[rp] Taverne au Divin Nectar

Et voilà, fini de faire la popote, elle allait pouvoir boire une tisane pour se remettre de ses émotions !
Oui ! Faire la cuisine, c'est dingue ce que cela peut être éprouvant !!
Nan pas pour les clients mais surtout pour elle …
Comment ça pour les clients aussi ?!
Hey, c'est pas eux qui font la bouffe hein !
Eux, ils se contentent de manger ce qu'on leur sert, ils se fatiguent pas trop !

Assise à une table, l'esprit complètement ailleurs, elle lorgna par la fenêtre …
Un sourire illumina son visage lorsqu'elle vit un messager se poser sur le rebord de celle-ci …
Ce ne pouvait être qu'Aphrodyti !
Mini s'empressa de délester l'oiseau et prit connaissance du message …
Les émeraudes s'agrandirent de stupeur et râlerie rimant avec Mini, elle se mit à maugréer …

Des progrès à faire … ?! Une lettre de mon promis … ?! Mais qu'est ce qu'elle raconte encore la blonde …

Décidée à en avoir le coeur net, comme ledit promis n'était jamais bien loin, elle s'extériorisa …

LOOOOOOOOOOOOOOOOOOCKE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! VIENS ICIIIIIIIIIIIIII !!!!!

Les émeraudes lançaient des éclairs, la colère luisait dans le fond de ses prunelles, son pied martelait le plancher …
Aucun doute, tous les signes avant coureurs d'un orage étaient réunis en une seule et même petite personne !
Il sortit de sa cachette avec sa bouche en coeur et son air de merlan frit, genre : Mais que t'arrive-t-il donc mon ange ?
Il allait pas tarder à le savoir pourquoi elle était furax, brandissant la lettre de sa soeur dans sa main, elle le regarda de travers en s'époumonant …

Tu m'expliques ce que ça veut dire ?!

Oooooh elle avait bien compris ce que ça voulait dire mais elle voulait l'entendre de sa bouche …
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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!

Il lui semblait avoir dormi des jours entiers. Aphrodity, toujours à son chevet, veillait sur lui avec une tendre attention. Quelle coup du sort avait mené cette femme admirable à tomber amoureuse de lui, était un mystère qu'il ne parvenait pas à résoudre. C'était un coquin et un brigand, qui avait fréquenté toutes les puterelles qu'il avait rencontré sur les routes et les bordeleuses des maisons lupanardes. Malgré son jeune âge, son âme était si noire qu'elle aurait eut sa place dans un putel. Certes, il était incontestablement beau garçon mais sa récente mésaventure avait quelque peu éborgné ce maigre profit. Son corps était encore couvert de cicatrice et il exhalait de lui une odeur putride malgré l'agréable odeur d'oliban qui flottait dans l'air, sans doute une attention de son cher Aesculapius. Sa jambe gauche était brisée comme si on l'avait passé au brodequin et il boiterait sans doute à vie. Ajoutez à cela qu'il était devenu complétement dépendant à l'opion, sachant qu'il était déjà consommateur impénitent d'hypocras et vous aviez un portrait assez réaliste du jouvenceau, jeune en nombre d'année mais presque un vieillard pour le poids des péchés. Il sourit faiblement à sa bienfaitrice et tendit la main vers ses affaires.

Ma mie, je ne puis rester caché ici éternellement, je dois me présenter au Sénéchal et lui faire compte rendu de ma mission. Je dois également rencontré un homme de Dieu car ma convalescence m'a permit de faire une profonde introspection et je dois décharger ma conscience. Il me semble que les Grecs et les Égyptiens avaient la même image de la pesée des âmes et la mienne et trop lourde à porter. Me feriez vous porter un baquet d'eau pour me laver, je pues comme la mort elle même!
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Kalypso ramassa ses effet personel aux petites heure du matin. Comme toute les nuits passer à Chambéry, elle avait eu du mal à trouver le sommeil et la jeune femme n'avait pas dormit bien longtemps. Lentement, elle fit le tour de sa chambre pour voir si elle n'avait pas oublier quelque chose. Kalypso y resta longuement, étendu sur le lit à se demander ce qui se passerait une fois qu'elle habiterait Annecy. Le temps passa rapidement et elle réussit même à dormir un peu pour récupérer ses heure de sommeil perdu durant la nuit dernière.

Une fois remise de sa décision finale, la brunette passa son sac de voyage sur son épaule. Elle n'était décidément pas faite pour rester en place plus d'un mois et ce n'est pas parce qu'elle n'avait pas essayer. Comment allait-elle faire à Annecy ?! C'est le coeur serrer et en se pausant une multitude de question que la jeune femme sortit trois parchemin et sa plume. Trempant le bout dans l'encre, la première lettre s'adressa à Aphrodyti. La brunette expliquait son départ matinale et la remerciait grandement pour sa bonne humeur quotidienne. Ensuite, elle écrivit au Messire Guilmord et ce fut un peu plus long pour trouver les bon mots. Disons que la situation était délicate vue la personne qui les reliaient l'un à l'autre. Pourtant elle réussi à lui écrire tous ce qu'elle n'avait pas été capable de lui dire. La troisième et dernière lettre fut adresser à l'homme qui l'avait aidé à retracer Guilmord. Un certain Gamalinas si elle se souvenait bien. La brunette n'avait aucune idée ou il se trouvait, mais puisqu'il connaissait ce dernier, peut-être viendrait-il lui rendre visite ? Donc elle déposerait l'envellope également chez Guilmord, d'ailleurs dans sa lettre elle lui demandait de lui rendre ce petit service. Elle ne connaissait pas très exactement leur liens, mais elle avait l'impression qu'ils se connaissaient plutôt bien.

Lorsque Kalypso eut enfin terminé d'écrire, tous était beaucoup trop occupé pour remarquer son départ. Heureusement pour elle d'ailleurs, puisqu'elle n'aimait pas les aurevoir. La jeune femme remis le tout dans son sac et dépausa la lettre à Apro sur le comptoir, elle y avait même glisser beaucoup plus d'argent que le prix de sa chambre. La demoiselle descendit les escaliers et s'assura que personne n'était dans les parages. Kally prit une grande inspiration et franchit la porte. Bien qu'elle s'appliquait à le nier, Chambéry allait terriblement lui manquer.
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[ Tapis noi' et dix craies cians ... ]

En douce, à petits pas tapons, Locke se glissait, comme à chaque heure des repas depuis le départ de la talentueuse cuisinière et ainées des Laskarinas, dans le cellier de la taverne. Opération Survivor en cours ... Belette Furtive à Furet Dévoué ... les miches sont cuites je répète les miches sont cuites ... De la cuisine s'élevaient les chants ... vigoureux de sa brune ... Non mais faut pas croire, il l'aimait plus que tout mais ... les clients l'avaient suppliés de faire quelque chose après que nombre d'entre eux souffrirent de brûlures gastriques. C'était la course aux latrines, l'euphorie du médicastre, la ruée vers les bassines ... Et puis leur Bourgmestre, ils l'aimaient bien hein et personne ne voulait lui faire de peine ... Résultat depuis peu la consommation de pain et de charcuterie de la taverne avaient grimpé en flèche ... Locke sortait la besace remplie de nourriture qu'il distribuait aux fidèles clients ... Ils payaient leur repas bien sur mais ce que la brune leur apportait dans l'assiette ... avaient des dénominations variées mais s'accordaient sur un point ... c'était pô bon ... c'est que le goût de brûlé, même sous des litres de sauces persistait désagréablement ...

Et donc, contrebande de miches et de charcuterie ... sauf que ce midi, il fut brusquement interrompu par un cri furieux montant des cuisines ....

LOOOOOOOOOOOOOOOOOOCKE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! VIENS ICIIIIIIIIIIIIII !!!!!

Houuu .. alors là, ça sentait l'engueulade hein ... quand elle utilisait son prénom ... ça s'annonçait épique ... Il ignorait encore pourquoi mais piocha quand même quelques réserves de mauvaise foi ... on sait jamais, ça pourrait servir ... Il quitta le cellier, cacha sous une table sa besace de ravitaillement et retourna l'air de rien dans la salle commune ...
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A quelques cloisons de distance, on entendit enfin le grincement de pas dans l'escalier. L'étrange frère était resté plusieurs dizaines de minutes seul dans la pièce contigüe avant de redescendre calmement.

Il fit un petit signe de tête à Locke et à la fillette avant de prétexter une fatigue subite pour les quitter. Le drôle de Grec avait loué à un relais à la sortie de la ville car il n'était pas sûr de trouver sa sœur où il le pensait en arrivant.
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Synésios Protélérion Thélème du Saint-Tabard
Conseiller de Monseigneur l'Archevêque
Diacre de Chambéry
Séminariste à l'abbaye de Noirlac

(Dans la salle commune)

Le vieil homme n'en croyait pas ses oreilles! Piqué au vif, sa voie tonna dans la salle commune avec une force qu'on n'aurait pas soupçonné de la part d'un homme de son âge.

Vous me semblez bien prompt à savoir ce qui est bon pour une enfant! Pour ma part j'ai élevé ma fille seul , et j'ai une petite fille, qui étaient toujours fourrées dans ma cuisine et aucune n'en est morte! Les adultes semblent toujours prendre les enfants pour des êtres stupides mais pour ma part je les crois plus sages que nous et je gages que si elle a grandit ici Mademoiselle Lily est au fait des dangers d'une cuisine n'est ce pas?

Locke vit les adieux de Mini à sa fille et resta un moment à laisser vagabonder ses pensées. Lorsqu'une voix la ramena à la réalité. Le vieil homme aperçut plus tôt s'adressait à la fillette ... Mini l'avait laissé en sa compagnie sans consignes mais ils doutaient qu'accompagner des inconnus en cuisines en faisaient parti. D'une voix calme il regarda le vieil :

Je crains que si vous voulez vous mettre au fourneau, il ne vous faudra le faire seul, Messire ... Une cuisine est dangereuse pour une enfant ... n'est-ce pas ? ...

Il sourit calmement avant de regarder la petite en grand papotage avec sa poupée ...
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La brunette avait filé à la cave chercher une autre bouteille de génépi (Comment cela elle connait bien le chemin ? Je ne vous permet pas !). C’était étrange comme les alcools disparaissaient vite lorsqu'il y avait de la tension dans l'air.

Rhooo ! Et puis la nuit qui était tombée plus vite qu'elle ne s'y attendait ! Ou alors peut-être était-ce le fait d'avoir bavardé avec ce messire au nom étrange dont sa fille semblait s’être "entichée" ! Elle était délurée pour ses six ans, celle-là !

L'homme avait toujours ses parchemins à la main mais n'avait donné aucune explication. Et elle, elle n'avait plus le temps, il lui fallait s'absenter quelques jours pour rendre visite au nonnes .... Quelle poisse !

Elle se tourna d'abord vers sa fille.

Ma chérie ... Il est l'heure que je parte. Tu me promets d’être bien sage avec Tatie, d'accord ?

Connaissant les deux blondes, elle risquait de retrouver quelques bêtises à coup sur à son retour, que ce soit de l'une ou de l'autre ! Elle se tourna ensuite vers le visiteur.

Quant à vous messire, j’espère avoir le plaisir de vous revoir à mon retour, car finalement notre ..rencontre a été un peu bousculée.

C’était étrange mais elle aimait parler avec lui comme ...comme elle aimait lire certaines lettres qu'elle avait reçu ! Mais non, ce n’était pas possible, il devait être en chemin quelque part dans une autre ville ou au milieu de nul part. Elle secoua la tête comme pour s'obliger à se mettre en route.

Ah ..Si vous revoyez ma sœur, dites lui que je suis partie et ... que je l'embrasse, voulez vous ?

A très bientôt ...

Elle prit sa fille dans ses bras et la serra fort, se laissant picorer des baisers de son enfant. Puis elle lui murmura :

Je t'aime et t'aimerais toujours, n'oublies jamais ça.

Elle la rassit sur sa chaise, confiée aux soins provisoires de cet homme avec qui Lily s'entendait si bien et se décida à franchir la porte extérieure.

Une voix; Sa voix. Elle le guidait dans les ténèbres. Il ouvrit ses yeux tuméfiés et fixa le visage d'Aphrodyti. Ses pupilles étaient contractées, sa peau froide et sa respiration ralentie par l'effet de l'opion qui le maintenait sur le fil du rasoir entre la vie et la mort. Il lui sourit, mais sa voix semblait presque immatérielle.

Aphrodyti... Je rêvais justement de vous. Je me trouvais sur les bords d'un fleuve aux eaux noires et m'apprêtait à rejoindre la barque d'un vieil homme décharné qui me demandait le prix de mon passage. Puis vous êtes apparue et, après une âpre discussion, vous avez donné une boucle de vos cheveux au vieil homme qui est reparti seul en ricanant. Cela me rappelle une histoire que me contait Xolotl lorsque j'étais enfant mais je n'arrive plus à m'en rappeler...(soupir)

Il essaya de se relever et contempla son corps couvert de zébrures bleues et de plaies. Sa jambe gauche était cassée et sans doute quelques côtes du côté droit. Un court instant, son esprit le ramena dans la cave humide et il se rappela comment Ecarlate avait procédé pour lui briser le tibia. Ce souvenir lui arracha un gémissement qu'il tenta de dissimuler en éclatant de rire. Malheureusement ces côtes n'étaient pas encore remises et cette fois il ne put retenir un cri de frustration et de douleur.

Je comprends mieux pourquoi le vieux riait ma tendre amie. Dans l'état où je suis vous auriez peut être dû me laisser partir avec lui. Mon âme est perdue et mon corps est en morceaux, qu'allez vous pouvoir faire de moi?
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Θεέ μου!

Elle tomba à genoux près du lit, les mots avaient glissé de sa bouche comme un souffle retenu depuis longtemps.

Ne parlez pas je vous en prie...

La fièvre avait fini par chuter et il semblait revenir de l'antre où le démon l'avait attiré.

Ne bougez pas ... Vous ne pouvez pas ... J'ai soigné ce que j'ai pu et vu, mais il faut que vous me disiez ce que vous avez d'autre ...

Elle avait surtout envie de lui demander le nom de celui, ou ceux, qui avait fait ça ! Mais le temps des explications n’était pas encore venu.

Mon âme est perdue et mon corps est en morceaux, qu'allez vous pouvoir faire de moi?

Je vous ai promis de vous sauver ... Et je lutterais avec Hadès s'il le faut pour cela !

Elle esquissa un sourire qui se transforma en grimace à la pensée de toutes les douleurs qu'il devait endurer. Visiblement ses cotes lui faisaient mal et elle se mit à la tache de vérifier les emplâtres cicatrisants, les changer et lui bander le torse pour qu'il ne bouge plus. Ses mains couraient rapidement et en délicatesse sur le corps qu'elle avait eu l'occasion de connaitre, avant ....
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-Et bien, cette appellation est dérangeante oui, mais elle serait peut-être utile face à certaines personnes de ma hiérarchie peu compréhensives. Néanmoins, si vous souhaitez éventer la mascarade auprès de vos plus proches qui ne pourront utiliser cette révélation contre nous...

Il se leva, attentidt qu'elle en fit de même et quand ce fut fait, lui vola un baiser. Puis s'écartant doucement d'elle :

-Faites à votre guise. Je suis homme de compromis. Et sûrement capable d'arriver à ses fins.

Il était effectivement temps de redescendre pour ne pas alimenter les rumeurs. Mêmes s'ils confirmeraient les bruits, il valait mieux descendre immédiatement, sans quoi, mais quoi au juste. Son éducation l'empêcha d'y songer.
Enfin presque.
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Synésios Protélérion Thélème du Saint-Tabard
Conseiller de Monseigneur l'Archevêque
Diacre de Chambéry
Séminariste à l'abbaye de Noirlac

Aphrodyti l’écoutait, enfin autant qu'elle le pouvait, combattant ses pensées qui se poursuivaient inlassablement dans son esprit. Le fait qu'il vint s'asseoir près d'elle la fit frémir, un sentiment d'abandon la frôlait et elle souhaitait s'y laisser couler.

L'hypocrisie ... N’était-elle pas hypocrite elle-même ? De ces quelques jours qui s’étaient écoulés depuis leur première rencontre, en avait-elle retiré des sentiments sincères ou faux ?
Non ! Elle n’était pas comme ça ! Elle se mentait parfois, à elle-même, mais son cœur, lui, ne mentait jamais, ce qu'elle ressentait n’était lié ni à la pitié, ni à l’intérêt, mais bien au sentiment d'amour. Cependant, de trop nombreuses fois, elle avait fait confiance et s’était jetée corps et âme dans une relation pour en souffrir finalement quelques jours plus tard .... Et cela, elle ne le supporterait plus ....

Je vais finir mes études, me faire ordonner et graviter autour de ces grands esprits autant spirituels que politiques si présents dans la région. Mais que je reste diacre, que je devienne prêtre, ou même évêque, ce sera avec vous mon ange.

Il était si proche, sa main effleurait presque la sienne et il aurait suffit d'un minuscule souffle pour qu'elles se rejoignent mais ce n’était même pas nécessaire, tant elle ressentait toujours son contact. Ses yeux plongèrent dans les siens et elle n'y lut que la franchise d'un homme épris.

Synesios ... Votre choix sera le mien, vous le savez, je ne veux jamais lire aucun regret sur votre visage, aucune déception quant à ce choix, regret et déception pour lesquels je serais responsable.

Finalement elle posa sa main sur la sienne, la referma et pressa le bout de ses doigts sur la paume du jeune homme, une façon de lui montrer sa présence à ses cotés.

Je préfère que vous soyez certain de votre choix, que le temps soit notre allié et ne joue pas contre nous ...

Elle se mordit la lèvre inférieure, signe qu'elle ressentait le trouble de la situation. Ses yeux ne pouvaient plus se détacher du regard sombre, qui lui semblait plus brillant au fur et à mesure que la lumière déclinait. Les sentiments leur laisseraient-ils du temps ...

[réponse au message HRP en MP ^^]
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Si le début de la phrase fit se raidir l’échine de la jeune femme, les mots suivants la laissèrent reprendre sa respiration qui était devenue presque absente.

Pourriez-vous m'en empêcher, je veux dire, malgré moi ?

Les yeux couleur d’Égée, toujours fixés sur lui, dérivèrent soudain pour se poser sur le mur en face d'elle. Combien de fois avait-elle souffert mais aussi fait souffrir ? Elle en avait perdu le compte. Pourtant, à chaque fois, elle avait la nette impression que toute la faute reposait entièrement sur ses épaules.

Peut-être le devrais-je, malgré vous et malgré moi, parce que c'est moi qui finirais par vous nuire ....

Il y avait tellement de choses qui les rapprochaient, ils se trouveraient en leurs terres que personne ne verrait mal ou folie, qu'elle n’hésiterait pas un instant. Lui revint en mémoire le visage grave et souriant de son père lorsqu'il revenait de ses missions diplomatiques, et qu'il lui faisait promettre de rester son αγγελούδι*, qu'un seul homme ne pourrait l'aimer plus que lui et que celui-là, serait un fils, le fils tant espéré pour le père qu'il était !

La blonde hellène soupira lentement. Que le temps avait passé, que celui de ses propres choix était difficile ! Elle reporta son regard sur l'homme dont la silhouette se découpait dans la lumière et dont elle ne pouvait voir l'expression. Devait-elle aller vers lui ? C'est elle finalement qui avait l'impression de lui forcer la main ... ou le cœur ...

*petit ange
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Las de devoir s'expliquer Synesios se dirige vers le lit et s'asseoit à côté d'elle, les yeux perdus dans un ciel invisible.

-Chère amie, douce Aphrodyti, seul Aristote pourrait me retenir de vivre ce que je souhaite à l'instant même. Et il ne me semble pas resentir un tel interdit. Sa main est prête à se poser sur un pan de robe ou un coin de peau de la jeune grecque, mais se mordant la lèvre, il agrippe plutôt un bout de la couverture sur laquelle ils sont assis.
-Combien de Papes et de cardinaux sont des pères de famille accomplis...pis, des semeurs de bâtards ? Il tourna son regard vers elle comme pour lui poser directement la question.-Combien de ces messieurs de la Curie ont rédigé des lois qu'ils s'exemptent de respecter ? Aphrodyti, l'hypocrisie est partout et le monde nous pousse à être des comédiens comme les autres.
C'était cela des Hypokrites qui portaient une plaque de terre cuite. Il pousuivit ses réflexions à voix haute, à moins qu'il s'agissait de la convaincre une bonne fois pour toute :
...Il porte cette glaise sur leur face, mais cela les empêchent-ils de ressentir des émotions ?

Les deuils de la douce jeune femme étaient nombreux, peut-être même trop nombreux pour que Synesios puisse les adoucir tous à la fois. Mais il se sentait la force d'y faire face.

-Vous portez tant de souffrance en vous que j'ai envie d'y plonger entièrement et les extirper une à une avec douceur, abnégation et patience. Par dessus tout, n'était-ce pas elle-même qui lui avait rappelé le sens profond de son nom :"Synesios le prudent" ? Pouvait-il la faire chuter par une ambition contraire à une envie d'union plus forte encore ? Il posa enfn sa main non loin de la sienne, comme une invitation définitive.

-Je vais finir mes études, me faire ordonner et graviter autour de ces grands esprits autant spirituels que politiques si présents dans la région. Mais que je reste diacre, que je devienne prêtre, ou même évêque, ce sera avec vous mon ange. Son regard était celui d'un souriant jeune homme saisi par une paix tenace.

L'Eglise était en train de changer, nombre de femmes devenaient cardinales, et de nombreux évêques humanistes prenaient des charges dirigeant la destinée de millions d'âmes. L'église aurait besoin d'hommes nouveaux pour appuyer cet élan. Synesios espérait qu'elle sut qu'il en faisait partie.
-Le clergé peut bien gagner un peu d'amour et de compassion en écartant un peu des dogmes les plus figés, non ? Il lui sembla qu'inconsciemment, il s'était encore rapproché d'elle alors qu'il parlait de Rome, de l'Humanisme et de sa belle qu'il imaginait en Peplos.

/HRP : En fait je pensais à une mode de Khitôn bien précise mais impossible de retrouver le terme. Robe légère avec un entrelacs de rubans sur le bustier (croisés), avec chignons long pareillement enrubanné. Est-ce que c'est typique de la tenue des Korè lors des Panathénées ? Mes cours d'archéologie commencent à remonter.
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Synésios Protélérion Thélème du Saint-Tabard
Conseiller de Monseigneur l'Archevêque
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Il semble ne pas vouloir entrer. La jeune femme est fatiguée, épuisée de travail et de veille, elle s’assoit sur le lit.

Restez sur le pas de la porte ... Ce n'est pas gênant ... Expliquez moi ...

Elle lisse d'un geste machinal, les pans de sa robe et se rend compte alors que des taches de sang sont reparties un peu partout sur le devant du vêtement. Elle soupire et relève la tête, Synesios n'a pas bougé d'un centimètre.
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Un sourire se dilue sur ton visage, son regard rayonne alors qu'il se précipite vers elle et l'enlace. Mais le doute se fige sur elle, tout comme le sang dans son corps. Sœur ? Le brun venu la chercher a également dit cela, son frère.
D'un geste léger, elle se retire doucement sans quitter ses bras et dans ses yeux peut se lire un étonnement non feint. Est-ce une tromperie, une mise en scène pour un public inconnu bien que restreint ? Ou est-ce une façon de lui rappeler que seule une amitié quasi fraternelle les unit ?

Synésios .... Vous ...Tu .. Tu es venu .... Pourquoi ?

La peur, la crainte de la prochaine souffrance s'insinue en elle, son regard le sonde, cherche des réponses, là où peut-être il n'y en a pas, là où surement elle a déjà du les entendre.
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L'homme esquissa une courbette rapide plus par urgence que réelle négligence.

-Allons bon, Aphrodyti ne vous a donc jamais parlé de Synésios, son frère ? Vous savez qu'elle est grecque. N'est-ce pas, rajouta-t-il.
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Synésios Protélérion Thélème du Saint-Tabard
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Un coup léger à la porte de la chambre de Medrawt fait sursauter la jeune femme, dévouée infirmière pour la cause. Une tête passe l’entrebâillement et lance quelques mots assez étranges.

Dame Aphrodyti ? ... Un homme vous attends en bas ... votre frère ... Synésios ... je vous l'envoie à la chasse au Dahut ou vous descendez ? ...

A la voix, il lui semble reconnaitre le messire ... heu, le messire dont elle ne se souvient pas du nom. Bref ! Un frère ? Ça c'est nouveau ! Mais au nom qu'il prononce, elle se fige un instant, jette un œil sur le blessé toujours sans connaissance et décide de descendre.

Merci messire ... Comment avoue-t-on que l'on a oublié le nom de la personne en face de vous. Je vais le recevoir, merci encore de vous être dérangé.

Elle file devant lui, courant presque dans les escaliers, se retenant surtout pour ne pas risquer de s'affaler à ses pieds.

Ses yeux se pose sur lui et son cœur manque un ou deux battements. Pourquoi est-il revenu ? Folie, de sa propre bouche.

Synésios ? ....
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Mini à pein arrivée et déjà reparti en cuisine, cellier, cave ... au choix . En fait il l'ignorait mais la brunette avait de nouveau disparu derrière une porte. Décidément, il allait devoir mettre fin à sa farce au plus vite s'il voulait finir par se présenter. La fillette jouait avec Dame Frénégonde, laissant le jeune homme à son verre et ses pensées. Mais la journée ... soirée maintenant ... ne serait pas celle des méditations tranquilles. Le grincement de la porte le tira de ses pensées.

Il tourna la tête vers l'entrée. La silhouette franchit l'ombre et s'installa dans la clarté des chandelles. Un jeune homme. Le regard en mouvement, à la recherche de quelque chose ou quelqu'un ... Il s'exprima avec un fort accent étranger ... C'était donc quelqu'un ... une soeur ... Restant le seul dans la salle, il se leva et sortit des ombres du recoin où il se trouvait et s'approchant, lui répondit :

Bonsoir à Vous messire Voyageur ... et bienvenu ... si je connaissais le nom de votre soeur ... peut-être pourrais-je mieux vous aider ...

Aphrodyti sursauta lorsqu'elle vit le corps de Medrawt se convulser et du sang s’écouler de ses lèvres. Ses yeux se froncèrent et, sans broncher, le nettoya, se demandant quand il reprendrait conscience.

Aphrodyti, pardonnes moi ...

Un homme mourant qui demandait l'absolution de ses péchés ou avait-il seulement perdu sa foi en la jeune femme ? Elle serra des poings et ne souffla mot, l'heure des explications viendrait bientôt et qui sait de quoi il retournerait par la suite. Elle alla jusqu'à la fenêtre, l'ouvrit un instant pour changer l'air de la pièce et s’évader un court moment loin de tout cela ....
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Il se faisait tard quand l'homme entra dans la taverne. Peut-être même qu'on avait même oublié de la fermer. Pourtant il entendait des voix dans les pièces privées de l'étage. Piqué à l'envie de grimper sans surveiller ses arrières, il entendit une petite voix fluûtée provenant d'un angle de la pièce qu'il n'avait pas remarqué.

L'homme s'avança au milieu de la pièce et dit avec un fort accent grec :
-Ma soeur est-elle ici ?


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Synésios Protélérion Thélème du Saint-Tabard
Conseiller de Monseigneur l'Archevêque
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Un bruit, des cris dans la ruelle arrière, la tirèrent de son sommeil. Les yeux hagards, son regard se reposa sur le corps allongé là. Combien de temps s’était écoulé, elle ne se souvenait pas. Sa main se reposa sur le front de Medrawt, la fièvre semblait moins virulente mais il était encore chaud. Elle remarqua alors que ses paupières tressaillaient et qu'une larme tentait de s’échapper de la cage de cils.

Doucement, elle se pencha vers sa joue et murmura quelques mots, juste pour qu'il sache qu'il n’était pas seul.

Medrawt ... Ou êtes-vous ... Revenez vers moi ...

La vue de son visage tuméfié était difficilement soutenable, elle aurait donné cher pour savoir qui avait fait ça, et plusieurs centaines d’écus auraient changé de main pour tuer celui qui l'avait torturé de la sorte !

Elle s’évertua à changer à nouveau quelques pansements, lui redonna un peu d'Opion pensant que ses yeux humides étaient signes de douleur. En silence, seule près de lui, elle continua à veiller, elle continuerait aussi longtemps qu'il le faudrait.
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La blonde hellène ne cessait, depuis elle ne savait plus combien de temps, de faire des allers-retours pour changer l'eau et bassiner le front et les joues de Medrawt. Elle tentait par tous les moyens de faire baisser cette maudite fièvre, ce qui aurait été un signe qu'il se trouvait en bonne voie pour la guérison. Malheureusement son patient n'arrivait à avaler que de très petites quantités de tisane et tout cela inquiétait l’infirmière.
Le jeune homme semblait pris de transe parfois et marmonnait dans son sommeil brulant, elle ne comprenait pas de quoi il parlait, mais cela paraissait à certains moments le faire encore plus souffrir que ses blessures physiques.

Longtemps elle garda sa main dans la sienne, jusqu'à ce que la fatigue l'entraine dans les bras de Morphee et qu'elle s'endorme près du blessé, assise dans le fauteuil de la chambre.
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Une voix...

Je suis là...

Des souvenirs épars: le claquement du fouet, une cave humide, l'eau glacée chaque fois qu'il s'évanouissait sous la torture, la voix d'Écarlate qui murmure à son oreille. Il ne parvenait pas à rassembler ses fragments; chaque fois la douleur se rappelait à lui, lancinante, vive, irradiant dans tout son corps. Il s'accrochait à cette voix, un rocher dans un océan de souffrances.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Le jeune homme hocha la tête aux remerciements du vieil homme. Puis se fit congédier par la blonde. Il jeta un regard sur la ... victime ... Il se retint de tout commentaire saignant, ne voulant hacher plus encore une atmosphère où la tension pouvait presque se découper au couteau. Même s'il devait bien admettre que niveau découpage, certains s'étaient bien amusés. Surtout lorsque la jeune dégagea des plaies purulentes et déjà infectés. Il avait déjà senti pareille odeur. Et les fins dont il se souvenait étaient souvent passablement difficile. Il se mit à espérer que le vieille homme et la jeune femme parvienne sinon à le guérir, au moins à adoucir sa fin.

Sans un mot il les laissa dans la pièce et rejoignit la fillette dont les azurs arrondis cherchaient à deviner ce qui se passait. Il se força à lui sourire même si, soudain, la farce ne lui parût pas si bonne et si drôle qu'il l'avait envisagé. La vue d'un tartare humain gémissant douchait ses velléités de plaisantin. Il sourit et ébouriffa la blondinette avant de se saisir de la bouteille de génépi et de se remplir un godet qu'il vida d'un trait. Il retrouva sa place, les questions défilant dans sa tête et tenta de trouver dans l'animation des rues une quelconques diversions . Puis il se tourna vers la fillette et lui sourit en se penchant vers elle :

Alors dis-moi, qu'y a-t-il à faire à Chambéry en ce moment ? ... l'été doit être propice au fête non ? ...

Il tenta alors de faire parler la petite en attendant que sa mère ne revienne ...

Le corps de Medrawt pesait le poids d'un âne mort et Aesculapius n'avait plus l'âge de ce genre de fantaisie. N'importe, l'aubergiste avait l'air d'être une femme efficace et son patient ne pouvait pas être mieux qu'ici. Il ouvrit la fenêtre pour dissiper l'odeur qui se dégageait du corps étendu sur le lit. Malgré ses soins constants, il n'avait pas pu garder les blessures propres et elles s'étaient infectées. Le fouet avait laissé des zébrures ouvertes sur tout le corps et son visage enflée était à peine reconnaissable. Ses muscles, mis à nu, étaient visibles à certaines endroits; on pouvait même voir ses veines où le sang battait, et qu'aucune peau ne recouvre, tressauter. Il avait fallut des jours pour arriver à ce résultat, et Aesculapius n'arrivait pas à comprendre comment Medrawt avait pu survivre. Il avait vaguement repris connaissance mais ses yeux tuméfiés ne parvenaient pas à s'ouvrir et il parvenait à peine à parler. Un bref coup d'œil vers la dame en rouge lui indiqua qu'elle était en alerte, ses yeux cernés de profonds sillons noirs rivés sur Medrawt, guettant ses premiers mots comme un chien à l'affût. Les trois habitants de l'auberge s'affairaient autour d'eux, ne semblant pas deviner le mini drame qui se jouait sous leurs yeux. Si Medrawt tentait de donner les nom de son bourreau, que ferait la Dame en rouge? Aesculapius l'avait immédiatement soupçonné à cause du fouet mais alors pourquoi l'aurait elle amené ici et avoir veillé sur lui tout au long du voyage? Medrawt murmura le nom d'Aphrodyti puis il replongea dans les ténèbres. La dame en rouge blêmit et sortit pour masquer les larmes de rage qui perlaient au coin de ses yeux. Elle claqua la porte de sa chambre derrière elle. Aesculapius se tourna vers les trois habitants de l'auberge et s'inclina respectueusement.



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Soyez bénis pour votre bonté, je ne sais si je pourrais sauver votre ami mais je vais y employer tout mon modeste savoir. J'ai été engagé par la dame en rouge à Genève, et elle m'a menacé de me tuer si je ne le sauvais pas. Honnêtement je ne croyais pas qu'il tiendrait plus d'une journée mais il est jeune et j'ai bon espoir. Je vous promets de vous raconter tout ce que je sais mais je vous avoue que je meurs de faim. Il faudrait également que j'administre un sédatif à la dame en rouge. Elle n'a quasiment pas dormi depuis notre départ et je crains qu'elle n'est perdu l'esprit en chemin... Elle pourrait être dangereuse.

La grand et la petite souriaient bêtement et le jeune manqua s'étrangler de rire quand la fillette insista lourdement sur la description, ne tirant de sa mère qu'une moue d'intense réflexion. Il allait en rajouter encore, s'apprêtant à lui mettre sous le nez ses missives lorsque des bruits sourd résonnèrent dans les pièces arrières ou la ruelle. C'était assez confus. Il regarda Mini qui se redressa aussi. Un coup d'oeil à la fillette qui venait à son tour de remarquer que quelque chose n'allait pas. Il allait poser la question et se proposer d'aller voir lorsque la porte s 'ouvrit à la volée. Une chevelure blonde et deux azurs scrutateurs firent le tour de la pièce avant de se poser sur lui. Locke haussa un sourcil en entendant l'intruse l'apostropher :

Vous, messire, j'ai besoin de vous, maintenant !!!

Le jeune homme hésita entre humour et désinvolture. C'était pas un homme facile hein ... et puis on se présentait tout de même ... au moins échanger nos noms ... Il ne suffisait pas de cheveux dorée, de deux yeux bleus pour qu'il accoure. Il s'apprêtait d'ailleurs à faire cette remarque lorsque le regard de la demoiselle semblait refléter une véritable inquiétude. Un coup d'oeil à Mini et la situation lui sembla soudain plus sérieuse. Suffisamment en tous cas pour qu'il mette de côté son humour.

Repoussant sa chaise, il laissa là sa besace et ne vit pas le paquet de lettre s'en échapper et se glisser sous la table. Il s'approcha de la porte ouverte, aperçut derrière la jeune femme un étrange convoi. Il dévisagea les inconnus avant de regarder la jeune femme et montrant du doigts la civière :

C'est pour lui ? ... Comme elle hochait la tête, il se glissa derrière elle et s'approcha de la civière ... l'un de ces messires m'aidera surement ... vous devriez nous montrer le chemin ... à moins que vous ne vouliez faire autrement ...

Il attendit les consignes, jetant un regard curieux sur ces personnages qui l'étaient tout autant ...

Elle ne le croyait pas ! Elle osait poser à nouveau la main sur elle après ce qu'elle lui avait fait ! Prête à se rebeller, Aphrodyti arrêta son mouvement, le bras en l'air retomba sans vie. Elle ne retint qu'une seule chose de la suite des explications : Medrawt !
La jeune femme se dégagea de la main de la rouge et se précipita à l’arrière de l'attelage. Une main se plaqua sur sa bouche alors qu'elle étouffait un cri, les yeux grands ouverts. Et elle qui avait cru qu'il était reparti comme il était venu, qu'il n'avait fait que continuer à fuir !

Elle se pencha sur la civière et lentement posa sa main sur le front de l'homme qui ne ressemblait plus à celui qu'elle avait connu. Que s’était-il donc passé à Genève ? Elle se retourna vivement vers l'autre femme.

Dépêchez vous, il faut le transporter à l’intérieur !

Elle revint à la porte et l'ouvrit à la volée. lançant un regard à l’intérieur, elle aperçut sa sœur, sa nièce et un homme inconnu, auquel elle s'adressa.

Vous, messire, j'ai besoin de vous, maintenant !!!
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Et après ça, on dira qu'les blondes sont pas « futes-futes » … Na mais z'avez vu ma môman ?! Pourtant, l'est bien brune, elle !! Bah elle a t'jours pas compris que m'sire Locke se fiche d'sa tête hein !! Mais alors, moi, qu'est ce que ça m'fait rire !! Et après ça, elle s'vant'ra d'avoir une mémoire d'éléphant !! Oui y paraît qu'ils ont beaucoup d'mémoire mais moi, j'ai jamais vérifié hein … 'Fin bref … Je j'tais quelques coups d'oeil à mon complice qui paraissait, lui aussi, s'amuser comme un p'tit fou ! J'sentais qu'on allait bien s'entendre tous les deux, j'sais pas pourquoi hein !! Mais j'le sentais …

Pourquoi ris-tu ma chérie ? Ça te dit quelque chose ?
Oh pour rien môman … Na, na ! Ça m'dit rien du tout cette description !! Connais pas d'brune, pas très grande, qui porte plein d'chapeaux et qui aime écrire … Na, na !! Inconnue au bataillon !!

Puis m'sire Locke d'manda à boire à ma môman … Oui bah hein ! Ça donne soif d'parler autant, z'imaginez pô vous !! Rho mais il d'mande du lait pour moi !! Rha mais moi, j'voulais une gouttelette de Génépi … Juste pour regoûter, pa'ce que la dernière fois, j'ai tout rendu sur les chausses de tatie, alors j'me souviens plus très bien du goût hein !!

V'là ma môman qui s'lève l'air pensif … Si, si !! Elle sait faire !! C'pas très souvent mais ça arrive hein !! Rho bah quoi ?! C'vrai en plus !! Elle va chercher au comptoir, la bouteille de Génépi qui s'trouve sur la table puisque j'l'ai laissée là … Oui !! Elle affiche pas bien l'heure hein !! Mais c'pa'ce qu'elle réfléchit … C'normal donc !! Et elle revient avec mon verre de lait !! Ah bah si, finalement, elle a encore toute sa tête ma môman …

Et voilà pour toi, jeune fille !

Et de servir m'sire Locke et elle … De trinquer avec lui, pa'ce qu'ça trinque t'jours pour un rien les grands !! Et v'là qu'ma môman cherche t'jours qui est cette brune dont parle son vis à vis, tout en s'asseyant … Et si j'lui disais, moi, qui c'est, pensez pas que ce s'rait drôle ?!
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Une fraction de seconde, la dame en rouge s'imagina lui trancher la gorge, et la regarder se vider de son sang à ses pieds mais elle était lasse, si lasse. Le monde lui semblait insipide, banal et stérile. Elle retint Aphrodyti par le bras et lui désigna la civière.

Je ne te supplierais pas l'aubergiste, je viens réclamer la dette que tu as envers moi. J'ai besoin de trois chambres contiguës. Une pour moi, la seconde pour Medrawt et la troisième pour le vieux qui se prétend medecin. Deux semaines tout au plus. Il me faudra également des linges propres pour changer ses pansements et de l'eau chaude. Deux semaines... et tu seras libérée de ta dette.

Derrière elle, le vieil homme lança à Aphrodyti un regard implorant. Medrawt avait sombré dans un comas profond depuis trois jours et la dame en rouge l'avait prévenu que si Medrawt ne se reveillait pas, le mire le payerait de sa vie. Ils avaient voyager ensemble depuis plusieurs jours et le vieil homme s'était forgé la conviction qu'elle avait définitivement basculé dans la folie.

Une étrange caravane avait fait son entrée dans Chambéry. En tête, juchée sur une jument grise, Écarlate, plus connue sous le nom de la dame en rouge. Elle avait perdue de sa superbe; son armure de cuir rouge était maculée de terre et ses cheveux blond étaient emmêlés et crasseux. Plus étrange encore, le sourire sardonique qu'elle affichait en toute circonstance avait disparu de son visage d'ange. Elle avait les yeux vitreux et semblait avoir perdu l'esprit. Derrière elle, un frison noir comme une tombe tirait une civière où était allongé un homme plus mort que vif. Il était couvert de bandages sanguinolents et les mouches se pressaient autour de lui comme des chiens à la curée. Enfin, venait un vieil homme qui marchait derrière la civière et qui semblait être un mire itinérant. Il réajustait patiemment les bandages de son patient et se penchait parfois à son oreille pour lui murmurer des paroles réconfortantes. Son visage fermé trahissait son inquiétude. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'Auberge, Ecarlate donna l'ordre à l'équipage de s'arrêter et descendit de cheval. Plusieurs jours de privation de nourriture l'avait considérablement affaiblit mais elle ne lâchait rien. Elle frappa à la porte, d'une poing ferme.

Aphrodyti!

Le jeune ... Aloysus donc ... regardais l'application de la tavernière à réduire à néant les bouts d'oeuf qui avaient échapper à sa fourchette vengeresse. Il se retint de rire en dégustant son génépi. La fillette souriait à demi en le regardant avant de se contenir quand sa maman la questionna, la prunelle suspicieuse. Le soupir de déception qu'elle laissa échapper lui fit battre le coeur. Mais il continua son imposture en répondant en souriant à ses questions :

En effet, chercher est très intéressant et puisque vous en parlez, je suis effectivement en ce moment à la recherche de quelqu'un ... vous qui devez voir passer pas mal de monde allez surement pouvoir m'aider ...

Il fit mine d'hésiter, se passant une main sur le visage avant d'ajouter :

C'est que le problème est particulier ... je n'ai que sa description ... et assez vague je vous l'avoue ... j'ai pourtant chercher sur la route en venant mais j'ai pris 47 gifles, 29 regards de reproches, 17 oeillades provocantes, 31 menaces de frères ou maris, que sais-je ...

Devant ses émeraudes qui se teintèrent de surprise, il eût envie d'éclater de rire de ses propres bêtises. Il se contint pourtant et reprit :

Hé oui, c'est très précis mais j'ai tenu le compte et je vous ai dit que la description était assez floue ... tenez d'ailleurs, je vous la livre ... je cherche une demoiselle ... brune ... oui l'étau se resserre déjà ... Il rit avant de reprendre ... donc brune, pas très grande ... bavarde paraît-il ... et elle aime avoir plusieurs couvre-chefs ...

Alors qu'elle semblait attendre la suite, il la regarda et sourit en ajoutant :

Voilà ... oui je sais, c'est assez sommaire ... mais cela vous rappellerait-il quelqu'un de votre connaissance ou une habituée de votre établissement ? ...

Puis il se tourna vers la petite encore silencieuse et lui demanda en souriant :

Et toi, cela te dit quelque chose ? ... Tu aurais une idée à me proposer ? ... Regardant à nouveau la jeune femme, il attendit patiemment sa réponse achevant de vider son verre ... alors, une idée peut-être ? ...

Lily avait quitté le domaine aux aurores ce matin là …
C'est tout juste si sa mère eut le temps d'apercevoir sa blonde tignasse se volatiliser, entre deux bâillements …
Oui mais bon, pour une fois que la brunette pouvait flemmarder un peu, elle n'allait sûrement pas s'en priver …
Elle s'était étirée longuement, avait bâillé comme une carpe pour, enfin, finir par se lever !
On en rigole mais c'est dur la levée du corps quand même !
Une fois bien éveillée, lavée et vêtue, Mini avait pris le même chemin que la princesse, la menant directement aux écuries …
Foudre piaffait d'impatience, aussi la petite brune l'avait sellé illico et avait pris la route pour la capitale dans un galop effréné …
Au moins, le canasson était bien mieux réveillé que sa cavalière, c'était déjà ça !

Arrivée à destination, la jeune femme avait attaché l'équidé dans la cour et était entrée en trombe dans les cuisines …
Oui ! L'appel de l'estomac, elle savait pas y résister !
En plus, Aphrodyti avait eu la bonne idée de préparer une omelette au lard comme elle les adorait !
Elle est pas belle la vie ?!
Comme il n'y avait pas âme qui vive, Mini se dit que cela ne ferait faute à personne si elle s'enfilait la poêle entière …
Elle fit glisser le contenu dans une assiette et commença donc son festin …
La jeune femme en était à la moitié de l'assiette lorsqu'elle manqua de s'étouffer en entendant …

TATIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !! MÔÔÔÔÔÔMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!! J'SUIIIIIIIIS LAAAAAAAAAAAAAAA !!

Pfiou, c'est qu'elle avait de la voix la blondinette !
A ce train là, sûr que tout Chambéry serait sourd avant que la fillette n'ait atteint ses dix ans …
Mini prit son temps, hésita à prendre son assiette pour aller retrouver la princesse puis finalement l'embarqua avec la fourchette, ça va de soi !
Elle poussa la porte qui séparait la grande salle des cuisines, du postérieur, prenant garde de ne pas renverser le contenu ô combien précieux de son assiette, et chercha la peste blonde du regard …
Celle-ci était attablée avec un sieur, bien plus vieux qu'elle, si la vue de la brunette ne lui jouait pas de tour …
Haussement de sourcils, rapide coup d'oeil sur les verres et la bouteille de Génépi et la voilà qui se dirige vers la table où la fillette semblait en grande discussion avec …

Bonjour messire ! Mini, propriétaire des lieux et accessoirement, je suis aussi la mère de la braillarde qui se tient en face de vous !

La jeune femme esquissa un sourire en entendant sa fille ronchonner puis posa son assiette et porta le verre vide en face de celle-ci, sous ses narines …
Pfiou … Ça débouchait le nez de bon matin !!
Les émeraudes s'agrandirent et se tournant légèrement vers la fillette, Mini lui dit …

Me dis pas que tu t'es enfilé du Génépi, jeune fille ?!
Bah … Euh … J'me suis trompée, j'voulais m'verser du … Lait et euh … Mais t'sais môman, j'l'ai pô bu hein !! C'est euh …

Et de désigner le Sieur du doigt …
Un ouf de soulagement s'échappa d'entre les lèvres de la jeune femme et elle reprit aussitôt son assiette en main …
Il était certain que sa fille lui racontait des blagues, pour quelle raison, elle n'en savait fichtrement rien mais le découvrirait tôt ou tard …

Tu sais ce qui arrive quand on boit trop, n'est ce pas ?! Comme l'autre soir, tu étais malade et tatie t'a donné de la poudre de perlimpinpin pour te soigner … Je serais toi … Je ne m'y risquerais pas !
Rho comment t'sais ça toi ? Tatie, elle avait dit qu'elle te dirait rien !
Je te rappelle que tu lui as vomi sur ses chausses toutes neuves !! Qui les a remplacées d'après toi ?!
…
Et oui !! C'est moi !! Alors plus de bêtises de ce genre, d'accord ?!

Et la petite peste de hocher la tête, faisant mine d'avoir bien compris mais sa mère, loin d'être dupe, savait fort bien ce qu'elle pouvait se dire dans sa caboche …
« Causes t'jours, tu m'intéresses ! » ou quelque chose de ce genre-là …
Puis, lorsqu'elle estima le problème réglé, Mini se tourna à nouveau vers le Sieur et lui demanda …

Que puis-je faire pour vous, messire ? Auriez-vous soif ? Ou faim ? Ou autre chose ?

Mini croisa les doigts pour qu'il n'ait pas faim parce qu'elle réagit, une fois l'avoir dit, qu'elle venait de boulotter toute l'omelette et s'il comptait sur elle pour lui en faire une, c'était pas gagné vue la piètre cuisinière qu'elle faisait !
Pendant que le Sieur réfléchissait, elle chuchota à l'oreille de Lily ...

Alors tu l'as vu ? Il ressemble à quoi ?!

Et la fillette de secouer la tête négativement, genre : J'ai rien vu ! Rien entendu !
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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!

Je le regardai faire … Mes azurs absorbés par chacun de ses gestes lorsqu'il s'empara de mon verre ! Hey ! C'mon godet à moi, na mais ! Je maugréai intérieurement mais sur mon visage, se lisait parfaitement, c'qui pouvait s'passer dans ma caboche ! Il me sourit mais moi, j'pestais tout d'même hein … J'étais sûr qu'il allait m'siffler mon verre … J'sais pas pourquoi ?! Intuition féminine sûrement … Et qu'est ce qu'il m'dit pas ?! Mes zieux s'ouvrent plus ronds qu'des soucoupes … Na mais, vous le croyez vous ?! Du lait de chèvre ! Erk … C'pour les bébés ça !! Et je me privai pas pour le lui dire …

Rho mais ma tatie, l'est pô là ! Pis ma môman, elle dit qu'si on veut apprendre à boire, faut s'entrainer hein !

Oui bon ! J'évitai, sciemment, de préciser, que le commentaire d'ma môman, ne s'adressait pas à moi … J'continuai à marmonner dans la barbichette que je ne possédais t'jours pas tandis qu'il refermait, consciencieus'ment, le litre de Génépi … Il siffla son verre d'un trait puis … Le mien !! Rha le mien !!! Z'imaginez un peu ma frustration !! Et en plus de ça, il éclate de rire … Rhoooooooo !! Il s'fich'rait d'moi que ça m'étonnerait qu'à moitié hein !!

Puis il se pencha vers moi, avec un air conspirateur et m'expliqua qu'il avait b'soin d'moi pour faire une farce à ma môman … Moi, j'aime bien les farces, j'en fais souvent à Alia … Elle m'dit t'jours : Vous allez me rendre chèvre, damoiselle Lily ! Moi ?! Rho mais na ! Tout l'monde sait bien que j'suis un ange !! Oui bon ! J'aime bien les farces mais avec le coup qu'il v'nait d'me faire, j'tais pas très trop sûre d'vouloir l'aider, moi …

L'envie d'm'amuser aux dépends d'ma môman fut plus grande que la rancune que j'avais pour Locke, c'est donc en souriant, que j'acceptai sa proposition ! Il s'appellerait donc … Comment avait-il dit d'jà ??!! Aloyau ? Na, c'pas ça ! Aloyseau alors ?! Rho na, flûte ! Je me grattai la tête, tentant de me souvenir de ce nom compliqué qu'il v'nait d'dire … Aloysus !! Rho mais il avait été l'chercher où c'nom là ?! Personne s'appelait comme ça, m'enfin !! Je lui fis un clin d'oeil, signe que j'acceptais de l'aider … Et lui dis tout bas, alors que j'entendais des pas se rapprocher …

Allons-y pour Aloypuce …

Bon ! Sur c'coup là, valait mieux qu'j'évite d'ouvrir l'bec, pour éviter d'dire une bêtise sinon … La farce pour môman tomb'rait à l'eau et faut bien avouer, qu'ce s'rait vraiment dommage hein …
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À peine la dame était-elle partie, qu'elle réapparaissait aussitôt. Kalypso émergea lentement de ses pensées lorsque celle-ci lui apporta un bon repas. La jeune femme sourit doucement et lui répondit ceci juste avant qu'elle ne s'éclipse.

«Mille fois merci dame. Vostre invitation est dès plus apprécier, mais je crains qu'un peu plus tard c'est mon lit qui me tiendra compagnie. »

La dame à la chevelure brune contempla un instant son repas et prit un morceau de pain. Elle n'avait pas bien faim, mais il lui fallait prendre des forces pour les activités qui l'attendait dans les prochains jours. Kalypso prit une longue gorgée de vin et fermis les yeux en savourant l'instant présent. Plus rien n'avait d'importance.. ou presque.
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La jeune hellène fit la moue lorsque Kalypso lui fit part de son infortune.

Il est vrai qu'il reste parfois de longs moments enfermé chez lui. Depuis son accident, il est encore plus casanier, me semble-t-il. Je n'ai pas croisé dame Ladyoscar non plus, elle sait peut-être plus facilement le joindre ....

La jeune femme continua de réfléchir tout en invitant sa cliente vers une table.

Bien ! Voila ce que nous allons faire ! Je vous offre un verre pour vous souhaiter la bienvenue. Ensuite, si vous souhaitez commander quelque chose à mettre sous la dent, je vous sert et je monte préparer votre chambre le temps que vous vous restaurer. Cela vous convient-il ?

Elle lui sourit, tout en passant un coup de torchon sur une table pour l'y installer.
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Kalypso ... Le mot fit comme un éclair dans sa tête ! Bien sur ! La jeune femme qui ... Bref !

Je suis Aphrodyti Laskarina, la tavernière provisoire qui vous a accueillit il y a quelques jours à la taverne municipale ! Vous vous souvenez ? Maintenant ça me revient ! Vous cherchiez messire Guilmord, c'est bien cela ?

Elle profita d'un moment de réflexion de sa cliente pour noter son nom d'un mouvement léger de sa plume.

Hmmm ... Savez vous combien de temps vous voulez rester ?
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Elle voulait loger et se nourrir, ou plutôt boire apparemment. Mais tout de même, ce visage lui disait quelque chose.

Mais je vous en prie ! Ici, nous avons des chambres spacieuses, calmes et un baquet peut vous être installé dans votre chambre si vous souhaitez prendre un bain.

Aphrodyti se rendit au comptoir prendre le livre des comptes pour inscrire la jeune dame.

Pardonnez-moi, mais serait-ce possible que nous nous soyons déjà rencontrées ?

La propriétaire des lieux lui sourit .

Je me posais la même question à l'instant ..... Pouvez-vous me donner votre nom, que je vous inscrive dans le registre ?
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Kalypso n'avait pas fermé l'oeil depuis bien longtemps et une bonne nuit de sommeil s'imposait. Puisqu'elle ne connaissait personne en Savoie, il restait toujours la bonne vieille solution, soit les tavernes. La jeune femme entra doucement dans la première taverne qu'elle rencontra. L'endroit semblait calme et elle fermit un instant les yeux pour profiter du silence qui s'offrait à elle. L'endroit devrait se remplir plus tard dans la soirée, mais elle chassa rapidement cette pensée. Que ce soit jours de fête ou pas, elle dormirait ici ce soir. Kally traîna légèrement des pieds jusqu'au milieu de la pièce, pour signaler qu'une personne était entrée.

«Il y a quelqu’un ?» dit-elle de sa voix douce

La jeune femme retira son chapeau tricorne, qui fit tomber d'autre bouclette brune sur ses épaules et attendit patiemment le patron des lieux ou l'un de ses serviteurs.
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«Bonjour mademoiselle ! Eh bien, je l'espère bien !» Dit-elle le sourire aux lèvres

La brunette contempla un instant la jeune femme devant elle et pencha légèrement la tête de côté. L'avait-elle déjà croiser ? Parce que son visage lui disait sérieusement quelque chose. Kalypso s'approcha de la jolie blonde.

«Si vous pouviez me trouver une chambre et du vin je vous en serais très reconnaissante, il y a des jours que je n'ai pas fermé l'oeil.»

Légèrement hésitante, elle ne savait pas si l'impression de connaître cette dame était du par son grand manque de sommeil. Elle ne voulait pas l'effrayer, mais c'était plus fort qu'elle. Kalypso devait savoir ! Avant que la demoiselle ne quitte la salle, Kally se risqua à lui demander.

«Pardonnez-moi, mais serais-ce possible que nous nous soyons déjà rencontrés ? »
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Ils se rapprochaient dangereusement, tout prêt de franchir le pas qui risquait de les précipiter dans l'abîme, leurs cœurs battants à tout rompre contre leur poitrine, se répondant l'un à l'autre. Ils étaient maintenant très près, trop même pour pouvoir reculer. Medrawt se noyait dans son regard azur, et se laisser bercer par sa voix. Leurs lèvres se scellèrent enfin en un baiser tendre et passionné. Il l'a prit dans ses bras et se releva, le corps brûlant du désir qui coulait dans ses veines comme de la lave en fusion. Il lui semblait alors qu'elle l'avait sorti d'un long sommeil. Un rayon de lune éclairait les boucles blondes d'Aphrodyti, lui donnant plus que jamais un aspect irréel, féérique qui la rendait plus désirable encore. Il se pencha vers son oreille, et lui murmura.

Votre aveu est un hommage Dame Aphrodyti. Puisque nos cœurs s'accordent, rejoignons ma chambre où nous pourrons voir si nos corps sauront s'accorder aussi bien.

Il ajouta dans un sourire concupiscent mais une légère anxiété dans la voix.

Je gage que ça sera le cas.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Pour la seconde fois, il parlait d'amour, et la jeune femme sentait ses dernières barrières tombées les unes après les autres. Il était là, à ses pieds, si humble, qu'elle se sentait honteuse de sa position, comme si elle le dominait. Elle ne voulait pas qu'il se livre, mais qu'il partage.

Aphrodyti se laissa alors choir à genoux, tout contre lui, et prit ses mains dans les siennes. Puisqu'il ne se relevait pas, elle irait à lui. Plongeant son regard azur dans celui de Medrawt, elle passa doucement sa langue sur ses lèvres pour les humecter avant de reprendre la parole.

Ne dites jamais cela .... Je ne peux pas vous repousser, j'en suis totalement incapable.

Lâchant une des mains du jeune homme, elle vint caresser sa joue, suivant délicatement chaque marque, chaque contour sur son visage. Il était jeune et pourtant on pouvait lire sur ses traits toute une vie déjà vécue. Était-il vrai que parfois on avait droit à une deuxième chance ? En était-il arrivé là ?

Leurs visages étaient si proches l'un de l'autre, leurs souffles se mêlaient presque au fil de leurs mots et la sensation qu'ils en percevaient créait un trouble enivrant.

Medrawt ..... Je choisis de rester près de vous, parce que je suis libre de le faire. Mais aussi parce que je sais que si je passe cette porte, je mourrais de milles regrets ......

Elle ajouta dans un murmure, le regard fixé sur son doigt qui contournait lentement l'ourlet de ses lèvres.

Oui .... je vous veux .....

L'aveu était à la fois douloureux et terriblement délivrant, elle ne désirait plus, sur l'instant, que se réfugier dans ses bras.
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Immobile, figée dans la stupeur à la vue du mouvement du jeune homme qui tombait littéralement à ses genoux, Aphrodyti eu du mal à retrouver ses esprits. Les mains de Medrawt sur elle déclenchaient un processus qu'elle avait enfoui depuis longtemps au fond d'elle-même. Combien de temps s’était écoulé depuis qu'un homme avait posé ses mains sur elle, depuis combien de temps n'avait-elle été si intimement approchée ? Une éternité ....

Son cœur cessa de battre lorsque le regard du prosterné se releva et croisa le sien. Des pleurs ! Sa plainte résonna sourdement en elle, et elle voulu croire en sa sincérité, de toutes ses forces. D'un mouvement ralentit, les mains de la jeune femme vinrent se poser sur celles de Medrawt, et sa voix faible le supplia de se relever.

Je vous en prie, Medrawt, mon cœur ne peut supporter de vous voir ainsi, relevez vous ....

La position et la proximité du jeune homme l’empêchaient de penser clairement. Oh oui ! Comme son corps aurait voulu accepter de le recevoir, le garder, le protéger, même pour une seule nuit. Mais sa raison veillait aux tourments, et si bien qu'elle l’empêchait de dire les mots qui lui brulaient les lèvres.

Comment le pourrais-je ? Quand bien même je le veux, je ne le dois pas .... Vous devez comprendre .... Je ne suis peut-être pas la femme que vous imaginez, si libre d'elle-même. Je ne sais jusqu'où je peux vous aider sans me perdre moi-même .....

Elle se sentait faiblir devant l'attitude de l'homme, cela ne pouvait être feint à ce point.
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Le regard d'Aphrodyti, au delà des mots qu'elle prononçait, lui implorait de ne pas la laisser partir, à moins qu'il ne voit que ce qu'il voulait voir. Il se rappelait confusément une discussion avec Xolotl où il avait parlé d'amour. Il n'était alors qu'un enfant mais il se rappelait parfaitement ses paroles: Aimer ce n'est pas posséder. Un bref instant, il avait eu la tentation de la retenir, de la faire céder mais ce souvenir l'avait retenu. Il ne voulait pas la posséder, il souhaitait qu'elle reste libre. Pourtant il se sentait sur le fil du rasoir. Il avait l'habitude de contrôler chaque relation qu'il entretenait; chaque émotion qu'il livrait, chaque mot qu'il prononçait avait un but, un objectif précis. Mais là, il ne voulait nul artifice, ni menterie, ni escobarderie entre eux. Il inspira profondément et lui répondit dans un souffle:

Vous êtes libre de rester ou de partir. Mon amour n'est pas une prison Aphrodyti. Et je comprendrais que vous me repoussiez. Je me livre à vous, si vous voulez de moi.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Les mots qu'il prononçait la déchiraient, elle aurait voulu mettre ses mains sur ses oreilles, comme font les enfants, pour ne plus les entendre. Mais voila, sa main était devenue l'otage conciliant d'une caresse involontaire et cela la troublait plus qu'elle ne voulait l'admettre

Tentant de ne rien laisser paraitre, elle continuait de fixer son visage, sa bouche dont les lèvres minces se mouvaient en un appel au désir. Soudain elle sursauta ! Qu'avait-il dit ? Dans un réflexe d’auto-protection, elle retira sa main de sa joue, et dans le regret de la chaleur disparue, elle croisa ses bras sur sa poitrine.

Aimé de vous ... Aimé de vous ... L'aimait-elle ? Avait-elle suffisamment confiance en elle pour aimer à nouveau ? Ou seule l'inconscience la poussait- elle à désirer un homme qui paraissait en tout point dangereux pour une jeune femme aussi disciplinée ?

Elle baissa la tête, à la fois émue qu'à la faveur de la nuit, il dévoile ses sentiments, mais aussi terrifiée par ce qu'il pourrait en résulter, immédiatement et dans les jours à venir.

Ses pieds glissèrent à terre et le froid du sol remonta le long de ses jambes. Elle le regarda à nouveau, cherchant ses propres réponses sur le visage de Medrawt, et un frisson glissa le long de son dos. Le froid ou la peur, toujours est-il que dans l’immédiat, elle pouvait faire quelque chose. Elle se releva lentement, laissant sans s'en rendre compte sa cape s'entrouvrir et s’avança légèrement vers lui. Dans un réflexe presque maternel, elle vint vérifier le pansement, passant délibérément sa main dans ses cheveux, essayant de se prouver qu'elle avait suffisamment de force pour résister à ses propres démons.

Puis elle murmura d'une voix profondément douce.

Nous nous verrons demain, vous avez besoin de repos. Je vais rester ici, cette nuit, je ne serais pas loin .... *de vous*, pensa-t-elle sans toutefois le prononcer.
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Plongé dans ses pensées, Medrawt n'avait pas entendu Aphrodyti descendre l'escalier, et maintenant qu'elle était là, devant lui, il se sentait enveloppé d'une aura de bien être. Il avait tellement l'habitude de déguiser ses sentiments, de s'enfermer dans une armure de mensonges et de faux-semblants, mais avec elle, il se sentait en sécurité et pouvait se détendre.

Il lui prit la main et la porta à ses lèvres.

C'est déjà oublié, et je me sens déjà beaucoup mieux. J'aurais ainsi eu l'occasion de faire la connaissance de votre charmante nièce. Qu'est devenu son père? Pardonnez moi, c'est une question très indiscrète...
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Elle était si troublante lorsqu'elle se mordait ainsi la lèvre. Un mélange de vulnérabilité et de sensualité à fleur de peau se dégageait d'Aphrodyti et le troublait irrésistiblement. Il se servit un autre verre pour masquer son émoi.

Une famille? Je suis un orphelin et aux dires de mon tuteur sans doute le fruit de l'union d'une bordeleuse et d'un spadassin de passage. Est ce que je souhaite réellement continuer cette lignée maudite? Comme modèle de parents je n'ai eu qu'un tuteur: un prêtre aristotélicien qui a fait de son mieux mais qui n'était pas très à l'aise avec les enfants. Aussi, j'ai du mal à m'imaginer père moi même. Je crains de ne pas être un modèle de vertu, comment pourais je élever un enfant? Avec la vie que je mêne, je serais peut être mort demain. Je ne souhaite pas laisser derrière moi une veuve et un orphelin. Quand à dormir, je crains que Morphé me refuse ses bras ce soir, mais je veux bien de votre excellent génépi.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Elle l'avait pas dit fort mais suffisamment pour que je l'entende !

Quelle petite peste !! C'est bien la fille de sa mère !!

Elle avait dû voir son verre vide, selon moi . Flûte de crotte de bique, tiens ! C'est bien ma veine ! Final'ment, elle affiche plus l'heure que ce que je pensais ma tatie !! Crotte de bique !! J'entends qu'elle rebrousse chemin … Je continue de grimper l'escalier … J'trouvai qu'il était plus haut que d'habitude d'ailleurs … Les marches n'en finissaient plus de s'étaler à perte de vue ! Enfin de la mienne surtout hein !! Si je continuai à grimper, sûr que j'atteindrais le Paradis … P't-êt' qu'Aristote m'attendait finalement ?!

Et puis j'entendis la douce voix d'ma tatie derrière moi … D'ailleurs qui a dit qu'elle avait une voix douce hein ?! Moi je la trouve bien trop aigüe … Elle me vrille les tympans !!

A nous deux mademoiselle ! Dans votre chambre, et plus vite que cela !

Je lorgne discrétos ce qu'elle a dans les mains … Ah nan hein !!! Pô la poudre de perlimpinpin !! C'est trop dégueux !! Mais rhoooo … Elle va pô me faire ça quand même ?! Si je lui fais un sourire angélique et mes zieux de merlan frit, croyez qu'elle m'laissera tranquille ?! Moi j'crois bien qu'non !!! J'esquissai une moue dégoutée !!

Nan mais *HIPS* J'v*HIPS* bien tatie ! T'en fais p*HIPS* pour m*HIPS* !

Bah si elle comprend c'que j'baragouine avec tout ça, on aura d'la chance ! Pis tout à coup, un haut le coeur que je ne peux contenir et ...

*Blurrrrrrp *

… Sur les pieds d'tatie … Oh oh, j'sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression qu'elle va pô êt' contente ma tatie … Pourvu qu'elle me casse pas les oreilles avec sa « douce » voix mélodieuse …
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Resté seul dans la salle commune, Medrawt se drapa dans la nappe et remis un peu d'ordre. A l'étage, la situation semblait mal engagé pour Lily Ann. Aphrodyti pouvait se montrait douce et charmante mais elle ne manquait ni de caractère, ni d'autorité. Élever un enfant exigeait un juste équilibre et il songea que l'un dans l'autre, son tuteur ne s'en était pas si mal sorti. Qu'était devenu le père de Lily Ann? Il se servit un verre et se plongea dans la contemplation du feu qui mourrait dans la cheminée. L'arrivée de cet enfant avait plusieurs implications. En effet, si une relation se tissait entre lui et Aphrodyti, comment aller réagir Lily Ann? Quelles obligations envers elle cela allait il impliquer? Un vieil adage disait que lorsque l'on épousait quelqu'un on épouse sa famille. Certes, il n'était pas question d'épousailles, mais une quelconque relation avec Aphrodyti aurait nécessairement des implications. Étant orphelin, il avait une sensibilité particulière sur ce sujet et il ne savait pas comment il pourrait l'aborder avec Aphrodyti. Lui-même ne savait pas de quoi serait fait demain. Il ne s'était jamais attaché, ne comptant que sur lui même et vivant au jour le jour. Peu à peu, il percevait les conséquences de son installation à Chambery. Sa liberté d'action s'en trouvait réduite car il devait peser chacune de ses décisions non seulement vis à vis de lui mais aussi des autres auxquels il s'était lié. Finalement, sa vie de vagabond lui paraissait plus facile. Il allait devoir parler sérieusement avec Aphrodyti et faire certains choix. La discussion promettait d'être tendue.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Ainsi donc, il s’était déjà blessé de lui-même, elle ne l'avait pas si "amoché" finalement. Elle retrouva son sourire sous le compliment du jeune homme, pourtant il lui semblait qu'un détail clochait..... mais quoi ...

Ah !! Mais que faites-vous avec cette nappe ? Vous voulez vous faire une toge ?

Il tenait serré contre sa poitrine le morceau de tissu et elle tendit la main pour la lui retirer, soudain soucieuse.

Êtes-vous blessé là aussi ?

Elle lui arracha presque l'objet des mains et soupira de soulagement en ne voyant pas de sang. Puis elle réalisa soudain qu'il se retrouvait à moitie nu et son visage prit une jolie couleur rose. Rose qui devint pivoine lorsqu'elle se souvint qu'elle-même n’était seulement vêtue que d'une robe de nuit de baptiste légère. Elle colla la nappe sur sa propre poitrine, puis la jeta et resserra sa cape sur le devant de sa robe.

Je ...Je crois que je vais accompagner Lily .....

Elle se dirigea vers l'escalier et s’arrêta net en voyant sa nièce monter les escaliers étrangement : le pied gauche allait à droite, et le pied droit allait à gauche, le mouvement était exagérément démesuré comme si ....

Aphrodyti fit demi-tour et jeta un œil sur le verre de génépi abandonné sur la table : vide !

Quelle petite peste !! C'est bien la fille de sa mère !!

Elle fouilla dans un placard de la cuisine, en sortit un autre petit flacon dont elle dilua une pincée de poudre dans un verre d'eau. Elle repassa comme une tornade devant Medrawt qui devait se demander ce qu'elle fabriquait.

Je m'excuse .... Ne bougez pas .... Je reviens ....

Et de retourner dans les escaliers, le verre à la main.

A nous deux mademoiselle ! Dans votre chambre, et plus vite que cela !
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Medrawt releva la tête et tentait désespérément de rassembler ses idées. Des bribes de phrases parvenaient à ses oreilles mais un sourd bourdonnement et la douleur qui lui déchirait le crâne les rendaient incompréhensibles: Désolé, regrettable accident... il semblait qu'il y ait eu un malentendu. Cela le rassura. Les douces mains d'Aphrodyti avaient atténués sa migraine. Même le son de sa voix avait sur lui un effet apaisant et il se sentait déjà mieux. La gamine tenait le linge contre son front et la concentration avait creusé sur son front une petite ride qui la rendait attendrissante.

Tu es très douée petite fille. Tu pourras devenir mire plus tard et pourquoi pas médecin... ou capitaine de la garde... tu sembles avoir aussi quelques capacités dans ce domaine.

Boire quelque chose. Les mots prenaient sens peu à peu. Il se tourna vers la belle Aphrodyti qui semblait assez soucieuse de sa réaction. Il tenta un sourire un peu grimaçant pour la rassurer.

J'accepte votre offre généreuse Dame Aphrodyti. Si j'avais quelques inquiétudes sur ma sécurité, je crois que me voilà rassuré. Votre service d'ordre est à tout épreuve.
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Et v'là qu'ma tatie surgit de … Je ne sais trop où ! Brandissant sa cuillère en bois, elle assomme l'homme avant même qu'il n'ait répondu à mes questions !! Rho !! Et ma curiosité légendaire alors ?! Rho pis elle me dit de pas bouger ma tatie, mais moi, j'ai même pô peur des rôdeurs d'abord !! Pis elle me chipe ma chandelle en plus de ça !! Oh hé !! Fallait v'nir avec ton matos tatie hein !! Et v'là qu'elle se met à jurer … Enfin … Par rapport à ma môman, c'est vraiment pas grand chose mais elle me fait rire ma tatie … Je mets une main sur ma bouche et je glousse en l'écoutant !!

Je l'observai ensuite faire les gestes élémentaires pour vérifier que notre « victime » était t'jours en vie ! Et là …

Sto kalo ! Qu'elle dit ma tatie …

Elle m'a appris un peu le langage de là où elle vient … Je souris et lui dit avec mon air le plus sérieux du monde …

Môman elle aurait plutôt dit : Nom d'une vache enragée ! Pis Nash, elle, elle aurait dit : Nom d'un bouc sans corne !! Mais c'bien aussi dans ta langue tatie !! Au moins, à part moi, personne comprend !!

Je lui fis ensuite un clin d'oeil … V'là qu'elle m'explique que l'homme est un client !! Ah bah mince alors !! C'est môman qui allait pas être contente si on lui tuait ses clients … Déjà qu'elle, elle les empoisonnait avec son pain crâmé … Pfiou … Sans compter que l'homme aurait sûrement envie de plier bagages après ce coup là !! Nous v'là belles !! J'vous l'dis moi …

Et tatie qui veut me rassurer en me disant simplement qu'il s'est fait mal … Rha bah t'as raison !!! Son crâne pisse le sang … Pas pareil que mes pauvres écorchures aux genoux !! Cette vilaine plaie sur le sommet de son crâne était bien plus grave !! Tatie partit chercher de quoi nettoyer ce vilain bobo et moi, j'en profitai pour filer quelques claques sur les joues du « beau au bois dormant » en espérant qu'il se réveille …

Oui bah c'est peut-être pas très doux mais en général, c'est efficace !! Pis toute façon, j'ai d'jà vu ma môman faire ça avec ses patients qui tombent dans les pommes …
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Une sensation étrange reveilla Medrawt. Sa tête dodelinait sur le sol entre les petites menottes de l'enfant qui s'appliquaient sur ses joues à un rythme régulier. Il ouvrit les yeux et esquissa un sourire à l'effrontée petit monstre qui lui faisait face. Ses traits lui evoquaient quelque chose d'agréable.

Je crois que ça ira petite, je n'ai fait qu'une petite sieste. Je m'appelle Medrawt, et toi qui es tu?

Il essayait de rassembler ses idées et se rappela tout à coup qu'il avait vu Aphrodyti brandir une louche au dessus de sa tête. Mais pourquoi? Il l'a vit revenir de la cuisine et instinctivement leva le bras pour se protéger.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Encore à moitié assommé par sa chute, Medrawt mit quelques secondes à reprendre ses esprits. Il essaya péniblement de se relever quand une petite fille entra dans son champs de vision. Il attrapa une nappe pour couvrir son torse lorsque la gamine se mit à hurler:

Mais d'où sortait cette gosse dont la voix suraigue lui transperçait les tympans? Elle n'était visiblement pas effrayée et tendait vers lui une bougie d'un air menaçant. En d'autre circonstance, il aurait pu la trouver attendrissante mais sur le moment, il avait l'impression que son crâne allait exploser. Il glissa sa main dans ses cheveux et la retira couverte de sang. Il la dissimula derrière lui pour ne pas effrayer l'enfant puis il s'accroupi lentement, espérant que le fait de se mettre à sa hauteur allait la calmer, lorsqu'il entendit un bruit feutré venant de la cuisine. Il eut à peine le temps de se retourner et entraperçu le visage d'Aphrodyti avant qu'elle ne lui assene un terrible coup sur la tête. La douleur lui traversa le crâne comme un éclair et il s'écroula comme une masse aux pieds de la tavernière. Ses lèvres bredouillèrent quelque chose d'inintelligible et il s'enfonça dans les ténèbres.
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Il prit son verre dans les mains en le faisant tourner...

Ses yeux perdus dans le vague, il laissa aller son esprit vagabonder...
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Heureusement que le sommeil n’était guère profond, et guère régulier non plus, car sinon elle n'aurait jamais entendu la nourrice hurler comme une perdue.

Dona Aphrrrodyti, ouvrrrez !! Dona, s'il vous plait !

Descendant quatre à quatre les escaliers, elle avait ouvert la porte sur une femme épouvantée, qui lui avait expliqué en quelques mots que "Mademoiselle Lily avait encore fugué !"

La jeune femme avait enfilé rapidement une cape sur sa robe de nuit, enfilant des chausses sans bas, de toute façon les nuits n’étaient plus si froides. Puis elle avait couru rapidement aux écuries pour atteler Prince à son petit coche et était partie en direction de Chambéry. Cette petite peste prenait de plus en plus de risques, sa mère trop souvent absente, elle arrivait à un age où il lui faudrait aller dans une école pour jeunes filles !

Elle sauta rapidement à bas du coche, à l’arrière de la taverne du Divin Nectar et, en voyant la clé sur la serrure, elle sut que son instinct ne l'avais encore pas trompé cette fois-ci.

Pourtant la petite fille semblait parler avec quelqu'un ... Aphrodyti prit une énorme louche en bois dans la cuisine et se dirigea sans bruit vers la grande salle. Lily, une petite chandelle vacillante à la main, regardait une grande ombre se dessiner devant elles. La jeune femme, n’écoutant que son courage, se jeta en avant pour protéger l'enfant et abattit la louche sur le haut de l'ombre, espérant toucher la tête.
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La nuit était fort avancée lorsque Medrawt rentra au Divin Nectar. Il avait croisé Sieur Angel et Dame Arwenn dans la salle commune et ils avaient échangés autour d'une bière. La Savoie connaissait une période critique sur le plan politique et les rumeurs allaient bon train. Medrawt avait regagné sa chambre et s'était étendu sur le lit. Il n'avait pas allumé de bougie et plusieurs minutes s'écoulèrent avant que ses yeux ne s'habituent à l'obscurité. Il remarqua alors le paravent et les petits aménagements qui avaient été fait durant la journée. L'œuvre d'Aphrodyti sans nul doute. Il sourit et se promit de la remercier à son réveil. Ses attentions à son égard le touchaient plus qu'il ne voulait l'admettre mais il appréciait qu'elle respecte son intimité. Il avait longuement hésité à s'installer au Divin nectar car ses activités n'étaient pas sans danger mais Aphrodyti avait su le convaincre et il ne regrettait pas son choix. Il s'assura que la porte et la fenêtre était bien fermées puis il se déshabilla, se glissa entre les draps et bientôt retrouva les bras de Morphée. Au bout milieu de la nuit, il s'éveilla en sueur. Un cauchemar avait troublé son sommeil mais il n'arrivait pas à s'en rappeler. Il se leva et descendit aux cuisines pour chercher de l'eau. A moitié endormi, il n'avait pas pris la peine de s'habiller et ne portait qu'une chemise. Une chope laissée dans l'escalier lui fit dévaler l'escalier et il atterrit brutalement sur les dalles glacées de la salle commune. Il dressa l'oreille, aux aguets.
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parler??

Mais de quoi? Et je n'ai pas besoin d'aller mieux ...merci dame!
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Réponse peu loquace comme toujours, mais le défi du jour était lancé. Je lui servit une autre bière , et m'assis non loin.

Vous pouvez me parler si vous voulez, ça fait du bien la plupart du temps.

J’hésitais un instant a rester, il allait surement fuir comme chaque fois.
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Bubu arriva en taverne.

S'assit toujours à la même place. Il tira la chaise et s'attabla. Il regarda la tavernière et comme toujours, avec les mêmes mots sur le même ton dit :

un bière s'il vous plait dame.
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Elle fut tirée de ses rêveries par une voix douce, et redescendit sur terre.

Bonjour Amos ! Non merci, les petits plats sont prêts.

Elle remarqua que le jeune homme était passé au tutoiement et lui sourit, ce n’était très grave en soi.

Je sais qu'il est encore tôt mais puis-je proposer un petit verre de blanc savoyard ? Ou une tisane au miel ?
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D'accord ! Allons y pour deux tisanes au miel !

Elle le laissa s'installer a une table et se dirigea vers la cuisine pour préparer les boissons. Elle en profita pour couper deux belles tranches de brioche.

Voila ! Attention c'est chaud !

Elle lui donna une tasse et une part de brioche, puis s'installa près de lui.

Je suis ravie que tu ai décidé de rester a Chambéry. Nous avons besoin de sang neuf et jeune ici, nous sommes trop peu nombreux a combattre la passivité de la population vieillissante.

Elle sourit et porta la tasse a ses lèvres , soufflant doucement sur le nuage de vapeur qui s'en dégageait.
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Elle l’écoutait, parfois distraite par le trillement d'un oiseau sur le bord de la fenêtre, et buvait lentement la tisane.

Oui, mais tu sais, il y a les gens "vivants" comme ma sœur, toi ou moi , qui sont a la fois sur la halle et en taverne. Puis ceux qui ne font que l'un ou l'autre , faute de temps. Et finalement ceux qu'on ne voit jamais , les plus nombreux.

Elle fit une petite grimace, et tourna la tête au son de la cloche de la basilique qui sonnait sept heure .
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Un sourire qui ne demandait rien, une main tendu sans la moindre contrepartie... Medrawt se sentait étrangement désarmé par la bonté naturelle qui émanait de ses hôtesses. Il sortit pour mener Fidélis à l'écurie et s'assura qu'elle ne manquait de rien. La pauvre bête semblait à bout de force. Il la dessella, la brossa, et remplit sa mangeoire puis il passa les bras autour de son cou et resta un moment la tête contre l'encolure de sa jument grise. Elle ne passerait pas la nuit, il pouvait le deviner à son souffle rauque. Il la quitta les larmes aux yeux, mais s'accorda une minute pour se laver le visage et les mains puis il rejoignit la cuisine.

Dame Aphrodyti? Puis je vous être d'une aide quelconque?

Tout en parlant, il s'avisa qu'Aphrodyti faisait peut être partie de ses dragons qui garde leur cuisine comme une antre au trésor. Était-il convenable qu'il entre ici dans la cuisine? Sur le coup, il rougit comme une jouvencelle. Il avait passé presque la moitié de sa vie sur les routes, côtoyant brigands, pendards et autres larrons, avait fréquenté les pires auberges du royaume de France et de l'Empire mais ici, il se sentait comme un enfant.
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Une nouvelle journée commençait dans cette bonne ville de Chambéry. Aphrodyti comme chaque matin venait de bonne heure vérifier l’état de la taverne, bien qu'elle ne douta pas du travail d'Arwenn .
Puis elle s'attelait a la cuisine, préparant ragout, soupe et rôtis pour les repas de la journée jusqu'au soir.

Mais ces derniers temps sa tristesse s’était muée en une longue attente proche de l’anxiété. Elle devait bien reconnaitre que son cœur recommençait a battre, doucement, sereinement, mais effraye de devoir se lancer a nouveau dans la vie.

Elle s'asseyait un instant, se perdait dans quelques uns de ses rêves enfantins, qui la menait toujours au même endroit, frontière aqueuse qu'elle n'avait pas encore ose franchir.
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Medrawt eut à peine le temps de saluer la jeune jouvencelle qu'elle disparu à l'étage après avoir échangé avec sa sœur un sourire entendu. Resté seul en tête à tête avec Dame Aphrodyti, il esquissa un sourire pour cacher son embarras. A dire vrai, il n'était pas habitué à ce qu'on prenne soin de lui et la fraicheur et la spontanéité des deux sœurs l'avaient pris de court.

Vous ne m'aviez point trompé Dame Aphrodyti, votre établissement semble très confortable et votre accueil chaleureux me réchauffe le cœur. Rassurez vous je n'abuserais pas longtemps de votre hospitalité, je dois me rendre demain matin à l'hôtel général.

Les mots s'étaient bousculés dans sa bouche trahissant sa nervosité et Medrawt pouvait deviner l'amusement qui se lisait dans les yeux d'Aphrodyti. La fatigue l'emporta sur son orgueil et il laissa échapper un rire nerveux.

Je vous avoue que je suis épuisé, néanmoins je ne pourrais pas pas fermer l'œil avant de m'être occupé de la jument qui m'a porté jusqu'ici. Je crois qu'elle ne passera pas la nuit mais si vous avez une écurie où elle puisse finir ses jours je reviendrais travailler chez vous autant de jours que nécessaire pour payer vos soins. C'est une bête courageuse et si les humains m'ont souvent déçus, je dois admettre qu'elle a fait preuve de plus de noblesse que la plupart de ceux qu'elle a servi. Elle se nomme Fidélis. Pour le reste, une couche me suffira, et un endroit pour me laver si possible car je ne puis décemment me présenter au Duc en empestant le bouc. Hum, pardonnez mes manières, je ne suis qu'un vagabond et j'avoue ne pas être très à l'aise. Je crois n'avoir jamais dormi dans une auberge et je suis peu au faits des usages céans.
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Guidé par les indications d'Aphrodyti, Medrawt avait trouvé facilement l'auberge du Divin Nectar. Il avait traversé le Languedoc, le Duché du Bourbonnais-Auvergne, le Duché du Lyonnais Dauphiné et la moitié du Duché de Savoie, et il était épuisé. L'auberge avait l'air accueillante et il songea avec délice à un bain et des draps propres. Il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec une jeune fille brune.

Bonsoir, damoiselle. Pardonnez l'heure tardive. Votre soeur Aphrodyti m'a dit que vous aviez des chambres libres. Ma monture est fourbue et moi même je tiens à peine sur mes jambes.
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J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.

Alors que Mini tendait l'outre à Bubu, la porte s'ouvrit …
Encore une chance, qu'elle ne fut pas derrière sinon, nul doute, qu'elle se serait fait refaire le portrait la brunette …
Un homme entra et s'adressa à elle …

Bonsoir, damoiselle. Pardonnez l'heure tardive. Votre soeur Aphrodyti m'a dit que vous aviez des chambres libres. Ma monture est fourbue et moi même je tiens à peine sur mes jambes.

La petite brune tiqua lorsqu'il l'appela « damoiselle » mais ne releva pas …
Cela faisait bien des lustres qu'on ne lui avait pas servi du « damoiselle » …
En réfléchissant, peut-être même jamais mais là, n'était pas la question …
Puis sa soeur fit son entrée …
Alors elle, elle pouvait bien faire remarquer à sa cadette que c'était une vraie fouine, elles n'étaient pas du même sang pour rien hein !!

Effectivement messire, vous êtes à la bonne enseigne ! Nous allons vous préparer une chambre et le repas est prêt si vous souhaitez vous restaurer.

Bon bon puisque sa soeur se chargeait de lui installer une table …
Mini irait préparer la chambre du Sieur …
Mais avant …

Bienvenu au Nectar Divin, messire ! Je suis Mini, enchantée …

Elle esquissa un sourire et s'en fut à l'étage préparer ladite chambre …
Lorsqu'Aphrodyti lui murmura à l'oreille que le Sieur était un « invité », Mini échangea un sourire entendu avec sa soeur et fila, ensuite à l'étage ...
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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!

L'écouta énumérer les repas qu'elle pouvait lui servir...Enfin de compte il n'était pas venu là pour manger mais simplement et uniquement pour la voir. ...elle...et pas une assiette aussi bonne soit elle.

Non Mini..je n'ai pas faim..

Je ..euh..passais juste me reposer un instant avant de repartir travailler.

merci pour ton hospitalité, mais en ce moment mon ventre fait grise mine. je n'arrive rien à absorber..je ne sais pas ..surement les premières chaleurs.
Bahh..ça me passera...

Il posa ses deux mains sur la table, se leva....

je retourne au travail..

Bonne journée à tous....

Il quitta le bar en aillant le sentiment de se prendre une veste à chaque fois.. Il savait dorénavant qu'il n'insisterait plus auprès de celle qui venait de perdre à tout jamais.
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bubu vit arriver sa princesse et prendre place en face de lui.

Bonjour … Qu'est ce qui te ferait plaisir ce matin ?

A ces mots, son cœur déchira sa poitrine, ses poumons se vidèrent d'un seul coup....

Il fixa son regard dans le sien et s’installa comme elle , le visage dans les mains...

Euh..je prendrais bien...un peu de sourire entouré de lèvres sensuelles, des yeux admirables à faire baisser les miens, je continuerai par des paroles façon " qui me manquent", et je finirai par une montagne de baisers sur des mains adorables...

Voilà ce qui me ferais plaisir ce matin, mais hélas je ne sais pas si tu as tout ça en stock, si je peux éventuellement revenir plus tard, le temps que tu 'approvisionnes et voir si c'est encore disponible.

Il la regarda en attendant sa réponse.
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Oui, il était bien un peu honteux, l'Angel, quand Mini le taquina sur sa goinfrerie. Mais Aphrodyti lui sauva la face en remarquant que sa sœur avait déjà pris son du en coulisses... La situation était coquasse, et Angel en riait déjà, car elle lui rappelait ces comédies populaires auxquelles on pouvait assister sur les marchés les jours de foire.

Il allait encore rire de plus belle quand, comme au théâtre, le troisième larron fit son entrée en scène. Seulement la peine qui se lisait sur le visage de l'homme n'avait rien de jouée, et par respect pour lui il se mordit la langue pour n'en rien faire.

Quand le pauvre homme se fut éloigné avec Mini, Angel murmura à Aphrodyti:

Qui est-ce ?
Le pauvre me semble bien en soucis... vous devriez lui faire des œufs, à lui aussi.
Il est bien connu que la bonne cuisine, si elle ne résout pas les problèmes, au moins allège fortement les peines.
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Sa soeur avait l'air d'aller mieux …
Sûrement que messire Angel avait contribué à cela …
Aphrodyti, en plus de retrouver sa mémoire, avait une excellente vue !
Un doigt pointé sur sa chemise …
Nez qui se baisse pour examiner ce que lui montrait son aînée …
Puis « relevage » de nez, sourire confus et …

Je crois que ton estomac ne doit pas être si vide que cela .....

Si on pouvait même plus faire preuve de mauvaise foi sans que ça se sache mais où allait-on ?!
Faut dire qu'elle avait englouti plus que dégusté …
Mais c'était tellement bon et elle avait tellement faim qu'elle n'avait pu faire autrement …

Oui … Bon, bon ! J'avoue, j'ai trouvé l'assiette que tu avais laissé en cuisine … C'était bien pour moi hein ?

Et de rire aux éclats …
Elle s'était faite avoir mais se jura de manger plus proprement la prochaine fois pour que ça ne se voit pas et avec de la chance, elle aurait double ration si messire Angel ne trainait pas dans les parages …
Oui parce que lui aussi avait semblé apprécier l'omelette au lard !!!

Puis la porte de la taverne s'ouvrit …
Bubu entra, salua tout le monde, esquissa un sourire à son attention et alla prendre place à une table à l'écart …
Mini lui sourit, il avait les traits tirés malgré le sourire esquissé …
Elle laissa sa soeur et messire Angel continuer de discuter et se dirigea vers la table du chevalier perdu …
Sans lui demander son avis, elle tira la chaise en face de lui, s'assit et, coudes sur la table, tête entre ses mains, elle lui sourit à nouveau …

Bonjour … Qu'est ce qui te ferait plaisir ce matin ?
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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!

Il aurait été difficile de dire si c'était le rire d'Aphrodyti qui lui ouvrit l'appétit, ou bien la peur de voir Mini venir lui dérober son plat, ou tout simplement la faim, mais toujours fut-il qu'Angel engloutit l'omelette au lard en trois mouvements.

Puis il se rinça longuement le gosier avec le vin rouge qu'il restait en pichet.

- Je suis vraiment désolé... mais si votre sœur a faim, il va vous falloir retourner aux fourneaux. J'ai pour habitude de partager, croyez-moi sur parole, mais là... comment aurais-je pu résister ? Vous cuisinez divinement, doulce amie, grâce vous en soit rendue.

Les pieds bien loin sous la table, les mains derrière la tête, le sourire béat aux lèvres, après un tel délice le jeune homme incarnait l'image même de la décontraction.

- Attendons donc votre sœur, et parlons de choses plus légères, voulez-vous ? Étaient-ce là les œufs de vos propres poules ?
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Toutes ses journées commençaient de la même manière …
Levée avant le chant du coq, balade à cheval sur le domaine, histoire de s'assurer que chaque buisson se trouvait à la même place que la veille !
Ensuite, elle déjeunait, se rendait à la mairie, ça c'était récent !
Puis elle finissait sa matinée à faire les chambres au Divin Nectar …
Inutile de dire qu'elle ne manquait pas vraiment d'activité la petite brune …

Mais ce jour là, parce que les habitudes ne sont pas la tasse de thé de la jeune femme, elle avait fait sa balade …
Et ensuite, pas le temps de déjeuner qu'elle avait été appelée d'urgence pour un accouchement …
C'est sympa les accouchements dès l'aube quoique ça file la nausée de bon matin quand même !
Mais bon, les crevettes n'attendent pas alors la petite brune avait foncé comme d'habitude …
Puis elle se rendit en coup de vent à la Mairie et il lui restait les chambres à faire au Divin Nectar …

Mini passa par la porte arrière et alors qu'elle tenait drap propre et couverture à bout de bras, prête à monter les escaliers qui menaient aux chambres, une délicieuse odeur la retint au rez de chaussée !
Ah oui ! Son estomac lui rappela qu'elle n'avait rien avalé depuis … Pfiou ! Au moins tout ça !
La petite brune lâcha draps et couvertures qui échouèrent à ses pieds et se dirigea vers les cuisines …
Là, elle trouva une assiette qui l'attendait …
Enfin, c'était peut-être pas pour elle mais tant pis, elle succomba à la tentation de l'omelette !
Oui ! Il lui en faut peu quoique la part était grosse !
La jeune femme ne laissa pas une miette dans l'assiette et après avoir contenté son estomac, réfléchit un instant …

Ça sentait délicieusement bon, une omelette au lard qui n'attendait qu'elle pour être dévorée …
Nom d'une vache enragée … Aphrodyti était de retour !!
Sourire idiot qui se peint sur son visage, à l'idée de serrer sa soeur dans ses minis bras, et voilà la petite brune qui pousse la porte de la grande salle comme une furie …
Là, elle observe …
Sa soeur discute avec le Sieur Angel, devant lequel trône une assiette …
Aussi vide que celle qu'elle venait de laisser dans le bac à vaisselle …
Mini se dirige vers leur table …

Bonjour ! Aphro chérie, j'ai bien cru que tu ne reviendrais pas … Tu avais dit une semaine et cela fait plus de quinze jours que tu es partie … Comme je suis contente que tu sois là !!

La joie qui animait la cadette était plus que perceptible et elle se laissa aller à serrer sa soeur dans ses bras et lui donna un baiser sur la joue …
Puis elle se tourna vers le Sieur Angel …
Coup d'oeil rapide à l'assiette, apparemment, l'omelette lui a plu à lui aussi …

Bonjour messire Angel !! Contente de vous revoir !! Alors c'est donc vous qui avez mangé l'intégralité de l'omelette au lard ?! Vous n'avez pas honte ?!

Oui ! Sûr qu'elle allait bien se garder de lui dire qu'elle venait de se piffrer en cuisine !
Juste histoire qu'il se sente un peu coupable …
Sauf qu'elle avait englouti son assiette si vite que quelques preuves du délit parsemaient encore sa chemise …
Oui ! Parfois, elle mangeait aussi proprement que son fils, la petite brune …
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Il gouta le vin... du rouge. Son préféré. Non parce que c'était une boisson d'homme, mais parce qu'on y retrouvait le goût de cette terre qu'il aimait tant, et que l'amertume, à petite dose, n'était en fait qu'une douceur qui s'ignore.

- Ah Danaelle... que ces périodes de doute sont difficiles à vivre. Ignorant tout des tempêtes qui agitent votre âme, je ne saurais vous conseiller sur la conduite à adopter, mais pourtant, croyez m'en, la douleur d'aujourd'hui fait la force de demain. Ce problème de mémoire n'a peut-être pas que mauvais côtés. Il vous obligera à laisser de côté les choses inutiles et les amitiés imparfaites. Y avez-vous songé ?

Angel tourna encore un peu le vin dans son gobelet. Il était si sombre que l'on n'en voyait pas le fond.

Les eaux de la mélancolie sont profondes et sombres. Il est si tentant de s'y laisser noyer. Alors souvenez-vous d'une chose, Danaelle, ce n’est pas le plongeon qui étouffe, mais le fait de demeurer sous l’eau.

Il sourit à la grimace qu'elle retint à grand peine en buvant à son tour.

Il y a tant de bon en vous, Danaelle, des choses que vous ne voyez sans doute pas, de même qu'on ne peut sans l'artifice d'un miroir voir son propre visage. Certaines vérités cachées en vous ont besoin de la bouche d'un autre pour être exprimées. Vous voulez un secret ? Ce n'est pas le couloir qui est sombre, ce sont vos yeux qui se sont fermés. Apprenez à voir dans le regard de votre sœur, de vos compagnons de travail, de votre entourage. Cherchez y la chaleur et la lumière qui vous manquent, car elles ne sont en fait que le reflet de ce que vous, Danaelle, vous leur offrez.

Et je vous devine généreuse en la matière... offrez, et vous recevrez, ça semble simple, non ?

Il se mit à rire, convaincu qu'il était que la gaité était encore le meilleur remède à la tristesse.

Et pour commencer, pour gage de ces quelques mots offerts de bon cœur, je veux que vous m'offriez... une omelette !
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Angel ne venait plus qu'une à deux fois par semaine en Chambéry depuis qu'il s'était retiré dans la tour de ses ancêtres. Il y vendait son gibier, quelques sacs de maïs, passait faire une petite cueillette au verger pour justifier son titre de compagnon-cueilleur puis reprenait bien vite la route du col du Chat.

Mais ce jour en passant devant le Divin Nectar, il fut tout soudainement assailli par une furieuse envie d'omelette au lard, du genre qui vous fait vendre père et mère et oublier ce pourquoi vous êtes là.

Il n'hésita guère et, lièvre sur l'épaule et faisan à la ceinture, poussa la porte de l'auberge.

- Le bonjour bonne gens ! Je reviens pour les œufs... après tout, la Pâques n'est point encore terminée, si ?
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En quelques minutes, j'avais confectionné un petit déjeuner. Enfin petit ! J'avais remarqué qu'avec Mini le petit déjeuner prenait des allures gargantuesques ! Alors je disposais sur la table pain frais, beurre juste sorti de la baratte, de la confiture qui venait tout droit des étals de messire Rollin, des oeufs durs, quelques tranches fines de jambon savoyard et enfin des tartelettes aux pommes que j'avais preparé la veille pour les enfants de Mini et dont il restait quelques unes.

Mini ! Le petit déjeuner est pret !

Je lancais l'appel d'une voix claire, un peu comme une mère appelle ses enfants, et je regardais le jeune homme en souriant.

Joignez-vous donc à nous Drachma. Le matin il vous faut plus qu'un verre d'alcool pour tenir la route !

Je les laissais s'installer à la table et allais rechercher un broc d'eau et un pichet de lait frais dans la cuisine.

Pendant qu'ils étaient en train de discuter, Drachma remarqua un changement de température, il regarda au niveau de la porte et vit Danaelle revenir avec un panier plein. Pour sûr elle était allé faire du ravitaillement pour la taverne.

Bonjour Danaelle ! Vous allez bien?
Oui, il n'était pas si difficile à trouver, il fallait juste le chercher. D'ailleurs merci de m'avoir conseillé ce bel endroit.

Votre nuit à l'Antre s'est bien passée ?

Avec cette fameuse dégustation, il était sûr que Drachma n'avait pas de mal à s'endormir.

Oui j'ai bien dormi, merci pour tout Danaelle ! Et puis c'était très bon ce petit déjeuner !

Elle se dirigeait vers la cuisine, Drachma bu quelques gorgées...

Ah ! Je vois que vous appréciez finalement la liqueur de framboise !

Drachma souriait, oui il l'apréciait comme cette soirée qui avait changé sa vision de Chambéry.
Il partait très bientôt mais il comptait bien revenir de temps en temps par là.

Oui j'ai bien aprécié cette liqueur, d'ailleurs je compte acheter quelques bouteilles des différents alcool avant mon départ, les gens ne refuseraient pas quelques verres, et ça leur permettra d'aller faire un tour en Savoie si l'envie leur chante !

Comme souvent, j'avais fait un petit tour au marché pour ravitailler le Divin Nectar. Etant la cuisinière, je savais mieux que personne ce qu'il manquait dans les placards. Mon petit panier bien rempli et bien calé sur mon bras, je pousse la porte de la taverne.

Je cache mon léger essouflement et souris de voir que Drachma est toujours là. Il me semblait bien l'avoir appercu en partant mais ne voulant pas perdre de temps, je ne m'étais pas arretée.

Bonjour Drachma ! Ravie de voir que vous avez trouvé le Divin Nectar ! Votre nuit à l'Antre s'est bien passée ? Je ne vous ai pas réveillé en partant, je vous avais laissé le petit déjeuner sur la table, comme promis !

Je lui envoie un grand sourire et me dirige vers la cuisine, puis mon regard tombe sur la bouteille de framboise.

Ah ! Je vois que vous appréciez finalement la liqueur de framboise !

Je souris de plus belle au souvenir de notre dégustation puis pousse la porte de la cuisine.

En entendant ces quelques phrases, Drachma ne remarquait plus rien de familier avec ce qu'il croyait, il s'attendait à une intonation plus calme, mais ça ne le dérangeait pas du tout.

Nous avons du … Pain au maïs, Enfin ! Si on peut appeler ça du pain … , pas trop cher et il tient bien au ventre !

Oups, l'idiot avait une manière de s'exprimer parfois mal compréhensible, il aurait voulu demander ce qu'il y avait d'alcoolisé.
Pas le temps d'en tirer une, elle lui montra son pain cramé, il ne fut pas étonné car il se souvenait que Danaelle devait travailler en cuisine pour aider, et elle n'était pas là.

Ce n'est pas contre votre cuisine mais j'ai déjà mangé, expliqua-t-il un peu gêné de la situation, en fait je voulais demander quelque chose à boire, je me suis mal exprimé.

Drachma ne savait pas comment Mini allait réagir.
Elle lui demanda de s'installer, ne voulant pas boire devant un mur, il lui esquissa un sourire et lui demanda :

Vous avez beaucoup de travail ou avez-vous le temps de discutailler un petit peu?

Il refusa son offre concernant le pain …
Mini sourit, elle le comprenait fort bien !
Même Robert, le chien de garde, faisait le nez sur son pain cramé à force d'en manger alors …
Puis l'homme expliqua qu'il voulait boire …
Mon Dieu qu'elle peut être blonde parfois, cette petite brune !!

Elle sortit, aussitôt, une bouteille de liqueur de framboise que Lai avait la bonté de lui préparer …
Mini servit un godet au Sieur puis comme il voulait discuter, elle prit place à table, en face de lui, et se servit un verre …

Vous avez raison, le travail peut attendre un instant … Alors comme ça, vous êtes à Chambéry depuis peu … La ville vous plait-elle ?! Avez-vous de la famille ?! Une femme, des enfants ?! Comptez-vous rester ici ?! Nan parce qu'en général, les gens fuyent la Savoie … Allez savoir pourquoi ?! L'air pur des montagnes ne leur convient peut-être pas ?!

Oui ! Elle parle beaucoup la petite brune !
Oui ! Elle est très curieuse aussi !
Et oui ! Elle pose bien trop de questions !!
Mais que voulez-vous, elle est ainsi faite …
Mini esquissa un sourire à son vis-à-vis …

Pardonnez-moi, messire ! Je suis une incorrigible curieuse ….

Naaaaaaaan, On avait pas remarqué !!
Et de mettre le nez dans son godet, en attendant, toutefois, les réponses à ses questions …
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Je souriais à la réponse enthousiaste du jeune homme et le regardais se lever. Finalement, avec le peu d'alcool bu, je sentais mes yeux se fermer et il n'était plus nécessaire de prendre la tisane pour dormir.

Ce fut un plaisir de profiter de votre compagnie, Angel, j'espère que nous vous reverrons souvent au Divin Nectar, et vos amis seront les bienvenus !

Je me levais à mon tour, je le laissais saluer Mini avant d'aller moi-meme lui souhaiter une bonne nuit.

A demain patronne ! Première lecon de cuisine : omelette au lard !

Je rit doucement en la regardant me faire une grimace et je montais rapidement les escaliers jusqu'à ma chambre.

Angel se lève et salue sa compagne de tablée.

J'y compte bien, Danaelle.
Je reviendrai doncques gouster vostre omelette au lard.
Je compte mesme entrainer dans ceste audacieuse aventure quelques amis, si vous m'y autorisez...
Nous ferons la réputation de vostre omelette, et bientôt il n'y aura plus assez d'œufs sur les terres de nostre bon duc pour satisfaire tous ceulx qui y voudront gouster !
Il faudra qu'il mette ses braves conseillers à la ponte, ou bien qu'il se mette à pondre de lui-même !

Et d'ajouter en riant:

A bientôt... j'espère.

Puis il passe au comptoir, pour régler l'ardoise de la soirée, et remercie chaleureusement la tenancière.

Merci pour cette soirée aussi simple que joyeuse, Mini.
Je désire avoir l'honneur de me compter parmi vos clients réguliers.
Bientôt, vous verrez, il vous faudra faire graver un gobelet à mon nom.
A bientôt aussi, et si je puis vous être d'une quelconque utilité, considérez moi de grâce comme votre débiteur.
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Mini écouta la conversation d'une oreille distraite jusqu'à ce que le Sieur Angel dise ceci …

Ho ! Ho ! Ho ! Vous avez raison... que ce soit par l'estomac ou par ailleurs, c'est toujours aux environs de la ceinture que l'on retient un homme !

La petite brune manqua de s'étouffer …
Non pas qu'elle ne connaissait pas les choses de la vie mais exprimé si franchement …
Jamais encore, elle n'avait été si troublée !
Aucun doute le Sieur Angel était aussi franc qu'elle …
Les gants, l'enrobage … étaient des choses subjectives pour lui !

Mini rit doucement dans son coin …
Elle commençait à comprendre pourquoi les hommes qui avaient traversé sa vie, n'avaient justement fait que la traverser !
La petite brune était piètre cuisinière …
Ceci expliquait cela, donc, si elle suivait le raisonnement du jeune homme !
Pour ce qui était des environs de la ceinture … Elle n'avait jamais eu de plainte à ce sujet-là !
Mais sait-on jamais, cela pourrait fort bien arrivé !!

Elle en était là de ses pensées lorsque le Sieur Angel l'apostropha …

Joignez-vous donc à nous, Mini ! Il n'y a plus grand monde ce soir à servir et on n'a jamais vu la vaisselle sale perdre patience et se sauver d'elle-même. Elle vous attendra.

La petite brune frottait un verre avec son torchon, elle leva le nez et esquissa un sourire …
Il était vrai que la vaisselle ne s'envolerait pas mais elle préférait suivre la conversation de loin …
Et puis, un peu d'intimité, ne leur ferait pas de mal !
Cela lui permettrait, en attendant, de trouver une solution pour faire recouvrer la mémoire à sa soeur rapidement !

N'ayez crainte messire Angel ! Je vous écoute … La conversation est d'ailleurs … Fort intéressante, je trouve ! Selon vous, on retient un homme par son estomac ?! Je comprends donc mieux pourquoi, je n'ai jamais su en garder un longtemps ! Merci beaucoup de m'avoir ouvert les yeux !

Mini sourit malicieusement, puis reprit le lustrage du comptoir ….
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Le Sieur Angel rejoignit sa soeur ...
Mini leur apporta de quoi boire toute la nuit, s'ils le désiraient ...
Elle déposa un godet sur la table pour Danaëlle, resservit les deux verres puis s'éclipsa derrière son comptoir les laissant faire connaissance ...
Ils n'auraient qu'à se resservir lorsque le besoin se ferait sentir !

La petite brune retourna astiquer et laver la vaisselle sale ...
Cela l'occuperait toujours cinq minutes ...
Les enfants étaient couchés, elle n'avait rien de mieux à faire ...
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L'homme, Angel de son nom, ne serra pas ma main d'une poigne ferme comme je l'attendais, mais la prit délicatement entre ses deux mains et la tint un moment. Puis son visage sembla s'éclairer et il s'exclama etre amateur de cuisine. Mon sourire s'élargit et mon sommeil s'évapora, pourtant le bain me manquait mais je réchaufferais l'eau plus tard......

Il parla en vers, ce qui me surprit sur l'instant puis me ravit car vraiment c'était joliment dit. Je rougis pourtant en me souvenant soudain que je m'étais avancée un peu vite.

Hé bien .... C'est à dire ..... Je n'ai pas encore fait mes preuves ici, je commence demain .... J'ajoutais plus bas en m'approchant plus près de son visage. Mais vu la technique culinaire de la tavernière, je pense que je ne peux que mieux faire.

Je pouffais légèrement de rire, en espérant que ma gentille hotesse n'ai pas entendu.

Mais vous savez, ma tante cuisine à la facon du terroir, des plats goutus et typiques, et l'on dit que c'est par l'estomac que l'on retient un homme. Peut-etre pour cela sont ils épris depuis si longtemps avec mon oncle.

Je jetais un oeil sur ma tisane et la repoussais doucement de la main, attendant que Mini nous serve autre chose.

Angel vida donc un dernier godet de gnôle pour se gonfler le courage et suivit les conseils de Mini.

Il s'approcha de la table de Danaelle et en tira une chaise.

Vous permettez ?
Vostre sœur... heu... la tavernière.
Mini.
C'est elle qui m'envoie à vous.
Pour vous mettre en garde.

Un fois assis, il désigna le bol de tisane qui fumait encore devant la jeune femme.

Vous devriez vous méfier ma dame... l'eau pure est indigeste et les herbes... ah, les herbes ! Vous vous y connaissez ? On dit que dans nos montagnes pousse une herbe folle qui purge plus que le séné d'Alexandrie et fait grand plaisir à ceux qui sont constipés car elle fait aller long comme un vouge ! Sans pour autant donner le bren rouge comme peut le faire le séné, la bourdaine, le cascara et d'autres plantes lorsqu'on en a trop l'usance...
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- Vostre sœur est amnésique ? Diantre... voilà qui est fâcheux...

Angel détailla un peu plus la jeune femme à la tisane.
Elle avait l'air si paisible.
Ça devait quand même avoir ses avantages, l'amnésie: plus de mauvais souvenirs, plus de cauchemars sortant du passé...

- Souhaitons que la mémoire lui revienne un jour...

Il se met à sourire malicieusement.

... a moins que cela ne vous arrange qu'elle n'ai plus souvenance de toutes les tracasseries que vous lui fîtes par le passé ! Allons, Dieu n'a pas voulu que je n'ai ni frère ni sœur, mais je sais bien qu'entre gens du même sang et du même âge on aime à se chamailler pour de petites choses. Pas vrai ?
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- Vous ? Une pipelette ? Foutremarie de cul de saint ! Si vous êtes une pipelette, mon père est pape à Rome et ma mère en Avignon !

Et Angel se mit à rire sans retenue, tout en poussant son gobelet vide vers la généreuse tenancière.

– Voyez-vous, Mini, cette journée ne me laissera peut-être point souvenir aussi amer que je le pensais. Vous estes bien bonne avec vostre prochain. Mais si vous continuez à être si généreuse, je vais me trouver enchifrené et être bien mal en point à mon réveil...

Il pointa son doigt discrètement derrière lui, par dessus son épaule.

- Et qui sont ces braves gens ?
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Alors ça ! Si elle s'y attendait !!
La baronne Jeanine était la tante du jeune homme …
Bien sûr qu'elle se rappelait cette femme, qui un soir, avait franchi le seuil du Divin Nectar, toute de fer vêtue …
La baronne devait intégrer la lance de Mini à cette époque …
La petite brune avait été fière de combattre à ses côtés !
Quoique à cette époque là, elle aurait été fière de combattre aux côtés de n'importe qui pourvu que ce soit un ou une Savoyarde !
Elle sourit en repensant à la Dame …

Bien sûr que je connais votre tante ! J'ai eu l'honneur de combattre à ses côtés durant la guerre ! Pourriez-vous la saluer pour moi quand vous la verrez, s'il vous plaît ?

Puis, il s'enfila le verre de gnôle …
Mini le scruta de ses émeraudes puis il lui dit …

Dieu vous bénisse Mini …

Pourquoi au juste ?!
Pour lui avoir servi ce qu'il réclamait ?!
Pour le fait d'être un vrai moulin à paroles ?!
La petite brune ne comprenait pas vraiment le sens de cette bénédiction mais elle l'accueillit, cependant, avec plaisir …

Puis elle le vit balayer la pièce ainsi que les clients qui s'y trouvaient, du regard …
Revenant à elle, il lui expliqua vouloir revenir au cours tranquille des choses …
Sûr que les choses ne pouvaient pas être plus tranquilles d'ailleurs !
Malgré le Soleil qui tentait une percée, les Chambériens restaient calfeutrés chez eux …
Au grand désespoir de la brunette d'ailleurs !

Voilà une bien belle philosophie messire … Carpe Diem … Les gens qui se contentent de peu sont si rares !

La petite brune lui servit un autre verre …

Cadeau de la maison ! Vous m'êtes sympathique et les clients se font si rares … Et puis, une discussion en bonne compagnie ne se refuse pas … Surtout pas pour une pipelette telle que moi !

Mini se mit à rire puis but son godet cul sec …
* Nom d'une vache enragée !! *
La framboise de Lai arrachait toujours autant le gosier, si bien qu'elle manquât de s'en étrangler la brunette !
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La chambre n'était pas tres grande et pourtant, elle semblait faire le double de ma petite "cachette" chez mon oncle. Il y avait une armoire, une table de toilette et un grand lit à baldaquin. Le baquet avait été préparé et je souris, pensant à l'avance à la detente qui m'attendait dans mon bain. Je posais mes valises et commencais à ranger mes maigres possessions dans l'armoire. J'avais envie de passer du temps ici, il le fallait de toute facon, et tant que je ne saurais pas, je chercherais.

Prete à me déshabiller pour me jeter dans l'eau tiède, je me souvins que je n'avais pas pris ma tisane. Une petite décoction qui m'aidait à dormir, attenuant la force du cauchemard en obligeant mon esprit à se détendre. C'est tante Clara qui préparait ce savant mélange de plantes qui m'était devenu indispensable pour dormir.

Je redescendis les escaliers pour rejoindre la grande pièce et vis que les deux hommes étaient toujours là. Je me dirigeais vers la cuisine, récupèrais une tasse et un broc que je remplis d'eau chaude. Au passage, je souris à Mini qui discutait avec le messire accoudé au comptoir puis je m'installais à une table proche du jeune homme silencieux, lui jetais un coup d'oeil, et déposais mon materiel sur la table avant de m'asseoir. Je sortis de ma poche le sachet contenant les plantes et en jetais une petite poignée dans la tasse que je remplis aussitot d'eau chaude. Je laissais infuser et reposer quelques instants, osant quelques regards que je voulais discrets vers l'inconnu.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la liqueur de Lai était plutôt bien passée à entendre les jurons qui s'étaient échappés d'entre les lèvres du jeune homme …
Il lui dit que la liqueur est goutue mais trop sucrée ?!
Rho !! Vaudra mieux pas le répéter à Lai, elle en serait vexée pour le coup …
Puis il lui expliqua qu'il fréquentait Chambéry depuis sa naissance …
Cet homme l'intriguait de plus en plus …

Il parla d'une tante chez qui il aurait séjourné …
Puis vint, inévitablement, le sujet de la guerre …
Celle qui avait fait moult ravages …
Celle qui l'avait séparée de sa soeur et de ses enfants, des semaines durant …
Celle où elle avait failli perdre la vie …
Celle où tant d'autres avaient payé de leur sang, pour défendre leur terre …
La guerre … quoi !

Appelez-moi juste par mon prénom, messire Angel … Le « Dame » est bien trop protocolaire et puis, cela me donne l'impression d'être une vieille femme !

Mini esquissa un sourire puis sa curiosité reprenant le dessus …
Sa soeur n'étant pas là, pour lui remonter les bretelles, la machine à questions, se remit en marche …

Ainsi donc vous avez une tante qui vit ici … Comment s'appelle-t-elle ?! Peut-être la connais-je ? Et vous avez fait la guerre vous aussi ?!

Question quelque peu idiote lorsqu'on y songe, puisque tous les Savoyards s'étaient mobilisés d'une façon ou d'une autre !
Oui mais bon, Mini était une pipelette, doublée d'une curieuse …
Pour un peu, elle aurait presque pu devenir Sergent du Guet …
L'idée la fit sourire, elle attrapa un verre et se servit un peu de liqueur de framboise alors que le Sieur Angel, réclamait de la gnôle …
La petite brune sortit une seconde bouteille …
A l'allure où il buvait, sûr que sa cave entière, allait y passer mais qu'importe !

Mini attrapa le litre de gnôle et en servit un verre au jeune homme …
Puis comme à son habitude, elle continua l'interrogatoire …

Maintenant que la guerre est finie … Avez-vous des projets, messire ?
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Mini attendait le client, en frottant son comptoir, comme à son habitude …
Lorsque la porte s'ouvrit, laissant place à un homme …
Une fois installé, celui-ci commença à chanter …
La petite brune lui sourit …
C'était bien la première fois qu'on lui commandait une bière ou un verre de vin chaud, de cette façon là !
Elle aimait bien sortir de sa petite routine la brunette …

Elle le laissa finir de pousser la chansonnette puis finit par lui dire …

Bonsoir messire ! Je suis la tavernière du Divin Nectar, Mini de mon p'tit nom … Qu'est ce que je vous sers ?

Les émeraudes le scrutèrent un instant, attendant la réponse du Sieur troubadour … Ou pas !
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Mini se mit à rire lorsqu'il répondit à sa question …
Puis elle finit par lui tendre la main en souriant, franchement …
Il se présenta, la petite brune nota une légère hésitation …
Puis il se reprit et termina : Angel de Chambéry .

La brunette tiqua …
Elle qui flânait toujours dans les rues de la capitale, n'avait jamais rencontré cet homme …
Ou alors … Elle perdait la tête en marchant !
Ça, c'était pas impossible !!
Puis il poursuivit, la tirant de ses réflexions …

Vostre taverne me semble un havre de paix et de saine simplicité au milieu de la tempête qui fait rage là dehors et si vous le permettez je viendrais y accoster souventes fois.

Un havre de paix …
Combien de temps qu'elle n'avait plus entendu cette expression …
Depuis, la mort de son mari, il y a longtemps déjà …
Ses émeraudes s'obscurcirent en repensant à l'être aimé qui était parti rejoindre Aristote, l'hiver dernier …

Si je vous permets de venir ?! Mais ce sera avec grand plaisir Messire Angel !

La jeune femme esquissa un sourire …
Sûr qu'elle n'allait pas refouler la clientèle ...
C'était pas vraiment son genre ...
Puis le jeune homme lui parla de gosier à sec en des termes … Spéciaux !
Mini se retint de rire et lorsqu'il demanda la goutte, elle sortit un godet propre et une bouteille de cuvée spéciale …
Elle lui servit un verre et lui dit en souriant …

Goûtez-moi ça ! C'est fort mais vous m'en direz des nouvelles !

La liqueur de framboise de Lai avait encore un franc succès !
Elle arrachait le gosier mais elle était toujours autant appréciée de la clientèle …
Puis sa curiosité légendaire reprenant le dessus, elle lui demanda …

Vous vivez à Chambéry depuis longtemps ? Pardonnez ma curiosité Sire mais, je ne vous y ai jamais croisé … Alors je me disais que votre emménagement devait être récent …

Mini attrapa son torchon et se mit en devoir de briquer son comptoir, histoire de se donner contenance …
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Il débarque à Chambéry. A atterri dans cette ville par pur hasard. Voyageant de ville en ville, à la recherche de l'endroit parfait... l'herbe lui semblait toujours plus verte ailleurs. Envie se poser et c'est la fatigue qui choisit pour lui. Ce sera Chambéry. Première des choses à faire, trouver où se loger.

Il entre dans cette auberge, toujours par hasard. Elle lui semble pas mal vu de l'extérieur, pourquoi irait-il plus loin ? Il entre.

Un regard rapide. Deux dames discutent, des enfants, un petit chien et un tavernier. Il y a de la vie c'est déjà ça. Il n'a pas croisé grand monde en chemin.

Il sourit et les salue d'un signe de tête.

- Mesdames, Sieur, J'aurais souhaité une chambre pour quelques jours. Serait-ce possible ?

Mini partit en cuisine chercher … Un semblant de repas pour sa soeur …
Bien sûr, elle ne crierait pas sur tous les toits que c'était elle qui avait préparé la pitance sinon sûr que les clients auraient fui à toutes jambes …
D'ailleurs, elle était pas certaine que l'amnésique veuille y goûter mais bon, pas le choix !
Fallait bien lui servir à manger !
La petite brune déposa l'assiette en face de Danaëlle puis s'en fut à l'étage, la laissant en compagnie de son chevalier et de ses petits monstres …

Bien sûr, occupée qu'elle était à préparer la chambre de la damoiselle, elle ne vit pas le manège de celle-ci avec sa chienne …
Avant de s'en retourner auprès de la blonde, Mini jeta un coup d'oeil sommaire à la chambre …
Le lit était soigneusement fait …
Les fleurs étaient dans le vase …
Les rideaux étaient bien mis …
Le baquet était près à l'usage …
Et le chaudron rempli d'eau, chauffait au dessus de l'âtre …
Tout était parfait !
Sa soeur pourrait venir se reposer dès que l'envie lui en prendrait …

Elle redescendit et reparut dans la grande salle …
Elle s'installa auprès de son chevalier, lui volant un baiser au passage …
Lorsque la blonde l'interpela …

La ville a l'air calme. Je m'imaginais plus d'animation dans cette capitale. Où sont les gens ?

Mini réfléchit, puis tenta de répondre …

Votre chambre est prête damoiselle ! En effet, la ville est tout ce qu'il y a de plus calme …

Pour ne pas dire « Ville fantôme » !

Les gens doivent probablement hiberner … De vraies marmottes que nous avons là ! Que venez-vous faire par ici, si ce n'est pas trop indiscret ?

Mini lui sourit …
Ça lui faisait vraiment bizarre de vouvoyer sa soeur, de l'appeler par un autre prénom, de faire comme si elles ne se connaissaient pas …
C'était assez déroutant pour la petite brune …
Mais elle restait persuadée que sa soeur ne pouvait pas avoir tout oublié !
C'était inconcevable …
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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!

Bubu s'était assoupi dans la taverne surement dû aux deux jours passés en prison. Il ne s'était rendu compte de rien. Ni de la dame qui venait de rentrer, ni de sa chérie avec ses enfants..

Quand des bisous baveux vinrent se poser sur la joue, Bubu se réveilla d'un seul coup!!

quoi? que? comment!!

En voyant les enfants qui ricanaient autour de lui, Bubu venait de se rendre compte qu'il n'avait pas vu le temps passer..

Il se leva, les regarda et se frotta les yeux...

Il regarda tout d'abord sa princesse entrain d'embrasser une dame..une dame..mais c'est Aphro????

Aphro!!!! tu es revenue...A ce moment là il entendit cette femme s'adresser à Mini.

Désolée de vous décevoir dame, mais je ne suis apparemment pas celle que vous pensez. Je m'appelle Danaelle

Mer......pas possible.. Cette femme ressemble comme deux goutte d'eau à s'y méprendre à Aphro.

Bubu se rapprocha de Mini et l'embrassa...

Je suis heureux d'être revenu chérie.. Toi et les enfants, c'est dingue comme vous m'avez manqué..

Puis se retournant vers la dame...

Bonjorn dame, je suis Bubu, l'homme de la dame ici présente et propriétaire de cet établissement. Je ne sais pas si vous êtes là depuis longtemps mais je ne vous avais point entendu et je vous demande de vouloir nous excuser pour notre étonnement mais....c'est fou comme vous ressemblez à la sœur de ma chérie...Et comme nous sommes sans nouvelles d'elle, comprenez que ma fiancée se soit jeter à votre cou

Il n'en revenait pas..son portrait craché..un sosie..Aphro ..là en chair et en os..

Il eut un instant de recul et se repris...On vous sert quelque chose à boire?
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Hé bien ca, c'était un accueil chaleureux ! Surement mal destiné, mais chaleureux tout de meme !

Désolée de vous décevoir dame, mais je ne suis apparemment pas celle que vous pensez. Je m'appelle Danaelle et je viens tout droit de Saint Claude ! J'aimerais un repas et une chambre, si c'est possible, comme je viens de le dire à votre .......époux.

Je souris, essayant de me montrer des plus aimables, apres tout je voulais passer quelques temps ici et surtout trouver des indices sur mon passé.

Messire ne m'a pas repondu....j'espère qu'il vous reste des chambres. Je cherche éventuellement un travail aussi, si vous connaissez un endroit où on embaucherait une jeune femme sans véritable compétence.

Je les regardais, petite famille bourgeoise, père, mère, enfants, une pointe d'envie dans le coeur. Puis ce fut ce moment que choisit ma chienne pour sauter hors de ma besace.

Mini ! Reviens ...... Je regardais la dame, un léger sourire d'excuse aux lèvres. Excusez moi .... vous acceptez les chiens aussi ?

Je sentis que je commencais à demander beaucoup !

D'un signe de la main, je remerciais à nouveau le couple de marchand qui avait bien voulut me prendre à bord de leur chariot. Je m'étais assise parmis les pots d'étains et les gamelles en bois, posant ma petite malle et ma besace pele-mele sur le charivari ambiant puis Mini avait sauté sur mes genoux.

Sois sage ! Ne fais pas de betise !

Je n'avais pas imaginé en partant d'Annecy que la route serait si dure et si longue, surtout avec mon chargement. Quelle chance j'avais eu que ces gens passent et acceptent de m'aider. Ils devaient se rendre au marché de Chambéry pour vendre leur matériel de cuisine et je fus on ne peux plus ravie de cette nouvelle. Ils me déposèrent dans le centre, juste avant d'entrer dans le coeur du marché.

Je regardais autour de moi, avide de découvrir un détail qui me rafraichirait la mémoire, mais en vain. Mon regard tomba sur une enseigne : le Divin Nectar ! Le nom était joli et appétissant, je décidais d'y entrer, au moins manger un morceau et demander quelques informations.

Un homme était assis derrière le comptoir et je m'en approchais en souriant, la lumière du matin m'entourant d'un halo lumineux reflétant la couleur de mes cheveux.

Bonjour messire ! Je souhaiterais manger un morceau si c'est possible.....et .... avez vous des chambres à louer ?

Mini envoya les enfants jouer …
Elle ne voulait pas qu'ils la voient dans cet état …
Bubu avait tout fait pour les rassurer alors il ne fallait surtout pas qu'elle craque devant eux …
Elle ravala ses larmes, déposa un baiser sur leur joue et les laissa filer …

La petite brune tira une chaise et s'assit en soupirant …
Bien sûr qu'il avait ses torts et elle savait aussi que le verdict devait tomber d'un jour à l'autre …
Mais pas déjà !
Pas maintenant alors qu'ils s'apprivoisaient à peine …
Il était trop tôt !

Leen prit place en face d'elle et la tira de ses pensées …

Que se passe t-il ? Qu’a-t-il fait ?

Mini réfléchit pour trouver les mots adéquates …
Les plus justes possible, afin de résumer la situation …
Difficile d'avouer que son coeur s'était épris d'un brigand …
Et pourtant …

Les faits étaient là et loin d'elle, l'idée d'en avoir honte …
Le coeur n'a-t-il pas ses raisons que la raison, elle-même, ignore ?!
Et puis … Tout homme ici-bas a le droit à une seconde chance, non ?!
La petite brune s'était mis en tête qu'elle pourrait, sans doute, être celle-là !
Elle respira un grand coup puis expliqua à sa cousine …

Ce qu'il a fait … Trop occupés que nous étions à nous aimer, il en a oublié de répondre au Sergent du guet et les frontières étant fermées, n'ayant pas de laisser passer, il a été mis en procès ! Le verdict a été rendu apparemment … Puisque les gardes sont venus le chercher …

Mini soupira …
Elle saurait un peu plus tard qu'il avait écopé de deux jours de prison …
Pas énorme en somme mais l'amende ?!
Plus que conséquente, dirons-nous !

Voilà ce qu'on lui reproche, Leen …

Il fallait qu'elle aille le retrouver même s'ils étaient séparés par des barreaux de fer …
Elle voulait être à ses côtés …
Et si pour cela il fallait qu'elle se fasse enfermer, elle le ferait !
Mini reprit le sourire et lança à sa cousine …

Veille sur les petits, Leen, je reviens au plus vite !

La petite brune déposa une légère bise sur la joue de sa cousine et se sauva en quatrième vitesse …
Direction les geôles de la capitale …
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Bonjour Dame... je suis enchanté de faire votre connaissance.
Effectivement, mon surnom de chevalier perdu me va pas trop mal, mais depuis quelques jours je suis de moins en moins perdu.

Angeleen lui sourit, il avait l'air bonasse le namoureux de sa cousine !

Elle n'eut pas le temps de lui répondre que deux gardes firent irruption.

Tout ce passa très vite, la brunette étonnée ne comprenait rien à ce qui se passait.

Les adieux que fit Bubu à Mini et aux enfants, son départ entre les deux hommes, mais qu’avait-il pu faire pour se faire embarquer de la sorte ?

Angeleen suivit Mini sur le pas de la porte, lui passa un bras autour des épaules pour essayer de la réconforter la voyant avec des larmes dans les yeux.

Que ce passe t-il ? Qu’a-t-il fait ? Viens entrons tu va m’expliquer.

Elle poussa doucement sa cousine à l’intérieur et referma la porte.

Bubu regarda la nouvelle venue dans la taverne. Une cousine? Décidément, la famille de sa chérie était immense. Lui qui n'en n'avait pas ou très peu se dit qu'il n'avait fini d'en faire le tour

Bonjour Dame... je suis enchanté de faire votre connaissance.

Effectivement, mon surnom de chevalier perdu me va pas trop mal, mais depuis quelques jours je suis de moins en moins perdu.

Bubu regarda Mini et la petite famille. Il sourit et senti son cœur battre un peu plus. Il commençait à reprendre vie au milieu d'une famille aimante.

Il regarda le petit homme se faire réprimander par sa mère. Il lui rappelait le garçon qu'il était à son âge, toujours à vouloir défier les adultes et à découvrir tout ce qu'il l'entourait. Bubu eut un sourire intérieur à regarder le p'tit homme.

Il regarda aussi Lily.. Alors mademoiselle Princesse, on à terminé ses devoirs?

A ce moment précis où Bubu parlait en toute sérénité il vit entrer deux gardes dans la taverne.

L'un dit...Nous cherchons un sieur nommé Bubu !!

C'est moi!! quel est le souci?

Par ordre du notre juge et du verdict de votre accusation, vous allez devoir nous suivre...

Il est vrai qu'il était en procès, mais le bonheur qu'il connaissait en ce moment lui faisait perdre toute raison..

Veuillez vous rendre sur le champs et nous confier votre arme ainsi que tous poignards ou objets tranchants que vous pourriez détenir.

Je n'ai pas l'intention de résister, messires, je sais, je dois être coupable.

Il attrapa la petite dans ses bras..et lui chuchota..

Je vais te demander une seule petite chose pendant mon absence.

Promets moi du surveiller ton petit frère qu'il ne joue pas avec le feu et j'aimerai que tu me fasses un beau dessin avec plein de couleurs... Chuttt..ne dis rien à personne..c'est un secret entre nous.

Il se retourna vers le petit bonhomme...

Viens me voir toi!! Tu m'as l'air costaud!! j'aimerai que tu assumes la protection de ta sœur et de ta mère... Je sais que tu pourras!!

Puis il lui déposa un baiser sur sa petite joue rose

Il regarda enfin, sa princesse au yeux légèrement rouges..

Ne t'en fais pas chérie, je reviendrais très vite....fais ce que tu as à faire, ne t'occupes pas de moi.Je vais en profiter pour me reposer un peu.
Je t'aime et je vais avoir le temps de penser à toi pendant ces deux jours.. Tu vois j'ai bien fait de boire un coup, là bas, y'a rien dans leur cellule.
se mit à rire

la prend dans ses bras et l'embrasse comme un fou!!
Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime...Je t'aime.!!

Bon je crois que ces deux messieurs m'attendent.

Il salua la cousine, et dit...désolé de ne pouvoir parler d'avantage, mais je crois que ces jeunes gens n'ont pas le temps de taper la causette ni de prendre un thé!!

Il quitta la taverne comme il y était rentré...vite!!
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Alors qu'elle était blottie contre son chevalier, qui n'était plus vraiment perdu à présent, Mini vit Lily laisser entrer, on ne peut plus cérémonieusement, une brune …
Les émeraudes la fixe …
Cette tignasse là, elle la connaissait pour s'y être pendue après une paire de fois, il y a si longtemps maintenant …
Leen !
Même à contre-jour, elle l'aurait reconnue !
Elle n'avait pas changé d'un poil …
La petite brune s'arracha à l'étreinte de son namoureux et c'est en riant qu'elle interpela sa cousine …

Hey ! Mais qu'est ce que tu fiches ici mon boulet préféré ! Ton cheval aurait-il des ailes ?! Je ne t'attendais pas si tôt ! Viens ! Entre donc que je te présente !

Mini attrapa les mains de sa brune cousine et l'attira vers la table …
Lily les rejoint se posant sans doute mille et une question, vue sa frimousse et s'installa, attendant que sa mère fasse les présentations !
Se tournant vers Bubu et la blondinette, la brunette commença …

Je vous présente Angeleen, ma cousine ! « Mon boulet » lorsque nous étions enfants …

Puis se tournant vers Angeleen, elle lui dit, montrant le brun à ses côtés …

Voici messire Bubu, surnommé le chevalier perdu par la demoiselle !

Montrant sa fille …

Et la demoiselle en question, c'est ma Lily !

Puis faisant le tour de la pièce du regard, à la recherche de son fils, elle finit par le trouver, non loin de l'âtre où …
Les émeraudes s'agrandirent …
Mini courut pour lui éviter de faire une bêtise et de se brûler, elle l'attrapa et le mena jusque la table …

Et le pyromane que voilà, c'est Liam !
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La gamine l'observait sans rien dire puis elle mit les deux mains sur ses hanches relevant sa frimousse pour mieux la regarder, cela fit sourire Angeleen, son petit air rebelle lui plaisait bien finalement.

J'suis pas muette ! Pis les chats ça mange pas les langues des presque grandes filles, ça boit du lait et ça pique des p'tits gâteaux !! Pis d'abord ma môman m'a dit qu'il fallait pas parler aux inconnues ! Pis qu'est ce que tu lui veux à ma môman, toi d'abord, hein ???!!!


Angeleen éclata de rire en descendant de son cheval, et se pencha sur la fillette.

Je suis contente que le chat ait épargné ta langue et elle m'a l'air d'ailleurs bien pendu la tienne !
Si je comprends bien Mini serait ta maman ? Donc tu ne parles pas à une inconnue, je suis sa cousine Angeleen...toi tu dois être Lily_ann...c'est
ça ?

La brunette se rappela le temps ou elle et Mini étaient ensembles, sa fille lui ressemblait sur le langage!

Pourvu que Mini est oublié le surnom qu'elle lui donnait "son boulet" !!!

A ce souvenir Angeleen éclata de rire, c'est vrai quà cette époque elle la suivait comme son ombre lui demandant sans cesse ... Je fais quoi Mini ?

Elle regarda la petite fille et attendit sa réponse...

A notre rencontre !

Oui à notre rencontre jolie dame. Je voulais vous dire que vous avez vraiment des enfants charmants, et surtout ne soyez pas gênée de leur franchise. C'est justement ce qui fait le charme des petiots.

Sourit en repensant à la petite Lily.

Il est vrai que cette petite n'as pas la langue dans sa poche mais n'est il pas la première qualité des femmes?

Rit

En tout cas, je dois avouer qu'elle est aussi jolie que sa mô..euh comment dit elle?? Môman?? oui j e crois que c'est comme ça!!
et surtout il ne faut pas qu'elle change.

Mais maintenant qu'elle est partie, je ne demande plus d'autorisation à personne et je vais en profiter pour vous embrasser.

Se lève , fait le tour de la table, lui prend le visage dans ses mains et l'embrasse tendrement...

Je vous aime...Mini

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Il la complimenta sur ses enfants …
Pourtant c'était loin d'être de petits anges !
En même temps, qui peut se vanter d'en être un ?!
L'important c'est qu'il les aime autant qu'elle …
Qu'ensemble, ils leurs apportent une certaine stabilité, un équilibre …
Que chacun trouve sa place et que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes …
Comment ça c'est utopique tout ça ?!
Oui sans doute ! Mais ça fait pas de mal de rêver en ouvrant grand les yeux !

Puis ils rirent ensemble …
Combien de temps cela faisait-il qu'elle n'avait pas ri autant ?!
Elle ne savait plus mais l'important n'était pas là …
Puis il poursuivit …

Mais maintenant qu'elle est partie, je ne demande plus d'autorisation à personne et je vais en profiter pour vous embrasser.

Mini lui sourit tendrement …
Puis les émeraudes emplis de malice, elle lui rétorque …

Je m'étonne même que vous ayez demandé la permission à ma fille !

Puis elle le vit faire le tour de la table et prenant son visage entre ses mains, déposa un tendre baiser sur ses lèvres …
La petite brune frissonna de bien-être …
Et comme ils étaient enlacés, il lui murmura un « Je vous aime » qui lui fit battre le coeur bien plus vite et bien plus fort que d'ordinaire …
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Lily fit un sourire, un petit signe de main au chevalier perdu puis se sauva …
Sûr que sa mère allait en entendre parler …
Mini sourit en regardant sa fille s'éloigner …
Ils se connaissaient à peine et pourtant, Bubu semblait déjà apprécier la petite blonde aux cheveux bouclés …
Les émeraudes le fixèrent un instant puis elle s'excusa …

Il faut l'excuser, elle n'a pas la langue dans sa poche ! Nous y travaillons mais … Je doute d'arriver à quelque chose car elle semble avoir le même tempérament que sa mère !

La petite brune se mit à rire …
En quelques jours, le chevalier perdu comme aimait à le surnommer sa fille, lui avait apporté bien plus que d'autres en plusieurs mois …
Il avait su l'accepter telle qu'elle était, tout simplement !
Vrai qu'ils se connaissaient à peine et qu'ils commençaient tout juste à s'apprivoiser mais la petite brune avait envie de faire un bout de chemin à ses côtés …
Puis il la tira de ses pensées, plongeant son regard dans le sien, enchaînant …

Bon!! On la boit cette bière? J'ai une de ces soifs ..moi !! Autant que j'en profite, demain je serais sûrement derrière les barreaux et là bas j'ai comme un doute concernant la bière qu'ils vont m'apporter..

Mini rit de bon coeur …
Avec lui, tout paraissait si simple …
Elle alla se chercher une chope et trinqua avec lui !
Dans un sourire, elle lui lança …

A notre rencontre !

Vrai que sans cette fichue guerre, elle ne l'aurait probablement jamais rencontré …...
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Je vous permets d'embrasser ma môman, m'sire Bubu ! Mais pô avec la langue hein ! Parce que c'est trop dégoutant !!!

A ces mots, bub' hurla de rire... J'en prend bonne note damoiselle.

Quand à ma route, je n'ai peut être pas envie de partir. J'aimerai, toujours avec votre permission, découvrir votre comté. Je commence à me faire un peu au froid.
Cela va peut être me conduire en prison pour avoir déroger a vos lois, mais peut importe.. Je suis là avec vous et plus rien ne compte pour moi.

Même si je devais passer ma vie en prison, mais près de votre maman , je le ferais sans réfléchir.

Bubu plongea ses yeux dans le regard de Mini, lui sourit tendrement..

Oui ..chérie...je vous veux contre moi...

Dites au gens d'Armes de votre village, que je ne me débattrai pas, et qu'il pourront venir me chercher dès que le procès sera prononcé. En attendant le verdict, je veux me sentir bien auprès de vous et de vos enfants.

il s'avança vers Mini et la serra contre lui, en signe de protection...
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Bub' n'avait d'yeux que pour pour Mini. Elle était là et plus rien ne comptait pour lui.. Il était tout simplement ...bien..même très bien.

Quand il aperçut un petit bout femme se diriger vers lui.

"B'jour m'sire ! J'm'appelle Lily …Et lui c'est mon p'tit frère, Liam … Lui c'est un bébé et moi j'suis une presque grande fille ! "

Bub' s'accroupit pour se mettre à sa hauteur..Il lui prit la main et déposa un baiser sur celle ci. Il s'arma d'un énorme sourire

Bonjour, demoiselle, je présente ..je suis Bubu et je viens d'une ville qui se nomme Aix. C'est en Provence, c'est au sud du Royaume, là où les cigales chantent pour vous réveiller le matin. Je suis enchanté de faire votre connaissance ainsi que votre petit frère, qui pour moi , n'est pas si petit que ça.


Il se releva, la pris sous les bras et la posa sur la table en face de lui.

Il la regarda et dit

Comme ça on sera mieux pour discuter ..à taille égale et les yeux dans les yeux.

Alors pour répondre à vos questions , jeune demoiselle, ..non je ne suis pas un embrasseur de Mamans.. Je suis simplement épris de la votre et elle fait vibrer mon cœur. Alors, avec autorisation, Bubu laissa un sourire se dessiner sur ces lèvres, , je me permettrais de l'embrasser encore régulièrement...

Et oui je connais un peu votre Tatie, nous nous sommes présenté il y a quelques temps. Je ne sais pas si elle fait bien à manger, je n'ai pas eu l'honneur d'être invité à sa table. Mais je ne désespère pas.

Je vous rassure, je ne suis ni pirate ni ménestrel, je suis simplement un chevalier perdu qui est venu sur vos terres et qui est tombé amoureux fou de votre maman.

Voilà demoiselle, j'espère avoir répondu à vos questions, et que vous ne m'en voudrez pas, ni vous , ni votre frère, de vouloir rester un moment aux côtés de votre mère et des vôtres.

Il la souleva encore une fois, la déposa à terre, et fit une révérence devant ce petit bout d'femme qui avait la parlote.

Il regarda Mini, lui sourit en espérant qu'il n'avait pas choqué la petite. C'était une entrée en matière comme une autre mais niveau délicatesse, Bubu n'était pas un champion.
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Bubu déposa son casque , pour ne pas effrayer les enfants..
Il regarda Mini avec insistance, au moment où elle lui apporta la bière.

il se leva, lui pris les mains et plongea son regard dans le sien.

Merci..oui merci de m'avoir fait parvenir ce pigeon.. Mon cœur à failli s'éteindre encore quand j'ai vu la bestiole se poser avec ce petit parchemin.

J'ai fait au plus vite, princesse, ..;vous ne pouvez pas savoir..oh combien je suis heureux de vous revoir..

Ces mots étaient sortis de sa bouche comme ça..Tant pis pour les enfants qui ne vont surement rien comprendre de cette relation. A moins que leur mère leur en ait touché deux mots.

Je tiens à vous..princesse.. Je n'ai pas envie de vous perdre encore une fois.

Il pris sa tête entre ses mains et lui déposa un tendre baiser. Il savait que les enfants étaient en train de regarder leur mère mais ..tant pis.. Il avait envie de l'embrasser ..tout de suite pour lui montrer..Oh combien elle comptait pour lui.

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La porte du Divin Nectar s'ouvrit pour la énième fois de la journée …
La petite brune n'était pas mécontente que les affaires marchent si bien !
Elle finit de remettre les vestiges du petit déjeuner de Liam dans son assiette, se leva pour débarrasser, lorsque …

Bonjorn ….

Accent du Sud …
« Bonjour » du Sud aussi !
Expression de stupéfaction qui se peint sur son visage …
Assiette qui tombe à terre sous l'effet de la surprise …
Mini se baisse, ramasse ses bêtises et file en direction de la cuisine …
Ah nan, zut … Aphrodyti frotte le dos de Claus ! Demi-tour … Lorsque …

Une bière s'il vous plait …

La petite brune sourit …
Il avait reçu sa missive !
Il avait fait demi-tour …
Coeur qui bat bien trop fort dans sa poitrine …
Puis elle reprend contenance …

Euh … Oui ! Bien sûr ! Tout de suite …

Mini passe derrière le comptoir, se déleste de l'assiette de son fils puis sert la bière demandée …
Elle respire un grand coup, appréhendant quelque peu la suite des évènements …
Mille questions se précipitant dans sa caboche …
Puis elle revint vers la table et déposa le verre en face de lui …
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Bubu entra dans la taverne. Il ne savait pas qu'il reviendrait de si tôt.

Il aperçu Mini, sa sœur et un messire...et des enfants qu'il n'avait jamais vu

Bonjorn....

Voyant que tout le monde était occupé, il préféra s'assoir directement et laissa les enfants manger.

Cette scène , il l'avait vécu mille fois, jadis, avec les siens, mais ne se souvenait plus , oh combien c'était apaisant.

Il sourit et dit...

Une bière s'il vous plait..
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Lily et Liam esquissèrent un sourire à l'attention de messire Gasclin …
Puis replongèrent bien vite le nez dans leurs assiettes …
Bah ils étaient fait un peu sur le même modèle que leur mère …
On ne fait pas attendre l'estomac, célèbre précepte minien !

Les émeraudes scrutèrent le nouvel arrivant, absorbé par ses pensées …
Puis il partit dans une longue tirade dont la brunette ne releva pas tout …

Pardonnez-moi : vous disiez ?... Ah oui, le petit déjeuner… Non madame, depuis tôt ce matin je faisais les cents pas dessous votre balcon. J’attendais une heure honnête pour porter mon aubade. Si j’avais su que vous étiez déjà levée… Non, je n’ai pas déjeuné. C’est avec un bien grand plaisir que je goûterais à vos spécialités… Vos deux enfants ont l’air de fort les apprécier… Si vous le permettez, pendant que vous vous affairez, je pourrais leur chanter une gentille ritournelle ?... J’aime assez les enfants et, habituellement, ils me le rendent bien…. Comme dirait ma mère, je suis resté gamin…

Mini se demanda quand il allait reprendre son souffle …
Et surtout si ce flot de paroles ne lui avait pas donné soif …
Elle commença par lui servir un verre de vin chaud …
Après tout, cela faisait un bon moment qu'il poireautait dans le froid !
Puis elle finit par lui dire simplement …

Le « Madame » est de trop si vous continuez avec cela, je n'hésiterais point à vous mordre ! Pour ce qui est de l'appétit de mes petits ogres … Nous dirons qu'ils ont hérité cela de leur mère ! Et oui je vous permets de leur chanter une ritournelle, si eux, ne l'apprécient pas à sa juste valeur, mes oreilles seront enchantées de l'entendre en tout cas !

Puis elle prépara à la hâte une assiette et la lui déposa sur le comptoir, tout en l'observant …
Sûre qu'il apprécierait la cuisine d'Aphrodyti, tout le monde l'adorait !
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Messire Gasclin fit son entrée …
La journée commençait plutôt bien …
Mini, derrière le comptoir, jetait un oeil sur les deux affamés, installés au coin du feu, qui lorgnaient les allés et venues curieusement …
Elle leur sourit …

Deux bonnes heures que vous êtes debout, dame Mini ?...

Hochement de tête affirmatif …
La petite brune faisait partie de ces gens qui pensaient que la journée appartenait à ceux qui se lèvent tôt …
Sans compter qu'avec sa formation de soldat, la flemmardise sous les couvertures était plus ou moins proscrite !
Pas le temps pour la bagatelle !!!

J’aurais peut-être dû opter pour une sérénade, au lieu de l’aubade, alors ?

Mini sourit, amusée …
Puis voyant quatre « zieux » qui ne lâchaient pas messire Gasclin, elle dit à ses enfants …

Je vous présente messire Gasclin ! Ménestrel à ses heures perdues !

Puis le rossignol intervint …

De bien beaux enfants, dame Mini… Et si plein de vie... Ce sont les vôtres ?

La petite brune hocha la tête …
En effet, c'était bien les siens …
Deux anges, surtout lorsqu'ils dormaient d'ailleurs !
Lily aussi blonde que sa mère était brune, la petite ressemblait énormément à feu son père …
Liam, qui avait pris tous les caractères physiques de son père, lui aussi …
Tous deux avaient, cependant, hérité du caractère bien trempé de leur mère …
Bien que leurs pères respectifs n'étaient pas en reste de ce côté là, non plus !
Mini revint à la réalité et les présenta au Sieur Gasclin …

Je vous présente, Lily et Liam, les deux amours de ma vie !

Puis elle se mit à essuyer le comptoir machinalement, comme pour se donner contenance et ajouta simplement …

Avez-vous pris votre petit déjeuner messire Gasclin ? Souhaiteriez-vous une de nos spécialités ? Enfin … Celle de ma soeur parce que moi … Je suis piètre cuisinière !

La petite brune esquissa un sourire et attendit la réponse du pseudo ménestrel …
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Pirate ! Sur le coup, la jeune tante n'avait pas réagit sous la remarque enfantine. Puis lui associant ce qui à ses yeux n'apparaissait plus, le bandeau de Claus, elle émit une petite grimace. La sincérite des enfants pouvait parfois blesser. Pourtant le jeune homme éclata d'un rire franc et sincere et son ange, les yeux rivés sur lui, sourit devant le visage attendri de Claus. Il était si doux, si tendre, si ...parfait !

Aphrodyti émit un léger soupir, douloureuse tristesse de ne pas avoir eu d'enfant, avec la lente pensée qu'au fil des ans peut-etre n'en aura-t-elle jamais .....

Claus la tira de ses pensées alors par son accent rauque.

De l'aide ? ce ne serait pas de refus.. avec ma force, j'ai peur de faire une bêtise et de m'ébouillanter..

Elle sourit au clin d'oeil complice et se lève doucement alors qu'il passe la porte de la cuisine. Toussotement pour se donner contenance.

Mini ...tu ouvrira au chanteur des rues ? Les enfants soyez sages, tatie revient dans une minute.

Peut-etre aurait elle du ajouter longue avant minute ..... Puis elle se dirigea d'un pas légèrement pressé mais retenu vers la cuisine ..........
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