--Tamara.
Tamara, voilà un nom qui n'était pas inconnu dans un certain milieu. Elle avait la réputation d'être une femme d'affaire redoutable, n'ayant qu'une clientèle avec une bourse assez pleine. Elle avait eu plusieurs établissements mais, les avaient tous fermés avant de prendre congé sur une petite île à l'abri des femmes qui cognaient en pleine nuit, à sa porte qui plus est, en pleurs, cherchant leur infidèle de mari qui n'était pas rentré dormir. Combien en avait-elle consolé en leur disant que l'espèce mâle ne pouvait résister à un décolleté plongeant... Enfin, consoler était un bien grand mot... quelques verres gratuits pour acheter la paix et les renvoyais chez elle s'occuper de leur marmaille serait plus juste. Aujourd'hui, elle se consacrait à un unique établissement privé sur son île, seuls les clients privilèges y ayant accès. Pourtant, aujourd'hui, elle était revenue à ses premiers amours.
Elle n'avait pas eu d'autre choix, c'est pour cette raison qu'elle se trouvait devant la porte de ce qui semblait au premier coup d'il à une taverne quelconque. Elle avait eu la délicatesse de promettre à une amie de longue date de reprendre son flambeau. '' Ne laisse pas mourir mon bébé ma chérie, tu me le promets n'est-ce pas ? '' Elle avait promis, qu'elle connasse elle avait pu être à ce moment-là ! Marisa savait pertinemment qu'elle n'avait qu'une seule parole et lui faire promettre cela sur son lit de mort... Quelle raclure celle-là tout de même ! Elles avaient tous de même eu de bons moments toutes les deux....
Elle soupira, ferma l'ombrelle noire qui masquait son délicat visage diaphane avant d'entrée dans l'établissement. Elle allait avoir du ménage à faire.... Pas de poussières à faire évaporer mais, plutôt des employés à congédiés... Elle ne voulait que la crème en tant que clients, il allait de même pour les hôtesses ! Elle aurait bien aimé que son acolyte, son meilleur ami, son amant un peu plus formel que les autres, soit là avec elle. C'est lui qui se chargeait de ce genre de tâches habituellement, elle manquant cruellement de tact pour sa part. Tant pis, les filles devraient faire avec !
Elle poussa la large porte pour se retrouver dans ce qui aurait pu être une auberge tout ce qu'il y avait de plus ordinaire mais, en beaucoup plus chaleureuse. De larges tables disposée discrètement, quelques soûlards y étant assis et sirotaient leur bière déjà à cette heure. A ce niveau, presque rien à dire. Tant que le client avait de quoi payé, il était roi et maître chez elle. Cependant, elle aurait bien aimé qu'un feu crépite dans la grande ante plus loin. Elle règlerait cette situation aussitôt le '' ménage'' fait. Pour le reste de la décoration, c'était parfait. Son amie avec beaucoup de goût en la matière. L'atmosphère était chaleureuse sans être trop lourde. Il y avait un cachet extraordinaire dans cet endroit. Elle avait ramené des décorations dun de ses périples dans lOrient. Une douce odeur clamait lair, laissant une envoutante brume par endroit, le genre de parfum qui vous faisait tournée la tête.
Elle se dirigea d'un pas lent vers celui qui avait la fonction de tavernier. Il en train d'astiquer des verres. Au moins, l'endroit était propre. Elle s'arrêta devant lui et le détailla longuement.
- Bonjour ma p'tite dame, qu'est ce que je vous sers ?
Le regard haineux qu'elle venait de lui lancer aurait pu le figer sur place tellement ses prunelles noires étaient glacées. Sa voix par contre avait le don d'être suave et douce même lorsqu'elle était en colère. Plusieurs appelaient cela le chant de la sirène, elle, son arme la plus redoutable dont elle savait en user.
Hey bien la '' p'tite ' dame'' comme tu dis, elle va te mettre à la porte... C'est la nouvelle propriétaire et t'as moins d'une heure, tu ramasses tes effets et tu sors... Je veux plus voir ta gueule de mal élevé dans les parages, pigé ?... On ne parle pas comme ça aux dames...
Elle lui adressa un large sourire cette fois, rayonnant de satisfaction. Ce qu'elle pouvait être chiante parfois, elle adorait ça cependant. Quoi de plus dangereux qu'une femme divine, aux atouts attrayant, ayant de la classe mais, en même temps, qui pouvait être la pire garce sur terre. Cette image, elle l'assumait pleinement, prenant un plaisir fou à l'arborer.
Oh et si tu pouvais rassembler tous le personnel dans cette salle avant de partir, j'apprécierais beaucoup...
Quelle audace, lui demander service après qu'elle venait de le flanquer à la porte. L'homme grogna mais s'exécuta, sachant parfaitement qui elle était. Sa réputation était déjà bien en place. Cela lui convient tout à fait.
En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, tous ses nouveaux employés était assis et la regardait presque apeurés. La rumeur de ce qu'elle avait fait subir au tavernier à peine entrer avait dû rapidement circuler. Tamara observa chacune des personnes présentes, les détaillant, les jaugeant des pieds à la tête.
Hum... Bonjour jeunes gens, je suis la nouvelle propriétaire de la Rose Noire, je m'appelle Tamara. Je suis aux petits soins pour mes employés mais malheureusement, la plus part d'entre vous n'en feront pas partie. Vous n'avez pas les critères. Pour le reste, si Marisa était assez cinglée pour engager n'importe qui, ce n'est pas mon cas.
Elle repéra une blondinette et une ébène parmi la foute. Elle les pointa du doigt chacune à leur tour.
Vous deux, toi... et toi....Vous restez, regagnez vos chambres pour le moment, la bonne pour les chambres et la cuisinière aussi, pour le moment du moins.... Pour les autres, bon vent, videz les lieux rapidement et merci de le faire sans fracas....
Elle se retourna, entendant des supplications ou des furies en pleine expansion, même une '' sale garce'' lui vient aux oreilles, ce qui la fit sourire plus encore. Ils avaient raison et alors ? Elle n'allait pas y prêter attention plus que cela. On ne fait pas d'affaire sans être une diablesse pour une femme... Et encore, elle avait été gentille là...
Elle retourna derrière le comptoir, d'autres filles viendraient se présenter très rapidement, elle aurait l'embarras du choix sous peu. D'ailleurs, elle attendait impatiemment une amie lointaine, une ravissante jeune femme, à qui elle avait pris la peine de contacter dès qu'elle avait hérité de l'emplacement.
La journée allait défiler possiblement très rapidement, elle savait que ce soir, tout serait conforme à sa manière. La soirée et la nuit dans ce genre d'endroit regorgeait de client. Il fallait s'assurer que des chambres étaient à la disposition des voyageurs pour la nuit comme celle des filles qu'elle avait gardées, convenables pour recevoir les clients '' prioritaires ''.