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[RP Clos] Classé X

Cistude
Aïe. Finalement ce n'était pas la masse de plume qui lui faisait le plus mal et peur, mais le poing qui était venu à la rencontre de sa joue. Comment avait-elle osé ? La Blonde resta un instant immobile, méditant au geste, puis lâcha le plateau de fer au sol dans un grand fracas. Elle plissa le bout du nez. Un oreiller. La chose si effrayante qui se dissimulait dans l'armoire était un oreiller. Logique. Ce devait être la première fois que la Cistude voyait un homme émoustillé devant un oreiller. Déjà qu'elle ne se trouvait face à ce genre de situation que très rarement -j'ai pas déjà dit que même les taureaux débandés devant la Tortue ?-, là, elle était drôlement surprise. Même un oreiller avait plus de chance de mettre un homme dans tous ses états qu'elle. La vie possédait bien des mystères. La Blonde lorgna l'oreiller, cherchant à percer ses armes de séduction. Il fallait l'examiner plus profondément.

Des complaintes l'interrompirent dans sa contemplation. Quels étaient encore ses monstres qui s'abandonnaient au plaisir du coussin ? Foutre Dieu, quel bordel étrange. Zétaient pas venues pour ouïr de telles choses ignobles ! Subitement la Blondasse redressa la tête en empoignant le coussin au sol, puis se dirigea vers Griotte qui tambourinait le mur comme une dégénérée d'Anjou. Cette bâtarde avait définitivement sa propre perception de la discrétion. Dépitée au plus haut point, la Cistude abattit l'oreiller sur la tête de la brune, sifflant entre ses dents :

-C'pas un peu fini ce raffut ? Tu vas nous faire repérer 'vec tes conneries ! Non mais comment j'ai pu m'acoquiner 'vec toi, bordel ! Fouille la chambre ! On p'rait p't'être trouver des trucs intéressants...
Tournant les talons, la Blonde fourra tant bien que mal l'oreiller sous sa chemise. Elle ressemblait à une obèse mais au moins, s'il s'avérait qu'elles se fassent attaquer par une catin en furie, la Cistude aurait son air-bag.

Un regard large balaya la chambre. Une petite commode nichée dans un coin de la pièce tentait de survivre sous tous les objets disposés dessus. Un sourire sinistre illumina le visage de Cistude et elle s'y dirigea. S'approchant de plus près, elle ne remarqua pas grands choses d'intéressants. Des parchemins aux dessins suspects représentant les
Gueux du stade et des hommes et femmes dans des positions défiant les limites de la souplesse. Un petit miroir sale et un peigne furent engloutis par les poches de la Tortue, et en poussant un petit cri significatif, elle se saisit d'un flacon en verre. Celui-ci dégageait une odeur capiteuse quoi que agréable, et elle le porta à son nez. Un petit paradis dans ses narines. Généreusement, la Blonde se vida le liquide parfumé sur elle, insistant sur toutes les parties puantes.
-Hé viens voir ! Y'a pleins d'trucs marrant ici ! J'sens bon, heeeeeeein ?
Le sourcil arqué, la Blonde se demanda à quoi pouvait bien servir tous ses pots colorés.
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Griotte
Et POUF ! L'oreiller s'abattit sur la caboche de la morveuse, étouffant au passage les braillements qu'elle poussait. Vrai qu'à la base elles étaient censées se faire discrètes, alors silence se fit... temporaire. D'ailleurs, il était étonnant que personne ne soit encore venu les déloger de la piaule qu'elles avaient prise d'assaut. Les us et coutumes de cette maison des plaisirs étaient-ils si étranges que des égosillements et vociférations sonores n'étonnaient plus la maquerelle et ses filles ? Toujours est-il, que ça faisait bien les affaires des deux chieuses, qui se retrouvaient bien tranquilles pour commettre leur petit méfait. Restait à savoir lequel ? Devait bien y avoir quelques machins à voler...

La môme observa l'armoire avec une attention un peu plus poussée. Fallait pas espérer y trouver des robes portant la griffe de l'Atelier des Doigts d'Or, mais il y avait peut-être des choses intéressantes à y dénicher. Sans perdre de temps, Griotte se mit à fureter parmi les froufrous et les chaisnes de nuit, envoyant valser le linge de l'autre coté de la pièce, en espérant trouver un je-ne-sais-quoi d'un peu plus précieux, qui aurait pu être caché sous les plis et les replis des tissus légers.


Nan mais j'rêve. Y a rien ! Que dalle. Même pas un pot d'graisse ou d'l'herbe à fumer.

Non, la bâtarde n'est pas une jeune-qui. L'intérêt qu'elle porte au bonheur artificiel a pour seul ambition de se faire lucratif. Revendre du rêve était un bon filon à exploiter pour se faire de l'argent facile - à condition de ne pas se faire défoncer la gueule par un camé en manque ! - La vieille Tata Sadnezz l'avait aussi compris.

Va pas aller loin 'vec ça...

Et de brandir un jupon défraichi en se tournant vers la blondasse qui essayait d'attirer son attention. Apparemment, elle avait fait une meilleure pioche. Intriguée, la morveuse s'approcha en piétinant le linge qui trainait au sol, tout en essayant d'enfiler le jupon en le faisant passer par sa tête. Tirant sur le vêtement pour le faire glisser jusque sur ses hanches étroites, elle s'arrêta à coté de sa comparse et plissa le nez en sentant l'odeur qui planait autour d'elle.

P'tain tu loufes ! T'as vidé tout l'pot ou quoi ? T'en as mis beaucoup trop, ça fouette !

Sans parler du mélange odieux des odeurs. Le parfum de crottin frai associé à de l'eau de rose, c'était vraiment pas terrible.
S'écartant d'un pas pour préserver son nez, la gamine pointa du doigt les pots dont parlait la gueuse.


C'est d'la beauté en poudre. L'truc qu'les nobliotes ou les garces s'tartinent sur la gueule. On d'vrait en tirer un bon prix, 'vec un peu d'chance. Prends tout !

Et de se détourner pour commencer à enfiler le premier vêtement qui lui tomba sous la main. Pour transporter toute une garde-robe, rien de tel que d'appliquer la technique des mutli-couches. Ca permettait d'avoir les mains libres pour piquer d'autres trucs.

Moi j'm'occupe des fringues. Si on brade tout on d'vrait avoir une belle somme qu'même.

De quoi s'payer une bonne bouffe, une nuit supplémentaire à l'auberge, ou un passage au bain public, tiens ! Ce serait pas de trop.
Cistude
Intriguée, la Blonde tournoyait les pots colorés entre ses doigts, y portant son nez pour en apprécier l'odeur. Elle éternua généreusement sur la poudre blanche qui valsa dans les airs, et atterrit délicatement sur le visage crotté de la Cistude. Son regard dériva sur la Bâtarde empêtrée de tissus à fanfreluche, chose que la gueuse n'avait vu que rarement sur les dames de bonnes familles -ou catins, si nous restons dans le contexte- et en ignorant son sarcasme à propos de sa nouvelle douce senteur boisée, la Sirène des Marais enfourna à la va-vite les pots de maquillages dans son décolleté. Elle s'approcha de Griotte qui se baissait pour enfiler les couches et l'empoigna par la chemise pour la redresser, secouant comme un prunier. Son haleine décomposée caressa les narines de la brune, alors que les lèvres sèches de la Tortue se dépliaient pour rouscailler. Quand il s'agissait de fringues, les femmes ne déconnaient plus.

-Et pourquoi qu'ça s'rait toi qui t'occup'rait des fringues hein ? J'ai les couilles à l'air ! Demmerde d'toi 'vec l'mobilier, moi j'ramasse les tissus ! C'pas parc'qu'ma p'tite dame soit une grosse chochotte qu'elle doit s'occuper des affaires de chochotte ! Tudieu !

Furieusement, les joues passant de la teinte violette au rouge betterave, la Blonde arracha un bas des mains de Griotte qu'elle enfila autour de son cou en guise d'écharpe. Une griffe vint lui lacérer la peau du bras, 'paremment la morveuse ne lui laisserait pas faire si facilement. Vitesse grand V, elle s'empila un froc sur le crâne tandis que d'une main elle soutenait sa poitrine à cause des pots de maquillage qui menaçaient de tomber. La Blonde dérapa jusqu'à la porte de la chambre qu'elle ouvrit à la volée, et manqua de rentrer en collision avec un gus. Bafouillant quelques excuses, la mine plus ou moins innocente, elle continua sa course dans le couloir aux nombreuses portes, laissant pantois l'homme qu'elle avait bousculé. Inutile de faire couler le sang pour rien hein, cela n'éveillerait que les soupçons... Du moins, c'est c'que la Blonde pensa en pénétrant à la volée dans une énième chambre.

La respiration haletante, elle se laissa glisser contre le mur en resserrant son froc de dentelle sur le crâne. C'est avec soulagement qu'elle accueillit l'absence de Griotte, qui pensait-elle, devait être folle de rage après elle. Valait mieux la semer. La Cistude balaya alors la pièce du regard et à son grand bonheur personne ne la regardait avec des yeux ronds comme des billes. L'endroit était même plutôt... poussiéreux. L'œil pétillant, la blondasse se redressa sur ses guibolles. C'était le débarras.


-GRIOOOOOTTEEE!

Bingo.
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Griotte
Ah ouais ? La femme des marais voulait piquer les fringues que la morveuse avait trouvé ? Si elle croyait que ce serait aussi facile, elle se foutait les palmes dans l'oeil ! La chambre se transforma en champs de bataille opposant deux chieuses qui s'arrachaient des frusques pour les enfiler le plus vite possible avant que l'autre n'arrive à mettre la main dessus. C'était à celle qui paviendrait à en empiler le plus possible. Et vas-y que la bâtarde enfilait une chemise de nuit par dessus ses braies et son jupon bouffant. Elle noua à la va vite une paire de bas en guise de ceinture et se ceignit le front d'une jarrettière défraichie. Elle se battait avec une jupe, dans laquelle elle avait déjà réussi à passer un pied, lorsque la blondasse prit la poudre d'escampette.

Hééé ! Attends-moi !

Vite ! Enfiler ce truc pour se lancer à sa poursuite ! La deuxième botte resta coincée dans les replis des vêtements. La morveuse se vautra de tout son long. Heureusement pour elle, sa chute fut amortie par les épaisseurs de tissus dont elle était parée.

Ah ouais, elle a décidé de se tailler sans moi...

Bah la Griotte allait faire pareil, tiens ! Empêtrée dans ses frusques, elle se releva tant bien que mal et se précipita vers la fenêtre par laquelle elles étaient arrivées. Ne restait plus qu'à franchir le cadran et à se laisser glisser dehors... chose des plus compliquées quand on est accoutrée comme un oignon en tenue bouffante.

Oooouh bordel de merde ! 'vais jamais y arriver !

La première jambe avait passé le rebord de la fenêtre, on ne sait trop comment, mais impossible d'en faire de même avec la deuxième. La môme était tout bonnement coincée. Assise à cheval sur l'ouverture, elle gesticulait comme une forcenée pour essayer de se dégager lorsqu'une cavalcade dans le couloir lui fit tourner la tête vers la porte. Elle vit passer un homme qui beuglait à pleins poumons :

Attrapez laaaa ! Elle est partie par làààà !

On dirait que sa comparse s'était fait repérer. Tant pis pour elle ! Si elle pouvait faire diversion le temps que la bâtarde bascule dans la rue, ce serait juste parfait !
Cistude
-Griotte ? Griooootte !? Griotte...? Et merde fait chier !

La Blonde poussa un profond soupir en ajustant les fringues à la taille et releva son bustier plein qui menaçait de déverser son contenu. Grand Dieu, c'était dans ce genre de moment que l'on souhaitait être aussi plate qu'une tartine. Ses nibards prenaient toute la place ! Pas bon pour les affaires ça. La Cistude serra les fesses en se disant qu'il fallait tout faire soi même, et entreprit de fouiller dans les tiroirs des commodes poussiéreuses. Devait bien avec une connerie à revendre dans ce bric à brac. Ses mouvements étaient limités à cause de la pile de vêtements et de pots poudrés casés sur le moindre millimètre de son corps, et par grande flemme, la Blonde ne s'aventura que vers les armoires ne nécessitant pas de se baisser. Après fouilles scrupuleuses, comme un chasseur qui déniche un trésor, la blondasse en extirpa quelques jarretières datant de l'ancienne mode, de cols à dentelle, des bas de laine et quelques chaisnes. Évidemment, le tout se retrouva empilé tant bien que mal sur sa tête, sous ses aisselles et en guise d'écharpe. Bientôt, la Cistude ne ressembla plus qu'à une grosse meringue dépareillée.

Hélas, la suite ne se déroula pas comme prévue. Elle aurait dû, selon ses plans, sortirent furtivement du bordel sans que personne ne la remarque. Mais, la Blonde n'avait pas pris en compte que ses plans foireux ne se déroulaient JAMAIS comme elle le souhaitait. Du coup, tandis que dans le couloir on vociférait qu'il fallait attraper l'intruse, elle s'arma d'un vieux chandelier et d'un plateau en bois. Son armure ? sa combinaison conçue pour faciliter les mouvements les plus acérés, made in des-cas-thons (offre valable seulement dans les magasins participants, voir les modalités de remboursement en caisse.). Son épée ? un chandelier diabolique, parfaitement équilibré et très facilement maniable. Son bouclier ? un plateau de bois anti-casse prévu pour parer les coups les plus dévastateur.
Avec tous ces gadgets, même J'aime-bonde ne sortirait pas vivant d'ici. En tout cas, dans ce genre de situation, il valait mieux avoir un pète au casque pour tenter le tout pour le tout. Alors la Cistude, hargneuse, prête à tout pour sauvegarder son butin, ouvrit à la volée la porte.

C'est à ce moment que la scène fut censurée. Chers spectateurs, veuillez m'excuser d'avance pour cette coupure. A la place, vous pourrez observer la parade nuptiale de quelques oiseaux exotiques. "De nombreux zoziaux colorés virevoltaient dans un ciel bleu azur, sous un soleil tropical. Il faisait beau et au loin, une cascade chantait dans la jungle. Une espèce animal encore non identifiée poussa un long rugissement*, ce qui provoqua le mécontentement de quelques singes hurleurs. Mais la caméra conservait le plan sur les oiseaux rouges. Une voix off expliqua que, pour charmer les femelles, le gui à crête rousse paradait dans le ciel en tournoyant sur lui même et en poussant moult cris stridents, censés charmer la donzelle qui se penchait vers sa copine et lui murmurait, en agitant ses ailes vers les mâles :
chaque année c'est pareil, il faudrait les faire taire... non vraiment j'en ai marre de m'accoupler avec de telles casseroles ! l'espèce est en danger ! de pire en pire... on dirait qu'ils sont fans d'elvix le blond brailleur efféminé !"
Et donc, revenons à nos moutons !

Cistude transpirante, avachie contre de vieilles caisses sous le soleil couchant en compagnie de Griotte, et tentant de se ventiler à l'aide d'un éventail volé. Le chandelier et le plateau avait disparu, ils devaient avoir rencontrés le crâne de quelques importuns et la Cistude n'avait pas choisi de le récupérer. En tout cas, son butin était toujours présent, et dans un long soupir, elle souffla à la Bâtarde :


-La prochaine fois, si une horde d'clébards enragés t'course, j'te laisse crever sous leurs crocs... En attendant, on va s'faire un beau p'tit pactole.


*après réflexion, l'animal semble être un ours amateur de miel.
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