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Les guerriers divins ou la Terrible histoire de la meute

Naluria
Départ

Les mots avaient été doux, les gestes tendres mais les coeurs avaient mal. Pour la première fois Naluria avait laissé ses larmes glisser le long de ses joues en laissant derrière elle l'Etre aimé. Elle savait qu'ils se retrouveraient dans peu de temps, mais elle avait toujours détesté les au revoir, un petit adieu, un petit abandon.

Un long baiser avait scellé leur amour afin que le goût de leurs lèvres restent immiscé dans les strilles de celles-ci, se diffusant même lorsque leurs yeux ne se croiseront plus.

Des « je t'aime » à n'en plus finir avant de partir, enfin, un simple baluchon sur son dos. Sa monture, Bacchus, toujours fidèle et près à des chevauchées longues et intenses.

Maintenant il fallait quitter l'ange pour rejoindre la noiceur de l'homme qui allait l'accompagner pour trouver la lumière sur son passé. Le gris, souvent la souris passe partout, à travers tous et pour toujours, atteindre son but, mais aussi, pleurer sur son sort.

Un dernier baiser soufflé, un cheval loué pour Athéus et maintenant il fallait partir, partir, partir vers le Sud et sa destinée.

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Naluria
Je cours vers toi

Cela faisait trois jours qu'elle avait chevauché par monts et vaux, quittant le Domaine Royal pour revenir sur les traces de son passé, pour venir protéger ce qu'elle aimait.

Naluria entra donc enfin sur les terres du Bourbonnais-Auvergne par un temps pluvieux ; comme si le temps voulait lui dire qu'elle faisait une erreur d'insister. Peut être était-ce cet Athéus qui lui portait la poisse aussi.

Elle le regarda du coin de l'oeil. La pluie lui allait bien. Aussi sombre de l'âme de ce type, aussi froid que son comportement, aussi désagréable que ce qu'il portait. Il était certe vieux mais ce n'était pas une raison pour ce laisser-aller. Il pouvait être pauvre aussi... Mais elle l'aurait aidé à se vêtir correctement. Elle se demanda donc à quoi avait servit les écus qu'elle lui avait donné.

Elle soupira et quitta l'homme du regard afin d'observer les monts et vallées d'Auvergne. Elle sourit, ca lui avait manqué tout de même bien qu'elle se sentait chez elle en Orléanais.

Ils avanàaient doucement, la pluie frappant leur visage étaient comme de fines aiguilles se piquant sur leur peau. Autant agacée que Bacchus, Naluria donna de petits coups de talon sur le flan de sa monture qui se mit à galoper.

Athéus, moins réactif, la rattrappa un peu plus loin. Il fallait avancer, avancer jusqu'à Clermont ? Pléaux ? Polignac ? Montbrisson ?

Pour le moment ils avançaient vers le sud arvenne, à la recherche d'une identité peu à peu perdue.


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Naluria
Clermont, première destination

Le temps s'était amélioré en descendant vers le sud du BA. Un présage ? Dans le ciel, des oiseaux volaient en V comme pour inciter à croire à ce présage. Romulus et Remus les avaient attendu ces oiseaux. Ces oiseaux révélateurs d'une construction, d'une vie, mais aussi d'une mort, d'un fratricide.

Naluria ne pu s'empêcher de penser à son frère, Bernold. Ses rares lettres remontaient à longtemps et elle lui cachait la recherche de leur passé, Elle regarda les oiseaux passer, voler, et s'échapper vers un destin meilleur.

Plus elle avançait vers Clermont, plus elle avait envie de reculer, ne pas continuer à affronter les chimères de son enfance, les monstres paternels qu'elle ne comprenait pas.

Ils avaient ralenti leur course, les chevaux ne pouvant galoper à longeur de temps. De plus, ils n'avaient pas les moyens de changer de cheval à chaque poste pour ensuite le récupérer. Ils prenaient plus de temps, mais au moins, cela permettait à la pléaudienne de réfléchir.

Clermont avait été choisi lorsque Naluria avait retrouvé sa missive l'invitant à allégeance. Plus de doute, elle avait promis de venir à chaque allégeance.

Athéus, plus derrière avec un cheval tire au flanc, ou avec un cavalier peu à même à le diriger, semblait suivre sans se poser de question.

Depuis que le mot de "Ludgarès" était apparu sur le velin un silence avait pesé entre eux. Lui ne savait rien de Tixlu, elle le connaissait. Elle ne savait rien de son père, lui l'avait connu. Echange de bons procédé en quelque sorte.

Ils avançaient encore quand Clermont apparu au loin. Les hauts remparts protégeaient la ville et le soleil derrière les nuages s'amusait a faire briller les pierres par intermittence. Ils étaient proches.

Il leur fallu du temps pour arriver à la porte nord de Clermont. None sonnait à la cathédrale et déjà Naluria avait envie de rentabiliser sa journée.

Elle sauta de Bacchus puis le tint par le mord. Elle invita le vieil homme à faire pareil.


Mettons pieds à terre dans la capitale, cela nous évitera de bousculer les habitants.

Elle avança doucement jusqu'à la fontaine qui ornait la place du marché ducal.

Clermont est différent d'Orléans. Déjà par ses maisons différentes, mais aussi par son paysage.

Voici une bourse avec des écus. Visitez la ville pendant que je me rends au Château Ducal. Je dois prêter allégeance.

Elle lui avait la bourse tout en parlant.

A plus tard, vers vêpres, ici-même.

Elle le quitta pour plusieurs heures. Elle avait beaucoup de chose à faire au Château, beaucoup de monde à voir et à revoir.
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Naluria
Révélation

Cela faisait plusieurs jours qu'Athéus et Naluria étaient arrivés. Si Naluria n'avait pas arrêté de courrir partout, de droite à gauche, à travers toute la capitale arvenne, il n'en était pas moins qu'Athéus n'avait pas bougé. Du moins, il devait connaître l'auberge et la taverne comme sa poche.

Après les festivités du mariage de Beths et Marty, qui avait obligé la pléaudienne à voyager jusqu'à Gondole en laissant son compagnon de voyage une nouvelle fois tous seul, elle rentra sur Clermont.

Matinale, Naluria entra dans Clermont alors que peu de monde était déjà debout. Elle entra dans l'auberge, monta les escaliers à la recherche d'Athéus. Ouvrant sa chambre, celle-ci était vide.

Elle descendit les degrés quatre à quatre et se dirigea vers le comptoir pour avoir une explication.

Athéus semblait être sorti depuis hier soir et n'était pas rentré. La chambre vide représentait sans nul doute le peu de chose qui lui appartenait. Vieux voyageur usant ses chausses sur la route, elle ignorait maintenant où elle pourrait le trouver.

Elle quitta l'auberge à sa recherche. Il fallait désormais qu'ils aillent rendre visite à Tixlu. Tixlu ! Comment lui rendre visite sans l'informer.

Elle alla près de la fontaine sur la grande place du marché puis sortit vélin et plume de son escarcelle pour écrire quelques lettres.


Citation:
Mon amour,

Mon séjour en Bourbonnais-Auvergne se pase très bien. Le mariage de mes amis fut somptueux. Dommage que tu ne pu y assister en raison de ta retraite et de ton engagement auprès de Pourpre.

Je viens de perdre Athéus. J'espère qu'il n'a pas prit le chemin du retour trouva la solitude que je lui ai fait subir trop longue. Je ne sais toujours pas si je dois me méfier de lui mais son être me rend maussade. Un homme qui ne possède rien. Se possède t'il lui même. Ses pensées semblent le hanter plus que son esprit lui même.

Nous allons tenter de retrouver Tixlu, le Ludgarès écrit dans la lettre codée. Ainsi nous en saurons plus sur cette meute, et moi, peut être aurais-je l'occasion d'en savoir un peu plus sur mon père.

Tout cela étant, quand j'aurais retrouver Athéus bien sûr.

Je t'embrasse des monts et vallées d'Auvergne, en espérant que tu te portes bien.

Je t'aime,

Ta bien-aimée.


Nul scel pour les mots du coeur, elle plia la missive d'une certaine façon et y inscrit l'adresse.

Second vélin, Tixlu et Gals.

Citation:
Chers amis de Ludgarès,

J'ai en ma possession une lettre codée qui me fait vous demander vous visiter.

En effet, après avoir décryptée la missive, le nom de Ludgarès est apparu. C'est au sujet de la meute, des guerriers divins.

J'avoue moi-même ne pas savoir grand chose sur ce groupe où mon père aurait rencontré l'ailleul Ludgarès, ou vous même. Un homme m'accompagne, il fut un membre de la meute et c'est lui qui m'a donné cette lettre.

Pouvons nous nous voir rapidement afin de profiter de ma présence en BA et de tenter de comprendre l'un et l'autre pourquoi la meute réapparait dans nos vie.

Amicalement,

Naluria


Elle se leva, chercha un cavalier pour transmettre les lettres puis partit de nouveau à la recherche d'Athéus.

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Atheus
[Le vol]

Après un long trajet de plusieurs jours à cheval. Les deux voyageurs étaient arrivés à Clermont. Naluria de son côté, Athéus du sien.


Naluria, sans aucun doute très déterminée et pressée, n'avait eu cesse de se retourner durant tout le trajet pour jeter des coups d'œil agacés vers Athéus, qui la laissait volontiers prendre un peu d'avance. Il ne voulait pas qu'elle remarque à quel point il n'était pas à l'aise sur cette monture. [Naluria n'avait pas dû se ruiner pour la location d'une telle bourrique...] Régulièrement, la bête s'arrêtait, changeait de direction, ou le menait dans les branchages, à croire qu'elle n'y voyait pas mieux que lui...

Depuis Orléans le temps gris et humide les avait suivis, il était froid, comme l'ambiance entre eux. A peine quelques mots échangés en plusieurs jours. Ce n'est qu'en arrivant en Bourbonnais-Auvergne que le ciel s'était éclairci, redonnant vie et couleur à chaque fleur, y compris à la belle Naluria. Cependant, elle semblait toujours aussi préoccupée.
Ainsi, arrivés à Clermont, elle donna à Athéus quelques écus et partit seule, déterminée, en ville. Il ne faisait aucun doute qu'elle connaissait bien cette ville, et certainement quelques Clermontois qui pourraient les aider dans leur recherche. Peut-être même le "Lugdarès" dont il était question dans le parchemin codé vivait-il ici ? Comment savoir ? Athéus se retrouvait seul dans cette ville qu'il ne connaissait pas. Il n'aimait pas les villes. Trop de monde. Trop de rues. Trop de bruit. Trop.

Il se réfugia en une sombre taverne, la plus proche, où il pourrait se retrouver en paix avec lui-même et faire le point. Réfléchir durant le trajet n'avait pas été aisé. Ainsi, il prendrait le temps, le temps de la réflexion devant une pinte ou deux. Ses réflexions eurent tôt fait de se noyer dans une dizaine de pintes, et, n'ayant plus aucune notion de l'heure ni le souvenir du lieu fixé, il ne se rendit pas au rendez-vous que lui avait indiqué Naluria.

C'est Naluria qui le retrouva. Elle semblait tout autant blasée de le trouver là, passablement éméché, qu'il fut heureux de voir qu'il n'avait même pas eu besoin de la chercher ! Ainsi, Athéus se trouva satisfait de ce fonctionnement : Quotidiennement Naluria partait poursuivre sa quête de son côté tandis qu'il réfléchissait autour de quelques pintes dans la taverne.

Cependant il fut bientôt puni de sa coupable dépravation. Un jour, profitant d'un léger assoupissement d'Athéus (hum...), un fourbe avait eu vite fait de dérober sa bourse et ses quelques provisions sans même qu'il ne s'en aperçoive...
Aïe... la situation était embarrassante... C'est qu'il devait avoir une sacrée ardoise ici l'Athéus maintenant ! Il ne se voyait pas, la bouche pâteuse et la bouille enfarinée, crier "au voleur !" alors que la taverne était aussi calme que déserte lorsqu'il s'éveilla enfin, réalisant le larcin dont il avait été la victime...
Mais, rusé et désormais habitué des lieux, il attendit le traditionnel moment de la journée où quelques rustres bien imbibés mettaient un peu d'animation par leurs chants paillards (que certains qualifiaient de braillements vulgaires...) et s'éclipsa.
Seul point positif de cette affaire, toute la vie d'Athéus tenant dans sa besace, il n'avait pas besoin de retourner à l'auberge. Le vaurien s'était contenté de subtiliser ses deux miches de pain et sa bourse, n'ayant pu ou osé lui retirer sa besace.

Il fallait maintenant quitter rapidement les lieux et rester discret durant quelques jours. Athéus sortit de la ville, et trouva un endroit où établir un campement à quelques lieues de là. L'idée de se retrouver, seul, au beau milieu de la forêt le réjouissait. Il ne faisait pas encore frais, mais il fit tout de même un bon feu qui tiendrait la nuit. Ne trouvant pas facilement le sommeil, comme à son habitude, il songea à Naluria, espérant qu'elle ne se trouverait pas dans l'embarras à cause de lui. Il lui faudrait trouver un moyen de la contacter, sans pour autant lui causer d'ennuis auprès des autorités locales.



A moins qu'il ne se retire définitivement dans ces bois, sombres comme lui. Ou plus loin encore. Il trouverait bien des contrées où le vent ne porte que senteurs de fleurs et d'arbres et effluves animales exemptes de toute présence humaine. Il trouverait bien le repos qu'il attendait. Après tout, que pouvait lui apporter l'avenir ? Personne ne comptait pour lui et il ne comptait pour personne.

Il s'endormit le sourire aux lèvres, écoutant le bruissement des ailes des chauves-souris qui virevoltaient libres comme l'air dans la pénombre entre les branches. Était-ce une rêve ? Athéus quittait son corps usé, s'élevant au-dessus des arbres, parcourant le ciel à toute allure pour rejoindre les étoiles au-dessus de lui.

Tôt en ce matin de mai, la lueur blanche du jour le sortit de son sommeil tourmenté, avec cette sensation étrange d'un grand vide en lui. Que faire maintenant ?
Atheus
[L'offrande]

L'après-midi du troisième jour dans cette forêt avait été chaud et l'atmosphère plus lourde encore que les sentiments qui rongeaient Athéus. Au loin, les nuages s'étaient formés, énormes et menaçants. Déjà les animaux fuyaient ou regagnaient leurs caches sentant que le ciel s'apprêtait à déverser sur eux sa colère, comme un soulagement. Les pollens volaient tels des flocons affolés, les premières lourdes goutes de pluie libérèrent toutes les senteurs que la forêt avait muries depuis des jours pour les livrer enfin. Athéus humait, Athéus aimait ce parfum brut de la Terre qui renaît. Et, tandis qu'avant de disparaître définitivement à l'horizon le soleil se cachait entre deux nuages majestueux, laissant filtrer quelques rayons d'or, des grondements sourds résonnèrent. Le combat entre le ciel et la terre avait commencé.



Cette nuit-là, le vieux ne dormit pas, il marcha droit devant lui, le sourire aux lèvres, comme une offrande aux deux guerriers. Le choc de leurs épées illuminait le rideau de pluie qui avait sans mal franchi les feuillages touffus. Le vent fouettait le visage ruisselant d'Athéus qui, tant bien que mal, continuait d'avancer, vers nulle part.
Les bourrasques projetèrent au sol de nombreux oiseaux, cassèrent et emportèrent des branches de toutes tailles, et partout des ruisseaux naissaient entre les troncs et les souches, charriant boue, morceaux de bois, jeunes pousses et quelques frêles animaux trop faibles pour braver ce déchainement apocalyptique.
Le ciel s'était déchiré dans de grands fracas tandis que la terre avait encaissé dans de puissants mugissements. Pas de vainqueur, pas de vaincu. La sérénité revenait peu à peu. Les deux géants n'avaient pas voulu de l'offrande. Athéus était trempé jusqu'aux os, à genoux. Il avait froid.
Atheus
[A la recherche de Naluria (bis)]

Ce lendemain matin, la pluie ayant lavé toute la noirceur accumulée, sur lui, en lui, Athéus choisit la solution qui lui paraissait la plus raisonnable, pour Naluria, qu'il avait lâchement laissée, sans donner la moindre explication : Il fallait la retrouver, et l'aider à comprendre ce que lui-même ne comprenait pas tout à fait. Retrouver ces traces du passé.

Ainsi, puisqu'à Clermont il aurait probablement quelques dettes à éponger, il choisit de se rendre à la mine, pour y gagner de quoi les honorer, et de revenir en ville, avec l'espoir que son retour volontaire et le remboursement des sommes dues lui éviteraient le traitement généralement subi par les voleurs.
Ensuite, il partirait à la recherche de Naluria. [Encore...]

C'est ainsi, qu'après une journée de travail à la mine, où il s'appliqua à rester le plus possible à l'écart des autres, il se rendit en ville en direction de la taverne où il avait passé de trop nombreuses heures, là où on l'avait délesté quelques jours auparavant de ses maigres richesses (prouesse bien piteuse vu son état pitoyable d'alors !)

Choisissant d'emprunter d'étroites ruelles les plus sombres afin de croiser le moins de personnes possibles, il hâtait le pas, pressé qu'il était d'avoir réglé ses dettes. Quand, pivotant à l'angle de l'une d'elles, il manqua de percuter une dame qui stationnait là - il n'avait pas entendu ses pas. Le choc fut double lorsqu'il la reconnut !
Après une vive inspiration de surprise, désemparé, il souffla :


Naluria...
Naluria
La belle étoile

Elle avait passé son après-midi et sa soirée à chercher Athéus, en vain. Ecumant toute les tavernes comme le ferait une femme de petite vertus, elle pouvait être heureuse de porter des vêtements de bonne facture et d'être connu parmis les arvennes.

A chaque tavernier, à chaque aubergiste elle avait posé la même question.


Vous n'avez pas vu un homme assez âgé qui cache son âme derrière une sombre capuche.

Le plus souvent les marchands de gîtes et couverts la regardaient étrangement. Elle donnait une description d'un homme qui pouvait commettre un larcin, un brigand. Leur regard se portait souvent sur les affiches que la prévôté octroyait au plus grand nombre pour la reconnaissance de personne rechercher. Cela faisait froncer les sourcils de la jeune femme qui n'acceptait pas qu'on puisse juger sur le physique.

C'est en sortant d'une dernière auberge qu'elle prit conscience que elle aussi avait jugé sur son physique. Elle, qui effectuait un parcours chevaleresque. Il lui faudrait dès lors se repentir. Enfin, dès qu'elle en aurait le temps.

Elle continua de chercher, et plus le temps passait plus sa colère montait. Où était il bien allé.


*Y a pas idée de partir à l'aventure comme ca alors qu'il sait que j'allais venir le chercher*

Elle soupira et pencha sa tête en arrière pour regarder le ciel. Le soleil était tombé et déjà les étoiles pointait le bout de leur nez. L'étoile, toujours fidèle, brillait déjà intensément. Elle la regarda comme pour chercher une réponse.

Tu ne peux pas me le mettre sur mon chemin, dis !

A peine avait elle fini sa phrase qu'elle se sentit percutée de plein fouet par une masse molle mais forte.

Après s'être rattrappé au mur de la ruelle une voix connu lui parvint. Ses yeux baisser vers le sol ne s'étant pas encore relevé.


Naluria...

Athéus...
chuchota t'elle.

Elle releva les yeux. C'était bien lui. Il semblait un peu désemparé de le voir ici. De son côté, sa colère avait laissé place au soulagement.

Instinctivement, comme une mère retrouvant son enfant, elle glissa sa main dans celle d'Atheus et l'emmena avec elle.


Viens, rentrons, il faut nous reposer.

Quoi dire d'autre. Il était grand, plus âgé qu'elle, il n'avait pas de compte à lui rendre. Elle ne voulait pas non plus s'énerver contre un homme qui avait connu son père. C'était un livre de savoir, un savoir que la jaune femme souhait retrouver.

Ils rentrèrent ainsi tout deux dans l'auberge où elle avait loué leur chambre. Silencieusement mais avec une certaine tendresse, le chemin fut long et frais grâce à l'obscurité de la nuit.

Elle se détacha de lui au seuil de sa chambre, elle devait se lever tôt le matin pour louer les étuves ainsi qu'un barbier pour Athéus.

Elle se glissa sous les draps et regarda la lune par la fenêtre. Fred lui manquait, ses bras qui l'enlacait la nuit, son souffle et sa respiration qui l'endormissait. Une nouvelle fois il lui fallait trouver le sommeil, ses pensées espérant que ses missives trouvent destinataires.

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Atheus
[Main dans la main]

Le choc de la surprise fut suivi d'un choc plus palpable celui-là : Athéus, pris de court, ne s'était arrêté qu'au contact de Naluria... Sa réaction allait être terrible, c'était certain ! Et, Athéus savait d'avance qu'il n'aurait rien à répliquer à la pluie de reproches et de questions qui l'attendait. Sa seule consolation : le délicat parfum des boucles dorées de la belle, c'était vraiment autre chose que les effluves corsées teintées de terre et de bois humides qui devaient émaner de lui...

Tout proche d'elle, Athéus fut surpris qu'elle prononça son nom avant même d'avoir posé ses yeux sur lui, d'une voix basse et calme.

Il la dévisageait déjà lorsqu'elle le regarda enfin dans les yeux. Il s'attendait à un regard dur, peut-être même une gifle qu'il n'aurait pas cherché à éviter, mais... non... Son visage était doux, plus doux que jamais !
Et, Athéus dut faire face à un contact humain auquel jamais on ne l'avait préparé : Naluria prit lentement sa main froide et ridée dans la sienne, douce et chaude, invitant avec une réconfortante tendresse Athéus à la suivre :


Viens, rentrons, il faut nous reposer.

Athéus ouvrit la bouche sans parvenir à prononcer le moindre mot... Naluria aurait pu le conduire où elle voulait. Il était abasourdi.
Jamais aucun des terribles combats qu'il avait menés dans sa vie ne lui avait fait perdre ses moyens à ce point. Ce simple geste l'avait touché plus profondément que n'importe quelle épée n'eut jamais pu le faire.

Tout le long du trajet, Athéus ne se soucia plus d'être discret. Il n'avait pas eu le bonheur de tenir la main réconfortante d'une mère étant enfant, et découvrait cette sensation, à plus de quarante ans... Il se sentait en sécurité, invincible, rien ne pouvait lui arriver...

Naluria l'avait accompagné jusque devant la porte de sa chambre à l'auberge. Elle s'était occupée de tout. Athéus avait bien songé lui dire
"bonne nuit", lui dire "merci", lui dire "pardon" mais... rien n'était sorti.

Il n'était pas si tard. Aussi il n'alla pas se coucher directement, et se rendit prestement à la taverne où il devait quelques écus. Il remboursa le double de ce qu'il devait, et présenta ses humbles excuses en expliquant les circonstances particulières qui l'avaient amené à partir sans régler son dû. Puis, refusant les consommations qu'on lui offrait, il retourna à l'auberge afin d'être aussi frais et dispos que possible pour Naluria le lendemain matin.


Il s'endormit en songeant à sa réaction plus tôt dans la soirée. Ces instants, il ne les oublierait jamais, et en serait reconnaissant à jamais envers Naluria. Désormais, il se ferait un honneur de tout faire pour l'aider, quoi qu'il lui en coûte.
Naluria
Sauve-nous

Depuis que leur main s'étaient prises, se tenant l'une l'autre, Naluria et Athéus avaient grandis.

Tout les matin Naluria faisait monter un copieux matinel au vieil homme, moyen de l'adoucir face aux demandes qu'elle lui faisait. Les jours passaient et Naluria avait l'impression que l'homme rustre s'effacait avec son apparence au profit d'un homme au coeur plus sensible qu'il ne le laissait paraître.

En effet, le premier jour, la mise aux étuves fut délicate, d'autant plus qu'elle ne l'accompagnait pas et qu'elle n'avait pas lésiné sur la bourse pour qu'il puisse faire un bain humide puis un bain de vapeur. Ensuite, le barbier était venu afin de dégarnir un peu l'homme.

Les jours qui suivirent furent plus délicat encore. Naluria faisait d'Athéus un mannequin de paille sur lequel un tisserand tentait de prendre les mesures afin de l'habiller plus correctement et non plus en vieux haillons qui avaient traîné on ne sait où pendant combien de temps. Elle avait même fait commander une fragrance muscé et boisé pour lui. Elle souhaitait qu'il soit présentable pour aller chez Tixlu et Gals.

Les matins et les nuits s'enchaînait donc sur un même rythme, un rythme qui, s'il ne plaisait pas à Athéus, semblait cependant lui convenir sachant qu'aucun recul de sa part ne fut fait.

Les nuits et les jours s'accumulait aussi, sans réponse. Sans réponse de Fred, sans réponse de son frère, sans réponse de Gals ou Tixlu...

Naluria s'inquiétait de plus en plus de tout cela. Bien que l'adage pas de nouvelle bonne nouvelle pouvait exister, il n'en était pas moins que c'était d'une absurdité complète.

Un jour cependant, un grand nombre de lettre lui fut remise par l'aubergiste. Elle avait décidé de se retirer dans la roseraie près de la cathédrale pour les lire à son aise, prévenant son compagnon de route de son retour dans la soirée.

L'adage fut d'une bêtise inconsidérable à vrai dire. La première lettre ouverte annoncait à Naluria le décès de son suzerain, Ferdinant de Villemontée. Elle avait pali, redoutant cette nouvelle au plus profond de son être. Une chose était sûre, c'est qu'elle se battrait pour lui, pour sa vie cachée, pour les fiefs qu'on voulait lui retirer.

La seconde lettre accentuant son mal être. Diane, Kalimalice, Lexhor, tous s'inquiétait de ne pas voir Fred auprès d'eux pour mener à bien le Duché. Naluria sentit son coeur battre plus rapidement que jamais. Elle, sa compagne, n'était même pas capable de répondre à cette question somme toute banal. Pour la première fois elle prit conscience qu'elle souhaitait réellement vivre en couple et ne jamais plus abandonner l'autre. La guerre était une de ses amours, mais l'amour de Fred valait plus. Elle n'hésita aucunement, elle finirait le plus rapidement possible ses affaires en BA puis partirait aussitôt à Orléans pour s'assurer de la bonne santé de son bien-aimé.

Troisième lettre, une invitation à recevoir le collier de l'Ordre du Mérite. Elle ne pensait pas être rappellée de nouveau. Elle irait, elle accepterait, elle accepterait ce qui serait sûrement le dernier honneur que le Bourbonnais-Auvergne lui offrirait...

Son coeur était entièrement chamboulé. Elle aurait voulu se découpé en mille pour faire tout ce qu'elle voulait faire en l'instant présent, mais maleureusement, l'homme n'est qu'un. Seul le Très-Haut est présent partout. Le Très-Haut, sa demeure, voilà où ses pas la menèrent. Elle quitta la roseraie pour entrer directement dans la cathédrale et prier. Elle se jugera de prier chaque jour pour la protection des êtres qu'elle aimait....

Dans la soirée, elle quitta enfin la cathédrale pour rejoindre sa chambre en silence, ne prenant même pas garde à ceux qui pouvait lui adresser la parole.

Elle prit sa plume et du velin, quelques pigments et commenca...


Citation:
Chère Anne de Cassel,

Je doute que vous vous souveniez de moi tant nos rencontres furent brèves, mais je raviverais vos souvenirs non sans douleurs malheureusement.

Je suis Naluria Marthun Vaast, vassale de Ferdinant de Villemontée. J'ai apprs son décès dernièrement. Je sais que cela vous peinera beaucoup et que la nouvelle que je vous apporte sera source de nombreuses interrogations.

Je vais faire le nécessaire pour Ferdinant, pour que ses volontés dont il m'avait parlé longuement soient effectuées.

Pour cela, je souhaiterais m'entretenir avec vous sur vos terres afin que nous étudions les différents actes et que nous nous réfugions ensemble dans la prière en mémoire de Ferdinant.

A ce propos, j'ai pour volonté d'effectuer une messe en son nom en Bourbonnais-Auvergne, sa terre qu'il chérissait tant.

Je vous donne toute mes condoléances, en espérant faire du mieux possible pour que la douleur ne vous affecte pas trop durement,

Naluria Marthun Vaast, Dame de Villeneuve-l'Abbé,
En deuil de son suzerain, Ferdinant de Villemontée.


Elle soupira à la fin de la missive. Elle prit un second velin et le regarda. Les mots seraient plus difficile à sortir, d'autant plus qu'ils pourraient être les derniers ou pire, ne jamais être lu. Une larme glissa du coin de l'oeil de la jeune femme avant de s'écraser sur sa main. Pourquoi ne répondait il pas...

Citation:
Mon amour,

Aucune réponse de ta part ne m'est parvenues. L'inquiétude me gagne ainsi que tes plus proches amis.

Je prie le Très-Haut que tu recoives cette missive et qu'il ne te soit rien arrivé.

Je prierais le Très-Haut chaque jour de tes absences jusqu'à ce que nouvelles me soient rendues.

Je t'aime et ma vie ne pourra être faite sans toi.

Reviens moi vite.

Ta bien-aimée.


Elle essuya la larme de sur sa main puis plia les missives à envoyer.

Elle se leva et se dirigea vers une étuve de petite taille pour se passer de l'eau sur le visage et masquer ses yeux rougis. Elle s'essuya le visage avec un linge et se recoiffa

Enfin, elle prit les lettres puis descendit les degrés pour rejoindre la taverne de l'aubergiste et donner les lettres à un cavalier qui les apporterait toute deux droit vers le nord...

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Naluria
En avant !

Les jours s'écoulaient, de plus en plus noir, comme invitant la jeune femme à partir de plus en plus rapidement du Bourbonnais-Auvergne.

Une lettre était parvenue des Flandres et toujours aucune venant d'Orléans... L'inquiétude grandissait dans la noiceur des idées sombres nocturnes de la jeune femme.

Le noir gagna son apogée avec une lettre inattendue. Carmody. Carmody lui avait écrit, lui demandant de ses nouvelles avec cet amusement d'autrefois. Le sourire joueur avait naquit au coin des lèvres de la jeune femme avant de laisser place aux larmes.

Bernold est mort !

Son ancien amour, lui, le doux seigneur, était l'annonciateur de cette funeste nouvelle. Aucun autre n'avait pu la prévenir avant ! Avait on oublié la soeur dans l'annonce du décès !

Entre les larmes pouvait se lire la colère, la colère d'une soeur oubliée, la colère d'une soeur abandonnée, la colère d'une femme faisant confiance à l'entourage, la colère d'une femme qu'elle était, trahie.

La missive carmodienne s'écrasa dans la paume de la main de Naluria. La douleur était dans son coeur, dans sa chair. Cette douleur était vive, et lui rappelait son enfance. La douleur qu'elle avait eu en perdant sa mère. Encore une fois, elle n'assisterait pas aux funérailles d'un membre de sa famille. Son père l'avait privé pour sa mère, là on la privait pour son frère. La poisse le recouvrait apparemment, il n'était même pas certain qu'il eu été enterré dignement.

Bourges, il lui fallait passer par le Berry pour en être certaine, se recueillir, et voir ce qu'il en était.

Le Très Haut semblait s'acharner sur la jeune femme alors que depuis un certain temps elle était devenue plus pieuse, chaste, beaucoup plus croyante.

Les larmes glissaient tandis que derrière l'apparence de la jeune femme fragile qu'elle pouvait représenter en cet instant, naissait la louve qui demanderait explication à qui de droit.

Elle ramassa ses affaires dans la chambre louée qu'elle n'avait plus quitté ou peu depuis ces derniers jours. Ne tenta pas de cacher ses larmes, sortit et entra dans la chambre d'Atheus.


On rentre !

Uniquement cela. Elle laissa la porte ouverte, ne s'inquiétant pas du fait qu'elle pouvait indisposer le vieil homme puis elle prit ses affaires et commenca à les descendre et les mettre au dehors en attendant Chris. Elle rentrait à Orléans en passant par le Berry. Maintenant, il lui fallait protéger l'homme avec qui elle souhaitait faire sa famille.

Fred !

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Naluria
Songe d'une nuit d'été...

Naluria était arrivée il y a peu en Orléanais. Le manque de réponse de Fred depuis son départ d'Orléans pour le Bourbonnais-Auvergne n'avait eu de cesse d'augmenter.

Les événement arvennes, tout d'abord heureux, ne devenirent qu'une succession d'inquiétudes, de peurss, de remise en cause.

Après le mariage de Beths et de Marty, Naluria et Atheus, qu'elle avait embarqué dans le devenir de sa vie et dans sa quête pour retrouver son enfance, cherchaient à contacter Tixlu et Gals. Malgré leur long voyage dans les monts et vallées d'Auvergne, leur requête ne reçue jamais de réponse. Pire même, les lettres tant attendues n'informait que le pire.

Ferdinant était mort. Son suzerain bien aimé avit quitté le monde des vivants pour se retrouver à la droite du Très-Haut. Pesait dès lors sur les épaules de la vassale, la lourde charge de révèler le secret... Ferdinant était marié, était père, alors qu'il se battait pour récupérer ses fiefs et offrir à la femme qu'il avait épousé en secret, la digne récompense d'épousailles lointaines. Secret oui... Un mariage d'amour à défaut d'un mariage de bon procédé. Voilà le châtiment qui fut donné entre les époux Villemontée et de Cassel, s'aimer en secret, et géographiquement à l'opposé. Une nuit avait suffit. Une nuit de noce avait permis à un petit être de prendre forme à l'intérieur de la douce et belle Anne, afin que jamais, le nom des Villemontées soit perdu.

Naluria bataillait pour que ce secret soit annoncé avec la plus grande douceur, et que la légitimité de tout cet amour soit reconnue aux yeux de la hérauderie, comme elle le fut devant le Très-Haut le jour de leur mariage.

A côté de cela, aucune nouvelle de Fred...

Puis il faut faire face, faire bonne figure, d'autres mariages, une remise de médaille, et le tout avec la tête ailleurs...

Plus tard, toujours accompagné d'Atheus, les nouvelles d'un loup roux vinrent ; à la plus grande surprise de Naluria. Carmody, son ancien compagnon qu'elle avait éperduement aimé la contacta, pour avoir des nouvelles, parler de la pluie et du beau temps, et de la noiceur de l'avenir qui s'abattait sur la jeune femme. Son frère « gisait sous la poisse ». Naluria avait contenu ses larmes... Jusqu'encore une fois, l'une de ses lettres à Fred ne trouva aucune réponse.

Bernold était mort. Elle l'avait retrouvé il y a peu et maintenant encore elle le perdait, mais cette fois ci, définitivement. La douleur était comme une lame qui lui transpercait non pas la coeur, mais le corps tout entier. Elle avait l'impression d'être comme sa mère à leur de sa mort. Une partie de sa chair venait de mourir. La chaux l'avait recouvert, et personne ne l'avait prévenu.

Pourquoi ? Pourquoi tant d'acharnement alors que Naluria changeait radicalement de vie ?

Dès lors... Naluria se recueilla chaque jours plus encore. Elle priait chaque jour le retour de Fred, inlassablement, seule, pieusement, dans la chapelle de l'Ordre du Saint Esprit. Elle priait, depuis sa disparition subite...


***... Saint Valentin, je t'en prie, ne laisse pas deux êtres qui s'aiment ne plus se voir. Ramène moi Fred...
Je ne veux pas perdre une nouvelle fois l'homme que j'aime. Surtout pas Fred... Je ne m'en remettrais pas...
Valentin, aide moi, exhausse moi je te prie....

...Archange Sylphaël, ne me laisse pas avoir ta vie et laisse ma Colomba au masculin venir à moi. Protège le comme tu as su protéger Lucifer. Lui ne se détournera pas de ta bonté et comme le peuple d'Oane te reconnaîtra Archange parmis les Archanges quelque soit les plaisirs auxquels tu t'es adonné.
Sylphaël, rapporte moi de tes ailes l'Amour, l'Amour de la vie, cet amour qui t'as promu dans l'aristotélicisme.
Tu as combattu les corrompus, combat alors le mal qui ronge mon bien aimé.
S'il te plait...

...Tu as dit dans le livre des vertus que le sens donné à notre vie était d'aimer. De t'aimer et d'aimer nos senblables. Je ne t'ai sans doute jamais aimé autant que depuis que je suis avec Fred, alors fait continuer cet amour tripartite qui me fait grandir vers toi....

...Garde moi Fred... Je l'aime comme je n'ai jamais aimé un homme. Je veux qu'il soit mon époux et le père de mes enfants. Protège l'amour que Valentin à su créer et que je saurais conserver jusqu'à ce que tu m'emporte à mon tour...

...Pourquoi... Pourquoi ce châtiment alors que je me repens...***


Ces pensées ne la quittait jamais depuis son retour sur sa nouvelle terre d'accueil.

Enfin, elle avait décidé de laisser l'OSE, sa vie professionnelle pour s'inquiéter de sa vie qu'elle souhaitait construire.

C'est ainsi qu'on pouvait voir une Naluria déambuler dans les rues d'Orléans, le front sur les vitres, les mains sur les tempes, à tenter de voir dans la boulangerie de Fred.


DAME NALURIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA, DAME NALURIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA.

La jeune femme se retourna vivement, à la fois inquiète que quelqu'un se permette d'hurler son nom en plein Orléans à une heure tardive, mais aussi inquiète du fait que la personne semblait la rechercher.

Et c'est un Paul-Etienne tout éssoufflé qui se précipita dans son décolté. Comment réagir ? Comme une baronne offusqué en rejettant l'enfant ? Comme une mère protectrice ayant allaité le petit jusqu'à tard dans son enfance ? Oh mon dieu non !

Naluria prit délicatement les épaules de Paul-Etienne qui avait grandit d'un coup durant son absence, et le fit reculer tandis qu'elle reposait correctement sa cape sur ses épaules et baissa son fermail afin que son décoleté soit moins visible.


Que t'arrives t'il Paul-Etienne ?

Naluria avait une voix douce, masquant son inquiétude.

Paul-Etienne la regarda avec ses grands yeux couleur émeraude et lorsqur le garçon ouvrit la bouche, Naluria ne pu détacher ses yeux des lèvres vermeilles du jeune garçon.[/i]

*Fred... Il a vu Fred...*

Ton mari, il a été enlevé ! Avec des méchants pas beaux comme l'homme de l'autre fois qui a voulu m'étrangler.

*Des hommes comme Atheus, qui aurait voulu enlever Fred ? Mais pour qu'elle raison ?il n'a aucun lien avec la meute. Me faire chanter ?*

Viens !

Pas le temps de réfléchir, Paul-Etienne avait glissé sa main dans celle de l'amoureuse et il l'entraîna dans les ruelles. Machinalement, elle serra plus fermement, mais aussi avec plus d'amour la main du garçon. Un sentiment de fraternité, de protection à apporter, ou un profond respect.

L'enfant s'arrêtta devant la maison de Fred, leur maison. Naluria resta à regarder la maison, les yeux luisant, comme si un drame s'était emparé de la demeure.


Ils étaient là. J'ai vu ton mari les suivre sans se débattre... J'étais caché et je les ai entendu dire : « Viens, si tu souhaites voir l'Orléanais entier ».

Je sais qu'ils ont parlé longtemps dans ta maison, mais j'ai juste entendu cela lorsqu'ils sont sortis en emmenant Fred.

Tu crois qu'il est mort ton mari ?


Naluria fronça les sourcils et aurait voulu giffler l'enfant pour qu'il ravale ses paroles ainsi que sa langue avec tant la simple pensée de cela la déchirait.

Elle s'approcha pour calmer ses ardeurs et posa sa main sur la porte. Celle-ci s'ouvrit sans difficulté.

Elle pénétra dans la demeure et ses ardeurs se transforma en larme. La maison était intacte, aucune trace de combat ou quoique ce soit. Pire même, la maison démontrait que même des hommes sans foi ni loi pouvait avoir du coeur.

Une table était dressée, avec des assiettes, des chandeliers. Tout était impeccable. Seul les fleurs, fanées dans le vase, démontrait l'absence du propriétaire, et surtout de la belle qui s'était fait attendre longuement.

Comment avait elle pu douter que Fred l'avait peut être quitté, qu'elle ne le méritait pas.

Elle continua et se dirigea vers la cuisine. Un vélin, le repas que Fred avait prévu...

Elle prit la peau puis y déposa un baiser avant de caresser sa surface comme si repasser sur les traces de Fred l'aiderait à le retrouver.

Le retrouver, voilà sa principale quête.

Elle lâcha tout puis sortit, ferma la porte et courra, remerciant Paul-Etienne d'un signe de la main.

Elle courra, courra... Comme si elle pouvait à elle seule, retrouver sa moitiée.

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Anseis
[Une nuit de garde]

Les yeux, grands ouverts, ne cillaient point alors qu’ils suivaient les mouvements aléatoires du point lumineux. Une luciole, une simple luciole qui semblait pourtant captiver le jeune milicien depuis quelques minutes.

Voilà plusieurs jours qu’Anseis se rendait aux premières lueurs de l’aube au niveau de la mairie pour prendre poste de milicien. Les premiers arrivés pouvaient choisir leur temps de garde mais le vagabond ne s’inquiétait outre. Quand bien même aurait-il été le dernier, il savait qu’il y avait peu de chance qu’on ne lui prenne le créneau de nuit.

C’est ainsi que chaque soir, après avoir eu confirmation que sa maitresse n’avait besoin de lui, il rejoignait les remparts. S’ensuivait une longue et lente ronde, rythmée au son des grillons. Et chaque nuit le jeune homme regardait Séléné s’amincir au point de ne présenter plus qu’un fin croissant qui se levait péniblement avant l’aube.

Etait-ce la raison pour laquelle, cette nuit, il était resté de si longues minutes à fixer l’insecte lumineux ? Ou bien n’était ce que sous le prétexte d’occuper ses yeux alors que son esprit vagabondait librement d’étoiles en étoiles, de pensée en pensée ? Par lassitude ou timidité, la luciole disparut derrière un sombre buisson, ce qui fit pousser un soupir au milicien nocturne alors qu’il reprenait sa ronde, sans pour autant lâcher le fil de ses pensées.




Perdu. Il ne trouvait d’autres mots pour décrire l’angoisse qui l’avait étreint lorsque le voyage vers le sud s’était terminé par une lettre. Perdu au point de s’arrêter dans la première ville venue - celle de l’affrontement quelques mois auparavant – et de ne rien faire d’autre que se rendre à la mine chaque jour pour creuser encore et encore, casser le roc pour en extraire des richesses tant convoitées. Mais surtout oublier, taper plus fort lorsque les pensées revenaient, frapper encore et encore jusqu’au son de la cloche annonçant la fin de la journée de travail. Puis mener son corps épuisé jusque dans une auberge quelconque pour s’affaler sur un lit jusqu’au lendemain identique.


Par habitude, il fit un signe de tête au maréchal de garde pour indiquer qu’il n’y avait rien à signaler. Ce dernier ouvrit la bouche, tentant apparemment de lancer la conversation. Anseis répondit par un simple haussement d’épaule, sans dévier ni changer le rythme de son pas. L’ancien muet, qui était resté peu loquace, n’avait de toute façon aucune intention de converser ce soir là. Il n’avait fait trois pas que le garde disparaissait de sa mémoire, remplacé par de nouvelles pensées.



C’est une simple méprise qui l’avait amené à rejoindre la capitale malgré sa réticence pour les grandes foules. Et le destin capricieux avait guidé ses yeux sur un parchemin…une annonce. Curiosité, désir de bouger et sortir de ce cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé, envie de revoir une personne qu’il tenait en grande estime et dont il était le débiteur… peut-être un peu de tout cela à la fois. Il avait quitté Montluçon ainsi qu’il l’avait toujours fait pour les autres villes : Sans un regard en arrière sans une hésitation. Deux jours avaient suffit pour rejoindre Thiers. Un autre s’était écoulé le temps de trouver logement, puis de rencontrer la dame de Gondole et maintenant duchesse de Billy, dame Beths. La chance semblait lui sourire car la confiante jeune duchesse lui avait proposé l’emploi après une courte conversation.


Un mouvement suspect ramena l’homme à l’instant présent. Il resta un moment à l’affut, se courbant en reniflant légèrement par instinct…avant de réaliser que l’intrus n’était autre qu’un chat qui poussa un miaulement offusqué en direction du milicien avant de disparaitre dans un coin sombre. Une ébauche de sourire se dessina sur le visage de l’homme alors qu’il reprenait sa marche.



C’est alors qu’étaient venus les doutes. Il y avait tout d’abord l’inquiétude d’avoir eu ce poste non par ses qualifications mais plus par l’amitié que lui témoignait la maréchale, amitié ou illusion d’avoir une dette envers lui ? Avait suivi ensuite la crainte de ne se montrer à la hauteur, de décevoir voir de trahir. Puis, finalement, la froide et terrible angoisse. Celle de fléchir de nouveau face à la bête qui sommeillait en lui. S’il lui expliquait … il savait bien qu’elle le garderait à son service ou que son juste cœur voudrait se battre pour afficher la vérité et combattre l’injustice au péril de sa vie. Mais s’il se taisait, il restait telle une épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête sans que la jeune femme ne le réalise.


Tiraillé entre ces deux périls qu’il faisait planer sur la jeune femme, le vagabond réalisait pleinement le coût de son inconscience. Il semblait qu’il avait un talent inné pour mettre en danger les personnes qu’il appréciait. Une maigre consolation vint soulager son esprit. Téalhis s’était montrée sage en prenant sa décision quelques semaines plus tôt. Au moins ne risquait-il de lui faire quelconque tort maintenant.

Un nouveau soupir quitta ses lèvres alors qu’il notait un point lumineux vers l’extérieur des remparts.

Une luciole, une simple luciole…
Atheus
Les âmes errantes

Athéus avait profité d'une halte pour marcher sur le bord du petit chemin qui longeait un ruisseau. Le soleil était particulièrement puissant, et la chaleur accablante. Tout étriqué qu'il était dans ses nouveaux habits, il essayait de se détendre après quelques heures passées à cheval. Ce n'est pas que ses vêtements étaient mal taillés, non. Mais seulement que jamais Athéus n'avait porté d'habits d'apparat. Son apparence lui importait peu. Il préférait passer inaperçu. Mais il fallait bien reconnaître qu'entre Naluria et Chris, on le remarquait moins vêtu ainsi qu'avec sa grande étoffe sale et usée.

Naluria avait en effet consacré beaucoup de temps, et d'argent à Athéus, que ce soit pour lui offrir de copieux déjeuners ou le rendre présentable. Et, même si tous ces rituels que sont les bains, les habillages n'étaient au départ pas du goût du vieux renard, il avait fait l'effort d'y consentir, avec le sourire pour ne pas se montrer ingrat devant la peine que se donnait sa protectrice pour lui, puis, finalement, s'y était fort bien accommodé, au point même de finir par y prendre goût. Jusqu'au jour où, visiblement toute retournée, Naluria en larmes lui indiqua sans autre explication :


On rentre !

Il aurait pu demander pourquoi partir sans avoir vu le jeune Lugdarès évoqué dans le parchemin codé, Tixlu comme Naluria l'appelait. Mais Naluria ne lui en avait pas laissé le temps, et, elle semblait tellement en peine qu'il estima qu'il n'était pas opportun de l'obliger à évoquer cela avec lui. Il n'y avait pas besoin de mots pour comprendre la douleur de Naluria. Aussi, la seule chose qu'Athéus pouvait faire, c'était honorer la promesse qu'il s'était faite : être là pour l'aider. Ainsi, sans poser la moindre question, il rassembla ses affaires - y compris sa vieille besace où il avait dissimulé son étoffe usée que Naluria l'avait invité à jeter, et fut prêt à partir à peine quelques instants plus tard.

********************************

Les jours suivants, Athéus avait suivi Naluria dont la mine n'arborait plus le moindre sourire. Il ne savait quelle peine la touchait, mais se sentait bien impuissant... Trouver les mots pour la belle n'était pas son fort. Le seul service qu'il pouvait peut-être lui rendre était de ne pas être un fardeau pour elle. Dans un élan de lucidité, il décida donc d'aller la trouver afin de lui exposer ses intentions. Les rues Orléanaises étaient étouffantes en ces chaleurs de juin. Il songeait qu'il avait encore une bonne marche à faire avant de retrouver Naluria lorsqu'il tomba (une nouvelle fois) nez à nez avec elle ! Aussitôt, il déversa le flot de paroles qu'il avait soigneusement répétées de nombreuses fois dans son esprit afin de ne pas bafouiller le moment venu :


Dame Naluria, je ne sais comment je pourrais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. J'aurais souhaité que le parchemin codé vous aide à retrouver trace de votre passé, de notre passé, mais il semble que notre voyage n'a pas porté les fruits escomptés. Je ne souhaite pas abuser de votre gentillesse plus longtemps. Aussi, s'il n'y a rien que je puisse faire dans l'immédiat pour vous rendre service, je vais regagner mon humble demeure à Gien. Vous pourrez m'y trouver, ou bien je ferai en sorte que tout message de votre plume me soit transmis le plus rapidement possible. Je serai là si vous avez besoin de moi, je vous le promets.

Naluria était essoufflée, elle était restée face au vieux sans avoir réellement écouté ses paroles, ses yeux essayant de se fixer, en vain. Elle était préoccupée, affolée même, et semblait prête à reprendre sa course folle. Alors, devant ce comportement si inquiétant de la part de Naluria, Athéus prit ses deux mains dans les siennes et, essayant de capter son regard, lui demanda sur un ton grave :

Naluria, que vous arrive-t-il ?
Naluria
Non...

Existe t-il quelque chose de plus horrible que de sentir ses craintes se réaliser ? Pourquoi nous efforçons nous à garder un espoir qui est déjà mort ? Marcher, courir, peut-être est-ce là le réconfort. S'oublier, oublier son corps, son, âme, son humanité comme si l'on avait fait un pacte avec le diable pour que ce que l'on redoute ne se réalise pas.

Les rues de la capitale Orléanaise étaient parcourues par la jeune femme comme une corne d'abondance. Les rues donnaient toujours sur d'autres rues comme si l'issue de retrouver Fred en dehors de cette civilité lui était interdite, comme si l'on voulait la préserver du malheur, comme si ses yeux n'avaient pas le droit de voir l'horreur.

L'espoir, l'envie, le désespoir aussi, tout ses sentiments faisaient en sorte que la jeune femme voulait retrouver celui qu'elle voulait désormais demander en fiançailles le plus rapidement possible. Celui pour qui elle avait tant prié, pour qui elle s'inquiétait depuis plus d'un mois. Son souffle s'intensifiait à mesure que sa course folle la faisait déambuler comme un pantin à qui l'on avait coupé les fils, totalement désordonné, détaché de son mentor.

Soudainement, ses esprits retouchèrent le sol avec fracas. Elle n'avait pas pris garde aux gens qu'elle bousculait mais cette fois-ci elle ne rata l'individu. Sonnée par le coup, par la surprise et l'inquiétude, elle ne reconnu pas tout de suite Atheus qui lui parlait. Pour elle, une bouche parlant en silence semblait s'adresser à elle. Elle n'avait qu'une envie, repartir, courir et espérer le retrouver.

Puis la chaleur et la douceur des mains d'Atheus lui parvint.


Naluria, que vous arrive-t-il ?


Elle leva les yeux et son âme reconnu le vieil homme. Elle se mit à sangloter, lâchant sous forme de larme l'inquiétude qui faisait rage dans son coeur et dans sa tête. Elle se réfugia dans les bras du vieil homme, comme cherchant le réconfort d'un père qu'elle avait oublié. Elle n'arrivait pas à s'exprimer, à expliquer sa douleur. Comme si ce qu'elle craignait allait se réaliser si elle l'exprimait à haute voix. Un seul mot pu sortir d'entre ses lèvres une fois que la tension qui animait son coeur fut apaisé. Un mélange de crainte et d'espoir sussuré à l'oreille paternelle.


Fred...

Les larmes continuaient de couler quand sa tête s'enfonca dans le creu du cou d'Atheus. Elle avait appris la mort de son frère, elle ne voulait pas croire en celle de l'homme qu'elle aimait. Elle détacha ses mains de celle d'Atheus puis les passa autour de son cou. Souvenir de l'enfant qu'elle était quand elle savait que son père partait pour longtemps. Ses lèvres glissèrent sur la joue d'Atheus. Les yeux fermés, songeant son père, elle déposa une légère bise sur la joue vieillie avant de glisser de nouveaux quelques mots à l'oreille attentive.


Ne m'abandonne pas une nouvelle fois papa...

Une dernière larme coula puis elle s'enfuit de nouveau dans les rues, les larmes s'échappant vers l'arrière du visage et s'éclatant avec l'allure repris par Naluria.

Sa démarche était moins anarchique. La chaleur humaine avait redonné, à la poupée de chiffon qu'était Naluria à ce moment, une bribe de conscience et un moteur pour continuer de l'avant, comme pour signifier qu'elle n'était pas seule même si le Très-Haut semblait l'avoir abandonnée.

Elle se voyait proche de l'arrivée ; à retrouver Fred attaché à un arbre, fatigué et quelque peu endolori par les liens qui le maintenait contre le tronc du chêne, signe de sagesse et de longévité. Elle se voyait l'embrassant, fêtant leurs retrouvailles tout en le détachant. Elle lui proposerait ensuite de devenir son fiancé pour un mariage à venir. Il allait devenir chevalier, ainsi, tout deviendrait possible.

Plus loin, à l'orée d'un bois, c'est un corps défiguré qui gît telle une charogne démembrée. Aucun respect n'avait été donné à cet individu. La mutilation du visage montre la volonté de l'agresseur de ne pas offrir à sa victime le chemin vers le paradis. Le châtiment de l'emprisonnement, le châtiment de ne pas recevoir ce que tout homme sur terre recherche.

Naluria courait à en perdre haleine, ses craintes naissant de nouveau faisant battre son coeur à plus vive allure encore que par la simple errance. Elle quitterait bientôt Orléans pour enfin être au dehors. Ne plus être enfermée à l'intérieur de la ville, cintrée par une enceinte lui conférant sa protection. Protection de la ville, protection des habitants, mais pas protection du coeur. Elle passa sous la porte de la cité en bousculant un mercier qui perdit la moitié de ses dés anthropomorphiques au sol. La jeune femme n'y prit pas garde afin de rejoindre l'air étouffant de la ruralité. Elle continua de courir encore ; ses foulées battant le chemin de terre ; prenant la direction de la forêt que le Maréchal de l'Ordre du Saint Esprit de l'époque lui avait fait découvrir. Là, où non loin son petit coeur ensablé avait été entouré par le coeur tout aussi ensablé mais plus ample et protecteur ; dessiné par Fred et fortifiant leur amour.

Les souvenirs restent, mais la réalité est toujours présente, dans les plus pires circonstances....

Elle s'arrêta net, les yeux grands ouverts prêt à être crevés, la bouche grande ouverte prête à hurler, le coeur et les entrailles réduits en lambeaux par cette puissante arme de guerre qu'est l'amour déchiré...

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