Sulayman
En bas dans la grande salle.
Il en est des tambours de guerre qui font battre le cur des hommes qui vont mourir. Prologue à une lutte sans merci. De la peau tendue sort un son sourd qui vous enivre et donne force à votre courage.
Il en est de ces pages qu'on tourne avec impatience pour connaître la fin d'une passionnante histoire. De ces contes qui font la profondeur de nos rêves
Il en est de ces dangers pour lesquels vivent les aventuriers. Ces moments d'émotions où ils sentent les transes qui donnent raison à leur vie.
Il en est de son existence de vagabonder au hasard de l'errance. Cherchant dans les mots des hommes la lueur d'une once de philosophie.
Quelle était celle de la femme qui s'approchait de lui ?
Tenue légère et démarche guerrière mais ses armes à elle n'étaient pas d'acier ou de fer.
Si le claquement de doigts fut autoritaire le regard de jais était provocation à se laisser faire
L'endroit se prêtait au désir d'intimité que suscitait la vue d'une femme si prompt à être désirée.
Jouissance de contempler des formes féminines aux lignes si finement modelées qu'on se croirait dans les bras de Morphée
Rêvasser les deux yeux ouverts devant un ciel étoilé dans une nature isolée était de ses habitudes.
Le faire devant sirène qui nage sur terre dans un bouge d'ombres et de lumières le laissait songeur.
Le danger ici était plus pour sa bourse et la vertu de son âme que pour l'éternité de sa vie.
Depuis quand n'avait il pas touché femme ? Se souvenait-il encore de la dernière fois
Les voyages ne sont pas porteurs d'histoire de charme et les rencontres y sont plus suspicieuses que révérencieuses.
Depuis quand n'avait-il pas connu l'harmonie de souffles qui rythment une même symphonie de murmures et d'envies.
La fatigue et l'odeur de l'encens laissaient le voyageur bien penseur alors qu'une cuisse baladeuse l'effleurait d'une légèreté volontaire
Serait ce pour lui déplaire ? Allez savoir....
Alors un nouveau sens s'éveilla à la perception de la voix. Son velouté et posé pour rester dans un cadre feutré.
Le lieu n'avait rien des habituelles débauches des tavernes populaires. L'homme était dans un tripot et il fallait l'innocence du vierge pour ne point s'en apercevoir.
Mais il n'était pas esprit à juger des bonnes moralités. Trop de sang et de cris hantaient ses souvenirs et la femme pour le moment insoumise avait la stature d'une belle promise
Dieu ne jugerait que les âmes et les curs quand viendrait l'heure. Au moment du bilan d'une vie ce n'est pas les actes mais ce que l'on en a apprit qui compterait...
Si non comment expliquer que dieu laisse vivre un homme comme lui...
Lizéa...Pour un mirage le temps d'une nuit..Lizéa ...Pour l'instant d'une rencontre furtive dans une vie...
Bonsoir.
Je suis un voyageur de passage dans votre ville où je vais devoir séjourner quelques temps.
Il serait de mon désir de pouvoir trouver à me loger. On m'a indiqué votre auberge pour faire cela.
Mais pour l'heure j'aimerai nourrir mon ventre d'un humble repas et l'accompagner d'un vin léger.
Vous serez t-il possible de me faire servir ceci et de m'indiquer combien il m'en couterait pour séjourner ici ?
Les regards s'échangèrent sourires aimables de circonstances pour deux étrangers qui se rencontrent.
Il avait juste à saisir sur le moment l'ordre de priorité de ses désirs.
S'abandonner à déguster les mets qu'on pourrait lui servir.
S'enivrer d'un vin délictueux à l'abus dangereux
Ou se noyer dans le reflet chaleureux et aventureux du regard qui lui faisait face.
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