveugle.

Pour vivre je mendie, parfois je vends mon corps.

Ma main se tend vers toi. Mais toi tu passes et jamais ne t'arrêtes.
Mais toi tu passes. Et moi je te respire. Je vous respire. La peur, le stupre, la honte, la suffisance émane de toi, de vous.

Parfois... Une effluve particulière... qui me donne envie d'y poser ma peau.
Vous qui passez sans me voir, je vous connais si bien déjà.

Le noir qui m'entoure, j'ai fini par le comprendre. Je vis avec chaque jour qu'il fait.

Il ? C'est ton Dieu, le Dieu des vivants. Celui qui offre et retire.

Mais toi, ce noir te fait peur, il te rend coupable, tu l'exècre et le fuis sans relâche.

Et sans cesse ma main je tends. De la place centrale, à la ruelle des innocents... Et sans cesse elle frôle les murs crasseux, en connait chaque aspérité ou presque.

Parfois le parvis de l'église m'accueille. Il y fait bon vivre... Peut être son ombre vous oblige-t-elle à être plus généreux puisque les pièces s'entassent dans ma paume avec plus de facilité ? Mais je préfère les bruits des bas fonds. Et ses bordels. Et ses humeurs.

L'équivoque avec vous, c'est que vous ne savez plus lire les signes, perdus que vous êtes dans votre complaisante satisfaction de vous même, de votre sort enviable entre tous, vous semble t'il.

Vous semble t'il.

Vous ignorez vos corps, les cris qui en émanent... Mais moi je les entends... Ils s'écrasent contre mes tempes, affluent sous mes paupières...
Et moi... Moi, je vous vois.

[...]



Et ce jour là les rues de Tulle déversent leur lot de pauvres hères...
Et ce jour là vous échouez non loin de moi.
La forêt... humus et mousse...

Mes narines palpitent de vous sentir. mes pupilles s'étrécissent, sens en éveil.
Votre corps douloureusement lourd s'affaisse sur le sol terreux, silencieux.
Comme le son d'un verre qu'on fait sonner d'un doigt mouillé,
Il pleure.



Luaine
[Tulle]

Midi, un soleil implacable telle une chape de plomb qui tombait littéralement sur les voyageuses....Non vous y avez cru. Reprenons.
Midi, un soleil timide réchauffait quand même nos deux brunes intrépides de l'Ouest. Elles venaient du Périgord-Angoumois donc de l'Ouest.

Le ruban boueux semblait s'élargir pour laisser la cambrousse limousine derrière elles et enfin leur ouvrir la voie vers la civilisation et la ville de Tulle.
Non pas que nos deux brunes étaient chichiteuses mais faire la route de nuit, sous la pluie ce n'était pas une sinécure.
L'ex chancelière rêvait d'un lit, d'un bain, de vêtements propres et d'un bon repas chaud.
Rien qu'en l'imaginant en aurait dit que le tangage de la charrette l'émoustillait.


HUMMMmmmm.....Bientôt Tulle et une auberge. On l'aura pas volé.

Sourire en coin et la narine qui frétille à moins que ce ne soit le mulet de droite qui se soit lâché qui ne fasse frétiller la narine de Luaine mais néanmoins les portes de la ville étaient là.
Soudain un attroupement encombrait le passage. On pouvait entendre "Il est mort?" ou " il a la peste?" ou encore " faisons lui les poches et les dents en or!".

Ancienne barbière du PA, elle ne pouvait rester les bras ballants en entendant qu'on voulait faire les poches à un macchabée pesteux. Elle attacha les courroies de la charrette et sauta au sol en se rattrapant de justesse tant ses jambes semblaient ne plus répondre après des heures sur un petit banc de bois brinquebalant.


GRIiiiiiii, j'ai failli me ramasser la goule.

Elle fit un clin d'oeil à Alceste.

Dégagez y'a rien à voir. Le spectacle est terminée, à votre bon coeur, on passe au bassinet.

Evidemment la foule s'écarta telle la mer rouge et la brune passa telle Moïse. Elle regarda l'homme étendu à sol et se mit à hurler.

GUELDDddddddddddd!!!!

Le blond étendu de tout son long était son ami. Luaine se jeta vers lui, peste ou pas peste, elle n'y pensait plus. Si menteuse, elle y pensait mais il n'avait aucun bubon.
Elle demanda aux gens si il était tombé du cheval et leur visage firent un signe affirmatif. Elle le secoua un peu et essaya de sentir son coeur battre. Tout battait bien...Même la superbe claque cinglante qu'elle lui foutue dans la trogne.


Guellddddddddd!!!!

A peine arrivée en Limousin, voilà qu'elle trouvait son ami inanimé.

Alceste....Farfouille dans ma trousse. Je dois avoir une bouteille d'alcool. Tu peux me l'amener s'il te plait.

Ses yeux émeraudes virèrent au kaki tant la brune était affolée.
_________________
Gueldnard
Allongé par terre totalement inconscient, le blond était dans un autre monde. Son corps venait de sonner le premier coups d'arrêt. La fatigue, les carences importantes en nourritures y étaient pour beaucoup. Enfermé dans ses tourments tel un érudit dans sa tour d'ivoire, il n'avait pas senti le froid s'emparer de lui et loger en son sein une maladie l'affaiblissant un peu plus. Son coeur, luttant de ses maigres forces essaya d'expulser la maladie en provoquant la toux, premier signe que Gueldnard s'obstina à accepter. Le temps passa et le corps toujours aussi sollicité dû mettre un frein afin de mieux lutter contre l'invasion.

La claque monumentale de la brune fut tout juste assez pour sortir Gueldnard de son voyage. Les bruits autour de lui vinrent de loin. Il avait l'impression d'avoir la tête sous l'eau bien que son crâne le brûlait. L'air abasourdi, il ouvrit doucement ses pupilles d'émeraude. Il cligna plusieurs fois les yeux et, malgré sa vision toute trouble, il remarqua une brune assise par terre un peu plus loin. Les yeux grands ouverts, les pupilles plus blanches qu'à l'accoutumé, les vêtements déchiré par endroit, elle semblait le regarder. Était ce elle qui l'avait fait tomber? Il ne se souvenait pas. Son regard vague quitta l'aveugle lorsqu'il se rendit compte qu'on le secouait en criant. Au loin, on aurait cru entendre son nom. Gueld tourna la tête et reconnut Luaine après plusieurs secondes.

Lu … Lu … Luaine?

Non, se ne pouvait être elle, elle était en PA. Il devait rêver ou son esprit lui jouait des tours. Voulant se réveiller, il essaya de se redresser. Les bras battant l'air comme s'il marchait bourré dans le noir, il se redressa tant bien que mal. Voulant se lever par fierté, inconcevable que son corps soit si faible, Gueldnard pris appuis sur ses mains afin de se mettre sur ses jambes. A peine eut il le temps de se mettre sur ses mains que son regard monta vers le ciel. Sa tête bascula violemment vers l'arrière, happé une nouvelle fois par ce voile noir. Cette fois il resta conscient. Les yeux révulsé, il sentit son corps se convulser. Incapable de maîtriser son propre corps, il subissait sous les cris et la pression de son amie qui tentait de le maintenir immobile sur le sol. Son corps venait de lui dire stop une nouvelle fois.
Alceste
La Saint Germain avait décidé de prendre quelques "vacances", voir d'autres paysages, d'autres us, d'autres coutumes, d'autres têtes. Elle avait donc échangé avec plaisir, le fauteuil de procureur, contre celui de la chariotte de son amie Luaine, pas confortable non plus, mais au moins personne à venir la faire travailler comme un bourriquet.
Cela resterait à voir tout de même !!

Elle somnolait tranquillement donc, quand sa comparse lui fit remarquer qu'elles arrivaient en vue des portes de Tulles. La brune se redressa et ouvrit grand ses mirettes noires. Petit attroupement et l'ex chancelière de sauter et courir comme une gazelle - Elle avait décidement passé trop de temps dans l'armée -
Et voilà cela ne loupait pas, elle l'appelait à la rescousse, bon ! Cela commençait bien.
Petit saut élégant, petit pas rapides et attraper d'une main leste la valisette de secours, première urgence et d'apporter le tout avec le sourire en prime.


Voilà ! mais euh .. tu le connais ? Ahh !!!! Tu as vu il a les yeux tous revulsés, vas pas nous refiler un truc contagieux tout de même ?

Elles avaient fait à peine une cinquantaine de lieux et elles mouraient donc loin et pas loin de chez elles. Cruel destin !!
Luaine
En un claquement de doigt, la voyageuse était presque passée du rire aux larmes. Jamais elle n'aurait pensé foutre un pied en Limousin pour tomber sur son ami catatonique. La magistrale claque avait des vertus sans pareil pour faire reprendre ses esprits. Luaine tata la tête de son amie entre ses mains pour estimer les bosses ou autres éraflures dû à la chute.
Il ouvrit les yeux et Alceste arriva avec une bonne bouteille d'alcool.
Quand le blond ouvrit les yeux, Luaine lui sourit. Il l'avait reconnue, ce qui était une bonne chose.


Garde la bouteille Alceste...On va pas gâcher il est réveillé.

Oui ben l'alcool ça coutait cher et Luaine n'était pas venue avec un alambic dans ses bagages.

Voilà ! mais euh .. tu le connais ? Ahh !!!! Tu as vu il a les yeux tous revulsés, vas pas nous refiler un truc contagieux tout de même ?

Oui pas beau à voir. Vert blanc vert blanc vert rouge....Pufff.

Au mot contagieux un coup d'oeil vers son amie fut lancé. Il manquerait plus qu'une bonne maladie contagieuse bien purulente avec un écoulement par tous les orifices de truc suintant et puant.
Hummm que les voyages étaient salvateurs!!! Pas à dire.

Après un regard un brin inquiet, elle essaya de forcer Gueldnard à rester à terre mais comme dit l'adage "d'un bourricot on en fait pas un cheval de course".
Son ami était cabochard et elle l'aida au mieux à se lever quand elle le sentit repartir dans les limbes.

GUELDdddddddddddd!!!!

Quand il faut il faut.

Alceste...Alcool.

Elle prit la bouteille et tira sur le bouchon avec les dents dans un magnifique "sploc" pour l'ouvrir et fila une calade dans sa bouche.
Comme une femme avertie en vaut deux ou tant va la cruche à l'eau qu'à la fin tu me les brises, elle ausculta sommairement son ami.
Glanglions gonflés....Négatif
langue chargée.....Positif
Oeil vitreux à la limite du poisson....Négatif
Boutons sur le corps....Négatif


Non Alceste c'est pas bien contagieux mais ça peut mal virer tout de même. Il a pris un froid. Il semble tout palot c'est à ce demander si il mange.

La rasade d'alcool devait commencer à glisser le long de la gorge et l'inanimé devait commencer à sentir son tube digestif.

Alceste, drôle de présentation mais je te présente mon ami Guelnard. Le beau aux bois dormant.
Je crois qu'on va être quitte pour le transporter dans la charrette et le conduire quelque part au chaud pour le revigorer.
Tu m'aides, sinon je déchire mes braies et je deviens verte...

Un large sourire de toutes ses dents blanches pour qu'elle ne puisse même pas envisager de dire non.
Le cheval de Gueld irait rejoindre celui des brunes de l'Ouest à l'arrière de la carriole.
Luaine zieuta une femme qui semblait aveugle. Elle était maudite avec les infirmes.
Elle repensa au muet qui devait lui délivrer un message de la part d'un ami juste avant le départ et qui se lança dans un concours de mime et là, elle espérait que rien ne vienne s'additionner à son ami déjà dans le coltard. Vu l'état de santé de son ami, ce n'était pas l'aveugle qui l'avait fait tombé mais luaine tenait tout de même l'aveugle à l'oeil....Euuuh la surveillait du coin de l'oeil....Euuhhhhh bon, vous avez compris.

_________________
--Jane.
Il n'est plus seul. D'autres l'ont rejoint.
D'autres qui veilleront sur ses yeux, sur son corps.

Alors lasse, je me lève parce que le temps est venu.

Le choix nous échappe, il ne dépend de nous.
Nos routes sont tracées. Les signes ne manquent pas.
Pour ceux qui les entendent.

Décisions inutiles en futiles convictions.




** J'avais rêvé d'une autre vie

Mais la vie a tué mes rêves
Comme on étouffe les derniers cris
D'un animal que l'on achève

J'avais rêvé d'un coeur si grand
Que le mien puisse y trouver place
Mais mon premier prince charmant
Fut l'assassin de mon enfance

J'ai payé de toutes mes larmes
La rançon d'un petit bonheur
À une société qui désarme
La victime, et pas le voleur

J'avais rêvé d'un seul amour
Durant jusqu'à la fin du monde
Dont on ne fait jamais le tour
Aussi vrai que la terre est ronde

J'avais rêvé d'une autre vie
Mais la vie a tué mes rêves
À peine commencée, elle finit
Comme un court printemps qui s'achève

J'avais rêvé d'une autre vie
Mais la vie a tué mes rêves
À peine commencée, elle finit
Comme un court printemps qui s'achève

La nuit, la nuit, je sombre en mon corps
Et je m'abandonne à des sinistres corps à corps
La nuit, la nuit, pour deux pièces d'or
Quand ils font jaillir en moi leur pitoyable effort
Ils ne savent pas qu'ils font l'amour avec la mort !




**(J'avais rêvé d'une autre vie (la chanson de Fantine). Extrait de la comédie musicale "Les misérables")




Gueldnard
Les convulsions passées, Gueldnard senti un liquide lui brûler la gorge. La brûlure passagère se radoucie laissant soudain une chaleur bien faisant se répandre dans son corps. Le voile se dissipa lentement. Ses sensations revinrent peu à peu sortant un peu plus Gueld de sa torpeur. L'homme cligna des paupières et aperçu son amie en compagnie d'une inconnue. Toujours dans le coltard il réussit néanmoins à sourire faiblement en direction de son amie pour la rassurer. Sentant les deux femmes s'approcher de lui pour le soulever il se laissa faire. Soulagé par l'aide apporté, il arriva à marcher un peu afin de ne pas faire subir tout son poids à ses bienfaitrices. Bien qu'il n'eut pas la force de marcher seul, il ne pu s'empêcher de protester une fois assis dans la charrette.

Non mais ça va … j'ai juste fait une mauvaise chute. J'aurai pu marcher tout seul hein.

Sous le regard sérieux et réprobateur de Luaine, il détourna rapidement l'attention. Il jeta donc un oeil à la donzelle qui l'accompagnait.

Z'avez du courage de la supporter, savez que ça peut devenir une terreur hein. Mais sinon jpense que comme compagne de voyage, z'avez pas choisit mieux. Fidèle et loyal comme pas deux c'est une personne d'exception.

Les idées plus claires, le blond n'avait pas tardé à remettre son masque de trublion afin de ne pas inquiéter la Périgourdine. Il se laissa trimbaler dans la charrette espérant qu'elle le ramène à son camp. Cette hypothèse était tout bonnement peu probable car connaissant Luaine, la sadique barbière, elle n'allait pas le laisser seul. La solution la plus logique et la plus probable était l'auberge. Il allait devoir user de persuasion en leur proposant de boire des chopes pour ses retrouvailles mais là encore il y'avait peu de chance que ça aboutisse. Gueldnard était condamné à subir un interrogatoire poussé et d'un examen de la part de son amie. Tel un funambule il allait devoir satisfaire la curiosité et la ténacité de son amie tout en ne révélant pas grand chose. Comment expliquer qu'il ne dormait presque pas depuis bien des jours et qu'il n'avalait qu'une ou deux bouchée de pain par jour?
Songeur il laissa son regard se perdre sur la forme de la mendiante atteint de cécité. Hum énigme de plus … Il aurait des choses à lui demander.

Discrètement, Gueld bougea ses jambes afin de jauger sa force mais ses elles étaient toujours engourdies. La charrette arriva devant l'auberge, lui qui voulait tenter une diversion le voilà dans d'beaux draps. Il n'allait pas y couper à l'examen de la barbière. Manquerait plus qu'elle profite de cet instant pour ressortir de vieilles coutumes comme l'épilation au miel et toutes les autres joyeusetés. Tentant le tout pour le tout, il s'avança jusqu'au rebords de la charrette et se lança à l'abordage de la taverne. Il n'eut le temps de faire deux pas que ses jambes s'écroulèrent. Gueldnard se rattrapa à la poutre de la devanture de l'auberge pour ne pas s'étaler de tout son long. Dans une position inconfortable, il lança d'une voix qui se voulait convaincante.


Rha fichu cailloux, y'en a partout qu'on trébuche bientôt à chaque pas.

Dernier regard vers Luaine. Au fond de lui, il était conscient qu'il n'allait pas couper à son examen et qu'il allait devoir faire glisser son masque afin de lui révéler en partie la raison de son état. Son masque allait glisser mais il allait se battre pour pas qu'il soit complétement à jour, pour ne pas dévoiler son âme. Il savait son mal passager mais il se rendit à l'évidence que la seule solution allait être les soins de la Monfort. Tel une bête blessé, il se laissa choir sur les fesses, vaincu.
Luaine
Le blond au visage d'ange, aux yeux toujours mélancoliques et malicieux à la fois, fut allongé dans la charrette par les deux brunes. Aucunement question qu'il leur faussa compagnie ou se défila sous de fallacieux prétexte. Luaine connaissait son ami, le savait fort sous ses airs frêles et il essayerait de se faufiler entre ses doigts de barbière comme une anguille. Son regard de jade revint de feu, nullement obligée d'ouvrir la bouche pour lui intimer l'ordre de se laisser faire. Il avait comprit que la brune ne rigolait pas.
Les gens qui comptait pour elle étaient fort peu et c'est comme une louve qu'elle aimait veiller sur eux. Gueldnard en faisait parti, heureusement pour lui ou malheureusement pour lui.
La charrette un peu brimbalante, conduisit le trio dans une auberge.

L'ego de mâle de Gueldnard le poussa a faire du zèle et à se lever tout seul pour rallier les quelques mètres de la charrette à l'auberge. Il tituba prétextant un caillou. Luaine le regarda inquiète. Depuis qu'elle était partie avec Alceste, même si le temps ne s'y était pas prêté, elle avait gardé une certaine bonne humeur mais là, les nuages gris revenaient assombrir les sinoples de la brune.
Il tentait de faire de l'humour, lui cachant ainsi son préoccupant état de santé mais elle ne comptait absolument pas qu'il prenne la main mise sur la discussion et qu'elle se laisse amadouer par ses paroles sans doute doucereuses pour ne pas lui dire la vérité. Véritable petit inquisiteur quand elle le voulait, la Montfort pouvait se transformer en Torquemada.

Oui sans doute un caillou...

Regard sur Alceste, un sourcil levé du genre "il se fout de nous là".

...Tu t'y connais en caillou. Ta tête est aussi dur, espèce de testard. Tu vas me laisser faire. Je ne pourrais pas repartir sur les routes le coeur léger en te sachant si mal.

Le trio s'installa dans l'auberge et la brune sortit sa bourse puis commanda des hypocras. Outre le fait que c'était sa boisson préférée, ce nectar sombre avait la faculté de requinquer puis elle commanda trois plats de bouffe locale, à savoir de la limousine bien gouteuse.
Son regard se posa sur son ami. Elle ne l'avait jamais vu la mine si émaciée. Elle prit une main dans la sienne.

Gueld...Tout à l'heure quand tu es tombé c'était surement du à de l'épuisement ou de la fatigue. J'aimerais que tu me racontes ces derniers jours ce que tu as mangé et ce que s'est passé.
Tu dois être un peu surmené. Raconte moi s'il te plait....
Ne n'oblige pas à me servir de la force pour te faire parler, je n'hésiterais pas. J'ai toujours des bandelettes de tissu et une bonne cire de miel est très facile à faire hein...


Un sourire tendre et amical se dessina sur le minois de la Montfort.
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Gueldnard
Aidé une nouvelle fois par les deux femmes, le blond fût assis sur une chaise dans l'auberge du coin. Le tenancier accueillit les nouveaux arrivant avant de prendre la commande que dictait Luaine. Légère révérence et le voilà parti s'exécuter dans l'arrière salle afin de satisfaire sa clientèle. Les yeux légèrement cerné marqué par la fatigue qui ne plaidait pas en sa faveur et il se voyait mal s'embarquer dans une plaidoirie perdue d'avance. Devait il lui dire que sa tête blond semblable à un épis de blé était dans l'attente de la grande faucheuse pour la moisson de la prochaine décennie. Que pour l'heure, la mousson s'éternisait tandis que son coeur restait épris d'un amour utopique? Assurément non. Même pas en rêve, bien qu'il se laissait aller, il n'avait de toute façon pas l'intention de mourir. C'était un coups à ce qu'elle se fasse du mauvais sang pour pas grand chose. Soudain, la brune venait de lui trouver son parfait plaidoyer, le surmenage.

Bon ... d'accord. Alors j'ai du manger ... huuuuumm ... une miche de pain durant la semaine. J'ai pas faim en ce moment.

Son regard se perdit dans le vide rejoignant inéluctablement un regard charmeur, des lèvres carmins.... Se reprenant rapidement, il poursuivit.

Il est vrai que je dors pas beaucoup entre les gardes que je fais et mes fonctions de CAC. Je suis assez tourmenté ... je ne saurais pas dire pourquoi.

Menteur!!! Gueldnard tira une grimace et misa tout sur la bonne foi. C'est vrai, la grimace pouvait après tout être interprété comme s'il était désolé de ne pas en dire plus parce qu'il ne savait pas d'où venait ses maux. Il en avait dit assez et était déjà bon pour rester au repos forcer à se faire engraisser comme une oie.

L'aubergiste interrompit pendant quelques instants la discussion en amenant le repas commandé. Se sentant observé, il pris une ou deux bouchées avant de lancer un regard à son amie. Il se força à avaler sentant toujours son estomac noué. Il avait l'impression de manger de la terre. Un nouveau soupire et le blond mangea la moitié de son assiette sous le regard de Luaine, tel une mère guettant son enfant. Repus il repoussa sa pitance.


Assez, j'en peux plus et tu vas pas m'forcer. Ha ça non, tes bandes de miel tu pourras les manger.

Gueldnard pris conscience à ce moment là que son masque s'était de nouveau bien accroché. La mélancolie et le mal qui l'habitait s'était rangé dans une partie de lui. La compagnie qu'allait lui offrir Luaine allait lui changer les idées. Il suivrait ses indications pour l'avoir moins de temps sur le dos, en permanence à le surveiller et bientôt il n'y paraîtrai plus rien. Gueld changea rapidement la tournure des choses afin de satisfaire sa curiosité.

Alors, dis moi que viens tu faire avec ton amie dans le Limousin? Tu comptais me faire une surprise? Si c'est le cas, c'est sacrément réussi. Tu vas rester un peu dans le coin ou tu as une destination à rejoindre sous peu?

Le Limousin se tourna vers celle qui semblait accompagner son amie.

J'ai pas saisi votre nom tout à l'heure, vous vous nommez? Vous êtes aussi de Sarlat?

Gueld regarda tour à tour les deux femmes manger avant de repartir inéluctablement dans ses pensées. Un visage hantait toujours son esprit. Bientôt, les mots d'un poème raisonnèrent dans son esprit ajoutant une pincée d'émotion supplémentaire. Le flot s'écoula doucement comme le clapotis de l'eau tombant d'une fontaine jusqu'à ce que ... plus rien. Comme s'il n'y avait plus d'eau. Le blond chercha dans son esprit mais la suite du poème ne vint pas. Projetant de chercher dans ses affaires, il fût sortie une fois de plus de sa rêverie par une parole lointaine. L'ambiance de l'auberge se fit plus présente, le penseur totalement revenu à lui écoutant son amie, il lui lança un sourire comme si de rien n'était.
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