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[RP] A dada sur mon bidet

Franckshinatra
Si les choses bougeaient, en Périgord, il n'en allait de moins davantage en la sacristie du maigre vicaire... Certes, point de commune mesure avec les incompétences politiques des uns, des inexistences militaires des autres, et des lacunes financières de la plupart... certes, aucune relation entre une fuite en avant et le sol aux carreaux de terre cuite de la petite chapelle. Pourtant, il s'en passait aussi, en ce lieu consacré à la foy et la vie sous toutes ses formes !

Pour la dernière fois, Smith, je t'ordonne !

La voix du blond, parfois prenait des allures "paternelle". Mais son volume était loin d'égaler ne fusse que le souffle du Très Haut. Après tout, il n'était qu'un ministre ridicule, et il le savait. Mais il était aussi le père de cette laie déraisonnable, qui prenait malin plaisir à la provocation gratuite !

Et inutile de me donner du "grouik", pauvre rôti en devenir !

S'occuper, parfois, réclamait du temps. Le maigre prélat en avait plus qu'il ne le souhaitait, à vrai dire, et cela le navrait. Mais jamais il ne s'en plaignait et conservait sa conviction pour que chaque dimanche, la messe fut toujours un joyau offert au Très Haut.

Dieu te commande, entends-tu ? IL exige que tu laisse une fois pour toute mes sandales ! SI quelqu'un poussait cette porte , comment oserais-je faire comme si j'allais va-nu-pied ? Allons ! Dernière prière, salciccio mio !

Il s'était entrainé, pourtant : une voix profonde, autant que sa tessiture naturellement aiguë le permettait. Mais il n'arrivait qu'à obtenir grognements d'asthmatique enrhumé. Cette bestiole le rendait fou, malgré elle... Car , en somme, elle n'avait aucune conscience de sa malignité à l'égard du saint homme. et la pensée sans doute aidant à la réalisation des œuvres divines, la laie finit par recracher la sandale du pauvre fagot humain, avant de filer dehors, en quête d'une truffe, ou d'une châtaigne oubliée même des lièvres.

Le blond vicaire se pencha, en soupirant. comment ne pas constater que la sainte sandale avait était proprement sucée par des humeurs porcines, et que son nettoyage promettait pour le moins, un aller direct - et un premier rang - dans un carrosse royal vers le soleil ! Ce fut donc tout à la toilette de ses cuirs abimés que le blond fut surpris, par un messager de Sarlat.

Un gros homme, engoncé dans un gilet de cuir trop étriqué pour sa graisse, suintant par les aisselles une sueur piquante, s'inclina devant le prêtre. Le respect était flagrant, et le silence du messager marquait sa conscience de n'être qu'un fieffé fainéant. Le pli fut tendu avec lenteur, et le blond put remarquer à quel point les doigts boudinés du pauvre homme étaient gonflés. Avant qu'il ne parte, il lui fut offert, en guise de remerciement, une poignée de fruits secs, que le poupin mercure piocha lui-même dans l'assiette tendue. La lecture allait pouvoir se faire... Seul...

Non sans crainte, les doigts fins et précis du vicaire glissèrent une lame entre la cire durcie par le voyage, et le vélin ramolli entre autre par l'humidité consanguine de gros messager. Il fallait en avoir le coeur net ! et le coeur du blond en eu pour ses écus ! La bienséance aurait était hors de ses manières, le maigre prélat se serait mis à danser, en gloussant comme une nonne apprenant que l'homme n'est pas un ennemi ! Mais il n'en fit rien. Il se contenta de sourire et de replier le courrier, avec un soin tout paternel, et sans sans rendre compte, une caresse le long de la pliure.
Elle revenait !
Celle qui sentait le varech revenait !!!

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Vicaire de Sarlat - Aumônier de l'Ost du Périgord
Luaine
[Je suis venue te dire que je m’en vais…]

Dans notre cœur, il y a des places que l’ont sait être vides. Le temps nous promène aveugles, sur ses chemins où nous côtoyons sans les voir d’autres âmes. Parfois leur quête s’éloigne de la notre durant des siècles. Puis un jour quelqu’un surgit et là nous savons. Luaine avait emprunté une passerelle trop fragile qui la liait à l’autre. Ce pont aurait pu être en fil de soie aussi fin d’une toile d’araignée et fatalement il s’étiolait en fin lambeaux. Elle ne voulait pas tomber dans l’abîme sans fond.

Elle s’était engagée dans un jeu d’ombre et de lumière, cueillant des poignées d’herbes folles au revers du monde. Maintenant elle devait serrer les lèvres pour enfouir tout ce qui n’était pas dit. Elle devait lier ses poings pour ne pas frapper de rage.

Une brume épaisse entourait la brune comme si elle se déplaçait dans un rêve. Où était cette réalité qu’elle préférait fuir ?
Ses sentiments devaient se consumer pour un temps au moins, peut être plus, mais si le très haut le voulait, ils renaîtraient tel le phénix plus ardent et éblouissant qu’auparavant.
Elle ne voulait que des cendres et d’un mouvement de la main, balayer ce présent pour la rendre plus forte. Voir enfin la brume se dissiper, ôter ce voile opaque qui barrait sa vue et son jugement. Par Aristote comme elle détestait se sentir aussi vulnérable, comme si des opiacés avaient pénétré son corps pour aspirer sa substance vitale.

Pendant quelques jours, elle avait imaginé partir sans un mot, pendant qu’il n’était pas là. Ne pas voir son visage, ne pas entendre sa voix, pour lui facilité la tâche de peur de faillir.
Au final, il lui était impossible de lui faire cela. La peine partagée aurait été sans doute pire. Ne pas dire au revoir, ne sachant pas si le destin les réunira à nouveau, rester sur sa faim sans pouvoir revenir en arrière.

Elle n’était sûre que d’une chose…Son départ ne devait pas trainer et son mensonge devait être crédible. Ce n’était pas dans sa nature d’être fausse. Heimdal subirait le baiser de Judas pour son propre bien et celui de la brune.
Un mensonge bien tourné était quelque fois bien plus convainquant qu’une vérité…Elle trouverait et y mettrait du cœur à l’ouvrage, sachant que les mensonges pieux sont ô combien pardonnables.

Dans l’hôtel particulier, seule en tête à tête avec Alceste, elle s’était livrée. Un cahier des charges fut établi pour leur départ et elles devaient s’y tenir.
L’absence d’Heimdal leur facilita la première tâche, à savoir le rangement de leurs affaires dans leur malle, sans questionnement. Tout était prêt. Plus l’heure fatidique de leurs retrouvailles qui se muaient en au revoir, avançait, plus Luaine sentait des étaux venir comprimer ses entrailles. Elle avait demandé à Alceste de dire prestement au revoir à Heimdal, pour la laisser seule avec lui et feindre la mystificatrice qu’elle n’était pas. Elle porterait un masque, pas celui de la passion d’un rouge écarlate mais celui de l’amie sincère et bienveillante qu’elle était malgré tout.

Elle priait en son for intérieur pour garder toute contenance et maitrise d’elle-même, pour ne pas s’effondrer d’affliction et faire tomber son masque. L’ex chancelière garderait un sourire d’apparat comme l’ex grande diplomate qu’elle avait été.
Le sourire d’Heimdal entra avant même l’homme dans la pièce. Il était rayonnant, il ne savait pas…
Il savait juste que ce voyage avait une fin mais comme Luaine n’avait pas posé de date butoir, il devait penser que le retour n’était pas d’ors et déjà d’actualité.
Le sourire du procureur lui fit l’effet d’un crève cœur mais elle garda toute dignité, sans rien laisser paraitre. Deux baisers furent déposés sur ses joues, deux baisers bien lents pour profiter des derniers.


Heimdal je suis ravie de te voir. Je…Je n’ai pas une très bonne nouvelle à t’annoncer mais nos bagages sont prêts et nous pensons partir ce soir pour arriver au Mans demain dans la journée.
Tu savais que mon voyage avait une date d’expiration et elle vient d’arriver. Je reconnais que la nouvelle parait un peu rapide mais nous en avons parlé hier avec Alceste et nous avons décidé de faire ça sans tarder. Tu sais que je ne suis pas pour les adieux larmoyants que j’aurais du ruminer depuis l’annonce de mon départ…Il se fait sur le vif et je n’aurais pas le temps de bien comprendre que je serais loin.


Il était où le mensonge ? Elle devait y arriver…..

Un évènement majeur nous a pressé, tu t’en doutes bien….."je t’aime".

Il était inutile d’invoquer les soucis de Léanice qui était sa cousine par alliance en plein divorce houleux. Heimdal et Luaine avaient, d’un accord commun, refusé de prendre part au débat et de n’en point parler.

Le PA est à feu et à sang et nous nous faisons du mauvais sang pour nos amis restés au pays. Bien sûr que notre retour ne changera pas la donne mais nous aurons l’impression de participer. Je sais que tu comprends !!!!

Elle lui coupa l’herbe sous le pied avec une telle fin de phrase il ne pouvait que comprendre sans pouvoir répliquer une argumentation contraire. Encore qu’il était procureur et que si l’envie lui prenait lui pouvait démonter son argument qui ne tenait pas la route.
Non, vraiment, elle n’était pas bonne menteuse, elle devait faire des efforts dans ce domaine qui était pourtant l’apanage des femmes. Il ne fallait pas qu’il comprenne la vraie raison du départ…Mais c’était mal engagé. La Montfort voulait être une figure de bronze, un marbre grec, inhabitée de tous sentiments mais son tempérament sanguin était là pour lui rappeler ses bons sentiments.


Je veux te demander un service, si tu peux faire porter nos malles sur notre charrette et trouver un serviteur, dans les jours à venir pour qu’il nous les ramène. Nous préférons partir avec nos montures pour être plus rapidement rentrées….. "apprend moi à vivre où tu n’es pas".

Elle balança un sourire qui sonna faux et évita de prolonger un regard sur ses lèvres ou sur ses doigts, s’empêchant de songer aux caresses qu’ils pouvaient prodiguer.
Ses paroles ressemblaient à une logorrhée insipide car elle n’y croyait pas elle-même, alors comment voulait elle le convaincre de la véracité de ce fallacieux prétexte. Un gros mensonge bien gras et lourd, un tellement énorme qu’il ne pouvait pas s’inventer, il lui fallait bien cela.
Une partie de ramponneau laissée en suspend sur sarlat ? La Reyne qui venait la voir au sujet d’une pâte à dents car elle refoulait du goulot ? La Comtesse du PA s’était fait enlever et elle voulait être sûre qu’on ne paye aucune rançon ?


Alceste doit rencontrer son promis, sa famille a arrangé un mariage et elle n’a pas le choix. Elle ne t’en a pas parlé car elle est si discrète et aussi elle ne le prend pas très bien. Evite de lui en parler. Nous allons tenter de faire fléchir sa famille.

C’est avec un regard fuyant qu’elle lui annonça ce mensonge éhonté. Il ne fuyait pas seulement le repentir de la duplicité mais aussi le refus d’aveu de ses sentiments.
Une volonté réduite à néant en un battement de cil quand ses yeux remontèrent, comme dirigés par une autre, vers celui qui faisait battre son cœur. Elle avait croisé son regard qui resta accroché, lançant une supplique silencieuse.
Il fallait qu’elle quitte la scène avant de lui dire je t’aime, qu’elle rompt le fil qui la lie à son sort, pour que jamais il ne dompte son orgueil. Elle devait disparaitre avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils se brûlent les ailes.

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Heimdal
Le procureur de la cour d'appel ne se rendait pas compte que le temps passait très
vite. Durant cette période, il avait trouvé en Luaine une soupape de détente. En fait,
Heimdal recevait des courriers d'Argentan de la part de la gouvernante sur l'état de santé
de son épouse et de la part de la nourricière des nouvelles de ses deux enfants. La
situation de son épouse l'accablait beaucoup et le soutien que Luaine lui donnait fut très
important. Sans cet apport, il aurait sûrement sombré dans la folie ou dans le néant.

La présence médicamenteuse de l'ex-chancelière devient pour Heimdal comme une
drogue. Plus Luaine était proche de lui, mieux il se sentait. Elle lui apportait ce bonheur
qu'il lui manquait tant depuis quelques années. Il se rendait compte que quelques choses
se nouait entre les deux. Avec le temps, le sentiment du médecin envers sa protectrice
devient de plus en plus intime. Il le remarquait surtout au moment où il lisait ces
derniers jours les lettres de la gouvernante. Cette lecture le mettait malaise et l'intendant
avait compris alors qu'il aimait cette femme aux yeux verts.

Maintenant, lorsqu'il prenait sa garde, son esprit fut complètement ailleurs. Le visage de
Luaine se dessinait dans sa tête. Il avait beau essayé à penser à autres chose. Il ne
pouvait pas lutter et ce visage souriante et douce lui revenait à l'esprit.
Le jour fatidique arrivait, il ne voyait rien venir. Il entra avec le sourire dans la pièce au
Luaine était présent et Alceste lui fit un au revoir très rapide. Elle veut lui annoncer une
mauvaise nouvelle. "Aïe" se dit-il, que pouvait-il bien s'agir.

Il n'aurait pas imaginé qu'elle allait partir maintenant, il savait qu'elle devait retournée
dans son comté. Mais pourquoi maintenant et tout de suite. Elle évoquait des raisons qu' il
n'écoutait pas vraiment les raisons. Il devait s'y faire. Ses sentiments envers elle
doivent-ils restés sur la touche ou que devait-il faire.... Il resta silencieux. Aucun son ne
parvenait à sortir de sa bouche. Si elle n'était pas devant, il aurait vacillé et écroulé de
chagrin. Il resta impassible comme devant un tribunal où l'on ne montre aucun
sentiment. Mais dans cette situation, cela fut très difficile pour lui. Il reprit le sujet des malles.


Je regarderai pour trouver un coursier qu'il fasse le voyage pour vous amener vos
affaires.


Il n'arrivait plus à rester en place, il devait sortir pour expulser ses émotions négatives
qu'il avait en lui. Il s'approcha d'elle et lui donna un baiser de quelques secondes sur la
joue sachant que c'était le dernier qu'il lui donnait pour un long moment. Lorsqu'il finit, il
lui dit en chuchotant:


Je te retrouverai…tu me manques déjà..

Heimdal ne devait pas dire plus ou ne pouvait dire plus, il voulait finir la phrase par "Je
t'aime". Cela ne servait à rien qu'il reste plus longtemps dans la maison. Il sortit de la
pièce et de l'Hostel le cœur triste en laissant toutes les portes ouvertes.

L'air extérieur lui faisait du bien. Il voulait être seul pour l'instant, rien ne l'intéressait
pour l'instant. Sa journée était pour lui déjà achevé. Il se déplaça en courant sur une
colline à la sortie de la ville où il avait passé d'excellent moment avec Luaine. Peut-être
avec la chance, elle passera sous ses yeux sur le chemin qui se trouvait en contre bas. Le
pauvre arbre recevra un coup de poing de la part du procureur et ce dernier grimaça de
douleur.

Ses pensées étaient tournées sur ce visage doux et souriante. Pourquoi maintenant, il en
avait encore plus besoin d'elle que d'habitude. Il s'écroula en s'agenouillant devant
l'arbre et posa sa tête contre. Une larme perlait sur son visage, il n'a pas pu exprimer ses
sentiments à Luaine, mais il espérait qu'elle aurait compris son geste. Pourquoi la vie ne
marchait jamais comme on le désire. Aristote avait décidé de les tester ou bien est-ce
pour d'autres raisons.

Après un long moment, il ne savait pas exactement. Il s'assoit contre l'arbre et plia ses
genoux. Ensuite, il posa ses bras et sa tête sur les genoux. Il se remémora les
merveilleux moments qu'il avait passé avec elle. Le visage souriant de la belle déesse lui
apparut à nouveau. Il était maintenant convaincu, son but dans la vie, il l'avait. Dès qu'il
avait la possibilité il ira la rejoindre pour la chérir, pour l'aimer.

Heimdal lève la tête sur l'horizon et voie au loin deux personnes à cheval, peut-être est
ce elle avec Alceste. Il poussa un soupire et dit alors :


Que Arisote te protège, Luaine et je te retrouverai dès que je pourrais te rejoindre
pour te dire que….


Et finit sa phrase dans sa pensée en disant "Je t'aime", une nouvelle larme coule sur le
visage. En reposant sa tête entre ses bars, il ferma les yeux…

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Luaine
[Agnus Dei sur l’autel d’Alençon]

Arrivé aussi léger qu’une plume, il était reparti comme emporté par une violente bourrasque.
Quelle mouche l’avait piqué ?

Luaine espérait un « oui mais non, ne pars pas… », mais il ne pouvait pas se le permettre. Ils savaient que si elle restait, fatalement, leurs sentiments prendraient le pas sur la raison. Elle attendait tout, elle n’attendait rien…
Comment lui en vouloir ?

Sa réaction la conforta dans l’idée que son amour était partagé. Le visage de la brune pris une teinte encore plus lilial que d’ordinaire quand il embrassa sa joue, lui dit qu’elle allait lui manquer et parti aussi vite que possible. Elle tendit le bras pour l’agripper sans oser le faire et son bras resta suspendu dans l’air en le regardant s’éloigner, jusqu'à le perdre de vue. Elle ne le quitta pas des yeux en espérant qu’il ne se retourne pas ou qu’il le fasse. Elle était déjà puni de son refus et déjà cela lui pesait et empoisonnait son âme. Sans aucun doute qu’elle paierait les frais de l’ennui de son absence mais il ne pouvait en être autrement.

A cet instant, Luaine se dit qu’aimer était une maladie. Une foutrement redoutable maladie. Le mal s’insinuait subrepticement puis se développait lentement, distillant son poison dans les veines jusqu’au cœur. Une fois que le cœur était infecté, il n’y avait plus grand-chose à faire. La maladie expirait sa vertu dans une lente agonie que seul le temps pouvait guérir.

Ses blessures pouvaient être mortelles et alors tout secours devenait inhumain. Tout autre sentiment était étranger sauf celui du désespoir.
Son bras tomba lourdement le long de son corps, quand elle le vit franchir la porte.
Voilà, il n’était plus là.

Une envie de lui courir derrière, de se jeter dans ses bras, de lui implorer de ne pas la laisser partir….Mais elle savait qu’ils le regretteraient.
La Montfort sentit un froid, comme un courant d’air tout autour et à l’intérieur de son corps. Il n’était plus là pour la réchauffer de ses paroles ou la couver de son regard.
Devait-elle lui laisser un mot ?
Devait-elle lui écrire un « je t’aime » sur un papier qu’il verrait à retour ?
L’envie était forte mais la douleur serait vive après un tel aveu et cette foutue séparation par obligation de vertu.
Son visage soudain fut baigné de larmes sans pouvoir retenir le flot qui la submergeait. Ses phalanges devinrent blanches tant ses poings se crispaient.

Alençon pareil à Vérone, se noyait sous un torrent de larmes.
Comment être forte quand on aime ?
La brune devait puiser en elle cette force, elle n’avait pas le choix des armes pourtant elle ne rêvait que de faire parti de lui, que d’être toujours près de lui, que de partager ses jours et ses nuits…
Elle ravala ses pleurs, elle ravala son ressentiment, elle ravala sa colère pour mieux avancer.
Un serviteur ferma les portes jusqu’alors ouvertes comme pour signifier qu’il était l’heure de tourner la page.
Il fallait qu’elle frappe, il fallait qu’elle hurle…
Elle monta dans la chambre prendre ses derniers effets pour remplir ses sacoches accrochées sur les flancs de sa monture.
Son frison noir n’attendait qu’un mot pour s’enfuir.

Alceste resta muette. Quoi dire ?
Toute parole aurait été bien futile mais Luaine savait qu’elle comprenait et qu’elle avait son soutient silencieux.
La préparation du départ se fit dans un mutisme monacal.
Les deux brunes enjambèrent leur cheval et commença la longue route vers chez elles.
Le trot des sabots qui martelait les pavés de la ville se mua peu à peu en galop impétueux, dès que le chemin se fit poussière.
Sentir le vent frais sur son visage à ne plus pouvoir respirer, à en perdre haleine, voila ce qu’elle voulait. Ressentir ce sentiment de liberté et de puissance comme quand elle était plus jeune dans les campagnes dauphinoises et qu’elle galopait, ivre de vie, dans les prairies.
Ses talons vinrent frapper les flancs du frison et les fesses décollées de la selle, elle partit dans un galop fulgurant. Plus rien ne comptait que le vent qui s’engouffrait dans sa longue chevelure de jais.
Jamais elle n’aurait voulu que cela finisse. Elle avait l’impression d’affronter le vent, de le défier et de gagner….

Sur une colline qui surplombait la route, Heimdal était seul, au pied d’un arbre. Luaine ne le vit pas et c’était mieux ainsi. Ils partageaient leur amour, ils partageaient leur tristesse.

Bientôt Alençon serait derrière pour sa plus grande peine…Seul réconfort, elle savait qu’il l’aimait et elle l’aimait aussi. Cela l’aiderait à faire face.
Elles seront bientôt ailleurs. Ici ou ailleurs…

La tête levée fièrement, elle porterait sa tristesse comme une complainte silencieuse qu’elle renfermerait au fond d’elle, laissant sur son visage sa feinte joie de vivre. Elle n’était pas de celle qui porte son chagrin comme un étendard.
Bientôt la vie reprendrait ses droits et peu à peu tout cela serait supportable. Mais il fallait de la patience pour cette épreuve. Les provinces défileraient avec leurs lots de surprises, étendant le début d’un printemps qu’on voit fleurir sur les branches.

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Luaine
[Toi plus moi, plus eux, plus tout ceux qui le veulent ]

Les chevaux lancés à pleine vitesse, écumant leur robe soyeuse sous les talons des deux femmes, avaient parcouru quelques lieues déjà. Un léger ralentissement fut nécessaire pour calmer les montures et flatter les encolures et les crinières, tandis que les naseaux expulsaient l’air chaud de la cavalcade. Luaine, le visage frais et les pommettes rosit, avait l’esprit un peu moins embrumé.

Quand on est enfant et qu’on écoute ses parents, on ne comprend pas toutes leurs consignes ou l’on trouve cela ennuyeux à souhait.
"Ne mets pas ton doigt dans le nez !!!"
"Tiens-toi droite !!!"
"Mets ta main devant la bouche quand tu bailles sinon un démon va rentrer dedans !!!"
"Si ton camarade sortait tout nu avec une plume dans le fondement, est ce que tu ferais pareil ?"
Et aujourd’hui la phrase qui revenait dans sa tête, celle que sa mère lui disait et qui était « sourit à la vie si tu veux qu’elle te sourit ». Cet adage prenait tout son sens et elle s’en servirait, comme si sa mère était encore là avec elle et l’aidait par sa présence.

Les lieues avaient avalés, si bien qu’ils se retrouvèrent dans le Maine. AAAh bientôt le Mans, terre qui avait vu naitre tant de personnalités…Euh lesquelles, on se le demandera mais passons.
Le ciel était d’un beau bleu azur depuis le départ, quelques nuages s’étiolaient sur ce céleste jour. La faveur climatique était enfin de leur côté. Pas d’armée, pas de macchabée, elles avaient la baraka pour ce voyage retour. Enfin il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours…Elles étaient encore loin de chez elles, mais fort heureusement accompagnées.
Il était tant de rompre le silence et de montrer à son amie que voilà, elle était de nouveau prête à manger le monde. Heimdal était dans son cœur mais elle savait que la perspective de retrouvailles était possible et elle se raccrochait à cette idée pour aller de l’avant.

Alceste, Un moine qui a fait voeux de silence s'est emparé de ton corps? Parce que là bon…Tu peux parler tu sais, ca commence à être pesant. Je ne vais pas te flageller. Je ne vais pas rester prostrée à me morfondre, ce n’est pas mon genre. Allez hauts les cœurs !!!! Ce soir j’ai besoin d’animation, donc taverne….On va boire et rencontrer des visages sympathiques, enfin j’espère car moi si ils me mordent, je les remords.

Sur la route, en sens inverse, elles ne croisèrent qu’une seule personne et se fut un barde en collant avec une petite lyre comme bagage, qui faisait des fabliaux et des poèmes. Ses gestes précieux firent rire Luaine. Même une femme aux allures des plus coquettes avait moins de manière que ce poète à la noix. D’un geste de la main, il dégageait ses cheveux mi-longs du devant de son visage comme une jouvencelle.
Il leur demanda aimablement si elles avaient le temps d’entendre son dernier lai et elles ne se sentirent pas de refuser.
Le barde s’échauffa la voix, selon ses dires avec sa petite lyre. Les vocalises entonnées ressemblaient à une méditation transcendantale. Luaine se mordit presque la lèvre au sang pour ne pas éclater de rire et regarda Alceste avec deux gros yeux ronds amusés.

Savez-vous planter les choux
A la mode à la mode
Savez-vous planter les choux
A la mode de chez nous….


Il osait faire une chanson avec des choux ? Il était trop fort lui. Impossible qu’une telle chanson soit un jour chantée. Elle tomberait dans l’oublie collectif, ne dépassant peut être pas la périphérie du Mans.

Humm, merveilleux, c’est si chantant ! Et puis cela ouvre l’appétit aussi.

Nous n’allons pas dire qu’elle lui mentait effrontément mais comment lui faire de la peine, lui qui semblait si heureux de chanter sa composition gastronomique.
Elle se demandait s’il n’était pas sponsorisé par quelques maraichers du coin.


Dites il me vient une idée soudain. Je ne suis pas mélomane mais vu que vous êtes dans les choux…au sens propre comme au figuré…et si vous chantiez une ode aux pommes.

Taquine mais pas méchante, Luaine s’amusait et cela lui changea les idées. Soudain le barde, des étoiles dans les yeux la remercia et…

Pomme de reinette et pomme d'api
Tapis tapis rouge
Pomme de reinette et pomme d'api
Tapis tapis gris


Le mordillement devint violent tant elle avait envie de s’éclaffer. Il ne ferait pas recette non plus avec cette chanson de pommes et de tapis.

Vous nous avez mis en joie pour continuer notre chemin vers la ville. Bonne route l’ami et surtout bonne chance pour vos chansons.

Recalées sur leur selle, Alceste et Luaine se bidonnèrent en repartant quand, un peu plus loin, un bruit se fit entendre. Elles n’étaient plus seules sur cette route…Un nuage de poussière s’éleva et la silhouette d’un cavalier se dessina. Un bref regard vers son amie et elle mit la main sur le pommeau de son épée qui était attachée au fourreau de la selle du frison noir. Une bonne castagne la mettrait en forme.
Les rencontres hasardeuses et fâcheuses pouvaient vite dégénérer sur une route de campagne. Il valait mieux prévenir que guérir. Le cavalier arriva à leur hauteur et fort heureusement, on distinguait encore son visage à la faible lueur du soleil qui se couchait.
Il s’arrêta….
Le cœur de Luaine cogna dans sa poitrine. Elle était prête à en découdre avec tout agresseur et au vu de son humeur, le Messire passerait un sacré quart d’heure.
Il se présenta et la brune resta hébétée.

Le cavalier était le jeune frère d’Heimdal, Elso. Un autre Von strass…Il fallait dire que la famille Von strass était assez vaste. Le jeune frère venait de croiser Heimdal et avait décidé de venir rejoindre les deux jeunes femmes pour leur servir de garde du corps. L’esprit chevaleresque était un trait de caractère chez les Von Strass. Luaine fut ravie de rencontrer un autre membre de la famille et de savoir qu’il les accompagnerait.
Inexplicablement, elle avait l’impression d’avoir un petit bout d’Heimdal encore pour quelques temps et cela raviva son cœur.

Jusqu’à la nuit noire, le trio, cavala à brides abattues puis la « sombritude » complète les avait calmées. Ils étaient arrivés au Mans en moins de vingt quatre heures.


Luaine fredonnait un air qui était étrangement resté graver dans sa courge.

..Hum...Savez vous planter les choux...hummm....A la mode..... AAAhhhh il m'a fait quoi le barde? Faut que je change de refrain, on va me prendre pour une vilaine.

Elso regarda soudain Luaine, n'y comprenant rien alors qu'Alceste gloussait d'amusement.

Enfin la halte tant attendue par leur fessier arriva. Une auberge, une chambre….On connait les formalités d’usages, puis direction la taverne du coin. Il fallait un peu de gaité.
Deux portes furent poussées pour entrer dans un antre sentant le houblon à plein nez malgré l’heure avancée.
L’ambiance semblait bonne et les mines bonasses. Quelques monstres de foire jouaient au ramponneau dans un coin. Un bossu, un unijambiste, un borgne et un gnain…Le gnain étant à mi chemin entre le nain et le gnome.
Le tableau était amusant. C’était surement une A.A.A, association des abominables anonymes qui aurait aussi pu tourner en association des alcooliques anonymes tant leur état semblait éthylique.

D’un simple regard, il fallait trouver un endroit agréable pour poser ses miches…Deux billes vertes s’attardèrent sur un homme à une table. Allure altière, sourire enjôleur et regard émeraude. La brune connaissait cet homme.
Triturage de méninges et extirpation de souvenirs. « Eurêka », une bougie s’alluma dans la tête de la Montfort en guise d’éclairage divin. C’était le chambellan du Limousin.
Le monde était bien petit et le limousin bien loin. Elle se rappela que lors de leur rencontre à la chancellerie, il lui apprit qu’il faisait parti de l’ordre prestigieux de la Licorne. Il vadrouillait surement sous les couleurs de l’animal mythique.
Elle tapa dans le bras de bigoudi, son amie.


Tssss, Alceste regarde à la table….

Un coup de levage de menton dans la direction du brun.

…Tu te souviens lors du bal, c’est le chambellan du Limousin. Il porte un nom à rallonge..Humm comment c’est déjà ?

Elle fronça les sourcils tapotant ses lèvres avec son index.

Je sais que son petit nom c’est Breccan mais son nom c’est du style Brechedeladedans N’Débélé….

Comment prononcer Brec'hellean Yn Ddeallgar, pour une personne normalement constituée sans se faire un nœud à la langue?

Allons-nous présenter. S’il nous reconnait et que nous passons notre chemin, nous allons passer pour des effrontées indélicates.
Messire Elso, nous avons aperçu une connaissance. Nous nous devons de lui adresser notre bonsoir mais joignez vous à nous.

Le trio s’approcha de la tablée. L’homme était assis avec deux femmes. La Montfort toujours polie, inclina sa tête vers le petit groupe et fit les présentations. Le chambellan licorneux se souvint d’elle et ils passèrent un bout de soirée ensemble à discuter des problèmes liés au royaume et aussi à plaisanter. Les heures défilèrent en bonne compagnie. Ce n’était pas vraiment une surprise car elle avait croisé le licorneux au bal mais aussi à la chancellerie limousine, et savait que Breccan faisait parti de ces hommes qui avait de la conversion dans beaucoup de domaine. On aurait pu aussi dire qu’il était un pince sans rire car à première vu il paraissait sérieux voir trop sérieux mais il n’en était rien. Luaine l’avait apprécié dès leur première rencontre.
Après quelques chopes, la brune lui apprit qu’ils filaient tous en direction du Périgord en passant par le limousin. Le rendez vous fut pris pour partir en groupe car eux aussi de leur côtés suivaient le même itinéraire.
Alceste et Luaine avait récupéré Elso et maintenant voilà que le groupe continuait de grossir. Si l’adage qui disait « plus on est de fou, plus on rit », était exact, elles allaient passer quelques bons moments.
L’odysée recommencerait le lendemain aux premières lueurs de l’aube après une nuit bien trop brève accoudées à la table d’une auberge du Maine.

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Heimdal
Quelques jours étaient écoulés, le médecin avait l’impression que son
cœur se blessait une deuxième fois. La première à cause que son épouse
mourait à petit feu. Et la deuxième était liée au départ de Luaine. Son départ
fut si précipité et il n’avait pas osé lui dire ce qu’il ressentait pour elle. De
plus, Luaine avait-elle aussi des sentiments pour lui. Ces deux éléments
hantèrent les pensées d’Heimdal.

Il avait entretemps envoyé un serviteur pour livrer les bagages de
Luaine et d’Alceste comme il l’avait promis.
Le travail lui permettait d’oublier l’ex-Chancelière. Mais lorsqu’il avait
du repos ou du temps libre, cela ne se passait pas très bien. La première
chose qu’il pensait était à Luaine. Depuis son départ, il ressentait qu’une
présence bienveillante lui manquait. Chaque journée passée devenait pour
lui un moment difficile. Pour mieux gérer ces moments, il commença
d’écrire un poème qui exprimait sa passion pour la belle Luaine.
Un soir, il s’assoit devant le bureau avec un parchemin dessus. La plume
à la main, il écrit quelques mots qui lui passèrent par la tête. Puis les mots
deviennent des vers, pour finir sur ce poème.


Citation:

Ce poème est dédié à toi,
celle qui a illuminé mon cœur.
Ta présence fut pour moi
une bénédiction pleine de chaleur.

Au fil des journées passées,
Mon âme s’ouvre sur ta bonté.
J’aurais voulu déclarer ma flamme,
sur un tronc avec une lame.

J’ai tant de fois murmuré ces mots,
Sans oser les dires.
En frôlant souvent ta peau,
J’avais qu’une envie, la sentir.

Si notre relation était plus claire,
Je pourrais me fondre dans ta lumière
Aujourd’hui tu n’es plus là,
Mais un jour on se retrouvera.

Je ferais n’importe quoi
Pour te serrer dans mes bras.
D’être tout contre toi,
M’apportera le nirvana.

J'attendrai de voir ce jour
Comme on attend l'amour
De pouvoir vivre enfin
avec toi jusqu’à la fin.

Afin de ne trahir mon seul désir,
qui est de te retrouver.
Je ne veux rien regretter,
et d’oublier de te dire
JE T’AIME.


Il resta un moment sur son poème. Il le lut et relut. Que pouvait-il bien
faire avec ? Il devait avoir une conviction. Il voulait être sur et de ne pas
passer à coté de quelques choses.
Heimdal lui avait dit qu’il la retrouverait, mais elle, veut-elle vraiment
de lui.
Le médecin prit un nouveau parchemin et sa plume. L’encre coula pour
écrire ces mots :


Citation:
Chère Luaine,

Je ne sais pas par où commencer et comment m’y prendre. J’ai pris ma
plume pour effacer un doute qui reste en moi que je vais exprimer à la fin
de ce parchemin.
J’aimerai d’abord m’excuser de mon comportement que j’ai eu à moment
de ton départ. J’ai agit par égoïsme sans penser à toi. J’étais si bien avec
toi que j’ai eu l’impression qu’on m’arrachait le cœur au moment où tes
paroles annonçaient ton départ. Je savais que ce jour devait arriver mais
cela fut si soudain.
La deuxième chose que j’aimerai écrire est de te remercier pour les
merveilleux moments inoubliables que j’ai eus avec toi. Tu m’as donné ta
bonté, ta bienveillance, ta gentillesse, ta présence et ta douceur sans que
je te donne quelques choses en retour. Tu as réussi à me faire oublier tous
mes soucis et aujourd’hui encore je pense plus qu’à une chose : toi.
Je remarque que tout cela m’amène à penser que j’ai beaucoup de
sentiment pour toi. Je te l’écris maintenant, car si je le fait pas je risque
de le regretter toute ma vie. Il y a des fois qu’il est plus facile de l’écrire
que de le dire en face par peur de la mauvaise réaction. Tu trouveras
dans l’autre parchemin qui accompagne la lettre un poème. Ce texte a été
écrit pour toi, lorsque je n’arrivais pas à t’oublier et de m’aider à passer ce
mauvais moment.
J’avais dit au moment de ton départ, que je te retrouverai, mais est-ce
aussi ton désir ?
J’aimerai enlever un doute qui m’empare et d’éviter que je rêve à
quelques choses qui soit impossible. Mon rêve est de te rejoindre, de
t’aimer, de te chérir et tant d’autre choses.
Je ne veux pas regretter tout ma vie de te voir laisser partir sans avoir
osé te le dire que je t’aime et de connaitre également tes sentiments à mon
égard.
J’espère que ce parchemin ne te choquera pas et encore moins le poème.

Je t’embrasse fort avec tout mon amour pour toi. Que le très haut te garde.

Heimdal


En soupirant, le procureur finit sa lettre pour son amour. Il chercha en
ville un coursier pour lui livrer ce courrier au plus vite. L’impatience le
gagnait, il voulait avoir de ses nouvelles pour autant qu’elle veuille bien
lui en donner.
Lorsqu’il trouva le coursier, Heimdal lui promis de doubler son salaire s’il
la rattrapait et lui ramenait une réponse de la part de Luaine dans la
semaine qui venait. Le coursier n’attendit pas qu’Heimdal rajoute un mot
que ce dernier partit comme un ouragan en direction du Maine et de la
Tourraine.

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Alceste
Un séjour en Alençon, peu de rencontre, la Saint Germain avait joué les sauvages. Elle avait passé son temps à se reposer – car elle avait accumulé un retard de sommeil non négligeable – à se promener pour découvrir la région tout en papotant avec Luaine, mais surtout à faire sa souris de bibliothèque.
En effet Heimdal possédait une collection de livre en tout genre et particulièrement ceux concernant tout ce qui avait attrait aux lois et au droit.
Avec sa bienveillance et son accueil parfait il lui avait autorisé à les consulter, et la brune ne s’en était pas privée.


Les jours filaient paisiblement, sereinement. Affalée dans un fauteuil moelleux, elle sursauta quand son amie entra vivement dans la pièce, le livre lui échappa des mains, et rebondit sur le sol. Le départ était imminent et le retour se ferait dés le lendemain.
Elle sentit l’ex chancelière chamboulée et sur le moment n’osa lui poser des questions, l’indiscrétion n’était pas son fort et elle attendrait que son amie veuille se confier si elle le souhaitait.

Le jour du départ Alceste remercia vivement leur ôte de son accueil, qui avait plus que largement rattrapé ce mauvais souvenir qu'avait été les quatre heures de garde forcés de bienvenue en Alençon.
Elle lui dit avec bienveillance, qu’elle serait heureuse de le revoir prochainement, et se ferait une joie de le recevoir à son tour dans sa fort modeste demeure, et rajouta taquine, de prendre avec lui des livres car il aurait vite fait le tour de petite étagère où ne trônait que quelques volumes, mais fortement précieux à ses yeux.

Et voilà de nouveau les deux brunes, sur les routes, chevauchant aussi vite que possible à croire que le diable les poursuivait.
La Tourraine franchit, la rase campagne les attendait pour la nuit.
Petit dressage de tente, feu allumé, ambiance tristounette, son amie était toujours d’humeur aussi sombre et ne lâchait pas encore le morceau sur ce qui la tracassait.
Pour ne pas l’ennuyer avec son babillage sur la pluie et le beau temps, elle pris un vélin et une plume et sourit, une petite envie d’écrire.
Machouillage de plume un court instant avant de se lancer, laissant courir les mots sur le parchemin immaculé.



Citation:
Cher ami « Chat »,

Je vous adresse un petit mot, pour vous annoncer notre retour prochain, j’ai honte de ne pas vous avoir écris avant, mais il se trouve que j’ai été débordéééééé !!
Si ! Je vous assure que je ne mens aucunement, vous savez fort bien que c’est une chose que je ne sais faire.
Nous sommes actuellement en rase campagne et si j’ai bien aperçu quelques mulots je n’ai vu de souris et encore moins de chat.
J’espère que vous vous portez bien.
Bien Amicalement.

Alceste.


Elle referma le pli, et s’emparant d’un pigeon, elle le convainquit avec une petite distribution de graines d’apporter ce message avant son arrivée si possible.
Luaine
[La rose à l'ortie]

Une ville de Touraine, Loches, fut ralliée sans difficulté. Il fallait dire que le groupe ne passait pas pour les enfants du bon Dieu avec leur épée et leur écu, et personne ne leur cherchait des noises. Après une installation sommaire dans une auberge du coin, Luaine reçu une rapide visite d’un coursier tout haletant, le visage radieux de l’avoir enfin trouvée. Il avait écumé les auberges du Maine puis avait filé vers la Touraine ayant de moins en moins d’espoir de trouver sa destinataire.
Il lui remit un pli et sortit pour attendre une réponse lui expliquant succinctement qu’il devait empocher une coquette somme d’argent pour cette livraison.

A peine la lettre fut retournée que Luaine préféra s’assoir sur le lit de la chambre. Le sceau et l’écriture fut reconnue dans l’immédiat. D’une main fébrile, elle déchira le papier. Son cœur cognait contre sa poitrine, sans pouvoir se contrôler.
Lire et relire et relire et relire….Ses yeux parcouraient le vélin avec frénésie. L’interprétation des gestes et des regards d’Heimdal ne l’avait pas trompée. Le départ si précipité du procureur, avait trahit ses sentiments.
Les murs de la petite chambre semblaient s’effondrer.

Elle lisait ses mots, sa lettre, son poème qui la toucha comme un fleuret où la pointe acérée pénétra à merveille dans son cœur. Ressentait-elle un flot de peine ou de joie ? Tout était mélangé, elle ne savait pas faire le tri dans les sentiments qui la submergeaient. A tout prendre, il fallait qu’elle emporte cet amour avant que le temps ne le réduise en poussière. Il n’aurait pas main mise sur eux. Elle repousserait son ombre pour garder intact ces liens entre eux. Aurait-elle du laisser un mot à Heimdal avant de partir comme elle voulait le faire ? Il n’était jamais trop tard pour le faire et elle répondrait à cette lettre.

Lui comme elle, avaient les même valeurs, ils croyaient au respect de la vérité, à l’honneur et au caractère sacré de l’amour. C’est pour cela qu’il fallait qu’elle parte, c’était la meilleure décision et la plus dure aussi. Pendant un court instant elle eut envie de reprendre la route en sens inverse mais elle s’interdit de le faire aussitôt, pensant aux paroles du Père Franck. Il était dans une situation plus difficile que la sienne. Il devait embrasser un linceul chaque jour en ayant un petit papillon dans le coeur. Elle ne pouvait lui infliger cela et leur chemin devait se séparer car la morale les désapprouverait.

Le messager attendait dans le couloir une réponse, elle se mit donc à écrire.

Citation:

Mon cher Heimdal, mon aimé,

Comment t’expliquer par de vulgaires mots ce que j’ai ressenti à la lecture de ta lettre…Sans te parler de ton poème qui exprime tant tes émotions que je partage.
Tes gestes avaient trahit tes pensées mais je n’étais sûre de rien. J’avais espéré que cet amour était réciproque et en même temps qu’il ne les soit pas, pour notre honneur.

Il fallait que je parte avant de commettre l’irréparable erreur de goûter à tes lèvres. Tu sais comme moi, que nous ne sommes pas fais pour la vilénie et le mensonge. Il est impossible pour nous de succomber à une honteuse passion qui nous détruirait peu à peu en lente agonie. Les plus beaux brasiers peuvent mourir d’asphyxie alors je me devais de te laisser pour notre salut à tous les deux.

Si le très haut le veut, nous nous retrouverons sur le même chemin, en vivant notre amour au grand jour, sans en avoir honte. Ta femme demande ton amour et ton attention, alors je m’efface. Je sais que dans ton cœur tes sentiments doivent être encore plus pénibles que les miens. Tu aimes une femme qui s’éteint et une autre, bien en vie qui n’attend que toi. C’est comme si tu voyageais entre l’ombre et la lumière.

Je ne veux pas que tu sois affligé de m’aimer. L’amour est un sentiment qu’on ne maîtrise pas et nous avons notre conscience pour nous malgré tout. Il aurait été bien facile de succomber à la tentation mais mon départ nous rendra plus fort.
Aujourd’hui c’est parce qu’il y a cette espace entre nous que je peux te dire les mots les plus amoureux, t’avouer mes élans. Près de toi, il y avait comme un invisible dépositaire des secrets qui m’empêchait d’en parler.

Il faut peu de mot pour exprimer l’essentiel, Je t’aime…

Luaine

PS : je veux toujours être cette amie qui te soutient dans la peine sans arrière pensée, mais je ne te promets rien. Je ferais de mon mieux.



Un long soupir se fit entendre, comme une mélopée douloureuse et mêlée d’espérance à la fois. Sa conscience lui avait dicté son acte d’abandon volontaire, évitant ainsi que leur cœur ne se blesse et se heurte.

Il était temps de rendre au messager une réponse. Elle ouvrit la porte et lui tendit la lettre dans un demi-sourire. Ses yeux le regardèrent partir sans broncher. Elle pria Aristote pour qu’ils les gardent sous son aile et que leur acte de contrition soit récompensé. Une fois rentrée dans sa chambre, elle relut les lettres et au bout d’un moment, après les avoir presque usé, elle les plia et les posa sur son cœur. Elle serait aussi forte que l’acier le plus dur et ne versa pas une larme.

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Coucou
Il revenait d'une journée éreintante passée au champ, il est vrai que regarder pousser le blé et séparer l'ivraie du bon grain n'est pas de tout repos surtout sous ce soleil de plomb. Il poussait la porte de chez lui et faillit se péter le nez sur un parchemin déposé sous la porte.

Cre non de diou de vain diou

Qu'est ce que ça fait là?


Il ramassait ce papier et alors qu'il allait le jeter, il sentait comme un parfum léger flotter dans l'air....

Hummm mais c'est ce pigeon qui sent comme ça? surement une lettre d'une admiratrice ou d'une femme éconduit sagement à qui il a du refuser ses faveurs....
Ha ces femmes si faciles à satisfaire mais si dur à s'en défaire


Revenons à ce parfum qui vous envahit les narines, comment le décrire? je dirai simplement que ce parfum est exotique, doux, velouté, féminin, fascinant, ambrosiaque. si avec ça vous n'avez pas compris que la lettre provient d'une femme exquise c'est que vous n'avez rien compris aux femmes.
Il caresse le papier, le regarde, le sent et le re-sent à nouveaux quelle odeur magnifique. Met le parchemin à la fenêtre et essaye de lire au travers aidé par la lumière tombante du jour
Quelle femme au gout si prononcé a bien pu m'écrire.....
D'une main tremblante il déchire le papier et de suite plonge son regard sur la signature

Grand éclat de rire

Ma souris enfin elle m'écrit pffff comment se fait-il qu'elle pense à moi surtout qu'elle est adepte du célèbre adage loin des yeux, loin du coeur
Il attrape une chopine, se met dans un fauteuil ou les ressorts passent au travers, cela est bon pour le fondement ça remet les hémoroides à leur place

Citation:
Cher ami « Chat »,

Je vous adresse un petit mot, pour vous annoncer notre retour prochain, j’ai honte de ne pas vous avoir écris avant, mais il se trouve que j’ai été débordéééééé !!
Si ! Je vous assure que je ne mens aucunement, vous savez fort bien que c’est une chose que je ne sais faire.
Nous sommes actuellement en rase campagne et si j’ai bien aperçu quelques mulots je n’ai vu de souris et encore moins de chat.
J’espère que vous vous portez bien.
Bien Amicalement.

Alceste.


Hummm afin de croire que cette lettre est longue, il l'a relit 3 fois avec des intonations différentes

Et bien elle ne s'est pas foulée la petite alceste
petit sourire de coin, il est vraiment content de recevoir de ses nouvelles et s'empresse de lui répondre

Citation:
Ma chère Alceste, la petite souris

Quel plaisir de recevoir un pigeon de ta part mais je n'ose penser que c'est toi qui soit venu le déposer sous ma porte? Ne me dis pas que tu es déjà revenu sur le PA...... Et que par hasard tu te te serai dit « tiens si j’écrivais à Coucou ? » Non cela ne te ressemble pas du tout
Bon à part ça, ben la vie continue son bonhomme de chemin, cahin-caha avec pas mal de Zig Zag en plus. Le comté est au bord de l’implosion, mais tient toujours debout malgré les assauts répétés des brigands. et puis nous avons dans notre beau comté une femme extraordinaire elle possède une tenue bleue et une cape rouge manquerait plus qu'elle vole celle là; Toujours prête à défendre la bonne cause, tu vois très bien de qui je parle n'est ce pas!!!
Ha en parlant de brigands, j’espère qu’ils te laissent tranquilles et prévient ta ravisseuse que si par hasard il t’arrivait quelque chose, qu’elle numérote ses abbatis je ne tolérerai pas qu’on te fasse du mal non mais. En parlant de Luaine, passe lui quand même le bonjour et j’attends de la revoir aussi qu’elle m’explique le pourquoi de son voyage ? Pfff quelle idée d’aller courir le comté pour 2 femmes seules, fragiles, timides, inoffensives ……. J’en passe et des meilleurs en plus.

Bon fais également attention aus gros matous sournois que tu pourrai rencontrer en chemin, une souris si fragile et si appétissante que toi ferrait vite un festin de roy, en plus avec ton regard de braise tu mettrai surement le feu dans leurs estomac et plus bas aussi surement ......

Je suis aussi à la recherche de Sandreen, et oui mon histoire avec Léanice est finie, comme elle a du le dire à Luaine ; nous ne sommes pas du même monde........
Enfin je t'expliquerai tout ça autour d'une bonne chopine pour moi et d'une tisane pour toi

Gros bisous la souris et à bientôt


Replie son parchemin la met dans une enveloppe et la ferme de son sceau oui, enfin crache dessus pour la fermer, il n'est que gueux après tout
Sort de sa maisonnette et recherche un coursier, lui donne quelques écus

Tiens porte ça à dame Alceste et fait vite
Elle est quelque part entre ici et là bas enfin du coté d'alençon je crois
Hop hop hop et que ça saute ......
Heimdal
Heimdal faisait depuis quelques heures les cent pas dans le salon. Cela
faisait 8 jours que le coursier était parti et il se demandait si tout se
passait bien. Il était anxieux. Aurait-il une réponse de Luaine ou bien ne
voulait-elle pas répondre. L'impatience le rongeait, lui qui d'habitude
était très patient.
Soudain, quelqu'un toqua à la porte. Était-ce le coursier? Le procureur alla
ouvrir la porte. Et en effet, le jeune homme qu'Heimdal avait donné la
lettre était devant avec des traits de fatigue prononcés. Le coursier tendit
la lettre de Luaine au médecin. Les yeux d'Heimdal brillèrent d'émotion
vive comme s'il venait de recevoir un trésor. Le procureur invita alors le
coursier a rentré et le fit diriger vers la cuisine où Cunégonde était
présente.

Pour remercier le jeune homme, il demande à la servante de préparer le
meilleur de repas afin que le garçon mange à sa faim. Le procureur sortit
également la bourse qu'il lui avait promis.


Voilà Jeune homme, je vous remercie infiniment de votre
dévouement.


Les yeux du coursier brillèrent de joie lorsqu'il vit la bourse et remercia
chaleureusement pour l'hospitalité et de son salaire. Il rajouta également
qu'il serait ravi de jouer encore pour lui le facteur. Il raconta également
sa rencontre avec Luaine dont il trouva que son charme n'avait pas
d'égale sur cette terre.


Heimdal avait un sourire en l'entendant et regarda la lettre de Luaine

Quelle est ton nom mon garçon?

La réponse du jeune arriva très rapidement.

Jean-Louis, Messire

Bien, Jean-Louis, je serais heureux de faire appel à vous lorsque j'aurais
de nouveau envie de lui envoyé une lettre, mais cela dépendra également
de sa réponse.
Bien, je vais aller dans mon bureau. Finissez tranquillement votre repas
et je laisserai Cunégonde vous raccompagné lorsque vous aurez fini.
Bonne journée.


Ainsi Heimdal laissa Cunégonde avec Jean-Louis et alla s'enfermer dans
son bureau pour lire tranquillement la lettre. Très anxieux, il pose la
lettre sur le bureau et s'installa dans le fauteuil. Le procureur posa les
coudes sur le pupitre croisa les doigts de ses deux mains et vint appuyer sa
bouche contre les mains. Il resta ainsi quelques instants pour apprécier
l'instant en regardant la lettre.


Nerveusement, il décachète la lettre de Luaine et l'ouvrit tout
doucement. Son cœur tapait très fort. Ne tenant pas en place, il se leva de
sa chaise et commença à lire.


Citation:
Mon cher Heimdal, mon aimé,


Tient cela commence bien la lettre se dit Heimdal, il fit deux pas et
repris la lecture.


Citation:
Comment t’expliquer par de vulgaires mots ce que j’ai ressenti à la
lecture de ta lettre…Sans te parler de ton poème qui exprime tant tes
émotions que je partage.
Tes gestes avaient trahit tes pensées mais je n’étais sûre de rien. J’avais
espéré que cet amour était réciproque et en même temps qu’il ne les soit
pas, pour notre honneur.


Il se mit à penser qu'elle avait aimé son poème et sa lettre. De plus, elle
avait des sentiments identiques aux siens, il se rassoit sur le canapé en
face du bureau. Le médecin poursuivit la lecture.


Citation:
Il fallait que je parte avant de commettre l’irréparable erreur de
goûter à tes lèvres. Tu sais comme moi, que nous ne sommes pas fais pour
la vilénie et le mensonge. Il est impossible pour nous de succomber à une
honteuse passion qui nous détruirait peu à peu en lente agonie. Les plus
beaux brasiers peuvent mourir d’asphyxie alors je me devais de te laisser
pour notre salut à tous les deux.


Il voyait enfin la raison de son départ, elle l'avait écrit maintenant noir
sur blanc. Il ferma les yeux quelques instants. Le visage de Luaine
apparaissait devant lui, il s'approcha d'elle et se voyait donner un doux
baiser sur les lèvres de Luaine. Son cœur tapait à nouveau très fort. Il
ouvrit les yeux et tout disparait et se trouva devant la lettre. Il reprit la
lecture.


Citation:
Si le très haut le veut, nous nous retrouverons sur le même
chemin, en vivant notre amour au grand jour, sans en avoir honte. Ta
femme demande ton amour et ton attention, alors je m’efface. Je sais que
dans ton cœur tes sentiments doivent être encore plus pénibles que les
miens. Tu aimes une femme qui s’éteint et une autre, bien en vie qui
n’attend que toi. C’est comme si tu voyageais entre l’ombre et la lumière.


Elle est vraiment incroyable pensa le barbu. Elle regarde d’abord sur le
bien être des autres avant elle-même. Malgré ces souffrances, elle
continue à penser aux autres. Elle est vraiment merveilleuse.


Citation:
Je ne veux pas que tu sois affligé de m’aimer. L’amour est un
sentiment qu’on ne maîtrise pas et nous avons notre conscience pour nous
malgré tout. Il aurait été bien facile de succomber à la tentation mais
mon départ nous rendra plus fort.
Aujourd’hui c’est parce qu’il y a cette espace entre nous que je peux te dire
les mots les plus amoureux, t’avouer mes élans. Près de toi, il y avait
comme un invisible dépositaire des secrets qui m’empêchait d’en parler.

Il faut peu de mot pour exprimer l’essentiel, Je t’aime…


Son cœur s’arrêta lorsqu’il lut les trois derniers mots. Puis il les relut,
une larme de joie coula sur sa joue. Elle l’aimait, il ne pouvait pas rêver
mieux pour une fin de lettre. Il ferma les yeux et se laissa défiler les
images qu’il avait en tête lorsque Luaine fut présente en Alençon. Il posa
sa lettre sur son cœur. Il lui récrirait une lettre à la femme de ses rêves
ces prochains jours.
Heureux de la lettre qu’il reçu, le temps n’était plus à la tristesse, mais à
la joie. Cette joie qui le mènera vers les futures retrouvailles avec sa
dulcinée. Toujours sur le canapé et la lettre à la main, il ferma les yeux
pour rêver de sa belle. Dans le royaume de songe, il pouvait sans complexe
penser à elle et de l’embrasser comme il voulait. Il pouvait également
crier « LUAINE, JE T’AIME ».

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Coucou
Il avait appris la terrible nouvelle et prit de suite une plume, non plusieurs et de l'encre beaucoup d'encre

Citation:
LUAINE

Je ne suis pas content du tout de ce que je viens d'apprendre, non mais pour qui te prends tu?
es tu inconsciente de ce que tu fais? Tu agis en totale irresponsabilité, tu n'es pas digne de confiance, pas digne que l'on s'interesse à toi non tu mériterais plutôt que je te passe au chevalet, sur le bucher, enfermer dans un carcan, écartelée....

Il était plein de hargne et de colère envers cette femme qu'il adorait néanmoins mais là elle avait dépassée les limites de l'acceptable

Tu devrais subir le supplice du pilori, ête empalée vivante et si avec tout ça tu n'en as pas assez je m'occuperai moi même de toi..... Non mais pour qui te prends tu pour agir de la sorte? Penses tu sincèrement au mal que tu causes? Et encore tu as de la chance j'arrive à contenir ma colère * tache d'encre *
Je n'ose imaginer moi même ce que je te ferrai si par hasard il arrivait quelque chose. L'enfer serait un paradis à coté de ce que je te réserve



Oui oui si elle a le malheur de ne perdre un seul de ses cheveux le supplice de la vierge te serra réservée

Essaye de sa calmer un peu il en est déjà à sa 4 éme plume

Mais comment, toi femme qui d'habitude est si prévenante, si attentionnée comment as tu pu oublier la souris en chemin, elle qui est si fragile, si douce, si pure; elle qui croit que les chats sont tous des chatons que l'on peut caresser sans se prendre un coup de griffe. Elle qui voit dans les hommes des êtres idylliques, Non je n'ose imaginer qu'il puisse lui arriver des misères en chemin

Je crois que je ne me le pardonnerai jamais et toi encore moins


Il referme ce parchemin et l'accroche à une patte de pigeon

Va tu sais ou tu fois aller et dépêche toi sinon tu accompagneras les petits pois crois moi


Image retirée car non conforme aux règles des arpenteurs. Veuillez relire les règles d’or pour en connaître les raisons avec plus de précision.
Messages d’amour par mp. Merci et bon jeu.

Pluie, modo.
Luaine
[J’aime la torture médiévale bien moyenâgeuse]

A quelle était belle la campagne limousine à une heure si matinale, il fallait dire que bientôt le groupe entrait en Périgord en laissant Roche derrière. Ils s’étaient délestés de la cargaison de licorneux et de blanche sur guéret et avaient filé bon train en traversant le limousin.
Elso et Luaine étaient seuls sur leur monture. Mais où était donc Alceste ?

Celle-ci avait fait la bringue en taverne la veille et avait une superbe gueule de bois. Après avoir dansé la gigue sur les tables, la pauvre Alceste qui ne buvait jamais, avait bien dégusté une grande partie de la nuit. La descente avait été rapide mais la montée bien moins folklorique.

Luaine lui avait donné des herbes pour la purger plus vite mais voulait éviter de rater les votes en PA qui allaient commencer. Alceste l’avait persuadée de partir sans elle, qu’elle les rejoindrait au plus vite sur Angoulême. La Montfort avait eu du mal à la laisser mais Alceste savait être persuasive et la brune lui envoya un baiser de loin car elle ne pouvait décemment pas s’approcher de trop près à cause des odeurs intempestives qui refoulaient à proximité.

Elso et Luaine s’en allèrent à quelques lieues de là pour rallier Angoulême. La Montfort, comme une mère louve veillant pour ses petits, pensait à sa bigoudi qu’elle avait laissé la mort dans l’âme.
Un pigeon passa en rase motte au dessus de la tête de la brune qui rentra son cou dans ses épaules.

Wahouu il nous fait quoi là....Boucle....Vrille....remonté dos....déclenché négatif...Trop fort ce pigeon.

Elle mit sa main au dessus de ses yeux pour voir le volatile en figure acrobatique, sans être gênée par le soleil quand une ombre plus grosse apparue juste au dessus. Un merveilleux oiseau de proie comme les aimait Luaine. Elle regarda la majesté de l’oiseau fondre sur le pigeon. SCRUNCHhhhhh…..

Quelques plumes virevoltèrent dans tous les sens et le pigeon finit sans petits pois, sans carottes, sans petits oignons grelots, non !!! Juste bouffé par un rapace. Sacré fin pour un vaillant pigeon expert en voltige. Il avait trouvé plus fort que lui, pas aussi stylé mais plus vorace.

Cependant dans la bataille aérienne entre l’aigle et le pigeon, une lettre tomba.
La brune interloquée, descendit de son cheval et regarda le pli noté « Pour Luaine». C’était trop fort quand même l’histoire du pigeon qui l’avait repéré dans la nature. Son maitre avait du lui montrer des gravures de la brune et le pigeon l’avait reconnu. Bref !!!

Quoiqu’il en soit, l’écriture ne lui parlait pas.
Elle ouvrit la lettre en regardant Elso d’un air stupéfaite. Il en tomba une petite image qu’elle ramassa. L’expéditeur devait la connaitre assez pour savoir qu'elle était pieuse car cela ressemblait à une icône qu’on mettait dans les missels. Le geste était fort louable et plein d’attention. Mais a bien y regarder…Elle fixa l’image en fronçant les sourcils et en tournant l’image dans tous les sens.

Mais c’était un grand malade qui lui voulait du mal qui lui avait envoyé cela !!!!! Un esprit malin !!!!
Un suppôt du sans nom !!!! L’image était un sarcophage avec des pieux métalliques enfoncés dans les chairs. Mais fallait être dérangé pour envoyer des choses pareilles !!! C’était des menaces de morts ???? D’un geste rageur et presque violent elle ouvrit le pli pour le lire en faisant attention qu’aucun diable ne sorte de là dedans. Le rapace qui bectait un pigeon, était peut être un signe de mauvaise augure aussi. Elle avait l’œil, pas une bonne vue mais la poisse.
Quelques précautions d’usages s’imposaient et elle se signa en psalmodiant quelques prières.


COUCOUuuuuuuuuuuuuu !!!!

La brune lâcha le nom de l’expéditeur avec véhémence ainsi que quelques jolis noms d'oiseaux, juste en lisant la signature puis ses yeux continuèrent de lire le contenu de la lettre. Elle arqua un sourcil avec deux prunelles brillantes comme deux émeraudes. Sa poitrine gonfla et un sourire carnassier se dessina sur son minois.
Il en fallut peu pour qu’elle envoie sa crinière brune en arrière en la secouant, et qu’elle se mette à rire de façon satanique.

Elso excusez moi mais je dois trouver un coin pour répondre à ce courrier qui m’a passablement mis les nerfs en pelote. Nous allons en profiter pour faire boire les chevaux.

Et nul doute que la brune allait lui rendre la monnaie de sa pièce et même en petites coupures avec des intérêts....Même si pour cela elle devait utiliser le mensonge pour le rendre dingue.
Si il pensait qu’Alceste était une petite chose fragile, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude !!!

Citation:

COUCOU !!!

Je ne sais pas pour qui tu te prends pour me traiter d’inconsciente ou de me faire quelques sermons sur ma façon de diriger un groupe mais sache que je suis aux petits oignons avec mes compagnons de route, petits oignons qui n’ont pas été nécessaire pour le rapace qui à bouffer ton pigeon. Oui et il a souffert !!!

Saches aussi que si Alceste avait des ennuis et bien je serais surement plus peinée que toi avec ou sans cheveux.
Tes menaces ne me font pas peur et si tu t’amuses, ne serait ce qu'à penser à me faire du mal avec ton supplice de la vierge, il va falloir te lever tôt pour me porter la main dessus, tu vas devoir t’accrocher car je t’aurais déjà infligé le supplice du chapon bien avant avec mon genou magique.

*griffonnage d’un schéma explicatif toute langue dehors.*



Crois moi, tu risques d’être invité partout dans les grands salons pour chanter quelques airs de castra. On admirera ta voix de chérubin dans tout le royaume.

Ta petite souris a trouvé un gros chat sur Rochechouart et figure toi qu’elle a donné sa langue au chat. La petite souris dormait paisiblement dans le panier du chat pendant que celui-ci ronflait. Alors cesse de me rebattre les oreilles avec ta petite souris qui courait dans l’herbe et si elle veut attraper quelque chose par la queue, ça la regarde….

J’arrive bientôt sur Sarlat nous aurons alors quelques contentieux à régler….
Au plaisir !!!!!

Luaine.



Elle se retrouvait un peu le bec dans l’eau pour envoyer son message avec le pigeon mort. La lettre fut rangée avec précautions dans un pli de son manteau. Dès qu’elle posa un pied en Périgord, elle héla un coursier pour qu’il se rende sur Sarlat. Coucou recevrait sa missive dans les plus brefs délais et la Montfort attendrait patiemment la buveuse impénitente avant un retour sur Sarlat.

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Coucou
Il était occupé de ronger son frein, il ne pouvait ronger autre chose, il n'était pas assez souple que penser des agissements de Luaine?

Au même moment une voix fluette se faisait entendre sur le pas de la porte

Monsieur Coucou? un pli pour vous


Il prit la lettre et reconnut de suite l'écriture de Luaine

Pfff là elle a pas oublié de répondre, pas tête en l'air pour tout celle là

Il arrache le sceau, commence à lire et.....

Alors Monsieur des bonnes nouvelles?
la petite voix était toujours là et attendait surement une piécette mais en guise de remerciement elle attrapa un regard noir et une cruche de terre auprès de son visage, ni une ni deux la petite voix déguerpie sans demander son reste

Arfff j'ai dit quoi moi, pffff je reviendrai plus lui ramener son courrier à ce con là


Il était dans une colère noire, déjà parce que son pigeon était bouffé, une si belle femelle macotte, qui va nourrir ses jeunes maintenant? surement le mâle il n'y a que les mâles sur qui on peut compter de toute façon, voyez ce qu'il arrive quand on compte sur une femelle....... même une bipède.... mais il était surtout en colère parce qu'elle osait lui répondre sur un ton qui ne lui plaisait guère. Comment pouvait-elle parler de la souris comme ça? comment pouvait-elle la considérer ainsi, comme une dépravée

Il se devait d'écrire à Alceste, non mais de quelle manière elle la considère

Enervé, émoustillé, fébrile il se mit à sa table

Citation:
Alceste,

C'est avec une colère noire que je t'écris, non rassure toi je n'en ai pas après toi, mais après ton amie, enfin sois-disante amie je dirai plutôt ta concurrente qui faute de ne savoir rivaliser avec toi, jette le discrédit sur ta charmante personne. Elle n'hésite pas à te traiter d'ivrognesse, de soiffarde, d'alcoolique sans oublier qu'elle te considère comme une catin, une moins que rien n'hésitant pas à te donner en spectacle avec tout les mâles de la région.
Comment peux tu accepter ça de la part d'une névrosée qui sous prétexte de ne pas se sentir bien, t'emmène sur les routes du royaume, elle a surement due aller compter fleurette à quelques benêts, ou innocents

De toute façon elle pourra toujours jeter l'opprobre, pas l'eau propre hein!! sur toi rien ne pourra entamer ma considération envers une femme comme toi, ni rien ne pourra entacher l'amitié qui nous lie

Alceste tu devrais te méfier de la Montford, elle cherche à te faire du mal et te rabaisser aux yeux de tous, fais fort attention à toi!!!!!

Passe le message suivant à la crapule si tu la vois avant moi, dis lui que j'ai hâte de la voir en taverne ou ailleurs si elle a peur d'être ridiculisé par les propos que je vais tenir sur la conduite d'une enfant gatée. Il y a des choses que je ne peux tolérer. C'est vraiment être irresponsable que de perdre un membre de son groupe. mais je suis sur que cela était prémédité

Par contre ma souris, fais bien attention à toi .........

Le chat le seul qui sait reconnaitre ta valeur et sur qui tu peux avoir confiance


Il relut la lettre, sourit intensément sois peu, il avait un peu affabulait mais tout les coups sont permis contre une vicieuse comme elle.
Alceste
L’Auberge de Rochechouart était pour une fois de bonne qualité.
La brune s’étirait dans un lit moelleux ou les draps sentaient la lavande, elle avait dormi comme une marmotte et une grasse matinée, y avait pas à dire, il n'y avait que cela de vrai.
Elle fit monter un baquet, rajouta quelques pétales de roses avant de s’allonger dans cette eau aux senteurs délicates.
Le plus dur fut ensuite de trouver quelques vêtements les plus propres au fond de ses fontes, ce qui n’était jamais chose aisé en fin de voyage.
Ce fut une Alceste au mieux de sa forme qui reprit la route.
Il faut dire que la vieille, un verre d’une bière certainement frelatée et coupée avec un produit complètement avarié, l’avait mise sur le flanc, les potions de Luaine n’ayant pas arrangées la chose, elle en avait vu de toutes les couleurs, mais au moins ce matin la forme lui était revenue.

Elle avançait sereinement en raz campagne, quand un pigeon vint se poser sur le pommeau de sa selle.
Diantre, elle était toujours abasourdie par la dextérité de ces bestioles là qui vous repéraient comme jamais au milieu de nulle part et à des lieux à la ronde.
Echange de petites graines contre missive et lecture rapide.
Non son cerveau devait être encore sous l’emprise de la mauvaise boisson de la veille ce n’était pas possible. Relecture, relecture encore une fois. Cela ne pouvait être qu’un malentendu.
Elle glissa le message dans son corsage et aviserait Coucou, lui demanderait le pourquoi de cette colère vis-à-vis de Luaine mais pas par missive, elle preferait en parler de vive fois, le sujet semblait sensible.
Sarlat serait vite là.
Luaine
[Angoulême et départ du problème]

Enfin la première ville du Périgord fut envahit par le duo, Elso/Luaine. Luaine devait encore trouver son ami limousin qui devait dormir dans un tonneau comme à son habitude. Le temps passait mais il avait toujours les même mœurs depuis qu’elle le connaissait il y avait de cela quelques nombreuses années déjà.
Il fallait qu’il rejoigne le groupe pour le reste du chemin mais avant cela il fallait attendre Alceste comme promis.

La journée passa à flâner sur les marchés de l’angoumois. C’était la première ville où elle avait élu domicile en PA, la première à l’avoir accueillit et à lui offrir son premier poste. La demoiselle fut tribun de la ville et ce n’était pas une mince affaire à Angoulême.
Elle fit visiter la bourgade à Elso, une légère pointe au cœur en sachant qu’elle n’y viendrait probablement plus.
En fin d’après midi, on vit trotter sur les pavés de la ville une brune le menton en l’air avec un air frais et pimpant. Luaine l’accosta avec le sourire.


Ah ben te voilà enfin. Je dois te dire que ta mine est superbe, tu as retrouvé ton rose d'origine.

Elle sourit en pensant encore à la tête de sa bigoudi malade comme un chien, le teint verdâtre. Le mal était passé. Luaine tortilla du nez et huma l’air.

Humm mais c’est toi qui sent une prairie couvertes de fleurs. Viens un peu par là !!!

Elle s’approcha de l’ancienne procureur du PA et en profita pour l’embrasser et la renifler comme un braque allemand.

Divin parfuuuum !!!! T’as bouffé des fleurs ?

Alceste embaumait à la ronde tout le printemps mais Luaine profita de la proximité pour lui tirer sur la paupière inférieure.

Parfait, fini l’œil vitreux. Me fais plus jamais peur comme ça !!! J’ai cru que t’allais y passer. Si je vois une personne te payer une chope, le l’éclate à terre et pas que la chope.

Le visage d’Alceste semblait fermé, ce qui perturba un peu Luaine.

Ca va bien ? Ta mine est radieuse et pourtant tu sembles comme soucieuse ? Quelque chose ne va pas ? Tu veux un docteur ? Tu veux te reposer ? Dis-moi ?

Le fait de voir son amie entre joie et incompréhension, lui avait fait oublier de lui parler de la lettre où Coucou voulait la couver comme un petit moineau. Nul doute qu’Alceste s’amuserait de savoir ce qu’avait répondu son amie pour contrarié le Coucou. D’ailleurs peut être cette lassitude passagère passerait surement si elle lui en faisait part.

Avant que tu me répondes, j’ai une nouvelle qui va te faire rire.

Un sourire taquin illumina le minois de la Montfort.

Coucou m’a écrit. Il a su que tu n'étais plus dans le groupe. Comment et bien cela reste un mystère…

D’ailleurs maintenant qu’elle y pensait, c’était étrange.

….Enfin quoiqu’il en soit, il m’a engueulé et a proféré des menaces. Tu te doutes bien que je n’allais pas resté sans rien dire. Surtout qu’avec Léa s’est finie, alors il a du jeter son dévolu sur toi et il est nullement question qu’il t'approche ce pervers. Donc…

Elle laissa un blanc pour ménager son suspense.

….Je lui dis que tu avais trouvé un homme sur Roche et que tu avais passé la nuit avec.

Sourire victorieux.

Enfin les termes n’étaient pas aussi vulgaires. Mais je crois que comme ça il a compris, d’ailleurs je n’ai pas eu de réponse. On s'en fiche que c'est pas vrai, il le croira et deviendra fou. Et puis c'était plus sexy que de dire que tu avais bu un alcool local qui t'avait pas réussit.

Luaine sourit à son amie, qu’elle savait sérieuse comme une moniale mais elle ne voulait pas voir son amie souffrir comme Léanice souffrait.

Pieu mensonge, je n’irais pas en enfer pour ça…Et je lui ai rivé son clou.
Alors t'en pense quoi?
Mais d'abord dis moi ce qui ne va pas!!!!

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