Karyl
C'était un gamin de Paris, un enfant du peuple ; Il ne possédait rien et n'avait rien à perdre. Affublé seulement d'un pantalon d'homme offert par charité et bien trop grand pour lui, ce va-nu-pieds à la bouille sale et aux cheveux blonds crasseux ne devait pas être âgé de plus de 6 ou 7 ans. Bien connu dans le quartier comme tant d'autres de son âge, on le disait bruyant, éveillé, goguenard à lair vivace malgré sa mine chétive. Jour après jour, nuit après nuit, il voguait dans les ruelles de la ville. Pourtant il avait des parents mais la pauvreté de ceux-ci avait fait de la rue son unique foyer. Il était de ces enfant envers qui ont ne peut éprouver que pitié, de ces enfant qui ont père et mère et sont cependant orphelins.
Pour survivre il avait trouvé une famille faite d'enfants comme lui. Une vie de jeux, d'insouciance et de menus larcins était alors devenu son quotidien. Parfois, quand l'occasion se présentait, il se faisait même chapardeur ou manipulateur mais jamais par soif de richesse ; juste afin d'avoir de quoi nourrir les siens. Et il riait quand à la nuit tombée la vieille Mauricette lui donnait ses vieux pains invendu en le traitant de chenapan ou s'énervait quand on le disait voyou comme le grand Robert.
Il avait fait du quartier du Louvre et du faubourg Saint-Antoine son royaume. Il y trainait ses guêtres à longueur de temps à la recherche de petits boulots comme livreur de gazettes ou transporteur d'eau. Il mendiait aussi, parfois, devant les nobliaux bien nombreux dans ce coin de Paris. Mais au contraire de ces compagnons d'infortune devenus haineux à leur égard, quand il les regardait, c'était souvent d'un air rêveur. Il s'imaginait un jour quitter sa condition de pauvre et se faire accepter d'eux. Son jeune âge et sa bouille d'ange lui servait souvent à amadouer les gens alors peut-être arriverait-il un jour à se faire ouvrir les portes de ce monde.
[Mars 1457, une rencontre particulière]
L'hiver allait bientôt toucher à sa fin laissant place à la saison du renouveau, de fait, l'agitation dans les rues de paris devenait plus importante. C'était la période à ne pas manquer, celle où gagner quelques piécettes était le plus facile. Ainsi, fidèle à son poste qu'il occupait depuis une semaine maintenant, l'enfant observait les badauds à la recherche d'une occasion. Les plus jeunes avaient faim et il fallait se dépêcher de leur trouver de quoi se sustenter.
Et l'occasion qu'il attendait se présenta sous les traits d'un gamin. Ceux-ci étaient monnaie courante dans la cité si bien que pour quiconque y vivant ils en devenaient invisible. Pourtant, depuis son poste d'observation le regard de notre petit va-nu-pieds ne se détachait plus de ce gamin. Il n'avait rien de bien particulier pourtant, si ce n'est qu'il était très bien habillé et semblait égaré... occasion en or de gagner de l'argent en d'autres termes.
Le sourire aux lèvres, se composant un visage sympathique, il fit les quelques mètres qui le séparait de sa proie, puis arrivant doucement il lui dit de sa petite voix enfantine :
T'sembles perdu, t'cherche kéke chose? Moi c'est Karyl.. et j'connais l'coin comme ma poche, j'peux pt'être t'aider... tu d'vrais pas rester seul.... c'est.... disons risqué.... finit-il sur le ton de la confidence.
Fourrantensuite les mains dans ses poches et prenant un air sur de lui, Karyl offrit un sourire radieux au petit blond bien sapé. Il n'en dit pas plus laissant au gamin le temps d'évaluer sa proposition absolument désintéressée... tout du moins en apparence. En effet, on lui aurait donné le bon dieu sans confession...mais mieux valait tout de même ne pas trop s'y fier, il restait un enfant des rues assez rusé pour vous entourlouper.
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juste un gamin des rues rêvant d'une autre vie.
Pour survivre il avait trouvé une famille faite d'enfants comme lui. Une vie de jeux, d'insouciance et de menus larcins était alors devenu son quotidien. Parfois, quand l'occasion se présentait, il se faisait même chapardeur ou manipulateur mais jamais par soif de richesse ; juste afin d'avoir de quoi nourrir les siens. Et il riait quand à la nuit tombée la vieille Mauricette lui donnait ses vieux pains invendu en le traitant de chenapan ou s'énervait quand on le disait voyou comme le grand Robert.
Il avait fait du quartier du Louvre et du faubourg Saint-Antoine son royaume. Il y trainait ses guêtres à longueur de temps à la recherche de petits boulots comme livreur de gazettes ou transporteur d'eau. Il mendiait aussi, parfois, devant les nobliaux bien nombreux dans ce coin de Paris. Mais au contraire de ces compagnons d'infortune devenus haineux à leur égard, quand il les regardait, c'était souvent d'un air rêveur. Il s'imaginait un jour quitter sa condition de pauvre et se faire accepter d'eux. Son jeune âge et sa bouille d'ange lui servait souvent à amadouer les gens alors peut-être arriverait-il un jour à se faire ouvrir les portes de ce monde.
[Mars 1457, une rencontre particulière]
L'hiver allait bientôt toucher à sa fin laissant place à la saison du renouveau, de fait, l'agitation dans les rues de paris devenait plus importante. C'était la période à ne pas manquer, celle où gagner quelques piécettes était le plus facile. Ainsi, fidèle à son poste qu'il occupait depuis une semaine maintenant, l'enfant observait les badauds à la recherche d'une occasion. Les plus jeunes avaient faim et il fallait se dépêcher de leur trouver de quoi se sustenter.
Et l'occasion qu'il attendait se présenta sous les traits d'un gamin. Ceux-ci étaient monnaie courante dans la cité si bien que pour quiconque y vivant ils en devenaient invisible. Pourtant, depuis son poste d'observation le regard de notre petit va-nu-pieds ne se détachait plus de ce gamin. Il n'avait rien de bien particulier pourtant, si ce n'est qu'il était très bien habillé et semblait égaré... occasion en or de gagner de l'argent en d'autres termes.
Le sourire aux lèvres, se composant un visage sympathique, il fit les quelques mètres qui le séparait de sa proie, puis arrivant doucement il lui dit de sa petite voix enfantine :
T'sembles perdu, t'cherche kéke chose? Moi c'est Karyl.. et j'connais l'coin comme ma poche, j'peux pt'être t'aider... tu d'vrais pas rester seul.... c'est.... disons risqué.... finit-il sur le ton de la confidence.
Fourrantensuite les mains dans ses poches et prenant un air sur de lui, Karyl offrit un sourire radieux au petit blond bien sapé. Il n'en dit pas plus laissant au gamin le temps d'évaluer sa proposition absolument désintéressée... tout du moins en apparence. En effet, on lui aurait donné le bon dieu sans confession...mais mieux valait tout de même ne pas trop s'y fier, il restait un enfant des rues assez rusé pour vous entourlouper.
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juste un gamin des rues rêvant d'une autre vie.