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[RP] A dada sur mon bidet

Luaine
Le temps pouvait avoir une échelle très variable. Certaine fois il s’étendait à n’en plus finir ou d’autres fois il défilait avec une rapidité déconcertante. Luaine n’avait pas écrit à Heimdal depuis son arrivée en terre limousine. Bien sûr le frère de celui-ci parti avec un bref message à transmettre en repartant sur Alençon mais ses activités ne lui avaient pas vraiment laissé le loisir de se poser assez pour écrire une jolie lettre. Mensonge….Si le temps elle l’aurait trouvé mais elle n’avait pas trouvé les mots à lui dire.
Ils s’étaient écrit leur amour et elle ne devait plus en parler car cela la rendait triste. Les mots peinaient à se coucher sur le papier car seuls des mots d’amour sortaient naturellement alors qu’il ne fallait pas. Une certaine distance était de mise pour éviter d’espérer de trop ou de voir apparaitre un voile de tristesse.

Faire semblant, Il fallait se mentir et n’être que de très proches amis sans faire mention d’un sentiment amoureux. Leur liaison était peut être vouée à l’échec avant même d’avoir commencé ou tout au contraire, cette épreuve renforcera encore plus leur amour naissant.

Quand un coursier lui tendit un pli, qu’elle ne fut pas sa joie de voir le sceau d’Heimdal. Son sourire illumina son minois. Sa journée commençait à peine et elle prit cette lettre comme un cadeau, comme sa récompense de fin de journée.
La missive resterait cachée et elle du se faire violence pour la garder scellée jusqu'à ce qu’elle trouve le temps de la savourer pleinement.
Le reste de la journée fila comme les autres, entre l’armée et sa présence sur une liste comtale, il lui restait peu de temps. Si en Périgord, elle avait délaissé l’armée au profit de la chancellerie, en Limousin, elle avait délaissé les dentelles de la diplomatie pour le froid de l’acier, pour son plus grand bonheur.
Vous pouvez enlever une femme de l’armée mais pas l’armée de la femme. Elle avait le goût de la castagne dans le sang.

De matines à complies, son labeur n’arrêta pas. Puis enfin, elle put se poser et savourer la lecture de son trésor, seule sur un promontoire rocheux au bord du lac cristallin. Son sourire s’effaça rapidement à la lecture des premières lignes. Elle s’était imaginé qu’il lui parlerait sans doute de son nouveau poste de capitaine royal, qu’il lui dirait quelques mots à demi cachés sur son amour si fort mais il n’en fut rien. Les nouvelles concernaient sa femme. Luaine savait qu’elle était gravement malade mais depuis tout ce temps, elle s’était raconté des histoires pour éviter de trop y songer. Soit elle s'était dit que sa femme irait mieux dans l’avenir ou que sa maladie stagnerait ad vitam æternam. Mais les choses semblaient s’accélérer dans le bon sens ou pas…..Pour qui !!!

Juste quand il recevait son grade de capitaine voilà que la santé de son épouse déclinait.
C’est avec lenteur que les yeux de la Montfort restèrent accrochés sur le vélin. Elle sentait sa souffrance mentale comme physique. La femme qu’il chérissait et la mère de ses enfants rendait l’âme. Elle sentait les sentiments d’Heimdal qui étaient partagés entre la tristesse, le soulagement et surement le remord. Comment ne pas le comprendre car elle ressentait les même sentiments. Si elle avait eu une baguette magique, elle aurait fait en sorte de rendre la santé à sa femme même si cela aurait entrainé la fin de sa liaison avec Heimdal mais au moins, elle l’aurait su heureux avec sa femme et leurs enfants, quitte à le perdre.
Mais elle n’était pas magicienne et avait déjà longtemps prié pour que sa santé soit meilleure. Maintenant il lui restait à prier pour qu’Aristote prenne soit d’elle et que ses souffrances s’abrègent.

Son cœur se déchira d’imaginer l’homme qu’elle aimait dans une telle tourmente alors qu’elle n’était pas près de lui à lui tenir la main, à être l’épaule qui pouvait porter sa peine et ses larmes.
Elle eut une pensée pour ses enfants. Fort heureusement ils étaient si petits…Mais tout de même.
Sa lèvre inférieure fut mordue, sur un visage plein d’accablement. Il voulait des bonnes nouvelles…Il en avait de belles. Comment voulait il qu’elle soit pleine d’entrain et enjouée alors que lui était au plus mal. Elle aurait voulu souffrir à sa place, pleurer à sa place mais c’est lui qui supportait toute cette peine et elle devait être forte pour deux.

Ses sentiments étaient étranges. Ils étaient comme ceux d’Heimdal. Devait-elle en avoir honte ?
D’un côté elle était vraiment si triste pour leurs enfants et lui, d’un côté si désolée de n’être pas près de lui et un tout petit côté lui disait que bientôt, après le deuil, ils pourraient se retrouver et s’aimer. Monstruosité bien humaine de penser cela. Pour l’heure il n’avait pas besoin d’une amante mais d’une amie pour porter ses peins.
Elle resterait à sa place tant qu’il le faudra et même d’avantage. Il fallait laisser le temps le temps pour que les choses se fassent dans un dénouement spontané.

Pour l’heure, la grande faucheuse aspirait la vie du corps de sa femme, il ne devait avoir que cela en tête. Une ombre planait sur sa maison et bientôt les ténèbres.

Le pli fut rangé et il n’était pas le trésor espéré mais il était la passerelle, la main tendue à une amie pour recevoir le réconfort, pour alléger une peine immense. Elle serait cette amie, comme elle l’avait toujours été. Peut être ne trouverait-elle pas les mots justes mais elle dirait des mots qui viennent du cœur. Il ne voulait apparemment pas une lettre trop pleine de compassion mais il voulait une lettre pleine de vie. Il voulait oublier cette faucheuse pour penser à la vie qui continuait malgré tout. La tâche était ardue. Elle ne pouvait pas être indifférente à son chagrin mais ne voulait pas qu’il trouve une lettre qui le dévasterait encore d’avantage.

Tout le chemin jusqu’à sa masure, elle le fit perdue dans ses pensées qui étaient toutes vers lui. Elle ne savait même pas si elle avait croisé un voisin, une connaissance, non…Elle était si préoccupée.
Enfin dans sa maison, elle se posa lourdement sur une chaise. Le coude sur la table et le menton au creux de sa main, son regard se plongea dans le vide. Pourquoi n’était elle pas là bas, à le prendre par la main, lui caresser les cheveux, il avait besoin d’elle et elle de lui.
Luaine se mit à écrire en ravalant ses larmes.

Citation:

Mon Heimdal,

Par quoi commencer, que te dire pour que tu ressentes ma chaleur à tes côtés ?
Je te comprends mieux que personne et sais combien tu dois être tiraillé par toutes sortes de sentiments contradictoires.
Ta peine arrive à filtrer à travers tes écrits et je suis au supplice de te sentir si mal.
J’aimerais trouver les mots qui agiront sur toi comme un baume. Mais j’ai bien peur d’être d’une banalité affligeante.

Je voudrais te dire en premier lieu que mes sentiments pour toi n’ont pas changé mais je ne pense pas que ce soit le moment pour m’étaler la dessus.
Tu veux surement retrouver en ce moment la douce amie, toujours présente pour panser ses blessures, et bien je serais celle là.

Pense à tes enfants et à ta femme, nous aurons le temps pour nous plus tard, beaucoup plus tard. Maintenant tu dois faire en sorte que ta femme parte en sentant tout ton amour pour qu’elle puisse rejoindre le très haut en toute quiétude. Parles lui de vos enfants et promet lui que tu prendras soin d’eux.
Le très haut va bientôt prendre soin d’elle et elle sera bien. Ses souffrances s’envoleront et tu verras son sourire dans chacun de celui de tes enfants. Elle sera toujours présente dans ta vie.

Je sais qu’elle va te manquer et j’espère que mon épaule pourra adoucir tes sentiments. Si je peux je viendrais près de toi mais je ne sais qu’elle est vraiment ma place. Surement à mi chemin entre un démon et un ange. En ce moment je m’en veux d’avoir de tels sentiments pour toi et pourtant je n’y peux rien.

Je veux te faire oublier l’espace de quelques lignes que nous sommes loin l’un de l’autre et la peine que tu ressens.
J’aimerais être drôle et te divertir comme lorsque nous étions ensemble sur Alençon. Je crains de ne point y arriver. Je voudrais t’amuser et te raconter mes aventures rocambolesques de soldat, mais je n’ai pas le cœur à rire. Tout ce que je peux te dire c’est qu’ici c’est chez moi….Et chez toi quand tu le voudras ou en ressentiras le besoin.

Malgré la distance mes pensées t’accompagnent, je suis auprès de toi. Ferme les yeux et tu le sentiras. Je serais toujours là pour toi.

Ta luaine qui t’embrasse.



Elle aurait voulu le faire rire, lui raconter sa bévue dans la mine pour sauver des gens, ou son passage à la garnison avec un vieux soudard qui l’avait prise pour une espionne ou encore ses amusements avec Léanice.
Mais comment rire alors qu’elle le savait si mal. Seule dans la petite bicoque, Luaine resta prostrée. Elle replia le pli qu’elle enverrait au chant du coq.

La nuit se passa les yeux ouverts à réfléchir, à essayer d’être en communion avec lui. Une nuit entière réveillée à penser à lui, à elle, à eux.
La fin de sa femme annonçait la naissance possible de leur amour. Partagée entre deuil, amour et malaise, Luaine se demandait encore une fois, comment elle pu se trouver dans une pareille situation. Dans le pire ou le meilleure des cas, elle sera la femme qui passe en second ou alors la femme qui a fait oublier une morte. Pile ou face, qu’importe où tomberait la pièce, elle n’aurait pas le bon rôle.
Elle ne pouvait que prier pour trouver la force d’affronter tout cela la tête haute et avec autant de force pour soutenir l’homme qu’elle aimait et qui avait besoin d'elle.


_________________
Heimdal
Le jour fatidique arriva, son épouse mourut après de très long mois de maladie. La tristesse était
là, mais aucune larme. Il s’était préparé à cet événement depuis plus d’un an. Était-il insensible au
décès de son épouse ? non, il ne le pense pas. Il voyait les choses d’une autre manière.
D’une part, elle ne souffrait pas et elle pouvait enfin se reposer tranquillement. Et lui de son côté
qui était à son chevet, il avait maintenant l’espoir de vivre, de vivre une nouvelle vie.

Il fit préparer le faire-part.


Citation:
Avis de décès

Son mari Heimdal von Strass,
Ses enfants Tristan et Tiphaine von Strass
La famille von Strass

Ont la profonde douleur d'annoncer le décès de leur épouse, mère, cousine, tante, belle-sœur,

Joe Von Strass de la Pature dict Joe72, décédé le Mardi 10 mai 1459

Heimdal von strass


L’organisation de l’enterrement est en cours de préparation (24 mai sur le halle d’Alençon).
Lorsque toutes les tâches relatives au décès de son épouse furent finies, Heimdal prit un peu de
temps pour lui.

Dans sa tête, la vie qu’il venait de terminer un chapitre se déroulait devant ses yeux. Il prit alors
un parchemin pour écrire un petit mot à Luaine. Cette lettre allait être la plus difficile qu'il aura
écrit. Le capitaine aura par la suite beaucoup de temps à lui offrir.


Citation:
Chère Luaine,

Le jour du changement dans ma vie vient d’avoir lieu. En effet, par ce courrier, je t’annonce le
décès de mon épouse. Je ne savais pas comment je voulais te l’écrire. De plus, Aujourd’hui, je ne
sais pas comment me comporter. J’ai un peu de tristesse, mais aucune larme n'est venue couler
sur ma joue. Je considère cela comme un soulagement, il faut également signaler que je m'y suis
préparé depuis très longtemps.
L'enterrement me permettra de clore un chapitre. Je voulais te remercier de ton soutien pour cette
épreuve. A présent, cette épreuve est terminée et je n'ai plus besoin de ton soutien pour mon
passé, mais de ton amour pour les futurs épreuves que nous aurons en commun.

Maintenant, mon regard est tourné sur une autre route, la route que tu as prise. Je veux le faire
avec toi si tu le désires. Tu es Luaine, la personne que j'aime et je veillerai de t'apporter le bonheur
que tu mérites. Je sais aussi que tu as vécu des passages difficiles également par des trahisons de
cœur. Je veux te laver de tous ses affronts que tu as subite et pour montrer qu'un homme qui aime est
prêt à faire tous les sacrifices qu'il faut. Cela pour te dire que je vais faire ces prochains jours des
actes que je n'aurais jamais fait avec aucune femme. En effet, je vais renoncer à une certaine
carrière pour venir te rejoindre, car aujourd'hui c'est mon seul but.

Je t'embrasse très fort, veille sur toi.

Je t'aime

Heimdal


Après quelques heures pour rédiger cette lettre, Heimdal fit appeler le coursier pour transmettre le
courrier à Luaine. La nuit tombait lorsque le coursier parti. Il était temps pour lui d'aller dormir. Mais
la nuit fut pour très agiter, le rêve n'avait rien de drôle. Bien au contraire, il montra aussi les
sentiments qu'il avait pour Luaine était bien plus grande que pour son épouse. La mort était venue
lui proposer un échange. La vie de Joe pour celle de Luaine. Puisque Heimdal refusa cette offre, la
mort lui rétorqua alors "puisque c'est ainsi je prends toutes les deux". Le réveil fut pour lui un
calvaire. Son cœur tapait très fort, il était en sueur, les mains moites. Il avait peur, très peur pour
la première fois. Il s'assoit sur le lit et pria Aristote :

Aristote, je désire que tu veilles sur Luaine jusqu'à que je sois auprès d'elle. Je suis
certain que je ne survivrai pas à sa mort. Je n'ai pas été le parfait disciple de l'église, mais tu m'as mis sur la route
une femme pieuse et qui suit l'enseignement de l'église avec perfection. Je sais que Luaine
menera la brebis égarée que je suis sur la route de la voie celeste. Pardonne-moi
également pour les imperfections dont j'ai hérité en venant au monde. Amen.


Heimdal espérait que les cieux avaient écouté sa prière. Il avait besoin de prendre l'air. Il sortit
dans le jardin pour s'asseoir sur un banc et contemplé le ciel étoilé avec le devant une image
virtuelle de Luaine avec le sourire. Heimdal murmura alors ces mots :


Tu me manques….Je t'aime…..Luaine
_________________
Luaine
[Après les cris de douleurs viennent les mots d'amour]

En limousin la vie passait paisiblement. Qu’il était doux d’y vivre sereinement. Peu à peu, Luaine avait prit ses marques et occupait même quelques fonctions. Elle ne savait pas rester les bras croisés à regarder les nuages passer. Enfin si quelques rare fois, elle rentrait en période contemplative, même si elle était douce rêveuse, elle aimait l’action par-dessus tout.
Son bras servait désormais le Limousin, en bon soudard de la COLM. Elle n’avait cependant pas réussi à s’éloigner des lieux diplomatiques et profitait pour se parer de nouveaux en élégante jeune femme, comme au temps jadis où elle exerçait son métier de chancelière pour le compte du Périgord.

Entre le travail, les missions et quelques passages en tavernes, ses journées étaient bien remplies. Pourtant elle ne l’oubliait pas, son cœur était plein de lui et ne cherchait pas d’autre vase communiquant. La patience étant mère de sureté, elle restait là attendre sans mot dire.
Un coursier la trouva pour lui remettre un pli. Avant toute chose, elle regarda le recto de l’enveloppe pour présumer de l’expéditeur. Son sang ne fit qu’un tour.
Ses yeux remontèrent vers le messager. Elle put constater qu’il avait l’air harassé et tout poussiéreux.

Allez à l’auberge de la ville et prenez-y une chambre. Revenez demain, je vous donnerais une réponse à rapporter.

Elle farfouilla dans sa petite bourse de cuir accrochée discrètement autour de son cou, caché par sa chemise. Quelques abondants écus furent versés dans sa main crasseuse. Elle avait jusqu’au lendemain pour répondre. Une certaine hantise lui prit les tripes. Elle sentait la mauvaise nouvelle poindre ou peut être la bonne. Tout était toujours si relatif.

La lettre fut posée sur la table et elle commença à arpenter tout autour, comme une enfant faisant une ronde silencieuse. Quelques coups d’œil vers le pli qui devait receler des tristes nouvelles. On aurait pu penser que la lettre brûlait car dès qu’elle approchait sa main, aussitôt elle l’enlevait.
Quoiqu’il en soit les dès étaient jetés mais elle avait peur.
Sa femme était surement devenue une princesse éthérée, nimbée d’une lumière céleste et elle, bien bassement agreste. Des questions, elle s’en était posé des milliers et voilà que tout revenait en vagues déferlantes, puissantes et violentes. Son crâne commençait à la marteler.

Toujours ses coups d’œil sur cette lettre où tout allait basculer. Elle le sentait, c’était viscéral.
Son âme était double. Elle aimait Heimdal mais l’aimerait-il du moins autant si ce n’est plus que sa femme ? Cette lettre ouverte lui ferait quel effet ? Un sourire cruel viendrait-il prendre le pas sur la peine de voir partir une femme ?
Pourquoi la vie était-elle si douloureuse et pourquoi tout n’était-il pas aussi virginal que les rires d’un enfant ?
Il fallait qu’elle arrête de penser, il fallait qu’elle prenne le risque, qu’elle se jette dans l’abime et l’avenir lui dira si oui ou non, elle avait eu la bonne réaction, les bonnes pensées et si elle avait bien fait de l’aimer contre vents et marées.

Sa dextre prit soudain la lettre posée avec avidité et Luaine la décacheta d’une main tremblante et commença, ce qu’elle savait être, une funeste missive. A la première phrase, elle tomba sur son fauteuil en portant une main à sa bouche, comme pour retenir un cri qui ne sortirait, de toute façon, jamais.

Voilà…..
Sa femme était partie laissant la voix libre à Luaine de l’aimer et inversement. Elle tirait sa révérence pour mieux les laisser libres. Le très haut la rappelait vers lui, faisant d’elle, un ange déployant ses ailes protectrices sur Heimdal. Jamais les affres du temps ne marquerait son visage, lui laissant ainsi les souvenirs d’un visage jeune et soyeux. Jamais plus son amour pour elle ne serait altérer par les difficultés de la vie et les tracas du quotidien. Son image resterait immuable traversant les âges et son amour pour elle, à jamais immortel. Dilemme, choix, réflexion….Après tout qu’importe quand on aime !!!!
Elle se jetterait dans le grand bain à corps perdu et verrait bien si elle flotte, se noie, ou nage. Elle devait cesser de penser et de réfléchir alors qu’aucune réponse n’était possible. Aucune garantie, ni aucun service après vente ne soufrait en amour.

Luaine jaugea et pesa les mots employés. Non, aucun doute. Elle n’avait pas de doute sur l’amour qu’il lui portait. Il l’aimait….Vraiment, de tout son être comme elle-même l’aimait.
Ils supportaient le pire pour savourer le meilleur qui restait à venir.
Ses fonctions ne pouvaient lui permettre de se rendre sur Alençon pour la messe. De toute façon est ce que vraiment c’était sa place ? Elle aurait peut être du subir quelques quolibets. On l’aurait peut affublée d’un sobriquet désobligeant, en la raillant d’être la seconde ou d’être celle de l’ombre qui commandait la mort pour avoir le mari. Ses pensées lui firent mal et c’était peut être mieux de ne pas s’y rendre. Elle y serait avec son cœur et son âme qui ne quitterait pas l’homme qu’elle aimait tant.
Elle se répéta qu’elle était une bonne personne, qu’elle n’avait rien fait de mal sauf de tomber amoureuse d’un homme pas tout à fait veuf mais on ne commande pas les élans de son cœur.

Elle relut cette lettre qui sonnait le changement définitif de leur vie. Elle se concentra sur l’essentiel…Son amour immense pour lui. Elle réciterait une prière pour l’âme de la défunte, son chapelet entortillé entre ses doigts.
Avachie dans son fauteuil, la lettre à la main, ses yeux restèrent un instant dans le vague. Elle voulait la paix de l’esprit pour trouver les mots à coucher sur le vélin. Des mots qui auraient assez de pouvoirs pour lui dire, lui faire ressentir et lui montrer qu’elle l’aimait et qu’elle le comprenait, qu’elle était là et qu’elle ne voulait que lui.

Le temps s’égraina avec lenteur, comme si tout fut soudain suspendu. D’un claquement de doigt, elle aurait voulu être auprès de lui pour le serrer très fort mais elle n’avait aucune lampe à frotter et de vœux à réaliser, seulement l’espérance.
Le soleil déclina et laissa la pièce dans une demi-pénombre. Luaine resta prostrée, sans même allumer son chandelier. Quand elle sortit de ses errances méditatives, elle constata le manque de lumière. Après avoir allumé ses bougies, elle prit place sur son pupitre, une plume à la main, penchée sur un papier vierge….Elle ne lui parlerait pas de sa conscience, elle la garderait pour elle sachant qu’aimer ne peut pas être condamnable.

Citation:

Mon Heimdal,

L’ange de la nuit est venu couvrir ta femme de son linceul, lui donnant le dernier baiser. Maintenant son âme a rejoint le paradis, lui offrant la paix et la sérénité après cette longue maladie. Tu dois te sentir délivré de ne plus la voir souffrir. Elle est désormais avec le très haut.
Je suis auprès de toi dans cette épreuve, cherche dans ton âme et tu me verras le visage tourné vers toi. J’aimerais être physiquement là mais ce n’est probablement pas ma place. Je dois te laisser avec tes proches, vos proches….

Je suis heureuse que tes yeux se portent vers l’avenir, un avenir ensemble. Je constate avec un plaisir profond combien tu penses à moi. Maintenant notre amour est possible. D’une certaine façon, elle nous en fait don. Dans mes prières je la remercierais et lui dirait que je prendrais soin des siens, de toi et de vos enfants. Qu’elle peut être en paix.

Avec toi je veux mordre la vie comme un fruit qu’on aurait volé et boire l’ambroisie jusqu’à la lie. Tu as déjà d’ors et déjà mon âme et mon cœur en attendant de t’offrir mon corps à en croquer la pomme. Si je dois choisir entre une vie de fervente aristotélicienne sans pouvoir connaitre tes caresses ou une vie d’impénitente dans tes bras, mon choix est fait. Le péché d’amour n’est il pas toujours pardonnable ? Et quand bien même, je pense que nous avons vécu assez de souffrance et de larmes pour laver nos fautes. Si risque il y a, je le prends mille fois.

Prend le temps nécessaire pour toi. J’attendrais que ta période de deuil soit terminée et que tu règles toutes tes affaires pour me rejoindre, même si cela doit prendre du temps.
Je suis consciente des sacrifices que tu fais pour nous et je ne t’en remercierais jamais assez. Dis toi qu’ici, je n’attends que toi et que ma maison sera votre pour toi et tes enfants.

Tu es dans mon cœur et mes pensées, je t’aime.

Ta sirène



Un soupir vint sceller ce pli qui serait donné au messager alençonnais le lendemain matin. Maintenant leur amour pouvait grandir et s’épanouir sous un soleil ardent.

_________________
Heimdal
Le temps s’est écoulé et les funérailles sont derrière. Il était temps
de lui réécrire. Le capitaine n’avait qu’une pensée la rejoindre, de
vivre auprès d’elle. Mais les charges qu’il avait l’obligeaient à rester
pour l’instant en Alençon. Mais à chaque moment de repos, de pause,
de sommeil ou lorsqu’il ne faisait rien, son esprit pensait à elle. Il alla
vers son bureau et lui écrivit. Soudain avant de commencer la lettre,
il se rappela d’une promesse ou plutôt du pari qu’ils avaient fait ensemble.
Ce pari a été fait à l’Hostel Dieu de Paris pendant les ventes aux enchères.
Le résultat en ressort qu’elle devait lui offrir un repas dans sa seigneurie
d’Augnax.


Citation:
Ma chère Luaine,
Je voulais t’écrire ces mots pour te dire que tu me manques. La moindre
petite pause et tu es près de moi dans les pensées. Le temps me semble
long, depuis ton départ d’Alençon.
Il me semble qu’il serait judicieux que l’on se voit une fois avant la saint
Glinglin. Au moment, de commencer cette lettre je me rappelle du pari
que nous avions fait à L’Hostel-Dieu.

Je me permets alors de t’invité dans mon domaine d’Augnax pendant 2-3
jours. Nous pourrions enfin nous y retrouver.
Je propose de t’envoyer un cocher pour venir te chercher. Il ne reste plus
que tu proposes le moment que tu veux venir.

Il me languit de te voir au plus vite et de te serre dans mes bras et te
chérir.

Je t’aime

Ton humble serviteur qui est en manque de sa Schätzli.


Le coursier partit avec le parchemin. Voila qui était fait, il attendait maintenant avec impatience le retour du coursier ou plutôt la réponse de
la sirène.

_________________
Luaine
[Limousin]

L'incendie invisible s'était propagé dans le Limousin aussi surement qu'un fantastique embrassement.
Peu à peu, une mairie tomba puis une autre. Jusqu'où iraient ils?
Elle n'était que fraichement limousine mais assurément loyale. Soldat, elle n'en restait pas moins une farouche combattante, et aurait défendu sa ville même en tant que civil.
Le nombre d'envahisseurs semblait grossir encore et toujours, attaquant partout et réussissant le tour de force de rester installer durablement.
Le Limousin entier était en effervescence.

Tout d'abord à Bourganeuf pour tenter de reprendre la mairie, puis ensuite à Guéret après leur réussite. Pas encore de gibet pour suspendre les scélérats et voir danser ces spadassins du diable comme des pantins.
Personne n'avait réussit à mettre la main dessus. Ce Nilas devait être un korrigan.
Seuls ces personnages fantastiques de la croyance populaire celte, pouvaient être aussi insaisissables. Il devait se cacher dans quelques souterrains inaccessibles pour le commun des mortels.

Si ils n'étaient chacun d'un côté du miroir, ils auraient peut être pu s'apprécier à leur juste valeur mais voilà...Un sérieux contentieux les séparait, la prise des mairies de son Comté.
Dans le fond elle comprenait son émoi et sa colère, mais il y avait biens d'autres façon de faire que celle là. Celle où il affamait le peuple.
Foncièrement intègre et droite, Luaine acceptait mal son geste, qui restait incompréhensible pour son honnête petit bulbe.

Le temps où le Limousin était un havre de paix se transforma en quelques jours en guerre des tranchées. Elle avait été de tous les combats depuis le premier jour et la fatigue se lisait sur son visage.

Camail retiré par dessus une chevelure désordonnée d'un noir de jais, Luaine avait enchainé les nuits à se battre contre des envahisseurs fort tenaces, ce qui lui avait causé quelques dommages. Outre la faim et l'épuisement, elle avait hérité d'une petite estafilade à l'épaule malgré sa brigandine. Quelques points de suture effectués et il n'en resterait plus rien. Peut être un léger trait blanc qui aurait du mal à dorer au soleil.
Une lettre lui parvint ce soir là. Une lettre de son aimé. C'était comme un air frais et salvateur qui l'emporterait ailleurs, dans une contrée verdoyante ondulant au grès du vent.
Il ne fallut pas longtemps pour la décacheter et la lire comme un enfant se languissant devant une pomme d'amour.

Immédiatement, elle se transporta à ses côtés. Repensant à cette douce sensation de bien-être qui l'avait rendu si vivante en Alençon.
Il n'avait pas oublié leur pari fait un soir lors d'une réception à l'hôtel dieu. Sa lettre avait du se croiser avec les nouvelles de la prise des mairies limousines. A l'heure où il écrivait cette lettre, tout était calme mais les temps avaient changé et de nouvelles cartes s'étaient immiscées dans le jeu.
Il savait qu'en cas de problème, elle ne pourrait ni ne voudrait quitter sa province. Depuis cette lettre, il devait savoir, se douter d'une réponse négative fut elle la plus regrettée des réponses.

Un long soupir se fit entendre comme une complainte. Luaine aurait aimé faire ses bagages et partir sur l'instant même pour Augnax mais il fallait encore patienter. Alors peut être se sera à son tour de n'être point disponible.
Leur relation épistolaire était difficile et presque inhumaine à vivre. Immanquablement leurs retrouvailles n'en seraient que plus fortes et plus belles encore, mais à cette minute, c'était un supplice.
Il fallait attendre combien de temps et payer quel genre de tribut pour qu'ils aient une chance de se toucher enfin et d'être ensemble pour vivre leur amour?

L'espoir faisait vivre et Luaine voulait se raccrocher à cette idée. Elle sonda le fond de son coeur qui lui révéla qu'ils y arriveraient. Il ne lui en fallut pas plus pour reprendre assez d'espoir pour savoir que leur fin serait heureuse. Il n'y avait jamais de conclusion sans point final et la leur finirait par "et ils vécurent heureux" point final.

Entre deux quarts, elle répondit à sa lettre. Il serait déçu mais il comprendrait que la partie serait remise ultérieurement quand les temps seront plus propices à la légèreté, pour prévoir une escapade en amoureux et la savourer pleinement.

Citation:


Mon amour de Capitaine,

Ta lettre a été d'un tel réconfort pour moi. C'était une douce caresse qui m'a sorti un instant des affres des combats qui règnent ici.
Depuis l'envoi de ta lettre, je pense que tu as du apprendre que le Limousin subit les assauts répétés de Nilas et ses sbires.
Tu sais combien j'aime me servir de mon épée et que j'ai volontairement offert mon bras au comté pour le défendre. Je fais honneur à mon serment de fidélité et combat les envahisseurs, fussent ils malheureusement bretons, mais on ne choisit pas sa filiation.

Ici on est passé maitre dans l'art de jouer du biniou avec nos épées et de distribuer les claques comme autant de Kouign-amann bien sucrés, mais malgré cela Nilas tape une incrustation de tous les diables. A croire qu'il veut se faire limousin et délaisser ce chouchenn sirupeux pour la prune bien corsée.

Il n'y a pas une minute où je ne pense pas à toi. Enfin si on enlève les fois où je me bats ou le temps que je passe à essayer de rabioter quelques miettes à manger sur un marché vide d'étal.
Mon ventre me fait souffrir et j'espère reprendre du poil de la bête avant notre prochaine rencontre, pour que tu me trouves toujours à ton goût. Pour le poil de la bête c'est une expression, ne va pas penser que je compte me faire pousser des poils de bête, je suis barbière, ne l'oublie pas.

Je pense que tu auras compris que je me dois de décliner ton offre de partir quelques jours chez toi. Cela me brise le coeur et tu te doutes que je serais bien mieux dans tes bras plutôt que courir après une ombre impalpable.
Toutefois, je suis ravie que tu n'aies pas oublié ce pari et se sera partie remise.

Dès que le comté sera de nouveau sûr, je pense que j'aurais droit à un repos bien mérité et que mon état major ne verra pas d'inconvénient à quelques jours de vacances. Tu vas pouvoir prendre soin de moi après tout ces combats harassants et me couvrir d'attentions.

Par contre j'espère que tu es conscient que lors de nos retrouvailles, ta période de veuvage devra être terminée car si j'ai été forte et digne jusqu'à lors, il n'en sera pas de même la prochaine fois. Je compte faire usage de mes prérogatives de seule et unique courtisane de ton coeur, n'en déplaise à un Aristote courroucé de me voir si libertine. Il n'est pas question que je laisse filer ce temps si précieux et rare lorsque nous serons ensemble.

Il me languit ta prochaine lettre et encore plus d'être auprès de toi.

Je t'aime

Luaine


Le visage presque rayonnant d'avoir été si proche de lui lors de la lecture et de la réponse à son courrier, c'est le coeur plus léger que la brune retourna au combat.
_________________
Luaine
[Histoire d'un brasier annoncé]

Dans des gestes précis, Luaine mettait quelques affaires dans une cassette pour le voyage. Quel voyage ?
Celui qui la conduirait au nirvana qui n’était qu’autre que le domaine de son courtisan adoré.
Son amie Léanice présente, la regardait faire, le regard inquisiteur.

Depuis le temps qu'elle avait remis ce voyage pour le domaine d’Heimdal, enfin, la date était arrivée et un carrosse ne tarderait pas à venir pour l’amener au pays des merveilles.
Telle une Alice curieuse, elle ferait ses premiers pas seule avec lui dans un endroit inconnu et surement pleins de mystères et de surprises.
Pas de lapin coureur mais assurément une visite auprès du Roy de cœur. Heimdal lui avait susurré, qu’elle ne le regretterait pas et qu’il prévoyait de la surprendre. Il lui en avait fait la promesse comme, à son tour, elle honorait son serment fait en se rendant à son domaine suite à un pari.

Ce pari fut lancé depuis le bal de l’hôtel Dieu et n’avait pu être honoré à cause de leurs charges mutuelles. Si Alençon et Limousin n’étaient pas si proches, il existait cependant une passerelle secrète et invisible lui liait le cœur de deux de leur habitant.

Bien sûr, la pieuse Belleville dû tout de même partir à confesse. Elle n’était plus une enfant et se doutait de l’issue de ce voyage fantasque. La liaison platonique d’alors, deviendrait une liaison torride. L’abbesse avait sourit en lui donnant quelques consignes sachant d’avance qu’elles ne seraient pas tenues. Mais elle avait compris leur histoire, leur amour, leur passion si forte.
Le point d’orgue de cette confession, fut que le tout était de ne pas se donner sans un réel et fort sentiment d’amour. Mais leurs sentiments étaient purs et immenses alors Luaine su qu’elle ne commettait aucun vrai péché.

Ils se connaissaient depuis tant de temps et la période de deuil d’Heimdal prenait fin. Il n’avait pris de femme entre ses bras depuis de trop nombreuses années et elle-même, d’homme, depuis fort longtemps aussi. Nul doute que leurs retrouvailles se glorifient d’un feu d’artifice grandiose, à la hauteur de leur attente et de leur amour.
Luaine était très impatiente. Il lui fallait encore quelques jours pour arriver dans son domaine et sentir le brasier s'allumer.

Ils s’étaient vus et avaient fixé une date lors du dernier évènement auquel ils avaient assisté, à savoir le baptême de la jeune Morganenn de Carpandant. Enfin libre de s’octroyer un peu de congès, Luaine avait enfin répondu dans l’affirmative quand Heimdal réitéra sa demande au château de Montmorency. Ils s’étaient regardés avec un large sourire complice qui fit rougir la brune. Ils savaient ce qui les attendait, entre autre de la finalité de pouvoir s’aimer charnellement.

Rien, n’y personne ne pouvait barrer le chemin de la brune qui pétillait de joie. Quelques coup d’œil vers son amie qui semblait la regarder d’un air étrange.


Quoi Léa ? Tu ne vas pas me faire la morale, même l’abbesse à compris. C’était tout juste si elle ne me bénissait pas pour le faire.

Tout en parlant, elle estima deux robes en les regardant à tour de rôle. La verte ou la bleue, la bleue ou la verte. Au final elle posa les deux, il faut dire qu’elle savait qu’elle serait surement peu vêtue lors de ce séjour, et prit une légère chemisette à fines bretelles tout en dentelles que lui avait offert….Léanice en personne.
Elle se tourna vers sa cuivré et posa la chemisette sur son corps, en la tenant par les bretelles. Luaine se dandina vers son amie dans une démarche sensuelle.


Merciiiiiiiiiii ma chérie, voilà enfin ton cadeau qui va me servir. C’est juste pour pas gâcher que je l’amène hein !!! Sinon la pauvre petite chemise va jaunir dans un coin.

La Belleville retint un rire. Quelques dentelles, quelques bas de soie et pas seulement pour le plaisir de les faire glisser sur sa peau mais il y avait tellement de façon de bien utiliser des bas de soie et de l’imagination, la brune en avait.

Le sermon allait arriver, ça, elle le sentait bien. Elle avait un dicton bien personnel : « Quand Léanice tape du pied, c’est que tu vas en chi…. ». Luaine en avait toute une collection du même acabit.

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Heimdal
Le procureur avait été déçu de la réponse négative de part de Luaine qui devait décliner
son invitation afin d'honorer son pari. Elle avait d'excellente raison à cause de son
engagement dans l'armée et que cette dernière était en pleine activité dans le limousin
à cause d'une armée non autorisée. Mais au fond de lui, il pensa que cela ne sera que
partie remise.

Et effectivement, l'opportunité se représenta quelques semaines plus tard. Morganenn,
la fille de sa suzeraine, avait invité le couple à son baptême. Le procureur avait
rencontré à nouveau un certain nombre de personne qu'il n'avait plus revu depuis son
départ de l'Armagnac et Comminges. Durant la cérémonie, il put refaire sa demande et cette fois,
elle avait directement accepté.

Les préparatifs allaient bon train, l'officier royal voulait que le séjour de Luaine soit
parfait. Heimdal avait demandé au cocher d'aller chercher la dame de Belleville sur
Vie dans le limousin. Il avait pu voir sur le visage de l'employé de maison une grande
surprise et se demander ce que son maitre était en train de mijoter.
Aller chercher une Dame, dans le limousin en plus. On pouvait constater le mécontentement du
cocher.Mais ce dernier verrait très vite et son opinion changerait très vite car la dame
qu'il devait aller chercher était d'une excellente compagnie.

Le capitaine royal finissait avec la bonne Cunéguonde de finir les préparatifs à la
seigneurie d'Augnax.

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Leanice
Elle était là les bras croisés, le dos appuyé contre le chambranle de la porte à regarder sa jeune amie préparer les bagages. Si elle croyait s'en tirer comme çà elle allait déchanter sous peu. Elle là laissa faire ses mimiques devant elle utilisant les jolis dessous qu'elle lui avait offert il y avait peu, mais elle ne là laisserait pas les utiliser comme celle-ci en avait l'intention ... et la Brune se pavanait devant elle en remuant son charmant fessier qui serait, si elle continuait une jolie cible pour ses chausses !!

Instinctivement son pied commençait à donner des petits coups au sol qui résonnaient dans la pièce en cadence, la Cuivrée n'allait pas tarder à montrer les dents ..
Il était hors de question, et elle l'avait averti à maintes reprises, qu'elle se montre ainsi légèrement vêtue devant un homme avant la mariage, et elle allait y veiller .. foi de Léa
..

Citation:
Quoi Léa ? Tu ne vas pas me faire la morale, même l’abbesse à compris. C’était tout juste si elle ne me bénissait pas pour le faire.


C'en était trop, voilà qu'elle mêlait l'Eglise et tous ses Saints au milieu de ces dentelles affriolantes ..

- j'espère pour toi que tu ne penses pas ce que tu dis et ne me prends pas pour ce que tu voudrais que je sois, çà ne prend pas, tu vas ranger soigneusement ces choses légères et prendre ce que je t'ai préparé et de plus je ne vais pas te lâcher d'un cheveu !!

Mais non !!! la Brune se retourna, attrapant au vol une chemisette à faire pâlir un Saint et commença une ronde autour d'une Léa qui avait les naseaux pire qu'un taureau se préparant à charger ..

Citation:
Merciiiiiiiiiii ma chérie, voilà enfin ton cadeau qui va me servir. C’est juste pour pas gâcher que je l’amène hein !!! Sinon la pauvre petite chemise va jaunir dans un coin.


Sans un mot mais avec un regard qui en disait long, Léa attrapa au vol la ravissante chemisette, s'empressa de remettre celle-ci dans la petite malle que la brunette comptait emporter, mais sans prévenir elle là ferma et la tira à même le sol pour la glisser sous le lit et avant même que Luaine puisse émettre la moindre résistance elle plaça devant elle une autre malle qu'elle avait préparé pour ce voyage avec des trésors à l'intérieur ...

- regardes donc ma toute belle ce que je t'ai fait faire par ma couturière pour rencontrer ton .. promis .. qui comme tu le sais d'ailleurs n'est autre que mon Cousin et non moins un homme charmant il faut le dire ..

Et Léa étala sur le lit quelques robes de différentes couleurs confectionnées dans des tissus de très bonne texture, elle en avait fait agrémenter certaines de jolies dentelles mais aucun de ces décolletés ne laisseraient deviner ce qui pouvait se cacher dessous de si belles étoffes ..
Puis vint le tour des dessous, la Cuivrée avait pris un soin particulier pour ceux-ci, quelques corsets dans lesquels il allait falloir que la Brune apprenne à respirer et sans trop de fioritures, de toutes façons qui allait chercher à fouiner sous ses robes !!
Quelques culottes également pour lesquelles elle avait demandé à sa fidèle couturière de les parementer légèrement de dentelles mais ne laissant rien entrevoir non plus de l'appétissante peau laiteuse et douce de sa Brunette, tout ceci accompagné de quelques paires de bas opaque dont les différentes couleurs se fondraient avec toutes ces toilettes ..

- Voilà ma chérie ce qu'il te faut emporter et surtout je ne veux pas t'entendre rouspéter, ni souffler ni autre chose, je te signale que je ne vais pas te laisser partir avec ce que tu avais si soigneusement préparé .. on n'amène pas la vache au taureau mais une belle jeune femme pour rencontrer son soupirant !!

Elle s'apprêtait à remettre toutes ces toilettes dans la malle afin de fermer celle-ci et de là faire porter devant l'entrée en attendant la calèche quand elle se retourna avec un charmant sourire ..

- Oh ... et bien sur je t'accompagne, n'espère pas te débarrasser de moi comme çà ..

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Luaine
[En partance....]

La petite chemise aussi légère d'une brise fut presque arrachée des mains de la brune qui resta médusée. Les mains encore au niveau de ses épaules, elle cherchait l'étincelle d'espièglerie qui qualifiait d'ordinaire la cuivré mais ne trouva rien.
Elle était sérieuse et c'était bien la première fois.

Dans leur duo, Léanice était la badine tandis que Luaine, la sérieuse. La Belleville pensait que Léa serait la mieux placée pour la comprendre. Toujours sérieuse et diligente, voilà que Luaine avait décidé de ne plus l'être. A vrai dire cela ne portait pas bonheur.
Pour ce que cela lui avait rapporté!!!

La pulpeuse et grivoise Léanice lui fit la morale, Luaine se dit qu'elle aurait tout vu.
Encore sous le choc du mini cataclysme de voir son amie si sentencieuse, Luaine suivit des yeux les mouvements de la Saint-Amant, sans piper mot.
Une petite cassette fut ouverte. Une petite cassette contenant des robes magnifiques, soit, mais tellement austère que Luaine pourrait pu s'en servir pour un passage à l'église lors d'un confiteor.


C'est une farce Léa? Je vais voir Heimdal, je vais chez lui. Il a fini sa période de deuil, je suis célibataire et tu penses vraiment qu'on va passer notre temps à confesse?

On notera que le mot "confesse" dans le contexte s'écrira en un mot.

Tu sais que les obsèques du Pape sont déjà passées?

Elle s'attendait franchement à ce que son amie lui glisse d'autres rubans et dentelles dans son coffre. En y réfléchissant un bref instant, Luaine savait que Léa faisait ça par amour. La brune avait déjà pris des claques, des grosses claques et Léa ne voulait pas que cela se reproduise sans être garante d'un passage à l'autel et du sérieux du messire.

Luaine arriva alors à sourire et vint la prendre dans ses bras en la serrant.


Merci de t'inquiéter pour moi ma amie, ma soeur... mais tu connais Heimdal. Tu sais quel genre d'homme il est!!!
Jamais il ne pourrait faire de mal à quiconque et encore moins à moi. Il m'aime et je l'aime. Même si il ne m'amène pas à l'autel de suite après ce séjour, je sais qu'il le fera et qu'il en a le désir. C'est le premier homme que je fréquente, qui est honnête, loyal et respectable. Ne sois pas tourmentée....Ai confiance en moi, c'est la première fois que je suis si sûre.


Elle desserra son étreinte en prenant entre son amie par les épaules.

Ce n'est pas amener la vache au taureau c'est juste les retrouvailles entre une femme qui va voir l'homme de sa vie et vice versa.
Je l'aime et il m'aime et l'amour n'est qu'une forme de conversation où les mots sont mis en action au lieu d'être parlé. Tu sais ce que peut faire un cœur qui bat. Il me rend heureuse comme jamais personne ne l'a fait avant lui.


Un large sourire se dessina en offrande pour son amie. La brune était sûre de son aimé et elle voulait que Léanice se tranquillise.

Ma chérie, dis moi que tu comprends, souhaite moi bonne chance, dis moi que j'ai raison et prie pour moi.

Un bruit de sabots résonna devant la maison de la brune. Le cocher venait d'arriver avec son attelage.
Luaine regarda Léanice. Elle se baissa dans le coffre de Léa, prit une de ses robe et la mit dans ses affaires.


Je prends une de tes robes de moniale. Cela te rassure? Aide moi à descendre ma cassette jusqu'au cocher qui m'attend. Je reviendrais vite, juste un cours séjour.

Elle lui colla un baiser.

Les deux femmes rejoignirent le cocher qui chargea la malle. Luaine s'engouffra dans la voiture, sortit son minois radieux et envoya un baiser à son amie, juste avant que le cocher n'envoie son fouet claquer dans les airs.


[6 Jours et 7 nuits ]

6 Jours, c’est tellement long....Le coeur battant la chamade à chaque village qu'ils traversaient, Luaine comptait les jours, les heures qui la rapprochaient inexorablement de l'homme qu'elle aimait.
Quelques nuits à dormir pas plus qu'il n'en fallait, ne pouvait réellement se concentrer sur autre chose que lui. Son point de mire se rapprochait sur la route de son amour.

La brune faisait la conversation avec le cocher qui l'accompagnait, alors distant, il changea au fil des lieues et devint d'une bonne compagnie pour la brune.
Tantôt, elle montait le rejoindre sur son banc inconfortable et il lui donnait les courroies pour manoeuvrer le carrosse, tantôt ils s'arrêtaient boire une bière fraîche. Il racontait à la brune comment était Augnax et quelques anecdotes sur la servante ou sur Heimdal. Luaine était radieuse imaginant toutes les scènes racontées.

La veille de son arrivée, elle l’avait invité à rester dans le carrosse et à inverser les rôles. Elle du presque le supplier pour qu’il accepte mais il accéda à sa demande.
Seule sur le perchoir, les bottes en appuis sur une planche de bois, elle tenait les rênes, le chapeau du cocher visé sur sa tête, pour soudain faire claquer le fouet avec dextérité. Les chevaux partirent à brides abattues sur le large chemin de terre.

Ma Dameeeeeeee mais vous êtes folle.

La brune se mit à rire.

Non, je ne suis pas folle mais impatiente. Calez vous dans la voiture….et ne dites rien à votre maitre. Même les cavaliers de l’Apocalypse m’attraperont pas, personne n'arrête une femme amoureuse.

Les cheveux au vent et le visage fouetté, Luaine était heureuse. Cette liberté chère à son cœur la revigorait. Cette folle cavalcade lui rappelait sa jeunesse dans la campagne dauphinoise avec son frison, alors jeune, quand elle dévalait les pentes herbeuses pour remonter de l’autre côté du vallon.
Sa mère la regardait arriver les poings sur les hanches mais la brune s’en fichait.
Le carrosse semblait vouloir perdre ses roues. Il fit un bruit d’enfer mais tiendrait l’impact. Le fouet crépitait aux dessus des montures.

Les pieds bien en appui, la Belleville s’en donnait à cœur joie. Le cocher n’en dirait rien à Heimdal, trop peureux de se faire crier par son maitre et Luaine n’en dirait rien non plus.

Le chemin rétrécissait et la brune n’était tout de même pas suicidaire pour continuer à ce rythme effréné. Elle ralentit l’allure.
Ils arrivèrent dans la dernière ville avant le domaine du capitaine royal et après une dernière nuit sans lui, elle s’apprêta au matin pour enfin le retrouver dans la journée.
Le soleil printanier se muait peu à peu en soleil d'été et la chaleur donna quelques vapeurs à la brune, à moins que ce ne soit l'émotion grandissante de le retrouver?
Il y avait beaucoup de cela.
Aujourd'hui à Augnax, tout était possible entre eux. Il était veuf et elle toujours aussi célibataire et amoureuse du procureur.

L'anxiété la gagnait crescendo et ses mains n'arrêtaient pas de bouger, tantôt dans des mouvements de doigts, tantôt dans un frottage intempestif de sa belle robe.
L'attelage s'arrêta dans la cour du château et le cocher lui ouvrit la portière.
Elle allait le voir, elle fixait la porte, espérant le voir sortir....Comment devait elle réagir?

Soudain, une voix reconnaissable entre toute résonna dans la cour du château. HEIMDAL....Il était là, son sourire radieux sur le visage.
Elle n'avait qu'une envie, c'était de courir s'engouffrer dans ses bras et l'embrasser. Enfin pouvoir libérer toutes ses frustrations de retenues. Mais une réticence lui souda les pieds sur place.
I se mit à courir vers elle et tous ses sentiments refoulés firent surface sans pouvoir les contenir. Des larmes de joie coulèrent sur son visage. Ils avaient traversé tant d'épreuves avant ce moment...

Ses pieds se dessoudèrent et elle couru vers lui aussi, le visage baigné de larmes. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle réagirait comme cela mais il était impossible d'éteindre un feu ardent.


HEIMDAL!!!!!

Elle se blottit dans ses bras en le serrant fort. La brune pensait qu'elle allait se réveiller mais elle ne voulait pas. Elle enfouit son visage contre le torse de l'homme qu'elle aimait. La peur de voir que ceci n'avait été qu'un rêve, la força à rester quelques longues seconde ainsi à savourer l'instant, à enfin sentir ses bras forts autour d'elle, à enfin le sentir si proche. Son visage remonta enfin vers lui et elle le regarda sans parler, ses prunelles vertes brillantes de larmes.
Elle monta sur ses pieds pour lui donner un baiser digne des plus grands baisers des amants de l’univers.

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Leanice
Léa sentit sa gorge se serrer sous l'afflux de souvenirs qui se bousculaient aux portes de sa mémoire. Elle voulait tellement voir son amie heureuse qu'elle se méfiait de tout même de l'air qu'elle respirait. Elle, n'avait plus besoin d'un époux, elle se portait bien mieux sans, les jours les plus heureux de ses mariages revenaient sans cesse à son premier amour, disparut depuis longtemps mais enfoui à jamais dans son cœur, mais elle savait qu'il lui faudrait un homme, un jour, pour mener son dessein à bien.
Elle protégerait la Brune aussi bien qu'elle pourra le faire mais elle savait déjà qu'avec l'homme choisit elle serait heureuse ..

Et la Cuivrée se retrouva dans les bras de son amie pour un au revoir plein d'émotions, puis s'écartant légèrement et tout en lui tenant encore les mains ...


- tu sais que je ne veux que ton bonheur tu l'as assez mérité, je n'ai pas pu m'empêcher de te taquiner un peu ... Oh ces fameuses robes risquent de te servir suivant certaines circonstances, mais tu trouveras au fond du coffre de la calèche une petite malle en bois ouvragée que tu n'ouvriras que lorsque tu seras arrivée auprès de ton amoureux .. je t'ai réservé quelques merveilles que tu pourras porter lorsque vous serez tous deux .. merveilles que tu ne sentiras même pas glisser sur ta peau ..

Un dernier sourire et elle là laissa partir restant jusqu'à ne voir qu'un petit point au loin disparaître doucement ...
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Heimdal
Il y a presque deux semaines, le coché était parti à la demande du capitaine royal pour
aller chercher la charmante Luaine. Heimdal trouva le temps long mais le jour tant attendu par le
couple arrivait enfin. Le procureur travaillait dans son bureau, du moins il essayait. Heimdal lisait un
document sur la prochaine audition qu'il a à la cour d'appel du royaume de France et en même temps
faisait les cents pas dans la pièce. Au moindre bruit à l'extérieur, il se précipitait vers la fenêtre
pour voir si la belle brune arrivait. A chaque fois, il devait déchanter et devait reprendre
sa lecture depuis le début. Il n'était pas certain avoir vraiment compris la finesse du
texte qu'il avait devant les yeux. Son esprit était vraiment ailleurs. Le dernier séjour de Luaine
fut fabuleuse pour lui, c'était à l'époque où Luaine était venu le voir en Alençon
pour l'aider à surmonter ses souffrances. Par contre, le départ de la belle femme fut un
moment difficile. Entretemps, par des courriers, ils ont pu déclarer leur flamme mutuelle.
Ainsi que quelques rencontre sommaires a des cérémonies. L'anxiété gagnait dans le fort
intérieur d'Heimdal.
Voilà un nouveau bruit, un bruit de carrosse, Heimdal allait voir pour une énième fois
vers la fenêtre. Il regarda sortir la belle sirène en vert du véhicule, elle était aidé par le
coché. Comme un enfant joyeux, il se précipita devant la porte d'entrée du château. La
gouvernante allait ouvrir, mais elle fut interrompue par le capitaine juste à ce moment.


Non, Cunégonde je vais m'en occupé personnellement de mon hôte.

La gouvernante lui laissa à la place. Il allait ouvrir la porte, comment devait-il se
comporter. Plein de question se passait dans sa tête. Devait-il courir et lui sauter dans
les bras? Pouvait-il l'embrasser? Il était très nerveux, son cœur commençait à taper très
fort, les mains qui tenaient les poignées des portes devenaient un peu moite. D'habitude,
il arrivait très bien à se contrôler, mais là ses émotions et sentiments prenaient le
dessus.

Il respira très profondément pour prendre courage. Le procureur ouvrit alors la porte,
le soleil l'éblouissait un peu, puis petit à petit il voyait la silhouette de Luaine se dessiner
à proximité du carrosse. Il resta planter devant la porte subjugué par la beauté de son
invitée. Après avoir repris un peu ses esprits, il s'avança d'abord d'un pas timide vers la
charmante femme. Puis soudain, il commença à courir pour s'élancer dans les bras de la
belle.


Te voilà enfin, tu m'as manqué
Elle aussi était venu également a sa rencontre en courant, il la serra aussi fort
qu'il pouvait tout à la ménageant. Cela faisait si longtemps qu'il attendait ce
moment. L'Émotion était vraiment intense. Le cocher et la gouvernante qui était
quand venue voir ce qui se passait se regardaient mutuellement avec un sourire
d'approbation. Heimdal baissa alors son visage et le regard des deux amoureux se
regardèrent dans les yeux. Il ressentait quelques choses d'incroyable, une attirance.
La vie ou peut-être Aristote les avait guidé sur le même carrefour et pouvait
maintenant poursuivre le même chemin, c'était en tout cas le désire d'Heimdal.
Leur regard n'avait pas encore bougé d'un Iota. Perdu dans les profondeurs du
regard de la belle femme, le procureur avança lentement sa tête. Leurs lèvres
s'approchèrent l'une de l'autre. Plus rien ne pouvait l'arrêter pour ce doux baiser
tant attendu des deux personnes. Le capitaine royale embrassa avec passion,
amour, l'ex-habitante du Périguord. Les lèvres sensuelles de Luaine donnèrent
une saveur exquise sur les lèvres d’Heimdal. Il la regarda à nouveau avec les
yeux brillants. Puis un sourire se dessina sur le visage d’Heimdal.


J’espère que tu ne m’en veux pas trop pour ce baiser. J’en rêve depuis des
jours.


Il regarda ensuite le carrosse avec les paquetages que Luaine avait amené.
Il se tourna vers le cocher et lui dis :


Cocher, amenez les bagages de Dame Luaine à l’intérieur, merci.

Très vite, son regard se posa à nouveau sur le visage charmant de Luaine.
Il était enfin auprès d’elle sans mauvaise arrière pensée et sans reproche.


Tu as fait bon voyage ?
Le moment fut vraiment magique pour lui, en fin de compte cette attente valait la peine.
Sentir les douces mains de Luaine sur son visage et prolongé ce baiser fut divin pour le capitaine.
Elle lui aurait voulu s'il ne l'aurait pas embrassé et la première pensée qu'il eu à ce moment s'était
de se dire qu'il avait raison de suivre son envie. Mieux vaux vivre de remord que de regret.
Il voulait lui aussi profiter de sa présence auprès de elle. Elle lui parlait des chambres, Heimdal
espéra qu'elle passe de long moment avec lui, y compris les nuits. Mais ne sachant pas s'y prendre,
il préféra lui laisser le choix où elle voulait dormir.


Une chambre, bien sûr, tu en a mêmes deux à choix. Une chambre accompagné d'un apollon ou
une chambre rien que pour toi toute seule.

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Luaine
Pelotonnée dans les bras de son aimé, Luaine ressentait une joie et une douceur indescriptible. Ils avaient tellement attendu avant de pouvoir laisser libre cour à leur amour, qu'elle en savourait chaque seconde. Tout était une découverte et donnait matière à se délecter.
Quand elle releva son visage vers lui, il fallait qu'il soit aveugle pour ne pas lire dans ses yeux qu'elle n'attendait qu'un baiser de sa part. Ce qu'il fit!!!!
Quand elle le vit s'approcher, son coeur cogna comme si elle embrassait pour la première fois. Ce baiser était si espéré. Ses lèvres sur les siennes furent un moment de bonheur. Tout était si bon....Le goût de son baiser, ses lèvres délicieuses....
La brune prit le visage d'Heimdal entre ses mains et prolongea ce baiser, sans vraiment faire attention aux personnes qui les entouraient. Elle avait trop attendu pour ça.

Mais tout à une fin, même ce tout premier baiser et elle ouvrit les yeux vers lui pour le voir sourire. Elle devait avoir le même sourire graver sur son visage à cet instant. Plus rien ne comptait tout autour.


Si je t'en veux pour ce baiser?

Elle se mit à rire.

Tu veux dire que c'est si tu ne m'avais pas embrassée que je t'en aurais voulu.

Elle glissa son bras autour de la taille de son procureur pour rester tout près de lui. Luaine s'en fichait des regards maintenant. Leur relation pouvait se vivre au grand jour, ils avaient en sorte de n'avoir jamais à rougir de leur amour mais maintenant elle avait assez attendu pour vivre pleinement leur histoire, il était libre et elle aussi.

Heimdal demanda qu'on rentre ses effets personnels à l'intérieur. Elle vit la petite mallette de bois dont Léanice lui avait parlé lors de son départ et sourit.


Un visage qui fixe celui de son aimé, deux yeux qui se plantent dans son regard et un sourire amusée. Elle n'était pas une oie blanche même si elle avait connu très peu d'hommes et ne fut pas choquée d'entendre Heimdal lui proposer de partager son lit. Elle le trouva fort entreprenant, ce qui n'était pas très habituel chez lui, qui était en général plutôt timide. La surprise fut de taille, Luaine ne s'attendait à pas à une demande de la sorte mais il était un homme dans la fleur de l'âge et elle une femme aussi. Leur amour allait de pair avec leur désir si longtemps réfréné.

Mais le sujet méritait réflexion. Ses relations antérieurs lui avait appris à ne pas se presser en amour. Heimdal, fidèle, loyal et droit, payait un peu les pots cassés par les hommes peut scrupuleux qui avaient jalonné sa vie auparavant. Sa confiance en lui était bien réel mais elle avait tellement été crédule et confiante que maintenant elle garderait toujours un oeil ouvert.

Et bien une chambre seule.

Pourquoi avait elle répondu cela?
A croire que son subconscient avait besoin de temps ou alors c'était la force de l'habitude d'essayer de mettre un maximum d'espace entre eux pour ne pas être tenter lors qu'il était marié. Elle voulu revenir sur ses paroles mais alors elle passerait pour quoi? Elle n'osa le faire.
Elle ne laissa rien paraitre mais fulmina intérieurement. Après tout rien ne l'empêchait de changer d'avis le lendemain ou peut être qu'il oserait venir la rejoindre. Espéranzzaaaaaaa!!!!!
Une chose était sûre, elle allait manger le drap cette nuit là, d'être si proche de lui et de n'être dans ses bras.
Qu'il devait être déçu!!!!

Son bras enserrant la taille d'Heimdal, elle le serra un peu plus et le regarda dans les yeux. Il comprendrait, elle espérait qu'il comprendrait. Elle monta sur ses pieds pour se rapprocher de son oreille.


Je t'aime.

Ils avaient tant encore à découvrir et partager.
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Heimdal
le procureur sentit sa taille se serrer sous la pression du bras de Luaine. Il ne savait pas trop
pourquoi elle serrait ainsi. Avait-il dit quelques choses de mal ou bien allait-il trop vite. Heimdal
n'avait pas l'habitude de se trouver dans ce genre de situation. Le capitaine pensa que son cœur
parlerait de lui même. Il ne fallait pas trente secondes pour confirmer ce qu'il venait de penser.
Le chuchotement de la belle dans ses oreilles envouta l'homme amoureux. C'était la première
fois qu'il entendait ces paroles de la bouche de la sirène. Son cœur battait très fort. Il voulait
également le lui dire, mais quelque chose l'empêcha de le dire. N'arrivant pas à sortir un son
de sa bouche, il fit des gestes pour le lui faire comprendre. Il l'enlassa à la taille et l'embrassa
avec passion et amour. D'une part la remercier et d'autre pour lui montrer également son amour
pour elle. Il avait presque oublié que Cunégonde était toujours présente et amusé de le voir ainsi.
Heimdal reprit son esprit et interpella la gouvernante.


Cunégonde, je vous prie d'amener le nécessaire au bord de l'étang vers la cascade et de préparer
ensuite la chambre d'ami pour Dame Luaine


En contournant le château, ils arrivèrent à proximité de l'étang. Heimdal ne savait pas si
Luaine avait bien compris où il allait l'emmener. Le bruissement de la cascade se faisait entendre
derrière le feuillage des arbres. Ils avancèrent encore un peu et un paysage magnifique alors se
présenta à eux.


Voilà le lieu où je prends régulièrement mon bain. La température de l'eau est excellente
ces jours. C'est un petit coin caché que personne peut venir nous déranger et depuis le château
on ne le voit pas.


Il esquissa un sourire pour voir la réaction de Luaine. Mais c'est à ce moment que Cunégonde
apporta les effets qu'il fallait avoir à disposition. Les serviettes, le savon, quelques parfums, tout
était présent. Heimdal remercia la gouvernante qui partit préparer la chambre d'hôte.
Soudain le procureur se sentit un peu gêné et en rougit. Il n'avait pas pensé qu'elle ne voulait pas
de sa présence durant sa toilette. Voire elle voulait bien parler lui, mais il ne devait pas regarder
ou bien Luaine désire prendre le bain en commun. Mais au vu de la réponse qu'elle voulait pour
une chambre à elle toute seule, le capitaine interpréta dans cette situation que c'était plutôt la première solution qui prévaut.


Je te laisse seul un moment, je t'attends de l'autre coté du feuillage. Si tu as besoin de moi tu m'appelle.

Avant de s'éloigner, il s'approcha d'elle, chuchota à son tour dans l'oreille "Je t'aime" et l'embrassa.
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Luaine
[A c'qu'on est bien quand on est dans son bain...]

Chemin faisant, à un petit détour, un paysage idyllique se présenta devant elle. L'invitée resta bouche bée devant un tel spectacle à couper le souffle. Le soleil était haut dans le ciel et dispensait la terre de ses rayons ardents. Les terres d'Augnax, au vu de leur situation, devaient être habituées à la domination de l'astre diurne.
Il fallut quelques instants pour que Luaine regarde Heimdal, un sourire radieux.
Cunégonde amena quelques effets nécessaire pour un bain mais quel bain!!! Dans une eau limpide d'où remontait une fraicheur agréable pour la saison.
Comment résister à un appel si parfait de mère nature?

La suivante les laissa seuls. Heimdal rajouta qu'il pouvait la laisser seule et que l'endroit était caché de toute vision extérieur, ce qui rassura la brune. Un mot doux et un baiser, voilà comment Heimdal la quitta pour mieux revenir.
Luaine se retrouva seule, enfin, si on enlevait Heimdal qu'elle discernait derrière un bosquet le dos tourné pour lui permettre de se dévêtir en toute décence.
Un regard vers la cascade et un regard vers Heimdal. Elle sourit toute seule sur le rebord de ce baquet immense.
Elle ôta ses habits en les faisant glisser le long de son corps et les plia sur un côté sec de la berge puis se laissa aller dans l'eau non sans arrêter de respirer tant la fraicheur était saisissante. La température de l'eau contrastait avec celle ambiante, pourtant après un long voyage et une chaleur accablante, ce fut une vraie bénédiction de se plonger dans cette eau.

Elle prit de l'élan sur une pierre avec son pied et se propulsa en nageant vers le milieu de cette baignoire.


Tu peux te retourner.

Il était évident qu'Heimdal allait avoir le loisir de deviner allègrement son corps tant l'eau était clair. Mais Luaine sourit à cette idée et nagea comme une sirène en tournoyant dans un plaisir non dissimulé.

Tu viens????
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Heimdal
Il était vraiment heureux de la voir ainsi, les lieux plaisaient à sa belle dame. Il
s’éloigna derrière le bosquet, le dos tourné à Luaine. Il voyait devant lui le château.
Le procureur écoutait les bruit se passait autour de lui, dont un bruit d’eau lorsque
Luaine plongea. L’envie d’aller vers elle était vraiment très fort et cette envie sera
très vite récompensé. C’est alors que Luaine l’appela pour qu’il puisse se
rapprocher. Son cœur battait à ce moment très fort, il se retourna et s’approcha
timidement pour être sûr qu’il n’avait pas mal entendu. Le spectacle qui se présenta
devant fut idyllique. Le capitaine était sur qu’il est entrain de vivre les plus belles
journées de sa vie. On pouvait vraiment dire ici que la sirène était dans son élément.
Ses yeux étaient scotchés sur la beauté de Luaine. Le corps de la déesse se dessinait
dans l’en suivant les courbes des vaguelettes que formait la petite cascade. Il s’asseya
sur un petit rocher pour mieux l’admirer. En la regardant tournoyé dans l’eau, elle faisait
remonter certaine partie de son corps nu à la surface. C’était un vrai délice pour les
yeux. Mais les oreilles allaient également être servies. Oui, lorsque Luaine lui dit
« Tu viens ???? ». Son cœur tapa très très fort, il respira un bon coup et se leva.


Tu m’acceptes dans ton bain. Déjà que tu es magnifique comme une sirène dont son
corps m’ensorcèle.


Il se déshabilla devant Luaine sans gène. D’habitude, il ne l’aurait pas fait, mais le lieu,
voir l’envoutement de la sirène était propice à cet événement. La chemise fut déboutonnée
et enlevée, il le posa sur un tronc à proximité. Puis ensuite, il enleva les braies qu’il posa
par-dessus la chemise. Il était en tenue d’Adam, on pouvait voir distinctement ses
cicatrices, la première dans le dos qu’il a eu lorsque l’hydre avait attaqué le château
d’Alençon et la deuxième dans la cuisse qui fut très récente lors de sa finale perdue pendant
le joute en Armagnac. Avant d’entrer dans l’eau, il prit un savon en passant.
Puis tranquillement, Heimdal entra dans l’eau et s’approcha de Luaine avec son regard
fixé sur elle. Sur le visage du procureur, un sourire se dessinait en essayant de lire
dans les pensées de la belle femme.
Le prochain sens qui allait être servi, c’était le probablement le touché.


Veux-tu que je te savonne un peu le dos ?
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