[RP] Un Seigneur pour Tlaxcalla

L'Emplumé s'avançait sur le sol dallé. Le large couloir richement orné de scènes représentant les ancêtres et les mythiques histoires de la création du monde menait hors de la vaste Calli de la tribu Aztlàn. Depuis combien de temps n'avait-il pas foulé le sol de Tlaxcalla-la-divine, capitale Seigneuriale qui accueillait autrefois le Tlatocan fondateur en son sein?
Des lunes entières étaient passées depuis sa dernière visite officielle -ses déplacements au Grand-Temple n'étaient que peu visibles- et la vaste cité avait bien changé. De petite ville accueillant quelques centaines de jeunes guerriers ambitieux, attirés par l'aura de l'empereur-dieu Moctezuma, Tlaxcalla s'était peu à peu muée en un gigantesque complexe guerrier et économique, coeur de l'un des plus grands empires du monde connu.
D'ici quelques jours seulement, Guyhom serait à nouveau désigné comme Tlatoani d'Occident et reprendrait donc la charge qu'il remplissait avec une ferveur toujours plus grande. Alexius quant à lui, nourrissait d'autres projets. Il songea aux jours bienheureux du règne de Mittys, alors que son autorité était reconnue partout en Tlaxcala, que ce soit dans ce qui deviendrait plus tard l'Orient, ou dans ce que deviendrait dans le même temps l'Occident.
Il songea à ses longues discussions avec Kalamite et Lauratacc quant au devenir de la Seigneurie, lorsque Mittys s'éteignit. Au final, rien ne fut décidé faute d'une personne reconnue à la fois en Orient et en Occident. Le refroidissement des relations entre les deux provinces avait eu raison de cette vieille question qui avait été enterrée. Désormais, les choses avaient changé. Les six lunes de guerre avaient totalement réconcilié les deux provinces soeurs et la puissance était de nouveau à portée. Il ne manquait plus qu'un seul élément, chaînon manquant, empêchant l'établissement total de la puissance Tlaxcaltèque de jadis. L'ancien y pensait et y repensait depuis des années. L'heure était venue. Il avait pris sa décision.
Paré de ses plus beaux atours, coiffé de sa lourde couronne de plumes, portant bracelets et colliers d'or, d'argent, d'électrum et équipé de sa massue de cérémonie, Alexius sortit de la demeure familiale et s'immergea dans la clarté bienfaisante du dieu-soleil Nanahuatzin. Entouré d'une escorte d'esclaves qui portaient des offrandes destinées à Camaxtli, dieu protecteur de la Seigneurie, celui que l'on disait sage avança lentement vers la vaste place d'où partait une monumentale volée de marches aboutissant à la pyramide Seigneuriale.
Ses esclaves lui ménagèrent une route parmi la foule, écartant sans vergogne les marchands étrangers, repoussant la nuée humaine. Lorsqu'ils parvinrent enfin sur le parvis de la pyramide, Alexius se retourna et fit face au peuple Tlaxcaltèque. Nombreux étaient ceux venus de loin, répondant aux innombrables missives envoyées pour avertir de la tenue d'une annonce importante et déterminante.
Après avoir pris son inspiration, il commença:

Mes soeurs, mes frères !

Je viens à vous en tant que simple Tlaxcaltèque, désireux de servir les dieux et notre empire.
La Seigneurie vit depuis trop longtemps sans tête. Aveugle, sourde, muette, elle ne peut aspirer à sa soif de grandeur telle que nous la vivions du temps du divin Mittys, Seigneur-dieu de Tlaxcalla-la-puissante.

Alors qu'Orient et Occident se rapprochent chaque jour un peu plus, nous devons nous préoccuper de ce qui doit se produire. Comme se plaisait à le dire Mittys, "Tlaxcalla est l'infini !". Mais notre grande Seigneurie ne pourra retrouver sa gloire d'antan qu'en retrouvant son fonctionnement d'antan.
Nous attendons depuis bien des lunes qu'un choix s'impose de lui-même et avons toujours repoussé l'échéance d'une décision qui ébranlera profondément l'ensemble de nos institutions.
Nous devons choisir un nouveau Seigneur pour diriger nos corps et guider nos âmes !

Les dieux ne nous accorderont leur soutien que lorsque nous, frères de sang, saurons nous exprimer d'une voix commune, étrangère aux luttes intestines. C'est alors que nous pourrons surmonter tous les obstacles qui s'élèvent aujourd'hui sur notre route.
Unissons-nous derrière un chef capable de nous guider et qui saura propager le message de piété, d'entraide, de sagesse et de force que nous vénérons plus que tout: Le Tonalamatl.

Mes soeurs, mes frères.
En ce jour je me présente devant vous, non pas en tant que Cuamanthèque, pas plus qu'en tant qu'Occidental, mais bien en tant que Tlaxcaltèque.
J'annonce devant les dieux tout-puissants ma volonté de succéder au divin Mittys -puisse son nom perdurer jusqu'à la fin de notre monde.
Vous me connaissez. Vous savez quels sont mes idéaux et jusqu'où je suis prêt à aller pour défendre nos lois les plus sacrées et apporter conseils et assistance à ceux qui ont besoin d'aide pour trouver leur voie.
Vous savez également que je ne cède jamais à la facilité de choix hâtifs et inconsidérés, que je mesure les répercussions de chacun de mes actes et de mes paroles.
Vous savez que je respecte la sagesse et la force, les deux principes qui forment la base de Tlaxcalla.
Enfin, vous connaissez tous la valeur de ma parole, à laquelle je n'ai jamais failli, tant par principe que par nature.

Telles sont les garanties que je vous offre. Tel est désormais le choix que nous devons faire, pour le bien de notre Seigneurie !

Mes soeurs, mes frères.
Relevons enfin la tête et contemplons ensemble toute l'étendue de notre fragile puissance, que nous devons nous efforcer de renforcer et d'étendre.
Ne plions plus jamais l'échine devant qui que ce soit, car nos seuls maîtres sont les dieux immortels qui ordonnent nos destinées depuis la merveilleuse cité céleste de Tùla.
Reprenons ensemble la place qui nous est dûe car telle est la destinée que Camaxtli, protecteur de notre Seigneurie, nous a attribué !
Soyons fiers de ce que nous sommes !
Faisons honneur à nos ancêtres !
Gloire à Tlaxcalla l'éternelle, qui renaît de ses cendres !

L'Emplumé se tut. Dans ses paroles enflammées transparaissait l'amour qu'il portait à sa terre et sa fierté de faire partie du peuple Tlaxcaltèque.
Il défendait les valeurs premières de Tlaxcalla depuis l'unification des tribus par le grand Moctezuma. Toute sa vie, il avait respecté et promulgué le Tonalamatl. Aujourd'hui, il désirait le transcender.
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Le chihuahua entendit le discours de son amis, certes il n'avait jamais personnellement connu ce fameux Mittys, mais de ce qu'il en savait, et de ce qu'il savait d'Alexius, il savait que son ami allait être à la hauteur. Une fois que celui-ci eu terminer de parler. il tenta de prendre la parol, Oulaup dit:

Peuple de Tlaxcalla, frères et sœurs qui êtes ici, regardez bien Alexius d'Aztlàn, Grand Prêtre de Quetzalcoatl, voyez comme dans ses paroles enflammées transparait l'amour qu'il porte à sa terre, notre terre, et sa fierté de faire partie du peuple Tlaxcaltèque.

[...]

Gloire à Tlaxacalla! Gloire à toi Alexius le tlaxcaltèque!


à ces derniers mots, Stonelink se se dit que rien n'était rajouter, étant donné que son amie avait exposé une pensée similaire à celle du Jaguar,il sourit avant de :

Gloire à Tlaxcalla! Et gloire à Alexius!


Puis, il salua le Prêtre avant d'observer la suite des évènements.
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-Chihuahua de la Tribu Tlaxcaltèque (Chef des Prêtres-Guerriers)
-Tecuhtli de La province Occidentale

Alexius en avait fait du chemin... Ascalion, lui, n'avait pas eu cette chance. Ou plutôt pas la motivation. Alors qu'il était au début respecté dans tout l'Occident, il n'était maintenant plus qu'un simple guerrier aigle. Mais cela lui suffisait.
Son frère, Alexius, avait fait beaucoup plus ! Tête de liste, puis Tlatoani, et maintenant Seigneur peut-être ? On pouvait être fier de la famille Aztlàn !

Tout naturellement, Ascalion avait donc assisté au discours de son frère. Pour l'occasion, il avait revêtu sa tenue de guerrier, massue dans la main, plumes de couleur sur sa coiffe.
Il était monté jusqu'au parvis de la pyramide, pour se placer aux côtés de son frère. Naturellement, il s'était mis légèrement en retrait. Ce n'était pas lui que l'on voulait regarder, aujourd'hui.
Alexius était charismatique, et ses paroles respiraient la puissance. Il était le Seigneur dont Tlaxcalla avait besoin, c'était certain.

A la fin du discours, la foule hurlait, et scandait son nom.

Bravo mon frère.... lui souffla-t-il à l'oreille.
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Polya, toute nouvelle calpullec de Mazapa avait tout de même trouvé le temps de porter ses pas vers la Grande Pyramide. Elle avait eu écho du discours de son grand prêtre et il était plus que naturel pour elle de venir l'écouter en ces lieux.
La prêtresse s'était posté légèrement en retrait, depuis sa sortie du temple elle avait tendance à éviter les bains de foule et ses anthracytes restaient rivées sur lui. Alexius, elle l'avait toujours connu tout comme elle avait connu Mittys et particulièrement bien connu Atecoatl, son chef coyote qui vouait comme elle, un véritable culte à Huehuecoyotl. Elle avait souvenance de l'amitié qui avait uni l'Emplummé à celle à qui elle pensait encore régulièrement, Kalamite. Elle savait tout ce que l'homme public avait accompli dans toute sa vie, quant à l'homme privé, elle ne le connaissait que peu mais il était évident pour elle que les deux entités se rejoignaient et qu'il était l'homme fédérateur dont la Seigneurie avait besoin. Tlaxcalthèque dans l'ame, Polya l'avait toujours été, s'efforçant même au plus profond des conflits de toujours rester neutre face à la province qui l'avait vu naître et celle qui l'avait adoptée. C'est toujours pour Tlaxcalla et le Tonalamatl qu'elle s'était battu et oeuvrait toujours et elle était fière encore plus aujourd'hui de son Grand Prêtre.
Elle sourit aux acclamations de Oula et l'amazone fendit la foule de sa démarche souple et gracieuse et vint simplement incliner le front devant son futur Huey tatloani.La prêtresse ne prononça aucun mot, seul son regard empreint de détermination et de sérénité exprimait l'amour qu'elle éprouvait pour ses terres et la confiance qu'elle avait toujours eu en son Grand Prêtre depuis le tout début de Tlaxcalla.
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Coyote indomptée

Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue à la Grande Pyramide.
Et probablement, ne l'aurait-elle jamais fait, si elle n'avait rien à contester.
Mais justement!
Elle voulait comprendre un détail!
Quelles raisons pouvaient pousser Alexius, le sage, Alexius, l'ancien, Alexius, le presque sénile, à ses yeux, à tenter d'ébranler la Seigneurie pour sa propre gloriole.
Quelle mouche l'avait piqué, aurait-on pu dire plus prosaïquement.
La foule était dense.
La foule avait des visages connus.
Mais en jouant des coudes, des genoux, et de sa petite taille, tout ceci doublé de culot et de candeur, elle parvint, au final, à se tailler une place au soleil.
Une place dans l'axe d'Alexius. En hauteur.
La perfection, oui!

"Ô Alexius!
L'emplumé!
Toi vieil homme honorable et honoré!"

Pas trop d'emphase.
Si elle en mettait trop, elle risquait de se fourvoyer.
Alors elle se calma, et se campa solidement, mains sur les hanches, le buste en avant, n'hésitant pas à jouer de ses atouts charnels pour attirer l'attention..

"Avez vous oublié?
Avez vous renié les choix déjà faits?
Qu'est-il advenu d'Atecoatl?
Nous avons déjà un seigneur!
Nul ne prétendra devant moi l'avoir entendu mort!
Nul ne saura dire qu'il n'a pas fait ce qu'il devait.
Il était en Orient quand nul n'y était!
Il était auprès des Dieux quand nous en avions besoin!
Quel droits veux-tu t'arroger, Ô Alexius, par cet enthousiasme populaire?"

Elle avait terminé sur un geste accusateur.. Le doigt pointé sur l'emplumé.
Qu'ils pensent tous, à cela, tous autant qu'ils sont.
Car Alexius le Grand Prêtre n'avait pas dit un mot d'Atecoatl, et venait d'occulter en quelques bribes, les actions réussies d'un âge dur, mais qui avait su remonter la pente.
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C'est en relevant le front que par delà la foule son regard suit machinalement une silhouette. Léger souffle qui s'échappe de ses lèvres. La première chose qu'elle a faite en sortant du temple, c'est s'enquérir de son chef coyote et tout ce qu'elle a entendu comme termes fut...disparu..mort..Même dans la tanière, elle l'a cru mort alors que son coeur saignait silencieusement. Il ne serait donc pas mort ? C'est à reculons, les yeux toujours fixé sur cette silhouette qui LE lui rappelle qu'elle s'éloigne de son Grand Prêtre.. il faut qu'elle lui parle, qu'elle sache, qu'elle lui en dise plus. Parce que s'il n'est pas mort, malgré tout le respect qu'elle peut avoir pour son grand prêtre, elle est d'une loyauté exemplaire envers son chef coyote. Esquisse de sourire mélancolique se souvenant d'une certaine transaction que son tyran de frère avait eu la lumineuse idée de vouloir effectuer. Personne ne saura jamais d'ailleurs ce que la prêtresse en avait secrètement pensé..à part elle bien évidemment. Effectivement, elle est on ne peut plus bien placée pour connaitre les faits d'armes d'Atecoatl et savoir tout ce qu'il a accompli pour la Seigneurie et en Orient, elle y était lorsqu'il s'y trouvait. Frémissement des paupières de la Coyote dont le regard ne quitte pas la silhouette sombre encapuchonnée. Le coeur s'emballant dans sa poitrine à la vue de la démarche qu'elle n'a pas oublié, certes du temps de toute sa splendeur...Tu es de retour, tu es là bien vivant...Murmure de la prêtresse qui regarde avec émotion cette main qui glisse sur les murs. Polya n'hésite plus et s'avance vers la silhouette, la voyant faire demi-tour...Huehue, non...ne le laisse pas faire ça...Sur le moment son attention se fige entendant des paroles s'élever soudainement près d'elle.
"Avez vous oublié?
Avez vous renié les choix déjà faits?
Qu'est-il advenu d'Atecoatl?
Nous avons déjà un seigneur!
Nul ne prétendra devant moi l'avoir entendu mort!
Nul ne saura dire qu'il n'a pas fait ce qu'il devait.
Il était en Orient quand nul n'y était!
Il était auprès des Dieux quand nous en avions besoin!
Quel droits veux-tu t'arroger, Ô Alexius, par cet enthousiasme populaire?"

Elle a donc désormais la certitude qu'il n'est pas mort!!

Une capuche qui tombe, un visage qui même creusé et amaigri lui arrache un sourire victorieux. Ate, car c'est bel et bien Atecoatl, plus vivant que jamais, sorti comme elle quelques jours plus tôt de l'ombre d'un temple sans nul doute, qui élève la voix, et dont les intonations se mêlent aux remerciements qu'elle adresse à son bon vieux rusé de Huehuecoyotl.

Tlaxcala est infini, et mon règne n'est pas fini !

La voilà près de lui, et c'est devant lui que la prêtresse s'incline et plie genoux et se saisissant doucement de sa main, y dépose un baiser, signe de son allégeance à son Seigneur et Chef et malgré elle, la garde entre ses propres mains, toute à l'émotion de le revoir.

Longue vie à toi Atecoatl !!! ...puis sur un ton plus bas afin de n'être entendue que de lui seul...Ne me fais jamais plus une peur pareille...Puis comme elle veut comprendre, se redressant, elle se tourne vers son Grand Prêtre restant près de celui qu'elle pleurait en silence depuis son retour. La voix empreinte de tristesse, elle espère se tromper, que la gloire personnelle n'a pas conduit son Grand Prêtre à de telles extrêmités.Autrefois, ses anthracytes auraient brillé de fureur, aujourd'hui elles sont seulement interrogatives et emplies de la sagesse qu'elle a acquis auprès de ses longues lunes vouées uniquement à Huehuecoyotl et Chalchihuitl sa déesse mère...
Comment se fait-il que pas un seul dignitaire ne se soit inquiété de savoir si notre Seigneur était encore en vie ou pas ? Pourquoi m'a t'on dit à ma sortie du temple lorsque je me suis enquéri de lui qu'il était mort..disparu ? Moi aussi je suis allée servir Huehuecoyotl de longues lunes dans un temple et ce n'est pas pour autant que j'étais morte. Comment un Grand Prêtre tel que vous ou les autres ont-ils pu faire une telle erreur ?
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Coyote indomptée

L'Emplumé sourit à son frère Ascalion puis observa la foule, reconnaissant de nombreuses têtes connues, quand soudain une voix plus forte se fit entendre. Une jeune femme usait en effet de ses charmes et de son charisme pour parler plus fort que ses voisins. Immédiatement, il reconnut Zazyl. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu l'occasion de palabrer avec elle, que ce soit à propos de la Province, de la guerre ou des dieux?
Paisiblement, il écouta ses paroles et blêmit quelque peu en entendant sa dernière phrase.

Niltzé à toi ma soeur...

Concernant Atecoatl, je fus l'un des premiers avec Lauratacc et Neilerua à l'appuyer dans sa démarche. Mais jamais il n'a été reconnu comme Seigneur en Orient et ne l'est d'ailleurs toujours pas selon les dires de nombreuses personnalités.
Peut-on alors dire qu'il est Seigneur de Tlaxcalla lorsqu'une simple déclaration de l'ancienne Tlatoani d'Occident et d'un ancien Grand-Prêtre l'ont conforté en cette position, sans que le Tlatocan Oriental ne se prononce jamais à ce sujet?
Tout le monde sait à quel point je le respecte, à quel point je l'estime. Mais où était-il durant ces dernières lunes, alors qu'Orient et Occident s'enlisaient dans une guerre toujours plus féroce?
Le Seigneur se doit de vénérer les dieux et de faire couler le sang. Et pas seulement de prier au temple, car c'est le rôle des prêtres qui assurent ainsi la pérennité de notre monde.

Quant à moi, je ne désire m'arroger aucun droit. C'est aux Tlaxcaltèques de décider de qui doit les guider, et non pas uniquement aux Tlatoanis. En cela, je réfute à Atecoatl le droit de régner sur la simple base d'une déclaration de soumission signée de la main de Lauratacc et de Neilerua.
Comment peux-tu mettre en doute ma probité? Aurais-tu déjà oublié mon engagement pour ma province? Aurais-tu oublié mon engagement pour la Seigneurie?

Alexius allait poursuivre, lorsqu'une silhouette se rapprocha, faisant soudainement glisser la cape qui la dissimulait aux yeux de tous. Un Atecoatl affaibli et visiblement diminué par sa longue retraite spirituelle proclama alors que sa fin n'était pas arrivée. Légèrement surpris par cette irruption soudaine l'ancien réfléchit un instant. Que ressentait-il? La joie de voir un ami réapparaître? C'était certain. L'inflexibilité? Il en était de même. L'irrésolution? Certainement pas. Il irait jusqu'au bout de ce qu'il avait entrepris et ce, sans tenir compte du profond respect que lui inspirait son ancien frère de clan. Une union entre deux provinces devait être faite, et il pensait être le seul à pouvoir faire le consensus entre les différents partis. Il avait dédié sa vie à la Seigneurie, et ne cesserait de se battre pour elle. Jamais il n'avait fait serment de loyauté envers Atecoatl et, quels que fussent ses actes passés, il ne lui reconnaissait aucun droit à régir Tlaxcalla. Ni de par les dieux, ni de par son ascendance.
Déjà, une autre personne commençait à parler. Il s'agissait de Polya, soeur de Guyhom.
Alexius l'écouta et répondit:

Niltzé à toi, soeur prêtresse.

Le fait est qu'Atecoatl s'était retiré du monde depuis quatre lunes. Qui aurait pu être certain qu'il reviendrait un jour?
Peut-on dans ce cas parler de Seigneur? Je ne le pense pas.
La Seigneurie n'a plus de tête véritable et reconnue de tous depuis Mittys.

L'Emplumé se tourna alors vers Atecoatl et haussa le ton, afin que l'on puisse l'entendre:

Mon frère...
Avec tout le respect que je te dois, je ne te reconnais aucun droit à porter la couronne de Huey Tlatoani.
Tu sais parler au coeur des guerrières et des guerriers, tu sais combattre à merveille. Tu sais également manier les mots qui se transforment ainsi en or dans ta bouche.
Mais Tlaxcalla a besoin d'unité et de constance, caractéristiques que ta longue absence tend à t'ôter.

N'y vois là aucune offense mais j'ai l'amère impression que tu reviens d'entre les morts pour reprendre dans tes mains une situation qui a été rétablie depuis ton départ, grâce au courage de nos guerriers et à l'excellence de nos gestionnaires qui ont su remonter la pente -pour l'occident- et maintenir l'équilibre -pour l'orient- après les multiples pillages et annexions dont nous avons fait l'objet.

Tu es un grand guerrier, je ne le conteste pas. Mais un Seigneur n'abandonne pas sa massue lorsqu'elle est cassée pour en reprendre possession une fois celle-ci réparée.
Malgré l'amitié qui me lie à toi, je ne peux donc faire autrement que te réfuter le droit à régner sur Tlaxcalla.

Alexius se tut, la mort dans l'âme. Il ne regrettait pas ses paroles et assumerait ses actes, quelles qu'en seraient les conséquences.
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Faucheuse écoutait bien attentivement les discussions, tout en restant à l'écart. Il ne connaissait que trop peu de monde pour oser ainsi prendre la parole.

Il savait néanmoins qu'Alexius était un grand homme et un homme bon. Il ferait tout pour les siens ...
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Lya était présente, comme elle aimait bien mettre son nez partout, elle n'aurait pas manqué un rassemblement aussi important que celui-ci.
Elle avait trouvé un gros rocher et y avait posé ses fesses. Durant l'exposé du grand prêtre, Lya avait fouillé dans son sac et y avait sorti un fruit mûrit à point. Un belle grosse mangue bien juteuse, rien de mieux pour assister à un long discours comme peu de gens pouvait le faire. Bon les sermons ne compte pas ce qui enlève une personne, reste que deux Occidentales, que Lya connait, capable de faire de jolis discours.

Toujours assise sur le rocher en train de manger sa mangue, quelques têtes qu'elle pu reconnaitre était là et plusieurs qu'elle n'avait jamais vu avant. Le jus de la mangue lui coulait le long de son bras, mais ca ne lui dérangeait pas puisque personne ne le remarquerait, toutes les têtes étaient dirigées vers Alexius.

Quelques-uns pris parole à la suite de l'emplumé afin de lui accorder leur appui. Elle faillit s'étouffer avec le jus de sa mangue quand Zaz commença à parler. Elle aurait aimé lui couper la parole et lui demander où elle avait caché son esclave, mais se retient voyant qu'elle mettait un peu d'ambiance dans la place.
Un homme réclama son trône et c'est le visage emprunt de surprise qu'elle se demanda bien qui il était. Quand elle comprit que c'était celui que Lauratacc avait nommé Huey v'là bien des lunes, Lya lança les restes de sa mangue parmi les gens et sauta en bas de son rocher pour aller lui réclamer le mandat qui était échu depuis un bon moment déjà. À peine avait-elle fait un pas vers l'avant que la foule de plus en plus dense l'empêcha d'avancer. La petite pochteca, essaya de se faire un chemin en poussant tant bien que mal les gens et en les injuriant quand on ne la laissait pas passer. Rien à faire, elle était maintenant pris au milieu de l'attroupement n'entendant que partiellement les autres discourir.
Alexius reprit la parole, mais avait-il dit qu'il lui laissait la place ou allait-il continuer l'élection. Elle soupira d'avoir manqué un bout. C'est en ronchonnant qu'elle réussit à reprendre sa petite place en hauteur sur le rocher. À peine ses fesses avaient été posé que Aeled arriva.

Ben bon yenne! Pas vrai!

Elle s'installa les genoux remontés contre son ventre, les coudes accotés sur ceux-ci, elle écouta ce qu'il avait lui aussi à dire.
Là, Alexius allait avoir de la concurrence. Un débat allait avoir lieu, des prises de becs peut-être, la massue pourrait surement être utilisée. Oh oui! Lya aimait bien l'idée des duels, elle trépidait juste à y penser.

Elle fut un peu déçue par le mini discours de cette ancienne tête dirigeante de l'Occident, mais bon à croire qu'il parlera davantage plus tard.

Lya fouilla dans son sac, elle devait avoir un truc à se mettre sous les dents. Lors des rassemblements, habituellement, son père fournissait le pulque, mais là c'était pas son père qui était en avant, donc pas de chance, sa gorge resterait sèche. Ah! mais si elle pouvait trouver un autre fruit dans sa besace!
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Une vieille femme toute courbée écoutait les discussions.

De quel droit Alexius osait-il prétendre que les paroles de Lauratacc et Neilerua n'étaient pas valable?

Apparemment les morts étaient bien vite oublié et plus respecté par les vivants encore présent.

Avait-ou oublié dans quelle situation la nomination d'Atecoatl avait eu lieu? Et, bien que la mémoire de la vieille femme faisait parfois un peu défaut, Alexius n'avait-il pas soutenu publiquement cette nomination.

Non décidément le monde devenait fou... les gens oubliaient leur racine, leurs anciens sages et ne pensaient qu'à leur propre gloire.

Comment ose-t-il remettre en cause la parole de Lauratacc et Neilerua

marmonna-t-elle.

Et elle cracha par terre.

La colère aurait dû le submerger devant ces diatribes. Pourtant, l'Emplumé se retint de sortir sa massue pour répondre à cet affront. Que cherchait Zazyl? A le faire sortir de ses gonds une fois de plus? Rares étaient ceux qui y étaient parvenus. Morts étaient ceux qui pouvaient s'en vanter. Mais jamais il ne toucherait à une soeur guerrière, même si celle-ci se fourvoyait totalement.
Qui avait proposé cette solution à Lauratacc? Qui avait ensuite débattu avec Kalamite pour lui démontrer qu'en temps de troubles, il fallait un chef désirant oeuvrer sous les rayons de Nanahuatzin plutôt que sous la clarté lunaire de Teotzin?
Il prenait part à tous les évènements importants depuis plus de lunes que n'en comptaient la plupart des personnes rassemblées sur la place publique. Il avait toujours mis à disposition sa massue pour son clan, sa province, sa seigneurie et pour les alliés de celle-ci. Et elle osait venir lui dire en face qu'il ne faisait pas partie de l'action?

De quel héritage parles-tu? D'une Seigneurie démembrée, séparée en deux parties dont les intérêts étaient totalement divergents? D'une Seigneurie pillée, dont l'enseignement avait été dénaturé? D'une Seigneurie à terre, que nous nous sommes tous efforcés de relever au cours des trois dernières lunes?

La raison pour laquelle je n'ai pas pu sortir ma massue depuis plus de deux lunes, lorsque j'ai accompagné l'armée de Marslynn à Olintla, tient en un seul mot: Tlatocan.
Guyhom ayant décidé de se poser quelques temps, afin de pouvoir mener à bien d'autres projets, m'a laissé le soin de mener à bien ce pourquoi le tlatocan occidental travaille depuis la chute d'Amecameca, faute d'armée en défense pour défendre la capitale occidentale des coups portés par Xuchimatzatzin et Zankou: Remonter la province, combler le déficit, assurer une bonne défense par la création de nouvelles armées dont deux -Celle de Zumo et celle de Stonelink- viendront en Orient sous peu. Tout ceci a été accomplis grâce à notre travail.
Tout ceci m'a empêché de pouvoir venir en Orient apporter mon aide physique à mes soeurs et frères guerriers qui ont pu montrer leur courage face aux Metz.
Mais je ne le regrette en aucune manière.

Pour ce qui est de verser le sang, je partirai avec l'armée des Aigles de Cuaman et des Serpents de Tulan d'ici quelques jours, lorsque mon règne en Occident sera terminé et que Guyhom reprendra la place qui lui revient.
Il est facile de m'opposer des arguments, plus délicat de pouvoir les fonder.
Car si je ne suis pas au coeur de l'action physiquement, à l'heure actuelle, j'en ai fait partie tout au long de ces deux dernières lunes de façon plus ombragée, traitant avec les cuauhtèques pour nous assurer une paix durable aux côtés d'Atlacoya et d'autres tlatocanis orientaux, alimentant nos guerriers qui allèrent combattre en Acolhuahcan il y a quelques jours à peine pour conforter l'alliance qui nous lie à Texcoco, distribuant des vivres pour soutenir l'effort de guerre.

Crois-moi, j'aurais préféré user de ma massue, comme lors de la grande guerre xuchimèque et tous les camaxtlis. Car oui, j'ai participé à toutes les guerres exceptée celle-ci. Ce qui ne saurait tarder puisque notre départ pour l'Orient surviendra d'ici quelques jours.

Atecoatl était l'Homme de la situation il y a de cela quatre lunes. Il ne l'est plus désormais. Nous avons besoin de quelqu'un qui saura combattre, honorer les dieux, écouter tant le peuple que les guerriers et dont la parole vaudra garantie à nos alliés et respect à nos ennemis.
Nous avons besoin d'un chef, et non pas seulement d'un chef d'armée.
C'est à ce prix-là que nous pourrons enfin relever la tête.

Zazyl, les temps anciens sont révolus. Nous ne pouvons donc pas régir la Seigneurie comme nous le faisions auparavant, chacun trouvant intérêts et désirs à se mêler à telle ou telle décision.
Tlaxcalla doit être éclairée d'un regard à la fois neuf et ancien, sachant pérenniser nos traditions et insuffler une nouvelle gloire à notre terre, qui est aussi notre âme.

Je soutiens donc que je ne reconnais pas en Atecoatl le Seigneur de Tlaxcalla, mais un chef guerrier qui a remplis sa mission avec brio.
Je m'en remettrais toutefois à l'avis du peuple, ci celui-ci désire porter au trône millénaire Atecoatl, ou tout autre candidat potentiel. Quel que soit le choix exprimé, le Huey Tlatoani désigné par tous les Tlaxcaltèques aura tout mon soutien, j'en fais le serment.

Alexius se tut, et toisa avec mépris la vieille folle. Il ne répondrait même pas à son insulte, elle ne disposait manifestement pas de toute la clarté d'esprit et de la connaissance de tous les évènements dont elle avait besoin pour se forger un avis. Il évitait toujours avec grand soin de se frotter aux pécaris et leur préférait de très loin un bon débat consctructif avec des personnes telles Zazyl et bien d'autres.
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Mayca vit une femelle le pointer du doigt, il la toisa durement:

Range ce doigt ou je te le brise!!!!

J ai combattus a ses cotés, et sous couvert de défendre la frontière entre tecmilco et Zoquiapan, z avons investit zoq avec l armée.
Résultat, un calpull pillé, et des frères et sœurs éventrés, mutilés.C es ça œuvrer pour Tlax??

Autant je respecte les paroles et les actes déjà vu par Alexuis, autant je crache sur Myttis qui je le maintien n était qu'un vil pilleur, rien de plus!!!

Joignant le geste a la parole, il cracha au sol d un air de défiance, le feu dans le regard....
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Polya écoutait sereinement les explications que lui fournissaient son grand prêtre tout en ayant conscience qu'elle ignorait certains faits puisqu'elle se trouvait à servir ses Dieux dans les dédalles sombres d'un temple. Elle écouta le discours d'un mexicatl qui lui rappellait vaguement un très vieil ami qui n'était plus et soudain, une voix haineuse se fit entendre non loin d'elle.

Tiens, son frère était là, 'tit signe complice de la main envers lui. Réflexe primaire de l'amazone qui a une sainte horreur des hyènes.Yep, c'est sournois et vicieux ces bestioles là et de plus, c'est notoire, les coyotes n'aiment pas les hyènes. Tsss, ça sent la charogne dans le coin.Murmure amusé à sa 'tite cousine. 'Tention range ton doigt la hyène a faim avant de manquer s'étouffer de ..colère ? non..de rire aux paroles qu'elle venait d'entendre se souvenant que le guerrier qui parlait faisait partie de ceux qui avaient sans scrupule blessés et massacrés nombre de leurs frères et soeurs orientaux et pillés des calpullis sous prétexte de trouver armes et nourriture que le tatlocan oriental refusait à l'époque de fournir à leur armée autonome. L'ancienne calpullec de Huamantla et tatlocani orientale avait été la cible favorite de la chef d'armée du guerrier et c'est tout son clan qui en avait pati.

Bah y'en a qui osent proférer de telles paroles alors qu'ils faisaient eux-mêmes partie de ceux qui ont blessés, mutilés, éventrés, tués, massacrés leurs propres frères et soeurs et pillés nombre de calpullis de leur propre province sous couvert d'une armée autonome bafouant ainsi le tonalamatl.

La voix de la prêtresse était ironique avec néanmoins cette petite intonation cinglante qu'elle n'avait pu retenir, bien malgré elle. Il est certain faits et actes qui restent gravés à jamais dans une mémoire.

Puis, sans plus se préoccuper du médisant, Polya recentre son attention sur le débat qui anime les trois hommes. Le passé est ce qu'il est, c'est vers le futur qu'il faut se tourner pour la grandeur et l'unité de Tlaxcalla.
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Coyote indomptée

Elle s était mêlée à la foule pour écouter Alexius le tlaxcaltèque
Elle se sentait pleine de respect envers ce mâle à l accoutrement magnifique qui alliait Sagesse et Grandeur
Le peuple buvait ses paroles ...Un frissonnement la parcourut tellement ce moment était intense en émotion
Puis des voix s élevèrent, beaucoup pour exprimer leur dévotion ; certaine pour contester
Elle entendait des noms comme Atecoatl...Aeled...de grands mâles à ce qu il semblait ,qui apparaissaient après avoir disparu quelques temps
Aeled l impressionna par son verbe arrogant ,il affichait vraiment l allure d un grand seigneur toisant de son regard fier le peuple
Atecoatl semblait plus humble et légèrement désemparé ...
Se sentant oppressée par la foule qui devenait de plus en plus compacte, elle se faufila en jouant coudes, coups de pieds pour aller un peu plus loin s asseoir et continuer à écouter les propos de chacun
Elle apprenait chaque jour un peu plus sur cette province qu elle avait adoptée et qui prenait une grande place dans son cœur
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Scarlett Tollan sortait pour la deuxième fois après sa terrible maladie qui l'avait terrassée. Elle avait failli mourir mais elle était là et bien là ... Plusieurs mois étaient passés sans qu'elle ne fut au courant de la moindre chose politique de l'occident et de Tlaxcala .... Petit à petit, elle s'était accrochée au peu de vie qui lui restait, elle n'avait fait que ça. Sa mémoire abîmée par la maladie lui avait fait oublier de manger parfois, elle s'était affaiblie, puis avait lentement remonté la pente.

Elle ne reconnaissait rien de ce qui avait fait sa vie, seules quelques voix, quelques personnes ...

En s'approchant un peu de cet attroupement elle reconnaissait des gens dont elle avait été si proche ... elle tendait l'oreille ... Elle n'était pas capable de prendre la parole car elle n'avait pas suivi le cours des choses et aurait dit des bêtises énormes, n'empêche qu'elle pensait en écoutant.

Ainsi on en était là, Aeled, Atecoatl et Alexius ... Guyhom était là aussi .... Elle souriait, Scarlett Tollan .... Elle les connaissait bien, elle savait qu'ils avaient tous leurs qualités, leurs défauts ... Elle souriait en attendant la suite des évènements .... La devise de la Tollan prenait cette fois-ci tout son sens ... Que le meilleur gagne !!!

Elle continua à écouter les joutes qui se déroulaient sous ses yeux, elle-même ne saurait pas lequel choisir ... Hum à vrai dire, elle pensait qu'il les faudrait tous, ensemble ... Tiens, ça lui rappelait un vieux débat ça ...
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Ex Tlataoni d'Occident
Ex Procureur, Intendant des Mines, Pochteca
Ex Calpullec (Amecameca, Zotoluca, Sultepec)
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Ex tout, devenue simple habitante de l'Occident

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May Chaos reign! Darkness and Chaos will grow! Chaos and Darkness will always be here!

Toujours assise au même endroit, elle écoutait les échanges, sa tête tentait à pencher vers l'avant et ses yeux lui piquaient, elle avait du mal à les tenir ouverts. Plus un seul fruit à se mettre sous la dent quand Atecoatl reprit la parole. Lya se redressa en secouant sa tête, fallait qu'elle reste bien attentive, elle ne voulait pas manquer un seul mot de son discours.

Lya fit dérangé, dans son écoute, par une personne qui voulait une part de son rocher, elle alla lui crier des bêtises, quand en se retournant elle vit son père lui sourire. Heureusement qu'aucun son n'était sorti de bouche. Une timbale pour elle, preuve que son père était là.

- alors ma fille, ça va?
-Ca va oui. T'as vu qui est revenu d'entre les morts?

Mais à quoi avait-elle pensé? Certes que son père les avait vu.

-tu t'amuses bien?
-Bah! je vais mieux m'amuser maintenant qu'il y a du pulque.

À ses mots, elle prit une bonne gorgé en remerciant son père d'un signe de tête.

-tu sais qui tu vas soutenir?
-Non, j'ai pas encore la moindre idée, avec un combat à mort, le choix serait plus facile.

En écoutant d'une oreille son père et de l'autre la fin du discours de Ate, Lya buvait tranquillement son pulque.

C'est qui les Tlamacazqui?
Pourquoi dit-il que cette assemblée connait des difficultés?
Il a le droit de créer un nouveau Codice?
C'est pour faire pencher les votes en sa faveur qu'il se sacrifie, si le peuple Tlax ne veut plus de lui?

Lya avait l'impression de bombarder son père avec ses millions de questions, mais bon fallait bien qu'elle apprenne comme il faut tous les rouages de son peuple.
C'est l'air interrogateur qu'elle regardait son père, elle avait besoin de réponses et suite aux réponses, elle aurait d'autres questions.
Une dernière pensée lui vint en tête et elle sourit amusé avant de la dire à son père.

Papou, tu penses que la Scarlett va se présenter? Ca serait tout de même très, très amusant comme première élection.
Un sourire en coin se dessinait au visage de Lya.
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Par delà les terres, par delà les mers, un vent souffle. La brise d'un monde nouveau, l'espoir d'un règne prospère. L'histoire jamais ne nous oubliera, l'histoire jamais ne nous trahira ... Mais l'histoire, saura t-elle être transmise ? Des siècles durant, la parole fut l'obélisque du savoir, nul souvenir n'aurait sût être perdu et toujours les récits furent d'une excentricité à ce que la réalité ne fut plus que mirage.
Si demain encore, la scène venait à se répéter, si demain encore, on aurait à offrir au monde ce qu'il eut tant désiré, demain encore le bonheur sera à la porte de notre hutte. Comme l'aigle qui un matin s'était posé sur Tlaxcala et qui jamais plus ne l'eusse abandonné. Tantôt vivace, tantôt mort, il fut le phénix des hôtes de la seigneurie ! Nul ne pouvait croire à son déclin définitif et même lorsque le chaos dévorait les clans les uns après les autres, que l'empire aztèque ait rayé la moindre trace de la seigneurie, l'œil vif se réveilla.

Tlaxcala est né par son arrivée, Tlaxcala a connu son heure de gloire à son retour. Telle la belle au bois dormant, l'homme se réveillait, comme le phénix qui un matin reprit vit des flammes dont les dieux l'avait emprisonné, il revient. Et à travers toutes l'histoire de Tlaxcala, cet instant devati se répéter, pour que jamais le chaos ne puisse définitivement mettre la flamme de l'aigle tlaxcalan sous le sable du désert.
Un jour, ce fût le retour des Loxetla, l'arrivée de Mittys sur le trône régnant de la seigneurie, le renouveau de la seigneurie. Mais depuis, le temps avait marqué son empreinte, l'érosion d'un temps béni à fait son œuvre et à l'orée de l'anniversaire de la fin du gouverneur de l'infini, l'histoire offrait un nouveau seigneur véritable à Tlaxcala. Les heures sombres qui sévissaient entre temps ont donc laissés l'espoir d'un retour de la gloire en la seigneurie ... Ce retour fût accompagné du Grand Prêtre Mexitin.

Voilà près d'une saison qu'il s'est évaporé dans la nature, reprendre communion avec les Dieux, offrir son sang et sa chair à chaque rite. Il avait eu ses réponses, les bienfaits célestes lui avaient appris tout ce qu'il restait à savoir pour l'éducation du guerrier tlaxcaltèque. Dernier survivant de sa fratrie, élu des divins par sa cause naturelle, adorateur de l'ordre établi, combattant du frère d'obsidien, le revoilà.

Sous ses traits de pauvre hère, il avait traversé les citées de Tlaxcala durant son retour, écoutant de ci de la ce que les derniers ragots pouvaient nous dégoter. L'éviction d'un Seigneur jamais reconnu, par une élection commune d'un régnant pour Tlaxcala, quel meilleur retour offrir à la seigneurie pour celui qui jadis en fut le Grand Prêtre.

Route fût donc prise en direction du temple ou on irait célébrer les hommes mettant pieds devant les dieux pour s'offrir la grâce de légitimement et unanimement succéder au divin Mittys. Il arriva, capuche visé sur la tête, un visage salit par les mois dans la pampa, méconnaissable, un homme ,nouveau, déjà dévoué à la seigneurie.

Tlaxcaltèques, J'en serais ! Je le serais ! Votre Seigneur !

Et le bâton de voyage qui frappait le sol comme pour fendre la foule et appeler à son retour.

Aeled avait finalement décidé de ne pas se présenter, il avait vu un nouveau candidat, et il savait qu'Alexius et Atecoatl serait de bon seigneur, il ne voulait pas diviser trop les votes, ainsi il s'avança.

Peuple de Tlaxcala !

Sachez que Moi, Aeled Loxetla Cuamantzingo Amecamecan, retire ma candidature pour devenir Seigneur, j'ai encore de nombreuses choses à faire pour mon clan, ainsi je reviendrais plus tard et je donne ma voix à mon frère Atecoatl.
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Grand Calpullec du Clan Suprême de Cuamantzingo

Polya, toujours aux côtés d'Atecoatl, écoutait attentivement les paroles de son grand-prêtre. Il était indéniable qu'il était sage, elle avait beaucoup de respect pour lui et connaissait tout aussi bien ses actions que celles de son Seigneur. Elle avait vu arriver Neilerua qui pour elle n'était pas un inconnu non plus mais son discours ne l'avait pas convaincue. Certes il était le seul Oriental à se présenter ce qui était tout à son honneur. Mais il n'en demeurait pas moins que ce que reprochait son grand-prêtre à son Seigneur, la réplique pouvait être faite également. Et oui, durant le temps ou son grand-prêtre servait ses Dieux, Atecoatl lui avait oeuvré pour Tlaxcalla, ne ménageant ni ses efforts, ni son temps, ni sa santé, il faisait corps et ame avec ce pourquoi il se battait. Certes, son Seigneur n'était pas prêtre, mais il était l'un des plus ardents défenseur du Tonalamatl avec la harde de Coyotes. Comment lui reprocher d'être lui aussi aller servir les Dieux ? Le guerrier qu'il était pouvait être en droit de le faire sans que cela lui soit reproché. Tout comme le simple paysan qui souhaitait se retirer un temps au temple, pouvait-on aussi le lui reprocher sous prétexte qu'une guerre fait rage ? Non, aux yeux de la prêtresse qu'elle est, cette excuse est sans fondement aucun. Des lunes qu'elle est à ses côtés, qu'elle le cotoie et sans doute n'a t'elle jamais été aussi proche de lui qu'en ce moment même, mais elle est elle-même tlaxcalthèque jusqu'au plus profond de son ame, de son coeur et de sa chair, et c'est pour lui et pour nul autre qu'elle donnera sa voix. Son regard se pose sur lui et le dévisage, malgré le fait qu'il paraisse diminué physiquement, cette lueur qu'elle connait bien dans ses yeux est toujours là, nullement vacillante. L'homme a peut-être changé, mais le guerrier lui, est le même, toute sa détermination est toujours là, intacte, cette flamme qui l'anime est toujours là.
Sourire aux paroles d'Aeled qui n'est peut-être pas un frère si ingrat que semble le penser son Seigneur. Mais elle n'est pas apte à juger, elle ne le connait que très peu. Et puis...certes, une partie d'elle-même, la partie de son être que très peu connaissent, celle qu'elle ne dévoilait jamais jusqu'à présent...Cette partie là ne souhaite pas et tremble à l'idée que son Seigneur soit sacrifié. Pourtant, s'il le faut, elle sera la première en temps que prêtresse à lui porter le coup afin d'honorer les coutumes ancestrales mais elle ose enfin s'avouer l'évidence, celle qu'elle n'a jamais voulu avouer pas même à son tyran de frère alors qu'elle en aurait eu l'occasion...mais elle le sait aujourd'hui. Si son Seigneur venait à mourir, il emporterait avec lui toute une partie d'elle-même. L'amazone se promit de n'en parler à Atecoatl que s'il n'était pas promis au sacrifice. Si c'était le cas, elle le laisserait partir sans rien en dire. Long regard sur son Seigneur puis c'est d'une voix forte et intelligible qu'elle annonce Je donne moi aussi ma voix pour Atecoatl. Et de se remettre près de lui, elle restera ainsi jusqu'au résultat final, elle est sans doute celle à qui il importe le plus de savoir s'il sera sacrifié ou non ...et pour cause..Nerveusement, ses doigts continuent de jouer avec son couteau d'obsidienne sacrée alors que son esprit invoque Huehuecoyotl et sa déesse Chalchihuitl afin de protéger son Seigneur, celui qui à ce jour, représente tout à ses yeux sans que nul ne se doute de quoi que ce soit, pas même lui.
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Coyote indomptée

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L'Emplumé salua la guerrière et prit quelques instants pour réfléchir à sa question. La capitale orientale avait un déficit de plus de 15.000 quachtlis et rien en inventaire excepté un mandat contenant quelques boisseaux de bois... La situation était donc critique. Alexius répondit:

Chaque clan est autonome et la situation dramatique de la capitale orientale dépend uniquement de la médiocrité des calpullecs successifs qui ont défilé entre les murs de ce clan sans jamais rien entreprendre pour endiguer un tel déficit. Il n'a pas pu se créer en un jour, sans que personne ne remarque rien. Et il ne résulte pas uniquement d'un seul éventuel pillage -si pillage il y a eu- car la somme déficitaire est bien trop importante.

Pour remonter ce clan, il n'y a pas d'autres solutions que de remplir le seul mandat émis avec assez de quachtlis pour combler le déficit dans son intégralité. Ou l'équivalent de ces quachtlis en marchandises.

Les dons -de Tlaxcaltèques, ou d'une province- sont donc la seule voie possible pour combler le gouffre que représente la capitale orientale. Il faut ajouter à cela une gestion drastique du calpulli afin d'éviter d'accroître le déficit. Mais pour cela, étant donné ta poigne, je ne doute pas une seule seconde de ton succès sur le second point.
Si appel aux dons il y a, je peux y participer en offrant la moitié de ce qu'il me reste de liquidités -soit environ 1000 quachtlis- à la condition que la gestion du clan soit surveillée afin que les quachtlis donnés ne soient pas perdus faute de compétence ou de motivation.

Mis à part cette solution, je ne pense pas qu'il en existe d'autres, en toute objectivité.
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Lya qui avait la tête dans le fond d'une jarre, tentant tant bien que mal de piquer au moins une dernière timbale avant que l'emplumé ne fasse son premier hyper long discours en tant que Huey. Elle était un peu apulquée et se disait que cette fois-ci, à la fin de la joute oratoire de Alexius, elle prendrait le droit de l'applaudir. Puis au pire, elle resterait loin de son père afin que celui-ci ne l'empêche pas.
À la mi-conférence, Lya sortit enfin de la jarre totalement vide, sa timbale à moitié vide ou à moitié pleine, tout dépend de l'optimiste de la personne. Elle s'accota doucement, afin de ne pas faire tomber jarre, l'avant-bras dessus et écouta sans trop vaciller, le reste de l'annonce du nouveau Huey Tlatoani.
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La petite fille était restée bien silencieuse à côté de son papa adoré pendant toutes ces présentations et tous ces discours.

Elle n'y comprenait pas grand chose, elle se demandait pourquoi tous ces vieux croutons se disputaient. C'est qu'ils étaient tout ridé et tout vieux...

De toute façon, pour la petite Tekila, le plus beau, le plus grand, le plus merveilleux homme du monde connu, c'était son père: Guyhom.

Alors accrochée à une jambe de ce pilier parental, pas apeurée du tout, elle observa le bal des prétendants et pour une fois ne hurla pas.

Elle remarqua bien une araignée dans un coin, elle aurait aimé aller la chercher pour son gouté mais avait peur de décevoir son père.

Et pour une fois, son comportement de petite fille modèle fut récompensé. Car c'est elle qui reçu la coiffe de plume de l'emplumé!

- P'pa! P'pa! T'as vu! c'est qui qu'a gagné! c'est moi! C'est moi la plus belle.

Et la coiffe se retrouva sur sa petite tête, une plume déjà dans sa bouche pour être tétée avec délice.

Et ses petites mains s'accrochent au pagne de son père.

- P'pa faudra lui dire qu'suis déjà guerrière hein!

Et déjà elle s'imaginait déesse, parmi les reines, vénérée par tout un peuple et d'un seul mouvement elle se tourna vers son esclave de compagnie.

- Chocapix, j'suis plus n'importe qui maintenant! Dorénavant tu me suivras en te déplaçant à genoux et tu me baiseras les pieds!

Pauvre Chocapix...

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verrouillage avant archivage

{Huitzilopochtli}
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