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Yolanda Isabel de Josselinière et Béatrice de Castelmaure : la filleule et la marraine, deux filles de pairs bourguignons, des questions à la con.

[RP] - A ton Etoile, Marraine..

Yolanda_isabel
C’est chiant les voyages en coche, on ne vous l’apprend plus, et c’est pour cette raison que Yolanda dort. Ca passe bien plus vite comme cela, roulée en boule, les genoux glissés sous les jupons carmins, le pouce enfourné dans la bouche, l’index emmêlé dans une mèche blonde. Enfin.. Dormir est un bien grand mot, soulevée par les à coups du coche, il est dur de dormir, mais elle s’y applique avec cette facilité qu’ont les enfants à dormir partout et tout le temps du moment qu’ils ne trouvent plus d’intérêt à ce qui les entoure, et à la vérité, la route pour gagner l’Alençon n’a pas le moindre intérêt pour Yolanda Isabel, si ce n’est que cette route la conduit à sa marraine.

Sa marraine qu’on a dit blessée, sa marraine qu’on a dit cernée, sa marraine enfin qu’elle aime, parce que nulle autre n’est comme elle, c'est-à-dire : Brune, pulpeuse et amatrice de macarons ! Et en somme, cela vaut bien toutes les routes d’Alençon à parcourir. Mais enfin quand même, elle est bien longue cette route, alors une paupière bordée de longs cils blonds se soulève et l’azur candide et boudeur de l’Infante angevine se pose sur sa nourrice.


-« Moi, j’en ai un peu marre.. C’est quand qu’on est avec Marraine ? »

Et tout ça, le pouce à la bouche, un soupir qui justement, extirpe le pouce des lèvres roses sucrées, un soupir qui tient du bâillement et se clôt dans un gémissement d’enfant fatigué.

-« Je pense que cela ne devrait plus tarder.. Et que direz-vous à Sa Majesté au juste ? »
-« La vérité.. Que Papa y va pas bien, de la fatigue de l’alcool, qu’Aimbaud y doit se marier, et que moi.. Moi, je veux pas rester là-bas.. »

En fait, c’est peut être tout simplement cela la raison du voyage de l’Infante Angevine, le refus de voir son monde s’effondrer autour d’elle si facilement, et qui mieux que sa marraine, qui mieux que cette femme peut repousser les ruines d’un monde d’enfant en perdition ? Et comme en réponse aux espoirs de Yolanda Isabel, le coche s’arrête et la porte s’ouvre sur un Titi Pierre grommelant leur arrivée. Titi Pierre pour ceux qui auraient oublié, est une montagne de muscles de six pieds et demi et pesant ses trois cents livres, pur produit angevin. Titi Pierre est aussi le garde du corps et valet de Yolanda Isabel, brave bête, vers qui elle tend deux bras potelés, confiance aveugle de l’enfance. Et dans les bras de Titi Pierre, les petits poings viennent frotter les yeux alors qu’un bâillement plus important que les autres la réveille tout à fait. De renseignements en indications, la petite compagnie angevino-bourguignonne de gagner le lieu de prédilection où la reine séjourne en Alençon. Et alors que l’envie profonde et enfantine la pousse à vouloir entrer sans se faire annoncer pour aller cavaler autour de la reine, sans jamais la toucher, car par Dieu, on ne touche pas une Majesté toute Marraine qu’elle est, sans son accord tout du moins, il y a cette bienséance qui lui dit de se faire annoncer et d’attendre que sa Marraine toute Majesté qu’elle est, veuille bien la recevoir.

Alors, elle tapote l’épaule de Titi Pierre et retrouve la terre ferme, les petits mains viennent frotter le visage froissé par le sommeil et le voyage, les petits doigts boudinés s’agitent autour du chapelet à son cou, et viennent lisser le corsage miniature avant que de lancer au piquet devant la porte.


-« Tu dis : Sa Gracieuseté, Yolanda Isabel de Josselinière, qu’elle veut voir sa marraine ! »

Oui, bon la bienséance, hein, ça tient à si peu de choses finalement..

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Beatritz
Et Titi Pierre dit.
Et Béatrice bondit.


-"Yolanda ?!"

Une Reine en villégiature entre deux compagnies armées et des brigands en déroute, ça se néglige un peu. Ce n'est pas aussi bien vêtu, ça ne pense même plus à se ronger les ongles, ça se prend même à répondre soi-même aux courriers, car la secrétaire n'a pas suivi.
Et pour cause : c'est dangereux ! Aller aux devants des dangers, la Reine pouvait se le permettre, c'était symbolique ; la secrétaire, elle, avait tout intérêt à faire profil bas et rester à l'arrière, quelques villages plus loin, juste bonne à réorienter les messagers.
Flot constant de courrier : le quotidien de la Reine dont l'exercice du pouvoir, déjà, tirait les traits, était au jeu de poignet, à l'approvisionnement en encre et parchemins. Heureusement, elle faisait un usage fort parcimonieux de cire, ne scellant que les actes de réellement grande importance.

Là, l'acte était d'importance, mais point de sceau : ou comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, douce Sulamite - mais Yolanda n'est point la noire amante du Roi Salomon.
D'ailleurs, qui connait Salomon, dans l'Aristotélité ?

Votre narratrice s'égare. Reprenons :


-"Yolanda ?!"

Ce fut l'exclamation incrédule de la Reine. La fille du Tridukaillon, sa future filleule, baguenaudant sur des routes si périlleuses !
La jeune Reine sortit de ses appartements jusqu'à voir la petite boule rose de ses yeux. Quel caractère que cet enfant, pour réussir à fléchir la volonté d'une gouvernante, embauchée pourtant pour sa capacité à tenir un enfant...


-"Votre Gracieuseté ! Que de dangers vous avez dû parcourir, mais enfin, pourquoi ! La Bourgogne est une terre sure, vous le savez, il y a là bas de grands guerriers pour vous protéger, comme le Bref Digoine ! Avec qui êtes-vous venue ?"

C'est ainsi : Béatrice parle à la gamine comme à une adulte, sans enfantillages dans son vocabulaire - mais la voix emplie d'une inquiétude tout maternelle.
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[J'ai oublié de répondre quelque part ? Un MP IG et ça repart !]
Yolanda_isabel
Là, généralement, c’est le moment du film, où le héros commence à avoir des emmerdes et où ça commence à puer grave pour sa gueule.

Parce qu’au moment où Béatrice s’élance pour rejoindre Yolanda Isabel, l’Infante, extatique fait quelques pas en avant pour la rejoindre, être avec elle, à ses côtés, plus près de toi mon Dieu ! Ou presque ! Et d’un coup..

Dzwwiiiip..

Disque rayé, le diamant a sauté du vinyle et le neurone s’est barré par la sortie de secours. Yolanda Isabel de contempler la reine bouche entrouverte sans rien dire. Trouve une idée, maintenant. Pas un mensonge, on ne ment pas à une Reine, et puis de toute façon, Yolanda ne sait pas mentir, cela se voit sur son visage immédiatement. Alors, elle fait un signe discret à Titi Pierre pour qu’il aille chercher les victuailles, l’excuse officielle de leur venue. Et parce que Béatrice lui parle comme à une adulte, elle fait de son mieux pour lui répondre sur le même registre, étonnamment plus spontané peut être.


-« Mais pour vous Marraine ! Vous êtes partie depuis trop du longtemps et sans penser à prendre des macarons ! »

Ca, c’est l’excuse officielle, enfin, elle a vraiment embarqué des pleines cassettes de macarons à la Framboise de chez Ella Durée, collection récente « Les Etincelants ». Et finalement, elle avance un peu vers les appartements de la Reine, à pas comptés, à mots comptés aussi, comment peut-elle expliquer son départ prompt et non préparé ?

-« Tousseul.. Je suis viendue avec Titi Pierre et Constance.. » Dans l’azur de la Castelmaure, il y a de de l'inquiétude maternelle, mais dans celui plus limpide de la Josselinière, c’est une angoisse sourde d’enfant qui s'agite. « Papa sort plus, Marraine.. Jamais.. Il est malade.. Et on veut marier Aimbaud ! Et on veut me apprendre les mots. »

Bien sûr que dans l’absolu, ce sont des idées parfaites et auxquelles, elle se soumettrait de plein gré en d’autres situations, mais pas là, pas maintenant. Maman ne donne plus de nouvelles du couvent où elle s’est retirée, Papa ne parle plus qu’en vagues borborygmes éructés entre deux gorgées. Et elle, elle se fait l’effet d’un voilier déposé sur la mer en pleine tempête, elle connait le chemin, elle sait par où y aller, quels vents affronter, mais elle préfère se reposer sur une plage chaleureuse, encore un peu.

-« Puis vous me manquiez .. Je vous a pas beaucoup vu hein.. Et j’ai pleiiiiiiiiiiin de questions à vous poser si vous voulez bien du d’accord ! »

Oui, parce qu’elle est reine quand même, léger détail, aussi léger sûrement que l’imposante couronne royale, à ne pas oublier, et que malgré tout, l’infante angevine n’oublie pas.
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Beatritz
La Castelmaure n'était pas des moins étonnées par un tel discours, un tel aplomb, chez la si minuscule et rondouillette Yolanda. Elle déguisa toutefois ses reproches, qui à n'en pas douter désappointeraient une enfant qui avait voulu si bien faire.

-"Allons... Asseyons-nous, d'accord, demoiselle ? J'ai hâte de savoir pour quelles questions vous avez bravé taaant de dangers !"

La petite Etoile trottina avec un grand sourire, pour aller s'asseoir au coté de sa marraine, le regard dégoulinant d'admiration. Sans préambule, elle lança :

-"Attia l'a demandé si je voulais bien faire de la couture et de la peinture mais j'a dit que fallait que je demande d'abord, alors d'abord je demande !
Je peux ? Hein Marraine ?

-Et bien... De la peinture... Oui, bien sûr. Savez-vous qu'il faut du temps, pour être très doué, même quand on est une demoiselle intelligente comme vous ?
-Euh .. Je sais !
Je fais déjà des dessins ! J'ai dessiné Vous ! Et puis Clémence et puis Blanche.. Et puis un chien.. Je voudrais fort un chien aussi.
Mais Aimbaud, il dit que les chiens c'est sale... Alors je préfèrerais bien avoir un ver..."


La gamine souriait naïvement : oui, les vers c'est tellement propre qu'ils sont tout luisants.
La jeune Reine, un "peu" décontenancée et dépassée, répondit :


-"Un chien c'est très bien, et c'est propre, si vous le faites bien laver par Constance toutes les semaines... Et ça vous fera de la compagnie...
Un ver, vous allez le perdre trop vite, jeune Demoiselle. L'idée est bonne, mais je ne pense pas que ça marchera.

-C'est de la très bonne idée... Mais après si je prends du chien... Je crois...
Vous savez Marraine que j'aime fort le rose ?

-Oui, c'est évident ! Petite rose délicieuse ! répondit Béatrice avec un sourire navré.
-Vous savez qu'il y a plein de petites filles... Que j'ai vu... Qu'elles avaient les cheveux de comme moi... Et pareil de la robe rose !
Je crois si je prends du chien... Elles vont vouloir faire pareil... C'est de l'orgueil de penser qu'elles me copient ? Ou c'est comme elle dit Attia que je suis du nid-cône de la mode ?

-Une-i-cone-de-la-mode, Demoiselle, reprit Béatrice en articulant bien. Faites bien attention aux mots, il ne faut pas les confondre et les mélanger. Il y en a un pour chaque chose !
Mais oui, c'est peut-être vrai... Vous savez, être la fille d'un Pair, ça attire la convoitise. Les gens veulent vous ressembler, c'est normal. Mais vous ressembler ne fera pas d'elles des filles de Ducs et Pairs.

-Comme vous ! Je suis comme vous presque Marraine !"

La Josselinière-Penthièvre souriait, satisfaite de cette réponse et de l'idée de ressembler à Béatrice...

-"Et plus tard, je serai belle comme Blanche et Clé.. Sa Magni..Magnifi.. La marquise ?"

Les yeux de Béatrice ne quittaient plus la petite fille, pour laquelle elle concevait à chaque rencontre un peu plus d'affection. C'était chose facile, d'aimer les enfants des autres, avec leurs défauts, avec leurs mimiques. Elle sourit avec bienveillance.

-"Être belle est une chose, qui vous ouvre bien des portes, demoiselle, mais plus que tout, il faut inspirer le respect, être vertueuse, exemplaire...
-Oui... Vous êtes bien gentille Marraine de répondre à mes questions... Papa y grommelle, Constance elle me râle fort... Vous en avez pas marre ?
-Marre de quoi ? Que Clarisse râle ?" fit avec candeur la royale brune.

Yolanda pouffa de rire, et Titi Pierre revint, chargé de multiples boites d'Etincelants.


-"De mes questions Marraine !
-Allons, c'est le rôle d'une marraine, d'apprendre à sa filleule ce qu'il faut savoir."

La petite avait récupéré une boite au vol, et attrapé un macaron qu'elle tendait à sa marraine.

-"Tant mieux ! Parce que j'en ai plein d'autres !
Est-ce que c'est vrai que le Très-Haut voit tout ce qu'on fait en bas ?"


Béatrice eut tout juste le temps de gober un macaron pour se réconforter de la mièvre conversation, avant de répondre :

-"Oui, c'est vrai. Il voit tout, mais ne juge pas. Ce n'est qu'au moment de la mort qu'il se rappelle tout ce qu'il a vu, et décide s'il vous accueille sur le Soleil, son paradis.
-Alors il voit que Tata Kilia est une sainte ? Parce qu'elle sauve les vers... Même dans les églises ! Quand elle se marie... C'est vrai que c'est ça être une sainte Marraine ? Sauver la vie ?"

Comment expliquer cela à une enfant, comment... Comment lui expliquer que la Sainteté ne se décrète pas, qu'elle est, ou n'est pas ? Béatrice lançait des regards perdus, mais Titi Pierre avait filé sans demander son reste. Elle prit la main de la blondinette.

-"Sauver des vies, c'est agir saintement... Mais seul le Très Haut décide qui est Saint ou non. Etre Saint, c'est résister au Sans Nom et répandre le bien autour de soi, et... Il y a beaucoup à dire sur la Sainteté, mais ce n'est pas à nous de dire qui est Saint et qui ne l'est pas.
-C'est bien compliqué... Un sourire plus tard : Je préfère les choses plus simples. ­Comme les macarons !
Et les crêpes ! Je pourrais avoir une cuisinière qui s'appelle Suzette ? Elle fera des crêpes cômme ça !

-Comment s'appelle la cuisinière de Corbigny ?
-Euh .. "J'ai faimmmmm". ­Parce que quand je dis fort "j'ai faimmmm", elle arrive avec des gâteaux !"

Le lecteur comprendra aisément que, malgré sa préoccupation de ne pas froisser sa jeune interlocutrice, la Reine laissa échapper un rire, qu'elle rattrapa ainsi :

-"Peut-être s'appelle-t-elle Suzette ? Fait-elle des crêpes ?
-Oh oui ! Avec de la confiture !
Dites Marraine..."


L'enfant semblait préoccupée par quelque chose. Elle triturait les manches en peau de lapin de sa marraine de ses doigts potelés, sous le regard maternel bleuté, et questionna finalement :

-"Vous arrive-t-il d'avoir des souvenirs ?
-Des souvenirs ? Beaucoup, sans cesse ! Et vous, Demoiselle, de quoi vous souvenez-vous ?
-D'une dame, avec des cheveux comme les vôtres, tout noirs et qui disait beaucoup de bien du Très-Haut comme vous.
­Et qui disait qu'il fallait être toujours de la beauté. C'est un souvenir. Vous croyez pour se souvenir, je peux avoir de la jolie robe ? Parce que Papa... Il dort beaucoup... Et il oublie quand je lui demande...

-Il oublie de vous offrir des robes ? demanda Béatrice, embarrassée de devoir montrer qu'elle n'avait pas compris grand chose aux considérations si importantes de Yolanda.
-Il oublie de manger si Eustache y dit pas... Long et fort soupire, préludant un triste sourire : Vous m'avez promis un jour de porter du rose en plus !
-Bien sûr ! Mais nous n'avons pas de robe rose, pour l'instant... Peut-être faudrait-il demander au Grand Maitre de la Garde-Robe de nous en faire faire une. Vous serez contente ?
-Oh oui ! Mais vous savez Marraine ! Attia me fait des jolies robes roses ! Elle a beaucoup de tissus exprès pour moi ! Si on lui demande elle voudra bien en faire une pour vous !
-Et bien... Nous demanderons à Attia !"

L'écueil des questions réellement existentielles et métaphysiques était passé, avec soulagement.

-"Marraine ? Marraine ? J'ai une dernière question !

...

Je peux reprendre un macaron ?"


La jeune Reine soupira, et lâcha la main prisonnière de la petite rosy-fée.

-"Bien sûr, Yolanda."
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[J'ai oublié de répondre quelque part ? Un MP IG et ça repart !]
Yolanda_isabel
Et l’infante donc de mâchouiller allégrement le macaron après autorisation royale, de mâcher consciencieusement même, pour ne pas gaspiller et surtout ne pas s’étouffer. Et enfin, une question qui lui trotte dans la tête sort, achevant le moment de calme qui s’offrait à la reine.

-« Dites Marraine ? Pourquoi vous dites "Nous" ? Votre mar.. Sa Majesté le roy il est pas là.. »
-« Et bien... Quand nous parlons... Il y a moi, Béatrice, mais il y a aussi la Reine de France, la noble avec tous les devoirs que cela implique, la mère, la marraine... Je ne suis pas seulement Béatrice, je suis toutes les charges que j'occupe, tous les héritages que j'ai reçus, toutes les obligations de ma vie. Quand je dis "nous", je montre que... Que ce sont toutes ces personnes en moi qui déterminent mes actes, et pas seulement Béatrice. » Instant d’hésitation, l’une réfléchit et l’autre se mordille la lèvre, tentant de comprendre, n’est pas adulte qui veut. . « Par exemple, il y a Béatrice, et il y a la marraine. Je vous parle à la fois comme Béatrice, avec tout ce que j'ai vécu et tout ce que je sais, et comme votre marraine. C'est Béatrice et votre marraine qui vous parle. Mais ça, c'est pour vous faire comprendre. Normalement, ce n'est qu'avec les charges importantes qu'on utilise le nous... Pour montrer qu'on ne décide pas tout seul, mais qu'on décide en fonction de nos devoirs et de nos droits... Ceux que la charge nous donne. Par exemple... Par exemple... Vous pourriez dire "Nous, Yolanda Isabel de Josselinière, fille de Sa Seigneurie Erik, vous portons ce jour la nouvelle de son grand et long sommeil." Vous ne parlez pas seulement pour vous, mais en tant que fille d'Erik... »
-« C'est.. compliqué mais je crois que j'ai un peu compris, ça veut dire que vous dites Nous pour pas juste dire Je et que les gens vous en veut à vous, mais se disent que c'est parce que vous êtes de la reyne. »

Quand l’azur de deux regards se mêlent et que soudain, l’impression que tout s’emmêle vient.

-« C'est ça, dans la théorie. C'est pour faire comprendre que tout ce que je dis, c'est "en tant que" quelqu'un, en tant que Reine, par exemple, que je le dis. »
-« J'ai compris ! Je crois.. Moi aussi, je peux dire Nous, alors .. Ooooooh ! Ca veut dire que je peux avoir des beaux manteaux comme Papa et Vous ? Mais en moins bleu, en plus rose ? »
-« Comme nous le disions, Yolanda... On ne dit "nous" le plus souvent que pour une charge très importante, très différente de ce que nous sommes, nous, en tant qu'homme ou femme. Vous pouvez l'utiliser, mais beaucoup ne comprendrons pas pourquoi vous le faites... » Et de sourire « Concernant le manteau, on peut vous en faire un, bien sur, mais avoir un manteau ne vous donne pas de charge. Ce n'est pas parce qu'on dit "nous" qu'on a un manteau, c'est plutot... on dit "nous" parce qu'on nous a remis un manteau. »

Béatrice, spécialiste ès résumé pour enfant de six ans. Et l’infante d’opiner du chef pour signifier qu’elle a compris sinon tout, du moins une bonne partie, enfin.. Peut être, rien n’est moins sur.

-« Quand je serai Reyne des Fées, j'aurais un manteau et je dirais Nous, parce que j'aurais une charge. »

Nous appellerons cela un échec critique, l’a rien pigé.. Elle sourit confiante, tandis que la reine pince les lèvres imperceptiblement avant d’engouffrer un macaron la mine pensive.

-« Les Fées ? Qui sont-elles ? »

La bouche s’ouvre puis se referme et finalement se rouvre, estomaquée l’infante.

-« Comme dans les romans d'amour courtois Marraine.. C'est comme des lucioles mais en plus joli ! Il faut très fort y croire et on les voit, et moi, je les sauverai parce que pas beaucoup de gens y croivent et elles meurent.. »
-« Elles meurent ? Sont-elles en guerre ? »
-« Si personne y croit, personne les voit et elles disparaissent.. Vous ne croyez pas aux fées ? » Elle attend une réponse, un silence de courte durée puisque déjà, elle reprend. «C'est comme moi.. J'ai peur que c'est pas normal que j'ai du mal à croire au Très-haut, mais je crois à l'Amour et aux fées quand même, donc je sais croire.. »

Oui, cela la traumatise vraiment, elle est convaincue de ne pas être normale quand tous autour croient si fort en le Très-Haut, et à la crainte, Béatrice répond par un sourire bienveillant.

-« Les Fées n'existent que par la volonté du Très Haut, Yolanda. Si vous croyez en elles, c'est que vous croyez en la Création du Très Haut. Toutes les choses visibles et invisibles sont du fait de Dieu. Si vous croyez ce que vous voyez, et croyez aux Fées que vous ne voyez pas... Enfin, que l'on ne voit pas tant qu'on ne croit pas en elles... Et bien, vous croyez en Dieu, qui est tout Amour pour ses enfants, les hommes et les femmes. »

C’est comme un poids qu’on ôte de ses épaules, et la joue ronde vient se poser contre le genou de la reine, à la recherche de tendresse, ou simplement de contact.

-« J'avais peur un peu .. Je croyais que j'étais pas trop normale. » Eut-elle levé la tête à cet instant, qu’elle aurait vu un rire retenu sur le visage de Béatrice, et déjà, une autre idée vient qui remplace la précédente. « Vous savez, j'ai commencé à écrire une lettre avec Constance dans la voiture pour trouver un prêtre qui m'apprend bien bien la religion comme ça on fera un baptême pour de vrai et je pourrais vous dire Marraine et ça sera vraiment vrai ! »
-« Oui, il faudra l'organiser ! Qui est ce prêtre ? »
-« On a cherché bien avant de venir, et il s'appelle presque comme Maman ! Fitz ! C'est parce qu'il y a pas beaucoup de prêtres en Alençon, alors ça a pas été dur de choisir. »

Un hochement de tête qu’elle ne voit pas, mais un mouvement qu’elle sent qui lui fait relever ou du moins tourner un peu la tête.

-« C'est une bonne nouvelle, Demoiselle. Vous serez bientôt un membre à part entière de la communauté aristotélicienne ! »

Pour accueillir la bonne nouvelle, un macaron qu’elle vient déposer dans la main de l’infante.

-« Oh ! Merci ! » Et de regarder le macaron avant de sourire, d’un sourire qu’elle veut mystérieux. « Vous savez qu'Ella Durée a fait des coffrets nouveaux ? Bah y en a un, je crois il est pour vous ! Mais faudra pas lui dire que j'ai dit »

Ca c’est du secret qui défonce, même si ça en est pas vraiment un.

-« Ah ? Lequel est-ce ? »
-« Madame Royale ! C'est bleu .. Comme vous ! C'est doux .. Comme vous ! »

Et sous le coup de l’émotion, la fillette d’avaler tout rond l’Etincelant.

-« Il faudra nous les faire gouter alors ! Car ceux du Louvre sont loin de valoir ceux d'Ella Durée... »
-« Ella, elle m'a montrée un peu comment elle fait, je sais presque faire ! Comme ça, vu que je sais pas bien danser, je ferai des gâteaux, ça serait bien aussi non, pour dire que je suis bonne pour le mariage ? »

Elle regarde d’un œil peu amène les jambes courtaudes et potelées, et alors qu’elle soupire, voilà que la reine éclate de rire, amenant une couleur vive sur les joues de l’infante, convaincue qu’elle se moque.

-« Allons, jeune fille, pour votre mariage, seuls votre élégance et vos titres, et les capacités de négociateurs de vos tuteurs, seront pris en compte ! Quand on a votre naissance, on ne cuisine pas, on laisse les autres le faire... »
-« Je ferai jamais de gâteaux ? Jamais ? Jamais ? »
-« Si vous le voulez, mais ça ne changera rien pour votre mariage. »
-« Un jour, je me marierai et vous serez très fière de moi ! » Et de sourire, déjà ravie à cette idée, parce qu'elle trouvera un prince, c'est bien connu. « Et je vous ferai des gâteaux ? A vous ! Parce que ça se trouve, j'ai trouvé un mari .. »
-« Avec joie ! »

Diplomate reine qui s’efforce de ne pas contrarier une infante rougissante.

-« Un mari ? Oh ! Dites tout ! »
-« Vous connaissez paaaaas !! »
-« Peut-etre que si ! »
-« C’est Aruthaaaa .. »

Est-ce la voix niaise ou l’information qui fait hausser les sourcils de la reine, nul ne le saura jamais, toujours est-il que les sourcils royaux se lèvent tandis que la petite blonde rougit de plus belle.

-« Nous l'avons déjà rencontré. »
-« Et ??? Vous le trouvez ?? »
-« Il aime les macarons au moins autant que vous ! »

Un soupir d’aise, alors qu’elle opine et acquiesce et tout ce qu’il faut pour dire clairement qu’il est parfait, ce à quoi les narratrices vous répondront qu’ils sont surtout parfaitement blonds et crétins tous les deux.

-« Aimbaud l'aime pas .. »
-« Pourquoi ne l'aime-t-il pas ? »
-« Parce qu'il m'aime et qu'il veut pas d'un juste futur baron»
-« C'est vrai que vous méritez davantage... Que voulez-vous, vous ? »
-« Un prince ! Mais les princes ça épouse les princesses, et je suis pas vraiment princesse hein .. C'est que pour rire, je le sais bien.. »
-« Il y a surtout bien peu de princes en France, hélas pour vous... »
-« Le sort s'acharne.. »

Fataliste à six ans, si jeune déjà, un soupir s’extirpe d’entre les lèvres roses sucrées, arrachant un sourire à Béatrice, et une main qui vient caresser doucement les boucles blondes.

-« Nous vous trouverons un beau Duc ! »
-« Ca c'est de la bonne idée ! En parlant de beau ! » Et de se redresser pour tirer de son escarcelle, un dessin qu’elle tend à Marraine. « J’ai fait ça pour vous ! »

Là, la narratrice au moins aussi fataliste que la fillette, vous répondrait bien qu'au pire, si on peut pas la marier, elle finira artiste de rue aux Galeries, ils sont créatifs dans la famille, après le troubadour, la peintre. Et alors que ces considérations sont tout à fait à quinze mille lieues d'effleurer Yolanda, voilà que le visage de Béatrice s'ouvre en grand comme ses yeux d'ailleurs.

-« Mais c'est magnifique, Yolanda ! Vous avez un véritable talent et, grand dieu, l'art est tout à fait recommandé pour faire une épouse accomplie ! »
-« Chic ! Par contre, c'est Constance qu'elle a écrit en bas ! C'est pas moi .. »

Oui, pour ça, il faudrait qu'elle sache au moins écrire son prénom.. Pauvre Reine, pauvre peuple, pauvres galeries et que vive les macarons..
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