Apolonie
La lettre de Jazon est arrivée à bon port. Rapidement, oui. Devant ses yeux, la vision du cadavre danse encore régulièrement. L'odeur incrustée dans ses narines reste là, désagréable, nauséabonde... Ses amis ont été présents. Et puis elle les a fuis, eux aussi. Apolonie et la gestion de la douleur, tout un programme...
Blessante, acérée, elle a été exécrable, avec tous. Personne ne semble réaliser l'état dans lequel elle se trouve. Vrai qu'elle ne se plaint que peu, se confie encore plus rarement. Pourtant, elle a écrit à Thea... Les douleurs lancinantes l'inquiètent. Les cernes sous ses yeux refusent de disparaitre, son teint blêmit un peu plus chaque jour, et même si elle n'est pas habituée à se préoccuper d'elle, elle s'inquiète un peu.
Entre les trajets Conseil, Prévoté, villages, elle passe ses journées dans les soubresauts d'un coche conduit tambour battant. Proche des gens - même si c'est à sa manière - elle passe du temps en taverne, soutenant les conversations alors même que la tête lui tourne... Un sourire factice est accroché sur ses lèvres. Veuve, peu le savent. Peu se doutent des sentiments qui l'habitent.
Le chemin se déroule. Bientot Montbrisson. Frisson qui glisse le long d'une échine exténuée, à l'idée de ce qui l'attend. Eplorée elle ne l'est pas. C'est toujours la colère qui l'habite, malgré sa faible lutte pour la chasser... C'est tellement plus simple de lui en vouloir que de le pleurer...
Enfin le clocher se dessine. Brunette perdue dans ses pensées aura à peine vu le temps défiler. Elle ne sait même plus d'où elle est partie. Elle sait seulement qu'elle est là, maintenant. Et qu'elle va devoir regarder son mari se faire mettre en terre. Le pincement dans ses tripes... Elle ne sait s'il est comme ceux de ces derniers jours ou vraiment ému, celui-là.
L'heure n'est plus aux questions. Le moment est arrivé. Veuve elle le sera officiellement. Et plus que tout, ce qu'elle redoute, affronter le regard de sa belle-mère. Le chagrin de Gypsie, la perte qu'elle vient de subir, face à sa bru furieuse bien plus que triste. Et pourtant, elles ont toutes deux beaucoup perdu... L'une un fils, sa chair. L'autre un mari, un père, et pire que tout, l'espoir d'une vie meilleure. Devant la chapelle, elle ne sait soudain plus que faire. Elle n'entend rien, elle ne voit rien. Seule elle se tient là... Mais où sont-ils ? ... Peut-être sous ses yeux, l'azur voilé par un étrange mélange qu'elle ne saurait définir... Douleur, souffrance, tristesse et colère peut-être... qui peut savoir ce qu'elle pense ? A part Eikorc ?
Et elle attend. Qu'on la guide. Qu'il arrive. Qu'ils arrivent.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
Blessante, acérée, elle a été exécrable, avec tous. Personne ne semble réaliser l'état dans lequel elle se trouve. Vrai qu'elle ne se plaint que peu, se confie encore plus rarement. Pourtant, elle a écrit à Thea... Les douleurs lancinantes l'inquiètent. Les cernes sous ses yeux refusent de disparaitre, son teint blêmit un peu plus chaque jour, et même si elle n'est pas habituée à se préoccuper d'elle, elle s'inquiète un peu.
Entre les trajets Conseil, Prévoté, villages, elle passe ses journées dans les soubresauts d'un coche conduit tambour battant. Proche des gens - même si c'est à sa manière - elle passe du temps en taverne, soutenant les conversations alors même que la tête lui tourne... Un sourire factice est accroché sur ses lèvres. Veuve, peu le savent. Peu se doutent des sentiments qui l'habitent.
Le chemin se déroule. Bientot Montbrisson. Frisson qui glisse le long d'une échine exténuée, à l'idée de ce qui l'attend. Eplorée elle ne l'est pas. C'est toujours la colère qui l'habite, malgré sa faible lutte pour la chasser... C'est tellement plus simple de lui en vouloir que de le pleurer...
Enfin le clocher se dessine. Brunette perdue dans ses pensées aura à peine vu le temps défiler. Elle ne sait même plus d'où elle est partie. Elle sait seulement qu'elle est là, maintenant. Et qu'elle va devoir regarder son mari se faire mettre en terre. Le pincement dans ses tripes... Elle ne sait s'il est comme ceux de ces derniers jours ou vraiment ému, celui-là.
L'heure n'est plus aux questions. Le moment est arrivé. Veuve elle le sera officiellement. Et plus que tout, ce qu'elle redoute, affronter le regard de sa belle-mère. Le chagrin de Gypsie, la perte qu'elle vient de subir, face à sa bru furieuse bien plus que triste. Et pourtant, elles ont toutes deux beaucoup perdu... L'une un fils, sa chair. L'autre un mari, un père, et pire que tout, l'espoir d'une vie meilleure. Devant la chapelle, elle ne sait soudain plus que faire. Elle n'entend rien, elle ne voit rien. Seule elle se tient là... Mais où sont-ils ? ... Peut-être sous ses yeux, l'azur voilé par un étrange mélange qu'elle ne saurait définir... Douleur, souffrance, tristesse et colère peut-être... qui peut savoir ce qu'elle pense ? A part Eikorc ?
Et elle attend. Qu'on la guide. Qu'il arrive. Qu'ils arrivent.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.