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[RP] Une couronne sous la coupole

Remi.de.gaudemar
Rhoooo troooop bien, y a des trucs aux zamandes comme ceux de Margaux mais en pas pareil !
Peut être que c'est Margaux qui fait la cuisine ici aussi, après tout pourquoi pas. Surtout que depuis que Maman et Papa sont en Savoie à cause de la guerre et moi ici -je compte sur mes doigts- ben il ne reste personne à la maison, à part Florestan mais lui il a sa maman au village et Alexian, mais lui maman dit qu'il vit d'amour et d'eau fraiche. Moi je dis qu'il vit surtout de sieste et de ralage de Margaux.

Ceci étant je prends une pleine poignée de mes sucreries favorites et je me glisse sous une table pour les manger en paix.


Scrountch Scrountch Scrountch

ché bon ! Du coup ça me fait penser à Margaux tout ça ! Je me demande bien ce qu'elle fait, puis Maman aussi. Elle me manque quand même un peu, Papa je l'ai revu une fois, il revenait chercher des provisions et puis pfioute. J'ai juste eu le temps de monter sur la tour de garde pour le voir partir.

La mine un peu déconfite je mange mes amandes au sucre tel l'écureuil qui fait ses réserves.
Soudain me vient une idée ... peut être qu'ils vont me ramener un poney !!
Mon visage s'éclaire, un Poney !!! chouette chouette chouette.

Une main sort de sous la table et attrape une nouvelle poignée d'amande.


Scrountch Scrountch Scrountch

Un Poney ...
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Anne_blanche
Si Anne avait repris le parfait contrôle de ses gestes et expressions, à défaut de ses pensées, Eoghan de Dénéré ne semblait pas plus à son aise que cela. Quand Anne l'appela, le sang lui monta aux joues. La jeune femme se sentit prise d'une soudaine affection, tant son cadet lui rappelait ses propres début dans le monde. Mais cette vague fut aussitôt soigneusement refoulée. Le beau visage enserré dans la guimpe blanche resta de marbre, pas un cil ne bougea, pas un sourire ne naquit. Elle détourna même pudiquement le regard, pour que son collègue n'en sente pas le poids, et n'en soit pas gêné davantage.

Qu'est-ce que ...

Le masque faillit se fissurer. La tapisserie, à deux pas des tables qui supportaient le buffet, venait de bouger. Une tête apparaissait au ras du sol, suivie de deux épaules, de tout un corps : celui du petit Gaudemar, encore une fois échappé à la surveillance d'Antoine. Par les sabots roses d'Aristote ! Quelqu'un allait-il enfin se décider à intervenir ? Dame Lys ? Dame Sindanarie ? Elle-même serait bien allée attraper la menotte qui farfouillait dans les coupes de dragées pour la remettre dans celle de quelque matrone, mais elle ne pouvait décemment pas se livrer à ce genre de superfluité. Pas dans l'instant. Son regard impérieux se posa successivement sur ses deux collègues, dans l'espoir que l'une au moins comprendrait, et mettrait un terme à la farce.
Elle ne pouvait faire davantage : elle se contraignit donc à oublier l'incident, et se concentra sur Sa Majesté, qui semblait ... triste ? nostalgique ? Illusion, probablement. La reine devait rêver, tout simplement. On a le droit de détester les cérémonies protocolaires qui n'en finissent pas, même quand on est reine. D'ailleurs, Anne n'avait pas vraiment idée de l'heure, mais se doutait bien qu'elle avançait, et qu'il allait falloir accélérer le mouvement.


Messire Eoghan de Dénéré-Malines, veuillez donc vous avancer.

Norf de norf ! Il ne s'avançait pas ! Il restait là, le regard perdu dans le vide... et passait soudain au blanc crayeux alors même qu'il venait de récupérer un teint normal. Non, pas dans le vide : sur cet étrange officier de la Chambre dont Anne avait suivi le manège sans en faire état. Le Dénéré était-il aussi offusqué qu'elle-même de la voir ainsi papoter avec les valets, pousser les portes comme si elle était chez elle, et disparaître derrière les tentures ? Qu'il n'aille pas faire un scandale, au moins ! Cela aussi se réglerait plus tard. Ouf ! Il se décidait enfin à répondre à l'appel de la reine.
Anne prit aussitôt le manteau et, visage toujours de marbre, vint le poser sur les épaules d'Eoghan. Il avait beau être jeune, il était plus grand qu'elle, ce qui n'était pas difficile, à vrai dire.


Eoghan de Dénéré-Malines, recevez ce jour ce manteau, symbole de votre dignité académique.


La reine était émue, Anne l'aurait juré. Mais il aurait été de fort mauvais goût de sembler seulement le remarquer. Elle recula de deux pas, regarda Sa Majesté refermer l'agrafe, écouta la phrase de remerciement du nouvel Académicien.
Il fallait désormais laisser passer quelques secondes de silence, pour que chacun pût graver la scène dans son esprit, et être à même d'en témoigner, au besoin.


Scrountch Scrountch Scrountch

C'en était trop. A l'abri des regards, dans les plis de son manteau, l'ongle du pouce droit d'Anne vint par trois fois faire claquer celui de son index. Ce fut la seule manifestation de sa réprobation, mais sous la Coupole, elle sonna comme angélus en juin. Sa voix était dangereusement calme, et un ton trop bas, son visage plus hiératique que jamais, ses yeux d'un gris ardoisé quand elle appela :

Messire Antoine de Sevillano, veuillez honorer votre procuration...
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Pouilleux
Un moment solennel, à coup sûr, que rien ne pourrait gâcher.

Scrountch Scrountch Scrountch

Hum ... Il en rira surement le suzerain quand cela lui sera raconté ... En attendant, c'est pas très drôle.

Messire Antoine de Sevillano, veuillez honorer votre procuration...

Ah oui, il est temps. Un pas en avant, on se distingue du groupe dans la direction de la Reyne. Là, il ne savait pas trop quoi faire. Une courbette serait-elle bienvenue ? Et son absence ? Malvenue ? Hum ... Allez, courbette, on pourra pas lui reprocher.
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Walan
En silence mais avec ses yeux gris passant d'un intervenant à l'autre pour observer le tout attentivement, Walan suivait le déroulement de la cérémonie. Concentré sur Anne et la Reine -quoiqu'il ne se permit pas de la dévisager, bien entendu-, Sans Repos répondit néanmoins à l'interrogation muette que Marie lui fit par un non moins muet haussement d'épaule presque imperceptible en signe d'ignorance.
Le mantel de sinople fût remis au jeune homme qu'il avait salué lorsqu'il était arrivé, les gestes ou paroles des uns et des autres semblant montrer une émotion partagée.

Il entendit perplexe les trois claquements de doigt retentissant sous la Coupole. Qui était à l'origine d'une telle chose ? Bref parcours des diverses personnes présentes pour voir si un visage pouvait en trahir l'auteur, mais ce fut lorsque Anne repris la parole que la réponse devint claire. Pour bon nombre, son ton ne choquerait en rien et ne traduirait rien, mais après tout le vicomte connaissait la jeune femme de longue, très longue date, et percevait l'agacement dans les nuances de sa voix.

L'avertissement suffirait-il à interrompre l'enfant ou à faire intervenir quelqu'un capable de le faire se tenir coi le temps que la cérémonie se termine au calme ? Walan n'en avait aucune idée, et déjà Antoine s'avançait.

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Eilinn_melani
Leurs yeux s'étaient croisés, comment aurait-il pu en être autrement ?
Qu'y avait-il eu dans ce bref échange de regard entre le Dragon et la Salamandre ?

De l'amerturem, et probablement un soupçon de défi de la part de la Melani, comme pour vouloir rappeler à Eoghan ses derniers écrits.

Et toi qui disais qu'on ne se reverrait jamais... Te voilà bien chatié... Je t'avais tendu la main, m'étais excusée de mes mots, mais tu as préféré me repousser, à ton tour.

C'est cruel les enfants.


A ce sujet, l'un d'eux avait décidé de commencer à grailler dans son coin, et au plus le Premier Maitre d'Hotel eut un haussement de sourcil, avant de redevenir de marbre. Ce n'était pas son boulot de veiller à l'intégrité de la collation proposée par la Coupole, tout au plus de vérifier sa qualité et sa variété. Surtout si le marmot appartenait à un membre pointilleux de l'Académie Royale...

Le Premier Maitre d'Hotel retint un soupir, priant pour que la cérémonie se passe le plus vite possible.

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Remi.de.gaudemar
Messire Antoine de Sevillano, veuillez honorer votre procuration...

Le "Scrountch Scrountch Scrountch" ma bouche pleine de praline, parce que les pralines c'est crooo bon !
Ben dis donc on dirait que c'est pour moi ça, hop je glisse les pralines restantes dans ma poche. Avec le bout de charbon, si si !
A 4 pattes je sors tel le miaou poursuivit par le chien plein de puce de Florestan.

Où qu'il est le Antoine ?

Je m'essuie rapidos la main encore pleine de sucre sur mon pantalon.
Haaa le voilà, entrain de faire des trucs bizarres devant la Reyne.
Bon bon il parait qu'il faut saluer, ma main était encore un peu grasse alors je n'allais pas la lui tendre.
Finalement je me souvins de ce que m'avait appris maman quand j'allais dans ces jupes à l'Ost.

Un beau salut militaire, droit comme un I, la main ensucré sur la tempe.


Mes respects madame la Reyne, moi c'est Rémi de Gaudemar tendant l'index de ma main libre vers Antoine et lui c'est Antoine.
Il avait oublié le gouter mais je l'aime bien quand même!


Je zieutais Antoine et je crus déceler dans ses yeux une chose entre la panique et la colère.
Ben quoi moi j'y connais rien aussi, mais elle m'a l'air sympa la Reyne.
Bon et maintenant ? Je reste sage comme une image, j'ai promis à papa. Il n'arrête pas de me dire de bien me tenir et tout.
Mais Florestan lui il peut faire ce qu'il veut, c'est trop injuste !!!

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Pouilleux
C'était un cauchemar ... Le gamin qui le montrait du doigt et s'adressait à la Reyne comme à une copine de jeux ... Plus la peine de tenter de le raisonner, le mal était fait ... Mieux valait tenter de rattraper la casse auprès de la Reyne.

Sa Majesté daigne excuser les transports d'un jeune garçon ignorant encore les rudiments de l'éthique ...

Coeur qui bat ... Fallait plus lui faire de frayeurs comme ça au sinardoux, sinon il était foutu de flancher en plein sous la Coupole. Ca serait du plus mauvais effet. Il osa jeter un oeil sur la Grande Académicienne, qui semblait partager son sentiment ...
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Beatritz
-"On ne fait pas entrer dans le monde un enfant qui ignore ces rudiments !" aurait houspillé, en d'autres circonstances, la Reine. Mais la Reine était mère, et la Reine ne voyait pas assez ses enfants. La Reine avait un cousin qui avait mis bien du temps à devenir adulte, et ne l'était pas encore tout à fait, hormis sur le papier. La Reine avait acquis cette faiblesse puissante et ravageuse de la miséricorde et de l'indulgence, depuis son entrée dans le monde. Elle n'était plus la hautaine Béatrice de Tapiolie qui avait, jadis, déboulé dans une cérémonie d'allégeances bourguignonne comme la Reine de Saba, alors même qu'elle n'avait été ni reconnue par son père, ni anoblie de quelque façon ; sa naissance pour seul alibi.

Alors, avec un simple pincement de lèvres, elle répondit :


-"Cela ira."

Elle tira un mouchoir qu'elle tendit à l'enfant.

-"Essuyez donc votre bouche, jeune sire, vous êtes tout souillé. Et veuillez rester coi tandis que le sire de Sevillano reçoit les honneurs pour votre... père."

Elle avait hésité, car après tout, il aurait tout aussi bien pu être quelque neveu ou cousin. Elle reporta son regard d'azur sur le représentant du nouvel académicien et adressa un léger signe de tête à la Dame de La Mure, qui avança pour passer le manteau sur les épaules de l'homme.
La Reine, d'une voix ferme, et non sans une œillade à l'adresse du petit Gaudemar, avait alors clamé :


-"Gérault Gaudemar, recevez ce jour ce manteau, symbole de votre dignité académique, de par votre représentant, Antoine de Sévillano, comme s'il était vous."

C'était la tournure qu'elle avait trouvée pour placer en premier le nom de l'Académicien, plutôt que celui de son représentant. Elle se pencha pour attacher le fermail ouvragé.
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[J'ai oublié de répondre quelque part ? Un MP IG et ça repart !]
Pouilleux
Ouf ... On ne s'en est pas trop mal tirés, en définitive ...

Au nom de mon suzerain Gérault de Gaudemar, j'assure Sa Majesté de son soutien et de sa loyauté indéfectibles envers la Couronne.

C'était bien tourné, il n'avait même pas eu à prêter lui-même un quelconque serment. Il resta cependant courbé jusqu'à ce que la Reyne l'invite à regagner sa place.
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Thegregterror
Etre simple spectateur avait quelques avantages, entre autres celui de devoir rester silencieux. Le Chancelier se contenta d'observer le déroulement de la cérémonie, comme beaucoup d'autres. Il avait vu quelques têtes connues parmi les invités, du beau monde après tout. Aux côtés de son épouse, il était là pour son vassal, l'Académie royale n'étant pas familier pour lui.

De fait, l'Académie royale restait un office royal sombre aux yeux de Grégoire. Il avait bien connaissance des textes le définissant et vu quelques annonces, mais cela s'arrêtait bien à cela. Il aurait d'ailleurs du s'informer d'avantage sur l'attribut que recevait le Seigneur d'Herrin... et s'y attellerait probablement une fois la cérémonie close, sa curiosité ne le laissant pas tranquille sur ce point à éclairer. Le manteau d'académicien allait certainement de pair avec la charge du même nom, mais la présence de la Reyne de France pour remettre l'attribut laissait croire au prestige de la charge.

Et puisqu'il était question du Seigneur d'Herrin... Il reçut ledit manteau de Sa Majesté, le cérémonial étant parfaitement respecté aux yeux d'un spectateur non aguerri du protocole de l'actuel cérémonie, tout du moins à ceux du Comte de Sainct-Omer.

Il ne connaissait pas assez le premier impétrant pour savoir ce qui se cachait derrière la réponse apportée à leur Souveraine. Il fallait certainement deviner la tension du à ce moment solennel, mais il était clair qu'Eoghan s'en était bien tiré. De l'enfant qui avait été complice du vol de la boîte aux amandes à Sainct-Omer, le temps avait oeuvré dans le bon sens semblait-il.

La suite de la cérémonie l'intéressa moins, mais il fallait bien y assister jusqu'au bout et sans broncher.

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Remi.de.gaudemar
De quoi ? du sucre ? Pour sûr que j'en avais sur la bouche ... M'enfin je pris le mouchoir et je m'essuyais la bouche.
Waaaaah il était tout doux ce mouchoir !!
Une fois fait je me le mis dans ma poche avec le charbon, allez savoir pourquoi !

Je regardais ce qu'il se passait là, on remettait un manteau tout vert à Antoine en l'appelant Gérault ...

Je levais le doigt pour m'apprêter à rouspéter quand je fus coi, comme une image disait maman.
Avec ma petite main je touchais le manteau pour voir comment il était.
Ben dis donc on doit avoir fière allure là dedans.

Je tire sur le pan du manteau et fais mes yeux de chien battu,


Dis Antoine, il ne vaut pas mieux que c’est moi qui le porte ?
Tu risquerais de le salir …

Comment ça c’est l’hôpital qui se fou de la charité ?

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Anne_blanche
Antoine de Sevillano vint s'incliner devant la reine, et Anne s'efforça de ne plus regarder que dans leur direction. Le souffle lui manqua. Antoine n'était pas seul devant Sa Majesté. Surgi de nulle part, le gamin qu'il avait amené avec lui venait de se planter devant la reine. Anne ferma les yeux, les rouvrit. Elle ne rêvait pas.

Mes respects madame la Reyne, moi c'est Rémi de Gaudemar


Il s'agissait donc bien du fils de Messire Gerault et Dame Nynaève. Certes, il savait saluer. Mais pas franchement à bon escient. Intervenir ? A quoi bon ? D'une part, le petit Gaudemar n'était pas sous sa responsabilité, mais sous celle d'Antoine. D'autre part, un gamin de cinq ans, c'est impossible à raisonner. Feignant l'indifférence, à défaut de la pouvoir ressentir, Anne attendit.

Sa Majesté daigne excuser les transports d'un jeune garçon ignorant encore les rudiments de l'éthique ...

L'étiquette, bon sang ! Pas l'éthique ! Haussement de sourcil, prière muette aux mânes de son père et de Dame Jandebohem, inspiration, expiration. Les gamins pas encore éduqués, on les laisse à la maison. Anne eut soudain pitié du pauvre Antoine, et tâcha de faire passer dans son regard une lueur encourageante. Vu l'agacement qu'elle ressentait, l'effet n'était pas forcément des plus réussi, mais au moins elle avait tenté.


Essuyez donc votre bouche, jeune sire, vous êtes tout souillé. Et veuillez rester coi tandis que le sire de Sevillano reçoit les honneurs pour votre... père.

Obéissant à l'invitation implicite, Anne posa le manteau vert sur les épaules d'Antoine, s'autorisant au passage une légère et discrète pression de la main sur le bras, pour lui signifier qu'elle ne lui en voulait pas. D'ailleurs, la reine ne semblait pas autrement affectée de l'incident. Après tout, elle avait des enfants, elle aussi. Sa propre maternité n'était aux yeux d'Anne qu'un détail qui ne suffisait certes pas à l'inciter à l'indulgence. Mais elle avait constaté que ça marchait pour la plupart des femmes. Alors, pourquoi pas pour la reine ?


Gérault Gaudemar, recevez ce jour ce manteau, symbole de votre dignité académique, de par votre représentant, Antoine de Sévillano, comme s'il était vous.

Ça, c'est fait ... Plus de manteaux à distribuer, en ce jour. La suite du protocole soigneusement mis au point dans le secret du Collège académique comportait une visite des différents instituts. Mais un tiraillement à l'estomac rappela à Anne que l'heure s'avançait, et que les invités ne seraient pas en état d'apprécier les splendeurs de l'Académie s'ils en étaient distraits par la faim.
Signe de tête à Bacchus, qui comme d'habitude était à l'affût du moindre de ses gestes, et une petite armée de laquais se saisit de gobelets et de cruches pour aller servir à l'assemblée l'hypocras traditionnellement offert à tout visiteur de l'Académie.


Votre Majesté, Excellences, Dames, Messires, buvons aux nouveaux Académiciens. Qu'ils puisent dans la noblesse de leur charge l'énergie de mener à bien leur lourde tâche !


Elle se sentait soulagée. Malgré l'incident "Rémi", tout se déroulait au mieux. De petits groupes se formaient, comme toujours en pareil cas. Les gens allaient se mettre à commenter, critiquer, dénigrer, plus rarement louer. Anne s'approcha de la reine, sourire aux lèvres, dans le but de lui présenter la suite du programme.
C'est alors qu'elle eut, dans son champ de vision, un messire qu'elle n'avait pas encore remarqué : le Chancelier. A son insu, son regard se chargea de colère et de mépris. Sous la Coupole, il n'y aurait pas de scandale, cependant. Tournant délibérément le dos au Chancelier, Anne tendit elle-même un drageoir à la reine, et prononça d'une voix rendue plus sourde par la colère.


Plairait-il à Votre Majesté se restaurer quelque peu, avant que de visiter nos instituts ?
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Beatritz
La Reine eut plaisir à attraper le verre qu'on lui tendait et à le porter haut en l'honneur des nouveaux académiciens. Elle reprit au mot près les mots lancés par la Grande Académicienne.

-"Aux nouveaux académiciens ! Qu'ils puisent dans la noblesse de leur charge l'énergie pour mener à bien leur lourde tâche !"

La voix de la petite Grande Académicienne, lorsqu'elle lui tendit le drageoir, intrigua la Reine qui s'abstint d'en demander la raison, quoique la curiosité fût grande.
Espérant qu'il n'y avait rien d'absolument grave et qu'il ne s'agissait là que de quelque humeur aléatoire - par exemple qu'Anne avait la voix troublée par un faux mouvement qui lui aurait causé grande douleur - , elle répondit avec force enjouement :


-"Nous sommes une femme d'appétit : nous acceptons avec plaisir !"

Hypocras, friandises, environnement plaisant... Que demander de plus ?
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[J'ai oublié de répondre quelque part ? Un MP IG et ça repart !]
Pouilleux
Antoine rejoignit Rémi avec un air de reproche.

Si vous portiez ce manteau, jeune homme, nous ne verrions ni vos chausses ni vos cheveux.

Suivant du regard les mouvements de la Reyne et de la Grande Académicienne, le Seigneur de Sinard invita son protégé à les suivre.

Vous pouvez maintenant profiter du buffet, mais prenez garde : il ne faut pas bousculer les autres convives, et si vous vous tâchez, nous quitterons la salle sans nous sustenter davantage.

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