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[RP Clos] Classé X

Griotte
Close. La porte de la maison close était close. Et sur le seuil de cette maison close close se découpait la silhouette d'une gamine hébétée. Le gardien lui avait cloué le bec en refusant de la laisser entrer. Un mot de passe, qu'il voulait. Chose que la donzelle ne s'attendait pas à se voir mander pour pouvoir pénétrer dans un tel lieu. Ainsi, cette fille de catin était bloquée devant la porte close d’une maison close et observait les yeux l’observant par l’ouverture de la petite trappe aménagée dans cette foutue porte close. Trappe qui ne tarda pas à se clore à son tour en produisant un petit claquement sec. C’en était trop !

- Mais z’allez l’ouvrir c’te putain d’porte ? Bordel !

La môme se mit à tambouriner des poings sur le solide battant en bois, n’hésitant pas à y aller de quelques coups de pieds.

- J’vous ai dit que j’veux l’mot de passe !
- Euh… ben…


Surement un truc pas très futé. Faudrait pas que ça vole plus haut que le ras des pâquerettes.

- Gosse cochonne ? Aaahahah !
- Très drôle !
- J’me disais aussi que c’était trop simple...


Un peu plus subtile peut-être ?

- Sucette à l’asticot ?
- ................
- Hum... Noisettes fourrées ?
- Bon assez rigolé. Dégage !
- Non, mais attendez ! Ca va m’revenir.


Bah crotte ! C'était plus compliqué que ça en avait l'air.

- L.H.O.O.Q ?

La porte s'ouvrit enfin et dévoila la silhouette d'un colosse à l'air peu amène, qui n'inquiéta guère la morveuse, trop heureuse d'avoir trouvé le mot de passe. Un sourire ravie éclaira son visage.

- Ah, c’est l’bon ? Vous voyez ! J’avais juste un p’tit trou de mémoire.
- Qu’est-ce-que t’as pas compris dans "Dégage" ?
- Dites donc, z’avez pas l’air commode, vous.
- J'vais te botter le cul si tu vires pas tes miches de là !
- Z'y allez pas un peu fort ? Puis d'puis quand faut un mot d'passe pour entrer dans un bordel ?
- Ici c'est une maison respectacle. Y a qu'les habitués qui peuvent profiter d'nos filles.
- Les habitués ? Comment tu veux qu'on s'habitue si tu nous laisse pas entrer la première fois ?


Un ange passe. Mais qu'il est con ce type !
Une baffe se perd. Mais qu'elle est conne c'te fille !
Les cloches sonnent. Les étoiles dansent. La boue se marre.
La môme nage en plein délire. La vache ! Ca fait mal.
Cistude
-J't'ai d'jà dis que... j'étais une femmmeeee liberée !

-Laisse tomber, tu sais pas chanter. Ouh ! Ouh !

-Pffff. Mais ta gueule, merdaille !


La gueule mauvaise et les lèvres pincées comme un cul, la Cistude esquissa un bruit snobant tandis que de la paume de la main, elle cueillit les quelques piécettes tombées au sol. Maigre butin pour la sirène des marais, à peine de quoi se payer une miche. Ramassis d'radins, tu parles d'une cours des miracles ! Un endroit bon à gigoter des miches pendant trois plombes devant une étale d'endives, sans bouseux pour apprécier l'Art des chants célestes. Là d'un coup, la nymphe marécageuse venait de s'en prendre un coup au moral. Et pas qu'un seul, la relique d'un fruit déconfit gisait dans sa tignasse délavée. La fripouille aurait pu au moins faire un effort en lui balançant à la trogne une épaule de boeuf, quelque chose du genre qui vous fait péter le bide en fer. Voyez le genre ? Et puis, non de Dieu, quel attardé le mec qui lui a indiqué les rues la Fiotte. La blondasse pesta aussi silencieusement qu'une nonne, tu vas voir ducon si elle ne sait pas chanter. Hé mec, t'as déjà vu une dégaine pareil ? La classe d'un haricot vert, la voix d'un silex et la couleur d'une taupe moisie... Bref, un canon aquatique : Cistude, couverte de lauriers, reviendra au Royaume des Canards, les plumes en or sous de furieuses acclamations d'idolâtres. Bref.

Lançant un regard glacial vers la troupe de badauds qui glandaient comme des radis devant son somptueux sens artistique, la Blonde les dissipa avec une élégance certaine, peu de fois égalée :

-Cassez vous bandes de vautour ! J'vais t'péter à la gueule toi si t'fermes pas vite ton claque-merde ! Dégagez ! Du balais les nases ! Chiabrena ! OUST !!
-Hé la connasse, va te faire péter la rondelle au lieu de brailler comme une vierge !
-Enlève ta culotte et mange une carotte ! Ah ah ah !


Insulte excessivement insultante pour le bouseux, et à la blondasse de se carapater pour éviter la torgnole qui volait déjà vers sa fragile mâchoire... Il y a trop de baffes qui fouettent dans le coin. Donc bon, après avoir manquée trois occasions de se péter la tronche sur les pavés souillés de la Cours des Miracles, après s'être mangée en pleine pomme un panneau "Gértrude, les miches ragoûtantes", la Cistude Bottée suait comme un poney et frisait la crise d'asthme si ce n'est que ses cheveux quant à eux se faisaient la malle hors de son chignon si bien tressé auparavant. Elle ressemblait à un pigeon hystérique, là, avachie contre une pile de vieux fûts vides. A son grand malheur... Une course folle solitaire -car en fait il n'y avait eu poursuivants-, paumée dans les boyaux de la capitale, essoufflée comme un chameau assoiffé et le cul dans la merde... Non franchement à part ça, c'est une chouette journée.

Le palpitant calmé, la Blondasse pointa du nez au dessus des tonneaux par simple curiosité. Non parce que si elle s'était arrêtée à côté d'un clochard fada avec un chien hexapodes, voilà quoi z'avez compris. Non ? Bon, ok, elle lorgnait sans raison précise la scène qui se déroulait devant une porte close. Une envie de prose lui montait à la tête (cherchez pas, c'est juste pour le style). Une morveuse braillait de sucettes cochonnes, ou on n'sait ce que les esgourdes de la Cistude ont capté... En tout cas la scène était poilante, de quoi en défriser un mouton et se mettre des claques sur les jambes. Voyez, une refoulée de la société, le monstre des marais était carrément morte de rire parce qu'il en fallait de la sale trogne pour se faire jeter d'un bordel, si elle avait compris le fil conducteur de la conversation. Mais lorsque le son de la baffe qui s'écrase sur une joue retenti, l'Exquise Cistude ricana comme une damné, et pas très discrètement. Il en fallait très peu pour faire rire la gueuse, oui.

Enfin, le fou rire calmé la Cistude sortie de sa cachette en zieutant d'un air moqueur la gamine, avant de balancer une grande bourrade dans l'épaule de celle-ci. Pas de chichis pour la Blonde, la voilà qui tirait son menton vers le haut en prenant une mimique des plus supérieure alors qu'elle roulait des épaules en toisant la brune.

-Mais merde, t'as conscience que t'es une merde ? Admires l'artiste et prends en d'la graine mauviette.
Ceci étant dit, un petit coup de train sur la gamine sans lui laisser le plaisir de riposter, la Cistude s'engagea à la découverte de la nullité. Son poing frappa trois coups confiant sur la porte close et avec un rictus candide sur le minois, la blondasse disciplina sa tignasse derrière ses oreilles. Des yeux durs se dessinèrent derrière la trappe.
-Ouais, le mot de passe ?
-Bonjour, j'suis Cap'taine Cis...
-Mhmmm... on prend pas les clodos, dégagez !
-Mais je suis...
-J'ai dis de DEGAGER, on est pas l'Hostel Dieu !! Ici c'est un bordel respectable putain, j'dois vous l'dire combien d'fois par jour ?!

Pas le temps de prendre une voix langoureuse que la trappe se ferma aussi sec au nez de la Blonde désappointée. Là, ça craint.
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Griotte
La douleur diffusait une chaleur cuisante dans la joue de la jeune fille et se propageait jusque dans les tréfonds de son crane de piaf. Elle tâta doucement la pommette meurtrie, le contact de ses doigts frais sur sa peau brûlante la soulageant sensiblement. Le rustre n’y était pas allé de main morte. La bâtarde avait du mal à garder les yeux en face des trous après que son cerveau ait été si violement secoué.

Le regard vague était fixé sur le tas de boue s’esclaffant à en perdre haleine. La môme ne savait pas que la fange pouvait rire en produisant des sons aussi crissant. Un truc à vous broyer les tympans et à vous donner une migraine pas possible. Le sang se mit à battre à ses tempes. Elle ferma les paupières. Un coup à la tête peut-il vous faire perdre la raison ?


- La ferme ! Putain, la ferme !, grommela-t-elle en portant les mains à ses oreilles, comme si cela suffirait à faire taire les ricanements hystériques et à chasser la folie latente. Etrangement, les rires saccadés parurent se calmer. Un battement de cil lui révéla que le tas boueux s'était redressé. Il avançait maintenant dans sa direction. Les émeraudes se concentrèrent sur lui, qui s'avérait être en fait une "elle" couverte de loques vaseuses.

La morveuse ne broncha pas lorsque l'étrange apparition la bouscula. Elle se contenta de la dévisager avec des yeux ronds.


- Une merde, qui me traite de merde...

On aura tout vu ! Et en plus, ça veut lui donner des leçons.

Les sourcils se haussèrent. La Griotte croisa les bras sur sa maigre poitrine et observa la femme des marais passer à l’œuvre. Un sourire sceptique se vissa sur ses lèvres en la voyant frapper à la porte de la maison close. Si la bâtarde propre sur elle n’était pas parvenue à entrer dans l'établissement, comment une chose aussi visqueuse y parviendrait-elle ? En étant polie ? Ca n’avait pas l’air de fonctionner. La bouseuse se fit rembarrer aussi sec, déclenchant un ricanement moqueur. Au tour de la Blanc-Combaz de se fendre la poire, bien que la scène n’était pas aussi drôlesque que de voir une môme se prendre une grosse baffe dans la gueule.


- Laisse tomber. C'est un pecnot c'gars !
Petit doigt en l'air, elle se redressa droite comme un i et prit une voix de cul-pincé :
- C'est une maiiison respectâââble, ici... Et mon fion c'est du fromage ? On va lui en donner des "maisons respectables". Comme si ça allait nous empêcher d'entrer !

Et de s'approcher de la gueuse pour la saisir par ses loques et l'entrainer à sa suite en grommelant des choses incompréhensibles où il était question de "bordel", de "vengeance" et de "troufion".
Cistude
-Gros nul ! Chiure de moineau ! Abruti ! Brouillard toxique ! MÉCRÉAAAAANT !

Médusée. Cistude était réduite à l'état de méduse. Quelques tentacules électriques s'étaient redressées sur son crâne. Le ricanement grinçant de la morveuse sonnait comme un écho dans sa boîte à connerie, le "clodo" allait rester ancré un certain temps dans ses esgourdes divinement précieuses. Pourquoi qu'elle se marrait aussi l'autre, hein ? Un regard glacial jeté à la bâtarde tandis que, sauvant son dernier soupçon de dignité, la blondasse redressa ses épaules sans laisser paraître son apitoiement. Un "pfff" puant lâché à l'égard de la porte trop close à son goût, et une odeur de fromage gorgea la bise. Lourde de sous-entendus, la Cistude lorgna la gamine...
-T'as pété ou quoi ? Ça chlingue...
Ah oui, c'est qu'elle était en train de dire que son cul s'était du fromage. Tout s'expliquait, donc. Pour ça qu'elle braillait comme une brebis la mioche. Fromage, brebis... La Cistude se demanda si la môme ne débarquait pas d'un autre monde, ou si elle était complètement chèvre. 'Fin, à la Nymphe des marais, ça lui faisait quand même un peu marrer de découvrir une autre énergumène du genre timbré.
Mais soudainement tirée par ses vieilles loques crades, laissant quelques brins de puanteur sur place, la Blonde plaqua son oreille contre la bouche de la morveuse dans un style vraiment très discret. Les passants témoins de cette scène, ne se doutèrent, mais alors vraiment pas, qu'elles complotaient quelque chose d'affreux. Quel bordel ce troufion.

Machiavélique à souhait après quelques longues demi-heures de complot, l'après-midi n'en était même pas à son sommet car il fallait l'obscurité de la nuit pour que le plan soit clairement réalisable. Le genre de truc où personne ne devait soupçonner votre apparence, la chose fichtrement discrète, qui demandait un sens inouïe du silence et de la furtivité... C'était sur ça que les deux refoulées butaient. Nan parce que vous avez vu leur gueule, dans le domaine de l'anonymat et du passe-partout z'étaient pas des légendes. Une idée lumineuse traversa alors l'esprit de la Blonde, et elle s'exclama, surprise de son intelligence :


-J'suis un génie ! R'gardes, on a qu'à s'faire des peintures comme les tribus vagabondes qui dansent 'vec des grelots aux pompes, tu sais comme ça on sait pas qu'c'est nous ? Puis, franchement ça peut être très terrifiant pour nos ennemis. Tu vois hein ?

Pas peu fière, la dégueulasse empoigna le bras de sa compère et la trimbala jusqu'à l'arrière du bordel. Petite rue fréquentée par quelques chiens galeux et chats manchots, où gisaient lamentablement des lambeaux de frusques cramées aux petits bois. Sans minauderies Cistude plongea sa main dans les cendres sous les yeux perplexes de Griotte, puis brandit vaillamment un charbon. Enfin c'était censé l'être, l'objet ressemblait plus à une vieille crotte séchée. La blondasse testa en première sur son avant-bras, mais ne reçut malheureusement aucun résultat : vous avez déjà vu une crotte sèche marquer ? Non. Sceptique, son nez se plissa.

-Mhm... Il nous faudrait de la boue. Et n'me r'luque pas comme ça, j'te sens v'nir. Tu m'touches à mes loques vaseuses, j't'utilise en guise de serpillère.
Attends.


C'était sans compter sur une des fenêtre de la maison close qui venait de s'ouvrir d'où une gerbe de mélange odorant et vraiment infect s'écrasa à quelques mètres des bottes des deux réprimées. Agréable...
-Toi la première...
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Griotte
On peut vraiment pas utiliser tes loques ?

L’idée de se barbouiller le visage avec la crasse qui dégoulinait des frusques de la gueuse ne l’enchantait gère, mais au moins la morveuse ne savait pas où les vieilles fripes nauséabondes avaient trainé, ce qui leur donnait un sérieux avantage sur la mélasse brunâtre s’étalant à leurs pieds, dont la provenance gastrique ne faisait aucun doute.

L’ignorance laissait la place à un flou artistique qui permettait à la bâtarde de se rassurer un peu en se disant que la blondasse s’était peut-être baignée dans un chaudron de boudin noir, assaisonné aux ails et fines herbes – mais surtout à l’ail, aux vues de l’odeur qu’elle dégageait – et que la cuisson avait du tourner au vinaigre, d’où les machins-choses visqueuses qui s’écrasaient au sol au compte gouttes.

Ces faux espoirs culinaires rendaient les défroques marécageuses un peu – mais alors vraiment qu’un peu – moins dégueulasses que le tas répugnant sur lequel la gueuse vaseuses lorgnait, mais les dents qu’elle montra et le grognement sourd qu’elle émit en réponse à la demande de la môme la dissuada d’insister.


Bon, bon… très bien…

Pour le coup, son envie de vengeance avait un peu perdu de son élan. Un peu plus et elle se retrouverait au point mort. La morveuse était-elle assez en rogne contre le gardien du bordel pour en venir à se tartiner du crottin frai en guise de fond de teint ? Pas vraiment.

Et pourquoi moi en première ? C’est ton idée ! Toi d’abord…

Si la nymphe des marais le faisait, elle le ferait, histoire de ne pas passer pour une mauviette, mais en voyant la gueule de la gueuse vaseuse, c’était un pari risqué ! Se peinturlurer de chiure ne devrait pas la déranger.
Cistude
La blondasse riposta aux attaques spirituelles de la bâtarde en grognant tel un clébard galeux, en tout cas elle en avait déjà la tronche. Vu la gueule des chicots qui trônaient derrière ses lèvres, on ne s'étonna pas que l'envie de toucher les loques du Monstre des Marais passa à l'autre timbrée. Déjà que la Blonde disposait d'un espace vital suffisant grâce à l'odeur de putois parfumé à l'ail qu'elle dégageait, il fallait vraiment être tordu pour fréquenter de si près notre énergumène. Pas besoin de se foutre un gilet jaune fluo fashion sur le dos que la Cistude se faisait repérer rien qu'à la senteur de ses loques. J'dis bien de ses fringues, parce que son corps en lui même était un modèle d'hygiène. Enfin sauf les parties en contact avec ses loques, c'est à dire toutes.

En tout cas l'idée de rajouter une couche de crasse sur son visage ne lui déplaisait pas vraiment, déjà de un les moustiques allaient ainsi voir ailleurs, de deux elle n'allait pas laisser tout ce petit monde biologique choir sur des dalles malpropres. Faisons honneur à dame nature ! Les pauvres orphelins, esseulés dans leur forteresse de solitude, abandonnés lâchement de leur cocon gastrique... Non et non, on se refuse tous à laisser ça tout seul. Et puis la couleur marron portait si bien au teint de la Cistude, bientôt elle pourrait se faire passer pour une maure. Quoi qu'elle n'avait pas l'envie de se faire butter. Bref, question d'honneur et de politesse, la Blonde préférait laisser Griotte se tartiner. Une sorte de test d'aptitudes, si la brune méritait de traîner avec la nymphe marécageuse.


-Si tu l'fais pas j'te casse la gueule ! Alors magne toi l'cul d'te maquiller !

Ça c'est fait, l'ultimatum. Manquerait plus qu'elles se battent pour savoir qui la première se teindrait la face et de faire l'assaut la trogne complètement amochée. Pour sûr que cette fois personne ne pourra les reconnaître... On y voit tout de même un infime avantage, les blessures les bosses et le sang ça fait grave flipper les putains et c'est sans s'opposer qu'elles ouvriront leurs caisses aux deux endives. Ou ça les excitent. Bref ça serait con. Donc, voyant que la brune ne bougeait pas d'un pouce et qu'elle semblait déterminée comme une mule à ne pas faire d'effort, l'air de la Blonde s'assombrit. Et ça, c'était vraiment mauvais signe.
-Toi d'abord !
-Non, toi d'abord !
-Mais non merde, toi !
-Va t'faire ! Toi d'abord !

C'est qu'elle ripostait en plus la bougre ! Agacée, cette fois-ci la Cistude allait se mettre à l'œuvre : empoignant l'épaule de la gamine, c'est avec une force d'otarie que la blondasse poussa la maraude dans la merde. C'est donc de force qu'elles se maquilleront.
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Griotte
Une otarie qui se jette sur une brindille, ça donne à peu de choses près, une morveuse écrabouillée dans la mélasse, vociférant à pleins poumons en essayant de garder la tête assez haute pour ne pas grailler malencontreusement de cette horrible substance brunâtre dans laquelle elle était vautrée. Elle se démenait comme un beau diable pour se dégager du tas visqueux pesant sur elle de tout son poids. Les coups de pieds et de poings pleuvaient à gogo, éclaboussant encore plus les deux bagarreuses. Bien plus tripant que le combat dans la boue, le combat dans la… aheum, je m’égare !

C’est finalement vidées de leur force et maculées de la tête aux pieds qu’elles finirent par se dépêtrer l’une de l’autre. A bout de souffle, la bâtarde se traina jusqu’au mur de la maison close, contre lequel elle s’adossa. Assise à même le sol, elle ne se souciait plus gère de la crasse qui le recouvrait. De toute façon, le mal était fait.


- T’es vraiment dégueu’, sale peste !

Œil torve en direction de la marécageuse. Elle lui castagnerait bien sa face de… de merdeuse ! Elle en avait de partout ! Le visage s’était fait buriné. A la vue des cloques à la consistance douteuses qui recouvraient sa tronche de bouseuse, la morveuse ne put s’empêcher d’éclater de rire.

- P’tain ! Si seulement tu pouvais voir ta gueule ! Muahaha ! T’as l’air trop conne !
- Parc’ tu crois qu’t’as l’air mieux, grognasse ?


Plissant le nez, Griotte passa une main crasseuse sur son visage, tentant vainement de le nettoyer avant d’attraper une mèche de cheveux dégoulinante et de l’essorer.

- J’avoue qu’on est dans d'sales draps, toutes les deux.

Se relevant enfin, elle tendit une main en direction de la nymphe des marais pour l'aider à en faire de même.

- On passe à l'attaque ?
Cistude
La Blonde leva son index tandis qu'elle vacillait sur place et que ses yeux roulaient dans leurs orbites. Nous ne nous attarderons pas sur son état hygiénique et physique, je vous laisse imaginer la chose.
-STOP ! On arrête d'se battre... !
Un profond soupir de fatigue franchit ses lèvres et la Cistude passa sa main sur ses paupières pour en dégager la mélasse brunâtre. Elle dût clignoter plusieurs fois des cils pour retrouver une vue claire, des particules de déjections s'étant invitées dans ses yeux au fil de la bagarre. Et dans sa bouche, mais ça c'est le problème de ses papilles gustatives. Il devait aussi lui manquer une touffe de cheveux sur le crâne, mais tant pis la blondasse était maintenant brune intense. On est plus à ça près... Et comme venait de ricaner la Cerise, la Cistude devait avoir l'air vraiment conne. Pour changer.

-Parc’ tu crois qu’t’as l’air mieux, grognasse ? vociféra la Tortue en lui lançant un regard digne d'un fusil à pompe.
La Blonde se laissa glisser au côté de sa comparse en bougonnant, ne se souciant guère qu'elle venait de s'assoir dans une flaque douteuse. Elle lorgna sa voisine qui se dépêtrait avec une mèche de cheveux dégoulinant de crasse, posa son regard sur le visage brun de Griotte puis tendit un index tout aussi sale.

-Bouges pas morveuse, j'vais t'arranger ça.
Euh ne croyez pas qu'un élan d'attention venait de traverser l'esprit de la blondasse, loin de là, ni soupçon maternel ni affection. C'était que tout simplement leurs peintures de guerres étant un peu fades pour deux originaux comme elles, et la blondasse gribouilla furtivement quelques petits dessins de guerre sur les joues de la Bâtarde : un espèce de petit lapin handicapé, un rond carré -une tortue- et une croix. Sur ses joues, les siennes hein, elle tenta de dessiner quelques formes occultes dont personne ne saura reconnaître l'origine. Tribales.

-C'bon, j'ai tout préparé au poil de cul !

Ceci étant dit, la Blonde empoigna la main tendue et, se redressant avec une dignité rare, elle avisa la fenêtre au dessus de leurs têtes. Des miasmes douteux se dégageaient de la Maison et un peu moins enchantée la Nymphe des Marais lança un regard perplexe à sa comparse en baissant d'un ton :
On est pas des écureuils pour monter tout là haut ! Fais moi la courte !
Le monstre des marais, aussi gracieuse qu'un élan tétraplégique et légère qu'une pomme de pin obèse, s'accrocha à la gouttière qui longeait le mur jusqu'au toit alors que sa botte dégueulasse s'appuyait sur les mains de Griotte.

-Un... deux... trois ! GRAOUUUUU !
Un cri sortit de ses tripes l'aida à se propulser vers l'infini et l'au delà et le séant de la Cistude gigota de droite à gauche pour donner de l'élan, p't'être que si elle lâchait un gaz à la tronche de sa collègue elle s'envolerait de plus belle... Agrippant à pleine main la gouttière, la Tortue aquatique longea tant bien que mal le mur, appuyant ses pieds contre la paroi pour ne pas se casser la gueule. D'en bas, Griotte devait bien se fendre la poire.
-Au lieu d'ricanner monte abrutie !

C'était l'ascension de l'Everest, on est pas à accrobranche les gars ! La merde sur ses mains lui rendaient les prises plus difficiles, elle glissait... De justesse elle se rattrapa au rebord de la fenêtre, car la distance de la première ouverture jusqu'au sol ne mesurait pas plus de deux mètres et demi, mais bon hein c'est quand même vachement haut pour une andouille... Son pied gauche glissa sur le mur, et comme un vulgaire soutif qu'on étend, la blondasse pendouillait contre la façade en brassant de l'air avec ses jambes.

-J'tiens plus en l'air putain, viens m'aider ! J'tombe, j'vais tomber ! Merde !
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Griotte
Oooh mon Dieeeeu ! Mais quelle horreur ! La vie de la femme des marais ne tenait plus qu'à un petit doigt. Allait-elle s'écraser sur les pavés comme une bouse tombée du trou du - eeeeuh bref... - ou bien ses appels au secours seraient-ils entendus par Griotte, la super zéro-in de cette histoire ? Vous saurez tout après une courte page de publicité. Restez avec nous les loulous !

[Note informative à l’attention des lecteurs : la scène qui va suivre comporte des prises de risque d'une dangerosité extrême. Nous déconseillons les moins de 5 ans de lire ce post ! Veuillez ne pas essayer de reproduire chez vous les cascades de Cistude. Elles sont exécutées par une professionnelle – aheum - La prise de risque est donc nulle – mais comme elle est blonde, nous ne pouvons garantir de rien - Aucun rebord de fenêtre n'a été abîmé durant le tournage de ce RP.]

Merci d'avoir patienté avec nous. Il est vrai que le suspense est à son comble. Ca vaut bien un arrêt sur image et un petit effet dramatique. Zooouiiiiiiip ! La scène passe au ralenti. Ô temps, suspend ton vol ! Et vous, heures propice, suspendez votre cours. Laissez-nous savourer les rapides délices des plus... mince ! Je crois que je fais du hors sujet. (1)

La gueuse faisait donc tâche sur le mur. Suspendue au rebord de la fenêtre, ses pieds gigotaient à une hauteur de trois pommes - quatre à tout casser - sous les yeux dépités de sa complice. Il est vrai que la blondasse était dans une situation à hauts risques. Elle risquait de s'étirer une phalange en restant ainsi accrochée, ou piiiire ! Elle pourrait se froisser un orteil en se réceptionnant sur le sol, qu'elle frôlait presque du bout des pieds. Et pourtant, la femme des marais paniquait comme si elle risquait d’y laisser sa vie. C'était d'un ridicule !

La bâtarde hésita un instant entre se fendre la poire ou lui venir en aide. Et puis finalement, crotte ! Ses émeraudes se levèrent au ciel, chose qu'elles n'auraient pas du faire… Bonjour la vue sur les dessous inexistants de la Cistude. Vision d'horreur qui la fit s'écarter de plusieurs pas en pestant des :
- Mais c'est déééégueulaaaasse ! - Quelle clampine ! On va jamais y arriver comme ça !

S'éloignant un peu plus dans la ruelle étroite, elle finit par s'arrêter devant des tonneaux debout, trônant à coté d'une porte de service. Surement celle de la taverne voisine.

- Génial ! On est sauvées !

Elles allaient pouvoir grimper sur un tonneau pour atteindre la fenêtre du bordel. Suffisait de le rouler jusque sous le cadrant et le tour était joué. Pas besoin de faire son intéressante comme la Cistude !

- AAAAOUTCH !

Ca c'est l'exclamation que poussa la morveuse après avoir essayé de faire tomber le tonneau vide en lui donnant un coup de pied. Note pour soi-même : toujours s'assurer que le tonneau est bien vide avant de le frapper. Chose que la môme prit soin de faire avec ses voisins avant d'en trouver un plus léger que les autres, qu'elle parvint à pousser jusqu'à la fenêtre à laquelle la gueuse tétanisée d'angoisse était toujours suspendue.

Ignorant les appels à l'aide de la bouseuse, Griotte grimpa sur le tonneau et se hissa sur le rebord de la fenêtre en écrasant les deux phalanges qui retenaient encore la Cistude dans le vide.



(1) Le Lac - Alponse de Lamartine
Cistude
-Connasse, mais dégage ! Aîe ! Saloperie !

La Sirène des Marais poussa des grognements dignes d'un grizzli enrhumé, sa voix non pas cette fois, n'était céleste et douce comme de la cristalline de roche. Mais elle gardera tout de même l'affixe de Sirène des Marais jusqu'à la fin de ce récit car, disons le franchement, ce sobriquet lui allait comme un gant -ou une botte dans le cas présent-. Elle serra donc la mâchoire et les fesses pour ne pas lâcher prise, et put se hisser de justesse sur le rebord de la fenêtre à l'aide des tonneaux judicieusement disposés contre la paroi. Évidemment, Cistude n'y aurait jamais pensée, la chose était bien trop complexe. La vue des tripes étalées sur les pavés sales de la Cours des Miracles fut donc épargnée à la Bâtarde. Et même si la distance fenêtre-sol n'était que de quelques pieds de nains, la Cistude poussa un soupir de soulagement. Avant de lorgner à travers la fenêtre close, la Blondasse jeta un regard noir à Griotte : elle lui avait fait mal, et la Blonde lui en voudra pendant les trois prochaines minutes qui suivirent cette scène.

La fenêtre semblait donner sur une chambre plutôt sobre, sans fanfreluches extraordinaires ni couleurs criardes, ce qui étonna d'ailleurs la Cistude. Une masse sombre était étalée sur le lit, semblable à celui d'un traversin en travers la paillasse. Peu de bruits. La Blonde ne put décerner rien d'autres, car la fenêtre était aussi close que sale. Et elle ne se risquera pas à frotter la vitre avec ses loques hein. Z'étaient bien trop précieuses et à point dans le domaine de la crasse. Bref, nous vous passerons les détails.


-J'ai compris, j'y vais la première... Tsss. Trouillarde...

La Sirène des Marais plaqua son nez contre la vitre pour vérifier une dernière fois si personne ne se dissimulait derrière. Sait-on jamais, c'était souvent dans ce genre d'histoire qu'un personnage incongru surgissait de derrière une vitre poussiéreuse, vous laissant aussi blême que la merde d'un crémier. Très flippant. Ne trouvant donc pas de loquet pour ouvrir en douceur le passage, d'ailleurs ce mot était encore étranger à la Nymphe marécageuse car douceur signifiait souvent dans son langage courant douleur, la Blonde frappa un coup sec dans la fenêtre à l'aide de son coude. Un deuxième coup lancé avec violence suffit à la vitre pour céder, et des éclats de vitres volèrent en un éclat sur les deux gueuses. La Blondasse hurla pour le fun, et pénétra dans la chambre en évitant les brisures.

Mais quelque chose d'inattendue, de foutrement obscène troubla le tableau de la chambre de putains si bucoliques.
A l'intention des lecteurs, si par malheur un mineur venait à lire ses prochaines lignes nous nous refusons la responsabilité de votre traumatisme. C'est exagéré oui, mais utile. Des yeux vides, ou plutôt surpris, transperçaient ceux de Cistude aussi surprise que lui. Lui, c'était cette masse informe avachie sur le lit, vous vous souvenez ? Un homme d'âge moyen, une tête de piaf, fin comme un ver, et pourtant aussi nu que cet invertébré. Pas de putains à l'horizon, rien, que dalle sauf la Cistude aussi blanche que de la cocaïne, le regard rivé sur la chose pointée en l'air telle une poussée d'intelligence soudaine, d'illumination. Mais ce n'est pas un doigt, bien plus gros qu'un doigt. D'une voix tremblante, grave, la Cistude chuchota :

-Griotte, il pointe un truc vers nous...
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Griotte
Il pointait un truc vers elles ? Comme si ça allait aider la bâtarde à savoir ce qu'il se passait sous les yeux de la gueuse. Elle ne voyait strictement rien à la scène qui se jouait dans la chambre. Faut dire que sa complice était plantée devant la fenêtre et lui bloquait le passage, en plus de lui obstruer la vue. Le truc super pratique, surtout quand on est dans une position aussi confortable que de se tenir en équilibre tant bien que mal sur le rebord d'une fenêtre au verre brisé et bien tranchant.

- Un truc dans l'genre dangereux ?

Si c'était une arme, il était encore temps de faire demi-tour. La môme voulait bien être courageuse, mais pas question de lui demander d'être téméraire en prime. Faut pas abuser !

- Vas-y pousse-toi là ! J'vois rien.

La morveuse bouscula la blondasse sans ménagement, la propulsant au milieu de la pièce d'un coup de botte bien placé. Oeillade suspecte parcourant rapidement les lieux pour évaluer le niveau de leur prise de risque. Pas grand chose d'alarmant aux yeux de la bâtarde, ayant passé son enfance aux cotés de sa catin de mère. Juste un peu étrange que le gaillard soit dans tous ses états alors qu'il était seul. Pour éveiller autant de passion, devait bien y avoir une gigolette ou deux dans les parages. Et puis, il ne pouvait pas s'être ligoté lui-même au lit. Ni baillonné d'ailleurs. On l'avait forcement aidé...

- Fait gaffe ! Y doit pas être seul.

La môme porta la main à sa botte gauche et en sortit une petite dague. Arme à la main, elle se glissa dans la pièce en restant sur le qui-vive. S'il y avait une puterelle dans le coin, elle s'était planquée. Rien ne garantissait qu'elle serait inoffensive comme son client, en bien mauvaise posture.

- R'garde sous l'lit. J'regarde dans l'armoire.

Il n'y avait pas trente-six-mille endroits où ce cacher en ce lieu. L'une des deux chieuses tomberait forcement sur la donzelle, mais encore faudrait-il que la Griotte ne soit pas obligée de faire tout elle-même !

- Mais bouge ton fion, merde !

La gueuse marécageuse était-elle juste capable de rester tétanisée face au moindre évènement inattendu ? Bah elles étaient pas sorties du bordel, moi j'vous l'dis !
Cistude
-Mais...

La Blonde manqua de se prendre les pieds dans le tapis. Elle se tourna en se redressant avec dignité devant le mâle qui tentait avec difficulté de sortir le moindre bruit d'appel au secours. Le Monstre des Marais éprouvait quelques problèmes à contrôler le vagabondage de son regard : il pointait vraiment quelque chose vers elles, et s'en était terrifiant. Non mais ne rigolez pas, la pauvre, elle qui avait plutôt l'habitude que les taureaux débandent lorsqu'elle se pointait... Là, c'était une situation inédite. Que faire ? Cistude étira un sourire.

Non Cistude, n'y pense même pas.
...
J'ai dis non.
...
Cistude...
...
Cistude !!
...
Mais merde, NON, t'as compris ?
...
On ne viole pas les gens sans raison !
...
La ferme, y'a vraiment pas de raison pour qu'tu l'fasses.

- Mais bouge ton fion, merde !
-Mhmm ? Euh oui...

Ses pensées impures s'évaporèrent dans le néant de sa folie et sans quitter du regard l'homme, sauce betterave de honte devant cette intrusion cocasse, la Blonde s'arma d'un pot de chambre récemment vidé en guise d'arme. Elle se pencha au dessus de lui en conservant un rictus sinistre :

-S'cusez moi m'sire, mais pour la suite des évènements il serait important que vous rangiez votre... engin. Et d'arrêter d'gigoter, ça va m'compliquer la tâche. J'fais ça pour vot' bien hein... Il serait malséant qu'vous ne préveniez tout l'bordel de not' visite.
Elle lui claqua un clin d'œil malicieux en levant le pot de chambre providentiel au dessus de sa tête.
-N'hurlez pas, merci.
La Cistude laissa tomber le pot de chambre sur le crâne du brun qui s'évanouit en un gargouillis de gorge lugubre. C'est foutrement solide ce vase de nuit remarqua t-elle. Et avant de se pencher sous le lit, la blondasse recouvra le corps inerte d'un drap. En se tapant les mains de fierté, la tête haute, la Cistude se tourna vers sa collègue :

-Y'a que dalle ici, l'périmètre est sécurisé.
_________________
Griotte
Mode sécurisation du territoire activé. La bâtarde tendit l'oreille et fit signe à sa complice de parler un peu moins fort. Un bruit suspect émanant de l'armoire venait d'attirer l'attention de la morveuse. On aurait dit comme un choc sourd, légèrement étouffé. Peut-être avait-il été atténué par les vêtements et les linges de literies qui devaient s'empiler dans le placard ? Il fallait tirer ça au clair !

La môme tourna le dos à la blondasse et la laissa aux prises avec l'homme en fâcheuse posture. Se dirigeant vers le meuble massif, elle chercha des yeux un objet qui pourrait lui servir de bouclier au cas ou une catin en furie lui sauterait au cou lorsqu'elle ouvrirait la porte de l'armoire.


- Mais y a rien pour s'défendre ici ou quoi ?

Ah, si ! Sur la table il y avait un plateau sur lequel reposait une cruche de vin et deux godets. A défaut de trouver mieux, ça ferait l'affaire ! Un petit verre avalé cul sec pour se donner du courage, et la gamine passa à l'action.

Plantée à coté de l'armoire, elle posa une main sur la poignée du meuble, l'autre tenant le plateau devant elle pour se protéger le visage. Elle s'apprêtait à ouvrir lorsqu'un nouveau choc se fit entendre et ébranla légèrement le placard. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Evidemment, il fallait que ce soit elle qui dégotte l'endroit où se planquait la puterelle. Faudra qu'elle songe à réclamer une prime de risque au près de la gueuse.

Aller ! On compte jusqu'à trois et on ouvre la porte.!


- Un... deux... deux et demi... deux trois quart... deux...
- Dis Cistude, tu veux pas v'nir viendre ? Y a un truc là-dans...

Chochotte ? Même pas ! C'est juste qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit la seule à prendre des risques !
Cistude
La Blonde inspecta sous toutes les coutures le vase de nuit, au cas où un piège mystique s'y serait glissé, tels les tombeaux des vieux Roy des pays aux maisons pointues. Pourquoi ici, tout était appel aux choses pointues ? Sacrément étrange, pensa la blondasse en étirant une moue perplexe. Elle haussa les épaules et une fois le vase examiné, la Cistude le posa gentiment sur la table de nuit en jetant un regard oblique au corps recouvert. Des tâches de sang perlaient sur le drap blanc qui n'était pas très propre à la base. Elle se demanda si l'homme était mort mais ne s'attarda pas sur son interrogation car on entendait les genoux de Griotte jouaient des castagnettes. Et ça lui dérangeaient le ciboulot. Sifflant entre ses dents, la Vagabonde lui lança une œillade lourde :

-Bon Dieu, t'peux pas faire moins d'bruit ?! On dirait un polio qui essaye d'faire la vaisselle !

Ceci étant dit la Cistude tourna le dos et entreprit de fouiller minutieusement le petit tiroir de la table de chevet. Autant en profiter pour s'en mettre pleins les fouilles, hein. Mais à son grand désarrois, elle n'y pêcha que quelques malheureuses lanières de cuirs brunes enroulées de façon "réglisse". Un sourcil se haussa tandis qu'une des lanières se déroula jusqu'aux pieds de la Cistude. Le cuir était abimé. Bizarre, bizarre. Ne sachant pas vraiment quoi en faire, la Blondasse se noua une lanière de cuir autour du crâne à la ninja et fourra la seconde dans sa poche. Elle pourra toujours s'en servir pour esclavager la Bâtarde, qui semblait éprouver quelques difficultés à faire preuve de vaillance. Levant les yeux au plafond d'un air dépité, la Gueuse s'approcha de Griotte en lui arrachant le plateau des mains. Cistude tenta de cacher l'expression de fierté qui s'était dessinée sur son visage : elle était définitivement indispensable.

-P'tain, t'peux vraiment pas t'demmerder 'vec tes deux mains ! Pousses toi d'là qu'j'm'y mette !
La Blonde toisa d'un air méfiant l'Armoire d'où des bruits douteux s'en dégageaient. De tout son charisme, de sa férocité, de son animosité bref, elle se redressa en prenant une de ces face qui exprime à la fois la confiance en soi et l'envie d'aller se cacher dans un puits...
-Prends en d'la graine. Moi, je me ris du danger. Après je cherche un trou pour m'cacher.
Elle lança un regard inquiétant à Griotte en prenant une grande inspiration. Elle devait se montrer héroïque. Le plateau dans une main, la Cistude poussa aussitôt un cri de guerre tandis que de la dextre elle tournait la poignée de l'armoire. En hurlant de peur, ne cherchant pas à comprendre l'origine des bruits -ne voulant surtout pas savoir non plus, ça fait trop peur-, la Blondasse prit toutes ses précautions en frappant aléatoirement devant elle. Il lui sembla tout de même qu'elle cognait une masse molle qui s'égosillait en retour, ce qui augmenta ses cris hystériques :
-ZOUGOUUULOULOUUUU UUU !!
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Griotte
La blondasse lui avait piqué son plateau-bouclier ! Elle se faisait pas chier, l'autre ! Puisque c'est ainsi, c'est la gueuse elle même qui lui servira de protection contre la terrible catin tortureuse d'hommes qui devait se planquer dans l'armoire et ne manquerait pas de se jeter sur ses deux assaillantes, toutes jarretières cloutées dehors ! Fallait prendre garde à ne pas se faire empaler par un bustier pointu, façon Madone Aïe. La mère de Griotte l'avait souvent mise en garde contre les cas de putains violentes, aux pratiques des plus barbares, qu'il aurait mieux fallu faire interner comme cobaye à l'Hostel Dieu, plutôt que de les laisser continuer à exercer. Mais que voulez-vous ? C'était pas rentable pour les maquerelles, qui y gagnaient plus à dissimuler de temps en temps un cadavre dans leur composte, plutôt que de perdre une de leurs filles, aussi folles soient-elles.

Les anciennes mises en garde faisant leur petit effet, la morveuse se colla au dos de Cistude et retint son souffle lorsque sa comparse ouvrit en grand la porte de l'armoire. Une chose molle s'écrasa au sol. La gueuse se mit à crier d'effroi en agitant frénétiquement le plateau dans tous les sens, collant plus de coups à la bâtarde qu'à la chose inerte qui gisait au sol. Griotte essaya de se protéger comme elle le pouvait en s'égosillant à son tour :


Aaaah ! Tu m'fais maaal ! Arrêtes ! Mais arrêêêêêtes ! C'est qu'un putain d'oreiller à la con ! Arrête, bordel ! Mais arrête !

Le temps que la blondasse comprenne qu'elles ne couraient aucun danger, Griotte avait les bras complètement endoloris et la tête sur le point d'exploser. Lorsque les coups s'arrêtèrent enfin, son poing alla à la rencontre de la joue crasseuse de la gueuse, sur laquelle il s'écrasa avec un manque de douceur certain. Juste retour des choses.

Non mais ça va pas la tête ! 'spère de tarée d'la cerv...
OOOooh oooOOuiii ! EncoOOOre ! EncoOOOre !


Interrompue par les cris et gémissements provenant de la chambre mitoyenne, la môme resta un instant stupéfaite devant le mur commun aux deux pièces, qui tremblait sous les assauts et la fougue des amants d'à coté, au point d'en faire frémir l'armoire aux portes ouvertes.

Non mais OH ! MOINS FORTS ! On s'entend plus râler !

Et de tambourriner sur le mur en hurlant à qui mieux mieux pour essayer de faire concurrence à leurs voisins. Pour une mission en toute discrétion, c'est raté !
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