Scath_la_grande
[Terce assaut, la nuit du 14 au 15 décembre, les belettes crèvent la gueule ouverte
ou pas]
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Vlà les consignes de son sicaire préféré, martelé dans sa caboche rousse à grand renfort de rabâchage, juste au cas où il y aurait des fuites de cerveau.
Ouais, ben à force de reluquer le troussequin du captaine, ça commençait à la démanger sévère. Cétait que la petite avait des besoins pantagruéliques à satisfaire, et pas de ceux quon faisait derrière un buisson, non, non on parlait bien de mouiller lgoupillon, filer un coup darbalète, de dérouiller lTotor, de guiser et jen passe.
Et sa chair faible fut tôt faite satisfaite, caprice rassasié par un médicastre déjà familier de ses vermeilles, fraîchement estropié la nuit précédente.
La belette avait repéré son claudiquant amant dun soir ou plus si affinités et sétait empressé denfiler son bras fin au sien, de lui sourire, enjôleuse, en senquérant de son état.
Elle roula des hanches, oscilla du pigeonnier alors que ses fauves enfermaient les iris dacier du brun dans un regard troublant.
Elle soffrit comme infirmière improvisée et lui, se proposa dausculter les profondeurs de sa gorge, ainsi se déroula la nuit, sous les ressacs violents de deux carcasses qui saccidentaient, se liaient et se déliaient.
[Lheure du combat ]
Son souffle haletant formait des nuages chimériques aux portes de ses lèvres, la rouquine attendait, tremblante de cette excitation qui régnait avant la bataille. Impatiente et pourtant avec ce fond de peur qui lui tordait les boyaux à en dégobiller sa bouffe sur ses arpions.
A la bourre, la belette avait dû courir afin de rejoindre sa compagnie, tignasse voletant à tout vent, il avait été bien dur de quitter la couche encore tiède des ébats.
Lattaque vint soudaine, fulgurante. Mêlée de corps, darmes, de larmes, de cris, chairs à crever qui sélançaient dans la crainte dune faucheuse planquée dans lombre dune lame.
Scath se dressa de toute sa fierté bretonne, le front haut, les tempes battantes. La bête hargneuse plongea, lépée dans une garde plus basse que daccoutumée, bien mal lui en avait pris.
Elle sattela à un bonhomme, vêtu dun blanc immaculé, assurément pour mieux se fondre dans le paysage givré de lhiver. Le savoyard avait de la poigne et de la technique, en usait avec habilité tandis que la rousse, sourcils froncés dans sa concentration, parait les coups de plus en plus difficilement. Le bras toujours vaillant, fatiguait et son attention faiblissait avec.
La Grande ne vit pas lassaillante venir de son flan droit, elle ne sentit que lâpre brûlure du métal tranchant livoire de sa peau dans le cou.
Ses yeux crépusculaires se tournèrent lentement vers la femme qui venait de lattaquer, agrandis sous la surprise, linformation de la douleur ne parvenant que laborieusement à son chef, annihilée par ses prises de Jusquiame.
Un fragment dinattention dans le temps et tout bascula, le guerrier face à elle, fit valdinguer son bouclier, la Grande esquiva un mouvement de retrait pour trouver une parade plausible, enhardie, elle en oublia tout élémentarité des règles, rester sur ses gardes.
Ses mains hyalines lâchèrent le pommeau de son arme qui tomba dans la neige dans un bruit étouffé. Les prunelles scathiennes se rétractèrent subitement alors quun de ses poumons se gorgeait de sang.
Non, la gamine ne comprit pas de suite, elle porta sa main là où la douleur la figeait dans un carcan de froid, sous l'arrondi tendre d'un sein, en pleine poitrine. Un liquide tiède, visqueux glissa sur ses doigts que la rousse ramena à hauteur de vue. Du carmin et celui là, il se buvait pas.
Bordel !
Ses lèvres tremblèrent, ses fauves égarés sagitaient dans leur cage de chair, et sa carcasse fini par sécrouler sur le tapis blanc qui se mariait à merveille avec léclat de feu de sa chevelure.
Les yeux gobaient la voûte céleste où laube pâle et hésitante commençait éclore. Une pensée pour Mirwais, son roi quelle avait sciemment laissé de côté, et même une pour sa Ciguë, pétale de vie encore si fragile.
Rideau
[Les limbes]
On lui bouscule les côtes.
-Aanor ! Lèves toi, je nai pas que ça à faire vous foutriez pas tout le temps sur la gueule, ça mfrait des vacances
Surprise, la rousse ouvre les yeux et observe cet endroit vide de tout où règne le silence, la forme qui lui parle est cachée sous une cape élimée dune couleur indéfinissable.
-Ils sont où les autres ?
La chose soupire agacée.
-Grouilles-toi, je dois encore aller en chercher dautres !
-Dautres quoi ?
-Âmes ! Nom dun linceul tes morte ma ptite Aanor.
Scath hausse un sourcil, étonnée.
-Je ne suis pas Aanor, vous vous êtes plantée mdame ? Msire ? Huuuu Faucheuse ?
-Tu nes pas . ??? Hum
La forme désincarnée se saisit dune étrange tablette lumineuse quelle manipule dun doigt maigre. Elle tapote tout en râlant.
-Foutu matos de meeerde, technologie mon cul oui Cet I Plad bug encore fait ch nan mais elle est où cette foutue rouquine Chargement dAnnecy 4 heures et 6 min alors une rousse ben si cest toi ! Nom de naissance Aanor donné par sa mère, renommée Odile par les nonnes du couvent Saint Machin et enfin dernier nom Scáthach, raccourci en Scath !
-On essaye de rouler la mort, hein ? Ben ça lfait pas suis-moi maintenant jai encore quelques clients à prendre.
-Nan mais jveux pas mourir moi ! Jvais pas clamser bêtement dans ma seconde guerre je dois veiller sur mon colosse blond, sur ma naine rousse, sur mon occitane brune, sur ma liqueur de framboise vous pouvez pas memmenez je refuse !!!!
La belette pare son museau dun air boudeur, le nez relevé snobant carrément lencapée.
La mort se retourne et dans le trou béant de sa capuche, deux lueurs froides brillent et une voix courroucée sagite.
-Je suis la MORT !! Crains moi ! Petite chose insignifiante sinon
-Oui sinon quoi ??? Zallez me tuer ??? Mouarf zêtes marrante vous !
-Petite insolente !!!
La Grande Faucheuse se saisit dun petit objet, pianote dessus et le porte là où devrait se situer un de ses oreilles.
-Allô ? Fred ? Ouais cest Momo, dis avec le cas de 4317 dla région savoyarde ouais ceux qui sfoutent sur la gueule jai un 89 veux pas calancher la dmoiselle . Franchement lPatron fait ch avec ce truc de ressusciter là Jpeux même plus bosser tranquille mmm ? . Oui, oui tu la rayes de la liste. Hé Fred après on sfait lapéro ? . Mouarf tes con toi . Ouais cest ça Tchusss ma poule.
Lobjet est rangé alors que les yeux de la rouquine sont écarquillés, toute à létonnement de ce qui vient de se produire. La Mort traficote un peu sa tablette, et Scath sent sa carcasse peser de plus en plus et les sensations de la rattraper une à une peur, froid et douleur.
[Atterrissage douloureux...]
La Grande se demanda si cétait un délire post mortem, que bientôt le souffle lui manquerait et se tarirait dans sa poitrine car déjà sa respiration devenait de plus en plus difficile. Elle se tourna sur le côté, la poitrine si douloureuse, et toussa avec peine, du sang inonda sa bouche. « Meeeerde jvais crever et jai rien à boire ».
Un bruit de pas, indistinct lui parvint, elle leva une main, tremblotante. « Hey les mecs si jamais noubliez pas de me ramasser, hein, ça serait con que je dégeulasse ma robe de boue, hein ! »
Être une belette ou comment cultiver lart du futile
Oh Tad ! Promis je ralentis la Jusquiame ! ...demain... peut-être...
*Tad = Père en breton
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"Ce n'est pas de ma faute si je suis si parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
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Vlà les consignes de son sicaire préféré, martelé dans sa caboche rousse à grand renfort de rabâchage, juste au cas où il y aurait des fuites de cerveau.
Ouais, ben à force de reluquer le troussequin du captaine, ça commençait à la démanger sévère. Cétait que la petite avait des besoins pantagruéliques à satisfaire, et pas de ceux quon faisait derrière un buisson, non, non on parlait bien de mouiller lgoupillon, filer un coup darbalète, de dérouiller lTotor, de guiser et jen passe.
Et sa chair faible fut tôt faite satisfaite, caprice rassasié par un médicastre déjà familier de ses vermeilles, fraîchement estropié la nuit précédente.
La belette avait repéré son claudiquant amant dun soir ou plus si affinités et sétait empressé denfiler son bras fin au sien, de lui sourire, enjôleuse, en senquérant de son état.
Elle roula des hanches, oscilla du pigeonnier alors que ses fauves enfermaient les iris dacier du brun dans un regard troublant.
Elle soffrit comme infirmière improvisée et lui, se proposa dausculter les profondeurs de sa gorge, ainsi se déroula la nuit, sous les ressacs violents de deux carcasses qui saccidentaient, se liaient et se déliaient.
[Lheure du combat ]
Son souffle haletant formait des nuages chimériques aux portes de ses lèvres, la rouquine attendait, tremblante de cette excitation qui régnait avant la bataille. Impatiente et pourtant avec ce fond de peur qui lui tordait les boyaux à en dégobiller sa bouffe sur ses arpions.
A la bourre, la belette avait dû courir afin de rejoindre sa compagnie, tignasse voletant à tout vent, il avait été bien dur de quitter la couche encore tiède des ébats.
Lattaque vint soudaine, fulgurante. Mêlée de corps, darmes, de larmes, de cris, chairs à crever qui sélançaient dans la crainte dune faucheuse planquée dans lombre dune lame.
Scath se dressa de toute sa fierté bretonne, le front haut, les tempes battantes. La bête hargneuse plongea, lépée dans une garde plus basse que daccoutumée, bien mal lui en avait pris.
Elle sattela à un bonhomme, vêtu dun blanc immaculé, assurément pour mieux se fondre dans le paysage givré de lhiver. Le savoyard avait de la poigne et de la technique, en usait avec habilité tandis que la rousse, sourcils froncés dans sa concentration, parait les coups de plus en plus difficilement. Le bras toujours vaillant, fatiguait et son attention faiblissait avec.
La Grande ne vit pas lassaillante venir de son flan droit, elle ne sentit que lâpre brûlure du métal tranchant livoire de sa peau dans le cou.
Ses yeux crépusculaires se tournèrent lentement vers la femme qui venait de lattaquer, agrandis sous la surprise, linformation de la douleur ne parvenant que laborieusement à son chef, annihilée par ses prises de Jusquiame.
Un fragment dinattention dans le temps et tout bascula, le guerrier face à elle, fit valdinguer son bouclier, la Grande esquiva un mouvement de retrait pour trouver une parade plausible, enhardie, elle en oublia tout élémentarité des règles, rester sur ses gardes.
Ses mains hyalines lâchèrent le pommeau de son arme qui tomba dans la neige dans un bruit étouffé. Les prunelles scathiennes se rétractèrent subitement alors quun de ses poumons se gorgeait de sang.
Non, la gamine ne comprit pas de suite, elle porta sa main là où la douleur la figeait dans un carcan de froid, sous l'arrondi tendre d'un sein, en pleine poitrine. Un liquide tiède, visqueux glissa sur ses doigts que la rousse ramena à hauteur de vue. Du carmin et celui là, il se buvait pas.
Bordel !
Ses lèvres tremblèrent, ses fauves égarés sagitaient dans leur cage de chair, et sa carcasse fini par sécrouler sur le tapis blanc qui se mariait à merveille avec léclat de feu de sa chevelure.
Les yeux gobaient la voûte céleste où laube pâle et hésitante commençait éclore. Une pensée pour Mirwais, son roi quelle avait sciemment laissé de côté, et même une pour sa Ciguë, pétale de vie encore si fragile.
Rideau
[Les limbes]
On lui bouscule les côtes.
-Aanor ! Lèves toi, je nai pas que ça à faire vous foutriez pas tout le temps sur la gueule, ça mfrait des vacances
Surprise, la rousse ouvre les yeux et observe cet endroit vide de tout où règne le silence, la forme qui lui parle est cachée sous une cape élimée dune couleur indéfinissable.
-Ils sont où les autres ?
La chose soupire agacée.
-Grouilles-toi, je dois encore aller en chercher dautres !
-Dautres quoi ?
-Âmes ! Nom dun linceul tes morte ma ptite Aanor.
Scath hausse un sourcil, étonnée.
-Je ne suis pas Aanor, vous vous êtes plantée mdame ? Msire ? Huuuu Faucheuse ?
-Tu nes pas . ??? Hum
La forme désincarnée se saisit dune étrange tablette lumineuse quelle manipule dun doigt maigre. Elle tapote tout en râlant.
-Foutu matos de meeerde, technologie mon cul oui Cet I Plad bug encore fait ch nan mais elle est où cette foutue rouquine Chargement dAnnecy 4 heures et 6 min alors une rousse ben si cest toi ! Nom de naissance Aanor donné par sa mère, renommée Odile par les nonnes du couvent Saint Machin et enfin dernier nom Scáthach, raccourci en Scath !
-On essaye de rouler la mort, hein ? Ben ça lfait pas suis-moi maintenant jai encore quelques clients à prendre.
-Nan mais jveux pas mourir moi ! Jvais pas clamser bêtement dans ma seconde guerre je dois veiller sur mon colosse blond, sur ma naine rousse, sur mon occitane brune, sur ma liqueur de framboise vous pouvez pas memmenez je refuse !!!!
La belette pare son museau dun air boudeur, le nez relevé snobant carrément lencapée.
La mort se retourne et dans le trou béant de sa capuche, deux lueurs froides brillent et une voix courroucée sagite.
-Je suis la MORT !! Crains moi ! Petite chose insignifiante sinon
-Oui sinon quoi ??? Zallez me tuer ??? Mouarf zêtes marrante vous !
-Petite insolente !!!
La Grande Faucheuse se saisit dun petit objet, pianote dessus et le porte là où devrait se situer un de ses oreilles.
-Allô ? Fred ? Ouais cest Momo, dis avec le cas de 4317 dla région savoyarde ouais ceux qui sfoutent sur la gueule jai un 89 veux pas calancher la dmoiselle . Franchement lPatron fait ch avec ce truc de ressusciter là Jpeux même plus bosser tranquille mmm ? . Oui, oui tu la rayes de la liste. Hé Fred après on sfait lapéro ? . Mouarf tes con toi . Ouais cest ça Tchusss ma poule.
Lobjet est rangé alors que les yeux de la rouquine sont écarquillés, toute à létonnement de ce qui vient de se produire. La Mort traficote un peu sa tablette, et Scath sent sa carcasse peser de plus en plus et les sensations de la rattraper une à une peur, froid et douleur.
[Atterrissage douloureux...]
La Grande se demanda si cétait un délire post mortem, que bientôt le souffle lui manquerait et se tarirait dans sa poitrine car déjà sa respiration devenait de plus en plus difficile. Elle se tourna sur le côté, la poitrine si douloureuse, et toussa avec peine, du sang inonda sa bouche. « Meeeerde jvais crever et jai rien à boire ».
Un bruit de pas, indistinct lui parvint, elle leva une main, tremblotante. « Hey les mecs si jamais noubliez pas de me ramasser, hein, ça serait con que je dégeulasse ma robe de boue, hein ! »
Être une belette ou comment cultiver lart du futile
Oh Tad ! Promis je ralentis la Jusquiame ! ...demain... peut-être...
*Tad = Père en breton
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"Ce n'est pas de ma faute si je suis si parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"