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[RP] Place du marché

Liloie_alienor
Le marché de Montpellier retrouvait peu à peu son calme. Et pourtant, il y avait bien plus de denrées à vendre, d'échange à faire. Ce lieu était le bon endroit pour y déposer des affiches de tout genre, de crier à tout coin pour mettre ses articles en valeur, oui, c'était le lieu idéal pour trouver tout ce qui nous manquait ! Les voyageurs pouvaient parcourir les étales pour y trouver de quoi se nourrir, les villageois y trouvaient de quoi se vêtir. Le marché était un lieu où beaucoup d'odeurs et de couleurs se mélangeaient. Les jours de grandes foires, on pouvait y rencontrer toutes sortes de personnes, passant du jeune enfant à la personne âgée. Aucun doute, le marché était bel et bien un lieu de rencontre avant tout.

Liloïe était penchée à sa fenêtre et observait les différentes personnes déballant, ou rangeant soigneusement leurs denrées et produits sur les étals. La fillette ne comptait pas y aller en ce jour, mais elle se faisait tout de même très observatrice. Très à l'écoute, elle entendait déjà les badauds crier a tu-tête.


Allez !! Venez !! Approchez les amis et regardez mes marchandises ! Hum que ça sent bon ! Sentez moi ça M'dame. Ce sont les produits de not'e terre, et regardez c'mme c'est pas cher !!! Allez M'sdames !! Alles m'ssieurs !!! C'est pas tous les jours que' suis là !! Approchez approchez !!!

Accoudée à la fenêtre, Liloïe regardait cet homme crié en riant de bon coeur.
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Griffes
La foule se faisait dense en le jour du Seigneur, et les badauds allaient et venaient dans tous les sens… Griffes écoutait les mots d’Horlane qui apparemment se prenait pour une image, faisant ainsi sourire l’Homme d’Eglise qui l’imaginait « icône dans un vitrail, arrosant généreusement tous les passants de pichets d’eau »… Sourire amical…
Le raffut du marché était néanmoins plaisant et l’air de la Méditerranée des plus agréables… Comment avait-il pu vivre aussi longtemps sans connaitre cette douce sensation d’embrun chaud et calme qu’étaient les parfums du Sud-Est… Si agréable région…
Là des poissons,
Là des tapisseries,
Ici des mets lointains,
Pas d’Olives encore, elles muriront avec le soleil offrant de l’huile précieuse et raffinée,
Et des objets de toutes sortes sur les étalages...

Levant les yeux, Griffes vit Damoiselle Desage accoudée à sa fenêtre. Il lui adressa un respectueux sourire. Il aurait été malvenu de la part de Griffes de héler une invitation à partager une promenade au marché à la jeune fille, eut égard aux rangs et aux bonnes convenances. Néanmoins, il fit gestes, presque mimiques, pour lui signifier la proposition de descendre et de partager cet extrait de la vie de la cité qu’était le marché.

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Tigelius


C'est baignée de doux rayons d'un soleil printanier que la Place du Marché de Montpellier se découvre devant les yeux émerveillés de deux amoureux tendrement enlacés.

Anne et Tigelius, main dans la main, déambulent entre les échoppes, profitant pleinement de cette escale d'un jour dans cette belle ville. Toutes les couleurs de la vie se retrouvent dans les étals, les douces odeurs exhalées par les produits les plus fins leur chatouillent les narines, aiguisant leurs sens sans cesse en éveil.

Déambulant entre les passants inconnus, Anne et Tigelius s'imprègnent de l'ambiance très agréable qui règne en cette place, reconnaissant au passage l'Archévêque Griffes qu'ils saluent d'un geste de la tête.

Tigelius se penche à l'oreille d'Anne, lui murmure les mots les plus tendres et dépose un tendre baiser sur sa joue, amoureux.

Poursuivant leur route, ils errent, curieux et attentifs, dans les rues et ruelles de Montpellier.

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Annesylvie


Anne et Tigelius déambulent par les rues de Montpellier, goûtant cette halte printanière dans cette si jolie ville.

Main dans la main, ils profitent de l’animation régnant sur la place du marché. Les étals bien achalandés offrent à la vue des passants moult produits de bouche issus du Royaume, des épices venues de contrées lointaines….Des enfants courent en tout sens, des commères papotent le panier au bras, les marchands hèlent les acheteurs, les bonimenteurs s’époumonent.

Ils sourient en écoutant l’accent chantant des Montpelliérains, eux qui sont plus habitués aux roulements de cailloux de leurs concitoyens bourbonnais.
Ils arrivent dans le quartier des tisserands, admirent les tissus précieux aux couleurs chatoyantes.
Anne ouvre des yeux d’enfant devant tant de merveilles et se dit qu’un jour elle se fera faire une jolie robe pour que son tendre Tigelius soit fier d’elle et promène à son bras une dame digne de ce nom.

Arrivés près d’une fontaine où coule une eau limpide, Anne met ses mains en coupe pour se désaltérer, puis les tend à son amour qui la regarde souriant.
Attendrie, elle caresse sa joue, se hausse sur la pointe des pieds et dépose un petit baiser sur le bout de son nez.
Ils reprennent leur marche, enlacés, amoureux et se dirigent vers la taverne « Au bon plaisir du bouffon » qui leur semble bien accueillante !
Liloie_alienor
Qu'il faisait bon de regarder le marché, ses passants et le soleil tapant. Surtout ce soleil et les oiseaux chantant, les beaux jours arrivaient à grands pas sous le regard attentif du printemps. Les voyageurs, toujours aussi présent, marchaient sur notre marché, plus qu'élégamment. Les enfants courant, s'éloignaient de leurs parents. Les marchands vendaient leurs produits, plus qu'éclatant.

Elle regardait les badauds avec amusement, tandis que les commerçants tentaient de vendre leurs produits. C'est enfin qu'elle reconnue l'homme d'église. Qu'était-il donc ? Archevêque ? Evêque ? Diacre ? Curé ? Non, pas curé. C'est une question à laquelle il faudrait qu'elle pense à lui demander, d'ailleurs, elle avait une autre question pour lui. C'était une bonne occasion pour le voir et lui en parler. Le sourire de l'homme d'église, ainsi que sa proposition à descendre laissait un gai sourire sur les lèvres du visage enfantin de Liloïe. Elle fit signe de la main à Griffes, puis alla demander auprès de sa Nany si elle pouvait descendre.

Et c'est au bas de la porte qu'on voyait sortir la petite Baronne de la Voulte, on pouvait donc en déduire que sa nourrice avait accepté. Liloïe, pour l'en convaincre lui avait donné des arguments sur le temps, ainsi sur le fait qu'elle devait parler à l'homme. Nany lui laissa donc la liberté de sortir. Les rayons du soleil lui caressant le visage, Liloïe rejoignit Griffes avec enthousiasme.


Bonjorn Monseigneur Griffes. Cossi va ?*
Je vous remercie de m'avoir invité à cette petite sortie sur le marché. Nany, ma nourrice à accepter en prenant soin de bien me rappeler de rester sage, mais surtout de ne pas me salir.


Lui souriant, elle mit sa main perpendiculairement à son front pour regarder Griffes, ainsi évitant que les rayons du soleil de lui tapent dans les yeux.

*Comment allez-vous ?

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Griffes


    En voyant la jeune fille le saluer de la main et disparaitre avant de réapparaitre sur le perron de sa demeure, il afficha un spontané sourire amical. La jeune Baronne avait une parfaite éducation et dégageait une aura extraordinaire… Ce mélange de fragilité enfantine et de noblesse de comportement aurait pu paraitre contradictoire au premier abord et pourtant il n’en était rien. Si cette « contradiction » m’avait été contée par une tierce personne, certainement cela m’aurait choqué, mais en Damoiselle Désage ce mélange était harmonieux et parfaitement équilibré. Il fut heureux d’entendre son bel accent du Sud-est et appréciait l’épice de ces mots qu’il ne maîtrisait pas encore. La consonance ibérique ou italienne était présente mais avec plus de soleil que ce qu’il avait déjà entendu. Il s’inclina en une légère révérence et lui dit.


    Damoiselle mes hommages,
    Je vais fort bien et suis ravi que vous ayez répondu favorablement à cette promenade. Et vous-même ? Cette journée s’ouvre-t-elle favorablement à vous ?

    Rarement Griffes se sentait aussi gauche, devait-il lui proposer son bras, comme à toute Dame… mais peut-être se serait-elle sentie mal à l’aise d’un tel protocole…

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Liloie_alienor
Il y avait une belle foule, sur certains étals, les villageois se bousculaient pour voir les différentes offres alléchantes des marchands. Bientôt la nouvelle saison serait là, et laisserait place à de nouvelles odeurs sur le marché, comme celle des olives par exemple. Liloïe était ravie d'être en compagnie de l'homme d'église, elle continuait de lui sourire tout en l'écoutant.

- Je vais très bien, je vous remercie. En effet, je trouvais votre proposition fort agréable, avec ce splendide soleil et toutes ces personnes réunies ici-même.

Puis ils commencèrent à parcourir quelques mètres le long des divers étalages. Liloïe jetait un regard de temps à autres sur ces divers produits qui était installé de leur meilleur côté pour se laisser admirer. Elle tourna à nouveau la tête vers son accompagnateur.


- J'ai entendu parler que vous prépariez une chorale, est-ce vrai ? Aurons nous la chance de l'entendre ? Je pense que cela doit représenter beaucoup de travail. J'avais participé à la chorale pour la saint Noël avec l'archevêque Rehael, et je dois dire que le mélange des voix avaient donné un joli rendu. D'ailleurs, je ne sais pas quel membre d'église vous êtes. Peut-être archevêque comme Rehael ? Ou bien évêque ?

Liloïe était assez curieuse, elle n'avait pas trouvé cette information seule, ni même à la mairie. Contente, elle en serait bientôt davantage sur Griffes. Et d'ailleurs, elle avait encore une question pour lui, mais ne voulant pas précipité trop de choses à la fois, elle laissa cette question de côté. Mais bien sûr, elle devait la lui poser ce jour même, elle ne devait pas oublier.
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Griffes

    Votre sollicitude, Damoiselle, est flatteuse. En effet, Sa Sainteté le Pape m’a accordé le rang d’Archevêque Métropolitain, à Bordeaux pour être exacte… Au moment même où je me décidai de découvrir cette belles terres Languedocienne. Ainsi va ma vie, emplie de contradictions et de Foi…

    Il sourit, pensant à sa situation… « Archevêque de Bordeaux et Montpelliérain »… « Homme d’Eglise et seul ecclésiastique des Royaumes ayant droit au Mariage »… tant de paradoxes qui le faisait sourire…

    Vous avez entendu parler de la chorale ? je serais heureux de vous y accueillir surtout si votre voix a déjà été remarquée et travaillée… je vous en prie, accordez-moi le privilège de vous compter parmi le choeur de Montpellier.
    Pour l’instant nous voyons quelques textes à la volée, juste pour le plaisir de chanter, les vocalises viendront ensuite.





    Un gamin pressé les bousculèrent… courant entre les gens… l’explication ne se fit pas attendre…


    « Au voleur ! Au voleur ! Il m’a volé une pomme ! »

    Le maraicher donnait de la voix pour désigner le fripon qui se faufilait dans la foule… certains s’affolaient d’autres se retournaient surpris.

    « Au voleur ! »

    Insistait-il alors que le jeune garçon, de l’âge de Liloie disparaissait complètement dans le brouhaha festif du marché.

    « Vous avez vu ! Il a chipé un de mes fruits ! »

    Dit-il, nous prenant à témoin. Un regard à Damoiselle Desage pour lire sa réaction et en réponse au vendeur, juste quelques mots :

    « J’allais justement vous en choisir deux Messire, celle-ci… », Désignant un des fruits à la chaire généreuse « et celle-là même que le jeune homme a prit un peu trop vite ».

    Griffes régla les deux fruits, demandant au vendeur d’oublier l’incident et de pardonner à l’enfant. Grommelant, le maraicher finit par accepter.

    L’Archevêque tendit alors la pomme à son invitée de promenade.


    « Accepteriez-vous ce fruit ? » Il ajouta à voix plus basse « Il n’est pas nécessaire que je mentionne à votre gouvernante qu’entorse est faite à sa cuisine », accompagné d’un sourire amical.

    « Au fait, je peux vous présenter quelqu’un ? »

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Liloie_alienor
Souriant, elle l'écoutait doucement, et très attentivement.

- Hum, d'accord. Vous êtes donc Archevêque, comme Rehael. Dans ce cas, vous devez beaucoup voyager, non ? Comme cela doit être beau.. des paysages dont aucun ne se ressemblent... et des gens ! Oh, comme vous devez en rencontrer ! Est-ce que Bordeaux est joli et accueillante ?

Et Liloïe de partir quelques instants dans ses pensées, du côté du Rhône, à la Voulte. Cette terre lui manquait, elle en avait de merveilleux souvenirs avec sa mère. "Les pensées rendent mélancolique" lui avait-on souvent répété. Alors c'est sans trop hésiter qu'elle chassa ses songes pour retourner à la réalité.

La chorale... oui, pourquoi pas. Elle en gardait encore de bons moments.

- Eh bien, j'accepte votre proposition. Je viendrais si Papa le veut bien. Je ne connais pas beaucoup de texte de chanson, mais il y en a une qui me tient beaucoup à coeur, mais le timbre de ma voix ne convient pas avec. Peut-être qu'un jour, je pourrais la partager, enfin, vous devez sans doute la connaître. Et puis, elle pourrait peut-être mieux correspondre à une autre voix, je ne sais pas.

Le marché semblait calme... un peu trop.. mais d'un coup, son animation repris à vive allure. Un enfant de l'âge de Liloïe bousculait tout le monde sur son passage, sans la moindre excuse, il semblait pressé, oh que oui, qu'il l'était. Il venait de voler un fruit au maraîcher, et c'était celui-là même qui prenait à témoin les deux compères de promenade.

Liloïe n'avait pas écouté le vendeur, elle était concentrée sur le jeune garçon qui cherchait à se dissimuler dans la foule. Ne pouvant plus le distinguer, elle se tourna auprès des deux hommes. Griffes sans attendre avait pris la décision d'acheter deux fruits au maraicher. Liloïe le regardait avec admiration pour ce qu'il était en train de faire pour "sauver" ce jeune garçon. Le maraicher repartit à la surveillance de son étal, et la conversation était repartie.


- A mon avis... il devait avoir très faim pour avoir fait ce geste..
Je ne peux pas accepter ce fruit, oh, pas parce que je ne veux pas, mais cet enfant en à plus besoin. Peut-être qu'il est encore par là ? Nous pourrions lui offrir, enfin.. si nous le retrouvons, et si vous le voulez bien.


Reprenant leur marche pour s'éloigner de l'étal fruitier, Liloïe se stoppa pour s'adresser de nouveau à l'Archevêque.

- J'aimerais vous demander une chose. En effet, j'ai terminé ma préparation au baptême, et cela me ferait vraiment plaisir si vous acceptiez de me baptiser ?

Elle lui sourit gentiment, plus les minutes passaient, et plus elle aimait être en compagnie de cet homme.

- Je veux bien que vous me présentiez cette personne.
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Griffes


    Peut-être… peut-être que le jeune garçon, ce voleur de pommes, devait avoir très faim : celui qui vole pour manger doit-il être mis au même rang que celui qui vole pour d’autres causes ? Je ne pense pas… évidemment.
    Mais saurait-on dire quelle était sa motivation ?

    Griffes semblait avoir l’esprit très critique sur le vol en question… Il reprit :

    J’admire votre sens de la pertinence et surtout celui de vos qualités de cœur, gardez donc cette pomme s’il vous plait et si nous voyons le gamin, peut-être choisirez-vous de lui offrir le fruit ou pas…

    Il sourit et prenait plaisir à la conversation. Plus en avant, elle lui demanda de l’ouvrir au baptême… Une inspiration généreuse et un sourire furent la réaction immédiate de l’homme d’Eglise.

    Non seulement cela me fait plaisir d’accueillir une âme nouvelle au sein de la Grande famille Aristotélicienne, mais de plus, savoir que c’est vous devient pour moi un honneur, sincère et réel.

    Il était heureux que MonSeigneur Pouic, Vicaire Général de l’Archidiocèse, ait accepté sa requête. Il n’en doutait pas mais les cas d’ingérence était tellement nombreux au niveau religieux que Griffes avait soin de suivre en tout point les textes du Droit Canon pour obtenir cette autorisation.

    Il vous faudra venir avec un parrain ou une marraine, de préférence un ami plus qu’un membre de votre famille. Une personne baptisée et qui, pour vous, symbolise l’harmonie que vous souhaitez atteindre. Je suis convaincu que sans mal vous saurez vous rapprocher de la bonne personne.





    Ils continuaient leur promenade en quittant progressivement le marché et tout en discutant du plaisir qu’il avait à découvrir la région, il agrémentait son discours d’anecdotes sur d’autres contrées, parlant de la champagne comme du bordelais avec aisance et joyeux souvenirs.
    Leurs pas les menèrent à la limite de la ville, proche du port.


    Je voulais vous présenter quelqu’un, il est là.

    Il désigna, la main ouverte, un enfant de dos, assis sur une barque, regardant l’ondée… Griffes héla, d’une voix ferme et étrangement autoritaire, des mots de consonance latine.

    Jo-der ! Ven pa’ca

    Le garçon tourna la tête. Liloie pu reconnaitre immédiatement… le jeune voleur de pommes !

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--Jo_der






[Trois quart d’heure plus tôt, au marché]


Les yeux émerveillés, Jo-der regardait les étalages les uns après les autres, il se sentait revivre. La joie, les cris, les marchands, toutes ces couleurs… des nappes brodées d’un rouge intense, d’un vert profond, d’un jaune lumineux… des flacons de toutes sortes, alambiqués, tordus, transparents et colorés… des senteurs, les plus fascinantes les unes que les autres, celles d’épices marchandées par de-là la Méditerranée, des odeurs pimentées, suaves et chaudes… le jeune orphelin comprenait pourquoi son tuteur, « Griffes » comme il aimait se faire appeler, avait tant insisté pour déménager…

Le gamin un peu crasse, avec de la suie sur le visage et les vêtements troués, se laissait aller au hasard de l’ivresse que lui procurait cette fête qu’était le marché… privé d’orgue pour jouer et pour accompagner les cérémonies, il vivait pleinement cet instant de délice…
Alors qu’il rêvassait, l’orphelin entendit une discrète conversation… Il tendit l’oreille pour écouter.. plus par jeu et par défi que par indiscrétion réelle … ses yeux devinrent ronds comme des billes !!! L’un des marchands se vantait à une autre de ses collègues d’avoir mis de coté plusieurs écus en ne rendant pas le compte de monnaie !!! Jo-der regarda le marchand avec dégout… tous ses sentiments de bien-être furent remplacés par un besoin de « justice » ou de « vengeance », comme s’il se sentait le « devoir » d’agir et de lui « rendre la monnaie de sa pièce »… Tête brulée et poings fermés, il tourna un instant en rond pour bien regarder l’étale et saisit une pomme au nez du vendeur !

« Ça payera tes forfaits ! » dit Jo-der se prenant pour un justicier avant de détaler et fuir comme un dératé.

Quelques bousculades nécessaires pour se frayer un chemin et partir de là, espérant ne pas tomber sur un agent de la maréchaussée…




Arrivant à la fin du marché, il vit un vieillard recroquevillé, bien plus mal vêtu que lui. Là, sans aucune ombre d’hésitation, il lui apporta la pomme.

« Tiens grand-père, reprend des forces, c’est de bon cœur ! »
Le vieillard était stupéfait.
« Bein non mainat* ! Prends-là, c’est toi qui a besoin de forces. Et je ne suis pas ton pépin** »
Jo-der, amusé, faisait déjà demi-tour en ayant laissé le fruit devant le vieillard.
« Qui sait ? Au défaut de parents, j’ai tous les pépins du monde », dit-il en s’éloignant et en riant

Mainat* = gamin
Pépin = grand-père








[Au port, au moment où Liloie et Griffes arrivent]


Assis sur une barque, regardant l’horizon, Jo-der se sentait bien… tellement bien…
Il avait fait un acte « bon » et il en était fier… Voir ce vieillard tout heureux d’avoir un repas pour la journée l’avait rendu serein… Il s’imaginait souvent tel un chevalier sauvant les gens de l’injustice et de la faim… Il était dans ses rêveries d’enfant lorsque soudain, il entendit une voix puissante qu’il ne connaissait que trop bien… celle de Griffes…


    Jo-der ! Ven pa’ca

Son cœur se resserra un instant… « Qu’est-ce qui va me tomber dessus cette fois-ci ? » se demandait-il… Griffes avait le ton habituel qui présageait une puissante gifle ou un coup de ceinturon… Il se retourna, effrayé à cette idée mais rassuré de le voir aussi loin… et en compagnie d’une fillette !!! Jo-der ne comprenait pas… angoissé, il ne bougea pas de suite, mais finit par quitter sa barque pour aller vers eux…

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Liloie_alienor
Le jeune garçon avait bien volé un fruit, Griffes, lui, venait de poser deux problématiques à Liloïe. Celui qui volait pour manger devait-il être au même rang qu'un voleur qui avait bien d'autres cause pour avoir commis son "crime" ? Bien sûr que non, elle avait aperçu cet enfant volé la pomme, elle avait tout de suite pensé qu'il devait avoir faim. Seconde problématique, sa motivation. La jeune Baronne de la Voulte n'en avait pas la moindre idée, outre le fait qu'il puisse avoir faim.
Souriant, elle continuait d'écouter l'homme d'église avec admiration. Il insistait pour qu'elle accepte le fruit, elle le remercia poliment pour ce don.

Approcha alors le moment du baptême.

- Merci à vous. Cela me fait une immense plaisir que vous acceptiez de célébrer mon baptême. Je pourrais souhaiter la bonne nouvelle à papa ! Et ainsi décider d'une date.

Sourire ravie, Liloïe pourrait enfin rejoindre la famille d'Aristote, et à ce moment-là, quand elle sera baptisée, elle sera un peu plus près de sa maman.

- Ne vous en faites pas, j'aurais une marraine et un parrain, j'ai déjà une idée en tête, mais je préfère quand même demander conseil à papa.

Ils discutaient beaucoup, passant de sujet à un autre. Le plaisir à la conversation était bel et bien réel et présent. Leurs pas, sous les paroles enrichissantes de souvenirs et de gaité, les avait amenés proche du port de Montpellier. Le paysage était splendide et nous pouvions y apercevoir la mer, au loin - quoique -.

Ils arrivaient enfin vers ce fameux Quelqu'un. Liloïe se demandait alors de qui pouvait-il s'agir, elle s'attendait à tout le monde, sauf à lui ! En s'approchant, on pouvait le voir de plus en plus près. Au départ, il était de dos, c'était un enfant que Liloïe regardait en cherchant à découvrir son identité. Et c'est après que Griffes l'ai appelé, et une fois que l'enfant s'était retourné que...

- Non ! Je n'arrive pas à croire que ce soit le garçon de tout à l'heure !! Dites-moi que je ne rêve pas ? Est-ce vraiment lui ? Le garçon à la pomme, le voleur ?

Elle était stupéfaite, elle n'arrivait pas à en croire ses mirettes. Le garçon approchait, et Liloïe ne comprenait pas, il avait l'air mélancolique. Ne cherchant pas d'excuse, après qu'il soit enfin face à eux, elle s'exprima en poussant un peu la voix.

- Moi qui croyait voir un enfant mourir de faim.. mais pourquoi avoir volé ce fruit ?! Je ne comprends pas.. !

Elle serrait la pomme fort dans sa main, mais bien heureusement, elle n'avait pas assez de force pour l'éclater. L'enfant était devant elle, elle ne comprenait vraiment pas son geste, surtout qu'il semblait connaître Griffes. Le fixant du regard, elle attendait une réponse, qui, elle l'espérait, pourrait faire redescendre la vapeur.
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--Berot
[Dans la foule, à quelques pas de Liloïe et Griffes]

Faisant mine de choisir quelque fruit à un étal, un homme de forte stature observait du coin de l'oeil la fille du baron de La Voulte. Berot était entré au service du capitaine Desage depuis quelques mois maintenant. Discret, il se dégageait une froideur presque dérangeante. En plus de sa haute stature, sa large carcasse supportait une grosse tête ébourifée, renforcée par un coup digne d'un taureau espagnol. Il était vêtu d'une chemise rouge qui lui tombait jusqu'à la mi-cuisse et ornée d'une fouine bleue, sous le col. A son côté pendait une épée courte. Pas le genre de type avec qui l'on a envie de plaisanter.

Il n'était pourtant point mauvais bougre et surtout, il excellait dans l'art de la protection. Sachant se montrer discret malgré son physique impressionnant, son dévouement était également sans faille. Et en l'absence du baron, il avait pour consigne de veiller discrètement à la sécurité de la petite baronne. Nul ne pourrait poser une main belliqueuse sur la petite baronne sans avoir à se taper le mastodonte avant.

En l'occurence, la présence de l'écclésiastique ne détendait guère Berot. Le marché était un lieu grouillant de dangers. Et le garnement qui se rapprochait d'eux ne lui inspirait rien qui vaille...
Connaissant toutefois la raison et la mesure dont faisait preuve le baron, il patienta et contint son désir d'intervenir. Il se saisit d'une pomme et de sa large main, une pièce métallique tomba sur l'étal du marchand.
Aymeric_de_saunhac


[Demeure des Saunhac à Montpellier]




Assis face à une des fenêtres de notre chambre, accoudé au mince rebord, je regarde nostalgique un petit oiseau sautiller de branche en branche.

Le soleil c’est levé depuis au moins trois bonnes heures, la chaleur qu’il irradie commence à se faire sentir, l’herbe a perdu sa rosée du matin, des papillons se réveillent timidement, secouent leurs ailes et commencent leurs danses infernales qui ne cessera avant la tombée de la nuit.

Il n’y a aucune doute la fin de l’hiver approche, ça sera bientôt les fêtes du printemps… (Soupir) C’est pourtant si beau l’hiver… Cette poudre blanche qui tombe du ciel et nappe le sol d’un voluptueux blanc manteau, qu’en dire si ce n’est que c’est « merveilleux ». Enfin… Au moins nous pourrons sortir d’avantage et plus longtemps. Pensant à cela je détourne mon regard vers ma sœur assise sur lit un livre ouvert sur ses petites jambes croisées en tailleur. Elle est si silencieuse absorbée dans sa lecture. Quelques petits gestes gracieux pour repousser une mèche rebelle qui lui cachait la vue… Un soupir en tournant une page, un petit sourire charmant lorsqu’elle lit un passage qui lui plait… La regarder ainsi me faire sourire… J’ouvre la bouche m’apprêtant à lui parler, et me ravise aussitôt. Je reporte mon regard au dehors puis me perd dans des pensées…



Voila presque deux semaines que nous sommes arrivés de Voiron, nous y avons passé une bonne partie de l’hiver, papa et maman avaient besoin de repos. Nous sommes rentrés avec papa un peu plus tôt que prévu, des affaires l’attendaient en ville. Ida et un des cuisiniers nous avaient accompagné. Maman arrive aujourd’hui avec la plus grande partie des serviteurs. Elle devait s’occuper de faire passer les dernières consignes au petit contingent qui allait demeurer sur place pour l’entretient du domaine durant notre longue absence. J’aime beaucoup être à Voiron, mais je préfère être à la ville, il y a plus d’activité en général, puis on peut y rencontrer plus de monde.

Les premiers jours qui suivirent notre arrivée à Montpellier, je me suis un peu promené dans la ville. Ida nous avait accompagnés pour choisir des tissus afin de confectionner des robes pour ma sœur. Elle n’avait pas voulut que je rentre avec eux voir les tissus. En fait, elle savait que si je venais avec Eliandre, nous serions deux pour choisir. Or, elle ne comptait pas laisser le choix… Maman lui avait donné des ordres précis, et elle ne voulait surtout pas avoir à discuter avec deux enfants aussi têtu l’un que l’autre lorsqu’ils sont ensembles.


J’avais donc attendu dehors à coté de la porte… Enfin plus ou moins… En fait, il y avait une petite taverne juste à coté de l’échoppe du marchant. Au début j’ai juste regardé par la fenêtre, puis apercevant des enfants, j’ai ouvert timidement la porte puis ai passé la tête par l’entrebâillement pour observer un peu mieux. Sans faire un bruit, du moins je le pensais, je me suis m’immiscé dans la taverne bruyante. A peine avais-je refermé la porte que tous les regards se tournèrent vers moi… On me dévisagea, certains sévèrement, d’autres avec un sourire rassurant. J’ouvrais la bouche, mais aucun son n’en sortait… L’instant ne dura que quelques secondes et pourtant je cru que le temps resterait ainsi figé éternellement. Au fond de la taverne, une jeune fille assise à coté d’un garçon un peu plus âgé se leva et vint à mon secours. Elle se présenta en faisant une petite révérence. Elle s’appelait Liloie et était fille du Capitaine du Comté. A mon tour je me présentais en rougissant conscient que l’attention de l’assemblée était toujours focalisée sur moi. A peine avais-je dit mon nom que l’on me parla de papa, de ses fonctions, de ce qu’il avait pu faire avant même qu’Eliandre et moi ne naissent, tout le monde le connaissait… Le garçon assis à l’origine à coté de Liloie se leva à son tour et vint me saluer. Il disait se nommer Lakhdar… Nous avons discuté quelques temps, ils avaient tous l’air très gentil, puis il me fallut les quitter pour retrouver Ida et Eliandre qui n’allaient pas tarder à terminer leurs affaires…


Sur le chemin du retour Ida marchait d’un pas décidé en nous priant d’en faire autant, mais nous n’étions pas vraiment pressés de rentrer Eliandre et moi. Je questionnais alors ma sœur, comment ça c’était passé, est-ce-que ce qui avait été choisit lui avait plu… Elle semblait assez contente et m’informait que l’on serait obligé de revenir dans quelques jours car le marchand manquait de matière pour certains coloris. Je lui racontais alors à mon tour ce que j’avais fait, la taverne, les rencontres… J’espérais pouvoir lui présenter une prochaine fois les autres enfants que j’avais rencontré…


Les jours passèrent et comme prévu nous sommes retournés à l’échoppe pour les tissus. À nouveau je me suis retrouvé seul dehors à attendre… Et bien entendu je suis retourné à la taverne. Liloie et Lakhdar y étaient tout comme la première fois… Je leurs promis qu’un jour nous nous retrouverons ensemble avec Eliandre…


On frappe à la porte, de la taverne ? (…) Non de la chambre, brusque retour à l’instant présent. C’est Ida, elle vient nous dire que dans quelques temps il lui faudra aller au marché pour approvisionner les cuisines en denrée. Maman arrive en fin de matinée, il faut prévoir des bouches en plus… Je reste suspendu à ses lèvres en attendant qu’elle nous le demande. Avant même qu’elle ne termine sa question je me lève d’un bon tout excité. Eliandre me regarde en rigolant, alors qu’Ida lève les yeux au ciel (ou au plafond) avec un léger mais discernable sourire plaqué aux lèvres(…)
--Eliandre_de_saunhac





[Demeure des Saunhac à Montpellier]


Ensemble, dans notre chambre. Toi à rêver, je t’observe parfois entre deux lignes, quand je tourne une page, ton air lunaire. Un petit sourire effleure mes lèvres puis je replonge dans mon livre et mon histoire de chevalier. Etrange comme les dames veulent toujours un chevalier. Je n’en ai pas besoin, j’ai bien mieux, je t’ai toi, mon masculin alter ego. Mais la lecture est divertissante, et les mots bien agencés, j’aime les mots, la façon dont ils se déploient sur les feuilles, leur tracé sobre né des noces d’une plume et d’une encre. C'est bien d'avoir tôt appris à lire. Le temps s’écoule doucement, puis brusquement il s’interrompt, lorqu’Ida fait irruption dans notre monde. Aller au marché.. j'observe ta réaction, prévisible, cela me fait rire. Tu m'as tant parlé de la taverne là-bas, pendant qu'Ida refusait de m'écouter pour choisir robe et tissu. Ce n'est pas que je ne lui fais pas confiance, c'est que je n'aime pas être prise pour une poupée, je n'en ai plus l'âge.. non?


Au marché.. alors je vais enfin les voir ceux que tu m'as décrits, ces enfants qui nous sont semblables. Un garçon et une fille, comme toi et moi. Lui doit être ton opposé, quel étonnant contraste cela doit être de vous voir côte à côte, tu m'as dit qu'il a la peau sombre, je suis curieuse de voir le tableau que vous pouvez former ainsi, avec ton teint de sélénite. Et elle, petite tête blonde, c'est bien cela? Et maman revient bientôt, c'est une bonne nouvelle.


Nous nous préparons pour sortir. Tu t'es déjà arraché à ta béate contemplation du dehors aux paroles d'Ida, je referme avec précaution mon ouvrage, y laissant un marque page pour y revenir plus tard.

Manteau enfilé, bottines lacées, Ida qui insiste pour me coiffer un peu. Je rechigne à cela, juste déméler mes cheveux, cela suffit non? Nul besoin en plus de les attacher, et puis ils ne sont pas si longs que cela soit nécessaire. Je t'implore du regard mais tu es aussi résigné que moi quant à ce qui se passe. Enfin quand Ida a fini, tu viens vers moi.. et m'ébouriffe espièglement les cheveux dans le dos de la servante. Je prends ta main en souriant et nous la suivons. Le temps qu'elle passe prendre un panier tellement grand, dont elle se plaindra sans doute encore une fois rempli. Pourtant nous avons déjà essayé de lui expliquer que si c'est trop lourd, il faut en prendre un plus petit, mais il parait qu'alors les courses ne rentre pas. Et bien il n'y a qu'à en faire moins d'un coup. A cette remarque, elle fronce généralement les sourcils en marmonant un "ces enfants.." avec une pointe de fatalité dans la voix.




[Allant au marché]



Dehors, l'agitation de la ville. Les gens qui s'interpellent, avec courtoisie.. ou moins aimablement quand une charrette obstrue une allée. Les rues qui défilent, terrible labyrinthe. Mais nous sommes ensemble, ensemble nous arrivons à ne pas trop nous perdre, l'un complétant la mémoire de l'autre.. séparés... il nous faut d'abord nous retrouver. Enfin Ida nous guide, alors nous la suivons sagement, pour l'instant. Il faudra bien que nous lui faussions compagnie pour aller les chercher à la taverne. Seulement elle guète, nous a à l'œil. Vraiment étonnant, cette façon qu'elle a de sentir que nous préparons quelque chose. Pourtant nous n'avons rien dit. Cela n'est pas nécessaire. Pas lorsque l'étincelle malicieuse dans tes yeux trahit ta pensée, pas lorsque depuis toujours nous avons appris à lire l'un en l'autre. Il n'y a guère de secret entre nous, à vrai dire il n'y en a aucun. Pourquoi cacher des choses à son autre soi?


Puis le marché.. enfin. Avec ses étales et ses senteurs, ici du cuir là des épices. Ida se dirige vers ce que plus tard on appellera "le rayon alimentation". Nous nous attachons à ses pas, mais restons en retrait, attendant le moment propice.. il viendra, il suffit de l'attendre.. Et cela ne manque pas. Voilà qu'un marchand tente de lui vendre denrée à éhonté prix. Elle commence à... marchander, quoique commencer par lui dire qu'elle n'avait jamais vu pire escroc n'est peut-être pas le meilleur départ possible... Peu nous importe, c'est l'occasion que nous espérions. Tu prends ma main et comme ton ombre, je te suis jusqu'à la taverne où tu m'as dit les avoir vus par deux fois déjà.


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