Yolanda_isabel
Cest chiant les voyages en coche, on ne vous lapprend plus, et cest pour cette raison que Yolanda dort. Ca passe bien plus vite comme cela, roulée en boule, les genoux glissés sous les jupons carmins, le pouce enfourné dans la bouche, lindex emmêlé dans une mèche blonde. Enfin.. Dormir est un bien grand mot, soulevée par les à coups du coche, il est dur de dormir, mais elle sy applique avec cette facilité quont les enfants à dormir partout et tout le temps du moment quils ne trouvent plus dintérêt à ce qui les entoure, et à la vérité, la route pour gagner lAlençon na pas le moindre intérêt pour Yolanda Isabel, si ce nest que cette route la conduit à sa marraine.
Sa marraine quon a dit blessée, sa marraine quon a dit cernée, sa marraine enfin quelle aime, parce que nulle autre nest comme elle, c'est-à-dire : Brune, pulpeuse et amatrice de macarons ! Et en somme, cela vaut bien toutes les routes dAlençon à parcourir. Mais enfin quand même, elle est bien longue cette route, alors une paupière bordée de longs cils blonds se soulève et lazur candide et boudeur de lInfante angevine se pose sur sa nourrice.
-« Moi, jen ai un peu marre.. Cest quand quon est avec Marraine ? »
Et tout ça, le pouce à la bouche, un soupir qui justement, extirpe le pouce des lèvres roses sucrées, un soupir qui tient du bâillement et se clôt dans un gémissement denfant fatigué.
-« Je pense que cela ne devrait plus tarder.. Et que direz-vous à Sa Majesté au juste ? »
-« La vérité.. Que Papa y va pas bien, de la fatigue de lalcool, quAimbaud y doit se marier, et que moi.. Moi, je veux pas rester là-bas.. »
En fait, cest peut être tout simplement cela la raison du voyage de lInfante Angevine, le refus de voir son monde seffondrer autour delle si facilement, et qui mieux que sa marraine, qui mieux que cette femme peut repousser les ruines dun monde denfant en perdition ? Et comme en réponse aux espoirs de Yolanda Isabel, le coche sarrête et la porte souvre sur un Titi Pierre grommelant leur arrivée. Titi Pierre pour ceux qui auraient oublié, est une montagne de muscles de six pieds et demi et pesant ses trois cents livres, pur produit angevin. Titi Pierre est aussi le garde du corps et valet de Yolanda Isabel, brave bête, vers qui elle tend deux bras potelés, confiance aveugle de lenfance. Et dans les bras de Titi Pierre, les petits poings viennent frotter les yeux alors quun bâillement plus important que les autres la réveille tout à fait. De renseignements en indications, la petite compagnie angevino-bourguignonne de gagner le lieu de prédilection où la reine séjourne en Alençon. Et alors que lenvie profonde et enfantine la pousse à vouloir entrer sans se faire annoncer pour aller cavaler autour de la reine, sans jamais la toucher, car par Dieu, on ne touche pas une Majesté toute Marraine quelle est, sans son accord tout du moins, il y a cette bienséance qui lui dit de se faire annoncer et dattendre que sa Marraine toute Majesté quelle est, veuille bien la recevoir.
Alors, elle tapote lépaule de Titi Pierre et retrouve la terre ferme, les petits mains viennent frotter le visage froissé par le sommeil et le voyage, les petits doigts boudinés sagitent autour du chapelet à son cou, et viennent lisser le corsage miniature avant que de lancer au piquet devant la porte.
-« Tu dis : Sa Gracieuseté, Yolanda Isabel de Josselinière, quelle veut voir sa marraine ! »
Oui, bon la bienséance, hein, ça tient à si peu de choses finalement..
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Sa marraine quon a dit blessée, sa marraine quon a dit cernée, sa marraine enfin quelle aime, parce que nulle autre nest comme elle, c'est-à-dire : Brune, pulpeuse et amatrice de macarons ! Et en somme, cela vaut bien toutes les routes dAlençon à parcourir. Mais enfin quand même, elle est bien longue cette route, alors une paupière bordée de longs cils blonds se soulève et lazur candide et boudeur de lInfante angevine se pose sur sa nourrice.
-« Moi, jen ai un peu marre.. Cest quand quon est avec Marraine ? »
Et tout ça, le pouce à la bouche, un soupir qui justement, extirpe le pouce des lèvres roses sucrées, un soupir qui tient du bâillement et se clôt dans un gémissement denfant fatigué.
-« Je pense que cela ne devrait plus tarder.. Et que direz-vous à Sa Majesté au juste ? »
-« La vérité.. Que Papa y va pas bien, de la fatigue de lalcool, quAimbaud y doit se marier, et que moi.. Moi, je veux pas rester là-bas.. »
En fait, cest peut être tout simplement cela la raison du voyage de lInfante Angevine, le refus de voir son monde seffondrer autour delle si facilement, et qui mieux que sa marraine, qui mieux que cette femme peut repousser les ruines dun monde denfant en perdition ? Et comme en réponse aux espoirs de Yolanda Isabel, le coche sarrête et la porte souvre sur un Titi Pierre grommelant leur arrivée. Titi Pierre pour ceux qui auraient oublié, est une montagne de muscles de six pieds et demi et pesant ses trois cents livres, pur produit angevin. Titi Pierre est aussi le garde du corps et valet de Yolanda Isabel, brave bête, vers qui elle tend deux bras potelés, confiance aveugle de lenfance. Et dans les bras de Titi Pierre, les petits poings viennent frotter les yeux alors quun bâillement plus important que les autres la réveille tout à fait. De renseignements en indications, la petite compagnie angevino-bourguignonne de gagner le lieu de prédilection où la reine séjourne en Alençon. Et alors que lenvie profonde et enfantine la pousse à vouloir entrer sans se faire annoncer pour aller cavaler autour de la reine, sans jamais la toucher, car par Dieu, on ne touche pas une Majesté toute Marraine quelle est, sans son accord tout du moins, il y a cette bienséance qui lui dit de se faire annoncer et dattendre que sa Marraine toute Majesté quelle est, veuille bien la recevoir.
Alors, elle tapote lépaule de Titi Pierre et retrouve la terre ferme, les petits mains viennent frotter le visage froissé par le sommeil et le voyage, les petits doigts boudinés sagitent autour du chapelet à son cou, et viennent lisser le corsage miniature avant que de lancer au piquet devant la porte.
-« Tu dis : Sa Gracieuseté, Yolanda Isabel de Josselinière, quelle veut voir sa marraine ! »
Oui, bon la bienséance, hein, ça tient à si peu de choses finalement..
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