Citation:Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Citation:
Léclipse VII : Le Paradis
Les sept anges se tenaient face à moi. Ils arboraient un grand sourire plein de gentillesse que venait souligner leur regard plein de tendresse. Pour la première fois depuis que javais laissé mon chien seul dans le champ, je me détendis et memplis de la sérénité quils dégageaient. Ils maidèrent à me lever et Michel, le plus robuste, me fit monter sur son dos. Je rougis à lidée de chevaucher un Archange comme un cheval. Mais ils rirent tous, voyant la gêne safficher sur mon visage. Ces rires nétaient pas moqueurs, mais pleins damitié.
Alors, sept grandes paires dailes magnifiques sétendirent. Ils sapprochèrent du bord et se laissèrent tomber. Je hurlai de terreur, mais mon cri sétouffa lorsque les Archanges redressèrent leur vol et senvolèrent vers la soleil. Je pus voir sous moi lensemble de la lune et me promis intérieurement, si loccasion men était donnée, de toujours vivre dans la vertu, suivant les préceptes dAristote et de Christos, afin de ne jamais plus retourner dans un endroit aussi sordide. Galadrielle me lança un sourire complice et me dit: Cest bien. Tu as pris une judicieuse décision. Puissent les autres vivants faire la même.
Je me demandai comment elle avait pu connaître aussi bien le fond de mes pensées. Mais mon esprit fut bien vite plutôt intéressé par le spectacle qui soffrait à moi. Nous venions de quitter la lune et nous volions dans lespace qui la sépare du soleil. Les étoiles soffraient à mon regard comme autant de spectacles magiques. Je pouvais même discerner de nombreux autres astres dont je ne connaissais pas lexistence, ne pouvant être vus depuis le monde. Mais lessentiel de ma vision était occupé par ce soleil immense, brûlant, que je navais jamais vu daussi près. Je me sentais comme une mouche face à une vache: minuscule.
Nous nous approchâmes si près de lastre divin que des flammes de plusieurs lieues de long nous frôlèrent. Je me demandai si je nallais pas partager avec les sept Archanges une bien funeste fin. Mais Michel, sur lequel jétais toujours juché, me dit: Naies crainte et regarde.. Je vis alors les flammes qui couvraient le soleil souvrir, pour laisser place à un magnifique spectacle. Sous cette couche brûlante se trouvait ce dont javais entendu parler depuis ma plus tendre enfance, sans jamais savoir ce en quoi cela consistait: le Paradis!
Nous atterrîmes dans un lieu magique. Tout était baigné dun douce lumière. Où que je regardais, je ne trouvais pas la moindre obscurité. A perte de vue, il ny avait ni habitation, ni la moindre construction. Ceux qui avaient faim se servaient sur les arbres fruitiers. Ceux qui appréciaient les plaisirs de la détente sallongeaient dans lherbe. Des enfants jouaient innocemment, riant et courant à travers les hautes herbes. Les sept Archanges me prévinrent quils devaient me laisser, leur mission étant terminée. Je les remerciai grandement et leur dit au revoir.
Je décidai de visiter ces lieux enchanteurs. Tous ceux que je rencontrais me souhaitèrent la bienvenue en me souriant. Je leur rendais leur sourire et les remerciais. Tout respirait le bonheur, la bonté et la joie. Alors que je mapprochai dune petite fontaine où leau semblait si claire que je ne résistais pas à lenvie de my désaltérer, je vis deux hommes discuter. Ils me remarquèrent et me firent signe de venir. Jeus alors en face de moi rien de moins quAristote et Christos. Ils maccueillirent avec la plus grande gentillesse. Ils me demandèrent si les lieux me plaisaient et si javais fait un bon voyage. Jétais si ému que je ne savais pas quoi répondre. Je bafouillai quelque vague parole, alors que jessayai encore de réaliser qui se trouvait devant moi. Cest alors que jentendis une voix.
Léclipse VIII : La résurrection
Cette voix que jentendis, alors que je me trouvai en compagnie dAristote et de Christos, était calme et pénétrante. Ils mexpliquèrent que cétait Dieu Lui-même qui allait me poser la question. Jallai enfin savoir laquelle était-ce. La voix divine me dit: Toi, lhumain que les tiens nomment Sypous, tu es venu à Moi, découvrant tout ce quun humain pourra connaître après sa mort. Tu as visité chacun des sept Enfers, où tu as rencontré chacun des Princes-démons, qui se sont présentés à toi, conformément à Ma volonté. Quas-tu retenu de tes périples?
Je répondis: Jai compris le sens du Salut. Lorsquun humain a vécu dans la vertu, sétant ainsi conformé à Ta divine parole, transmise par le prophète Aristote et par Christos, le messie, Tu lui accordes le droit daccéder en ces lieux, au Paradis, au sein du soleil. Si il se détourne de la vertu, refusant découter Ta divine parole, quil sabandonne aux plaisirs terrestres, à légoïsme, à la tentation, à de fausses divinités, Ton infinie sagesse tamène à lenvoyer en Enfer, dans la lune, pour y être puni pour léternité. Tu nous aime, mais cest également à nous de Taimer.
Dieu me dit: Maintenant, le temps est venu pour toi de faire ton choix. Tu peux décider daccepter la mort. Dans ce cas, je jugerait toute ta vie, les moments où tu as su oeuvrer pour la vertu et ceux où tu tes détourné delle. Si, alors, Je juge que tu le mérite, tu rejoindra les élus pour une éternité de joie et de bonheur. Mais si Je juge alors que ta vie na pas été assez vertueuse, tu connaîtra une éternité de tourments en Enfer. Mais, si tu penses que ton temps na pas encore été accompli, que tu nas pas encore fait tes preuves devant Moi, tu peux décider de revenir à la vie.
Je ne savais que répondre. Avais-je mérité de rejoindre le Paradis ou finirais-je en Enfer? Alors, jentendis des voix. Cétait celles de mes amis, qui priaient pour le Salut de mon âme. Bien quils se trouvaient sur terre, je les entendais distinctement. Cela me faisait chaud au coeur de voir quils se souciaient tant de ce qui allait marriver. Il me fallait leur montrer que leurs prières nétaient pas vaines. Je décidai daccepter la résurrection, afin de pouvoir vivre dans la vertu et de mériter le Paradis. Je leur devais bien ça, au moins autant que je me le devais à moi-même.
Dieu me dit alors: Depuis que Jai décidé de changer lesprit des humains en âme, afin quelle soit jugée à leur mort, chacun deux parcourt le chemin qui ta conduit à Moi, et Je pose la même question à chacun deux. Certains ont la même prudence que toi, dautres accèdent au Paradis, et dautres surestiment la qualité de leur vécu et sont envoyés en Enfer.
Ceux qui ont opté, comme toi, pour la résurrection ne gardent pas traces de leur périple céleste dans leur mémoire. Ainsi, leur comportement ne change que si la leçon sest gravée au fond de leur coeur. Mais, afin que tous sachent quel sort terrible les attend si ils se détournent de mon amour, je te laisse exceptionnellement la mémoire. Tu pourra ainsi témoigner de ton périple. Et ton témoignage restera pour les siècles des siècles. Maintenant que tu sais quel tâche Je tai confié, retourne à la vie, jusquà ce que Je te rappelle pour que tu fasse un nouveau choix.
Alors, ma vue se brouilla. Jeus tout juste le temps de voir Aristote et Christos me dire à bientôt avant de perdre connaissance. Lorsque je me réveillai, je me trouvai dans mon lit, les bras en croix. Autour de moi des cierges étaient allumés et mes amis étaient en train de prier. En larmes, mais visiblement soulagés, ils mexpliquèrent que cela faisait neuf jours que jétais mort. Je me levai, alla à la fenêtre, et vis que le soleil diffusait à nouveau sa chaleureuse lumière sur le monde. Je racontai à mes amis mon incroyable périple et décidai de coucher sur le papier tout ce que je venais de connaître pendant ma mort.
Sypous
Mais au moment du premier cri de l'enfant il s'arrêta un instant. Il avait l'impression de voir l'aube se lever. Au coeur de la noirceur un rayon de soleil. La joie de l'évènement malgré la mort très triste de la Comtesse le fit même jurer. Mais fort heureusement pour lui à voix basse.
Miarde.
Puis quand il eut fini la prière il aida Cali comme il pût mais surtout il s'approcha de la tête de la Comtesse, une fois celle-ci apprêtée et Cali sortie présenter l'enfant au Comte et là il lui dit.
Confiteor Deo omnipotenti, omnes Sanctos, et vos amici mei quia peccavi verbo, ópere.
Oro omnes Sanctos, et vos, amici rogarent Creator mihi. Quod omnipotens Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum nostrorum.
*Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.*
Il n'entendit donc que vaguement la réaction du Comte et en fait s'en fichait. Il savait que l'on réagissait jamais de la même façon à une disposition alors il ne s'inquiétait pas et continuait de prier pour le salut de la disparue.
[HRP]Poème Recueillement de Charles Baudelaire.[/HRP]
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