Messiah
[ Saint Aignan, taverne quelconque ]
Soirée comme une autre pour un Messiah en séjour au Berry, choppe à la main, rousse à portée de contemplation, future filleule adorable et neveu pas bien loin non plus. Discussion banale oscillant entre intéressant, amusant, et ennuyant à souhait, jusqu'à la réplique qui tue lancée par Alinea :
Et sinon Johanara, comment va votre fils ?
Rapide description du raisonnement intensif produit par le cerveau du Penthièvre dans la demi seconde suivante :
Fils, enfant, quatre ans, possible copain de jeu s'étant pris un gros vent par Enora, Enora ...
Nouvelle demi seconde d'écoulée, pour conclure la pensée par le geste : BAM, un bon coup du plat de la main sur son propre front.
Regard ébahi du reste de la taverne médusée par ce geste qui, vu de l'extérieur, semble des plus stupides, vu de l'intérieur aussi quand on y repense.
Le nom d'Enora, cause de cette auto-torgnolle, personne donc importante aux yeux de Messiah, mais qui est-elle ?
Sa femme ? Impossible, d'une part il n'est pas marié, et comble de tout il semble très improbable qu'il s'inquiète au souvenir du nom de sa femme, qu'il n'a pas, donc.
Une maîtresse à qui il a posé un lapin bien involontaire ? Beaucoup plus plausible, cependant voilà trois semaines qu'il loge en la demeure de la même maîtresse, la considération et le respect qu'il lui porte l'empêche complètement de fréquenter quelqu'un d'autre en même temps.
Sa fille ? Le Penthièvre n'a qu'une fille, bien plus âgée, rencontrée au bout de seize ans de vie éloignés l'un de l'autre, il n'est donc plus à quelques mois près.
Non, en réalité, Enora est une fille de Marquise Bretonne, haute comme trois pommes et complètement adorable. Rencontrée en taverne Saumuroise, il avait eu droit ce jour là à un bouffage de nez en règle, avant de petit à petit se laisser attendrir par le minois de l'enfant. Et finalement, tandis que Messiah avait suivit la troupe Bretonne jusqu'au Poitou, l'inconcevable s'était produit, la petit frimousse avait eu raison du vieil angevin solitaire, lui qui détestait habituellement toute forme d'affection était désormais horriblement attendrit et attentionné.
Après plusieurs mois et un départ sans prévenir, apprenant que le Penthièvre se rendait au Berry, Leyah, mère d'Enora, lui avait demandé un petit service, récupérer l'enfant qui avait fuguée et se retrouvait maintenant seule à Sancerre. Trop heureux de pouvoir ainsi récupérer un futur service de la part de la Marquise, et aussi un peu de pouvoir revoir la petite, il avait donc accepté sans sourciller. Il est cependant une chose qu'il n'avait pas considéré, Leyah n'avait de cesse de répéter que le caractère Brocéliande paternel avait prit possession de l'enfant, chose dont il doutait fortement ne la connaissant qu'adorable.
Mais voilà, quelques mois, une fugue et des soucis de multipères plus tard, la délicieuse gamine lui revint fortement grincheuse et entêtée, parlant dès le second jour des retrouvailles d'une nouvelle fugue.
Dès lors, le vieil Angevin prenait grand soin de combler les désirs de la princesse, tout en tachant de garder en permanence un il sur elle, que ce soit le sien où celui d'une nourrice Berrichonne.
Et à l'instant où la jeune Alinea lui avait permis d'en arriver mentalement au prénom Enora, il s'était en réalité rendu compte que cela faisait quelques jours qu'il n'avait pas croisé la petite, et l'idée tant redoutée d'une fugue venait de rejaillir dans son esprit.
Et tandis que les occupants du bouge s'interrogent toujours sur l'origine de son comportement douteux, deux mots suffisent à les ramener au même niveau de réflexion que lui :
La petite !
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Soirée comme une autre pour un Messiah en séjour au Berry, choppe à la main, rousse à portée de contemplation, future filleule adorable et neveu pas bien loin non plus. Discussion banale oscillant entre intéressant, amusant, et ennuyant à souhait, jusqu'à la réplique qui tue lancée par Alinea :
Et sinon Johanara, comment va votre fils ?
Rapide description du raisonnement intensif produit par le cerveau du Penthièvre dans la demi seconde suivante :
Fils, enfant, quatre ans, possible copain de jeu s'étant pris un gros vent par Enora, Enora ...
Nouvelle demi seconde d'écoulée, pour conclure la pensée par le geste : BAM, un bon coup du plat de la main sur son propre front.
Regard ébahi du reste de la taverne médusée par ce geste qui, vu de l'extérieur, semble des plus stupides, vu de l'intérieur aussi quand on y repense.
Le nom d'Enora, cause de cette auto-torgnolle, personne donc importante aux yeux de Messiah, mais qui est-elle ?
Sa femme ? Impossible, d'une part il n'est pas marié, et comble de tout il semble très improbable qu'il s'inquiète au souvenir du nom de sa femme, qu'il n'a pas, donc.
Une maîtresse à qui il a posé un lapin bien involontaire ? Beaucoup plus plausible, cependant voilà trois semaines qu'il loge en la demeure de la même maîtresse, la considération et le respect qu'il lui porte l'empêche complètement de fréquenter quelqu'un d'autre en même temps.
Sa fille ? Le Penthièvre n'a qu'une fille, bien plus âgée, rencontrée au bout de seize ans de vie éloignés l'un de l'autre, il n'est donc plus à quelques mois près.
Non, en réalité, Enora est une fille de Marquise Bretonne, haute comme trois pommes et complètement adorable. Rencontrée en taverne Saumuroise, il avait eu droit ce jour là à un bouffage de nez en règle, avant de petit à petit se laisser attendrir par le minois de l'enfant. Et finalement, tandis que Messiah avait suivit la troupe Bretonne jusqu'au Poitou, l'inconcevable s'était produit, la petit frimousse avait eu raison du vieil angevin solitaire, lui qui détestait habituellement toute forme d'affection était désormais horriblement attendrit et attentionné.
Après plusieurs mois et un départ sans prévenir, apprenant que le Penthièvre se rendait au Berry, Leyah, mère d'Enora, lui avait demandé un petit service, récupérer l'enfant qui avait fuguée et se retrouvait maintenant seule à Sancerre. Trop heureux de pouvoir ainsi récupérer un futur service de la part de la Marquise, et aussi un peu de pouvoir revoir la petite, il avait donc accepté sans sourciller. Il est cependant une chose qu'il n'avait pas considéré, Leyah n'avait de cesse de répéter que le caractère Brocéliande paternel avait prit possession de l'enfant, chose dont il doutait fortement ne la connaissant qu'adorable.
Mais voilà, quelques mois, une fugue et des soucis de multipères plus tard, la délicieuse gamine lui revint fortement grincheuse et entêtée, parlant dès le second jour des retrouvailles d'une nouvelle fugue.
Dès lors, le vieil Angevin prenait grand soin de combler les désirs de la princesse, tout en tachant de garder en permanence un il sur elle, que ce soit le sien où celui d'une nourrice Berrichonne.
Et à l'instant où la jeune Alinea lui avait permis d'en arriver mentalement au prénom Enora, il s'était en réalité rendu compte que cela faisait quelques jours qu'il n'avait pas croisé la petite, et l'idée tant redoutée d'une fugue venait de rejaillir dans son esprit.
Et tandis que les occupants du bouge s'interrogent toujours sur l'origine de son comportement douteux, deux mots suffisent à les ramener au même niveau de réflexion que lui :
La petite !
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