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[RP] - La flamme de Magoo Fortunat vacille puis s'éteint...

Cristof
Le Comte avait remarqué le regard furtif de son fidèle vassal...il se contenta d'opiner du chef. Ses dernières forces s'évanouirent, et l'émotion envahi son corps laissant échappé un sanglot.
Il prit son visage entre ses mains et se répéta silencieusement...."Pourquoi elle, pourquoi maintenant ?".
Datan
Les sanglots montent après le regard croisé, celui d'un homme qui va bientôt perdre sa moitié, celle qui comblé ses jours et ses nuits. Deux individus liés par bien plus qu'un serment, deux âmes soeurs dont les esprits sont indéniablement liés.

Datan s'approche de son ami et lui met la main sur l'épaule. l ne sait que faire, que dire en cet instant tragique. Il aimerait lui dire qu'il n'est pas seul, mais quel consolation cela pourrait lui donner. Sans y mettre de conscience, Datan colle son épaule face à celle du Comte et ses bras lui maintiennent le dos.

Venez vous assoir mon ami.

Il a l'air bête à cet instant, tandis que les larmes coulent encore, pris entre la fin proche de Magoo et la tristesse de son suzerain.
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Comte du Poitou
Jehan_de_proisy
Jehan était sorti pour échapper à l'étouffement qui l'étreint. A son retour du monde est arrivé et il entend, sans le vouloir, que sa tante - une nouvelle fois - va faire un sacrifice. Mais celui-ci sera son dernier, le suprême elle va tenter de donner la vie en donnant sa propre vie.

Le Comte Cristof semble épuisé mais Jehan n'a pas le cœur d'apporter le réconfort à cet homme qui demeure pour lui une énigme malgré les efforts de Jehan pour lui faire intégrer la famille. Il ne semble pas avoir sondé en fait les liens qui unissent réellement les Fortunat. Mais ces liens sont ils compréhensibles pour le commun des mortels.

Quoi qu'il en soit l'heure n'est pas encore venue de traiter des histoires de famille. Seule la survie de l'héritier est désormais à assurer, le reste viendra en son temps...

Jehan regarde Datan qui va, avec l'accord du Comte, saluer une dernière fois Magoo... Pour sa part il n'attendra aucune autorisation de qui que ce soit il n'en a pas besoin car le sang de Venance coule en ses veines comme en celles de Magoo et de cet enfant à naitre.

Des missives sont arrivées à l'intention de Jehan et les nouvelles qu'elles renferment le clouent au pilori. Cependant il n'en montre rien peu soucieux d'attirer sur lui la sympathie feinte ou forcée de tel ou telle. Ceux le connaissant réellement comprendront et patienteront.

Ce qui est sur c'est qu'il n'es pas prêt de quitter le deuil désormais s'il le quitte un jour...

Son regard se pose sur l'évêque qui semble accepter, au nom de l'Eglise, ce que la Dame Cali va faire. De toutes façons, cela est la volonté de Magoo alors accord ou pas accord...

Quoiqu'avec Cristof les choses puissent brutalement changer et ce qui semble acquit devenir intangible parfois.

Mais là, la volonté de celle qui est encore et jusqu'à son ultime souffle, le Chef de famille ne peut qu'être respectée. Tous le savent et maudit soit celui qui s'opposerait à cela.

Jehan entre dans la chambre attendant que le vassal de son oncle fasse sa visite puis, dès la sortie de celui-ci va embrasser sa tante et lui murmurer...

Ma tante ma Marraine jamais, je t'en fais ici le serment, je ne laisserai notre nom être sali ou déshonoré. Conformément à ton souhait je veillerai que tout soit fait selon ton désir dusses-je le faire à la pointe de l'épée.
Je crois que tu as réussi à me donner un peu de ta force et j'espère être digne de toi.
Ma tante...
ici l'émotion qu'il contient freine son débit et rend son souffle plus court... je voudrais te redire l'affection filiale que je te porte, toi qui a su, en l'absence de ma génitrice, la remplacer me guidant et me poussant à me dépasser. En ton nom je poursuivrai ton œuvre et la magnifierai. Puisse le Très Haut te recevoir en sa sauvegarde éternelle...

Epuisé il embrasse cette femme en lui donnant deux baisers. Le premier filial et empli de déférence, le second celui de la paix marquant le lien de soumission de Jehan à son chef de famille.

Puis il se relève et sort laissant la place...

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Famille en deuil de "Grands du Poitou". Toujours en nos cœurs vous vivrez, Elra...Magoo..et toi mon Isabelle
Datan
[Dans la chambre de Maggo, avant l'arrivée de Jehan]

Elle n'avait pas les yeux ouverts lorsqu'il s'approcha d'elle en silence. Sa descendance était encore présente et avait laissé Datan approcher. Les adieux des uns et des autres, quel que soit leur visage, permettait à chacun de sentir qu'ils n'étaient point seul. Le seigneur de Dampierre n'était pas de la famille, c'est certain, mais il donnait son amitié simple et sincère à qui savait respecter le choix des autres, leurs différences...

Datan posa sa main sur celle de le Comtesse, lui dit quelques mots pour elle seule, et pria un moment. Enfin, il se retira discrètement, ne voulant point prendre une place qui n'était pas la sienne. En passant près des autres, il posa un regard affecteux et de compassion.

Il croisa Jehan alors qu'il quittait la pièce, lui qui semblait attendre pour voir sa tante. Le Fortunat semblait soucieux et distant par rapport à lui. Il n'avait jamais compris cet homme et une distance s'était creusée entre eux. Datan avait aimé cotoyer ce fin diplomate, mais dernièrement, il le trouvait aigri et trop amer vis à vis des autres. Il eusse aimé travailler avec lui à la Chancellerie, mais leur divergence sur la scission de la Noblesse ne le permettait pas encore...
Il échangea un regard respectuex avec le Chancelier et quitta l'étage.

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Comte du Poitou
Jehan_de_proisy
En sortant de la chambre, Jehan eu un irrépressible besoin d'isolement. Heureusement il connaissait en cette demeure un endroit quasi secret...Le cabinet de travail de la Comtesse. Pas celui où elle recevait le "monde" non une pièce, quasi monacale, qu'elle s'était aménagée contenant une petite bibliothèque, une petite table juste pour écrire ou lire, un fauteuil haut un tabouret bas et un prie Dieu.
Seuls les tissus indiquaient que ce refuge était celui d'une femme et un soli-flore d'étain généralement garni d'une rose de l'Isle Jourdain la Baronnie de la Comtesse...

L'Isle Jourdain...ce seul nom évoquait les jours heureux en fait même si des épisodes de la vie de Jehan avaient été cruels... Magoo l'avait accueilli chez elle, nourrit vêtu en échange d'une pseudo garde rapprochée bien illusoire mais que sa naïveté à lui avait rendu importante. La Comtesse, cela était sur, n'avait nul besoin d'un jeune godelureau pour la défendre elle était femme à le faire toute seule et avec maestria s'il le fallait.

Lors de ses passages à Poitiers, depuis l'installation de sa tante, Jehan devenu un homme aimait lui rendre visite et elle l'avait admis en ce lieu...Elle sur le fauteuil lui sur le tabouret ou bien assis sur le prie Dieu...

Des heures des nuits ils avaient refait ce Poitou, rêver de grands desseins pour leur Comté de rayonnement fabuleux et aussi de tolérance.

La Comtesse n'avait pas été insensible à l'entrée de Jehan chez les Hospitaliers. Tous deux partageaient certaines valeurs d'humilité et de pardon. Jehan était souvent en proie au doute et combien de fois l'avait elle remis en selle moralement.

Il donnait sa confiance, se faisait cracher dessus et était en général durement éprouvé. Mais à la première occasion il recommençait ne voulant voir que le bon côté de ses congénères.

Combien de fois Magoo l'avait elle morigéné lui intimant de rendre coup pour coup...

- Tu sais te battre Jehan tu l'as prouvé et tu n'as pas peur alors vas y cogne mon neveu disait elle.

Lui il souriait essayant de lui expliquer que le fait de pardonner était une satisfaction rare...

- Certes j'entends bien mon Jehan mais tu passes pour un couillon! Ils savent user de toi et ensuite te critiquer dès que tu essaies de leur faire comprendre ton point de vue...

Ce genre de conversation durait en général jusqu'à ce que mâtines sonne et ils riaient d'avoir encore gâché une nuit.

C'est donc en ce lieu que Jehan, ce jour là vint se réfugier. Le soli-flore tenait une tige de rose dont les pétales avaient séchés et étaient en partie tombés sur la table preuve que la Comtesse n'était pas venu depuis longtemps. Une fine poussière recouvrait la table.

Machinalement il y passa un doigt, lequel traça un "M" majuscule comme pour invoquer l'être cher.
Puis il s'assit sur le prie Dieu comme il avait coutume de le faire. Jamais il n'aurait osé s'asseoir à la place de cette femme qu'il admirait avec tant de force.

Là les mains jointes entre ses genoux ouverts il laissa son regard errer dans la pièce où chaque chose lui remémorait un souvenir le plus souvent joyeux. Au mur une épée, peut être le seul vestige d'un geste rageur commis par cette femme admirable un soir de garde en Poitiers mettant un terme net à une usurpation...

Combien de fois avaient ils parlé de la noblesse? Des siècles surement.

L'anoblissement récompense ta façon d'être alors ne change pas en recevant le titre, au contraire uses de tes soi-disant privilèges pour aider et défendre encore et encore...

C'était un temps où la noblesse était respectée. Peut être se respectait elle, elle-même aussi ceci entrainant cela.

Puis une autre époque était venue ouverte aux profiteurs et aux parvenus qui hier crachaient sur la noblesse et désormais se vautraient dans leurs titres qui au final ne signifiaient plus rien.

Seuls quelques, trop rares dinosaures comme Jehan attachaient de l'importance à l'honneur. Magoo aussi bien sur...

Aujourd'hui les Grands mourraient dans indifférence générale, des gueux crachaient sur les nobles et s'en sortaient vainqueurs et le sourire goguenard.

Des Comtes, au lieu de s'appuyer sur cette même noblesses, la délaissaient préférant aller à l'opportunité sans même réfléchir aux conséquences de leurs actes insensés.

Quand aux nobles beaucoup avaient préféré choisir un camp une faction médisant impunément sur leurs pairs au point qu'on avait vu récemment une Comtesse convaincue par certains de ses conseillers avides de pouvoir, renier une famille et s'en défier au point de retirer toute défense au Château...

Le résultat ne s'était pas fait attendre et, une fois destituée n'avait elle pas accusé ceux la même qui avaient tout fait pour la mettre en garde?

Il faut dire que son époux n'avait guère mieux fait laissant deux familles se faire soupçonner de félonie voire de trahison sans bouger le petit doigt et ne tenant pas parole de relever leur honneur si l'enquête n'aboutissait pas à leur inculpation.

Pour tout cela oui, le Fortunat était déçu et se posait parfois la question de savoir si sa place était encore en ces lieux qu'il adorait pourtant...

Sa tante lui avait donné le goût des la diplomatie et l'avait aidé à se familiariser avec cet art au combien exaltant. Lui l'avait exercé avec une scrupuleuse honnêteté avant de s'entendre accuser, devant ses pairs, d'avoir usé de ses fonctions à des fins personnelles.

Lui qui faisait apporter de son domaine l'avoine de ses montures...

S'il n'avait été convaincu qu'on ne vous écoute que rarement en étant roturier il aurait rendu ces titres qu'il portait avec fierté ne les ayant reçus qu'après s'être oublié et avoir oublié les siens pour le Comté.

Cela lui avait couté...trois enfants aujourd'hui disparus, le départ puis la mort de sa première épouse et d'êtres chers...

Par bonheur une lumière avait percée les ténèbres. Elle avait pour nom Leello et lui avait redonné le gout de vivre et de se battre...

D'autres deuils étaient survenus dont notamment celui d'un Comte que Jehan vénérait pour sa sagesse et sa tolérance...Il fut lâchement assassiné et c'est à peine si le Comté s'en ému...Indifférence quand tu nous tiens...

Les échanges avec cet homme étaient fulgurants d'intelligence et avaient élevé l'esprit et l'âme du Fortunat...Jamais il ne retrouverait pareil mentor...

Puis ce fut le tour de Magoo et là le Fortunat cru la fin du monde arrivée. Certes elle était encore physiquement là mais s'en allait chaque seconde un peu plus...

Néanmoins avant que de rendre son dernier souffle elle l'avait piégé de belle façon.

Il devrait lui succéder à la tête de cette famille. La chose n'était pas aisée le comportement familial ressemblant plus à un attelage de mules têtues qu'à l'unisson des chœurs célestes.

N'avait on pas vu l'époux de Magoo soutenir et faire élire au final un Comte plus préoccupé de vendre son âme - et celle du Poitou en passant - pour un Comté de retraite lui offrant de confortables revenus, que de soutenir son neveu avec lequel un programme avait été établi?

Tous ces évènements minaient le Fortunat, futur chef de famille au point qu'il eut préféré passer avant Magoo que de lui succéder. Mais elle savait qu'il se consacrerait à l'union de cette famille qu'elle avait créée de ses mains...

Un dernier évènement venait de porter un coup encore plus rude à Jehan. Sa fille, son sang son Isabelle, au seuil de la mort le reniait en lui reprochant de s'être plus consacré aux autres qu'à ses enfants! Elle la seule trace tangible de sa vie d'avant s'était détaché de lui et le reniait...

C'est sur ces pensées que le Vicomte ne vit pas surgir le sommeil qui s'abattit sur lui telle la mort fondant sur sa proie...

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Jehan_de_proisy
...
Des batailles...des conflits...Il était Picte. Cette tribu venu du froid nord d'Albion.
C'est la veille d'une bataille près d'une ville qui, quelques siècles plus tard se nommera...Poitiers, en l'honneur de cette tribu.

Les guerriers et leurs chefs ont préparé cette décoction de couleur bleue...

Non pas une potion magique que nenni mais un fard. Chacun y pose ses doigts et dessine sur son visage des traits bleus.

Ceci veut dire que, désormais, ils n'ont plus d'autres choix que de vaincre, d'avancer et le déshonneur étouffera celui qui reculera avec toute sa famille et sa descendance.

Puis...dans le petit matin la troupe se prépare à aller livrer combat...
...

C'est le froid qui réveille le Vicomte assis sur son prie dieu. Il s'est enroulé dans la cape bleue aux couleurs d'Olonne. Ce bleu qui vient de lointains ancêtres...

Pas un bruit dans l'Hostel particulier dont le Fortunat parcourt les pièces...La maisonnée est encore endormie probablement.

Lui a rêvé de sa Tante ils sont conversé.

Il a rêvé de leur ancêtre commun cet évêque assez fou pour affronter un dragon. Dragon qui orne désormais leurs écus.

Il a rêvé encore de ses encore plus lointains ancêtres du temps où la France se nommait la Gaule et où les Romains l'avaient conquise et avaient aussi tenté et en partie réussi à conquérir Britannia, ce qui est aujourd'hui Albion ou l'Angleterre.

Car c'est de là que viennent les Poitevins. De cette tribu Picte descendus du nord pour s'installer dans un climat plus septentrional. Sans le savoir la plupart des Poitevins sont des celtes. ce qui les rapproche encore plus de la Bretagne voire de quelques tribus descendus encore plus au Sud en Hispanie... Ils sont plus proches des celtes qu'ils ne le seront jamais des François...

Les pas du Vicomte le mènent vers les cuisines pour tenter de s'y sustenter quelques peu...

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Cali
La médicastre patiente avec une certaine nervosité dans le couloir, jetant des coups d'oeil fréquents vers les escaliers,en faisant les cents pas. Enfin sa fidèle Marie est annoncée . Elle va à ses devants, lui expliquant en murmurant la situation.

Calil lève les yeux vers Datan et le suit du regard quand il sort de la chambre en regardant droit devant lui . Puis c'est au tour du Vicomte Jehan d'aller rendre hommage à sa tante. Lorsqu'il ressort bouleversé , Cali fait signe à son aide de la suivre et se rend directement au chevet de la Comtesse.
Devant l'état de sa patiente qui s'est grandement aggravé depuis sa dernière visite, Cali et Marie se regardent d'un air soucieux.


- Comtesse ?
La jeune femme essaie en vain d'avoir une réponse dans le moindre frémissement ou battement de cil. Précipitamment , elle approche un petit miroir de poche contre la bouche et le nez de la Comtesse. Une faible auréole de buée apparaît sur le miroir.. puis plus rien, avant qu'à nouveau le faible indice de vie revienne.

- Comtesse.. ne nous lâchez pas maintenant... tenez bon !.. encore un peu ... pour votre enfant.

Cali se redresse brusquement avec dans le regard cette détermination qu'elle a quand elle prend les choses en main. Dans ces cas là, plus rien ne peut l'arrêter. Elle regarde Marie et hoche la tête, lui intiment par ce geste que c'est le moment. Son aide connaît son travail et se rend près de la table pour préparer tout ce qui est nécessaire à l'opération. Cali se tourne alors vers les personnes encore présentes dans la chambre afin de les prier de dire un dernier adieu à la Comtesse. Pas besoin d'être devin pour comprendre l'urgence de la situation .

Concentrée dans la tâche qui lui incombe, Cali fonce à grandes enjambées vers le Comte Cristof qui se trouve avec Monseigneur Forth.

- Comte Cristof . On ne peut plus attendre... la Comtesse s'éteint . Nous n'avons que peu de temps devant nous. Si vous voulez la voir..

Puis elle se tourne vers Forth.
Monseigneur , rejoignez-moi dés que vous pouvez.
Je prend les devant.
Son ton se radoucit soudain en posant à nouveau son regard sur le Comte.

- Je suis vraiment désolée pour votre épouse, Comte Cristof... je ferais tout pour faire naître votre enfant.


Serrant les mâchoires, elle le salue en inclinant la tête respectueusement puis tourne les talons pour rejoindre la chambre en pensant déjà au déroulement de l'opération. Elle ne regarde plus personne, ne salue plus ceux qu'elle croise , concentrée dans sa résolution de sauver au moins l'enfant.

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Jehan_de_proisy
Alors qu'il passe non loin de la chambre de sa tante une effervescence semble prendre forme. Jehan voit la médicastre, la Damoiselle Cali, prendre les choses en mains en venant voir le Comte Cristos et l'évêque.
Il faudrait être sot ou bien inconséquent pour ne pas comprendre que ce matin d'hiver sera le dernier pour la défunte.
Cali parviendra-t-elle à user de son talent pour au moins sauver l'enfant?

L'enfant...cela fait penser à Jehan nourrice...Il lui semble bien qu'une devrait être là ou arriver prochainement. Mmmm si la bougresse ne se presse pas l'accueil que va lui réserver Jehan sera des moins amicaux...

D'une manière générale le Vicomte sera bien moins amical une fois le pilier familial défunt...

En attendant il se calme et se retire dans l'encoignure d'une croisée essayant de ne pas gêner le travail de celles qui ont entrepris une mission à la réussite ô combien incertaine mais volontaire. Il a confiance en Cali et surtout ne vous avisez pas de lui demander pourquoi. C'est ainsi...un point c'est tout!

Du coup il en oublie ses entrailles qui peu avant criaient famine. Il jeunera ce jour d'hui et priera pour l'âme de la Comtesse et aussi celle de cet enfant à naitre...Quel destin sera le sien?

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Cristof
Cette fois, les évènements se précipitaient, il était trop tard pour les adieux, trop tard pour pleurer ou pour quoique ce soit d'autre....

Allez-y Cali !
Il faut sauvez notre enfant !
Icie
[Château de Salbart - cabinet de travail de la comtesse Icie]

Elle revenait de la chapelle et comme chaque jour au sortir des prières, son esprit hésitait entre la paix que ces recueillements lui apportaient et le sentiment d'impuissance qui l'habitait face aux malheurs ou malversations de ce monde.
Elle secoua tristement la tête. L'on mesurait à quel point l'homme était petit quand la volonté d'Aristote lui ôtait ce qu'ils avaient de plus chers.
Les nouvelles que lui apportaient ces gens de la comtesse Magoo la plongeait dans un abîme de souvenirs joyeux ou tristes.
Elle se sentait si impuissante face à ce destin et au malheur qui touchait cette famille et surtout son ami, Cristof.

Les prières oui, bien sur................les pensées, bien évidement. Se rendre là bas? Elle y avait songe mais craint que cela ne soit plus une gêne ou une sorte de voyeurisme malsain qui ne lui plaisait guère.
Et puis, elle savait qu'elle était bien entourée.

Pourtant, un mot à son ami, peut être? Un soutien bien précaire certes mais mu par un sentiment bien sincère.

La comtesse prit sa plume, et commença à écrire. Mais bien vite son poing se ferma pour froisser le papier.
Que les mots étaient difficiles.........ces lettres liées par des courbes et des traits étaient si rondes, trop douces pour traduire la peine.
Seul l'art de la rhétorique pouvait trouver ce chemin et n'etait que le fruit d'une réflexion apaisée.

Trouver les mots justes............

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. Que la paix soit avec toi Elra. Paix à nos amis disparus! Trop nombreux hélas........
L'insulte HRP ne passera pas!! Qu'on se le dise!!
Cali
Songeusement , Cali observa la femme alitée dont la vie s'en allait, pensant à tout ce qui devait faire son histoire , à cette petite étincelle qui sommeillait sous l'arrondi de son ventre, à ce qu'elle ne vivrait plus désormais. La mort rodait autour d'elle, l'enveloppant de son linceul.
Les yeux de la jeune médicastre brillèrent soudain d'une lueur de défi . Au travers de sa mâchoire serrée elle murmura à la grande faucheuse:

- Tu n'auras pas l'enfant. Je ne te laisserais pas !

Un regard vers la sage femme.

- Marie, on commence..


Tandis que son aide disposait des linges autour de la patiente, la médicastre s'assura que tous les instruments dont elle aurait besoin se trouvaient sur la table ,à portée de main.
Après avoir enfilé une longue blouse , elle mit un tablier et se désinfecta les bras, puis les mains.


- Pense à bien imbiber l'éponge d'anesthésiant et veille à lui faire respirer régulièrement.
Je ne veux pas qu'elle souffre en plus.


La jeune femme sentit un léger déplacement d'air, sans doute l'arrivée de l'évêque . Il avait son travail à faire, elle aussi. Sans détourner son attention, Cali attendit que Marie lui fasse signe avant de commencer. Sur un hochement de tête, elle remonta la chemise recouvrant le ventre de sa patiente, puis à l'aide d'une fine lame, elle commença à tracer une ligne médiane, incisant lentement la peau.

- Marie ? Préviens moi si.. si tu ne perçois plus aucun signe de respiration.

La main déposa la première lame pour en prendre une différente qui ne risquerait pas de blesser l'enfant. Elle perça ensuite la poche protectrice en glissant ses doigts sous le tracé de la lame, protégeant ainsi le bébé. Un pressaire en cire fut posé pour drainer le sang. Le temps s'écoulait , diminuant la vie de la comtesse comme un sablier écoulant ses derniers grains.

- Dame Cali ?

- Pas maintenant Marie !..erf.. quoi ?

La jeune femme leva un regard agacé vers la sage femme qui se voila aussitôt quand elle vit celle ci secouer tristement la tête.


- La Comtesse dame..

- Ho non ...

Cali ferma les yeux et se signa en constatant que le coeur ne battait plus.

- Forth ?! Monseigneur.. je crois que... il me semble que le Comte voulait qu'il soit récité une prière. La Comtesse Magoo s'est éteinte.


Sans attendre de réponse, la médicastre lança des ordres à la sage femme.

- Marie ? Les écarteurs vite !!

Pendant que son aide plaçait les écarteurs, Cali plongea ses mains dans l'abdomen, repoussant tout obstacle ,et sortit le bébé plus vite qu'elle ne l'aurait fait si la mère était encore vivante. Elle dut faire abstraction de la vague de compassion qui menaçait de s'emparer d'elle à la mort de sa patiente et se concentra sur l'enfant .
Une main placée sous la tête du bébé, elle l'extrait de la cavité abdominale pendant que Marie accourait pour le récupérer dans un linge puis coupa le cordon qui le reliait à sa mère.
L'enfant ne criait pas...


- Marie active le feu . Il ne doit pas prendre froid !


Sur une autre table où un baquet était posé, Cali prit l'enfant et le plongea dans l'eau chaude en le lavant puis le frictionna ensuite dans un linge doux.
Le premier cri du nouveau né lui arracha un petit sourire. Et tandis que le petit corps se crispait à s'époumoner, la jeune femme lui murmura :


- Bonjour toi.


Après s'être assurée que l'enfant était en bonne santé, Cali pria la sage femme de l' emmailloter puis de le garder contre elle pour lui donner sa chaleur. Elle se tourna vers le lit et en quelques pas rejoignit la mère et l'évêque dans ses prières. Le travail n'était pas fini.
Une vague de tristesse la submergea en regardant la comtesse. Elle la chassa en secouant la tête. Cette femme avait tenu jusqu'au bout, mettant en péril sa vie pour sauver celle de son enfant. En dehors du fait que c'était une des plus grandes et remarquables dame du Poitou, Cali vit en elle une femme douée d'un courage exemplaire.
Aussi elle continua son travail avec encore plus de méticulosité, veillant à recoudre l'abdomen comme si sa patiente allait se réveiller. Elle entoura la cicatrice de bandages après l'avoir nettoyé puis fit signe à Marie de déposer le bébé dans son berceau et de la rejoindre. Ensemble elle changèrent les draps du lit, mettant au feu ceux recouverts de sang. Puis la Comtesse fut revêtue d'une robe blanche que Cali avait choisi dans son armoire et coiffée, sa tête reposant sur un oreiller de plume. Les mains étaient jointes sur l'édredon. Ainsi même dans la mort, cette grande dame gardait sa dignité. La jeune femme se changea, cachant ses vêtements tâchés de sang.
Tout trois se recueillirent ensuite un moment devant le corps de la défunte


Doucement la jeune femme prit l'enfant dans ses bras puis sortit de la chambre. Des yeux elle chercha le Comte Cristof et s'avança vers lui.

- Comte, vous avez un fils .
Puis elle ajouta en plaçant l'enfant dans ses bras.... la Comtesse s'est éteinte doucement..
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Cristof
Le Comte pétrifié avait assisté à tout et alors qu'on aurait pu penser qu'il s'effondrerait, l'enfant dans ses bras provoqua une réaction inattendue.

Mais, Mais....qu'est-ce que vous voulez que je fasse de cette chose ensanglanté ?


Toujours plus embarrassé.

Il n'y avait pas une nourrice pour s'occuper de cela ? C'est que j'ai à faire moi maintenant...
L'heure n'est pas aux papouilles ni aux larmes, je dois organiser des funérailles et j'espère bien Monseigneur que vous serez plus prompt !
Heureusement pour vous, il ne sera pas trop tard pour faire la lecture des textes que je vous avais demandé.


Il tendit l'enfant devant lui tournant dans la pièce afin qu'on le débarrasse de ce paquet gluant et encombrant.
Si avant les évènements, il était envahi par des doutes, de l'angoisse et de la peine, une fois ceux-ci passés, le Comte retrouvait comme par miracle tous ses moyens.
Etait-il froid ou insensible, non ! Il était lucide, il fallait sans tarder régler les détails des funérailles et déclarer la naissance de son fils...et il ne se souvenait même plus du prénom qu'ils avaient choisi.
Cali
- Mais, Mais....qu'est-ce que vous voulez que je fasse de cette chose ensanglanté ?

Cali s'attendait à tout sauf à cette réaction. Elle regarda l'enfant lavé et langé puis regarda à nouveau le Comte. Était-il devenu fou ? La douleur lui faisait perdre la tête ?

- Il n'y avait pas une nourrice pour s'occuper de cela ? C'est que j'ai à faire moi maintenant...
L'heure n'est pas aux papouilles ni aux larmes, je dois organiser des funérailles et j'espère bien Monseigneur que vous serez plus prompt !
Heureusement pour vous, il ne sera pas trop tard pour faire la lecture des textes que je vous avais demandé.


Tandis qu'il tournait dans tous les sens, les bras tendant devant lui le bébé, Cali s'approcha à nouveau pour lui reprendre et le cala doucement dans un de ses bras puis lui dit très calmement.

- Laissez le moi, je vais m'en occuper en attendant la nourrice. Vous... vous devriez vous asseoir et réfléchir à tout ce que vous avez à faire Comte Cristof. Le noter peut -être ?
Dans votre bureau au calme vous serez très bien.


Malgré son calme apparent, La jeune femme avait le coeur qui battait à toute vitesse.
Les émotions , la tension lui sciaient les jambes. Le bébé dans les bras , elle prit place dans un fauteuil en le berçant doucement., dans l'attente qu'un autre membre de la famille prenne en charge le petit.

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Forth_with
Tout à coup le Comte Cristof qui apparaissait d'habitude si fort et si grand s'était effondré. Oh certes il n'avait pas fondu en larmes, ni s'était mis à crier sa colère. Non la réaction fut bien plus retenue, bien plus semblable aux comportements des hommes de cette terre. Le jeune évêque était peut-être là depuis peu de temps mais il commençait à en comprendre les habitudes et les réactions surtout des gens qu'il appréciait observer, parfois à leur déplaisir. Et il savait que là en s'asseyant simplement en laissant échapper en laissant échapper un sanglot l'homme venait de s'effondrer.

Il n'avait pas, peut être pas encore, la proximité nécessaire pour apporter gestes et mots à l'égard du Comte Cristof. Il se contenta donc de faire ce qu'il pouvait à son niveau et de réciter silencieusement une prière mais aussi un poème dont il ignorait l'origine.


Citation:
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.


Et il laissa Datan soutenir son ami.

Pendant ce temps il vit alors passer Jehan de Proisy. Surpris car ignorant sa présence ici il se contenta d'un signe de tête pour le saluer. L'heure était nullement aux chamailleries éventuelles bien sûr. Et il supposa à son attitude qu'il était de la famille car il se dirigea de suite vers la chambre.

De son côté Forth se dit qu'il n'était pas totalement à sa place et alla à l'entrée de la chambre. Il laissa Cali agir et même quand celle-ci alla prévenir le Comte Cristof il attendait ses ordres.


Monseigneur , rejoignez-moi dés que vous pouvez. Je prend les devant.

C'était presque le signal qu'il attendait et dès que Cali entra il la suivit. Il tenta un salut assez mou adressé à la Comtesse. Comment pouvait-il en être autrement ? Comment en une telle occasion allait-il s'adresser ? Il se contenta donc d'aller se placer dans un coin de la chambre et se mit à lire dans un demi silence les passages du Livre des vertus demandés par le Comte. Même s'il avait voulu tout de même aider Cali aussi. Mais des deux s'était Sacha son frère qui était le soigneur pas lui. Et il connaissait encore moins le corps de la femme. Alors il se contenta de lire.

Citation:

L’éclipse VII : Le Paradis


Les sept anges se tenaient face à moi. Ils arboraient un grand sourire plein de gentillesse que venait souligner leur regard plein de tendresse. Pour la première fois depuis que j’avais laissé mon chien seul dans le champ, je me détendis et m’emplis de la sérénité qu’ils dégageaient. Ils m’aidèrent à me lever et Michel, le plus robuste, me fit monter sur son dos. Je rougis à l’idée de chevaucher un Archange comme un cheval. Mais ils rirent tous, voyant la gêne s’afficher sur mon visage. Ces rires n’étaient pas moqueurs, mais pleins d’amitié.

Alors, sept grandes paires d’ailes magnifiques s’étendirent. Ils s’approchèrent du bord et se laissèrent tomber. Je hurlai de terreur, mais mon cri s’étouffa lorsque les Archanges redressèrent leur vol et s’envolèrent vers la soleil. Je pus voir sous moi l’ensemble de la lune et me promis intérieurement, si l’occasion m’en était donnée, de toujours vivre dans la vertu, suivant les préceptes d’Aristote et de Christos, afin de ne jamais plus retourner dans un endroit aussi sordide. Galadrielle me lança un sourire complice et me dit: “C’est bien. Tu as pris une judicieuse décision. Puissent les autres vivants faire la même.”

Je me demandai comment elle avait pu connaître aussi bien le fond de mes pensées. Mais mon esprit fut bien vite plutôt intéressé par le spectacle qui s’offrait à moi. Nous venions de quitter la lune et nous volions dans l’espace qui la sépare du soleil. Les étoiles s’offraient à mon regard comme autant de spectacles magiques. Je pouvais même discerner de nombreux autres astres dont je ne connaissais pas l’existence, ne pouvant être vus depuis le monde. Mais l’essentiel de ma vision était occupé par ce soleil immense, brûlant, que je n’avais jamais vu d’aussi près. Je me sentais comme une mouche face à une vache: minuscule.

Nous nous approchâmes si près de l’astre divin que des flammes de plusieurs lieues de long nous frôlèrent. Je me demandai si je n’allais pas partager avec les sept Archanges une bien funeste fin. Mais Michel, sur lequel j’étais toujours juché, me dit: “N’aies crainte et regarde.”. Je vis alors les flammes qui couvraient le soleil s’ouvrir, pour laisser place à un magnifique spectacle. Sous cette couche brûlante se trouvait ce dont j’avais entendu parler depuis ma plus tendre enfance, sans jamais savoir ce en quoi cela consistait: le Paradis!

Nous atterrîmes dans un lieu magique. Tout était baigné d’un douce lumière. Où que je regardais, je ne trouvais pas la moindre obscurité. A perte de vue, il n’y avait ni habitation, ni la moindre construction. Ceux qui avaient faim se servaient sur les arbres fruitiers. Ceux qui appréciaient les plaisirs de la détente s’allongeaient dans l’herbe. Des enfants jouaient innocemment, riant et courant à travers les hautes herbes. Les sept Archanges me prévinrent qu’ils devaient me laisser, leur mission étant terminée. Je les remerciai grandement et leur dit au revoir.

Je décidai de visiter ces lieux enchanteurs. Tous ceux que je rencontrais me souhaitèrent la bienvenue en me souriant. Je leur rendais leur sourire et les remerciais. Tout respirait le bonheur, la bonté et la joie. Alors que je m’approchai d’une petite fontaine où l’eau semblait si claire que je ne résistais pas à l’envie de m’y désaltérer, je vis deux hommes discuter. Ils me remarquèrent et me firent signe de venir. J’eus alors en face de moi rien de moins qu’Aristote et Christos. Ils m’accueillirent avec la plus grande gentillesse. Ils me demandèrent si les lieux me plaisaient et si j’avais fait un bon voyage. J’étais si ému que je ne savais pas quoi répondre. Je bafouillai quelque vague parole, alors que j’essayai encore de réaliser qui se trouvait devant moi. C’est alors que j’entendis une voix.



L’éclipse VIII : La résurrection


Cette voix que j’entendis, alors que je me trouvai en compagnie d’Aristote et de Christos, était calme et pénétrante. Ils m’expliquèrent que c’était Dieu Lui-même qui allait me poser la question. J’allai enfin savoir laquelle était-ce. La voix divine me dit: “Toi, l’humain que les tiens nomment Sypous, tu es venu à Moi, découvrant tout ce qu’un humain pourra connaître après sa mort. Tu as visité chacun des sept Enfers, où tu as rencontré chacun des Princes-démons, qui se sont présentés à toi, conformément à Ma volonté. Qu’as-tu retenu de tes périples?”

Je répondis: “J’ai compris le sens du Salut. Lorsqu’un humain a vécu dans la vertu, s’étant ainsi conformé à Ta divine parole, transmise par le prophète Aristote et par Christos, le messie, Tu lui accordes le droit d’accéder en ces lieux, au Paradis, au sein du soleil. Si il se détourne de la vertu, refusant d’écouter Ta divine parole, qu’il s’abandonne aux plaisirs terrestres, à l’égoïsme, à la tentation, à de fausses divinités, Ton infinie sagesse t’amène à l’envoyer en Enfer, dans la lune, pour y être puni pour l’éternité. Tu nous aime, mais c’est également à nous de T’aimer.”

Dieu me dit: “Maintenant, le temps est venu pour toi de faire ton choix. Tu peux décider d’accepter la mort. Dans ce cas, je jugerait toute ta vie, les moments où tu as su oeuvrer pour la vertu et ceux où tu t’es détourné d’elle. Si, alors, Je juge que tu le mérite, tu rejoindra les élus pour une éternité de joie et de bonheur. Mais si Je juge alors que ta vie n’a pas été assez vertueuse, tu connaîtra une éternité de tourments en Enfer. Mais, si tu penses que ton temps n’a pas encore été accompli, que tu n’as pas encore fait tes preuves devant Moi, tu peux décider de revenir à la vie.”

Je ne savais que répondre. Avais-je mérité de rejoindre le Paradis ou finirais-je en Enfer? Alors, j’entendis des voix. C’était celles de mes amis, qui priaient pour le Salut de mon âme. Bien qu’ils se trouvaient sur terre, je les entendais distinctement. Cela me faisait chaud au coeur de voir qu’ils se souciaient tant de ce qui allait m’arriver. Il me fallait leur montrer que leurs prières n’étaient pas vaines. Je décidai d’accepter la résurrection, afin de pouvoir vivre dans la vertu et de mériter le Paradis. Je leur devais bien ça, au moins autant que je me le devais à moi-même.

Dieu me dit alors: “Depuis que J’ai décidé de changer l’esprit des humains en âme, afin qu’elle soit jugée à leur mort, chacun d’eux parcourt le chemin qui t’a conduit à Moi, et Je pose la même question à chacun d’eux. Certains ont la même prudence que toi, d’autres accèdent au Paradis, et d’autres surestiment la qualité de leur vécu et sont envoyés en Enfer.”

“Ceux qui ont opté, comme toi, pour la résurrection ne gardent pas traces de leur périple céleste dans leur mémoire. Ainsi, leur comportement ne change que si la leçon s’est gravée au fond de leur coeur. Mais, afin que tous sachent quel sort terrible les attend si ils se détournent de mon amour, je te laisse exceptionnellement la mémoire. Tu pourra ainsi témoigner de ton périple. Et ton témoignage restera pour les siècles des siècles. Maintenant que tu sais quel tâche Je t’ai confié, retourne à la vie, jusqu’à ce que Je te rappelle pour que tu fasse un nouveau choix.”

Alors, ma vue se brouilla. J’eus tout juste le temps de voir Aristote et Christos me dire à bientôt avant de perdre connaissance. Lorsque je me réveillai, je me trouvai dans mon lit, les bras en croix. Autour de moi des cierges étaient allumés et mes amis étaient en train de prier. En larmes, mais visiblement soulagés, ils m’expliquèrent que cela faisait neuf jours que j’étais mort. Je me levai, alla à la fenêtre, et vis que le soleil diffusait à nouveau sa chaleureuse lumière sur le monde. Je racontai à mes amis mon incroyable périple et décidai de coucher sur le papier tout ce que je venais de connaître pendant ma mort.

Sypous


[i]Alors qu'il finissait à peine le passage et avait poursuivi avec des prières il entendit la médicastre dire.
Citation:
« Ô Dieu Très-Haut,
Père de l’humanité
Et Toute-Puissance divine,
Ferme mes oreilles
Aux tentations
Et ouvre mes yeux
A l’amour sans fin que tu me donnes,
Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
Aimer ceux qui doivent l’être,
En sachant toujours,
Que si je n’étais pas là,
Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
Car c’est Toi qui parle par ma bouche
Et qui œuvre par mes mains.

Pardonne à mon frère et à tous les autres
Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »


Mais au moment du premier cri de l'enfant il s'arrêta un instant. Il avait l'impression de voir l'aube se lever. Au coeur de la noirceur un rayon de soleil. La joie de l'évènement malgré la mort très triste de la Comtesse le fit même jurer. Mais fort heureusement pour lui à voix basse.

Miarde.

Puis quand il eut fini la prière il aida Cali comme il pût mais surtout il s'approcha de la tête de la Comtesse, une fois celle-ci apprêtée et Cali sortie présenter l'enfant au Comte et là il lui dit.

Confiteor Deo omnipotenti, omnes Sanctos, et vos amici mei quia peccavi verbo, ópere.
Oro omnes Sanctos, et vos, amici rogarent Creator mihi. Quod omnipotens Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum nostrorum.

*Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.*


Il n'entendit donc que vaguement la réaction du Comte et en fait s'en fichait. Il savait que l'on réagissait jamais de la même façon à une disposition alors il ne s'inquiétait pas et continuait de prier pour le salut de la disparue.

[HRP]Poème Recueillement de Charles Baudelaire.[/HRP]
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Datan
Datan faisait les cent pas dans le couloir depuis que Cali s'était affairée avec Marie. Le Comte les avait suivies et demeurait avec elles dans la pièce. Quelques instants plus tard, tout sembla basculer et des mouvements et des voix se faisaient entendre. L'Épervier d'habitude si calme était emprunt d'une nervosité qui se traduisait par des gestes brusques et un mobilité permanente. Il ne tenait guère en place et ses mains ne cessaient de frotter l'une à l'autre, cherchant une habituelle chaleur qu'elles ne trouvaient pas.

Alors qu'un petit cri de nouveau né se fit entendre, pâle lueur d'espoir dans cet instant tragique, Datan stoppa tout mouvement, l'oreille tendue. Magoo aura donc donné la vie et ainsi descendance à cette belle lignée. Mais les mots qui s'en suivirent ne furent pas ceux attendus. Le Seigneur de Dampierre entendit son suzerain maugréer et s'enquit rapidement de trouver une femme de maison qui ferait office de nourrice dans les premiers instants. Heureusement, les préparatifs étaient terminés et dans la pièces qui servait de refuge aux gens de maison, l'attente était interminable. Ils savaient que leur maitresse allait tenter de donner la vie, mais ils savaient aussi que la sienne était en suspend.

Datan remonta donc avec une jeune femme et pénétra dans la pièce. Cali tenait le nourrisson dans ses bras et le Comte semblait atteint d'une grande nervosité. Un regard à la Comtesse et Datan comprit qu'elle était partie. Il se signa, laissant monter encore un flot de larmes.
Il s'approcha de Cristof en lui posant la main sur l'épaule, et lui parla d'une voix douce et calme.


Venez mon ami, laissons les femmes s'occuper de l'enfant et de votre épouse.

Il se tourna vers l'Évêque de Poitiers, lui faisant un signe pour savoir s'il voulait les suivre.
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Comte du Poitou
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