Hallen van Duinkerke - La halle de Dunkerque : [RP] Au creux des dunes : La cabane d'Edonice.

La veille au soir, Kaelle avait apprit de la bouche d'Edonice que celle ci avait projeté de construire une cabane et d'y vivre. N'ayant aucune autorité sur l'enfant elle ne pouvait le lui interdire, mais elle était inquiète pour la fillette tout de même. Elle avait promis à l'enfant de ne pas parler à sa tante.

Kaelle hésitait, mais elle avait vu Felina en taverne avec Edonice et l'enfant ne lui avait pas dépeint un portrait flatteur de la jeune vagabonde. Aussi décida-t-elle d'aller voir l'Ecossais Dunkerquois afin de voir la cabane de ses propres yeux.

La jeune mère, couffin sous le bras, se dirigea vers les dunes dunkerquoises. Elle ne fut pas longue à trouver le chantier.

Le bonjour Caddwallon ! comment allez vous ce matin ? Edonice m'a dit pour la cabane ... j'avoue je suis inquiète alors je suis venue voir.

Kaelle regarda autour d'elle et vit la maison de l'Ecossais surplomber le futur petit nid d'Edonice. Elle sourit légèrement rassurée.

Edonice s'était réveillée de bonne humeur ce matin. Elle n'avait plus sur la conscience le poids de son secret, elle avait avoué la veille à Kaelle et son frère qu'elle allait s'installer dans les dunes dans une petite cabane que l'étranger construisait pour elle.

Elle s'habilla à la hâte, descendit les escaliers en courant héla la maison :

"Je vais me promener dans les dunes !"

Pas de réponse. L'enfant ne s'en soucia guère. Si personne n'était là s'était encore plus simple. Elle s'empara d'un petit pain sur la table en ayant une douce pensée pour la dame qui l'hébergeait.

"Faudra qu'j'lui fasse un cadeau pour la remercier."

Edonice croquait dans son pain à pleine dent comme elle courait dans les rues de Dunkerque. Elle arriva bientôt au bord de la mer qu'elle longea jusqu'aux dunes.

Là, elle s'arrêta net, Kaelle paralait avec son protecteur. Le nez de la petite se rétracta de méfiance comme ses yeux se plissaient. Elle hésitait entre une attitude fronteuse et une douceur feinte. Elle se contenta d'une froide politesse afin de savoir pourquoi la Dame était là.

Elle avança vers le couple, sourire figé sur les lèvres.

"Bonzour Dame Kaelle. Bonzour mon ami. C'est lui qui va faire ma cabane. Pourquoi t'es là ?"
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La petite fille souriait en entendant les bienfaits qu'on lui proposait.

"C'est zentil d'me donner tout ça. Faudra qu'ze te paye ? Car z'ai pas grand chose. A mon âge, ze toruve qu'les bêtes à garder. On m'donne zuste de quoi acheter mon pain et encore quand on me paie..."

L'enfant se souvenait d'un paysan, trois jours plus tôt qui au lieu d'un salaire, l'avait chassée d'une gifle après une journée de travail consciencieusement faite.

"Mais t'inquiète pas, z'arriverai à me nourrir à peu près tous les zours, et suis qu'une enfant, z'ai rien, z'intéresse pas les grands."

Edonice sourit à la jeune mère pour la réconforter. Elle sentait bien que Kaelle était réticente à l'idée que l'enfant s'installe seule dans sa cabane.

"Et y'aura lui pour veiller sur moi."

La petite sourit alors à Caddwallon.
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Edonice sourit à l'homme qui se remettait déjà au travail.
"Mici beaucoup. T'es bien comme ami."

La petite aurait voulu aller lui faire une bise pour lui exprimer sa gratitude mais elle n'osa pas.

L'enfant se tourna à nouveau vers Kaelle et glissa sa petite main dans la sienne.

"Z'crois qu'pour l'instant il a pas trop b'soin d'notre aide."

Caddwallon en effet taillait maintenant ses troncs aux bonnes dimensions.

"Tu pourrais p'têtre m'aider à faire à manger pour le récompenser ? Ni maman ni tata ne savent faire ça. Elles ont au moins quelque chose en commun."

L'enfant sourit en songeant à la haine réciproque que les deux femmes se portent.
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Edonice regarda Kaelle avec de grands yeux interrogateurs :

"Qu'est ce tu veux qu'il m'arrive. Suis petite, personne fait attention à moi. Les grands s'débarassant touzours de moi, c'est pas pour qu'on m'tourne après quand j'serai toute seule."

L'enfant s'activait au dessus de victuailles de Kaelle.

"Pis tu sais, z'aurai rien à voler. Z'gagne zuste d'quoi payer mon pain chaque zour, z'aurai rien d'plus que c'que ze porte sur moi et c'que tu voudras bien m'donner. C'est pas assez pour m'faire voler."

La petite était optimiste. La nuit dernière elle avait rencontré une jeune femme blonde en taverne qui lui avait promis de passer la voir. A Dunkerque, elle se faisait presque chaque jour des amis, elle ne serait pas souvent seule, mais entourée que de gens qu'elle aurait choisi et qui ne verrait pas en elle un fardeau, pas comme sa tante.

Edonice baissa un peu plus la tête, essuya d'un revers de la main les larmes qui sortaient déjà de ses yeux.

"T'inquiète pas, tout s'passera bien. Et pis z'aurai la mer, un peu comme si maman était encore là."

La petite prit ce qu'elle avait préparé pour Caddwallon et l'appporta à l'écossais qui venait de finir de tailler le bois aux bonnes dimensions.
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seb qui faisait son tour de garde , passa pres de la maison d'Edonice et surveilla les alentours pour voir si quelques brigands ne venaient pas embeter la petite...comme tout avait l'air d'aller pour le mieux , il decida de rester dans le coin et de faire une petite sieste sur la plage tranquilement...
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Kaelle fit la moue en voyant Edonice arriver, elle avait mit plus de temps que prévu à préparer la maisonnette. Elle sourit à l'enfant lorsqu'elle arriva à sa hauteur. Elle écouta la tirade de questions et se laissa entrainer par Edonice en riant.

Ta cabane ? heu ben ... allez on va voir si elle est terminée.

La jeune femme et la fillette dévalèrent les rues de Dunkerque en direction des dunes sous le regard étonné de certains passants. Lorsqu'elles arrivèrent devant la maisonnette terminée, le cri de joie d'Edonice fit plaisir à entendre. Kaelle l'arrêta avant qu'elle n'entre.

Attends avant d'entrer ! tu veux bien ?

Elle retint le fillette avec peine tant son impatience était grande. Kaelle posa la main sur les yeux de l'enfant puis poussa la porte. Elle la guida pour faire ses premiers pas dans sa maison puis ôta sa main.

Surprise ! s'exclama-t-elle en riant.

"Tiens, tu peux m'dire si c'est le truc qui fait d'moi la propriétaire d'la cabane ? Maintenant j'suis une habitante de Dunkerque. Hein c'est ça ?"

Kaelle prit le parchemin en main et sourit.

Oui c'est ce qui fait de toi une habitante de Dunkerque. Regarde.

Suivant les lignes du doigt, elle lui fit la lecture.

Edonice de Rastignac habite désormais chemin des Dunes à Dunkerque. Alors ? tu es contente ?

La jeune femme connaissait déjà la réponse, le bonheur qui se lisait sur le visage de l'enfant faisait plaisir à voir, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Le plus complexe à affronter serait la réaction de Felina ...

Elle en avait parler avec Kaelle, venir voir régulièrement Edonice dans sa cabane...fallait encore qu'elle la trouve cette cabane...voyons voir que lui avait dit Edonice sur sa cabane...vue sur la mer, sur la dune...Cajoline regardait une à une toute les cabanes lorsqu'elle la vit....elle pensait trouver une construction en cours, et elle avait devant les yeux une adorable petite maison...

Il a fait rudement vite à la construire...chapeau ! Elle avait prononcé tout haut ce qu'elle pensait...cela lui arrivait de temps en temps...

Cajoline se rapprochait de la petite maison lorsqu'elle vit que Kaelle et Edonice étaient déjà là...ne voulant les déranger, elle repartit en se promettant de revenir ce soir avec du poisson pour la petite.
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Une colombe se pose devant la porte de la cabane et roucoule, missive à la patte. Un message de Félina, qui, si elle ne s'est pas manifestée, et ce volontairement, à Edonice, a appris qu'elle s'était faite construire une cabane sur la plage.
Elle espère que quelqu'un saura lui lire ces quelques mots.

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Les Rastignac / RPartage ---- Adieu mon frère

Edonice s'apprêtait à se changer lorsqu'elle entendit toquer à la porte. Kaelle était toujours là, elle songeait que ce devait être Caddwallon ou Renoan, ou peut être une des nombreuses personnes qu'elle commençait à rencontrer régulièrement dans les rues de Dunkerque, dans ses boutiques ou ses tavernes.

L'enfant se tourna vers Kaelle et décida que comme maîtresse de maison, il valait mieux pour l'instant, prendre modèle sur sa mère que sur sa tante si elle ne voulait pas vivre seule mais entourée d'amis.

Elle sourit donc à la jeune femme encore là et lui dit d'une voix douce :

"Dame Kaelle, z'vous prie d'm'excuser, y'a quelqu'un à la porte."

A cet instant, l'enfant entendit une voix :

"ouhouh????Y'a quelqu'un????Je crois qu'un message est arrivé pour vous..."

Elle ouvrit la porte en grand surexcitée. Elle ignorait qui pouvait lui rendre visite et encore moins qui pouvait lui écrire alors qu'elle ne savait pas encore lire.

"Un message pour moi ?"

Puis elle ouvrit de grands yeux en voyant la jeune femme avec un loup près d'elle. Edonice avait peur mais comme d'habitude ses lèvres bougèrent avec toute autre chose.

"T'es qui toi ?"

Puis se souvenant qu'elle avait décidé d'être la fierté de sa mère absente, elle se reprit.

"Excusez-moi. Z'vous souhaite la bonne zournée. Vous avez un message pour moi, z'êtes là pour ça ?"

Edonice se disait que ce n'était toujours pas un acceuil convenable mais elle ignorait comment faire. Elle devrait aussi apprendre cela.
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La colombe dans une main, l'autre posée sur le cou de Michka, Domy vit la porte s'entrebailler sur le minois adorable d'une fillette qui ,malgré un léger mouvement de recul à la vue de l'animal,la regarda bravement en lui demandant:
"T'es qui toi ?"

Puis,se ravisant:
"Excusez-moi. Z'vous souhaite la bonne zournée. Vous avez un message pour moi, z'êtes là pour ça ?"

Réprimant un sourire,Domy lui tendit la colombe.

"Je crois que c'est un message pour vous,je me suis permis de vous le donner....Ma louve,qui n'est pas méchante au demeurant,à la facheuse habitude de croquer tout animal à plumes qui passe à sa portée...
J'aurais été désolée qu'elle vous prive de nouvelles qui sont sans doute précieuses pour vous!!"

Puis , s'accroupissant aux côtés de Michka en lui passant un bras autours du cou, elle dit à la fillette dont le visage était maintenant à sa hauteur:

"Je m'appelle Domy....Elle c'est Michka...Elle est très douce...N'aie pas peur d'elle...Tu peux même la caresser si tu veux...
Je ne connais pas encore grand monde ici....Je viens d'arriver avec ......
Enfin...Bref, je viens d'arriver à Dunkerque et je compte y rester...Je vais me marier...
J'aime tant me promener sur cette plage....
Tu es seule ici??Comment t'appelles-tu?"

Que dire à cette enfant qui la regardait de ses grands yeux interrogatifs???
Domy se sentait un peu désemparée devant le silence sérieux qui accueillait ses paroles .Elle se dit qu'elle était bien maladroite......Le manque d'habitude sans doute...Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu à converser avec un enfant quel qu'il soit.

Se relevant elle s'appréta à se retirer sur une formule de politesse qui ne lui venait pas,lorsqu'elle aperçut derrière la fillette une jeune femme qu'il lui sembla reconnaître.
Elle avait croisé de nouveaux visages depuis son arrivée mais ils se fondaient tous en un vague brouillard...Trop de monde en peu de temps ...Trop de fatigue aussi les derniers jours...

"Je ne veux pas déranger...Je me sauve...Si tu veux venir voir Michka quand je la promènerai sur la plage,ça me fera plaisirs d'avoir ta compagnie...Et à elle aussi..Elle adore jouer..."
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Edonice prit le message que la jeune femme lui tendait.

"Enchantée et mici Dame Domy."

La petite savait que ce serait surement la seule fois où elle appelerait cette femme par son nom. Pour elle, il y avait la Zentille Dame, Le Sieur au Lait, et maintenant elle ajouterait la Dame au Loup.

Edonice se retourna vers Kaelle et lui sourit :

"Tu voudras bien m'lire le message. Ce doit être Eléonore, c'est ma seule amie. Mais ze sais pas comment elle a fait pour trouver où z'habitais, c'est moi qui doit lui écrire en premier. Ze comprend splus rien."

La petite donna le parchemin à Kaelle puis rejoignit la voyageuse sur le pas de la porte.

"Ze suis Edonice et ze travaille à garder les vaches du père Mathurin. Si ze suis pas là essayez chez la Zentille Dame qu'est derrière moi ou à l'église, ze connais encore pas beaucoup de monde, ze viens aussi zuste d'arriver, comme vous, mais moi ze vais pas me marier. Ze cherche ma maman et mon papa."

La petite allait refermer la porte impatiente de connaître son message quand elle se rapela sa mère.

"Z'vous souhaite une bonne promenade et z'espère être là pour votre prochaine balade avec votre loup."
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J'étais encore toute humide du sable de la plage où celle que j'accompagnais m'avait laissé jouer.
Depuis mon enfance je l'accompagnais.
Elle m'avait fait faire de longs trajets, sous des climats peu propices à mon tempérament..
Mais j'avais adopté cette femelle des hommes et elle était pour moi le chef de meute que je n'aurais sans doute jamais.

Depuis peu nous étions arrivés dans des contrées plus froides et je revivais sous la bise glacée des étendues où nous nous promenions.
J'avais même eu la surprise qu'elle me fasse rencontrer un mâle de ma race....Un magnifique loup blanc du nom de Wolf....Mon poil ne s'était même pas hérissé à son approche et j'avais senti quelque chose d'inconnu s'éveiller en moi à son odeur....

Pour l'heure, nous étions devant une de ces choses qui leur servait de tanière.
Elle m'avait retenue pour que je ne croque pas une appétissante colombe bien dodue...
"Arfff!!!" celle ci m'était vraiment passée sous le nez...

Elle avait posé sa main sur mon cou...Je savais qu'il ne fallait pas bouger.
Que je pouvais faire peur à la petite d'hommes qui était devant nous.
Mon instinct de femelle protectrice était en éveil.

Et justement cet instinct me dit soudain que quelque chose n'allait pas...
Un frisson parcouru mon échine au moment où une crète de fourrure se dressait sur mon dos...Un danger...Une présence...Quelqu'un était là...Quelque chose...
Un grondement sortit irrésistiblement de ma gorge et mes babines se retroussèrent.

Me libérant de la douce emprise de la main familière,je concentrais mon attention vers ce point , dans les buissons...
Ramassée sur moi même je n'attendais qu'un signe pour bondir vers cette menace que je sentais palpable.

Un homme se tenait debout sur la hauteur d'une dune, face au vent. Une cape sombre sur lui, pieds et jambes légèrement écartés, bien ancrés sur le sable de la dune.

De temps en temps ses cheveux volaient autour de lui sous une brise marine , mais l'homme s'en moquait insensible à tous, ses sens aux aguets.Seuls ses yeux bleues profonds regardaient fixement depuis la tombée de la nuit la cabane un peu plus bas face à lui.

Immobile, ses mains gantées de fer, posées sur le pommeau d'une épée,reposant dans son fourreau, il se tenait là, insensible à tous mais prêt à ...

De temps en temps il pouvait voir une petite fille entrée et sortir de sa cabane sur les dunes ou bien vaquer à ses occupations, mais il n'intervenait pas, restant là comme pétrifier.

Michka la louve de sa compagne venait lui rendre visite, le flairent de près, s'asseyant à ses côtés mais pour repartir en vadrouille après un bon moment où elle percevait que l'homme ne bougerait point d'un pouce.

Pendant toute la course de la nuit couvrant parfois de nuages sombres la lune éclairent la face de cette plage, il se tenait là comme un garde.
Donnant corps à une promesse qu'il avait fait à une grande Dame de Flandre.

Alors quand le jour commença à darder ses rayons sur une magnifique lever de soleil au dessus de la mer, apercevant des mouvements dans la cabane, de voir une petite fille se lever et se préparer de bon matin.L'homme fit un mouvement lent, comme un homme qui se réveil d'une longue torpeur.

Il fit demi tour sur la dune à son sommet, remis son fourreau à sa ceinture, resserra sa cape sombre sur lui, masquant des éclats discrets d'une cotte de mailles ainsi qu'un perce maille à la senestre de sa hanche.

Les traits fatigués d'une longue veille, Fabrizio revint chez lui mais il savait que son guet ne fesait que commencer ainsi que la longue journée de travail ainsi que de règler un sombre problème.

Venin avait soif et il ne craignait point de devoir lui donner ce qu'elle désirait.
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Kaelle sourit à Edonice, comment lui expliquer que c'était pour sa sécurité que sa tante n'était pas venue la voir ? Le stationnement des forces spéciales non loin de la ville avait un rapport avec le fait que Felina et son frère doivent se cacher, elle en était certaine. Mais dans quoi s'était-elle encore fourrée ? La jeune femme sortit de sa réflexion et regarda la petite qui attendait une réponse.

Il faut une plume, des parchemins et de l'encre ... j'ai tout cela chez moi. Tu viendras quand tu voudras pour le faire. Je vais devoir te laisser ma grande, il est temps pour moi d'aller préparer le repas.

Kaelle fit une grimace. Laisser l'enfant seule ici ne la rassurait absolument pas.

Si tu veux venir manger avec nous tu n'hésites pas.

La jeune femme se leva, se dirigea vers la porte puis se retourna vers la fillette.

Ca ne me rassure pas du tout de te savoir seule ici Edonice. S'il y a quoi que ce soit tu reviens à la maison hein ? tu sais où c'est maintenant ...

"D'accord, ze viendrai plus tard pour la lettre."

Elle répondait à Kaelle comme son époux passa en coup de vent, murmura elle ne savait quoi à sa femme et repartait déjà.

"Ne vous inquiétez pas ze saurai bien me débrouiller. Z'ne suis plus un bébé, moi, mais une grande fille."

L"enfant raccompagna Kaelle à la porte et lui souhaita une bonne fin de journée.

"Mici pour tout, vous êtes zentille. Ne vous inquiétez pas, si y'a que'que chose qui va pas, ze viendrai vous voir."

Un dernier sourire et la porte se refermait sur Kaelle.

On était déjà à l'heure du repas et l'enfant n'avait rien d'autre que son pain quotidien. Elle s'installa sur la table, prit le temps de regarder la mer comme elle mangeait lentement sa tartine de pain. Quand elle aurait plus d'argent elle pourrait y mettre du fromage ou manger aussi un fruit mais pour l'instant les bons repas de son papa ne pouvait nourrir que ses rêves.

Son repas fini, l'enfant repassa ses vieux vêtements, songeant qu'elle devait laver ceux qu'elle portait sur elle avant de les rapporter à Kaelle. Edonice prit le seau près du chaudron et quitta sa cabne pour se rendre près de la petite rivière qui se jetait directemment dans la mer et qui passait non loin de sa cabane.
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Domy avait passé la journée avec cette pensée qui la tenaillait..
"Que se passe-t-il là bas?Edonice est elle en sécurité?Dois je y repasser avant la nuit?"
Elle avait vu Fabrizio rentrer à l'aube,les traits tirés.Il lui avait confié être allé surveiller les abords de la cabane.
Tous craignaient pour elle.
Delph aurait du être là avec Allyse et cela leur aurait donné un prétexte pour passer la voir...

"Oh!!!Et puis zut..J'y vais!" décida -t-elle brusquement.

"Michka!!!!!Allez!!!!On part!!!" Un sifflement strident et la louve était déjà là,frétillante et impatiente.

Domy longea la plage et ,prenant l'allure dégagée d'une promeneuse sans arrière pensée se dirigea vers la cabane d'Edonice.
Elle l'aperçut qui allait vers la rivière qui se jetait dans la mer non loin de là.Elle portait un tas de vêtements dans ses bras.

"Pôv' tit bout'd'chou" songea Domy attendrie..."Toute seule comme ça...Mon Dieu que je n'aime pas ça..."

Elle retint Michka qui ,reconnaissant la petite, voulait déjà la rejoindre.
S'asseyant dans le sable et feignant de s'abîmer dans la contemplation du soleil couchant,elle fit mine d'ignorer ce qui se passait au bout de la plage et regarda l'astre plonger dans l'Océan.
"Calme Michka,ma belle,laisse la faire...Si elle veut nous parler elle viendra bien...Sinon..Ne nous imposons pas."
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Elle avait senti plus qu'entendu l'arrivée de Delph, et Domy se contenta de relever la tête et d'acquiesser à sa question en opinant.
Le vent était tombé et une relative douceur s'était installée en ces lieux.
Ils restèrent silencieux à regarder les reflets sanglants sur la crête des vagues.
Michka elle même semblait gagnée par ce calme et elle s'était couchée auprès d'eux,le museau posé sur ses pattes de devant,aux aguets malgré tout...

La petite silhouette s'affairait là bas, semblant ne pas les avoir vu.

"Il est vraiment dommage que Fab ne soit pas là"soupira Domy
"Crois tu que ses obligations lui laisseront quelques instants pour nous rejoindre?"

Un nouveau soupire et son regard se perdit vers l'horizon...
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Domy avait vu du coin de l'oeil arriver Edonice.
Encombrée du linge qu'elle avait lavé et qui pendait sur son bras ,elle ressemblait à une lavandière miniature.

"Bonzour à vous, enfin plutôt bonsoir."
Elle avait commencé un mouvement vers Michka ,mais son courage s'arrêta là et sa main ne toucha pas la fourrure de l'animal.

"Si vous vous inquiétez pour moi, tout va bien. Ze suis entière."

"Nous avions juste envie de faire un petit tour pour admirer le coucher du soleil,mais cela nous fait plaisir de te revoir..."

Il ne fallait pas l'effaroucher et Domy sentait bien qu'Edonice tenait par dessus tout à montrer son indépendance.

"La Zentille Dame vient zuste de partir. Si vous voulez entrer dans ma cabane z'veux bien , mais z'vais avoir qu'du pain et d'l'eau à vous proposer."
"Quelle bonne idée!!!
Tu viens Delph???"
Sautant sur ses pieds, Domy brossa ses jupons ensablés .
"Nous ne restons pas longtemps...T'inquiète pas...Juste tu nous fais admirer comme tu es bien installée...
Je dois revenir au village,la nuit va tomber et Fabrizio ne sait pas où je suis..
Tu vois pour les grands aussi on peut s'inquiéter...."
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L'enfant souriait en ouvrant sa porte quand elle entendit la Dame au Loup lui parler de l'inquiétude de son futur mari.

"Faut touzours qu'les grands s'inquiètent pour rien. Pourquoi s'imaginer qu'le pire peut arriver ? L'est touzours temps d'l'affronter quand il arrive, non ?"

Edonice fit entrer les deux adultes et le loup dans sa modeste cabane qui parut en cet instant rétrécir avec la présence de tout ce monde.

"Ma maman s'inquiétait touzours pour moi. Elle avait peur qu'ze tombe à l'eau, qu'ze m'coupe avec les armes de papa, qu'ze m'perde quand on descendait dans une ville. Elle priait souvent pour moi, pour qu'il m'arrive rien mais ça n'a pas empêché les pirates d'attaquer le bateau. Et qu'maman du coup me mette dans une barque pour m'sauver."

La petite venait de servir des gobelets d'eau et une écuelle qu'elle posa à terre pour la louve.

"Moi z'm'inquiète pas pour papa et maman, ze sais qu'ils sont en vie et qu'ils me cherchent. C'est beaucoup mieux d'vivre sa vie comme ça, on a beaucoup moins d'souci et tout est plus beau."

Edonice sortit alors son pain et en profita pour couper quelques tranches avec le petit couteau que son oncle lui avait donné. Elle tendit le tout à ses invités.

"Tenez, servez vous. Le père Mathurin m'a payé hier, z'ai d'quoi m'acheter un autre pain demain."
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Encore une fois elle m'avait fait venir sur cette plage où le vent et l'eau me rendaient folle.
Nous avions vu la petite d'hommes et je connaissais maintenant son odeur.
Plusieurs odeurs sont des odeurs amies...L'homme qui est le plus souvent avec Elle..Je le connais bien,il a la main rude et la voix forte mais je sens que leurs effluves sont les mêmes et cela le fait entrer dans le cercle restreint de ma "meute".
Celui là aussi,qui est là ce soir...Sa main est douce et il se promène avec un bout de bois qui fait des sons bizarres mais agréables.

"Pourquoi le laisse-t-elle ?Pourquoi veut-elle que nous passions par le sable entassé derrière la maison?
Je n'aime pas cet endroit...Je n'aime pas ce que j'y sens..."

Je me colle contre sa jambe,tous mes sens sont en éveil, j'écoute,je sens.....Jusqu'à ma fourrure qui semble capter les moindres frémissements de l'air.

"WWOOOOOOUUUUU!!!!!!"
Mon sang ne fait qu'un tour,je connais ce cri, cet appel,mon ventre se noud,je sens qu'il me faut le rejoindre...Wolf est là...Quelque part...

"Tu restes là.
Nous y allons....Il va venir...."
Je stoppe mon élan...Que c'est dur!!!Je suis déchirée entre l'envie viscérale de le retrouver et l'ordre qu'elle me donne.
Mais en plus mon instinct me dit maintenant qu'un danger rôde...
Je n'aime pas cet endroit...Je ne l'ai jamais aimé...

L'instant d'avant elle avait senti frémir Michka contre sa cuisse.
Un couinement de douleur et la louve s'écroula à ses pieds et gémissant.

Elle n'eut pas le temps d'analyser la situation qu'une ombre arrivait sur elle et qu'un choc violent au niveau de l'estomac l'envoyait à terre.

La douleur lui coupa le souffle.

Elle se replia sur elle même,une main douloureusement crispée sur le ventre,l'autre cherchant en vain la poignée de sa dague.
Relevant la tête, elle vit avec horreur que Michka était à terre, un homme penché sur elle levait une dague menaçante.

Son esprit ne fonctionnait à présent qu'aux réflexes....
Pas le temps de réfléchir....
Sa main plongeait dans le sable et en envoyait déjà une poignée en direction du visage de l'inconnu dont la capuche avait glissé.

Le vent soufflait dans la bonne direction...

Au même instant Domy cru voir quelque chose traverser l'espace....
L'homme eut un cri de rage et sa dague vola dans les airs..

L'ombre de Wolf apparut alors au sommet de la dune qui les surplombait au moment où Domy réalisait qu'ils n'étaient plus seuls...
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Ses invités étaient partis et Edonice allait se mettre au lit, seule dans sa petite cabane. Elle avait déjà couché son Lapinou dans sa caisse et s'apprêtait à enlever sa jupe rose lorsque la petite crut entendre du bruit non loin de là.

Intriguée de ne pas entendre seulement la mer, elle trouva le courage d'allumer une torche de prendre sa dague et de se diriger vers la porte. Elle so,gea à sa mère qui faisait toujours une prière dans ces cas là, ignorait comment faire et s'inspira alors de son père.

"Y'a qu'les pleutres qui n'font rien !"

Elle ouvrit dircètement sa porte, passa son petit nez hors de chez elle, chechant un signe au dehors. Elle entendit le hurlement d'un loup et songea aussitôt à sa visiteuse qui venait de la quitter. Se pouvait-il qu'il lui fut arrivé quelque chose ? Une chute ?

L'enfant osa faire quelques pas, vit une ombre au loin, dans les vagues qui partaient en courant, et craignit un peu plus pour la Dame au Loup. Edonice grimpa une dune de plus, préférant laisser courir l'ombre qui s'enfuyait.

Elle leva bien haut sa torche et cria de toutes ses forces :

"Hohé ? Y'a quelqu'un ?"

Elle attendit là qu'on lui réponde avant de bouger. Elle n'atait qu'un enfant et elle craignait de se perdre dans la nuit dans les dunes de Dunkerque.
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Delpherion finissait la soirée en se baladant sur la plage, une habitude qu'il avait prise depuis son arrivée à Dunkerque. Il marchait lentement, grattant rêveusement les cordes de sa mandoline, le regard fixé sur le jeu des vagues...
Malgré sa mélodie, il entendit distinctement le hurlement d'un loup. Il s'arrêta, tendit l'oreille mais rien ne se produisit d'autre. Il allait reprendre sa marche, mais hésita. Cela était venu des dunes, là où Domy était partie. Il se demandait quoi faire, quand un mouvement furtif le fit ciller. Il tourna la tête, trop tard pour voir plus qu'une vague silhouette plonger dans les ombres. Un promeneur ? la perosnne semblait se hater. Qui plus est, elle venait des dunes, elle aussi. Sentant de plus en plus un snetiment difus d'inquiétude, il decida de revenir ses pas, histoire de s'assurer que tout allait bien. Des voix lui parvinrent alors qu'il se raprochait. Une petite voix appella...une voix masculine répondit dans un françois assez primitif...
Quelque chose c'était passé, il en était désormais sûr.
Il accéléra le pas, et finit par arriver sur les lieux. La première chose qu'il vit fut la petite Edonice, debout au sommet d'une dune. Un homme, bizarement vêtu d'une courte jupe, se tenait penché sur...un autre personne, à l'incroyable tignasse rousse.

_ Domy !

Poussant une exclamation, le ménestrel se rua vers son amie, bousculant presque l'autre homme.

_ Domy, ça va ? rien de...

Il s'arrêta en la voyant prostrée sur une forme recouverte de fourure allongée dans le sable.

_ Michka ? mais, que c'est il passé ici ? j'ai vu quelqu'un courir, on t'a attaqué ? viens, ne restons pas là...

Il se releva, voulut aider Domy à se relever mais s'écarta en souriant, voyant une homme en armure arriver en courant...

"Si vous avez b'soin d'aide, vous pouvez v'nir dans ma cabane."

Presque bousculé par l'arrivant, l'Ecossais comprit qu'il était inutile ou presque. La fillette avait plus besoin d'elle.

Je aller voir si Edonice être en sécurité. Je pas pouvoir faire grand chose pour vous.

Sans attendre de réponse, il grimpa jusqu'en haut de la dune avant de redescendre pour enfin atteindre la cabane. Edonice attendait à l'intérieur, il poussa la porte et se baissa pour entrer.

Comment aller toi ?

Un coup d'oeil rapide dans la petite maison, tout semblait être en ordre, l'Ecossais fut rassuré.

Elle se sentait glacée et comme vide à l'intérieur....
Le choc avait été rude,sa peur immense et à présent sa rage commençait à monter en elle comme une vague énorme que rien ne pouvait arrêter.

"Michka....Ma belle...."

Domy n'avait qu'à peine pensé au danger qui la menaçait elle même tant son esprit était tourné vers le sort de sa fidèle compagne.
Son geste désespéré et dérisoire avait néanmoins découragé ce monstre,la crainte de se voir face à deux loups avait sûrement été plus forte que son désir de meurtre.
Encore sous le choc de l'émotion et de la douleur occasionnée par le coup que l'homme lui avait porté,elle était restée un moment prostrée sur le corps de Michka qu'elle avait cru mortellement touchée.

Elle se rendit vite compte qu'elle n'était que blessée en l'entendant gémir doucement.
Il fallait s'occuper d'elle au plus vite....

Delph la prenait déjà dans ses bras,peinant sous le poids conséquant de l'animal...

L'estomac noué,la rage au ventre,Domy se releva et rabattit ses jupons en les secouant pour en faire tomber le sable.

Aucun son ne voulait sortir de ses lêvres,elle se sentait dégoutée,nauséeuse.....Elle ne comprenait pas...
Pourquoi s'attaquer à elle?
Qu'avait elle bien pu faire et à qui pour qu'on en veuille à sa vie ou à celle de sa louve?
Ses pensées se tournèrent vers celle qui la haissait tant...
Mais non...Ce n'était pas posible...Pas elle...
Et pourquoi Fab n'était il pas là ,alors qu'elle avait tant besoin de lui?
Où était il à présent?
Comment allait-il réagir à cette histoire?
Les questions tourbillonnaient dans sa tête en une ronde folle sans qu'aucune ne trouve de réponse...

Elle serra les dents et commença la descente vers la cabane d'Edonice,emboitant le pas à Delph qui portait Michka comme un précieux fardeau.
Sans vraiment s'en rendre compte elle s'essaya à un sourire qu'elle voulait rassurant mais qui n'éclaira que faiblement son visage blême.

Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver ce lâche,il lui faudrait comprendre qu'elle n'était pas la faible femme qu'il s'imaginait sans doute.....Il devait déjà la croire effondrée et en larmes,tremblante,prostrée,apeurée....comme il se trompait lourdement!!

Ah ça oui...Il se trompait...Domy referma son poing sur le manche de sa dague d'un mouvement instinctif ...
"Allons vite voir ce que je peux faire pour cette blessure"dit elle à Delph entre ses dents.
"Il ne perd rien pour attendre..."

Les simples qui garnissaient toujours sa besace seraient encore d'un grand secours ce soir...
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Ses traces éffacées par la mer, l'ombre savait que le sel masquerait en grand partie son odeur pour le loup. Caché dans le marécage, il gagna tout de même son repaire.

Une lourde porte qui grince et il entra chez lui. Il lança son monteau sur un fauteuil hésita un instant puis le jeta au feu. Il en avait d'autres et celui là aurait l'odeur du loup peu importe combien de fois on le laverait. Il regarda un instant le tissu se consummer dans les flammes de sa demeure.

Il s'occupa ensuite de sa blessure au poignet. Il préféra se débrouiller seul, prit une bouteille d'eau de vie et en versa suffisamment sur la plaie pour qu'elle ne s'infecte pas. Seule une légère crispation du visage exprima sa douleur.

Il prit ensuite une chemise qu'il déchhira avant de l'enrouler autour de la plaie. Ses yeux se posèrent ensuite sur son trophée. Un peu de peau arrachée à la bête. Il devait maintenant finir son travail.

Il gagna sa chambre, ouvrit plusieurs coffres et en sortir un prafait costume de ces bourgeois qu'il méprisait tant. Il se leva le visage avec du savon à une cuvette, se débrassa de tous ces vêtements pour l'odeur et s'habilla avec le déguisement qu'il avait sorti.

Il gagna ensuite une commode où se trouvait brosse et peigne d'argent. Il peigna avec application ses cheveux blonds, les noua en arrière à la mode des habitants du bourg. Pour une fois, il ne prit pas un capuchon mais une chaude cape, doublée de fourrure de renard avec des gants assortis pour cacher sa blessure. Un parfait bourgeois.

Il prit ensuite le bout de peau qu'il avait, noua un lacet au bout puis le camoufla dans une bourse qu'il glissa dans une poche. Même un loup ne pourrait en reconnaître l'odeur. Il prit le temps de se regarder dans un miroir, sourit et sortit se mêler aux quelques ivrognes des rues de Dunkerque.



[édité pour signaler mes déplacements à ceux qui sont intéressés http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=6972645&sid=XZtSHq2ff1eWYSi6lu5Wq10t2#6972645]

La cabane d'Edonice parut se rétrécir lorsqu'ils entrèrent à sa suite.

Tant de monde dans un si petit espace rendait l'endroit étouffant et l'espèce de géant qui accompagnait la fillette les laissa passer et se posta à la porte pour surveiller les alentours.

"Si un homme arrive avec un loup ne craignez rien"lui dit Domy avant d'entrer à son tour.
"J'ai aperçu mon fiancé tout à l'heure qui poursuivait cet homme...Je ne sais s'il aura pu le rattraper...Il me semblait bien rapide le bougre...
Mais dans tous les cas Fabrizio nous a vus venir par ici,il se doutera qu'Edonice nous a ouvert sa porte".

Elle pénétra dans la petite pièce à la suite de Delph qui commençait à plier sous le poids de Michka .

"Z'ai qu'mon lit où Kaelle a mis des draps propres. Z'espère qu'c'sera suffisant. Z'ai pas mieux."

"Tu es gentille Edonice,mais enlève juste ce qui est sur la table,ce sera plus simple pour voir ce que ce gredin lui a fait..."

Le bol et l'écuelle qui trainaient là furent vite débarrassés et delph put déposer délicatement la louve qui gémissait toujours faiblement.
"Chut....Ma belle...Doucement....Là....Là..."
murmura Domy en la caressant avec précaution.

Reléguant à l'arrière de ses pensées l'abominable image de son agresseur qui la poursuivait ,elle examina la vilaine plaie qui ensanglantait la patte arrière de Michka.
La dague avait pénétré profond dans les chairs,mais la blessure était nette et relativement propre.
Par contre,dans sa hate râgeuse,le sadique avait arraché plus que découpé un morceau de chair sur la cuisse de l'animal et elle perdait son sang par
une plaie béante ,peu profonde mais large comme la main et souillée du sable de la dune.

Domy retrouva aussitôt ses réflexes ...Elle savait quoi faire,depuis son plus jeune âge elle savait...
Sa grand mère lui avait enseigné les secrets des simples il y avait bien longtemps....Quand elle était encore là bas, à Carcassonne...

Sa besace était garnie des plantes les plus nécessaires et ,encore une fois elle se félicita de l'avoir toujours avec elle.

"Edonice???Aurais tu de l'eau quelque part?Il faut d'abord laver ce sable,je pourrai ensuite faire le plus urgent...Arrêter l'hémorragie et désinfecter tout ça....C'est pas bien beau,mais elle est costaud notre Michka...Ce n'est pas mortel une blessure pareille..."

"Quand même....Quel salaud!!!"pensa-t-elle ,se mordant la langue pour ne pas vomir toutes les injures qui lui venaient à l'esprit devant la gamine qui la regardait déjà assez impressionnée par le sang qui coulait sur sa table.
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Allyse avait décider d'accompagner son père pour rendre visite à Edonice. Enfin quelqu'un de son âge qui jouerais peut être avec elle. La petite s'attardait sur la plage a ramasser des coquillages, pour fabriquer de joli colliers a offrir. Elle aimait se promener sur la plage, le sable caressant ses petits pieds nus. C'était une sensation si agréable. Elle avait hâte de voir Edonice !
Des silhouettes se dessinaient à l'horizon entre les dunes de sable, mais Allyse sentait qu'il se tramait quelque chose... Elle ne voyais pas très bien ce qu'il se passait, et se dirigea vers les silhouettes. Allyse étais parfois trop curieuse. Les personnes rentrèrent dans une petite cabane, bien jolie d'ailleurs.
Elle s'arrêta devant la cabane, hésitant si elle allait entrer ou pas. Une trainée rouge sur le sable lui fit frissonner. La porte était entre ouverte, la petite se postait devant, sans trop savoir ce qu'il se passait a l'intérieur et si elle pouvait entrer...

Au moment où Domy se demandait sincérement comment elle allait pouvoir se débrouiller avec un Delph qui semblait près de tourner de l'oeil à la vue du sang,une jeune femme entra dans la cabane.

"Ne vous inquiettez pas je m'appel Mcisis et je suis le lieutenant de police de Dunkerque . Je vais prendre votre place messire , allez dehors avec les enfants . "
Le ton était ferme,la voix sûre, et on sentait chez cette personne l'habitude de donner des ordres...
Domy releva la tête et lui sourit.
Enfin quelqu'un qui pourrait la seconder efficacement!

Pour couronner le tout Mcisis sortit de sa besace de l'écorce de saule qui manquait cruellement à Domy...C'était un ange envoyé du ciel!!

Michka,rassurée par la main ferme qui la tenait maintenant se calma et reposa sans bouger.
Il est vrai que la poigne affolée de Delph avait fait plus de mal que de bien.

Bien,on pouvait maintenant passer aux choses sérieuses.

Domy lava d'abord à grande eau la plaie de la cuisse.
Ayant fait infuser une bonne quantité d'épervière et de paquerettes dans une jatte, elle tamponna les chairs à vif avec une mousse imbibée de ce liquide afin de désinfecter et de favoriser la cicatrisation.
Cette plaie ne pouvait guère être recousue vu sa largeur,mais l'autre qui résultait du coup de dague était profonde et nette...On pouvait faire quelque chose...
Voyant que Micsis avait déjà sorti tout le matériel pour recoudre la plaie,Domy lui dit:

"Voulez vous continuer?Je vais la tenir...Elle ne bougera pas ...Merci de votre aide, vraiment..."
Elle pris la tête de Michka entre ses mains et posa sa joue contre sa fourrure.
"Là ma toute belle....Ne bouge pas...Ce sera vite fini.."

Il fallait d'ailleurs que ça finisse et vite car Domy sentait que le choc de l'émotion qu'elle tentait de contenir depuis l'agression commençait à l'envahir et une grande lassitude engourdissait ses membres petit à petit.
Les yeux rivés à ceux de Michka,elle tenta de faire passer dans son regard toute la force qu'elle avait encore.
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Une mélodie l'attirait dans la nuit, une lumière blafarde derrière une fenestre le guidait aussi.Une silhouette accompagné d'un loup marchait d'un pas sur vers eux.

Passant à proximité de la souche où reposait Delphérion,Fabrizio lui donna un signe de la teste pour lui indiquer que tous allait bien, puis apercevant deux fillettes , il s'arrêta un instant les parcourus du regard, voyant qu'elles n'avait rien , il entra dans la cabane en ouvrant la porte d'un coup bref.

Fabrizio dans la pénombre vit Domy et une inconnue penchées sur Michka, tournant la teste vers lui , elle porta son regard sur lui, mais le Capitaine de la garde épiscopale s'avança vers elle.

Il m'a échapper amour...Mais et toi ça va ?.

N'attendant pas une réponse il commença à tâter ses bras et son corps afin de découvrir si elle n'avait point de blessures, puis il lui sourit t rajouta.

J'ai eu peur..mais si j'étais arriver plus tôt tous cela ne serait pas passer ainsi.
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Allyse n'osait pas entrer dans la cabane, tout le monde semblait bien occupé, même Edonice. Trop occupés pour faire attention à elle, c'était toujours comme ça avec les "grands"... Tant pis elle jouerait toute seule, ou avec papa.
Elle regardait son papa s'éloigner. La petite se disait qu'il y aurait encore peut être de joli coquillages, et le sable humide ne doit pas être un très mauvais terrain pour jouer avec ses billes. Elle se leva et appela :

Papa ! attends moi, z'arrive !

La petite couru rattraper son père et s'assied près de lui en chantonnant.

Voila, on ne pouvait guère faire mieux pour Michka....
Recousue par les mains expertes de Mcisis,calmée par les décoctions, elle reposait à présent calmement.

Les enfants chassées par la policière étaient parties rejoindre Delph qui s'était éclipsé en ronchonnant.
L'autorité très militaire de Mcisis avait surpris tout le monde et Domy elle même n'avait accepté cette prise en main que parce que son état émotionnel la paralysait de plus en plus.

Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle et constata alors les dégats.

Du sang avait coulé sur et sous la table....
Des linges souillés, des éclaboussures, du sable...
Edonice ne pouvait retrouver sa cabane dans cet état.

"Amour, il va falloir que tu m'aides..." soupira Domy en remontant ses manches.
Ils étaient restés seuls, Delph devait être reparti,Mcisis aussi, quant à l'espèce de géant qui était là à leur arrivée,il avait du rejoindre discrètement sa propre cabane.
Fabrizio l'aida donc à descendre Michka de la table le plus délicatement possible et la déposa à terre ,la couchant sur la cape que Domy avait étendu pour elle.

Elle gémit mais se laissa faire...

"Tu vas me chercher de l'eau s'il te plait??Il faut qu'on nettoye tout ça.."
Après l'avoir enveloppée d'un long regard amoureux,il déposa un léger baiser sur le front de Domy avant d'empoigner l'anse d'un seau qui se trouvait derrière la porte et s'empressa d'aller le remplir à la rivière tandis qu'elle entamait un nettoyage approfondi des lieux.

Lorsqu'Edonice reviendrait, il n'y aurait plus trace du drame qui s'était déroulé entre ces murs et elle pourrait reprendre possession de son domaine que les "grands" lui avaient envahi trop longtemps.
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La lune allait se coucher et il était plus que temps pour la petite de gagner son lit. Elle devait pourtant se lever à l'aube pour les vaches qu'elle gardait, sans ça, pas d'écus et donc pas de pain. Et alors sa cabane et l'indépendance deviendraient un doux rêve. Les grands se chargeraient bien vite de lui trouver une "famille".

Edonice devait maintenant quitter le père et la fille.

"Z'vous souhaite une bonne nuit, z'dois rentrer maint'nant."

La petite fille vit un nageur sortir de l'eau et se demanda qui il pouvait être. Etait ce lui qui avait blessé la louve ? Dans le doute, elle préféra gagner vite sa cabane où elle était sure de retrouver Domy, Fabrizio et l'animal blessé.

Elle entra chez elle où La Dame au Loup faisait le ménage de sa cabane et s'écria auusitôt :

"Y'a quelqu'un qu'j'ai jamais vu sur la plage. C'est peut être celui qui a fait tout ça ..."
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Debout les mains sur les hanches, il contempla le triste spectacle, revenu de la corvée de la prise d'un seau d'eau.Il avait rien dit pendant la venue de la peau lissière.Se contentant de regarder et de surveiller du coin de l'œil ce qui s'y passait.

Masque froid,des yeux brillants d'une colère, tous en lui n'était que fureur et tempête,car s'en prendre à Domy s'était s'en prendre à lui et là , il saurait ce qu'il en coute.

Avec le retour des enfants puis le départ de Delphérion et de sa fille,Fabrizio fixa intensément la petite Edonice.
Ce qu'elle pouvait ressembler à une grande Dame qu'il avait bien connu.Se dit-il.

Mais le nettoyage prit fin et s'apprêtant à prendre congé de l'enfant , lui laissant sa cabane hors de leurs présence;Fabrizio ne put s'empêcher de mettre un genou à terre devant l'enfant et baissant la teste, il dit.

Un soir j'ai fait une promesse à une personne de vostre noble lignée, celle de la protégée ainsi que sa famille..qu'il en soit ainsi et que trépasse ceux qui vous porterons querelles et maltraitance.

Se courbant après s'être relever, il baisa la main de l'enfant et rajouta.
Je n'oublie jamais rien.

Sortant dans la nuit avant Domy, il vit du coin de l'oeil , un homme caché plus loin et dis tous bas en parcourant de quelques pas le chemin les ramenant chez eux.

Dahud..si cette homme revient..tue le ou bien préviens moi.

Et fit comme si de rien n'était il se tourna vers Domy qui se fesait attendre.Afin de revenir tous deux à l'auberge, bras dessus-dessous.
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Edonice sourit du baiser de Domy qu'elle embrassa en retour sur la joue. Elle regarda la louve comme sa maîtresse partait.

"N'vous inquiétez pas, z'vais bien m'occuper d'elle. Et z'vais même essayer d'pas en avoir peur."

Elle raccompagna la rouquine jusqu'à sa porte et la ferma juste à la poignée derrière elle, n'yant pas de clé. Elle se tourna vers l'animal encore blessé.

"T'vas être zentille, hein avec moi ? A toi z'peux dire la vérité, z'ai peur avec le fou qui t'a blessée. Et pis toi aussi tu m'fais un peu peur."

L'enfant était accroupie près de la louve eut à nouveau un geste de tendresse vers elle qu'elle n'eut pas le courage de finir.

"Z'vais aussi protézer mon lapin. C'est p't-être un peu trop tentant pour toi. Comme si moi on m'mettait un lait chaud sour l'nez."

Edonice prit son lapin, et le traina par la corde jusqu'à sa paillasse. Elle accrocha la laisse au tabouret qu'elle venait de mettre contre sa couche, une bougie sur le siège. Cette nuit, plus que tout, elle ne voulait pas rester dans le noir.

Elle enleva sa jupe et sa chemise avant d'enfiler rapidement un linge plus abimé qu'elle mettait pour la nuit.

Elle revint vers la louve et murmura à son oreille :

"Croque pas mon lapin s'te plait, j'y tiens, c'est un cadeau d'tonton. Tu l'feras hein ? Tu s'ras zentille."

Sur ses petits pieds nus, elle regagna sa paillasse, se glissa dans les draps frais de Kaelle, posa sa tête sur l'oreiller et espéra pouvoir enfin dormir durant cette nuit qui n'en finissait pas.
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Flo qui se promenait sur le marché pour quelques achats, vit arriver en courant Folie droit sur elle....

ben , folie , ma belle reprend ton souffle et dis moi se qui t'arrive ma belle,
oula! mais tu as parcourus tout le village ou quoi?

Flo les yeux grand ouvert à l'annonce du méssage de Folie....

''Ma Flo j'ai une mésange pour toi de toute urgence de la part de Dahud, il se trouve vers la plage, va vite c'est une question de mort. Il m'a dit que tu comprendrais.''

...compris de suite et dis à Folie:
Merci ma belle de m'avoir averti , je court aussi vite que je peux... heu.. dis voir ça va aller toi heinn?? vas vite te reposer en taverne ,j'ai pas le temps de rester avec toi , il a besoin de moi Dahud ..!

Elle prit ses jambes à son cou en emportant avec elle les armes direction la plage en se disant ..

j'espère que je vais arriver à temps , Dad tiens bon j'arrive.....

Dahud appercu flo au levé du jour qui s'annoncait plutot ensoleillé. Elle avait bien pris ses armes mais ne lui apportait ses vétements.

Alors Flo, Folie a encore oubliait la moitié du message. grrrrrrrrrr. Viens, viens et donnes moi ma lance. Restes pres de moi, fab m'a demander de surveiller la cabanne la-bas et de tuer l'homme qui s'y présenterai.

Il l'a pris dans ces bras et se colla à elle pour prendre de sa chaleur. Il se s'entait frigorifié de sa nuit, nu sur les dunes.

Il vit une petite lueur par une des fenetres da la cabane et la montra a flo.

Quand penses tu chef ?

sais-tu que la nuit fut fort étoilée et bien propice à la poésie nostalgique ?
il etait surprenant que cet humain, fort, mi-civilisé et encorre beau pour son age puisse etre aussi sentimental et poete. Son origine celte surement.

Le soleil déclinait lentement et Edonice avait enfin fini sa journée chez le père Mathurin. Elle ne gagnait que de quoi acheter son pain chaque jour mais au moins il la payait et ne l'avait pas encore battue une seule fois.

Elle avançait lentement sur le sable, ramassant les coquillages qu'elle trouvait beau pour orner sa cabane et qu'elle soit plus jolie. Sa petite maison était enfin en vue et quelque chose n'allait pas. L aporte était pourtant fermée et il n'y avait personne mais le regard de l'enfant fouilla en vain les environs.

L'enfant se mit à courir lorsqu'elle comprit ce qui n'allait pas : son lapin !

"Lapinou !" hurlait-elle en gagnant sa cabane. "T'es où ?"

Aussitôt elle pensa à la louve. Elle avait du réussir à ouvrir la porte et à manger son lapin. Avec crainte, la petite posa la main sur la poignée, la baissa lentement et la poussa avec prudence.

Elle ne l'avait qu'entrebaillée lorsqu'elle aperçut le museau de la louve juste là. Le sol était gratté mais apparemment la bête n'avait pas pu sortir. Et d'ailleurs comment aurait-elle fait pour ouvrir la porte, manger le lapin et la refermer et le tout sans une trace de sang.

La petite s'accroupit devant l'animal et osa posé une main légère sur sa joue.

"Z'te d'mande pardon, c'est pas toi qu'a pris mon lapin. Tu sais qui c'est ? hein ?"

L'enfant sentait de slarmes lui monter aux yeux. Qui avait bien pu lui voler son Lapinou. Edonice se releva, vit le petit tas de vêtements qui attendaient qu'elle se rende chez Kaelle.

C'était peut être elle qui avait pris son lapin pour le protéger. Ou la maîtresse de la louve. C'était même surement cela ! Ou alors l'Ecossais ou un autre de ses amis. Elle en était sure.

L'enfant prit le tas de vêtements puis gagna à nouveau la porte.

"Z'vais passe chez Kaelle ramener ça puis chez ta maîtresse pour lui dire que tu vas bien et lui d'mander c'que tu manzes. Ze sais pas si t'as assez de force pour venir, si tu veux partir d'ici ou pas. Et moi z'peux pas parler ta langue. Ze sais pas quoi faire..."

Edonice gagna la porte et remarqua alors que la laisse avait été coupée. Mais pourquoi ?

L'enfant craignait de plus en plus que quelque chose de grave était arrivé à son lapin. Elle partit en courant, laissant la porte de sa cabane ouverte, les vêtements pour Kaelle sous le bras.
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La marche forcée que Domy leur imposait dans le sable mou avait eu tôt fait de les réchauffer,d'autant que le soleil,maintenant haut dans le ciel adoucissait de beaucoup l'atmosphère de cette journée de décembre.

"Pouvez pas marcher moins vite???" se plaignit le rouquin.
Il trottinait pour essayer de rester à la hauteur de Domy...
De temps en temps celle ci l'entendait renifler bruyamment et il s'essuyait régulièrement le nez dans la manche crasseuse de sa veste déchirée.

"Non....Dépèche toi...Je suis pas tranquille...Faut qu'on aille vite à la cabane..Je me demande si Michka va mieux...Et Edonice...Toute seule..."

Ils avaient croisé quelques pêcheurs qui revenaient vers leur foyer,chacun portant le résultat de leur matinée de labeur....
Ils avaient tous le même visage vieilli avant l'âge,buriné par les embruns et le dur vent du nord.

Un seul l'avait quelque peu intriguée par son allure élancée et son visage que la rudesse de la vie au grand air n'avait pas défraichi,mais lorsqu'il était arrivé à sa hauteur,le vent avait rabattu sa chevelure blonde sur ses traits et il avait détourné la tête sans la regarder..
Prise dans le tourbillon de ses pensées elle n'y avait pas pris garde.

"Je veux plus courir!!!"tempêta le gamin essouflé en s'arrêtant tout net.
"Et pis où's qu'il est donc le Cap'tain???"

Domy stoppa sa course et se retourna,puis,se baissant vers lui, elle posa ses mains sur ses épaules et le regarda au fond des yeux:
"Ecoute...Le Capitaine ne viendra pas de suite...L'est occupé le Capitaine...
Tu vas faire ce que je vais te demander comme si c'était lui qui le faisait..D'accord???"
Baissant la tête devant le ton autoritaire qu'il n'aimait pas du tout,le môme prit un air buté.
"Et pourquoi je dois vous écouter moi???"

Domy lui prit le menton entre ses doigts et releva le petit visage sale vers elle,l'obligeant à la regarder dans les yeux:
"Parce que ,ce que je veux te demander,le Capitaine te le demanderait s'il était là...Et si tu obéis,il sera fier de toi...."

Elle était énervante à la fin...Et puis ses yeux...Il ne pouvait en détourner les siens...
Pis en plus elle était tellement jolie...L'en avait de la chance le Capitaine...

Il hocha la tête sans répondre,attendant la suite...Soumis déjà...

"Voila,c'est simple,tu essayes de te mêler aux habitants...Tu te fais discret...Invisible...Tu écoutes..Tu regardes....
Quand tu auras pu repérer le saligaud qui nous empoisonne la vie,tu le suis...Tu vois où il se terre et qui il est...Et tu viens nous le dire...C'est tout....Mais c'est beaucoup...
Surtout tu fais attention à toi...Qu'il ne te voit pas..Il est très très dangereux et je m'en voudrais s'il t'arrivait quoique ce soit."

Elle se releva,lui fit un sourire qui finit de le convaincre et reprit sa marche vers la cabane.
Il lui sembla voir un loup qui courait dans les dunes...Peut être Wolf?
Puis elle aperçut une jeune femme assise dans le sable à quelques pas de chez Edonice.

Ce qui l'inquièta aussitôt c'est que la porte de la cabane était ouverte....
"Michka....."

"File!"ordonna-t-elle au rouquin"Fais ce que je t'ai dis..Je m'occupe du reste."
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Dahud etait accroupi sur la sable entre les ajoncs a surveiller les éventuellles passages d'hommes. il regretait de ne pas avoir son loup resté à azincourt pour tout son voyage dans le royaume de France. Tout prés de lui se trouvait la belle flo qui s'avourait ce moment de silence et de fausse quiétude. il la savait alerte et prete a bondir au mondre de ses mouvement pouvant indiquer la présence d'un maraudeur. Ils aimaient communiquer entre eux par les signes et la position de leur corps.
Dahud avait bien vu son capitaine revenir et en avait indiqué la présence a sa chef. Ils savaient tout les deux que fab pouvait se débrouiller seul mais voulaient preter leur vie a cet homme généreux. Tant qu'a défendre domy et sa famille etait pour eux un point d'honneur et une preuve de leur amour amical.

Dahud vit un geste du point et des doigts de l'autre main a sa compagne d'arme et flo regarda dans le sens desyeux de dahud.

Ensemble il fire arriver une forme noire deriere la cabanne,disimulant une longue épée sous sa cape.

L'épée deja sortie, flo se redressa sur ses jambes fines et musclées pendant que dahud posait ses levres surla pointe de sa lance. Ce symbol signifiant en message celtique pour flo qu'il s'appreter a donner un baiser de mort lors de leurs prochaines batailles.

Et flo donna un brusque coup de siflet bref de ses fines levres écarlates.

puis tout se passa tres vite...

Le museau toujours collé au bas de la porte de la cabane,Michka grondait toujours lorsque Edonice arriva.

Elle ouvrit le battant et commença de gazouiller ,penchée sur la louve:
"Z'te d'mande pardon, c'est pas toi qu'a pris mon lapin. Tu sais qui c'est ? hein ?"
Sa petite main se posait sur elle craintivement...

Que voulait-elle???
Son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas....La petite d'homme envoyait des effluves de peur,d'inquiétude...
Elle reprit son babillement:

"Z'vais passe chez Kaelle ramener ça puis chez ta maîtresse pour lui dire que tu vas bien et lui d'mander c'que tu manzes. Ze sais pas si t'as assez de force pour venir, si tu veux partir d'ici ou pas. Et moi z'peux pas parler ta langue. Ze sais pas quoi faire..."
Puis elle ramassa ses affaires et repartit en laissant la porte ouverte derrière elle.

Sa blessure était moins douloureuse et l'appel de la liberté trop fort.
Et puis il y avait Wolf...Quelque part...Elle le sentait...Tout près...

Elle passa prudemment le seuil, tête au ras du sol,oreilles couchées, la queue basse et traînant sa patte blessée, puis, relevant le museau et humant l'air environnant qui lui portait les effluves du mâle tout proche, elle partit vers les dunes..

Wolf était là...
Les deux loups se lancèrent alors dans une danse folle faisant jaillir le sable alentours...Tour à tour les museaux se rencontraient,un semblant de combat....Les queues frétillaient.....Un bond de côté et ils repartaient en course folle avant de stopper net et de recommencer leurs mordillements amoureux....

Puis, d'un seul mouvement, ils se figèrent et levèrent la tête en direction de la plage...
La brise leur apporta une odeur....Une odeur qui,depuis la veille était synonime de mort....
L'homme qui l'avait blessée était là...Michka le sentit comme elle sentit que le mâle à côté d'elle était pret à attaquer lui aussi...
Ils pointèrent leur museaux vers le ciel et hurlèrent avant de se lancer à la poursuite de leur proie....

Dahud se releva et regarda flo dans les yeux.
Il avait failli tuer son capitaine et se sentait tres mal a l'aise.
Fab devait etre tres perturbé pour ne pas sentir la pointe de la lance fouiller ses cotes et prete à s'enfoncer pendant qui etait assis sur lui. Son envi dans découdre devait submerger sa conscience et le fait de penser uniquement occupé son esprit, occultant qu'il devait ausi se proteger des astuces des autres.
Flo aida dahud a se relever. Lui sentait encorre la lame de fab sur son cou.

Fab devrait savoir qu'un celte n'a pas peur de la mort, la mort n'est qu'un passage. CE soir il a fallut de peu pour 2 morts inutiles.

Il aurait du nous prévenir ou nous faire des signes.

Viens flo, rentrons au village et préparons nos affaires. S'il poursuit son adversaire nous n'avons plus rien a faire ici. Au moins le tueur ne reviendra pas ici de si tot avec fab a ses trousses.


flo entoura la nudité de dahud avec sa cape et lui posa un baisé sur les levres. dahud répondit avec pasion au baiser et sentit tout son amour pour elle le submerger.
il prit flo par la taille dans ses bras musclés et ils se dirigerent ensemble lentement vers le village, appreciant ce moment de quietude.

Le lendemain ils devaient se diriger vers d'autres lieux.

Edonice parvint à sa cabane comme la neige tombait en tempête. Elle courait, ses petits pieds nus s'enfonçaient dans la neige, mais elle ne s'arrêta pas. Elle avait trop peur de rencontrer l'homme en noir.

Elle atteignit sa porte à bout de souffle, et s'écroula sur le sol de son abri. Edonice ferma alors les yeux, laissant couler ses larmes sur ses joues.

Une fois calmée, elle ferma sa porte, s'approcha de la cheminée et alluma une bougie. La lumière la réconforta un peu. Elle constata alors que la louve n'était plus là. Etrangement cela la rassura un peu. Elle ne savait pas si elle pouvait faire confiance à l'animal.

Edonice gagna alors sa cheminée, prit le bois que l'Ecossais lui avait mis de côté et s'alluma un grand feu. Elle avait besoin de lumière et de chaleur. La petite s'empara de la couverture qu'elle se jeta sur les épaules avant de s'asseoir en boule sur le sol, les genoux contre sa poitrine.

Elle était terrorisée et la neige qui tombait dehors faisait un bruit qui ne la rassurait plus. Elle n'avait pas le courage de se lever pour se faire à manger et se mit doucement à prier ce dieu auquel croyait sa mère :

"Z'vous en prie, Seigneur, Aristote et les autres, protézez moi cette nuit des méchants, du noir et de tout le mal."
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Edonice entendit frapper à la porte de sa cabane et releva lentement la tête. Elle tremblait de partout et ne bougea même pas quand on entra chez elle. La petite fille était prête à ce que sa vie finisse ce soir.

Lentement elle leva la tête en entendant l'accent horrible de l'Ecossais.

"Et on dit, tu veux manzer avec moi ce soir ?"

Elle avait besoin de se raccrocher au quotidien.

"Comme on est ici, c'est plutôt moi qui va t'inviter."

Edonice déjà se levait, quittant se couverture pour gagner son garde-manger.

"T'as d'la chance, les premiers légumes qu'z''ai planté en arrivant ici, ont donné. Z'ai des carottes avec le pain. Ca ira ?"

La fillette mettait déjà l'eau à chauffer dans le chaudron et prenait quelques carottes à peler. Ces simples tâches lui faisaient du bien, elle oubliait un instant le monstre, la disparition de l'autre fillette et de son lapin.
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Les sabots de Caline s'enfonçaient dans le sable mou des dunes....
La pente glissait au fur et à mesure que Domy et sa monture avançaient en direction de la cabane d'Edonice...

Le vent glacé la pénétrait jusqu'aux os et elle talonna sa jument ,pressée d'arriver.

Le givre avait enrobé les oyas et les flaques laissées par la dernière marée étaient recouvertes déjà d'une fine couche de glace.

Cette fin d'année n"avait pas de pitié pour ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir un lieu où se protèger,et Domy se demanda si la petite Edonice avait su se débrouiller pour avoir une température clémente dans sa misérable cabane.

En arrivant devant la petite construction elle vit aussitôt que celle ci était vide...
La cheminée éait éteinte et devant la porte,on distinguait encore de minuscules traces de pas qui partaient en direction de la ville..

Renonçant à demander quelque renseignement que ce soit au géant qui logeait tout près de là,Domy tourna vivement la bride de sa monture et ,la talonnant ,elle suivit la même direction que celle prise par la petite fille...
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Le gamin courait. Son coeur lui faisait mal dans la poitrine mais il savait que ce ne serait rien à côté des coups du maître s'il arrivait trop tard.

Il trouva la cabane de la gamine sans se tromper. C'était lui qui l'avait dénichée pour le maître quelques jours plus tôt. Il s'était dit que la petite avait de la chance de vivre seule et libre.

Mais cette fois, pas le temps de songer. Il ouvrit la porte sans frapper et resta un instant silencieux, le temps de reprendre son souffle. Le maître était bien là, au milieu de tissus répandus sur le sol.

Il avait un petit coffre entre les mains et le gamin avait appris à ne pas poser de questions.

"Maî... tre... Y'a... du monde... dans... l'maré... cage."

L'enfant n'osait pas relever les yeux. Il savait que la soumission était souvent la meilleure des solutions.

La petite fille rentra penaude dans sa cabane sur la plage. Elle avait traversé la plage, des larmes sur ses joues d'enfant en regardant la mer. Verrait-elle un jour le bâteau de ses parents arriver par cette côte ?

Elle poussa la porte de sa petite maison, se dirigea vers l'âtre, s'agenouilla et allume un feu. Elle avait espéré un moment que la lumière ici serait différente. Mais non. La petite ne voyait toujours qu'un noir et blanc et elle remercia le Seigneur qu'il n'y ait pas de rouge chez elle.

L'enfant remarqua alors que le contenu de son coffre avait été retourné et que le petit coffret qui se trouvait tout au fond, avait été volé. Le seul souvenir de ses parents avaient disparus.

Elle voulut pleurer mais elle n'avait même plus de larme.

Edonice prit le tas d'affaires et les jeta dans le coffre. Elle verrait plus tard pour tout ranger. Comme elle ramassait tous les objets sur le sol, son regard tomba sur l'écritoire que lui avait offert Cajoline en lui donnant ses premières leçons d'écriture.

La petite fille s'installa à sa table, prit la plume, la plongea dans l'encre et écrivit une lettre qu'elle irait porter le lendemain.
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La petite fille n'osait pas bouger de chez elle. Elle restait assise dans sa cabane, attendant elle ne savait pas quoi. Un pigeon tappa à sa fenêtre. L'enfant se leva avec crainte et attrapa le message qui lui arrivait. Le parchemin venait de Montpensier. Un sourire se dessina sur les lèvres de l'enfant qui se mit à déchiffrer la missive.

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L'enfant tentait de déchiffrer la lettre de son amie de Montpensier lorsqu'elle entendit frapper à sa porte. La petite sursauta et trembla de tous ses membres.

Par la fenêtre, elle n'était pas tout à fait sure de savoir exactement l'heure qu'il était. Elle devait s'habituer à ce monde en noir et blanc. Reverrait-elle jamais les couleurs ? La petite fille craignait la nouvelle qui l'attendait derrière cette porte. Elle en était sure, elle allait devoir affronter la mort d'un proche.

Elle prit une profonde respiration et se décida à se lever. Toujours tremblante, elle gagna la porte et l'ouvrit lentement. Elle ne vit d'abord qu'une vieille femme, sans être certaine de la connaître. Toujours ce problème de oculeur.

Puis elle vit derrière elle, sa tante et Seb descendre de cheval. L'enfant ne lutta pas contre son premier mouvement et se jeta dans les bras de Félina en pleurant.

"Tata, t'es là ! T'es vivante ! Qu'a dit mon oncle ? Que va-t-il se passer ?"

La petite ne lâchait pas pour autant la jeune femme. Elle savait pourtant qu'elle avait horreur que l'enfant la touche et encore plus la caline mais Edonice avait besoin d'affection. Kaelle reposait encore dans son lit et elle ne pouvait affronter le regard de son époux. Sa femme était morte par sa faute, il devait la détester plus que tout au monde.
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La petite fille suivit sa tante dans sa cabane sans rien dire. Elle ne s'étonna pas que sa tante l'écarte d'elle et la conduise dans l'abri. Elle savait que Félina allait lui annoncer des choses graves mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle allait entendre.

L'enfant n'osait relever la tête, assise sur son petit lit!. Elle ne pouvait détâcher son regard de la blessure de sa tante, de cette couleur rouge qu'elle était la seule à discerner dans son monde en noir et blanc.

Puis Félina commença à parler :

"Le méchant De Blayac est mort ... Communard et Seblebeau l'ont tué et je les ai aidé à le faire."

Edonice n'entend pas vraiment les paroles qui suivent. Ils avaient tué son oncle. L'enfant savait que son oncle était méchant mais le tuer ... Il était sa seule famille du côté de sa mère et elle n'avait pas pu lui parler.

"Cette nuit tu as perdu tes deux oncles la môme."

Ses deux oncles... Son cher tonton Devil était mort aussi.

Edonice se sentait comme aspirée dans un grand trou. Elle sentait un vertige l'envahir et crut un instant qu'elle allait s'évanouir aux pieds de sa tante.

Et là le coup de grâce vint alors que le trou noir l'englobait :

Je vais partir Edo ... loin de toi.

L'enfant ouvrit alors de grands yeux, son corps se révoltant.

"Partir ? Pourquoi ?"

La petite fille tomba de son lit sur le sol à genoux priant sa tante.

"Tata, t'en supplie, me laisse pas. Z'ai plus qu'toi ! Et puis, et puis ..."

L'enfant hésita, elle abattit sa dernière carte :

"Z'vois plus bien depuis la plaze. Peux pas rester seule. Z'ai peur ..."

Edonice releva son visage en pleurs vers sa tante, tout son être la suppliant de ne pas l'abnadonner.
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georgie enfin de retour en flandre, en avait profité pour s'installer définitivement à dunkerke, auprès de sa cousine
vite elle alla trouvé edonice, voir comment elle allait et surtout si copain était toujours près d'elle

bonjour edonice, comment vas tu?
tu te souviens de moi j'espère, je suis la cousine de damemélodie et je t'avais confié mon lapin copain pendant mon voyage en champagne
je suis certaine que tu t'en es très bien occupée et j'espère qu'il ne t'a pas mordue quand mme

tu sais ou il se trouve? je voudrais bien le voir mme si, si tu veux tu peux le garder

et puis j'en profite pour t'inviter à l'inauguration du royaume des loupiots, ou tu retrouveras d'ailleurs elisa que je suppose tu connais déjà
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La jeune femme avait entrainé la petite à l'intérieure de la cabane laissant la porte ouverte.
En attendant de pouvoir soigner la jeune femme, elle s'était installée sur le rebord d'un rocher, patientant tranquillement, elle savait lorsqu'elle était de trop, l'expérience de l'âge.

Elle était a ses réflexions propres et personnelles lorsqu'elle entendit la jeune femme l'appeler. Elle n'aime pas trop la façon dont elle l'appelle un peu trop sèchement à son gout, mais elle sent que cette femme à l'habitude de donner des ordres, et qu'en ce moment elle est légèrement tendue

La Mère Truc ... vient donc ici m'arranger ma cuisse que je puisse partir.

Elle se lève doucement, se dirigea vers la jeune femme, et la poussa vers l'intérieur, le tout sans un mot

Asseyez vous sur le lit et faite moi voir ca - elle jeta un regard à la petite toujours assise sur le lit comme perdu, puis à la blessure de la femme bon ca a beaucoup saigné mais c'est point trop grave...je vais nettoyer tout ca et vous recoudre…ca va vous faire mal ! Désolée pour vous mais j’ai pas de gnole sur moi, et j’pense pas que la petite ai ca ici !

Elle se releva, elle avait besoin d'un peu d'eau, de son baume cicatrisant, une bonne bande de tissu, son fil et son aiguille. Une fois qu'elle eu tout le nécessaire, elle s'attela à soigner l'aventurière, prenant le temps de bien recoudre la plaie et de faire des nœuds bien solides, elle avait bien une potion pour avoir moins mal….

Une fois fini, elle regarda la femme dans les yeux, elle avait bien résisté au traitement qu’elle venait de subir, sans un mot, sans se plaindre, elle appréciait cela la changeait de tous ces pleurnichards.
Elle farfouilla dans ses affaires et lui donna une potion, ainsi qu’un conseil, même si elle savait déjà que la femme ne le suivrait pas

Voilà c'est fait ! Faites attention pendant une semaine à votre blessure, se serait même bien de ne pas voyager...pour la potion, elle devrait vous aider à avoir moins mal sans vous endormir pour autant, une gorgée par jour pas plus !
Bon je vous laisse

Laissant la femme et la petite dans la cabane, elle ramassa ses affaires et sortit, elle avait fait se qu'elle devait.

Levant le regard, elle vit arriver à une bonne allure une femme sur un cheval...se n'était plus son problème, elle prit la route de Dunkerque, elle rentrait chez elle ses vieux os...

[Posté pour FELINA]


La Féline serre les dents alors que la Mère Truc entreprend de la soigner. L'aiguille qui s'enfonce dans ses chairs meurtries lui arrache de rictus de douleur mais elle ne crie pas. Cette douleur n'est rien comparée à celle qui lui broie le cœur depuis cette nuit, un gouffre ayant pris place au creux de ses entrailles depuis la mort de son frère.

Une fois recousue et pansée, elle prend la potion que lui tend la femme et la remercie d'un simple hochement de tête. Puis comme la soigneuse est sortie, la sauvageonne se lève et s'apprête à sortir.

C'est alors qu'Edonice, restée muette jusqu'ici, semblant digérer les paroles de sa tante se décide à cracher son venin. Si chaque mot de l'enfant semblent comme autant de lames qui s'enfoncent dans le cœur pourtant si froid de la jeune femme, le visage de la dernière reste insensible, son regard de glace.

Elle soutient le regard clair de la fillette, et ne fait pas un geste pour la retenir comme elle s'enfuit en courant. Elle reste encore de longues minutes seule dans la cabane, Seb encore à l'extérieur. Puis, comme elle entend piaffer l'Alezane sur le pas de la porte, elle sort enfin et rejoint sa belle jument blanche. Elle grimpe en selle, avec toutes les peines du monde.

Un dernier regard vers Seb, puis la mer.

Adieu village maudit ... adieu maudit comté ...

Elle talonne de sa jambe valide sa monture et prend la direction de l'Est, tournant le dos à la plage. Personne ne peut voir les sanglots qui coulent sur ses joues alors que Félina explose de douleur et de chagrin sur son cheval, déversant enfin sa tristesse sans plus aucune retenue. Bientôt la jument et sa cavalière ne sont plus q'un point sur l'horizon.

La jeune femme et l'enfant avaient traversé le marécage en silence. Les deux corps qu'elles transportaient aidaient à une ambiance lugubre et toutes deux avaient leurs peines à porter. Edonice savait que jamais elle ne pourrait remercier Avana à la hauteur du sacrifice qu'elle faisait.

La petite fille n'ignorait pas qu'Avana avait eu à souffrir de son oncle et que ce n'était que pour affection pour elle qu'elle aidait à ce que l'homme ait une dernière demeure.

Elles traversèrent le marécage puis la plage jusqu'à la petite maison de bois de l'enfant. Elles n'avaient rencontré que quelques pêcheurs occupés à leur besoigne et qui les avient salué de loin, habirué mlaintenant à croiser la solhouette de l'enfant.

La petite fille vit de suite un message devant sa porte. Elle leva le caillou et l'enfouit dans la poche de sa jupe. Elle le lirait une fois seule et la besogne terminée.

Elle ouvrit la porte de sa maison et songea alors qu'un prblème de place allait se poser. Elle se tourna vers Avana et lui demanda :

"Comment qu'on fait ? J'ai qu'un lit ? Kaelle était dans l'sien. Faut qu'ils soient chacun dans un lit avant d'les mettre en terre ? Et m'faut un curé avant ?"

Edonice était perdue et elle avait besoin de se reposer sur un adulte. Elle se tournait vers Avana, la seule dont elle soit sure de l'affection pour le moment.
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La petite fille savait qu'on avait pas le droit de tuer les gens. Si elle demandait trop pour ses deux oncles beaucoup de gens auraient des problèmes et Avana la première. Edonice songea un instant à sa tante qui serait aussi accusée. Et même si l'enfant la haïssait en cet instant de l'avoir abandonnée, elle ne pouvait pas se résoudre à lui causer d'autres ennuis. Elle était la seule famille qu'il lui restait pour l'instant.

Elle prit une profonde respiration avant de répondre à Avana.

"Mon papa ne croit pas en Aristote alors que maman est très croyante. Z'pense que si le Seigneur a autant d'amour qu'maman m'a raconté, il comprendra et acceptera de les prendre au ciel."

L'enfant avait tout de même de gros doutes que ces oncles y aillent. Elle n'avait pas appelé son oncle, le Méchant de Dunkerque pour rien. Et son cher tonton était un mercenaire sanguinaire qui n'avait jamais héisté à verser le sang.

"Z'crois qu't'as raison, on va s'débrouiller toutes les deux. Et d'toute façon i's'ront touzours dans mon coeur."

La petite fille réfléchit un instant.

"Z'ai pas d'pelle mais z'vais en d'mander une à l'Ecossais, qu'habite pas loin. Trouve pendant c'temps un beau coin assez caché près d'la rivière, z'reviens."

Edonice partit en courant vers la maison de l'homme qui avait construit sa cabane. Elle le trouva chez lui, lui demanda une pelle puis repartit, cette fois sans courir, la pelle étant lourde pour ses frêles épaules de petite fille de près de 8 ans.

Elle atteignit la rivière et se mit à appeler la jeune femme.

"Avana ! Avana ! T'es où ?"
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Edonice obéit à la jeune femme et gagna sa cabane. Elle pensait comprendre qu'elle ne servirait à rien et elle préférait aussi se reposer un peu. Ne plus voir les couleurs épuisaient l'enfant qui devait apprendre à se déplacer dans ce nouvel univers.

Edonice regagna sa cabane, prit un seau et alla chercher de l'eau.

Elle revint chez elle, remplit une cruche et s'installa sur son lit, attendant le retour d'Avana. Elle se rappela le message dans sa poche et prit le temps de le déchiffrer.

L'enfant se disait que lorsqu'elle en aurait fini ici, elle irait voir sa Dame au Loup et son futur époux qui avait connu sa maman.

Avana revenait. La petite fille lui servit de l'eau fraîche, ne doutant pas que la jeune femme était fatiguée après tant de la beur. Un mouvement spontané la poussa à enlacer celle qui l'aidait.

"Mici beaucoup. Zamais z'pourrai assez t'remercier pour c'que tu fais pour moi."

L'enfant la lâcha et gagna son petit coffre. Elle prit le collier de sa mère et le tendit à la jeune femme.

"C'est tout c'que z'ai qui a un peu d'valeur. Papa l'a offert à maman pour lui prouver son amour. Et maman m'l'a donné avant d'laisser partir la barque pour m'sauver."

Elle le tendit à Avana.

"Et maint'nant, allons dire la prière pour mon oncle et mon tonton, pour qu'ils puissent aller au ciel."

L'enfant songeait qu'un jour, elle devrait montrer ses tombes à ses parents, leurs frères morts à cause d'elle, et Edonice sentait à nouveau le désespoir l'envahir.
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Avana regarda édonice trés surprise de la voir lui tendre son precieux collier...

ma puce s'était à ta maman, ça me touche beaucoup mais tu dois le garder, ta maman voulait certainement qu'il reste dans la famille si elle te l'a laissé, je suis touchée par ton geste mais je ne puis accepter... et puis tu sais je ne veux rien... juste t'aider un peu... et n'importe qui l'aurait fait... on fera comme si tu me l'avais donné, mais tu le gardes...

elle lui sourit et passa sa main sur la joue de la petite puis elles prirent le chemin derrière la cabane...

la jeune femme n'était toujours pas tranquille, n'importe qui pouvait arriver et les surprendre, elle vit alors un cavalier sur la dune et arrêta la petite...
attends !!! y' a quelqu'un là-haut...

voyant le cavalier approcher, la jeune femme le reconnaît et en est soulagée, il attache sa monture et approche...

b'soir...
la jeune femme fronce les sourcils se demandant ce qu'il vient faire...
y a-t-il eu un soucis avec les corps là-bas...
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Edonice s'apprêtait à dire une dernière prière pour ses oncles lorsqu'un homme s'approcha. La petite mit un certain temps avant de reconnaître l'ami de sa tante. Dans son monde en noir et blanc, elle avait encore des difficultés à identifier les gens.

Quand il parla, l'enfant le reconnut. Il les salua, échange froid avec Avana avant de s'agenouiller devant elle et de lui mettre une petite bourse dans la main. Les corps avaient été enterrés, et la porte réparée. Il était venu lui donner la clé qui donnait accès maintenant au château familial.

Edonice allait le remercier lorsque l'homme se mit à lui parler de sa tante. La maisn de l'enfant se crispa sur la bourse. L'abandon de sa tante restait une plaie ouverte qu'Edonice supportait plus difficielement encore que la mort de ses oncles.

La petite fille ne voyait pas comment elle pourrait un jour remercier sa tante de l'avoir abandonnée à Dunkerque sans même savoir comment sa nièce pourrait survivre et si les gens accepteraient l'enfant à cause de qui la si douce Kaelle était morte.

Edonice sentit une grosse boule d'angoisse monter dans sa gorge et parvint avec difficulté à répondre, refoulant ses larmes.

"Z'vous remercie Messire pour vos bontés. Z'espère qu'vous reverai après vot'voyaze et qu'z'peux vous compter parmi mes amis."

La petite était parvenue à rester digne jusqu'à ce qu'elle parle de Félina. Sa voix monta dans les aigües.

"Ma tante est morte pour moi. Elle n'se soucie guère d'moi et ça m'étonnerait qu'un zour elle se rapelle qu'elle m'a abandonnée ici et qu'elle vienne me chercher."

Edonice essuya ses larmes du revers de la main.

"Z'espèrequ'un zour elle vous abandonnera pas quand vous aurez b'soin d'elle."

La petite fit un pas en avant et passa un instant ses bras autour du cou de l'homme et déposa une bise sur sa joue.

"Mici encore pour c'qu'vous avez fait au château. Portez vous bien pendant votre voyage."
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L'homme partait, au pas de son cheval, comme Félina. L'enfnat avait une grande impression d'abandon : Kaelle, Félina, Communard, après ses parents... La petite avait l'impression de porter malheur et se trouvait encore plus perdue.

Elle sentait la panique s'emparer d'elle lorsqu'elle croisa le regard d'Avana. La petite savait qu'elle pouvait compter sur la jeune femme. Elle passa la bourse à sa ceinture puis glissa sa petite main dans celle d'Avana.

"On va prier ensemble dit ?"

L'enfant ferma les yeux et se mit à murmurer cherchant dans le fond de sa mémoire des prières que sa maman lui avait apprises.

"Seigneur, Pardonnez et protégez mes deux oncles qui bientôt s'ront aurpès d'vous. Seigneur, pardonnez leur leurs pêchés et leurs offenses. J'sais qu'ils n'étaient pas des modèles mais j'vous d'mande d'les prendre en pitié et d'les accpetez près d'vous."

La petite fille sentait les larmes lui monter aux yeux.

"Seigneur, mes deux oncles sont malgré tout dans mon coeur, et j'espère qu'vous leur pardonnerez comme j'vais tenter de le faire."

Edonice avait bien sûr une peine profonde pour son tonton mais pour le Méchant, ses sentiments étaient partagés. Il avait fait tellement de mal aux gens qu'elle aimait, jusqu'au meurtre de sa chère Kaelle.

"Pardonnez leur ..."

Elle pleurait maintenant et leva son petit visage beigné de larmes vers Avana.

"Tu crois qu'c'est bien ?"
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Les prières étaient dites et Edonice se sentait fatiguée tant physiquement que nerveusement. La petite avait subi trop d'horreur en cette journée et elle ne voulait plus que se reposer, dormir et oublier quelques heures les derniers évènements.

Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Avana pour terminer comme il se devait sa triste besogne.

"Mici beaucoup Avana. Sais pas c'que j'aurai fait sans toi."

L'enfant avait peur de se rendre à Dunkerque et du regard des autres sur elle, mais elle savait qu'elle quelqu'un sur qui elle pouvait compter.

"A tout à l'heure..."

Edonice fit un pas vers sa cabane, se retourna et fit un signe de la main à la jeune femme.

La petite fille regagna en toute hâte sa cabane, enleva ses chausses et sa jupe, alluma une bougie et se glissa dans les draps que Kaelle lui avait offert à son arrivée.

Edonice ferma les yeux et contrairement à ce qu'elle pensait elle s'endormit profondément. La fatigue était telle que les cauchemars pour une nuit la laissèrent tranquille et c'est reposée qu'elle se réveilla le lendemain.

Elle releva lentement ses paupières et vit Avana, dans un fauteuil qui dormait. La petite fille sourit et remercia le Seigneur de lui avoir envoyé la jeune femme pour la protéger. L'enfant se leva discrètement, s'habilla à la hâte et gagan la rivière où elle puisa de l'eau qu'elle fit chauffer pour le premier repas de la journée.
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L'enfant revint chez elle à la hâte. Demian elle devait quitter Dunkerque pour visiter les Flandres avec le Conseil Comtal. Elle se dirigea vers son coffre, en sortit un draps dans lequel elle déposa ses maigres bien : son petit coffre et sa jupe rose. Pour le voyage elle ne porterait que ses braies.

Elle y mit ses deux pains avant de quitter sa cabane pour gagner l'enclos à bestiaux. Elle s'arrêta devant ses cochons et ses moutons en se demandant qui allait s'en occuper durant son absence qui risqu'ait de durer une quinzaine de jours.
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Cajoline était revenu à la cabane de la petite, tout allait bien, elle allait partir lorsque le pigeon arriva. Elle le libéra de son message et s'installa pour le lire :

La petite allait toujours bien s'était l'essentiel, elle prit un velin et une plume t entreprit de lui répondre

Elle attacha le message à la patte du pigeon et l'envoya rejoindre la petite , avant elle meme de sortir de la cabane....laissant les lettres d'Edonice sur la table.
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Edonice arrivait enfin en vue de sa cabane.

Elle n'avait qu'à la regarder pour savoir que quelqu'un y était passé ragulièrement pour que l'endroit ne tombe pas en ruine. L'enfant avait espéré que le voyage lui rendrait la vue mais il n'en était rien. Elle errait toujours dans ce monde en noir et blanc.

Elle poussa la porte de sa cabane et la parcourut du regard. Tout était dans un ordre parfait et elle se pencha sur les lettres qui étaient là. Elle lut le dernier message de Cajoline qui lui rapela le mariage de ses amis. L'enfnat se devait d'y passer pouisqu'elle était revenue en urgence.

Elle sortit le message de la poche de sa jupe, celui si urgent de sa tante.





Edonice était revenue à temps à Dunkerque. Elle ne voulait pas entendre les explications de sa tante sur la mort de ses oncles. Elle était responsable et elle ne le lui pardonnerait jamais. Mais ses parents ... Se pouvait-il qu'après plus de deux ans, sa tante ait enfin retrouvé leur trace ...
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L'enfant entendit son prénom et elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui l'appelait. Un frisson la parcourut et la petite prit le temps de se calmer avant de se retourner.

Si elle ne maîtrisait pas le sang des Rastignac qui était en elle, cette rencontre allait se solder par une dispute violente et elle ne saurait pas pour ses parents.

Edonice enfonça profondément ses ongles dans les paumes de sa main, retenant les larmes et la haine qu'elle ressentait pour cette femme. Félina l'avait défendue lorsqu'elle l'avait retrouvée. Elle avait toujours été dure mais la petite avait compris. Mais cet abandon ...

Comment sa tante, la seule famille qui lui restait, avait-elle pu l'abandonner à Dunkerque avec les cadavres de ces deux oncles dont la Féline était responsable aux yeux de l'enfant ?

Lentement, Edonice se retourna et découvrit sa tante, toujours de ce regard qui ne voyait plus qu'en noir et blanc. Aucune formule de politesse ne sortit de ses lèvres et c'est la borieusement qu'elle parvint à articuler un :

"Félina ..."

La jeune femme avait persisté pendant des mois à ce qu'Edonice ne l'appelle plus tata et pour la première fois, l'enfant accédait à sa requête.

"J'ai arrêté mon voyage à travers les Flandres pour l'Comté pour pouvoir t'rencontrer. Qu'as-tu à m'dire ?"

La petite fille ne parvenait pas à faire plus poli. Elle avait déjà du mal à retenir ses pulsions premières qui voulaient qu'elle se jette sur sa tante, sa dague à la main.
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Edonice attendait que sa tante parle. La jeune femme fit quelques pas dans la cabane puis s'immobilisa. L'enfant savait bien qu'une réunion de famille n'aurait pas dû se passer ainsi. Là, on sentaity plutôt une tension guerrière entre la tante et la nièce.

La petite fille attendait ce que Félina lui avait préparé et le choc fut rude quand elle entendit ces simples mots :

Edo ... ton père ... tes parents ...
Ils ... ils sont vivants ...

L'enfant sentit un gouffre souvrir sous ses pieds. Elle crut qu'elle allait s'évanouir et dû se retenir à la table pour ne pas s'écrouler. Elle avait toujours soutenu que ses parents étaient vivants mais au fond d'elle-même elle n'y croyait pas. C'était plus pour contredire sa tante que par conviction pure.

"Mes parents en vie ?"

Edonice reprit les mots pour mieux les comprendre. Elle était blanche comme un linge, et son coeur s'accéléra.

"Tu les as vu ? Où sont ils ?"

Toute animosité avait disparu dans la voix de l'enfant. Elle ne pensait plus qu'à ses parents, et en cet instant ne voyait en sa tante qu'une messagère de l'espoir.
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Edonice, toujours silencieuse, prit le parchemin en tremblant. Elle lut le parchemin une première fois de manière approximative puis prit le temps de le lire une seconde fois, lentement, pour être bien sûre de tout comprendre.

Elle releva alors les yeux vers sa tante et balbutia timidement :

"Papa est en vie... dans l'Sud."

La petite fille sentit des larmes descendre sur ses joues.

"Et maman ? Elle est avec ton amie ? Sur les ch'mins ? Elle vient vers les Flandres ? C'est loin Bertincourt ?"

L'enfant avait oublié en cet instant toutes les rancoeurs envers sa tante, elle ne voyait que l'espoir de retrouver enfin ses parents.
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Edonice qui depuis des mois renaclait sa vengeance contre sa tante, avait rêvé lui faire payer de milles manières la mort de sa famille, se retrouvait comme tout enfant devant une peine véritable, désarmée.

Pour la première fois de sa vie, elle ne voyait pas Félina la guerrière sans coeur qui ne lui avait prodigué aucun calin, qui ne lui avait jamais dit un mot d'amour, elle voyait une femme, une soeur qui souffrait alors qu'elle retrouvait l'espoir.

Sa maman était en vie, elle allait arriver, elle n'avait qu'à pas bouger. La petite pouvait bien faire cela. Quant à son père, Edonice ne doutait pas que sa maman, elle, saurait le retrouver. Et face à cette douleur qu'elle sentait chez sa tante, Edonice se sentait coupable d'être un peu heureuse après tant de malheur.

Alors lorsque sa tante la supplia de lui indiquer la tante de Devil, l'enfant n'eut pas la force de lui refuser sa requête. Bien des fois, elle s'était imaginée dans cette position, où se serait sa tante qui supplierait et elle qui lui refuserait sa requête. A chaque fois, Edonice riait, se vengeait et ne lui donnait pas satisfaction.

Mais là, sortie de ses rêves, l'enfant ne pouvat se résoudre à la cruauté.

"Il est enterré près d'ici. Avana m'a aidée."

La petite, en tremblant, glissa sa main dans celle de la Féline.

"Je préfère t'prévenir d'suite, mon autre oncle repose près d'lui. J'veille aussi sur sa tombe."

Edonice espéra que cela suffirait à Félina pour comprendre que l'enfant ne voulait pas de scandale près des deux tombes qu'elle prtégeait de ses soins.
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La petite fille serra un plus ses doigts dans la main de sa tante et doucement, presque en murmuant, elle prononça un faible :

"Viens."

En cet instant de faiblesse de Félina, la petite découvrait qu'elle pouvait bien plus facilement qu'elle le croyait pardonner à sa tante. Edonice avait nombre de défauts mais elle n'était guère rancunière et c'est le coeur gros qu'elle décida de conduire sa tante près de la tombe de son frère.

La petite fille avança vers la porte, tenant sa tante par la main.

Elles sortirent sur la plage, contournèrent la cabane, laissant la mer derrière elles. La tante et la nièce n'eurent que quelques pas à faire pour arriver près de la petite rivière.

"Avana les a enterrés où je lui ai demandé. Près de la rivière, où ce n'est plus du sable. Et ils peuvent voir la mer..."

La voix de la petite fillle se brisa, mais elle poursuivit sa marche. Elles remontèrent un peu le cours d'eau et l'enfant s'arrêta près de jeunes arbres, encore des pousses mais que l'enfant avec attention.

"Ils sont là... J'ai planté... ces arbres... sous eux ..."

Edonice sentait l'émotion la gagner.

"J'ai pensé... qu'il valait mieux... pas d'signe... Avana m'a dit... qu'personne... d'vait savoir..."
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La petite fille avait guidé sa tante jusqu'à la tombe puis elle avait fait quelques pas en arrière. Edonice savait que la Féline risquait de ne pas aimer que la nièce la voit dans ce moment de faiblesse.

L'enfant s'était alors emparée du petite seau qu'elle laissait là et elle était aller puiser de l'eau la rivière. Les pousses d'arbres étaient jeunes, elles avaient besoin de soin. Edonice venait d'arroser ses cultures quand sa tante se tourna vers elle :

Je te demande pardon Edonice ...

L'enfant resta un instant pétrifié. Se pouvait-il que ce soit aussi simple ? Que la petite oublie tout aussi facilement et donne son pardon ? Elle songea alors à son père qui ne pardonnait rien, le sang des Rastignac était ainsi, mais aussi à sa mère, toujours douce malgrè un caractère bien trempé.

En cet instant, ironie du sort, c'est le sang des Blayac qui parla en elle. Il n'y avait pas que des monstres dans cette famille et sa mère était toujours pour elle un mélange entre un ange et une fée. C'était tout ce qui lui restait, une image parfait d'une femme blonde et belle comme celle des icones.

Edonice se jetta alors dans les bras de sa tante, pleurant toutes les larmes de son corps.

"Ca été si dur quand tu m'as laissée tata... J'avais tant b'soin d'toi... Tu sais mes yeux... C'est jamais r'venu... Et j'étais toute seule... Heureusement qu'y'avait mémére et les autres qu'sont si gentils avec moi..."

Et la petite fille oublia pour un instant tout ce courage qu'elle s'obligeait à avoir devant tout le monde, cherchant dans de nombreuses activités à meubler le vide de sa vie d'enfnat de 8 ans. Contrairement aux autres gamins, elle n'avait pas de famille, pas d'amis de son âge, pas de jeu. Elle était une enfnat qui avait grandi trop vite et que son âge ratrappait enfin, dans les bras de sa tante.
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Edonice ne comprenait qu'à peine que cette femme soit sa tante qu'elle onnaissait depuis bientôt trois ans. Pour la première fois Félina avait des réactions tendres, des gestes doux et même des paroles d'amour.

Si sa tante pouvait ainsi changer, sa mère pouvait bien arrvier et son père être en vie.

"Tu pars ?"

L'enfant savait qu'il était inutile de tenter de retenir sa tante. Elle partait parce qu'elle le devait. C'était encore une fuite, mais cette fois-ci vers son avenir. Edonice comprenait que Félina ne voulait pas rester.

A l'inverse de sa tante, la petite s'était trouvée une place en cette ville de Dunkerque et elle s'était fait des amis un peu partout en Flandres.

"J'comprends qu'tu t'en ailles. C'est ta vie. T'es comme ça. C'est pas qu't'aimes pas les gens, c'est qu'tas peur d'les aimer."

Edonice ferme sa bouche sur sa dernière question. Elle aurait envie de demander à Félina pourquoi elle est ainsi mais l'enfant n'ose pas. Elle sent que ce ne sont pas des choses de son âge. Peut être plus tard...

"J't'aime aussi tata, et j'espère qu'maint'nant j'aurai d'tes nouvelles."

La petite fille se redressa déposa un baiser sur la joue de sa tante avant de se ressaisir quelque peu.

"Tu pars d'suite ou tu repasses par Dunkerque ? Si t'as b'soin d'que'que chose tu peux prendre dans ma cabane."
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Félina partait et cette fois encore Edonice sentit les pleurs couler sur ses joues. Les goûts de ces larmes n'avaient pas l'amertume de la fois précédente. L'enfant comprenait un peu mieux sa tante parce que celle-ci s'était légèrement dévoilée pour une fois et Edonice elle-même murissait et ne connaissait pas que des choix faciles pour sa jeune vie.

Elle lèva un bras pour faire signe à sa tante et lui cria :

"R'voir tata."

La petite sourit malgré sa tristesse, elle savait que la Féline avait horreur de ce nom.

"J't'écrirai et quand j'prendrai la route à mon tour, j'espère qu'j'te croiserai à nouveau au détour d'un ch'min pour m'protéger."

Le cheval s'éloigna sur la plage et l'enfant ne voiyait que le dos de sa tante. Lentement, elle retourna vers sa cabane et réalisa qu'elle était à nouveau seule, sans famille.

Ce n'était plus des larmes qui s'échappaient de ses yeux mais de lourds sanglots qui la prenait. Elle entra dans sa maisonnette, ferma la porte et s'écroula sur son lit. Elle tenta de penser à ses amis si chers qui étaient pour elle mieux que la plus attentive des familles, mais souvent dans les profondeurs dans la nuit, quand elle se réveillait en sueur de tous ces cauchemars qu'elle faisait toujours, il lui manquait quelqu'un pour la réconforter.
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"Voici la cabane de votre fille, Dame Cassandre. J'espère qu'elle est là..."

Une cabane en rappelait une autre... les souvenirs se mélangèrent dans la tête d'Enored. Elle s'arrêta, lâcha la main d'Henri et s'approcha de leur guide qu'elle attira à part.

Je crois que ce qui va se passer maintenant n'est qu'une histoire entre une mère et sa fille. Je vais rester un temps pour m'assurer que c'est bien son enfant... je veux pas qu'elle soit déçue ... mais d'après c'que je vois, elles ont les mêmes gouts pour se loger... après j'irai ... elle chercha ses mots un instant. Vous pouvez me dire où se trouve la tombe de Devil ? pas besoin de m'accompagner, je trouverai... elles ont besoin de vous je crois...

La rouquine jeta un coup d'oeil vers Cassandre n'osant imaginer ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment là...
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L'émotion de la jeune femme qui se tenait face à elle était palpable. La rouquine lança un regard appuyé à Cassandre, tant pour l'encourager à avancer que pour tenter de lui faire comprendre que quoiqu'il se passe elle serait là. Elle s'était juré de la protéger, elle le ferait.

Elle reporta son attention sur la tavernière et posa sa main sur l'avant-bras de la jeune femme. Les gestes de réconforts venant de sa part étaient rares, mais elle savait ce que c'était de perdre un être cher et pouvait comprendre.

Merci. On vous retrouvera à votre taverne.

La rouquine se tourna vers Henri, plongeant son regard dans le sien, elle aurait voulu sourire mais n'y arriva pas. Elle voulait lui demander de venir avec elle, aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres.

Merci pour tout Cajoline. A plus tard.

La rouquine entreprit de contourner la cabane et de prendre le chemin indiqué par Cajoline.

(suite sur la plage... laissons la maman et la fille se retrouver...)
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