Jehan_de_proisy
Un personnage important du Poitou va disparaitre. Magoo Fortunat arrive au terme de sa vie terrestre.
Point de sang, point de lamentation, en silence tout doucement.
L'accès à ce RP est, par conséquent, libre à tous les Poitevins et autres l'ayant connue.
Son état d'épuisement est tel qu'il n'est pas certain qu'elle réponde...
La situation en quelques mots, le détail étant donné ci-dessous:
Sentant venir sa fin la Comtesse Magoo est sortie de sa retraite spirituelle prolongée et a convoqué son neveu, Jehan de Proisy-Fortunat pour achever de mettre sa vie en ordre et quitter ce monde en paix.
Ne tenez pas trop rigueur à Jehan d'idéaliser l'image de celle qui fut pour lui comme une mère. Au moment dernier d'un être cher on "gomme" ou "estompe" certains traits non pas pour nier les faits mais parce que cela n'a plus vraiment d'importance...
Point de sang, point de lamentation, en silence tout doucement.
L'accès à ce RP est, par conséquent, libre à tous les Poitevins et autres l'ayant connue.
Son état d'épuisement est tel qu'il n'est pas certain qu'elle réponde...
La situation en quelques mots, le détail étant donné ci-dessous:
Sentant venir sa fin la Comtesse Magoo est sortie de sa retraite spirituelle prolongée et a convoqué son neveu, Jehan de Proisy-Fortunat pour achever de mettre sa vie en ordre et quitter ce monde en paix.
Ne tenez pas trop rigueur à Jehan d'idéaliser l'image de celle qui fut pour lui comme une mère. Au moment dernier d'un être cher on "gomme" ou "estompe" certains traits non pas pour nier les faits mais parce que cela n'a plus vraiment d'importance...
[HOSTEL PARTICULIER DE MAGOO FORTUNAT, COMTESSE DAULNAY DE SAINTONGE, VICOMTESSE DE FRONTENAY, BARONNE DE LISLE JOURDAIN]
Il adorait venir en Poitiers, la capitale. Cette ville avait toujours exercé une certaine fascination sur le jeune homme quil était lors de sa première venue il y a disons pas mal de temps.
Il en gardait le souvenir de « Grands » anciens quil regardait alors avec respect et humilité se disant que jamais ô grand jamais il ne parviendrait à égaler ne fut ce que le centième de ce que ces gens avaient pu faire pour le Comté.
Lui était alors volontaire de La Trémouille pour aider bien modestement son Comté à combattre les brigands. Armé de son seul bâton ses sabots claquant sur les pavés il avait débarqué avec des amis Ducho, Lorryus, Bertal et bien dautres encore. Tous les citer serait fastidieux et puis nétaient ils pas dans son cur quoi quil arrive ?
A La Trémouille, petit village où il avait retrouvé un cadet longuement recherché, il voyait de temps en temps passer une Dame. Toujours fort élégamment vêtue bien que sans ostentation. Des murmures accompagnaient en général sa venue en taverne la Baronne chuuut tenez vous bien.
Ladite Baronne ayant été bourgmestre de La Trémouille était donc fort connue de tous. Un mot gentil ici, une tournée là, le tout avec ce petit je ne sais quoi dironique que donne lassurance acquise tout au long de mois de travail acharné. La Baronne était CaC et il se disait dailleurs que jamais le Poitou navait eu si dévouée servante en sa personne.
La langue particulièrement bien pendue, lil vif et la riposte acérée, la Baronne Magoo forçait le respect
Voilà à quoi pensait le visiteur qui se fit annoncer en cet Hostel particulier discret mais de bonne facture
Une gouvernante, Lavande que Jehan avait connue servante à lIsle Jourdain, vint lui ouvrir.
Ahhh Jehan vous voici enfin ! ELLE vous a demandé chaque heure depuis que je vous ai fait porter sa missive. Elle dort là mais vous pourrez aller la visiter dès quelle se réveillera. Entrez vite le froid est mauvais pour la Comtesse.
Bonjour Lavande et merci
Il dégrafa sa cape et la confia à la gouvernante.
Mon oncle est ici ou est-il en ville ? Jai fait prévenir Malone, Meileen ainsi que Davor. Les filles sont à Saintes et reviennent sur Poitiers.
Le reste de la conversation napportera pas plus déclaircissement à lhistoire et nous respecterons donc lintimité de ce qui se passa ce jour là.
[LE LENDEMAIN DES MATINES]
Le Vicomte sortit alors que le soleil nétait pas encore à lhorizon. Il avait passé la nuit à méditer sur tout un tas de choses et son sommeil avait été de courte durée.
Son esprit était tout occupé par la situation présente qui, tel le la foudre sabattant sur un chêne, allait bouleverser la vie de plusieurs personnes. Il passa par la cathédrale dont la petite porte était toujours ouverte pour permettre aux miséreux de trouver un abri.
Tout le monde pouvait trouver refuge en ce lieu ou les armes navaient pas cours et où même les soldats ne pouvaient agir pour quoi que ce soit dautres que la prière. Même le Souverain quil soit du Poitou, ou même du Royaume, ny venait que pour y manifester leur foi.
Jehan entra donc et, selon une vieille habitude, sagenouilla dans lombre propice dun pilier. Là il ouvrit son cur et il espéra que sa voix serait entendue. Il ne demandait pas limpossible, non juste un répit
On le vit ensuite en ville saluant un visiteur de marque devenu un ami franc et loyal, puis au marché de la St Noël. Il rencontra du monde et tenta de ne rien montrer de sa préoccupation présente. Il nétait pas diplomate pour rien et avait appris à offrir aux autres un visage impassible.
En fin de matinée il regagna lHostel particulier et passa laprès-midi à discuter avec la Comtesse en sa chambre.
Ce quils se dirent nul ne le sut, mais un valet sortit porteur de missives quil alla porter en mains propres à leur destinataire.
Laffection qui liait le Vicomte à la Comtesse remontait à lépoque où cette dernière avait fait effectuer des recherches dans le Royaume sur sa famille.
Au cours de ses recherches, et à son grand étonnement, la Comtesse avait pu établir que le jeune homme quelle hébergeait à lIsle Jourdain à la demande de sa fille Elliandra et qui peu ou prou leur servait de garde du corps nétait autre que son petit neveu.
Elle ne lui en parla pas de suite mais attendit que la chose soit sure et établie sans défaut.
Lui tomba des nues. Certes il avait été élevé dans une bonne famille et avait reçu une éducation solide. Il savait manier les armes, lire et écrire et avait connaissance en diverses choses ayant assisté son grand père pour la rédaction de baux à ses métayers.
Déjà sa reconnaissance dêtre si généreusement hébergé, non pas dans lécurie comme cela se pratique pour des gens que lon aime bien, mais dans une chambre non loin de celle de la Damoiselle dont il fut dabord le garde du corps puis lécuyer, était grande mais apprendre quil était de la famille de cette Grande Dame même un simple neveu lui fit un choc.
Dès lors il apprit à améliorer son maintien, son langage et sa façon dêtre ayant pour principal souci de ne jamais embarrasser sa tante et les siens.
On eut pu croire que Magoo ait décidé de pousser non neveu dans le monde, ce quelle ne fit pas. Il nentrait pas dans sa façon dêtre de favoriser sa famille.
Par contre elle observait chacun deux et le pesait, lévaluait.
Aussi quand son neveu lui demanda ce quelle pensait de son éventuelle candidature à la mairie lui répondit-elle : « Ah enfin ! Tu te décide ! ».
Une fois quil se fut soumis au vote de leurs concitoyens elle lui enseigna quelques astuces de bourgmestre mais se garda bien dintervenir lui répondant inlassablement : « tu diriges cette ville, à toi de décider et de faire ce qui est bon pour elle ! ».
Ainsi était Magoo bienveillante oui, attentive absolument, parfaitement intègre certainement. Dailleurs nombreux pourraient en témoigner sil en eut été besoin.
On avait vu Magoo sacharner au travail et servir son Comté inlassablement sans pour autant se sentir investie dune mission divine et son labeur porta ses fruits.
Au point que, lorsquelle se présenta à la magistrature suprême du Poitou elle fut élu sans coup férir et ce en dépit de lopposition de certains confortablement installés aux postes clés.
Cest Magoo qui, sachant son neveu ambassadeur en Guyenne, lui demanda de faire signer la paix à lAnjou. Ils partageaient tous deux le sentiment quaprès avoir battu à plates couture ce Duché le Poitou devait faire preuve de grandeur et tendre la main pour reconstruire et préparer lavenir. Ce qui fut fait.
Aujourdhui, en ces jours qui précèdent les fêtes de la fin dannée, la Comtesse attendait, sereine, daller rejoindre ses ancêtres. Pas dassassinat, pas d'empoisonnement, pas de maladie non juste une chandelle qui sépuise et dont la flamme vacille.
Sentant venir lheure de comparaitre devant le Créateur de toutes choses elle avait mis sa vie en ordre et convoqué son neveu. Voila pourquoi Jehan de Proisy-Fortunat se trouvait en Poitiers veillant à apporter son affection et un peu de réconfort à sa tante.
Elle était sa Marraine devant Aristote et son témoin de mariage elle avait accouché la première épouse de Jehan de leurs jumeaux en pleine taverne à Poitiers. Elle lavait encouragé à franchir les obstacles lors de son règne à lui. Telle une mère elle avait su laider à accepter la perte dêtre chers partageant sa douleur tout en le forçant à tenir bon.
Il serait venu, même à genoux sil lavait fallu, pour honorer cette femme dexception. En peu de temps le Poitou perdait deux êtres qui avaient voué leur vie à sa grandeur. Le Comte Elra lâchement assassiné dans son lit une nuit par un tueur que lon avait que peu recherché. Et à présent la Comtesse Magoo de fatigue et parce quAristoste en avait décidé ainsi.
Le silence enveloppait lHostel particulier chacun veillant à faire le moins de bruit possible pour permettre à la doyenne de jouir dun calme propice à labandon de la vie.
Curieusement et selon ses désirs il y avait de la tristesse certes, mais pas de désolation. Tout au moins pas visible chacun assumant son chagrin. Tout au plus, à labri des regards, sautorisait-on de pleurer en silence en se réconfortant les uns les autres attendant la fin.
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Famille en deuil de "Grands du Poitou". Toujours en nos curs vous vivrez, Elra...Magoo..et toi mon Isabelle