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[RP] Dernière lune

Mirka250
Au clair de la lune,
Avec le sanglant,
On y laisse des plumes,
Ou on d'vient mourant...


    Nouvelle nuit, la dernière. Dans la journée, elle avait achetée une pipe et de l'opium. Douce herbe médicinale qui faisait disparaître la souffrance des derniers jours. L'après-midi était doucement passé selon ce rythme : vautrée en travers d'un fauteuil du salon la brune bourrait le fourneau encore tiède -il n'avait pas le temps de refroidir-, allumait l'herbe et aspirait la fumée salvatrice. Dernière découverte curieuse d'un passe-temps qu'elle avait pourtant bien connu. Mais son chef avait disparu avec sa pipe il y avait déjà bien longtemps, emportant avec lui la cape qu'elle lui avait souvent emprunté pour se tenir au chaud lors des patrouilles hivernales. Elle était alors encore toute jeune et inexpérimenté, ne pensant pas à prévoir le nécessaire et bien trop heureuse de sa vie pour perdre le temps de s'embêter avec de telles bricoles.

    Dernières heures à réfléchir au sens qu'elle avait donné à son existence et ses pensées glissèrent vers la nouvelle génération. Elle avait vu grandir 3 de ses enfants et, si elle regrettait de laisser le 4e orphelin de mère, elle savait très bien aussi qu'une quelconque liaison avec le père n'aurait de toutes façons pas été possible. Ange, la douce, deviendrait sans mal une mère et une femme attentionnée. Maëlys, la rebelle, serait sans doute une aventurière intrépide qui ferait tourner la tête de bien des hommes. Thibault, le juste, avait déjà la personnalité d'un combattant bien trempé et ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Après les deux filles, il avait été la fierté de sa mère, qui redoutait de ne pouvoir donner la vie à un héritier mâle. Et pourtant, elle l'avait fait une deuxième fois, réitérant ce succès avec une nouvelle mise au monde, dans le plus grand des secrets. Ainsi, Alistaïr restait auréolé de mystère dans sa tendre innocence de bambin. Il ne savait pas encore marcher et nul ne savait quel homme il deviendrait, mais déjà ses yeux étaient vifs et intéressés. Curiosité naturelle du jeune enfant, qui rassurait du moins la mère sur l'acuité intellectuelle de son petit dernier. Elle vieillissait et aurait pu craindre des complications qui n'étaient heureusement pas apparues ; mettons de côté la fatigue intense qui avait fragilisé la brune car une grossesse n'est jamais anodine.

    Le jour avait décliné, le soleil avait disparu et elle lui avait dit au revoir. La lune, dans le ciel, s'était alors lentement élevée. Mirka avait délaissé la pipe pour se lever du fauteuil, chancelante. L'herbe avait fait son effet, l'enivrant plus que faisant disparaître sa douleur. Sa soif de sang prête à l'éveil aurait volontiers fait le reste, mais en fumant plus que de raison, son intention était justement de l'enterrer avant que son autre elle ne prenne son corps. Avant de totalement perdre l'esprit, elle avait repensé à son frère aîné, nostalgique à l'idée des longues soirées passées ensemble en taverne, elle sur ses genoux et à faire la zouave, lui en la suivant avec beaucoup de bonne volonté et en la couvant d'une attention protectrice. Mais il avait disparu depuis bien des années maintenant, sans connaître ses neveux et nièces d'ailleurs. Qu'importe, elle le retrouverait bientôt. En attendant, c'était son petit frère qui l'attendait.

    La brune lissa ses vêtements du plat de la main et enfila ses bottes bien chaudes. L'air était encore frais, surtout la nuit. Un instant elle ferma les yeux et inspira profondément, tâchant de se remettre les idées en ordre malgré la fumée qui semblait avoir investi sa boite crânienne. Discerner les ombres de souvenirs dans cette brume était des plus complexes, celle-ci ne facilitant pas les choses en ne daignant lui en laisser entrevoir que peu et pas ce qui l'intéressait. Maëlys et Thibault n'étaient pas à la maison, ils étaient partis s'amuser dans Bourganeuf avec d'autres jeunes de leur âge. Ange avait été se coucher pour une sieste en fin d'après-midi et Alistaïr devait donc également dormir près d'elle. Ainsi, la mère grimpa à l'étage et ouvrit doucement la porte, prenant garde à ne pas les réveiller. Le bébé qui dormait dans les bras de la jeune fille fut récupéré avec lenteur mais dextérité et la plus âgée des deux brunes pu laisser la seconde dormir. A la porte, elle s'arrêta quelques secondes, contemplant son aînée encore un instant et gravant cet image dans sa mémoire. Elle ne savait pas si de là-haut les morts pouvaient voir les vivants, alors il fallait qu'elle se souvienne afin de pouvoir décrire à son frère combien ses nièces étaient belles et ses neveux solidement construits.


    - On va retrouver papa, murmura Mirka à Alistaïr.

    L'enfant éveillé regardait avec surprise celle qui le tenait fermement dans ses bras. Se servant de longues bandes de tissus, la femme l'attachait contre son buste et lui caressait doucement les cheveux pour le rassurer. Puis elle attrapa son épée, qu'elle glissa à sa ceinture, et sa cape fourrée de plumes d'oie, qu'elle attacha autour de ses fines épaules. Jadis, l'ex-soldate avait été bien plus carrée que cela. Mais depuis la Guyenne, elle avait retrouvé des formes bien plus féminines, qui étaient plutôt significatives d'une mauvaise santé pour elle qui avait toujours pris garde à effectuer quotidiennement des exercices de maintien en forme. Enfin, Mirka sortit donc.

    Un large couteau à la botte, une dague de cérémonie plutôt que de combat à la ceinture, ainsi que son épée battant sa cuisse constituaient son armement. On ne se refaisait pas. Que l'on soit apte ou non au combat, quand on avait été militaire pendant des années, on restait toujours armé. La cape et les braies couleur Vermillon, un accoutrement qu'elle avait d'abord porté parce qu'elle n'avait rien d'autre à se mettre, puis des vêtements qui étaient devenus une coutume chez elle. Magnifique couleur, éclat de lumière, flot pourpre qui s'écoule en flaques. Les yeux de la brune sont hagards, voilés. Elle voit partout des corps lacérés, qui se vident de la substance nécessaire à leur vie, tout en sachant que ce n'est pas la vérité. C'est Elle, qui la menace ainsi en voyant que les effets de l'opium l'empêchent d'aller à sa guise.

    Sa trachée se bloque tout à coup, obstruée par elle ne sait quoi. Mirka s'arrête et s'appuie contre un mur en voyant des points noirs danser devant ses yeux. Elle ne ressent aucune douleur certes, mais l'herbe l'empêche aussi de savoir quand il faut s'arrêter, ou du moins se calmer. Si elle ne les sent plus, les limites de son corps n'ont pour autant pas disparu. La brune se penche en avant, posant une main dans le dos d'Alistaïr qui dort la tête calée contre sa gorge. Une quinte de toux la secoue et des filets de sang noir s'échappent de sa bouche. Terrible ironie, le liquide qui coule dans ses veines n'est même plus de cette couleur qu'elle chérie tant. Non, son sang à elle est mauvais, chargé de poison. Et pourtant, qu'elle en a vu, du beau ! Et surtout, comme elle en a goûté, du bon !

    De nouveau, Elle lui renvoie ces magnifiques couleurs, cette explosion de saveurs dans la bouche. Le goût métallique revient s'attarder sur son palais et la brune entrouvre les lèvres pour que le goût de l'air vienne dissiper l'illusion. Ce soir, Elle ne l'aura pas. Ainsi, Mirka marche dans les rues de son village. Les bottes claquent sur les pavés et ses vêtements produisent un bruit étouffé de frottement d'étoffe. Quelques rues plus loin, les protagonistes présents dans les tavernes du village hurlent et crient, trinquent et boivent, dans une ambiance malsaine ou bonne enfant selon les lieux choisis. Bien souvent, elle a fait partie d'eux, animant le village de sa présence hors norme. Chacun, à sa manière, était de toutes façons hors norme.

    La porte principale était fermée... qu'importe. La brune avait plus d'un tour dans son sac et connaissait, pour avoir emprunté le chemin de ronde maintes et maintes fois, les remparts par cœur. Elle grimpa donc jusqu'aux créneaux et tendit le bras pour effleurer du bout des doigts leur pierre polie par les intempéries. Elle les longea, dépassant son poste de garde d'ancien bureau sans s'arrêter, jusqu'au point où le mur était le moins haut : une butte de terre accolée à l'enceinte extérieure qu'aucun terrassier ne s'était donné la peine de faire aplanir. Ainsi, Mirka s'assit entre deux merlons et se laissa glisser doucement, les bras enlaçant Alistaïr pour le protéger, les jambes se pliant à la réception pour amortir le choc. Elle n'était pas tombée de bien haut, une dizaine de pieds seulement (environ 3 mètres), pas plus.

    Le lieu des retrouvailles avait été défini un peu plus bas. La femme rejoignit un petit sentier, un peu en retrait de la route principale qui filait sur Guéret. Mais Arga n'était pas encore arrivé. Alors elle s'assit au bord du chemin, s'adossant au tronc d'un arbre. Sa respiration était sifflante et saccadée, mais elle ne ressentait toujours aucune douleur. Ses yeux se fermèrent, elle se reposait tranquillement en repensant aux mots qu'il avait prononcés dans les geôles limousines, lorsqu'elle l'avait quitté. Elle avait tenu et elle était là pour son retour... et pour leur départ.


    - Je suis là, petit frère. Je t'attends.

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Argawaen


Ce soir allait être particulier, il était arrivé à Bourga dans la matinée et avait erré dans la ville à la recherche de Mirka, elle avait son fils et il avait hâte de le voir.
Le Malemort avait laissé sa monture aux écuries de la ville puis s'était rendu en taverne, il avait croisé la filleul de l'ex-soldate et peu de temps après elle avait fait son entrée.
Argawaen ne savait pas trop quoi penser, elle avait l'air plutôt affaiblie, mal en point, il savait pourquoi elle était malade et à chaque fois qu'il y pensait il se sentait coupable... Pourquoi ce n'était pas lui qui l'était? Pourquoi ne ressentait-il pas autant de symptômes? Cela viendrait plus tard?

Cessant de se poser des questions une heure passa lorsque Mirka se leva, l'homme la suivit jusqu'à chez elle afin de voir son fils, malheureusement il reçu un courrier, il avait du s'absenter rapidement et n'avait pas pu voir Alistaïr, grognant pour ne pas changer il laissa Mirka à moitié chemin et partit .
Ils s'étaient donnés rendez-vous en dehors de Bourganeuf, cela ne présageait rien de bon, du moins, c'était probable... La femme qu'il avait connu lorsqu'il avait rejoint la COLM s'était affaiblie, calmée, elle semblait préoccupée d'une certaine manière, l'homme n'arrivait pas à reconnaître la Mirka d'autrefois...

La journée se passa, la nuit faisait son apparition, il devait se dépêcher sinon il allait être en retard, le Malemort se rendit à l'auberge afin de récupérer ses affaires puis quitta la ville en direction de Guéret, elle devait l'attendre sur un petit sentier avec son fils.
Le Sanglant marcha d'un pas rapide, il avait assez perdu de temps, et il espérait qu'il n'était pas déjà trop tard... Le Malemort avait une petite idée du pourquoi du comment de ce rendez-vous, et à vrai dire il l'appréhendait, il espérait ne pas faire à quoi il pensait en cet instant précis... Abréger ses souffrances... Il avait changé et il ressentait de la pitié désormais, ainsi que tout autre sensation "humaine" qu'il n'avait jamais connu auparavant...

L'homme s'engagea sur le sentier, son pas lourd, sa démarche négligée se faisait voir et entendre au fur et à mesure qu'il s'approchait d'elle, un noeud se formé à l'estomac, sa gorgée se serrée, que lui arrivait-il?
Secouant la tête et une fois proche d'eux le Malemort embrassa tendrement son fils sur le front ainsi que l'ex-soldate.


Désolé du retard, j'ai fais au plus vite.

L'homme essayait de montrer aucun signe de faiblesse, afin de cacher son regard plutôt triste il reportait son attention sur son fils, il esquissait un sourire et posa sa main sur la sienne, il se pencha et lui murmura...

Papa est là mon tout petit, je te promet de ne peux plus t'abandonner...

Argawaen regardait ensuite sur le côté, sa main était venue se poser sur le pommeau de son arme et s'était crispée sur ce dernier, son autre main, elle pendait le long de son corps, il bougeait ses doigts, légèrement nerveux, ou impatient... Si cela devait se terminer ce soir il espérait que cela se fasse vite, il ne voulait pas être prit de remords pour ne pas arriver à la suivre jusqu'au bout... Il devait le faire, pour elle, pour eux, pour ce qu'elle avait fait pour lui...

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"Orbe Fracto Pes Illaessa" (Même sans défense je reste redoutable)
Mirka250
    Une voix vint perturber le silence et son oreille sursauta, s'orientant en un clin d'œil en direction du bruit. Les yeux de la brune s'ouvrir pourtant bien plus tardivement et sa tête ne pivota que lorsqu'il fut près d'elle, posant ses lèvres sur le front de son fils, puis sur celui du visage féminin relevé vers lui. Il n'osait pas la regarder, et cela la fit sourire. Il était encore si jeune, si fort. La vie l'attendait et elle espérait de tout son cœur qu'il puisse repartir du bon pied après un début qui l'avait déçu lui-même. Lentement, elle entreprit ensuite de détacher Alistaïr pour le rendre à qui de droit. Le père était pressé de retrouver le fils, et elle savait que la réciproque se vérifiait également, l'enfant ayant, pendant les derniers jours, souvent regardé tout autour de lui, signe évident qu'il cherchait sans trouver, ou du moins qu'il ressentait un manque.

    Le bébé passa dans les bras de l'ours, rabaissé pour l'occasion au niveau d'ourson. Comme elle, il avait molli depuis son retour, certes pas pour les mêmes raisons... Il voulait que son fils puisse être fier de lui, quant à elle c'était l'énergie qui lui manquait. Mirka indiqua à Argawaen de s'asseoir à côté d'elle et elle s'appuya un peu contre son épaule pour regarder le plafond de leur monde. Nul nuage dans ce ciel nocturne hivernal. Les étoiles et la lune brillaient doucement, palpitant en les baignant de leur pâle lueur blafarde. La mère cligna des yeux en observant que le croissant était dans sa phase de diminution. Un fait exprès, c'était la dernière lune.


    - C'est beau, la nuit, tu ne trouves pas ?

    Un doux sourire étira les lèvres froides de la brune. Ils avaient tous deux été des enfants de la nuit. Et maintenant, Mirka allait la rejoindre, se fondre en elle, tandis que le Malemort quitterait ces heures sombres pour prendre le chemin de la lumière. La main de la brune tâtonna, cherchant celle de son compagnon. Elle se redressa un peu et la pressa en le regardant dans les yeux, avant de les baisser vers Alistaïr.

    - Il n'y a pas de livres ni de professeurs pour apprendre à être père. Mais tu t'en sortiras très bien tu verras. La paternité fait partie de la nature humaine, il te suffit d'écouter ton instinct.

    De nouveau, son regard se posa sur son frère. Le coin de sa bouche tiqua légèrement et elle frémit. Elle était impatiente et curieuse. Alors elle pressa de nouveau sa main pour attirer son attention.

    - Avant que tu ne partes, j'ai un service à te demander. Plus que cela en réalité... Mais je pense qu'il n'y en a qu'un qui n'est pas évident. C'est à trop en parler que c'est devenu gênant. J'ai toujours su que nous étions des ennemis mortels, et j'ai réalisé il y a quelques jours que je ne pourrais être ta mort... Alors sois la mienne et je veillerais sur vous deux pour toujours.

    La brune posa ses doigts gelés sur la joue du Malemort et se pencha vers lui, attrapant ses lèvres entre les siennes avant de les mordre, violemment, jusqu'au sang. Elle lécha avec délectation les perles vermeilles; le regard troublé. Déjà les effets de l'opium se dissipaient et Elle reprenait peu à peu le contrôle. Il fallait en finir rapidement.

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Argawaen


Alistaïr passa dans les bras de l'homme, et curieusement un sourire affectueux, tendre s'afficha sur le visage du Malemort.
Lui qui l'ouvrait toujours pour dire qu'il ferait des bâtards à foison et qu'il ne s'en préoccupait pas voilà que le contraire était en train de faire son apparition.
Cet enfant, ce fils, il portait son nom, il était son sang, sa chair, sa descendance... Argawaen n'avait pas connu sa mère et avait connu un père soldat, il voulait que son fils ne connaisse pas ce qu'il avait vécu étant enfant. L'homme s'était juré d'être le meilleur père possible pour un fils, même si il savait d'avance qu'il ne pourrait pas toujours répondre à ses besoins.

Suite à l'invitation de l'ex-soldate l'ours s'installa à ses côtés, Alistaïr sur ses genoux et enroulé dans sa cape, il ne voulait pas qu'il attrape froid.
Mirka s'était appuyé sur lui, en voyant cette scène on aurait pu croire que c'était de jeunes parents qui profitaient d'un peu de tranquillité, c'était à peu près ça, à quelques détails près...
Le Malemort esquissa un sourire en entendant Mirka.


Oui... Rien de tel que la nuit pour révéler la personne que l'on est vraiment...

La main de l'ex-soldate se pressa à la sienne et elle prit de nouveau la parole. En effet il n'y avait ni livres, ni professeurs, son école, il allait devoir se la faire soi-même, ainsi que pour son fils.

Mon instinct ne m'a toujours pas mené sur le droit chemin, mais je continuerais de le suivre. J'espère que ce que tu dis est vrai, et que j'arriverais à m'en sortir...

Le moment tant redouté arriva enfin, la mort, la mort de Mirka allait devoir frapper, mais il ne se sentait pas capable de le faire, lorsque l'on tient à une personne il est difficile, voir impossible de faire certaines demandes.
Argawaen la laissa faire, la laissa se délecter de son sang, ce même sang qui l'ait rendue malade, affaiblie, son heure était venue...


Mirka... J...Je... Non.... Je ne peux... pas... Je ne veux pas avoir... ta vie sur la conscience...

Un long soupir s'échappa de sa gorge, elle était sa mort et il était sa mort, et ce soir, il allait devoir mettre fin à la vie de son ennemie...
Argawaen regarda son fils puis sa dague et enfin l'ex-soldate, il ne voulait plus tuer, ou seulement pour protéger son fils. Mais une promesse était une promesse... Se mordant la lèvre il ne voulait pas manquer à sa parole, mais il ne pouvait pas le faire...


Demande moi autre chose... Mais pas ça...

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"Orbe Fracto Pes Illaessa" (Même sans défense je reste redoutable)
Mirka250
    Le sang calma Vermillon quelques instants. Elle retourna donc dans les limbes du cerveau de Mirka, laquelle se léchait les lèvres pour faire disparaître les traces pourpres. Pourtant, le sang n'avait pas seulement entaché sa peau, mais aussi son âme, et elle ne pouvait faire disparaître ces traces là. Elle devait trouver autre chose pour faire pénitence. Sans croire réellement en Aristote et en Christos, malgré son baptême, la brune avait pourtant trouvé un sens à sa vie future en projetant de veiller sur ses enfants et ses proches.

    Mirka... J...Je... Non.... Je ne peux... pas... Je ne veux pas avoir... ta vie sur la conscience... Demande moi autre chose... Mais pas ça...

    Attristée par la réaction d'Arga, la brune baissa un peu les yeux. Elle ne voulait absolument pas le faire souffrir. D'ailleurs elle pensait qu'il ne protesterait pas vraiment en fait... Elle n'avait pas du tout vu les choses de cette façon.

    Sa main se fraya un passage entre les bras de l'ours, glissa sur son torse et vint tirer de son fourreau la célèbre dague au passé si sombre. Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir effectuer un tel geste et d'en avoir réchappé. A vrai dire, la vieille soldate n'était même pas sure que d'autres aient eu ce luxe. Pourtant, pour elle, ça n'était pas la première fois. Pourtant aussi, ce soir, elle était décidé à n'en pas réchapper.


    Deux fois, cette lame a fini dans l'un de nos deux ventres, le tien. J'ai retourné ta propre arme contre toi et pourtant, chaque fois, je t'ai loupé. On peut donc considérer que j'ai eu ma chance mais que j'ai échoué. Maintenant c'est ton tour. Et puis... on dit bien jamais deux sans trois. Alors pour clore la ronde, il faut bien que l'un de nous prenne de nouveau cette lame dans son ventre, non ? Ainsi, tu n'auras plus à t'en servir à l'avenir et je pourrais dire adieu au bel assassin ténébreux que tu as été.

    Le regard de la mère se porta sur le fils endormi. Elle effleura son front du bout des doigts sans oser poser ses lèvres souillées sur son corps encore si pur. Elle sourit doucement puis se coucha, sachant qu'elle ne le regarderait plus de son vivant. La dague de son compagnon pivota dans la main féminine et la pointe se figea en direction de son ventre. Mirka le regarda tranquillement et tendit sa deuxième main vers la sienne, l'invitant par ce geste à venir la rejoindre sur la poignée qui n'attendait plus que la poussée pour donner la mort demandée et attendue.

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Argawaen


Immobile, ne montrant aucune marque de malaise, de tristesse, il sentit la main de Mirka se glisser entre ses bras, le léger bruit métallique de sa dague se faisait entendre, l'homme ferma les yeux un instant, rien ne pourrait la faire reculer, elle était bel et bien décidée à en terminer...
Argawaen l'écouta, sans faire un signe, il était comme figé sur place.

Il était vrai que sa propre dague avait terminée sa course dans ses tripes, et les deux fois il avait survécu, Mirka avait réussit à faire des miracles à chaque fois, il avait faillit tourner de l'oeil une bonne fois pour toute, mais Mirka devait prendre un malin plaisir pour ne pas le tuer à chaque fois.
Le Malemort soupira discrètement, connaissant l'ex-soldate elle ne lâcherait pas le morceau, et l'ours mal léché qu'il était avait bien changé aussi... Il grognait encore, mais c'était de moins en moins fréquent, il tabassait encore les videurs, mais c'était de moins en moins fréquent, il buvait encore, mais c'était de moins en moins fréquent. En revanche, il n'avait plus tué depuis plusieurs mois, et cela ne lui manquait pas...

Tournant le visage, Mirka s'était allongée, lame de la dague posée sur le ventre de celle-ci, la seconde main de la femme se tendit vers lui, par ce geste elle voulait qu'il l'aide pour ces derniers instants de vie sur cette terre...


Mirka, deux fois tu m'as loupé, mais deux fois tu m'as soigné. Moi, je n'ai pas envie de te dires adieu...

L'homme savait que plus rien ne pourrait la faire reculer, si il ne l'aidait pas, elle mettrait fin à ses jours seule, il ferma les yeux un instant dissimulant une larme qui tomba sur la joue de son fils, immédiatement il l'essuya, Argawaen sans réfléchir posa donc sa main sur le pommeau de la dague, il collait son fils contre son torse et lui murmura... " Maman s'en va, et elle ne reviendra jamais... "
A cet instant précis un retour dans le passé fit son apparition, il n'avait pas connu sa mère et Alistaïr allait avoir droit au même sort, était-ce le destin de chaque fils Dehuit?

Le Malemort posa ses lèvres sur le front de son fils et commença lentement à appuyer sur la dague souillée par le sang d'innocents, de brigands, de gueux, de gens malhonnêtes... Ce soir sa dague allait être souillée par le sang d'une femme qu'il avait aimé...

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"Orbe Fracto Pes Illaessa" (Même sans défense je reste redoutable)
Mirka250
    Encore un sourire sur les lèvres de la bourganiaude. Oui elle l'avait soigné... mais il devait se rappeler pourtant comme ça avait été laborieux, comme elle avait grimacé et râlé à longueur de temps tandis qu'elle s'occupait de lui.

    - Tu oublies combien j'ai été de mauvaise volonté...

    Et puis, il y eut ces mots. Des mots lourds de sens et qui restèrent coincés dans la gorge de la brune. Ses yeux s'emplirent lentement de larmes sans qu'aucune n'ose couler. Des mots cruels pour l'enfant et qui firent, un court instant, vaciller son imperturbable volonté.

    Maman s'en va, et elle ne reviendra jamais...

    Mais il était déjà trop tard puisque les doigts de l'ours avaient rejoints les siens sur le pommeau. La pointe de la lame commença à pointer dans la chair, tendant la peau quelques instants avant de la percer. Et la volonté de la brune, bien qu'alors inutile, se renforça de nouveau. Elle était sure d'avoir fait le bon choix.

    Il lui avait raconté comme son père avait souffert dans les derniers moments et, sachant qu'elle était atteinte du même mal, incurable, elle préférait renoncer à la vie avant qu'elle ne devienne si douloureuse. Elle avait de toutes façons déjà pris toutes les dispositions nécessaires. Alors elle n'avait plus qu'à se laisser glisser, emporter, laisser sa vie s'échapper comme le sang qui s'écoulait à gros remous intermittents. La lame avait dû trancher l'aorte, ou bien une autre artère, et cela fit sourire Mirka malgré la douleur car elle savait qu'elle ne pourrait ainsi pas en réchapper.

    Une fois déjà, lors d'un combat contre des berrichons, une lame avait pénétré son ventre. A cette époque, elle était encore jeune. Elle avait cru qu'elle ne reverrait jamais ses enfants. Puis lorsqu'elle s'en était remise, elle avait craint de ne jamais pouvoir enfanter à nouveau. Là, elle ne craignait rien. Elle avait ce qu'elle voulait. Elle serra la main d'Arga autour du pommeau de l'arme et hoqueta un peu en prononçant ces quelques paroles :


    - Je ne serais... jamais... loin de toi. Mais... prends soin d'eux... tu veux bien ? Si jeunes... Ils sont... si jeunes...

    La brune laissa une larme rouler du coin de son oeil, longer sa tempe et finir dans ses cheveux. Ange était grande, mais Mirka s'inquiétait tant pour ses 3 petits. Et notamment Thibault... Ho Thibault ! Thibault qui voulait tellement voir son père près de lui et qui lui en voulait tant d'être absent... Il n'en avait jamais rien dit mais elle l'avait senti nombre de fois depuis leur retour. Le cœur de l'ancienne soldate était serré à l'idée qu'il puisse avoir à jamais de la rancune pour Anderg, qu'elle avait tant aimé. Elle était partie de son côté, et lui aussi. Leurs chemins s'étaient séparés. Et pourtant, elle se rendait compte que c'était toujours pour lui que son coeur avait battu. Après tout, elle n'avait pas essuyé cette blessure en Berry pour rien. Ce jour-là elle l'avait protégé, comme elle avait toujours protégé tout ceux qu'elle aimait, comme elle avait protégé Arga en le blessant par deux fois, sans souhaiter sa mort.

    - Je... t'aime... petit frère...

    Elle le contempla encore une fois, lui souriant doucement, puis ses paupières se refermèrent avec lenteur.

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Argawaen


Le Malemort sentait la lame s'enfoncer dans la chair de la femme, désormais il était trop tard pour renoncer, la marche était effectuée et plus rien ne pourrait la rappeler. Argawaen ne disait rien, laissant couler des larmes silencieusement, une mort de plus, une mort qu'il n'avait pas souhaitée malgré ce qu'il avait pu lui dire maintes fois...
Lorsqu'elle lui parla il se contenta de signes de tête, pas de mots, il cachait au maximum ses larmes profitant de la noirceur de la nuit.

Son père lui avait toujours enseigner de ne rien montrer, aucun signe de faiblesse pouvant le trahir, pourtant à cet instant précis, il avait envie de crier sa rage, sa tristesse, mais il ne le fit pas, il voulait rester fort malgré tout, plus la lame s'enfonçait dans le ventre de l'ex-soldate plus il ressentait une déchirure aiguë dans son coeur.
Ses derniers mots furent poignant, ce n'était pas un au revoir, mais bel et bien un adieu, elle allait rejoindre un autre monde, ou alors rien du tout, seule elle aurait la réponse...

Les paupières de la femme se fermèrent, la respiration de cette dernière s'estompa peu à peu, le Malemort, regard vide, visage inexpressif, relâchait lentement son emprise sur le pommeau de l'arme, la main de l'ex-soldate glissa le long de cette dernière afin de finir sa chute dans l'herbe, Argawaen, plusieurs minutes après que la femme ait rendue son dernier souffle regarda la dague avec dépit, il la retira lentement et la posa délicatement sur le ventre de Mirka. Il plaça l'arme comme un chevalier que l'on allait incinérer, il prit les mains de la femme et les posa sur cette dernière.

Argawaen se redressa avec son fils dans les bras et prononça la fameuse phrase qui était destinée à ses victimes...


Riposa In Pace...

Un dernier regard en direction du corps puis il tourna les talons, il allait prendre la route pour Guéret et ensuite le Berry...

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"Orbe Fracto Pes Illaessa" (Même sans défense je reste redoutable)
Merwyn
Cela faisait plusieurs jour que Merwyn n'avait pas sortie Neige.
Ce matin la quand elle vient la panser, la jument la regarde d'un tel air que la tribun ne peu lui résister. Quelques coups de brosse et elle la selle avant de monter et de se diriger vers la sortie de la ville.
La nuit avait été claire et froide. La nature s'étale devant elle couverte d'une fine couche de givre scintillante.
Mettant la jument Camargue au petit trot, elle longe la muraille pour prendre la direction de la forêt quand une forme attire son attention. Un corps allongé au sol. Mais qui peut bien faire une sieste de si bon matin et par ce froid.
Chemise et bottes noires, braies et col rouge....Cela lui semble connu.
Ce n'est pas normal.
Sautant au bas de sa monture, la jeune bourganiaude s'approche angoissée.
Les mains posées sur un poignard, recouverte de givre lui faisant comme un linceul de poussière de diamant, une large flaque vermeil a ses coté et une expression sereine sur le visage. C'est elle ....
Après un moment d'hébétude, de refus de ce qu'elle vois, un long cri s'échappe de la gorge serrée de la jeune femme

MIRKA....NNOOOOOONN

Sans force, elle tombe a genoux a coté du corps sans vie de sa marraine et commence a sangloter

Pourquoi....Pourquoi.

C'est complètement désorientée et en larmes que les gens du guet, alertés par son cri, les découvrent toutes deux.
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)
Anderg
Des mois, voila des mois qu'il n'avait pas foulé cette terre Limousine. Cette terre qui l'a vu naître dans les débuts du siècle, qui l'a élevée, qui l'a nourri. Pour cette même terre qu'il s'est ensuite investi, politiquement, commercialement, militairement, allant jusqu'à faire couler le sang de ses ennemis pour la laisser libre et fière.

Il s'y sentait bien, son dévouement fut même récompensé par un fief qu'un bon Comte lui a octroyé. Pourtant, des évènements bouleversèrent sa vie en quelques jours. Étant dépassé, ne comprenant plus ce qui lui arrivait, c'est en homme perdu, seul qu'il pris la route, quittant ce Comté.

Sa route l'emmena d'abord vers le sud du Royaume, puis l'est, à visiter le Saint Empire Germanique, suivi du Nord du Royaume. C'est là qu'il s'attarda le plus, se séparant de ses compagnons de route trouvé sur les chemins. Il puis alors méditer, comprendre le sens de sa vie, là, sur les plages et falaises. En face, le Royaume d'Angleterre. Il aurait pu aller le visiter, ayant étudié le langage du peuple, l'anglois, les nobles parlant eux sa langue.

Néanmoins, ces mois de marche, de chevauchés, conjugué à la vieillesse d'un corps qui n'avait plus vingt ans l'avait épuisé. Physiquement fatigué, et surtout moralement usé, il ne se sentait plus l'envie de voyager. Il opta enfin, un matin, pour le retour malgré les quelques ennuis qui l'attendaient. Ses impôts impayés, le fait qu'il ait quitté l'armée sans prévenir... mais il pourrait revoir la femme qu'il aimait, ses enfants aussi qui eurent du bien grandir durant son absence.

De Fécamp en Normandie, il pris donc le chemin le plus court pour rentrer à Bourganeuf, là où était sa vie. La dernière halte se fit à Guéret, où il rencontra plusieurs têtes qu'il connaissait, des amis, plus ou moins proches, mais des Limousins, des personnes aux mêmes valeurs, portant le même attachement que lui au Limousin.

Et c'est en ce jour, après avoir traversé la période la plus trouble de son existence, espérant trouver le repos et un certain confort de vie qu'il entendis un hurlement.

De surprise, il ne compris pas les premiers mots, mais la fin, elle, fut parfaitement audible.


...NNOOOOOONN...

Curieux de nature, il ne résista pas à détourner son chemin. Il avait été absent des mois durant, quelques minutes n'allaient plus changer sa vie maintenant...

Il coupa alors à travers le bois pour rejoindre un autre chemin menant aussi à Guéret, mais qu'il aimait moins emprunter. A quelques mètres, c'est deux silhouettes qu'il distingua. Une première à genoux, l'autre allongée à terre, semblant inanimée. Des cliquetis s'approchèrent, la garde, sans doute elle aussi attirée par le cri strident venait voir ce qu'il se passait.

Ne tenant plus, il s'approcha lui aussi, main sur le pommeau de son épée, réflexe acquis au fil du temps lorsqu'il approchait d'une situation qu'il ne maîtrisait pas.

S'avançant, il reconnu cette première silhouette, une femme, correspondant à la voix entendu. Cette femme, il la connaissait. Merwyn, une bourginiaude qu'il ne portait pas spécialement dans son cœur, mais qui aiderait tout de même si elle était dans le besoin, ce qui semblait être le cas. C'est donc beaucoup plus rapidement qu'il parcouru les derniers mètres qui la séparait d'elle.

Ses yeux tombèrent sur les genoux de Merwyn, ou plus exactement sur la seconde silhouette. Là, il la reconnu immédiatement, sans qu'aucun doute ne lui soit possible.


MIRKA !

Puis, rapidement, il regarda Merwyn.

Que ? Que ? Qu... quoi ? Comment ?

Une vive douleur vint l'habiter, si vive, se mélangeant aussi à une peine subite. Les mots lui échappèrent, ne pouvant dire autre chose.
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Anderg,
Amant de Mirka,
Père d'Aël, Maëllys, Thibault
Beau père d'Ange.
--Mirka
Le corps de la femme était maintenant froid et raidi. Cela faisait plusieurs heures que la vie s'était échappée d'elle et pourtant, son esprit rodait encore alentours. Elle n'avait pas tout de suite trouvé le chemin et elle tournait autour de son corps, cherchant avec inquiétude comment rejoindre les morts qu'elle avait hâte de côtoyer à nouveau. Mais un cri la détourna de sa recherche.

MIRKA....NNOOOOOONN

Reconnaissant sa filleule, la marraine fut profondément peinée de la tristesse de sa filleule. Elle avait pourtant essayé de lui faire comprendre combien ce serait plus simple et surtout moins douloureux.

Pourquoi....Pourquoi.

- Ho Merwyn ! Merwyn, non, ne pleure pas ! Ma tendre filleule...

Elle s'agenouilla à côté d'elle et essaya de poser ses mains sur ses épaules pour la réconforter. Mais elle traversa la chair de la jeune bourganiaude sans réussi à la toucher, et l'étau se resserra autour de son coeur.

MIRKA !

Second cri, second bond dans la poitrine de la vieille brune. Elle reconnait l'homme qu'elle a aimé et court à sa rencontre. Arrêt à deux pas de lui, mais il marche droit sur Merwyn et une fois de plus Mirka le sent la traverser sans heurt. Les larmes lui montent aux yeux, c'est si douloureux de le voir sans pouvoir lui montrer son affection.

Que ? Que ? Qu... quoi ? Comment ?

Il reste debout et elle se place dans son dos, ses bras entourant son torse sans le toucher. Pourtant elle reste immobile dans cette position, tenant en l'air à la force des muscles.

- Anderg... Tu arrives trop tard... Quelques heures... Que j'aurais aimé pouvoir te toucher, mon amour...

La brune sait maintenant qu'elle ne trouvera pas le repos si vite. Elle aura besoin de quelques jours à roder dans Bourganeuf, besoin de s'assurer que le seigneur de Saint Clément retrouve ses marques avec ses enfants...
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Merwyn
Une voix d'homme s'élève a son coté, il questionne.

Perdue dans son chagrin, Merwyn lève sur lui un regard noyé de larmes et reconnais sieur Anderg...Ou plutôt messire Anderg.

Ne pouvant parler ni expliquer, elle se contente de secouer la tête puis laisse son regard revenir sur le corps sans vie devant elle.
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